La plainte contre Amazon s’alourdit

Publié sur radiofrance.fr le 9 octobre 2023

La « Federal Trade Commission », accompagnée par 17 états américains, ont porté plainte, le 26 septembre dernier, contre la multinationale Amazon pour concurrence déloyale, pratiques illégales et stratégies anticoncurrentielles. Et le dossier vient de s’alourdir.

L’agence fédérale du commerce accuse le géant de la vente en ligne d’exclure ses concurrents lorsqu’ils sont moins chers en les placardisant. La FTC dénonce le fait que les commerçants qui proposent leurs produits à d’autres revendeurs à des prix inférieurs à ceux annoncés sur Amazon sont également rapidement punis par la multinationale.

Sans parler du fait que les marques sont fortement encouragées à souscrire aux offres d’Amazon et à acheter de la publicité, si elles veulent exister. Amazon représente, aux États-Unis, près de 38% du volume des achats en ligne. Les entreprises peuvent difficilement faire sans le géant fondé par Jeff Bezos, qui n’a plus qu’à imposer sa loi.

Depuis ses débuts, Amazon propose des prix cassés pour prendre des parts de marché. Une fois une position dominante atteinte, elle utilise tous les moyens, autorisés ou non, pour préserver cette situation de quasi-monopole. Cette place de marché favorise ses intérêts au détriment du consommateur… Et c’est bien ce dernier que la FTC est censé protéger.

L’algorithme secret

Dans le cadre de cette affaire, l’existence d’un algorithme secret, baptisé « projet Nessie », vient d’être découvert. Selon le Wall Street Journal, Amazon utilisait un algorithme capable d’évaluer quand augmenter ses prix et être suivi par ses concurrents.

Si les concurrents ne s’alignaient pas, l’algorithme ramenait rapidement le produit au prix initial. Autre mission de Nessie, positionner les prix de certains produits au même niveau d’un concurrent qui faisait une promotion et le maintenir lorsque l’offre du concurrent s’arrêtait. Amazon a réalisé plus d’un milliard de chiffre d’affaires grâce à Nessie.

« Si la plainte aboutit, ce sont les consommateurs qui en pâtiront, car nous devrons arrêter tout ce que nous faisons pour proposer des prix bas et les mettre en valeur », a déclaré l’entreprise. Une stratégie de défense façon inversion des rôles, où Amazon se fait passer pour le vrai défenseur du consommateur à l’inverse de l’autorité fédérale.

LA FTC a déjà eu Amazon dans son collimateur cette année. En mai dernier, la multinationale s’est rendue coupable de non-respect de la confidentialité des données des utilisateurs de ses enceintes connectées Alexa ou de la caméra de sécurité Ring. Amazon collectait des images et des enregistrements à l’insu des utilisateurs. L’entreprise a accepté de payer plus de 30 millions de dollars pour mettre fin aux poursuites