Violences policières : la LDH demande la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire

2016_04_18_Affiche_Police_violence_500pxDes violences ont perturbé les récentes manifestations contre la loi « Travail », et les regroupements organisés dans le cadre du mouvement « Nuit debout ». Certaines sont le fait de « casseurs », déterminés à semer le trouble et font preuve de violences inacceptables. Les services d’ordre des organisateurs de manifestations peinent à neutraliser ces individus. Le problème, c’est que ces violences permettent d’en cacher ou d’en nier d’autres, tout aussi graves, et tout aussi lourdes de conséquences, puisqu’il s’agit d’intégrité physique. Ce sont les violences commises par les forces de l’ordre, dont de nombreuses photographies et vidéos témoignent de façon difficilement contestable.

La Ligue des droits de l’Homme, devant ces événements désolants, a publié le communiqué suivant:

Violences policières : la LDH demande la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire

Depuis plusieurs semaines, un peu partout en France, les manifestations contre la loi travail ou les initiatives prises dans le cadre du mouvement « Nuit debout » donnent lieu à des incidents souvent violents impliquant les forces de police, dans une escalade de la violence.

Quel que soit le contexte, quelquefois marqué par la présence de groupes cherchant l’affrontement, rien ne saurait justifier les débordements auxquels se livrent régulièrement les forces de l’ordre en faisant un usage disproportionné de la force vis-à-vis de citoyens, souvent jeunes, qui manifestent pacifiquement leur opposition au projet de loi travail ou qui se réunissent pour échanger, discuter, imaginer d’autres façons de préparer l’avenir.

De nombreux témoignages, de multiples vidéos qui montrent de façon répétée des coups portés à des personnes déjà entravées interrogent sur les objectifs des stratégies mises en place par les instances de commandement de fonctionnaires de police qui n’hésitent pas, par ailleurs, à utiliser des balles de défense, arme qui a fait perdre un œil à un jeune manifestant de Rennes.

La LDH rappelle aux responsables de police et aux fonctionnaires sur le terrain que l’article R.434-17 du Code de la sécurité intérieure dispose que « Toute personne appréhendée est placée sous la protection des policiers ou des gendarmes et préservée de toute forme de violence ou de tout traitement inhumain ou dégradant ». Face à la gravité avérée des faits, elle demande la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire afin que toute la lumière soit faite sur des événements qui, y compris chez les policiers et les gendarmes, ont déjà fait plusieurs victimes et qui ont entraîné par ailleurs des peines de prison ferme.

Dans un contexte de montées de tensions sociales aussi fortes que préoccupantes, le droit de manifester pacifiquement et contester collectivement ce qu’on estime injuste, le droit de se réunir dans l’espace public constituent des libertés fondamentales. Les exercer est un acte de citoyenneté.

Il appartient aux pouvoirs publics de les garantir. Il nous appartient de les défendre : nous n’y manquerons pas.

#StopTradeSecret : halte au secret d’affaire !

stoptradesecrets      #StopTradeSecrets

Paris, le 26 avril 2016

Alors que le président de la République affirmait le rôle essentiel des « lanceurs d’alerte » dans l’information du public, le procès de deux d’entre eux (Antoine Deltour et Edouard Perrin qui ont déclenché l’affaire du LuxLeaks) s’ouvrait à Luxembourg, et les sénateurs adoptaient en commission des affaires sociales un amendement introduisant le secret d’affaires dans le projet de loi dite « Numérique ». Un amendement particulièrement dangereux, qui, s’il avait existé, aurait empêché que soient dévoilés de nombreux scandales, tels que le dernier d’entre connu sous le nom de « Panama papers ». Ceci fait écho au projet de directive européenne qui doit être validé le 17 mai par le Conseil de l’Union européenne qui définit justement la notion de « secret d’affaire », tout en la laissant suffisamment floue pour pouvoir l’utiliser sous n’importe quel prétexte. Il deviendrait alors difficile, voire impossible d’accéder à des « informations sur les conséquences sociales, environnementales ou sanitaires des pratiques des entreprises. Il est donc urgent de se mobiliser pour empêcher cette dérive libérale, comme l’explique le communiqué ci-dessous, publié par la Ligue des droits de l’Homme.

