Demandeurs d’asile : le collectif a rencontré le Préfet de région

Bilan le 26 juillet

La loi Besson est entrée en  vigueur le 18 juillet et les premières interdictions du territoire sont déjà tombées. On doit s’attendre à ce que les arrestations redoublent et les Centres de rétention administrative (CRA) se remplissent à nouveau.

Les familles hébergées grâce à l’action du collectif, alors qu’elles devraient être au CADA(centre d’accueil des demandeurs d’asile) :

  • familles ayant déposé un dossier OFPRA ou CNDA = 22 adultes et 9 enfants;
  • familles « Dublin 2 » = 6 adultes et 6 enfants;
  • une famille géorgienne chez des particuliers, deux familles envoyées à Rostrenen et Ploubazlanec; des personnes isolé(e)s hébergées par le 115, à St Brieuc et Dinan (environ 8 au total).

Soit au total plus de 50 personnes…

Dans la perspective de rentrée nous proposons, entre autre :

  • de demander au préfet d’organiser rapidement une table-ronde entre élus, préfecture et associations, pour mettre à plat les questions et proposer des solutions pour l’hébergement ;
  • de demander audience au Maire de St Brieuc pour demander d’augmenter le nombre de places au Trait d’Union ;

Bilan le 3 août :

Le vendredi 29 juillet, de 16h30 à 18h05, le Collectif a été reçu par le préfet de région, M. Cadot, et le secrétaire général de la préfecture, M. Hamet. Le Collectif était représenté par Annick Audoux (LDH), Edouard Renard (Collectif et AC) Jacques Le Troquer (Asti) – la Cimade avait décidé collégialement de ne pas se rendre à ce rendez-vous…

  • Nous avons dénoncé un recul généralisé des droits, notamment pour l’asile, et le manque de place en CADA.
    Réponse : il y a des droits qui ne sont pas immédiats, comme par exemple, le droit au travail. Il faut donc aussi patienter pour l’hébergement en cas de demande d’asile. Il y a eu en Bretagne une réelle augmentation des arrivées. Pour 2010 = 1200, soit plus 40%, ce qui est une augmentation disproportionnée par rapport au national. En 2007 il y avait eu 300 arrivées. 76% de ces arrivées se font à Rennes où il y a eu 200 personnes en plus.
    Il y a bien eu 65 places supplémentaires en CADA en 2010, toutes attribuées à Rennes. De plus Rennes a pu bénéficier de 45 places ailleurs en France par solidarité entre régions. Malgré tout il y aurait environ 300 personnes en squat ou à la rue (estimation). Le nœud du problème est qu’il ya une sur-occupation des CADA par des déboutés, soit 10% de places occupées indûment alors que la moyenne nationale est inférieure à 4%. Quand nous demandons des moyens supplémentaires au ministère, on nous répond de faire baisser notre taux d’occupation des places par les déboutés…
  • Nous faisons remarquer que pour les « réfugiés », il n’est pas facile de trouver une place dans la parc HLM, les délais sont longs, plus d’un an, et que pour les « déboutés » qui sont là depuis longtemps ils ont intérêt à se maintenir car les enfants sont intégrés par l’école et que l’espoir de régularisation est une option plausible.
    Réponse: les régularisations vont devenir très rares… certes, il est plus opportun de « renvoyer » au bout de 18 mois qu’au bout de 3 ans ! (ce que l’on peut interpréter comme un appel à expulser davantage, mais le mot n’a pas  été prononcé).
    L’attente pour accéder aux logements HLM est particulièrement long en Bretagne(!), le fonctionnement  de la loi DALO devrait aboutir en un ou deux mois. Il faut améliorer les sorties de CADA ! (Mais quand on pense que le 1er rendez-vous à l’OFII peut prendre 4 à 5 mois en cas de régularisation, on n’est pas prêt d’accéder aux vœux du préfet).
  • Nous faisons remarquer que le nombre des personnes qui ne rentrent dans aucune « case » prévue par la loi à cause des délais d’attente est en augmentation : attente pour « accéder » à la préfecture de Rennes, attente d’une place en Cada, attente de la visite médicale en cas de régularisation… alors que les « allocations » sont coupées ou n’arrivent pas. Nous faisons état des  familles qui ont déposé leur demande d’asile et qui ne sont pas  hébergées en Cada: 22 adultes et 9 enfants sur St Brieuc, plus les familles « Dublin2 », plus ceux qui restent des mois au 115, plus ceux qui sont hébergés chez des particuliers… au total de quarante à cinquante personnes qui trouvent une solution  « provisoire » grâce aux associations et grâce aux élus.
    Réponse: la répartition régionale des places en  Cada
Ile et Vilaine Côtes d’Armor Finistère Morbihan
Cada 370 130 220 200
Pré Cada 180 20 120 20
Pos Cada 0 20 98 120
Total 550 170 438 340
  • Nous faisons remarquer le décalage au détriment des Côtes d’Armor. Exemple le Morbihan a une dotation double de celle des CdA alors qu’il ne reçoit pas plus de DA !!!
  • Le préfet convient qu’il faut revoir la répartition régionale, mais ne donne pas de délais… C’est au préfet du département de réclamer. Il y a eu à Rennes des recherches de solution avec les élus. On peut trouver des formules de types « foyers » où il serait possible de loger les personnes en attendant…

Par ailleurs, la famille de Pordic sera sans solution à partir du18 août.

Une nouvelle réunion du collectif est prévue mercredi 10 août, à Saint-Jouan.