Violences policières : la LDH demande la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire

2016_04_18_Affiche_Police_violence_500pxDes violences ont perturbé les récentes manifestations contre la loi « Travail », et les regroupements organisés dans le cadre du mouvement « Nuit debout ». Certaines sont le fait de « casseurs », déterminés à semer le trouble et font preuve de violences inacceptables. Les services d’ordre des organisateurs de manifestations peinent à neutraliser ces individus. Le problème, c’est que ces violences permettent d’en cacher ou d’en nier d’autres, tout aussi graves, et tout aussi lourdes de conséquences, puisqu’il s’agit d’intégrité physique. Ce sont les violences commises par les forces de l’ordre, dont de nombreuses photographies et vidéos témoignent de façon difficilement contestable.

La Ligue des droits de l’Homme, devant ces événements désolants, a publié le communiqué suivant:

Violences policières : la LDH demande la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire

Depuis plusieurs semaines, un peu partout en France, les manifestations contre la loi travail ou les initiatives prises dans le cadre du mouvement « Nuit debout » donnent lieu à des incidents souvent violents impliquant les forces de police, dans une escalade de la violence.

Quel que soit le contexte, quelquefois marqué par la présence de groupes cherchant l’affrontement, rien ne saurait justifier les débordements auxquels se livrent régulièrement les forces de l’ordre en faisant un usage disproportionné de la force vis-à-vis de citoyens, souvent jeunes, qui manifestent pacifiquement leur opposition au projet de loi travail ou qui se réunissent pour échanger, discuter, imaginer d’autres façons de préparer l’avenir.

De nombreux témoignages, de multiples vidéos qui montrent de façon répétée des coups portés à des personnes déjà entravées interrogent sur les objectifs des stratégies mises en place par les instances de commandement de fonctionnaires de police qui n’hésitent pas, par ailleurs, à utiliser des balles de défense, arme qui a fait perdre un œil à un jeune manifestant de Rennes.

La LDH rappelle aux responsables de police et aux fonctionnaires sur le terrain que l’article R.434-17 du Code de la sécurité intérieure dispose que « Toute personne appréhendée est placée sous la protection des policiers ou des gendarmes et préservée de toute forme de violence ou de tout traitement inhumain ou dégradant ». Face à la gravité avérée des faits, elle demande la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire afin que toute la lumière soit faite sur des événements qui, y compris chez les policiers et les gendarmes, ont déjà fait plusieurs victimes et qui ont entraîné par ailleurs des peines de prison ferme.

Dans un contexte de montées de tensions sociales aussi fortes que préoccupantes, le droit de manifester pacifiquement et contester collectivement ce qu’on estime injuste, le droit de se réunir dans l’espace public constituent des libertés fondamentales. Les exercer est un acte de citoyenneté.

Il appartient aux pouvoirs publics de les garantir. Il nous appartient de les défendre : nous n’y manquerons pas.

St-Brieuc (22), 20 mars : Fête du printemps solidaire !

Printemps solidareINSCRIS TOI A LA FETE DU PRINTEMPS SOLIDAIRE DE ST BRIEUC LE 20 MARS.

Pourquoi ?

– Parce que c’est le printemps, et il faut bien fêter ça
– Parce que ça va être une belle fête
– Parce que l’on veut montrer que nous sommes nombreux à être solidaires ici
– Parce que c’est quand même cool de faire bouger le centre-ville un dimanche
– Parce que l’on mélange les cultures et que l’on en est fier
– Parce que c’est l’occasion d’affirmer que la Bretagne est une terre d’accueil
– Parce que, après l’esprit du 11 janvier on doit continuer à affirmer notre France fraternelle et ouverte > l’occasion de retrouver l’expo de vos dessins
– Parce que les réfugiés sont les bienvenus chez nous.

On fait quoi ?

Plein de stands
– Des concerts
– Des flashs mobs
– Des ateliers de street art
– Un concours de photo
– Des activités sportives
– Des jeux en famille
– Une expo des dessins élaborés à St-Brieuc le 11 février 2015
– Des vidéos autour de ce que vivent les migrants
– Des ateliers de réflexion, autour du travail:
– et plein d’autres activités à venir…

Qui ?

– Toi
– Tes potes > Invite les
– Tes cousins
– Ton assoc si elle veut nous rejoindre
– et puis tout un collectif d’associations: ADPEP 22, Amnesty International, Assoc. France Palestine, ASTI, Bistrots de l’histoire, CFDT 22, CGT 22, CIDFF22, CIMADE 22, EELV Baie de St-Brieuc, Emmaüs 22, Ensemble ! 22, Fédération des MJC 22, FSU 22, Ligue de l’Enseignement, Ligue des Droits de Homme, Marche Mondiale des Femmes 22, Parti de Gauche 22, Parti Socialiste 22, Planning Familial 22, Pupilles de l’Ecole Publique, RESIA, Secours Catholique 22, Sud Education…

Voici le texte des organisateurs

Nous sommes plus nombreux à vouloir aider qu’à vouloir rejeter

Les événements tragiques de janvier et novembre ont soulevé une immense vague de mobilisations citoyennes exprimant la condamnation de la violence, l’attachement aux valeurs de la République française et la volonté d’être unis et solidaires.
Elles portaient haut et fort la liberté, l’égalité, la fraternité, la laïcité comme affirmation de ne pas se laisser diviser, de garantir la liberté de conscience, de pratiquer une religion ou de ne pas en avoir, le refus des discriminations.