Communiqué

Avant même l’adoption de la directive européenne, des sénateurs tentent d’introduire le secret des affaires dans la loi « Numérique »

Les sénateurs ont adopté en commission des affaires sociales, mercredi 20 avril, un amendement introduisant la notion de secret d’affaires dans le projet de loi sur la République numérique. Ce projet de loi, supposé notamment garantir l’accès des citoyens aux données publiques, crée ainsi un droit discrétionnaire à l’opacité.

En effet actuellement, la communication des données publiques (notamment celles ayant trait aux marchés publics) est limitée par la protection du secret en matière commerciale et industrielle, lequel recouvre « le secret des procédés, le secret des informations économiques et financières et le secret des stratégies commerciales [1] ». Cette définition très large permet déjà de refuser de très nombreuses communications d’informations et s’appuie sur une jurisprudence fournie. Cependant, la commission des affaires sociales du Sénat a fait le choix d’élargir considérablement la définition du secret en matière commerciale et industrielle, en précisant dans l’article L311-6 du projet de loi qu’il comprend aussi le secret des affaires. L’exposé des motifs de l’amendement 233 indique ainsi qu’il est inutile « de préciser les modalités d’appréciation de ce secret, étant entendu qu’il ne peut s’agir que d’une appréciation au cas par cas prenant en compte le contexte dans lequel s’inscrit chaque demande de communication [2] ».

Et pour cause : la notion de secret des affaires n’est absolument pas définie dans le droit français. Une telle définition est proposée par la directive européenne  approuvée par les eurodéputés le 14 avril dernier, malgré une très large contestation citoyenne et syndicale, laquelle doit, avant d’être adaptée en droit national, être encore validée par le Conseil de l’Union Européenne le 17 mai prochain. Nous considérons que cette directive est dangereuse pour les libertés notamment parce que sa définition du secret des affaires est large et floue – ce qui permet de recouvrir la quasi-totalité des informations internes de l’entreprise – et parce qu’elle permet à l’entreprise de poursuivre toute personne qui divulguerait un secret d’affaires, même s’il n’y a aucune utilisation de ce secret à des fins commerciales. Le projet de directive menace donc gravement la liberté d’expression sur les entreprises et la capacité des citoyens à accéder aux informations sur les conséquences sociales, environnementales ou sanitaires des pratiques des entreprises. Mais aussi à des informations de base sur les conséquences budgétaires de contrats signés par les élus, notamment les partenariats public-privés, qui peuvent engager la puissance publique pour des délais et des montants très significatifs. Une coalition européenne de 54 organisations appelle au rejet cette directive [3].

L’examen du projet de loi débute en séance plénière au Sénat ce mardi 26 avril. Nous appelons les sénateurs à rejeter l’amendement introduisant la notion de secret d’affaires dans le projet de loi sur la République Numérique, car il limitera sans aucune justification valable la capacité des administrations publiques à communiquer des informations essentielles pour l’intérêt général. Nous appelons également le gouvernement à prendre position sur ce dossier et à refuser aussi bien cet amendement sur le secret des affaires que la directive sur laquelle il doit formellement se prononcer à Bruxelles le 17 mai prochain. Le procès d’Antoine Deltour et d’Edouard Perrin, lanceur d’alerte et journaliste à l’origine de l’affaire LuxLeaks et poursuivis au Luxembourg au nom de la protection du secret d’affaires, débute ce mardi 26 avril. Il y a deux semaines, François Hollande félicitait journalistes et lanceurs d’alerte pour leur courage dans l’affaire Panama Papers : «Je remercie les lanceurs d’alerte, je remercie la presse qui s’est mobilisée (…) c’est grâce à un lanceur d’alerte que nous avons ces informations (…) ils prennent des risques, ils doivent être protégés ».

Quelle politique le gouvernement et le Sénat veulent-ils aujourd’hui défendre, la défense du droit d’informer ou sa répression ?

 

[1]              http://www.cada.fr/le-secret-en-matiere-commerciale-et-industrielle,6239.html

[2]              http://www.nossenateurs.fr/amendement/20152016-325/COM-233

[3] https://act.wemove.eu/campaigns/les-lanceurs-d-alerte-en-danger

Succès total des Droits en fête 2016 sur les migrations

Une partie de l'assistance de Droits en fête 2016.

