Blocage Total : le mouvement climat empêche la tenue de l’AG de Total et exige sa sortie des énergies fossiles

Publié sur amisdelaterre.org le 25 mai 2022

25 mai 2022, Paris – Depuis 8h ce matin, 250 militant·es du mouvement climat sont mobilisé·es pour bloquer l’Assemblée Générale de TotalEnergies à Paris, avec leurs corps et leur détermination

Ils réclament des engagements concrets et immédiats de Patrick Pouyanné sur le retrait de TotalEnergies de Russie et la fin de tout nouveau projet d’énergies fossiles, tels qu’EACOP en Ouganda et Mozambique LNG. Ils dénoncent le danger que représente la stratégie de TotalEnergies pour le climat, la paix et les droits humains, ainsi que le soutien que lui apportent pourtant Emmanuel Macron et son gouvernement.

Alors que l’ancien monde devait se réunir, ils et elles sont venu·es en nombre afin de rappeler l’urgence de sortir des énergies fossiles qui détruisent le climat, attisent les conflits et financent en ce moment même la guerre de Vladimir Poutine. Sous l’impulsion d’Action Non-Violente COP21, Alternatiba Paris, les Amis de la Terre France, et Greenpeace France ; et avec le soutien d’autres organisations du mouvement climat1, les militantes et militants ont bloqué la salle Pleyel où devait se tenir l’Assemblée générale annuelle des actionnaires de TotalEnergies. Banderoles, rubalise, pancartes ont été déployées, avec les messages suivants : « Pas de retrait, pas d’AG » et « Total danger climatique ». Des activistes français et internationaux sont également sur place pour témoigner du danger que représente TotalEnergies à travers le monde.

POUR LE RETRAIT TOTAL DE RUSSIE

L’addiction de TotalEnergies au pétrole et au gaz n’a aucune limite, y compris dans des zones de conflits. Seule major européenne encore présente en Russie malgré la guerre de V. Poutine, elle s’est contentée de quelques déclarations pour faire diversion2. Et pour cause : les intérêts de TotalEnergies en Russie sont massifs, notamment dans le secteur gazier. La multinationale y détient 40 % de ses réserves mondiales3 et mise sur de méga-projets d’extraction et d’exportation de gaz en Arctique russe comme Arctic LNG2.

Elle poursuit : « Nous le répétons à Patrick Pouyanné, mais aussi à Emmanuel Macron qui a le pouvoir de prendre cette décision : si elle ne veut pas contribuer à la politique dévastatrice du Kremlin, Total n’a d’autre choix que de mettre un terme au plus vite à ses intérêts dans le secteur pétro-gazier russe. »

POUR LA FIN DES PROJETS PÉTROLIERS ET GAZIERS

Les scientifiques du GIEC et les experts de l’Agence Internationale de l’Energie sont très clairs : pour répondre à l’urgence climatique, il faut cesser dès maintenant le développement de tout nouveau projet pétrolier et gazier4 et laisser une grande partie des réserves actuelles d’énergies fossiles dans le sol5. Aux antipodes de ces recommandations, relayées par des millions de citoyens à travers le monde, TotalEnergies est l’une des entreprises les plus agressives au monde dans l’expansion des pétrole et gaz : les énergies fossiles représentent aujourd’hui 91 % de sa production et encore 73 % de ses investissements6 ; et la major est impliquée dans plus de 20 bombes carbone7, des nouveaux projets d’extraction d’énergies fossiles particulièrement émetteurs de gaz à effet de serre.

La multinationale française est ainsi la première à développer sa production de pétrole et gaz en Europe et la septième au niveau mondial8, mais assure dans son « plan climat » qu’elle atteindra la neutralité carbone à l’horizon 2050. TotalEnergies prend le soin de ne jamais détailler ou chiffrer sa trajectoire, et se contente de retarder la transition.

