Manifestations anti-G7 : nombreuses arrestations dont des militants de la LDH

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Manifestations anti-G7 : 19 personnes ont été interpellées et des associations qui dénoncent “ l’hypersécurisation”

 

Les forces de l’ordre ont procédé à 19 interpellations sur l’ensemble de la journée de ce dimanche, et sur l’ensemble du dispositif sécurité G7 sur la côte basque. Les associations du contre-sommet dénoncent un climat de tension orchestré par les autorités.

Par Christine Le Hesran – Publié le 26/08/2019 à 07:33

17 personnes ont été placées en garde à vue dimanche 25 août en marge des manifestations anti-G7 qui se sont déroulées à Biarritz, Bayonne et Hendaye, a communiqué la préfecture des Pyrénées-Atlantiques dimanche soir.
Les forces de l’ordre ont procédé à 19 interpellations sur l’ensemble de la journée de dimanche, sur l’ensemble du dispositif sécurité G7 de la côte basque. Les gardes à vue ont été prononcées notamment pour « outrage », « transport et port d’arme par destination », « violence envers une personne dépositaire de l’autorité publique ». Les opposants au sommet du G7 ont poursuivi dimanche leurs manifestations et autres actions symboliques mais pas ce qui était initialement prévu.
A la mi-journée, les actions annoncées par la plateforme anti-G7 n’ont pas eu lieu. Annulées.

Au cours d’un point presse pour expliquer ce changement radical, la porte-parole d’Attac et d’Alternative G7, Aurélie Trouvé, explique :

La sécurité et l’intégrité de nos militants n’étant plus garanties nous préférons suspendre les actions prévues aujourd’hui.

Le mouvement est marqué par un coup qui lui est porté. Dans la nuit de samedi à dimanche, Joseba Alvarez, une figure de l’indépendantisme basque, membre de la coordination G7 EZ et de la gauche abertzale, a été arrêté.
Il faisait l’objet d’une interdiction de territoire jusqu’au 29 août. « Avec son arrestation et la vingtaine de blessés légers que nous avons eue, nous avons décidé de faire preuve de responsabilité et d’assurer avant toute chose l’intégrité des manifestants », argument Aurélie Trouvé.

La veille déjà, soixante-huit personnes avaient été interpellées dans le cadre du dispositif de sécurité, et 38 placées en garde à vue.

Les organisateurs du contre sommet ont révélé ce dimanche midi qu’un de leurs militants Joseba Alvarez a été arrêté la nuit dernière, vers 1 heure, à l’occasion d’un banal contrôle d’identité et selon eux trois autres personnes, des observateurs de la Ligue des droits de l’homme, ont également été interpellées.

La sécurité et l’intégrité de nos militants n’étant plus garanties nous préférons suspendre les actions prévues aujourd’hui.
Aurélie Trouvé, porte-parole de la plateforme.

« Ce sont les forces de l’ordre qui entretiennent le climat de tension », précise-t-elle en déplorant les blessés qui ont découlés de ces incidents.

Les différentes associations dénoncent de plus en plus fortement  » l’hypersécurisation » de ce sommet.

Des militantes de la Ligue des droits de l’homme arrêtées

La Ligue des droits de l’homme a elle aussi réagi dimanche après l’arrestation de trois militantes. Samedi 24 août, plusieurs membres de la Ligue des droits de l’Homme (LDH) ont été arrêtés lors d’un contrôle d’identité alors qu’elles y assistaient comme  » observatrices des pratiques policières dûment identifiées avec leurs chasubles de la LDH. » précise l’association.

Eléonore, membre de la direction nationale de la LDH, Camille et Natti ont été placées en garde à vue pour « participation à un groupement en vue de commettre des violences ou des dégradations » en raison de la possession de matériel de protection dans leurs sacs, en l’occurence un casque et des lunettes, matériel utilisé aussi par la presse en prévision de manifestations et de violences. La ligue des droits de l’homme est monté au créneau :

La LDH dénonce fermement ces tentatives d’intimidations et ces procédures autorisées par le procureur de la République de Bayonne qui visent à dissuader des missions d’observations citoyennes qui sont organisées par la LDH et ses partenaires depuis plusieurs mois lors des mouvements sociaux afin d’éclairer les stratégies de maintien de l’ordre et les violences connues sur la base de faits dûment constatés.