Une partie de l’assistance de Droits en fête 2016.

La grande migration a bien eu lieu au foyer municipal de Loudéac, ce samedi 23 avril ! Un après-midi de fraternité, avec ses moments d’émotion intense, pendant les témoignages vidéo des migrants installés dans la région depuis de longues années pour certains ; mais aussi des moments de franche rigolade, quand Paul a raconté l’entretien d’embauche de sa sœur, ou quand Tarik a rappelé Dieu a ses responsablités…

Vous ne verrez pas ces vidéos sur Internet. Pour des raisons de sécurité. Les régimes politiques mis en cause sont capables de tout, et notamment de représailles sur les familles restées au pays de ceux qui ont eu le courage de témoigner.

Ces témoignages ont été commentés, analysés, avec brio mais surtout avec pudeur et sensibilité par Didier Urschitz, connu aussi sous le surnom de Laké. Laké, ce Roumain pour qui tant de Costarmoricains s’étaient mobilisés en 1991 pour lui faire obtenir des papiers, ainsi qu’à ses compagnons d’infortune, Amadou, maintenant installé dans la région de Loudéac, et qui était là samedi, et à Constantin, qu’on a perdu de vue. Les retrouvailles, 25 ans après, entre ces trois-là et ceux qui avaient créé et animé leur comité de soutien étaient poignantes.

Pendant ce débat sur les migrations internationales dont Laké était médiateur avec Daniel Bessonnat, Catherine Wihtol de Wenden, professeur à Sciences po, a rebondi, après un exposé théorique passionnant, sur les huit témoignages vidéo, qui ont donné chair à son exposé.

Auparavant, Roger Toinard, agrégé de géographie, avait raconté et analysé les migrations bretonnes des XIXème et XXème siècles, et singulièrement celles des Côtes du Nord de l’époque : leur mise en perspective avec ce qu’on appelle maintenant la « crise migratoire » actuelle était riche d’enseignements.

Les photos commentées de Pascale Thoraval et Franck Perrin ont elles aussi donné chair aux drames qui se jouent à côté de chez nous : Calais n’est pas si loin. La Méditerranée non plus, et Bérangère Matta, administratrice de l’association SOS Méditerranée, qui affrète le bateau Aquarius qui sauve jour après jour des centaines de migrants de la noyade, en a fait une présentation saisissante. Le magazine « Interception » de France-Inter, dont les journalistes ont passé une semaine sur l’Aquarius, consacrera son prochain numéro, dimanche 1er mai de 9h10 à 10h, à SOS Méditerranée. C’est un bateau de ce type qui avait sauvé Hang, petite Vietnammiene de 12ans, en 1987, lorsqu’elle est arrivée en France. Sauf que son bateau avait été affrété par, ou au moins avec l’aide du gouvernement de l’époque… Autre époque, autres moeurs…

Un programme pas très joyeux pour une fête ! mais ceci s’est déroulé sans pathos, et le soir, l’humour d’un Jean Kergrist très en forme a permis de décompresser, grâce aux rires qu’il a su provoquer !

Une belle journée, qui a permis de balayer toutes les âneries propagées par l’extrême droite sur les migrations, et qui a redonné un peu d’espoir à tous ses participants !

 

« Merci patron » de François Ruffin projeté jeudi 28 avril au Rex à Pontivy (56)

merci-patron-affiche3« Merci Patron » est un film militant. Réalisé par François Ruffin, qu’on a connu chez Daniel Mermet à France-Inter, et au journal Fakir où il écrit, ce film est distribué dans quelques salles, mais il bénéficie également d’une distribution militante : chaque projection est accompagnée d’un débat avec souvent le réalisateur ou des journalistes de Fakir.

Une sacrée bonne nouvelle : « Merci Patron » sera projeté ce jeudi 28 avril à 20h30, au cinéma le Rex de Pontivy (entrée, 5€). Et la projection, organisée par Attac 56  sera suivie d’une discussion en présence de Youenn Le Flao (journaliste chez FAKIR), de membres d’ATTAC et de syndicalistes.

