Tous ensemble contre la répression du mouvement social, avec les Gilets Jaunes – samedi 2 Mars à 14h – Palais des Congrès de Perpignan

Contre la répression du mouvement social, une
seule réponse, la mobilisation…..

Depuis le 17 novembre et la naissance du mouvement des Gilets Jaunes, la répression
contre toutes celles et ceux qui contestent l’ordre social établi est inédite.

Fouilles et contrôles en amont des manifestations, saisies de matériel de protection (masques, lunettes…), sommations répétées d’injonction à la dispersion des manifestations avant interpellations massives, gazage, utilisation de LBD et de grenades, arrestations violentes, matraquages, gardes à vue, condamnations à des lourdes amendes voir à des peines de prisons,… sont désormais la règle. Cette politique violente et autoritaire ne date pas d’hier, on l’avait déjà connue massivement lors du mouvement contre la loi Travail mais prend de l’ampleur.

Mais aujourd’hui elle a franchi un cap. Et avec la loi « anti-casseurs » de Macron – Philippe et Castaner, déjà adoptée en première lecture à l’Assemblée nationale, c’est carrément le droit même de manifester qui va être remis en cause. 

En effet, cette loi permettra, entre autres, les interdictions administratives préfectorales de manifester (sans l’intervention d’un juge et du droit de se défendre), le fichage des personnes subissant ces interdictions, l’extension des possibilités de fouille, la transformation en délit du fait de « dissimuler volontairement tout ou partie de son visage sans motif légitime », sanctionné d’un an de prison et de 15 000 euros d’amende…
Concernant ce dernier délit, les personnes « pourront ainsi être interpellées et placées en garde à vue et devront par la suite prouver qu’elles avaient une bonne raison d’être masquées » !

Les lois se durcissent… les condamnations aussi !

Depuis le 17 novembre, 1800 personnes ont déjà été condamnées et 1500 sont en attente de jugement. Les peines sont lourdes, la prison ferme ou avec sursis tombe souvent, notamment pour celles et ceux jugés en comparution immédiate. Les personnes interpellées sont fichées (inscrites au traitement des antécédents judiciaires) même si les poursuites sont abandonnées, leurs empreintes relevées, souvent en dépit de la loi. Et ce n’est pas la réforme des tribunaux qui vient d’être adoptée qui va aider à rétablir nos droits, bien au contraire ! Car elle va réduire l’accès de toutes et tous au service public de la justice (qu’il
soit civil, pénal ou prud’homal).

La violence d’Etat comme réponse politique

Depuis 3 mois, il y a eu plus de 2000 blessé.e.s sous les coups et par les armes de la police et de la gendarmerie. Dont plusieurs dizaines de mutilé.e.s par des grenades ou par des tirs de « lanceurs de balles de défense » (main arrachés, œil crevé, mâchoire enfoncée…). La France est le seul pays d’Europe où l’on utilise des armes de guerre contre les manifestant.e.s. On perd sa santé ou sa vie au travail trop souvent, désormais on peut perdre sa main, son œil dans une manifestation ou un blocage. D’un côté une contestation sociale qui s’élargit, de l’autre un pouvoir au service des riches et des patrons, qui n’a plus que la répression comme réponse. La criminalisation de la contestation sociale est l’arbre qui cache la forêt de l’injustice sociale.
Alors, faisons-les reculer maintenant! ! Refusons la dérive répressive et législative!


–> Pour l’interdiction des flashball, LBD 40, et grenades de désencerclement GLI-F4
–> Pour l’arrêt de toutes les poursuites contre toutes les personnes se battant pour la
justice sociale et l’amnistie de celles déjà condamnées
–> Contre la loi « anti-casseurs » qui n’est rien d’autre qu’une loi « anti-manifestant.e.s »
–> Pour le respect des libertés et des droits fondamentaux

Tous ensemble avec les Gilets Jaunes
samedi 2 Mars à 14h ( Acte XVI )
Palais des congrès de Perpignan
 

Lire l’appel en PDF

BILAN DE LA MOBILISATION DES GILETS JAUNES ACTE 13 – 9/02/2019

Comme le weekend dernier le ministère de l’intérieur a tendance à sous estimer le nombre des manifestants (cf société Occurrence, mandatée par le collectif des rédactions nationales et régionales françaises). Globalement la mobilisation se maintient au niveau du we dernier.