Les trois militantes des Droits de l’homme sont passées en comparution immédiate avec pour résultat un rappel à la loi.

HONG KONG : « Il est du devoir de la communauté internationale de faire pression sur le gouvernement chinois pour éviter une répression sanglante »

LETTRE OUVERTE

à Emmanuel Macron, président de la République, Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, et François Croquette, ambassadeur pour les droits de l’Homme chargé de la dimension internationale de la Shoah, des spoliations et du devoir de mémoire

 

Le 12 août 2019,

« Il est du devoir de la communauté internationale de faire pression sur le gouvernement chinois pour éviter une répression sanglante »

Depuis plus de deux mois la population de Hong Kong réclame en masse dans la rue que le pouvoir mis en place par Pékin respecte les accords concernant la cession à la Chine de l’ancienne colonie britannique et des Nouveaux Territoires. Depuis ce mardi 6 août 2019, elle se voit menacée d’une intervention armée qui, au regard de toutes les situations semblables, récentes ou passées, risque forcément d’être meurtrière.

Devant la menace d’une répression sanglante, nous demandons au gouvernement français ainsi qu’aux autres gouvernements européens d’affirmer avec force et au plus vite leur vive réprobation d’une solution militaro-policière violente et d’exiger le respect par la Chine du droit au suffrage universel énoncé dans la Déclaration universelle des droits de l’Homme.

Le Bureau pékinois des affaires de Hong Kong et Macao a adressé lors d’une conférence de presse, tenue le 6 août dernier, un avertissement à ce qu’il qualifie de « tout petit groupe de criminels violents et sans scrupules et les forces répugnantes qui se cachent derrière eux » : « À jouer avec le feu, vous allez vous brûler à coup sûr. Ce n’est qu’une question de temps, le châtiment viendra. » a-t-il déclaré.

Les protestataires de Hong Kong ont voulu d’abord rejeter le danger immédiat d’un projet de loi d’extradition vers la Chine qui aurait rendu tout récalcitrant justiciable d’un appareil judiciaire chinois qui ignore le respect de la Constitution, la séparation des pouvoirs, l’indépendance des juges et le libre exercice de leur profession par les avocats saisis de dossiers « sensibles ». Sans oublier les condamnations à la peine capitale qui pourraient être prononcées.

Mais par-delà cette crainte immédiate, il y a le désir de fonder sur le suffrage universel la vie politique du territoire, pour que l’exécutif et le Conseil législatif émanent de la population dans son ensemble et non de corps électoraux restreints et désignés de telle manière que Pékin en aura toujours le contrôle. Le suffrage universel, promis dans la loi fondamentale qui organise le territoire, est toujours reporté et refusé. Ce refus est évidemment prévisible, de la part d’un pouvoir qui depuis soixante-dix ans refuse le suffrage universel à son milliard de ressortissants : l’on voit mal pourquoi il courrait le danger de l’accorder à Hong Kong.

La Chine ne veut pas s’embarrasser des libertés de Hong Kong et se donne le droit d’y faire la loi s’il en est besoin. « La Chine ne sera pas faible avec ceux qui enfreignent la loi, menace Pékin. Ne sous-estimez jamais la ferme détermination et la puissance immense du gouvernement central ».

A l’heure où se durcit la menace d’une intervention armée, il est du devoir de la communauté internationale de peser pour éviter une répression sanglante.

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Signataires :

  • ACAT France – Action des Chrétiens contre la torture
  • ECPM – Ensemble contre la peine de mort
  • LDH – Ligue des droits de l’Homme
  • Mémorial 98
  • Solidarité Chine

Des centaines d’arrestations lors d’une manifestation de l’opposition à Moscou

Publié sur france24.com

Des centaines de manifestants ont été arrêtés, lors d’une nouvelle marche de l’opposition russe à Moscou selon le réseau d’information OVD-Info. Les opposants continuent de réclamer des élections libres malgré les pressions des autorités.