En voici le synopsis :

Merci Patron,  réalisé par François Ruffin

Jocelyne et Serge Klur travaillaient depuis des années dans une usine qui fabriquait des costumes Kenzo (Groupe LVMH), à Poix-du-Nord, près de Valenciennes. Bernard Arnault, qui a demandé la nationalité belge, a décidé de délocaliser la production en Pologne. Pour le couple, désormais au chômage, c’est la catastrophe. Lourdement endetté, il risque de perdre sa maison. François Ruffin, fondateur du journal Fakir, se met en tête de le sauver. Entouré d’un inspecteur des impôts belge, d’une bonne sœur rouge, de la déléguée CGT, et d’ex-vendeurs à la Samaritaine, il ira défendre sa cause à l’assemblée générale de LVMH…

La fête de l’intégration, à Bon-Repos, en décembre 1991

Fête intégration blog

La fête de l’intégration, le 7 décembre 1991. Y étiez-vous ? (Photo Pierre Fénard)

La fête de l’intégration organisée à Bon-Repos en décembre 1991 a laissé de beaux souvenirs à ceux qui l’ont organisée ou simplement participé. Nombre d’entre eux participeront aux Droits en fête, samedi 23 avril au foyer municipal de Loudéac, notamment Desideriu Urschitz, qui sera le médiateurs des deux débats sur l’immigration à partir de 15h.

On le connaît dans la région sous le prénom de Dezideriu (son prénom roumain), Didier (traduction française), Dezsö (prénom hongrois) ou Laké (surnom). Il faisait partie, en 1991 de ce groupe de trois étrangers (avec Constantin, un autre Roumain, et Amadou, Béninois) qui étaient menacés d’expulsion après plusieurs mois de séjour en France (3 ans pour Amadou) où ils étaient arrvés légalement. Leur cause a rapidement ému la population : tous les trois étaient parfaitement intégrés et appréciés. Un collectif, le « collectif contre le racisme s’est constitué, rassemblant des militants de diverses associations. Des pétitions sont lancées, et, en octobre 1991, des représentants du collectif sont reçus à la mairie de Saint-Coulite (29) par le maire, qui est également secrétaire d’Etat à l’intégration, Kofi Yamgnane. Celui-ci décide d’intervenir, tout en prévenant le collectif : « j’ai peu de temps pour réagir, et je ne sais pas encore si on peut arrêter la machine ».

Le point d’orgue de cette lutte a sans nul doute été la « Fête de l’intégration », organisée le samedi 7 décembre 1991 à Bon-repos. Le repas du midi est animé par de nombreux groupes de musiciens, et rassemble plusieurs centaines de personnes. Et, la veille de la fête, le tribunal administratif décidait d’annuler l’arrêté de reconduite à la frontière de Desideriu Urschitz.

La mobilisation ne faiblit pas, le collectif est sollicité pour de nouveaux cas d’expulsions, notamment un couple de Turcs vivant à Plessala avec ses enfants. Un « relais de l’intégration » est organisé de Bon-Repos à Saint-Brieuc.

Cette mobilisation a marqué les esprits de ceux qui y ont participé. Michel Rault, un des responsables du collectif, en a retracé l’histoire au « Printemps de la solidarité », dimanche 20 mars à Saint-Brieuc. Et nous l’évoquerons samedi 23 avril aux Droits en fête, à Loudéac : Didier – Dezideriu – Laké Urschitz y participera, et sera le médiateur des débats sur les migrations bretonnes et internationales. Amadou, son camarade d’infortune, qui vit aujourd’hui dans la région de Loudéac, a également annoncé sa présence, ainsi que de nombreux militants du collectif contre le racisme. Ces retrouvailes seront certainement un grand moment d’émotion !

 

L’étranger, c’est celui, ou celle, que je ne connais pas

Commentaire Facebook copieCommentaire trouvé sur la page Facebook de lycéens dont une camarade d’origine africaine, sans papier, vient de recevoir une « obligation de quitter le territoire français » (OQTF) :

Je suis pour l’expulsion d’etranger qui n’ont rien a faire en france. Mais cette jeune fille fait des etudes!!! En quoi ca gene le gouvernement si elle etudie bien qu’elle est assidu et que plus tard elle se trouve un travail qui va lui permettre de participer a l’economie francaise. On ferait mieux d’expulser ceux qui s’assoient sur les allocations en tout genre

Ça n’est pas Nadine Morano qui écrit ça (vous vous rappelez, quand-même, figurez-vous qu’elle a un copain noir !), c’est une lycéenne.