« Gilets jaunes » : 51 400 manifestants en France samedi, dont 4 000 à Paris

« Selon les chiffres du ministère de l’intérieur, la mobilisation pour l’acte XIII des « gilets jaunes » est en recul par rapport à l’acte XII, où 58 600 personnes avaient défilé. »

Le Monde avec AFP Publié le 09 février 2019 à 14h11, mis à jour hier à 06h30

« C’était le treizième samedi de mobilisation depuis le début du mouvement des « gilets jaunes ». Des défilés ont eu lieu partout en France, samedi 9 février, à Paris, mais aussi Bordeaux, Toulouse, Montpellier ou encore Dijon, parfois émaillés d’affrontements entre manifestants et forces de l’ordre.

Selon le ministère de l’intérieur, ils étaient 51 400 à manifester en France, dont 4 000 à Paris. La mobilisation pour l’acte XIII des « gilets jaunes » est en recul par rapport à la semaine précédente, oùils étaient 58 600, dont 10 500 à Paris, toujours selon un décompte du ministère de l’intérieur, contesté par les « gilets jaunes ». Selon un bilan non définitif du « Nombre jaune » – un comptage fait par les « gilets jaunes » et publié sur Facebook –, il y avait 111 010 manifestants en France samedi à 18 heures.

« Macron démission », « Référendum d’initiative citoyenne » (RIC), « stop aux violences », moins de taxes, plus de pouvoir d’achat… : les mots d’ordre des « gilets jaunes » étaient disparates, après un acte XII centré sur la dénonciation des violences policières et un hommage aux nombreux blessés « depuis novembre. »

A Paris, un manifestant grièvement blessé

« Dans la capitale, un cortège de plusieurs milliers de manifestants est parti des Champs-Elysées à la mi-journée. Vers 13 heures, la situation s’est tendue à l’arrivée du cortège devant l’Assemblée nationale. Des manifestants ont uriné sur les grilles d’enceinte et tenté d’enfoncer les palissades protégeant l’entrée de l’Assemblée. Des tirs de grenades lacrymogènes ont répondu à des jets de projectiles au-dessus de ces palissades.

Lors de ces heurts, un manifestant d’une trentaine d’années a eu une main arrachée. La cause de la blessure reste incertaine. Mais, selon un témoin qui a filmé la fin de la scène, il s’agit d’une « grenade de désencerclement » lancée par les forces de l’ordre et que le trentenaire a voulu repousser d’un « coup de main ». Cette version n’a pas été confirmée par les autorités. Selon la préfecture de police, le blessé a eu quatre doigts arrachés.

Des incidents ont eu lieu sur le parcours de la manifestation, qui est arrivée vers 16 h 30 près de la tour Eiffel et s’est terminée avant 20 heures après dispersion par les forces de l’ordre. Aux tirs de projectiles et aux dégradations de mobilier urbain ou de distributeurs de banques, celles-ci ont répondu par des tirs de grenades lacrymogènes, de désencerclement ou de lanceurs de balles de défense.

Une dizaine de véhicules ont été incendiés, principalement des voitures de luxe, mais aussi une voiture de la mission antiterroriste militaire Sentinelle. Le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, a dénoncé sur Twitter des « attaques intolérables ». A 20 heures, la préfecture de police comptabilisait 39 interpellations. Il y avait 21 personnes en garde à vue, selon le parquet. »

Mobilisation toujours soutenue à Bordeaux

« Entre 4 000 et 5 000 manifestants ont défilé à Bordeaux, selon l’Agence France-Presse (AFP). Le défilé de l’acte XIII rassemblait légèrement plus de monde que la semaine passée (4 000 personnes, selon l’AFP). La mobilisation avait néanmoins atteint jusqu’à 6 000 manifestants à la mi-janvier, selon la préfecture. Comme chaque samedi, le cortège a démarré de la place de la Bourse, rejoint par des dizaines de motards. La manifestation s’est terminée par des heurts en fin d’après-midi avec les forces de l’ordre. »

Lire aussi  Au moins 4 000 « gilets jaunes » défilent à Bordeaux
Plusieurs milliers de personnes à Toulouse

« A Toulouse, 6 000 personnes – selon la police – ont défilé dans les rues, avec un dispositif de sécurité renforcé. Des dizaines de personnes portant un masque jaune étaient en tête du défilé en criant « Macron salaud, le peuple aura ta peau ! »« Révolution ou Lexomil ? », pouvait-on lire sur une pancarte. « Toulouse, soulève-toi », était-il écrit sur une autre.

