Réfugiés : manifestation de solidarité mercredi 9 septembre à Saint-Brieuc (22)

Photo Ouest-France

Il a fallu une photo, celle d’un enfant mort sur une plage, pour qu’enfin l’Europe prenne conscience du drame de ceux que certains appellent « migrants », et d’autres « réfugiés ». Il aura aussi fallu que Mme Merkel, chancelière allemande, élève la voix, pour que les dirigeants du « pays des droits de l’Homme », la France, se manifestent… pas très glorieux de recevoir une leçon d’humanité d’une femme de droite.

Un mouvement de solidarité s’est déclenché dans plusieurs pays, et le mot solidarité recommence enfin à être utilisé : on n’y était plus habitué ! Des responsables politiques prennent enfin position, pressés par la population. Il ne faut cependant pas surestimer ce beau mouvement : l’opinion publique ne s’est pas retournée miraculeusement en quelques jours, et la xénophobie et l’égoïsme étriqué ont encore pignon sur rue. Plus de 55% de la population reste hostile à l’accueil de ces hommes, ces femmes et ces enfants, avec pour prétexte toutes les idées fausses qui circulent sur l’immigration : « ça coûte cher » (alors que le solde est positif) et autres.

À propos du choix des termes, « migrants » ou réfugiés. Il est judicieux effectivement de faire la distinction. Mais il est indigne d’effectuer une distinction entre les motivations des « migrants » : fuir la misère, qui débouche la plupart du temps sur la mort, serait-il lâcheté, et fuir une dictature héroïsme ? Les migrants « économiques » comme on les appelle, qui sont-ils ? Sont-ils les français qui fuient l’impôt dans les paradis fiscaux ? Indigne aussi la discrimination sur la religion : accueillir les « chrétiens » d’Orient, pas de problème ; les musulmans… faut voir.

La Ligue des droits de l’Homme s’est emparée de ce problème depuis longtemps, et en ce moment elle multiplie les initiatives pour faire en sorte que ce mouvement de solidarité ne s’essouffle pas aussi vite qu’il est apparu. C’est pourquoi la section de Saint-Brieuc de la LDH appelle à une manifestation de solidarité avec les réfugiés mercredi 9 septembre, à 18h30, devant la préfecture de Saint-Brieuc (place du général De Gaulle).

L’appel du président de la section de Saint-Brieuc de la Ligue des droits de l’Homme

La violence de la photo d’Aylan Kurdi, enfant de 3 ans mort échoué sur une plage choque.

Elle nous renvoie en boomerang notre propre violence vis-à-vis des réfugiés, celle de notre indifférence, de notre inaction.

Elle nous rappelle qu’au-delà des frontières, tous les êtres humains ont des Droits Fondamentaux. Notre émotion ne peut pas suffire.

 

La Ligue des Droits de l’Homme des Côtes d’Armor appelle chaque citoyen à comprendre, se révolter et agir.

  • Comprendre: 630 000 réfugiés demandent asile dans l’Union Européenne (UE), recherchant liberté et Etat de Droit, fuyant des guerres que les pays occidentaux ont parfois démarrées (Irak, Libye…). Ils représentent à peine plus de 1% de la population de l’UE, la 2ème économie du monde. L’Europe a des ressources pour faire face à ce drame sans dresser des murs de barbelés.
  • Se révolter ensuite face au manque de courage des gouvernements, notamment en France, qui se défaussent en disant « qu’on ne peut pas accueillir toute la misère du monde ». La France ne brille pas par son hospitalité. Si on regarde la part des demandes d’asile qui reçoivent une réponse positive, la France est 23e sur 28 ! Pourtant, ces réfugiés peuvent enrichir notre pays, en travaillant, souvent en faisant des emplois difficiles que nous ne voulons pas, en contribuant à la solidarité nationale par l’impôt, en revitalisant nos territoires marqués par la désertification.

Agir enfin. Que peut-on faire ?