On passe sur les fautes d’orthographe, intéressons-nous au message.

Ça ne démarre pas très bien : cette jeune fille avoue ne pas aimer les étrangers, qui « s’assoient sur les allocations en tout genre ». A-t-elle seulement une idée des « allocations en tout genre » auxquelles ils ont droit ? Sait-elle que la seule indemnité à laquelle sa copine pourrait avoir droit est l’allocation temporaire d’attente (ATA), d’un montant, en 2016, de11,45€ par jour, soit 343,50€ pour un mois de 30 jours, qui n’est versée que pendant un an maximum ? et que, pour y prétendre, il faut que le dossier de demande d’asile de la personne ait été accepté (pas l’asile, seulement le dépôt de la demande d’asile), ce qui n’est manifestement pas le cas de sa copine puisqu’elle a une OQTF.

Justement, revenons à sa copine. Son problème, c’est qu’elle est passée du statut de mineure à majeure, et que par conséquent elle relève désormais du droit commun des majeurs, plus sévère.

Alors, quelle différence y-a-t-il entre cette copine et les autres étrangers dont parle cette lycéenne ? Une seule : elle la connaît, et elle ne connaît pas les autres. Donc les autres sont des étrangers, synonymes de profiteurs etc… Pour cette lycéenne, « étranger » signifie « quelqu’un que je ne connais pas ».

On remarquera que jusqu’au dessus de ce commentaire, il y en a un autre du même acabit…

Une précision, ce lycée n’est pas un lycée de « banlieue » : c’est un lycée rural, dans une région où les étrangers présents sont dans leur immense majorité des gens qui ont répondu à l’appel des industries agro-alimentaires qui les exploitent tant qu’elles peuvent, avec des horaires et des conditions de travail épouvantables, et embauchées souvent dans des conditions très particulières.

Une raison de plus, pour se remettre les idées en place, de venir à Droits en fête, samedi 23 avril, à partir de 15h, au foyer municipal de Loudéac (22) !  L’édition 2016 traite précisément des migrations. Voir programme ici.

St-Brieuc (22), 20 mars : Fête du printemps solidaire !

Printemps solidareINSCRIS TOI A LA FETE DU PRINTEMPS SOLIDAIRE DE ST BRIEUC LE 20 MARS.

Pourquoi ?

– Parce que c’est le printemps, et il faut bien fêter ça
– Parce que ça va être une belle fête
– Parce que l’on veut montrer que nous sommes nombreux à être solidaires ici
– Parce que c’est quand même cool de faire bouger le centre-ville un dimanche
– Parce que l’on mélange les cultures et que l’on en est fier
– Parce que c’est l’occasion d’affirmer que la Bretagne est une terre d’accueil
– Parce que, après l’esprit du 11 janvier on doit continuer à affirmer notre France fraternelle et ouverte > l’occasion de retrouver l’expo de vos dessins
– Parce que les réfugiés sont les bienvenus chez nous.

On fait quoi ?

Plein de stands
– Des concerts
– Des flashs mobs
– Des ateliers de street art
– Un concours de photo
– Des activités sportives
– Des jeux en famille
– Une expo des dessins élaborés à St-Brieuc le 11 février 2015
– Des vidéos autour de ce que vivent les migrants
– Des ateliers de réflexion, autour du travail:
– et plein d’autres activités à venir…

Qui ?

– Toi
– Tes potes > Invite les
– Tes cousins
– Ton assoc si elle veut nous rejoindre
– et puis tout un collectif d’associations: ADPEP 22, Amnesty International, Assoc. France Palestine, ASTI, Bistrots de l’histoire, CFDT 22, CGT 22, CIDFF22, CIMADE 22, EELV Baie de St-Brieuc, Emmaüs 22, Ensemble ! 22, Fédération des MJC 22, FSU 22, Ligue de l’Enseignement, Ligue des Droits de Homme, Marche Mondiale des Femmes 22, Parti de Gauche 22, Parti Socialiste 22, Planning Familial 22, Pupilles de l’Ecole Publique, RESIA, Secours Catholique 22, Sud Education…

Voici le texte des organisateurs

Nous sommes plus nombreux à vouloir aider qu’à vouloir rejeter

Les événements tragiques de janvier et novembre ont soulevé une immense vague de mobilisations citoyennes exprimant la condamnation de la violence, l’attachement aux valeurs de la République française et la volonté d’être unis et solidaires.
Elles portaient haut et fort la liberté, l’égalité, la fraternité, la laïcité comme affirmation de ne pas se laisser diviser, de garantir la liberté de conscience, de pratiquer une religion ou de ne pas en avoir, le refus des discriminations.