Elle poursuit : « Le groupe français pousse le cynisme jusqu’à brandir d’une main un « plan climat » insignifiant, tout en multipliant de l’autre les projets monumentaux de pétrole et gaz9. Mais le mouvement climat est plus que jamais déterminé à faire obstacle à Total et à ses bombes climatiques. »

POUR LA FIN DU SOUTIEN DU GOUVERNEMENT FRANÇAIS AUX BOMBES CLIMATIQUES DE TOTAL

Partout dans le monde, TotalEnergies développe des méga-projets qui n’ont plus lieu d’être. C’est le cas en Ouganda, où TotalEnergies développe à marche forcée l’un des pires projets au monde : EACOP, le plus grand oléoduc de pétrole brut chauffé au monde, qui traversera l’Ouganda et la Tanzanie. Cette bombe climatique est un danger direct et irréversible pour la biodiversité locale et les ressources en eau10. Elle est également dramatique pour les droits humains : 100 000 personnes sont déjà privées totalement ou partiellement de leurs terres, unique moyen de subsistance, et des millions seront impactées si le projet voit le jour. Ce schéma, on le retrouve aussi au Mozambique où TotalEnergies, avec le soutien de l’Etat français11, profite des ressources du pays en développant un méga-projet gazier dans une zone de conflit. Ces projets alimentent la militarisation de la région et les conflits entre groupes armés, au détriment des populations locales12.

En Ouganda comme au Mozambique, ces bombes climatiques qui ne devraient jamais voir le jour reçoivent le soutien diplomatique du gouvernement français.

Après le nouveau rapport du GIEC, amplifions nos mobilisations pour la justice climatique

Publié lundi 4 avril 2022 sur le site d’Attac

Si les papiers précédents du GIEC avaient traité de l’aggravation des dérèglements climatiques, le dernier volet du sixième rapport publié aujourd’hui, axé sur les stratégies d’atténuation des émissions de gaz à effet de serre, confirme l’accumulation du retard pris par les États pour éviter une catastrophe climatique et humaine. Les projections d’émissions pour 2030 sont supérieures aux engagements des États, engagements qui sont par ailleurs insuffisants pour limiter le réchauffement au-dessous de 1,5°C à la fin du siècle. Résultat, on se dirige tout droit vers une augmentation située entre 3,3 et 5,4°C.

Le premier constat du GIEC est celui d’une poursuite de la hausse des émissions. Même si le rythme de celle-ci s’est ralenti entre 2010 et 2018 par rapport à la décennie précédente, les émissions globales ont augmenté de 11 % par rapport à 2010, et leur volume n’a jamais été aussi important. Si le CO2 reste le principal vecteur du changement climatique, les émissions de gaz fluorés ont bien augmenté (430 % entre 1980 et 2018) et jouent désormais un rôle majeur dans les dérèglements climatiques. L’augmentation des gaz à effets de serre est notamment due à la croissance de certaines productions et consommations ayant un fort degré d’émissions : +28,5 % pour l’aviation,+ 17 % pour l’achat de SUV, +12 % pour la consommation de viande… entre 2010 et 2020.

Le GIEC insiste également sur le fait que les investissements sont à un cinquième de ce qu’il faudrait pour éviter une augmentation de la température globale de 1,5°C ou 2°C à la fin du siècle. Il demande donc aux gouvernements d’accélérer la mise en place de politiques publiques, législatives, d’augmenter fortement les investissements et de réguler les lois du marché, en vue d’atteindre un pic d’émissions de CO2 avant 2025 et d’envisager une décroissance globale des émissions après cette date. Dans le cas contraire, le coût global, économique et humain, sera plus élevé, et les investissements nécessaires devront être d’autant plus importants.

Le GIEC met aussi en cause la pensée économique néolibérale, constatant que les investissements du secteur privé sont très loin des besoins identifiés pour arriver aux objectifs climatiques. C’est la première fois que le groupement de chercheurs plaident pour une rupture avec la logique de croissance inhérente au capitalisme et fait écho à ses scénarios et hypothèses qui n’oublient pas les exigences d’égalité sociale dans les politiques à mettre en œuvre. En effet, il dénonce les inégalités qui s’accroissent dans la responsabilité de la situation présente, pointant le fait qu’à l’échelle mondiale, les 10 % les plus riches sont à l’origine de 36 à 45 % des émissions, quand 10 % des plus pauvres sont responsables de 3 à 5 %.

On peut donc y lire une revendication de justice climatique, dont les stratégies doivent passer par une redistribution des richesses et une juste répartition des efforts de réduction des émissions, afin de permettre aux populations les plus impactées, et non responsables des dérèglements climatiques, de pouvoir s’adapter et faire face aux changements à venir. En particulier, la question des financements, que ce soit à l’échelle internationale pour soutenir les pays du Sud global, ou en France pour financer les mesures nécessaires à une bifurcation juste, nécessitent une réforme fiscale qui fasse la chasse à l’évasion fiscale et s’en prenne aux profits des grandes entreprises.

