Perpignan : les soutiens aux sans-papiers rassemblés « contre les discours de haine »

Près de 150 personnes ont manifesté à Perpignan leur solidarité active avec les migrants dont plusieurs étaient présents, à l’appel des associations, syndicats, partis des Pyrénées orientales et cela dans un contexte difficile. La mobilisation en solidarité aux migrants continuera de plus belle en 2022 face aux extrêmes-droites qui stigmatisent les migrants, dans un discours de haine rappelant celui du « grand remplacement » des années 30 contre les juifs…

Publié sur L’Indépendant du 18/12/2021

Près d’une centaine de manifestants a défilé ce samedi 18 décembre dans les rues de Perpignan. 

Comme dans une cinquantaine de villes en France en cette journée internationale des migrants, une manifestation s’est tenue ce samedi 18 décembre à Perpignan. À l’appel de plusieurs partis politiques, syndicats et associations, rassemblés sous l’égide du comité de soutien aux sans-papiers des Pyrénées-Orientales, ils étaient donc une petite centaine à répondre à cet appel national place République. 

« L’actualité tragique avec la mort de 27 migrants dans la Manche ainsi que le décès cet été de deux réfugiés à Cerbère nous rappellent les conséquences désastreuses des politiques migratoires à l’échelle de l’Europe et de la France » dénonce Josie Boucher, présidente de l’Asti 66. « Au moins 1 146 migrants sont morts en mer Méditerranée au cours du premier semestre 2021, soit deux fois plus que l’an dernier. Il s’agit donc de lancer à nouveau un appel pour la liberté de circulation, pour la régularisation des sans-papiers, contre toutes les formes de racisme et pour qu’enfin il existe un accueil digne des demandeurs d’asile » ajoute la militante humaniste. 

Reprochant « une ambiance saturée par les discours de haine » à l’approche des présidentielles où le thème de l’immigration est abordé « sous le seul volet négatif », les manifestants ont souhaité mettre en avant les thématiques qui leur semblent aujourd’hui être une réponse à la crise migratoire, à savoir celles « de la solidarité et de l’hospitalité »

Julien Marion

Castanyada de soutien aux sans papiers au parc ECOFFIER à ALENYA le dimanche 7 novembre à partir de 15H

Organisé par le Comité de soutien aux sans-papiers 66 dont La LDH 66 est membre

15H/ présentation de l’ ANAFE (association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers)

et enjeux de l’observation des droits des personnes à la frontière par Margot Bonis, du réseau Hospitalité.

17h : châtaignes, vin primeur et musique

votre solidarité est nécessaire…

Marche des sans-papiers le 17 octobre à Paris : Lettre ouverte à Emmanuel Macron, président de la République

Le collectif sans-papiers-66 appelle à la Marche nationale des sans-papiers à Paris le 17 octobre 2020 et co-signe la lettre ouverte à Emmanuel Macron, Président de la République. La LDH-66 participe au collectif.

Lettre ouverte à Emmanuel Macron, président de la République,

Monsieur,

Monsieur le président, nous marchons.

Des quatre coins du pays, pour l’égalité, nous marchons.

Plusieurs centaines d’entre nous, sans-papiers en tête, vont traverser ce pays où nous vivons, venus du sud, du nord, de l’est et de l’ouest appuyés par la solidarité des habitantes et habitants sur les ronds-points, les routes, les places de nos villages, les quartiers de nos villes.

Et nous serons des dizaines de milliers à Paris, à leur arrivée, le samedi 17 octobre pour aller vers le palais de l’Elysée.

De toutes les villes du pays et des quartiers où nous vivons, ensemble, des écoles où nous envoyons nos enfants, des lieux où nous travaillons, nous allons marcher.

Nous marcherons en hommage à nos anciens et anciennes, ces hommes et femmes venus d’Algérie tués par centaines par la police un 17 octobre 1961 alors qu’ils et elles marchaient pour la liberté.

Nous marcherons en hommage à nos milliers de frères et sœurs qui meurent chaque année sur les routes de la migration alors qu’ils et elles marchent avec l’espoir d’une vie meilleure et plus juste.

Sans-papiers en tête, nous marcherons avec nos centaines de collectifs de solidarité et de lutte, nos associations et nos syndicats, nos familles, nos amis et amies, nos voisins et voisines, nos collègues pour la régularisation de tous les sans-papiers.

Monsieur le président, nous ne marchons pas pour demander un cadeau ou implorer votre générosité. Nous savions depuis longtemps, avant même les milliards que vous distribuez actuellement, que la question des moyens n’était pas le problème. Nous marchons pour gagner l’égalité.

Nous vivons ici, ensemble, avec ou sans papiers. Et vous savez que l’absence de droits pour les sans-papiers et la précarité pour les demandeurs d’asile gangrènent toute la société, favorisent le racisme, légitiment les contrôles au faciès et toutes les inégalités et attaques sociales. Nous marchons pour l’avenir.

En ces temps de crise sanitaire où vous faites appel à la responsabilité de chacune et chacun, nous prenons les nôtres en marchant dans le respect des règles sanitaires. Votre responsabilité est de fermer les centres de rétention, donner accès à des logements décents pour toutes et tous les sans-abris et les mal-logéEs et garantir les droits qui permettent d’assurer la protection de toutes et tous, au travail comme dans la vie quotidienne, et l’accès égal à la santé. Nous marchons pour une société plus sûre pour toutes et tous.

Permettez-nous de vous rappeler que, pendant la crise sanitaire, de nombreux et nombreuses sans-papiers font partie des premières lignes, corvéables à merci et sur-exploités, sans droits et/ou perdant leur emploi sans chômage partiel.

Et nous marchons avec et pour cette jeunesse, ce futur que vous laissez à la rue, en proie à tous les trafics ou ces jeunes pour lesquels « reconnaissance de minorité » veut trop souvent dire solitude dans des chambres d’hôtels insalubres, sans accès à l’école, attendant leur majorité pour être remis à la rue et aller grossir les rangs des Sans-papiers.

Alors, monsieur le président, nous serons à votre porte le 17 octobre. Nous espérons qu’elle sera ouverte.

Monsieur le président, nous voulons l’égalité. Simplement l’égalité. Et vous ?

En l’attente de votre réponse, veuillez recevoir, Monsieur le président, l’expression de toute notre détermination à lutter pour une société plus sûre, plus juste et égale.

Les participantes et participants de l’Acte 3 des Sans-Papiers