Et pourtant, aujourd’hui, xénophobie et racisme continuent de progresser dangereusement partout.
Ils conduisent à exalter la force, à pratiquer la violence, à conjuguer la haine des faibles, des minorités et des étrangers. Ils sont nourris par des discours démagogiques qui se saisissent de difficultés objectives, de peurs et de colères pour justifier l’injustifiable : la désignation de boucs émissaires qui seraient responsables des problèmes qu’affronte le monde.
Des centaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants, qu’ils soient syriens, irakiens, érythréens, congolais, afghans … fuient les violences, les persécutions, la misère et se tournent vers l’Europe. Ils veulent tout simplement vivre. Nous appartenons à la même humanité.

Traiter ces réfugié-e-s comme des envahisseurs, comme des marchandises illégales est inacceptable.
L’ Asile, c’est un droit ! Le destin de ces réfugié-e-s, c’est notre destin et notre avenir. Leur accueil doit être digne. En niant leur droit d’asile, c’est notre propre avenir que nous mettons en péril. La France, comme Etat, a des obligations et doit accroître considérablement les moyens mis en oeuvre.
Dans ce climat difficile, nous nous opposons à tous les discours haineux, racistes, xénophobes, sexistes et homophobes.

Nous appelons les femmes, les hommes, les citoyen-ne-s, les élu-e-s et les organisations démocratiques :
– à combattre les discours indignes qui refusent à ces hommes, ces femmes et ces enfants leurs droits élémentaires d’êtres humains
– à poursuivre et à renforcer l’aide et l’assistance nécessaires, dans la durée
– à participer le dimanche 20 mars, à une journée du « printemps solidaire », pour un sursaut citoyen, dans la grande unité et fraternité qui caractérisent Saint- Brieuc et les Côtes d’Armor.

Saint-Brieuc : le 6 février, rassemblement contre l’extrême droite

L’extrême droite s’en donne à cœur joie en ce moment, et n’hésitent plus à se montrer, en allant brailler leur haine dans les rues. Après Pontivy, Quimper, et d’autres villes bretonnes, ce sera le tour de Saint-Brieuc, samedi 6 février. Alors que la plupart des manifestations qui ont eu lieu jusqu’alors étaient organisées par le groupuscule adsav, cette fois-ci c’est « résistance républicain » qui s’y collent. Une fois de plus l’extrême droite emprunte le vocabulaire de la gauche et ses mots emblématiques : résistance et république. Ils avaient déjà fait le coup avec « riposte laïque », dont la première officine est, comme par hasard, une filiale. Organisation « non politique » évidemment, ce groupuscule répond en fait au mot d’ordre européen lancé par pegida, l’extrême droite allemande qui veut stopper l’accueil des réfugiés et n’hésite pas, tout comme adsav, à recourir à la violence.

Plusieurs organisations, syndicats, partis politiques, associations, se sont associer pour appeler à une contre manifestation, le même jour et à la même heure : samedi 6 janvier, à Saint-Brieuc. Le rendez-vous est fixé place Allende. A noter qu’un des organisateurs de la parade xénophobe n’est autre qu’un candidat aux dernières élections municipales à Saint-Brieuc et élections aux départementales.

Le temps est révolu où on pouvait croire que manifester contre ces individus ne servaient qu’à en faire la publicité : il s’agit maintenant de les faire taire.

 

Pontivy (56) : manif pacifique et festive contre l’extrême droite samedi 19 décembre à 14h

Un collectif « contre le racisme et la xénophobie » s’est constitué à Pontivy, au lendemain de la manifestation fasciste du samedi 14 novembre (se souvenir que c’était le lendemain des attentats de Paris et Saint-Denis, et que l’état d’urgence était déjà décrété) organisée par le groupuscule identitaire breton « adsav ». De nombreuses violences gratuites s’étaient produites sur le chemin de cette manifestation, (autorisée par la préfecture malgré l’état d’urgence), notamment une agression à caractère raciste.