Enfin, les auteurs du rapport du GIEC précisent que c’est bien d’un changement structurel, profond, des modes de financements et d’institutions dont nous avons besoin, et que les appels aux modifications des comportements individuels sont largement insuffisants.

Tout en étant appuyé sur de solides travaux scientifiques, ce nouveau rapport du GIEC est, de fait, un acte d’accusation contre l’inaction climatique, dont le quinquennat d’Emmanuel Macron qui s’achève constitue une lamentable démonstration. Alors que la campagne pour l’élection présidentielle a très peu évoqué les dérèglements climatiques, c’est bien un choix crucial auquel nous faisons face : continuer comme avant en attendant les catastrophes à venir, ou changer le système pour ne pas changer le climat. Dès maintenant, amplifions les mobilisations pour la justice climatique !

 SAMEDI 9 AVRIL : À 14H, PLACE DE LA RÉPUBLIQUE À PERPIGNAN – MARCHE POUR LE FUTUR – ORGANISÉE PAR  ALTERNATIBA66, CITOYENS POUR LE CLIMAT ET EXTINCTION REBELLION SOUTENUS PAR DE NOMBREUX MOUVEMENTS DU TERRITOIRE TELS LA CGT, LE SYNDICAT SOLIDAIRES 66, La LDH 66 OU YOUTH FOR CLIMATE

A BAS LE SOMMET EUROPE-AFRIQUE

SOLIDARITE AVEC LES FAMILLES DE VICTIMES MORTES AUX FRONTIERES !

HALTE A LA REPRESSION CONTRE LES SANS PAPIERS EN LUTTE !

Depuis janvier 2021, Emmanuel Macron, président de l’Etat français, se trouve officiellement à la tête du conseil de l’Union Européenne. Parmi ses premières initiatives, la tenue les 17 et 18 février prochain, à Bruxelles, d’un sommet “Afrique-Europe”. Derrière toute la rhétorique du président français sur le lancement d’une nouvelle alliance entre l’Europe et l’Afrique, se cache les mêmes intérêts de toujours: augmentation des investissements capitalistes, pillage des ressources du continent africain, opérations militaires, soutien aux dictatures collaboratrices, et signature d’un nouveau “pacte migratoire européen” contre les migrantes et les migrants qui tentent de survivre au milieu de ce système mortifère en quittant l’Afrique pour se rendre en Europe. Tandis qu’en haut lieu, les gouvernements européens prétendent piétiner un peu plus encore les principales victimes du pillage du continent africain, les morts ne cessent d’augmenter aux frontières de l’Europe: depuis 2014, plus de 20 000 personnes ont perdu la vie en tentant de se rendre en Europe, dans l’indifférence la plus totale.

Année après année, nous assistons aux massacres en cours aux frontières et dans les lieux de détention conçus pour décourager les départs des personnes migrantes. Nous ne pouvons pas oublier ces victimes ! Nous ne voulons pas rester silencieux face à ce qui se passe ! En mémoire du massacre d’El Tarajal à Ceuta, et en écho aux mobilisations qui ont (eu) lieu ce 6 février dans toute l’Europe pour dénoncer les violences et les morts aux frontières, nous appelons en tout premier lieu à soutenir les luttes en cours pour exiger la vérité, la justice et la réparation pour les victimes de la migration et leurs familles !