  • Affirmer ses valeurs face à la lepénisation des esprits. Non, le réfugié n’est pas la cause des près de 5 millions d’inscrits à pôle emploi. Non, il ne risque pas sa vie pour faire du « tourisme social ». Non, il ne va pas mettre en danger la République parce qu’il a une culture ou une religion différente. Au quotidien, il faut relever la tête et combattre fièrement toutes ces idées reçues.
  • Accueillir : si vous avez une chambre de libre chez vous et que vous souhaitez offrir l’hospitalité, n’hésitez pas à contacter la ligue des Droits de l’Homme : plusieurs jeunes étrangers sont actuellement hébergés chez des particuliers et nous sommes toujours à la recherche d’hôtes (contact ldh.st-brieuc@wanadoo.fr )
  • Faire entendre sa voix pour appeler le gouvernement français à l’action : Pour ce faire, un rassemblement est organisé devant la préfecture mercredi 9 septembre à 18h30 devant la préfecture. Tous les citoyens sont les bienvenus !
  • Mobiliser les collectivités publiques : nous appelons les pouvoirs publics à favoriser en urgence et en tous point du territoire l’accueil des réfugiés, favoriser la scolarisation systématique des enfants, délivrer les autorisations de travail quand un emploi est trouvé, mettre en place des procédures administratives laissant le temps aux migrants de démontrer leur situation.

Hervé Guihard, Président de la section de la Ligue des Droits de l’Homme, Saint Brieuc

Accès aux soins : un droit de plus en plus menacé

La fédération des Côtes d’Armor de la Ligue des droits de l’Homme tenait son assemblée générale, dimanche 19 janvier, à l’auberge de jeunesse de Saint-Brieuc.

Parmi les sujets abordés, il y a eu le problème des déserts médicaux. La rupture d’égalité devant l’accès aux services ne date pas d’aujourd’hui : on a assisté à la fermeture des écoles publiqes, à la disparition des bureaux de postes, à la suppression des gares… Aujourd’hui, c’est la pénurie de médecins qui inquiète le plus le grand public.

A raison, évidemment : la situation devient dramatique dans certains territoires. Et on assiste parfois à des situation ubuesques : des médecins qui peinent à survivre dans certaines zones, d’autres qui sont débordés ailleurs.

D’une façon générale, les élus se mobilisent pour trouver des solutions. Certains innovent, et inventent de nouveaux systèmes. On commence à voir ici ou là des médecins qui sont salariés de la commune ou de la communauté de commune. Il va certainement falloir faire preuve de créativité.

Mais il serait également temps de pointer les responsabilités.

Les raisons invoquées par les médecins pour ne accepter de s’installer dans telle ou telle région sont sans doute recevables, mais sont-elles suffisantes ?

Nous avons pointé du doigt deux problèmes.

Le premier, c’est ce fameux « numérus clausus », qui consiste, pour le conseil de l’ordre, non pas à planifier les installations, et à anticiper la répartition des médecins sur les territoires, mais uniquement à en limiter le nombre, et, osons le dire, à limiter la concurrence.

Le second, c’est la liberté d’exercice. Les médecins peuvent s’installer où bon leur semble, sans aucune contrainte. Sauf que…

Sauf qu’en France, les études de médecine sont gratuites. Elles ne sont sans doute pas accessibles à tous, mais elles sont gratuites, et financées par le budget de l’Etat. Quand existaient les « écoles normales d’instituteurs et d’institutrices », les « élèves maîtres » devaient signer, à 15 ou 16 ans puisque le concours d’entrée se faisait à l’issue de la classe de troisième, un engagement « décénal » : en contrepartie de la gratuité de leurs études (y compris la pension), ils et elles s’engageaient à enseigner, dans l’enseignement public, pendant dix ans. S’ils ne le faisaient pas, ils devaient rembourser leurs études. Et ceci y compris s’ils ne parvenaient pas à obtenir leurs diplômes. Le même système existait pour les professeurs, avec les IPES.

Serait-il vraiment scandaleux qu’on demande aux étudiants en médecine de signer un tel engagement ?

La situation est d’autant plus grave qu’un médecin ne se forme pas en un ou deux ans : il faut plusieurs années. Et par conséquent, même si une réforme radicale intervenait rapidement, maintenant, il faudrait attendre plusieurs années pour commencer à en constater les effets.

On assiste à la négation d’un droit fondamental : le droit à l’accès aux soins.

C’est la raison pour laquelle la fédération 22 de la Ligue des droits de l’Homme a adressé le communiqué suivant à la presse. Il a été publié ce matin par le quotidien Ouest-France en page départementale Côtes d’Armor.