Une des premières décisions de ce collectif a été d’organiser une « manifestation pacifique et festive » à Pontivy, le samedi 19 décembre à 14h, avec une marche et un rassemblement festif (avec notamment des groupes musicaux).

De nombreuses organisations (syndicats, partis politiques, associations) ont apporté leur soutien à cette initiative, dont le comité régional Bretagne de la Ligue des droits de l’Homme.

Il se trouve que la date choisie coïncide avec le traditionnel marché de Noël organisé chaque année par l’union des commerçants industriels et artisans (UCPIA) de Pontivy. Association qui, avec d’autres, redoute des débordements, compte-tenu de ce qui s’était passé le 14 novembre.

Les organisateurs de la manifestation ont tenu compte de cette situation, en faisant en sorte que le parcours ne risque pas de perturber le marché.

La section Loudéac centre Bretagne de la Ligue des droits de l’Homme s’associe naturellement à cette manifestation, et a relayé l’appel auprès du comité régional de la LDH, qui encourage toutes les sections bretonnes de la LDH à y participer.

Et voici le communiqué que le collectif a transmis aux journaux.

Le 14 Décembre 2015

Plus jamais ça !

Un mois après…

Le Collectif de Pontivy contre le racisme et la xénophobie, en réponse aux violences perpétrées le samedi 14 novembre dernier, au lendemain des tragiques événements de Paris, vous invite à un rassemblement festif, familial et convivial ce samedi 19 décembre à 14 heures au square Lenglier.

Face à la haine, des habitants s’organisent…

Une pétition contre les violences de l’extrême droite du 14 Novembre avait déjà réuni plus de 1000 signataires. le 21 Novembre une première réunion d’habitants a rassemblée 120 personnes au palais des congrès pour s’organiser et imaginer comment réagir ensemble. Aujourd’hui notre appel, largement partagé, a suscité des engagements de divers horizons et générations. C’est ainsi qu’une trentaine d’organisations associatives, syndicales et politiques ont exprimées leur soutien pour la manifestation de samedi prochain, nous les en remercions (voir la liste des soutiens à la fin).

L’image de notre ville ne restera pas ternie !

Le Collectif propose cette rencontre afin de redonner un peu d’éclat aux valeurs fondamentales de Liberté, d’Égalité et de Fraternité ; valeurs bien malmenées ces derniers temps. Nous marcherons sans peur ni haine et pour la défense des idées de progrès social, de vivre ensemble, pour la sauvegarde des Libertés publiques et dans l’intérêt de toutes et de tous.

A cette même date, se tient également le marché de Noël entre la Plaine et les différentes places de la ville. Nous avons bien pris en compte les préoccupations des commerçants en changeant le lieu de rassemblement et en prévoyant un parcours qui ne gêne pas la bonne tenue du marché de Noël. Nous tenons, au passage, à remercier nombre de commerçants pour l’élan de solidarité dont ils ont fait preuve le 14 Novembre à l’égard des personnes blessées ou désemparées.

Nous espérons qu’il y aura du monde en perspective pour honorer ces deux événements ; il fera sans doute froid mais on aura sûrement chaud au cœur de rappeler qu’autant le Breton sait se faire accueillir à l’Étranger, autant il sait combien la Bretagne est une terre d’accueil.

Nous résisterons ensemble à la haine !

Rendez-vous à Pontivy, samedi 19 décembre à 14h, square Lenglie (derrière la mairie).

Liste des partenaires (non fermée) :

  • Associations : ATTAC56, DAL56, DAL35, Ras l’front Trégor, APEIS, CIMADE-Bretagne Pays de la Loire, Collectif antifasciste Rennais, RESF56, MRAP56, Comité régional Ligue des droits de l’Homme Bretagne.
  • Syndicats : UD-CGT-56, UL-CGT-Pontivy, FSU Bretagne, CNT interpro-Brest, CSR- Bretagne, UR Solidaires Bretagne, SLB, Confédération Paysanne 56.
  • Organisations politiques : PCF56, NPA35, Ensemble Bretagne ! PG, République et Socialisme 56, gauche indépendantiste, groupe libertaire Lochu (Vannes), Liaison Vannes de la fédération anarchiste, Groupe Le ferment de la fédaration anarchiste Breizh Europa, Alternative Libertaire, UDB-Jeunes.