Face à l’hypocrisie de ce sommet “Europe-Afrique”, nous souhaitons également rappeler le traitement infligé par Emmanuel Macron aux sans-papiers partis manifester contre le sommet France-Afrique à Montpellier, en octobre dernier. Alors que le chef de l’Etat français et l’intellectuel Achille Mbembe, organisateurs du sommet, avaient soi-disant invité la jeunesse africaine à venir s’y exprimer, les collectifs de sans-papiers venus sur place pour s’exprimer publiquement n’ont rencontré pour interlocuteurs que les forces de police venues pour les contrôler et les embarquer, condamnant cinq sans-papiers de la région parisienne à un bannissement administratif à vie, dans l’arbitraire le plus total. Depuis l’Europe d’en-bas à gauche, nous appelons à lutter contre les mesures de banissement administratif et à soutenir les “5 de Montpellier” et tous les sans-papiers criminalisés !
En 2017, dans un communiqué intitulé “En haut les murs, en bas (et à gauche) les brèches, nos frères et soeurs zapatistes du Mexique écrivaient: “Le monde ne s’est pas transformé en une gigantesque mégalopole sans frontières, mais en une grande mer secouée par une tempête qui n’a aucun antécédent de similaire magnitude. A l’intérieur, des millions de déplacés (qui sont, avec fracas médiatique, rassemblés sous le nom de « migrants ») naufragent dans de petits bateaux, avec l’espoir d’être sauvés par le gigantesque navire du grand Capital. Mais, non seulement il ne le fera pas. Lui, le grand Capital, est le principal responsable de la tempête qui menace déjà l’existence de l’humanité entière. (…) Le drapeau de « liberté, égalité et fraternité » avec lequel le capitalisme a revêtu son passage en système dominant dans le monde n’est déjà plus qu’un torchon sale et jeté à la poubelle de l’histoire d’en haut. Au final le système se dévoile et montre son vrai visage et sa véritable vocation. « La guerre toujours, la guerre partout », murmure l’emblème du superbe navire qui navigue sur une mer de merde et de sang. C’est l’argent, pas l’intelligence artificielle, qui combat l’humanité dans la bataille décisive : celle de la survie”.

Face à cela, elles et ils enjoignaient à“s’organiser avec autonomie, à résister et à se rebeller contre les persécutions, les détentions et les déportations. Si quelqu’un doit s’en aller, que ce soit eux, ceux d’en haut.
Chaque être humain a droit à une existence libre et digne à l’endroit qui lui paraît le plus approprié, et a le droit de lutter pour y rester. La résistance aux détentions, évacuations et expulsions est un devoir, tout comme il est un devoir de soutenir ceux qui se rebellent contre ces actes arbitraires QUELLES QUE SOIENT LES FRONTIÈRES. Il faut faire savoir à tous ces gens qu’ils ne sont pas seuls, que leur douleur et leur rage est observée même à distance, que leur résistance n’est pas seulement saluée, mais aussi soutenue, même si c’est avec nos maigres possibilités (…)

Le moment est venu de créer des comités de solidarité avec l’humanité criminalisée et persécutée. Aujourd’hui plus que jamais auparavant, leur maison est aussi la nôtre”.

Dans toute l’Europe d’en bas à gauche, il est temps d’agir ensemble et de renforcer nos liens et nos solidarités face à ces murs qui s’élèvent toujours un peu plus, cette criminalisation chaque fois un peu plus forte et ces frontières chaque jour plus injustes et meurtrières !

DEPUIS EN BAS A GAUCHE, SOLIDARITE ENTRE LES PEUPLES !
A BAS LE SOMMET EUROPE-AFRIQUE !
A BAS LES FRONTIERES !

SOLIDARITE AVEC TOUTES LES VICTIMES MORTES
AUX FRONTIERES DE CE SYSTEME CRIMINEL !

NON AUX MESURES DE BANISSEMENT ET DE DEPORTATION !

SOLIDARITE AVEC LES “5 DE MONTPELLIER” ET TOUS LES SANS PAPIERS !

DEPUIS L’EUROPE D’EN-BAS, A GAUCHE :

SIGNATURES : Papiers pour tous/Coalition internationale en Europe et Abya Yala, Comité de Solidarité avec les Peuples du Chiapas en Lutte (Paris, France), Attac France, Collectif Paris-Ayotzinapa (France-Mexique), Collectif Chiapas – Ariège, Réseau des honduriennes migrantes (Etat espagnol), Centre de documentation sur le zapatisme – Cedoz (Etat espagnol), Assemblée de solidarité avec le Mexique (pays de Valencia), Lumaltik Herriak (Pays Basque), Colectivo TIERRA CATRACHA (Barcelone), Ass. Solidaria Cafè Rebeldía-Infoespai (Barcelone), Stop Mare Mortum Sants, Hostafrancs i la Bordeta (Barcelone), Espai Feminista de Sants (Barcelone), Collectif TIERRA CATRACHA (Barcelone), Collectif Action solidaire (Vienne, Autriche), Asamblée libertaire auto-organisée Paliacate Zapatista (Grèce), LegalisierungJetzt Berlin (Allemagne), GlobalExchange (USA), La Resistencia (UE), Latino Advocacy (UE), NuestraRedMX (Mexique) et d’autres encore