Succès de la Calzotada à Alenya au profit des sans papiers

Dans l’indépendant.fr du 24-03-2019

SOLIDARITÉ

Alénya : soutien festif face à la situation « préoccupante » des sans-papiers

La calçotada était organisée sur le parking de la cave Ecoiffier ce dimanche midi.

Une manifestation sur le gril et festive, voilà comment le comité de soutien aux sans-papiers a tenté de récolter des fonds ce dimanche à Alénya. Des dizaines de bénévoles, issus du monde associatif, élus ou simple citoyens se sont rendus sur le parking de la cave Ecoiffier aux alentours de midi pour participer à cette grande calçotada. Les 220 convives présents ont trouvé, au menu, des oignons tendres grillés (calçots) et de leur sauce typique.

Si, d’apparence, l’événement se veut léger avec son apéritif et ses musiciens, les motifs de son organisation sont plus préoccupants. En effet, dans les Pyrénées-Orientales, la situation des sans-papiers reste critique comme l’explique Pere Manzanares, l’un des membres du comité. « Aujourd’hui c’est de plus en plus dur. Certains sans papiers sont sur le territoire depuis très longtemps et répondent donc aux nombreux critères de la circulaire Valls mais ne sont pour autant toujours pas régularisés. »

Et Pere Manzanares de préciser que : « Nous ne constatons pas d’arrivées massives de personnes immigrées. Mais depuis un an ou deux nous assistons de plus en plus à la venue de jeunes mineurs non accompagnés. Ils subissent des tests osseux qui déterminent leur âge mais ces examens ont une marge d’erreur qui ne nous convient pas. C’est très important parce que si l’adolescent a moins de 18 ans, il doit être pris en charge. »

Une journée conviviale et solidaire qui devrait permettre à l’association de récolter entre 1500 et 2000€ destinés aux diverses dépenses comme les frais d’avocats.

Diane Sabouraud

Manifestation monstre à Alger le 15 mars pour exiger le départ de Bouteflika

ALGER, 15 mars (Reuters)

Des centaines de milliers de manifestants se sont rassemblés vendredi dans le centre d’Alger pour exiger le départ du président Abdelaziz Bouteflika et maintenir la pression sur les autorités qui ont proposé lundi une feuille de route pour la transition rejetée par l’opposition.

Il s’agit de la manifestation la plus imposante dans la capitale depuis le début de la contestation le mois dernier.

Vendredi soir, la police a annoncé que 75 manifestants avaient été interpellés et que 11 policiers avaient été blessés en marge des manifestations de la journée à Alger.

Après les prières du vendredi, la foule a envahi les rues et les places. De nombreux manifestants s’étaient drapés dans les couleurs nationales.

La police a bloqué les rues conduisant au siège du gouvernement et au Parlement.

D’autres rassemblements ont eu lieu dans d’autres villes du pays, comme Béjaïa, Oran, Batna et Tizi Ouzou.

Après trois semaines de manifestations sans précédent depuis des décennies, le chef de l’Etat, qui est âgé de 82 ans et a été victime d’un accident vasculaire cérébral en 2013, a renoncé lundi à briguer un cinquième mandat mais reste à la tête de l’exécutif. L’élection présidentielle programmée le 18 avril a été repoussée sine die.

Jeudi soir, Hocine Kheldoun, un responsable du Front de libération nationale (FLN) au pouvoir, a déclaré sur la chaîne Ennahar que le président Bouteflika faisait “maintenant partie de l’Histoire”.

Kheldoun, ancien porte-parole du FLN, a ajouté que le parti devait se tourner vers l’avenir et répondre aux espérances des manifestants.

“Fin de partie. Bouteflika n’a pas d’autre choix que de démissionner maintenant”, a par ailleurs commenté un ancien membre du gouvernement qui a requis l’anonymat.

Les opposants ont dénoncé une demi-mesure, voire un piège, après le retrait de Bouteflika de la présidentielle et le report du scrutin et leur appel à manifester vendredi a été largement entendu.

“Ceux qui pensent que nous sommes fatigués ont tort. Nos protestations ne cesseront pas”, a déclaré l’un des manifestants dans le centre d’Alger, Madjid Benzida, un médecin de 37 ans.

Des enfants étaient venus manifester avec leurs parents. “Je veux un avenir meilleur”, a dit Mohamed Kemime, 10 ans, enveloppé dans le drapeau national.

“Bouteflika et les siens doivent s’en aller aussi vite que possible”, a lancé Yazid Ammari, un étudiant de 23 ans.

L’un des dirigeants religieux les plus influents du pays, Mohamed Abdelkader Haider, a lancé un appel aux manifestants pour qu’ils fassent preuve de patience. “Soyons optimistes, l’Algérie doit surmonter cette crise”, a-t-il dit dans une mosquée de la ville.

Le nouveau Premier ministre algérien Noureddine Bedoui a promis jeudi de former un gouvernement composé notamment d’experts, où les jeunes et les femmes seront représentés, avant l’ouverture d’une conférence nationale sur la réforme de la Constitution. (Avec Aziz El Yaakoubi; Jean-Philippe Lefief, Guy Kerivel et Eric Faye pour le service français)