Le 19 janvier, au plus fort de la mobilisation à Toulouse, la préfecture avait décompté 10 000 manifestants, soit un record national. Depuis cette date, elle ne donne plus de chiffres, qui sont centralisés au niveau du ministère de l’intérieur. En fin de journée, la préfecture faisait état d’un blessé et de 11 interpellations, un bilan des violences à la baisse par rapport aux dernières semaines. »

Lire : Plusieurs milliers de « gilets jaunes » manifestent à Toulouse pour « l’acte XIII »
Ambiance festive à Marseille

« A Marseille, ils étaient 1 500, selon la police, au plus fort de la manifestation, dans une ambiance festive avec beaucoup de musique et de déguisements : bonnets phrygiens, cornes sur la tête, brandissant des drapeaux français ou corse. Aux cris de « Macron, démission ! » et « Marseille, debout, soulève-toi ! », les manifestants ont remonté la Canebière, dont la plupart des commerces baissaient leurs stores à leur passage.

Ils ont rejoint la Plaine, une place du centre-ville en travaux, dont le projet de réhabilitation voulu par la mairie soulève d’importantes contestations, en hurlant : « Marseille antifa, la Plaine, elle est à nous ! » Le cortège, qui a emprunté des rues très étroites, est resté uni, lourdement encadré par la police. »

A Nice, les manifestants empêchés de franchir la frontière italienne

« A Nice, la tentative d’un groupe de « gilets jaunes » niçois de rejoindre l’Italie a échoué. Samedi matin, plusieurs dizaines d’entre eux – dont Maxime Nicolle, alias Fly Rider, une des figures du mouvement –, ont pris la route de Vintimille pour tenter de bloquer l’autoroute côté italien, mais ils en ont été empêchés par les forces de l’ordre.

Interrogé par l’AFP de retour à Nice samedi soir, Maxime Nicolle a raconté qu’un camion barrait la route vers l’Italie et que les contrôles se faisaient « au faciès ». Il a assuré qu’il allait porter plainte pour « entrave à la circulation sur le territoire européen »« Ça pose la question de savoir jusqu’où ce gouvernement est prêt à aller pour réprimer une opposition ! », a-t-il dénoncé. »

Des défilés aussi à Montpellier, Caen, Dijon, Lorient…

« A Montpellier, environ 1 500 manifestants ont défilé sous des banderoles : « Macron, rends l’ISF »« tous unis pour la démocratie et la solidarité ». Marie, autoentrepreneuse dans l’informatique, estime que « si les manifestations se passent mal, c’est souvent le fait des forces de l’ordre. Je viens manifester car c’est important, mais j’ai la boule au ventre. » Manu, Marjory et Mika sont arrivés de l’Aveyron, accompagnés de 150 autres personnes : « Nous venons de zone rurale, là où les services publics se meurent », déplorent-ils. Vers 17 heures, la police a dispersé les manifestants au canon à eau devant la préfecture de l’Hérault, avant d’interpeller huit personnes.

A Dijon, le cortège s’est élancé aux cris de « Macron démission ». Emmanuel Macron « ne parle pas, il fait un monologue », a déclaré Nadine, 55 ans, qui ne croit pas au grand débat. Ils étaient 1 700 à Caen, 1 900 à Metz, au moins 2 000 à Lorient. Dans cette ville du Morbihan, un manifestant avait écrit sur son gilet jaune : « Produits alimentaires + 8 à 10 %, retraites et pensions  3,5 %. On en a marre. »Pour Eric, 40 ans, infographiste et maraîcher, « la revendication que je soutiens le plus, c’est le RIC. Il faut redonner le pouvoir de décider aux gens, comme en Suisse ».

Nombre de manifestants ont scandé « Macron démission, Castaner en prison ». Alors que la proposition de loi « anticasseurs » a été adoptée par l’Assemblée, le ministre de l’intérieur a été particulièrement visé par les manifestants durant ce treizième samedi de « gilets jaunes ». »

L’Assemblée vote la proposition de loi anti-casseurs, 50 Marcheurs s’abstiennent

Raymond Marcellin, ministre de l’intérieur sous Pompidou, est à l’origine de la loi  « anti-casseur » du 8 juin 1970 qui punit de 1 à 5 ans de prison toute personne participant à une manifestation où des dégradations sont commises.

A l’époque « la gauche et les syndicats, craignant d’être directement visés par cette “loi scélérate”, se mobilisèrent immédiatement. Le soir même, ils tenaient un meeting de protestation à la Bourse du Travail de Paris. Le 29 avril, une “journée nationale d’action” se déroula dans le calme dans de nombreuses villes, hormis quelques incidents à Rennes.« ( Hamon Hervé/ Rotman Patrick, Génération 2).