Communiqué

La ligue des droits de l’homme salue les efforts des maires pour assurer à, leurs administrés un égal accès aux soins conforme aux droits de l’Homme. L’existence des déserts médicaux montre que les limites de la liberté d’installation dont les contours sont à redéfinir. Idée sacrilège hier mais qui gagne en évidence chaque jour.  La Ligue des droits de l’Homme appelle les pouvoirs publics et les représentants de la profession à trouver les voies qui permettent de mettre fin au délaissement de populations entières dont le seul tort est de ne pas se situer en bord de littoral ou à proximité immédiate d’un centre urbain.

 

Saint-Brieuc, le 26 avril : l’autisme, avec Josef Schovanec

Télécharger le tract ici.
La section de Saint-Brieuc de la Ligue des droits de l’Homme et Autisme Ouest 22 vous invitent à la conférence-débat

VENDREDI 26 AVRIL à 20h,  petite salle de Robien à Saint-Brieuc, avec   JOSEF SCHOVANEC

Auteur du livre : « Je suis à l’Est »

Sur le Thème : « Etre autiste  en France en 2013, Le Droit à la différence »

Josef Schovanec est autiste Asperger, diplômé de Sciences Politiques, Docteur en philosophie, et parle une dizaine de langues.

ENTREE LIBRE

Pour tout renseignement : 06 30 46 40 69

Journée internationale de lutte pour les droits des femmes : manifestation à Saint-Brieuc (22) le 8 mars

8 mars : journée internationale de lutte pour les droits des femmes. La fédération départementale de la Ligue des droits de l’Homme s’associe à la manifestation organisée par un collectif d’associations, à 12h30, place Salvador Allende, à Saint-Brieuc. Voici le tract qui a été rédigé et signé par l’ensemble des associations, (Téléchargeable ici en PDF).

8 MARS : JOURNEE INTERNATIONALE DE LUTTE POUR LES DROITS DES FEMMES

EN 2013, LE COMBAT CONTINUE !

RASSEMBLONS-NOUS À 12H3O

PLACE SALVADOR ALLENDE (SQUARE DES CHAMPS), SAINT-BRIEUC

Parce que nous considérons que l’émancipation de toutes et de tous passe par l’égalité, nous appelons, femmes et hommes d’horizons divers, à nous rassembler pour prendre part au combat féministe contre les violences, les discriminations, les dominations, les oppressions…

Si nous avons obtenu des avancées en 2012, ministère des droits des femmes, nouvelle loi sur le harcèlement sexuel, convention sur l’égalité à l’école, remboursement intégral de l’interruption volontaire de grossesse…, les politiques d’austérité aggravent encore plus la situation des femmes.

Les luttes pour une réelle égalité femmes/hommes avec les moyens financiers et humains appropriés, restent à mener dans de nombreux domaines :

  • Pour l’égalité salariale et professionnelle effective, pour la suppression du temps partiel impose, du travail précaire.
  • Pour le développement d’un service public de la petite enfance et la création d’un service public de la dépendance.
  • Pour les droits fondamentaux: un centre IVG dans chaque hôpital, remboursement à 100% de toutes les méthodes contraceptives, pour un réel accès à l’IVG et à la contraception.
  • Pour une loi-cadre contre les violences faites aux femmes avec des moyens adaptés.
  • Pour lutter contre la prostitution, violence majeure faite aux femmes.
  • Pour une éducation non sexiste a l’école, dans les crèches
  • Pour l’égalité dans toutes les sphères de la vie sociale et notamment pour l’égalité politique avec le non cumul des mandats et la parité réelle.
  • Pour l’égalité des droits : mariage et adoption pour tous et toutes.
  • Pour les femmes migrantes victimes de la misère, des violences, de viols, qui luttent quotidiennement en France pour obtenir le droit d’y vivre.

En solidarité avec les femmes du monde entier celles qui luttent contre les désastres écologiques à travers le monde, celles qui résistent dans les pays en guerre, celles qui se lèvent contre les politiques d’austérité, celles qui se battent pour la scolarisation des

filles, celles qui revendiquent toujours le droit à être reconnues égales des hommes, d’exister et de disposer de leurs corps par et pour elles-mêmes.