 

Ligue des droits de l’Homme : « On doit lutter contre le terrorisme sans porter atteinte à nos libertés »

Maître Henri Leclerc, président d'honneur de la Ligue des droits de l'Homme.

La Ligue des droits de l’Homme continue à mettre en garde les hommes politiques contre les risques qu’un état d’urgence mal maîtrisé et non contrôlé par le parlement peut faire courir à la démocratie. C’est le sens de son dernier communiqué, publié ce matin, jeudi 19 novembre :

Comme on pouvait le craindre, le projet du gouvernement de proroger de trois mois l’état d’urgence pose de graves problèmes de libertés publiques et individuelles.

Pendant trois mois, pour les motifs les plus divers et sans contrôle préalable de la justice, soixante-six millions de personnes pourront :

      • voir la police entrer chez elles de jour et de nuit afin de perquisitionner leur lieu de travail ou leur domicile et prendre une copie du contenu de leur ordinateur ou de leur téléphone mobile. Pour cela, il suffit qu’il existe des raisons sérieuses de penser que ce lieu est fréquenté par une personne dont le comportement constitue « une menace pour la sécurité et l’ordre public » ;
      • être assignées à résidence si leur comportement constitue « une menace pour la sécurité et l’ordre public » et se voir interdire d’être en contact avec d’autres personnes présentant la même menace.

Le vague des motifs qui pourront être invoqués, qui dépassent de beaucoup la prévention et la répression d’actes de terrorisme, permet à tout gouvernement de s’en prendre au mouvement social dans son ensemble.

Les associations seront aussi responsables des actes de leurs membres puisqu’elles pourront être dissoutes en raison de leur comportement.

Ce que le gouvernement veut imposer au Parlement d’adopter à marche forcée illustre bien les craintes déjà exprimées par la LDH : ce qui est ici en cause, ce n’est pas l’indispensable lutte contre le terrorisme, c’est l’extension dangereuse des pouvoirs de l’Etat sans aucune garantie judiciaire.

C’était aussi le sens de l’intervention d’Henri Leclerc, avocat, et président d’honneur de la LDH, dans son intervention à France Inter mardi 17 novembre : « Je voudrais que les gens comprennent que l’état d’urgence, ce n’est pas rien » a-t-il martelé (à écouter ici). C’est également le sens de l’interview que Jean-Pierre Dubois (professeur de droit constitutionnel et lui aussi président d’honneur de la ligue des droits de l’Homme) a accordé jeudi 19 à  Jean-Baptite Jacquin, journaliste au Monde : il évoque pour sa part le risque d’une « perte des repères démocratiques » : l’état d’urgence devrait être contrôlé par le Parlement. Tout en reconnaissant que l’état d’urgence est justifié (« Sur le principe, la réponse est oui. On aurait du mal à nier le caractère exceptionnel de la situation »), il s’empresse d’ajouter : « La question est comment on utilise cette possibilité et pour com­bien de temps. Nous comprenons que l’on prenne des mesures exceptionnelles compte tenu de ce qu’il s’est passé le 13  novembre. Mais la tradition républicaine est la proportionnalité et le contrôle. Les mesures doivent être proportionnelles à la situation. Ce qui me dérange est que le président de la République a d’emblée prévenu que le gouvernement demandera une prolongation de trois mois de l’état d’urgence. Je ne com­prends pas que la durée soit aussi longue, même au regard de la gravité de la situation. Pourquoi donnerait-on un blanc-seing aussi long ? ». Il trouve dans l’interdiction des manifestations liées à la réunion de la COP21 (annoncée par le premier ministre) une illustration de ses craintes : « (…) justifier [cette interdiction] en disant que les rassemblements constituent des cibles est aberrant. Tout est une cible : le métro, les musées, les ministères… On ne va pas arrêter la Nation ! Utiliser une situation dramatique pour museler une expression citoyenne est une voie dangereuse. Et on va le faire devant les caméras du monde entier ». L’interview complète de Jean-Pierre Dubois est à lire ici.