Au moins 828 personnes ont été interpelées lors d’une manifestation non autorisé, samedi 3 août, à Moscou selon le réseau d’information OVD-Info. Une semaine après l’arrestation de plus de mille personnes lors d’un rassemblement, l’opposition continue à défier les autorités qui ont multiplié les menaces et les pressions cette semaine.

Les autorités semblent cette fois déterminées à tuer dans l’œuf le mouvement de contestation, l’un des plus importants de ces dernières années.

Selon des témoins sur place, il n’a fallu que quelques minutes aux policiers des forces anti-émeutes pour intervenir.Selon l’ONG OVD-Info, spécialisée dans le suivi des arrestations, au moins 828 personnes, dont six journalistes, ont été interpellés par la police.

Pourtant selon la police, seulement 1 500 personnes ont participé au rassemblement. Selon des journalistes de l’AFP, qui ont assisté à des dizaines d’interpellations, le nombre des manifestants devrait se chiffrer en milliers bien qu’une estimation précise soit difficile en raison de leur dispersion dans plusieurs quartiers. Soit une faible mobilisation, sous une pluie fine et sous la surveillance d’un important dispositif de policiers et de soldats de la garde nationale, selon des journalistes de l’AFP.

La manifestation s’est pratiquement déroulée sans leader. L’opposante Lioubov Sobol, qui avait appelé à manifester samedi contre le gouvernement et une des dernières opposantes d’envergure encore en liberté, a été interpellée pour sa part alors qu’elle se rendait en taxi sur les lieux du rassemblement. Elle a été emmenée dans un fourgon de police. L’avocate de 31 ans observe une grève de la faim pour protester contre l’invalidation de sa candidature aux élections municipales programmées le mois prochain à Moscou.

Elle a été frappée d’une amende de 300 000 roubles (4 130 euros) pour participation à un rassemblement le 15 juillet, et était soumise à un interrogatoire dans la soirée, selon ses proches. « Les autorités font tout ce qu’elles peuvent pour essayer d’intimider l’opposition, pour s’assurer que les gens ne sortent pas dans la rue pour protester pacifiquement », avait-elle déclaré avant son arrestation. En grève de la faim depuis trois semaines, elle a jusqu’ici échappé à la prison du fait qu’elle a un enfant en bas âge.

Amnesty International a condamné un « usage non nécessaire et excessif de la force » ainsi que des tentatives « non fondées » de présenter des manifestations pacifiques comme une insurrection.

Enquête ouverte contre l’organisation de Navalny

Un autre chef de file de l’opposition russe, Alexeï Navalny, purge une peine de trente jours de prison pour avoir appelé à une précédente manifestation interdite samedi dernier. Celle-ci s’est soldée par près de 1 400 interpellations, du jamais vu depuis le retour du président Vladimir Poutine au Kremlin en 2012. La justice russe a par ailleurs annoncé samedi l’ouverture d’une enquête pour « blanchiment » contre l’organisation d’Alexeï Navalny, le Fonds de lutte contre la corruption, à l’origine de nombreuses enquêtes sur le train de vie et les combines des élites.

Jeudi, le Fonds de lutte contre la corruption avait répondu à la répression en accusant dans une enquête l’adjointe du maire de Moscou, Natalia Sergounina, d’avoir détourné des milliards de roubles d’argent public dans la gestion du parc immobilier de la mairie.

Accentuant encore la pression d’un cran avant la manifestation de samedi, la justice a également inculpé plusieurs personnes dans le cadre d’une enquête pour « troubles massifs », une accusation lourde qui fait planer la menace de peines allant jusqu’à 15 ans de prison. Quatre d’entre elles, dont des avocats travaillant pour des ONG de défense des droits, ont été placés en détention provisoire vendredi dans l’attente de leur procès.

La police a pour sa part appelé à renoncer à la manifestation, promettant de « réagir immédiatement ». Le maire de Moscou, le très loyal au Kremlin Sergueï Sobianine, a mis en garde l’opposition contre toute « nouvelle provocation ».