Signataires: Action Catholique des Femmes, Adalea, Amnesty International Saint-Brieuc, Association Départementale information Jeunesse 22, ATTAC 22, Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles, collectif citoyen Front de Gauche, CFDT, CGT, Europe-Écologie les Verts 22, Fandiyéma, Fédération pour une Alternative Sociale et Écologiste, France Palestine Solidarité Saint-Brieuc, FSU, Gauche Anticapitaliste, LGBT Armor, Ligue des Droits de l’Homme section de Saint—Brieuc, Marche Mondiale des Femmes 22, Nouveau Parti Anticapitaliste, Parti de Gauche, Parti Communiste Français 22, Parti Socialiste, Planning Familial 22, RESIA, Solidaires 22, Union Démocratique Bretonne Rance Penthièvre

« Mariage pour tous » : Tous à la manifestation samedi 2, place de la Liberté à St-Brieuc (22)

La façon dont se déroulent les débats sur l’ouverture du mariage aux couples de même sexe, à l’assemblée nationale, confirment ce que nous redoutions : l’opposition use et abuse d’artifices réglementaires pour retarder l’adoption de la loi. Ils font des efforts d’imagination impressionnants. Pas plus tard que ce matin, Marc Le Fur, député de la 3ème circonscription des Côtes d’Armor, n’a pas hésité à brandir la menace de hordes d’étrangers homosexuels envahissant la France, fille aînée de l’église, pour venir s’y marier, puisqu’ils n’en auraient pas le droit chez eux…

Tous à la manifestation à Saint-Brieuc

La fédération départementale des Côtes d’Armor de la Ligue des droits de l’Homme appelle à participer à la manifestation en faveur du mariage étendu aux personnes de même sexe samedi 2 février.

Pour la Ligue des droits de l’Homme, « Instaurer le mariage entre personnes du même sexe c’est : la reconnaissance de l’égale dignité des couples et de l’égale dignité de leurs projets parentaux, une protection pour les milliers d’enfants concernés dans le respect des droits de l’enfant, une loi laïque, de liberté et de fraternité, une avancée pour toute la société ».

Lieu modifié

Attention, la manifestation aura lieu samedi 2 février à 15h, place de la Liberté à Saint-Brieuc, et non place du général De Gaulle comme indiqué initialement dans la presse.

Saint-Brieuc, 8 décembre : Laïcité et lutte contre les disciminations, avec Jean Baubérot

Photo Agence France presse.

« Laïcité et lutte contre les discriminations, entre complémentarités et contradictions » : c’est le titre de la conférence que Jean Baubérot donnera, samedi 8 décembre, à 15h30, à l’amphithéâtre du lycée Ernest-Renan, 2 Boulevard Hérault à Saint-Brieuc.

Jean Baubérot est historien et sociologue, titulaire depuis 1991 d’une chaire « d’histoire et sociologie de la laïcité » à l’école pratique des hautes études. Il est d’ailleurs le fondateur de la « sociologie de la laïcité », et il a siégé à la « commission Stasi », qui, en 2003, avait été chargée par Jacques Chirac, alors président de la République, de réfléchir à « l’application du principe de laïcité dans la République ». Il tient un blog, « Laïcité et regard critique sur la société », et il est l’auteur, entre autres nombreux ouvrages, d’un « que sais-je » intitulé « la laïcité expliquée à M. Sarkozy », et co-auteur de « Laïcités sans frontières ».

Cette conférence est organisée dans le cadre de l’anniversaire de la loi de séparation des églises et de l’Etat, par la Ligue de l’enseignement des Côtes d’Armor, la Ligue des droits de l’Homme, la Libre pensée, le Grand Orient de France, et l’Union des délégués départementaux de l’éducation nationale. Ces associations ont par ailleurs pour but commun l’élaboration d’un document sur la Laïcité, à destination des établissements scolaires du département.

 

Photo Agence France presse.

L’agenda de la section Loudéac centre Bretagne

Dimanche 11 novembre, à 11h, à Mellionnec, cérémonie à la mémoire de François Laurent, soldat « fusillé pour l’exemple » pendant la 1ère guerre mondiale, avec Marie-José Fercoq, maire, le conseil municipal, l’ARAC, l’ANACR, la Libre pensée et la fédération des Côtes d’Armor de la Ligue des droits de l’Homme.

Vendredi 16 novembre, 18h, à Trévé, assemblée générale de la section.

Samedi 17 novembre, à Lorient, journée de formation pour les trésoriers de section, organisée par la délégation Bretagne de la Ligue des droits de l’Homme.

Vidéo surveillance illégale à Boquého : la réaction de la Ligue des droits de l’Homme

La fédération départementale de la Ligue des droit de l’Homme vient d’adresser le communiqué suivant aux journaux locaux, concernant l’installation illégale de caméras de vidéo surveillance à Boquého (lire ici) :

Ligue des droits de l’Homme, fédération départementale : vidéo surveillance à Boquého

Ceux qui pensaient que la vidéo-surveillance était réservée aux foules urbaines compactes et anonymes ont découvert qu’elle pouvait s’insinuer jusqu’aux dernières ramures de la vie privée dans un petit bourg paisible.