Cette loi « anti-casseurs » avait permis aux gouvernement de 1970 à 1981 de mieux réprimer les organisations de la jeunesse radicalisée émergeant consécutivement au mouvement de mai-juin 1968. Ainsi des manifestations ont pu être interdites ainsi que des organisations politiques dont la Ligue communiste en juin 1973. Cette loi n’a été abrogée qu’en 1981 (onze ans après!) sous la présidence de Mitterrand.

Aujourd’hui nous devons nous mobiliser ensemble contre cet arsenal juridique qui vise à criminaliser le mouvement des Gilets jaunes et qui pourrait frapper demain le mouvement de contestation sociale dans son entier.

« L’Assemblée vote la proposition de loi anti-casseurs, 50 Marcheurs s’abstiennent »

Malgré de nombreuses critiques de toute part et l’abstention de certains Marcheurs, la loi a été votée avec 387 voix contre 92.

Source AFP
« C’est loin d’être une surprise : l’Assemblée nationale a adopté mardi la proposition de loi LR controversée anti-casseurs, par 387 voix contre 92, et 74 abstentions, en première lecture. La grande majorité des députés LREM et MoDem, ainsi que des LR et UDI ont voté pour, alors que l’ensemble de la gauche s’est prononcé contre. Cinquante députés LREM se sont abstenus sur cette proposition de loi controversée, un record sur un texte soutenu par le gouvernement, mais aucun d’eux n’a voté contre. »
« L’essentiel, c’est qu’il n’y a eu aucun vote contre », a commenté dans la foulée du vote le patron du groupe majoritaire Gilles Le Gendre, devant la presse. Sonia Krimi, qui a un temps envisagé de voter contre, a voulu «  envoyer un signal  » pour que le gouvernement évolue sur la disposition clé des interdictions préventives de manifester pouvant être prises par les préfetsPlusieurs redoutent à l’avenir que ces représentants de l’État soient aux mains d’un «  régime malintentionné  ».
Dans le groupe MoDem allié de la majorité, quatre députés se sont abstenus et un, Brahim Hammouche, a voté contre cette proposition «  incertaine et confuse  », pour que «  demain ne rime pas avec gueule de bois  ». Le numéro un de LREM, Stanislas Guerini, avait récusé d’avance toute «  fronde  » : sous François Hollande il s’agissait d’«  une opposition fondamentale avec la politique qui était portée  » et «  ce n’est pas le cas ici  ».

Une loi «  dramatiquement bête  »

« Plusieurs avocats de renom, dont deux proches d’Emmanuel Macron, se sont élevés contre une «  loi de la peur  » (François Sureau) ou «  une réponse d’un pouvoir qui agit sous la pression et dans l’urgence  » (Jean-Pierre Mignard). L’ex-député européen Daniel Cohn-Bendit a considéré auprès de l’AFP que «  cette loi ne sert à rien  » et est «  dramatiquement bête  ».

Outre les interdictions de manifester pouvant être prises par les préfetssous peine de six mois d’emprisonnement et 7 500 euros d’amende, il est également prévu la possibilité de fouilles pour trouver des «  armes par destination  », sur réquisition du procureur, et encore le principe du «  casseur-payeur  ».

Le texte sera examiné au Sénat en deuxième lecture le 12 mars, le gouvernement souhaitant une adoption définitive rapide dans le contexte des manifestations récurrentes des Gilets jaunes. Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, qui entend donner des gages à certains syndicats policiers, a répété mardi que ce n’est «  pas une loi de la peur  », «  pas une loi de circonstance, mais une loi de bon sens  » à l’égard des «  brutes  » qui empêchent de manifester. »

Une manifestation en même temps

« Hasard du calendrier, plusieurs dizaines de milliers de personnes défilaient dans le même temps partout en France, à l’appel principalement de la CGT, mais aussi pour la première fois avec la participation de Gilets jaunes.

La gauche a dénoncé un texte «  inique  » (PS), «  anti-Gilets jaunes  » (PCF) et porteur d’une «  dérive autoritaire  », à l’unisson de certains syndicats et associations. Fustigeant «  une loi scélérate  », les Insoumis avaient cherché en vain la semaine dernière à obtenir l’interdiction des lanceurs de balles de défense, qui ont provoqué de nombreuses blessures graves.

Avec les interdictions préalables de manifester, «  on se croit revenu sous le régime de Vichy  », avait tonné la semaine dernière Charles de Courson, dont le groupe Libertés et territoires a voté majoritairement contre. »