La fédération des Côtes d’Armor de la Ligue des droits de l’Homme rappelle l’opposition de la Ligue à la vidéo surveillance, coûteuse, inefficace et liberticide. Elle exige des garanties sérieuses dans son utilisation, notamment la consultation des citoyens qui doivent être pleinement informés et valablement consultés pour tout projet de mise en œuvre de technologies de surveillance.

Elle prend acte de la décision du maire de Boquého de retirer ce qui n’avait pas lieu d’être, compte tenu de la légèreté de l’enjeu dans une commune de petite dimension et à la « délinquance » extrêmement limitée. Si de tels actes justifiaient l’installation de caméras, que devrait-on envisager au-delà ? Dans le cas présent il s’agissait d’écraser une mouche avec un pilon illégal.

Il reste que la  démocratie, les libertés et la loi ont été malmenées : pas de consultation du conseil municipal, pas d’autorisation préfectorale, pas d’information du public. Tout citoyen ne peut que condamner cet abus de pouvoir.

Guéant en tournée électorale dans le département : le collectif contre le racisme et pour la solidarité réagit

Le ministre de l’intérieur sera cet après-midi dans la région : à Merdrignac pour la pose de la première pierre de la future gendarmerie, à Loudéac où il rencontrera des élus, et à Saint-Thélo où il s’est invité à la cérémonie des vœux de la municipalité.

Le collectif briochin contre le racisme et pour la solidarité (qui regroupe des associations telles que la Cimade, RESF, la Ligue des droits de l’Homme, des syndicats et des partis politiques), a lutté pendant des mois pour que la préfecture applique simplement la loi, c’est à dire loge les demandeurs d’asile en errance à Saint-Brieuc et dans le département, réagit à cette visite par un communiqué qu’il a adressé aux journaux. (Télécharger le communiqué).

Monsieur le Ministre de l’Intérieur et de l’Immigration peut s’enorgueillir de battre des records : davantage d’expulsions (32.922 en 2011) et moins d’entrées sur le territoire (182.595) – voir les journaux du 11 janvier – la seule question qui vaille est la suivante : est-ce que ces résultats sont bons pour la France ?

Assurément NON. L’image de « patrie des Droits de l’Homme » de notre pays en souffre beaucoup ; on se souvient de l’épisode récent des étudiants étrangers diplômés ne pouvant travailler chez nous ! Dans son histoire, la France a eu besoin des Étrangers (pendant la 2e guerre notamment) ; elle en aura besoin dans un avenir proche, c’est ce que disent tous les démographes. Nous ne pouvons pas continuer à considérer, par principe, que tous les Étrangers sont des tricheurs qui viennent chez nous bénéficier des avantages sociaux. Il y a aussi d’authentiques Réfugiés qui demandent protection. Ils ne peuvent être monnaie d’échange politicienne avec les voix du Front National.

Derrière vos chiffres, Monsieur le Ministre, il y a des détresses humaines réelles et graves. Pour s’en tenir aux Côtes d’Armor en 2011, l’État, c’est à dire vous en première ligne, a mis plus de six mois à respecter les lois de l’asile pour une bonne vingtaine de personnes (dont un 1/3 d’enfants). Les associations du Collectif ont dû vous harceler, forcer un peu la main au SDIS (syndicat départemental d’incendie et de secours) et au Conseil Général pour mettre à l’abri ces personnes pourtant en règle.

Peut-on admettre que c’est « justice » de mettre en rétention une mère sino-mongole et son bébé de 3 mois, comme à Rennes la semaine dernière ? Il n’y a pas de quoi être fier de vos chiffres, c’était la 12e famille placée au centre de rétention de Rennes depuis juillet dernier (soit 23 enfants de 3 mois à 17 ans). Et que dire de cette citation d’un policier du commissariat de Tours à propos de la traque des Sans Papiers, «  on se croirait revenu à l’époque de la seconde guerre mondiale, ça me révulse… » (Voir la Nouvelle République du 30/12/2011).

Voilà l’envers de vos chiffres, M. le Ministre, pour nous, vous trahissez l’humanité et la France que nous voulons et que nous aimons.