Et pourtant, aujourd’hui, xénophobie et racisme continuent de progresser dangereusement partout.
Ils conduisent à exalter la force, à pratiquer la violence, à conjuguer la haine des faibles, des minorités et des étrangers. Ils sont nourris par des discours démagogiques qui se saisissent de difficultés objectives, de peurs et de colères pour justifier l’injustifiable : la désignation de boucs émissaires qui seraient responsables des problèmes qu’affronte le monde.
Des centaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants, qu’ils soient syriens, irakiens, érythréens, congolais, afghans … fuient les violences, les persécutions, la misère et se tournent vers l’Europe. Ils veulent tout simplement vivre. Nous appartenons à la même humanité.

Traiter ces réfugié-e-s comme des envahisseurs, comme des marchandises illégales est inacceptable.
L’ Asile, c’est un droit ! Le destin de ces réfugié-e-s, c’est notre destin et notre avenir. Leur accueil doit être digne. En niant leur droit d’asile, c’est notre propre avenir que nous mettons en péril. La France, comme Etat, a des obligations et doit accroître considérablement les moyens mis en oeuvre.
Dans ce climat difficile, nous nous opposons à tous les discours haineux, racistes, xénophobes, sexistes et homophobes.

Nous appelons les femmes, les hommes, les citoyen-ne-s, les élu-e-s et les organisations démocratiques :
– à combattre les discours indignes qui refusent à ces hommes, ces femmes et ces enfants leurs droits élémentaires d’êtres humains
– à poursuivre et à renforcer l’aide et l’assistance nécessaires, dans la durée
– à participer le dimanche 20 mars, à une journée du « printemps solidaire », pour un sursaut citoyen, dans la grande unité et fraternité qui caractérisent Saint- Brieuc et les Côtes d’Armor.

St-Brieuc : l’interdiction de la manifestation raciste et xénophobe confirmée par le tribunal

20160124_114549[1]L’interdiction de manifestation annoncée de « résistance républicaine » à Saint-Brieuc vient d’être maintenue par le tribunal administratif (source, Ouest-France). L’association avait déposé un « référé liberté », espérant faire annuler l’interdiction prononcée par le préfet.

Un peu d’histoire, puisqu’on a le temps : pour cette manifestation le 6 février ? Ce n’est peut-être pas un hasard, ou une simple coïncidence.

En effet, le 6 avril 1934, les ligues fascistes avaient organisé une manifestation, qui se transforma rapidement en émeute, se solda par la mort de 15 personnes, 14 manifestants et un policier. Le but était évidemment de renverser le gouvernement. Certains historiens voient dans cette manifestation « un mythe fondateur de l’extrême droite« . En illustration de ce billet, l’édition de mars 1934 du journal « Le Populaire », organe du parti socialiste (SFIO).

 

Saint-Brieuc, dimanche 20 mars : « Nous sommes plus nombreux à vouloir aider qu’à vouloir rejeter ! « 

arton256L’interdiction de la manifestation prévue par l’extrême droite contre l’immigration et les réfugiés par le préfet est parfaitement justifiée : le discours de ces gens ne relève pas de la liberté d’expression, mais du droit pénal, puisqu’il s’agit de racisme, d’incitation à la haine raciale, qui constituent des délits prévus dans le code pénal. Il est bon également de rappeler que l’organisateur de cette manifestation, un certain Mickaël Bussard, qui prétend sans rire que cette manifestation était « apolitique », était candidat du front national aux élections municipales de Saint-Brieuc, et aux élections départementales dans le canton de Plaintel. Et que cette manifestation, organisée au niveau européen par le mouvement néonazi allemand pegida, est relayée par l’association « résistance républicaine », sorte de filiale de « riposte laïque ».

La contre manifestation prévue ce même jour par de nombreux syndicats et associations de défense des droits de l’Homme ne se justifiait donc plus. La section briochine de la Ligue des droits de l’omme, qui était partie prenante de cette manifestation, a donc pris la décision d’organiser, le 20 mars, une journée du « printemps solidaire », « pour un sursaut citoyen, dans la grande unité et fraternité qui caractérisent Saint- Brieuc et les Côtes d’Armor ».

De nombreuses organisation syndicales et associations ont déjà annoncé leur participation à cette grande manifestation, dont nous vous

Voici le communiqué de la section LDH de Saint-Brieuc.

Nous sommes plus nombreux à vouloir aider qu’à vouloir rejeter

Les événements tragiques de janvier et novembre ont soulevé une immense vague de mobilisations citoyennes exprimant la condamnation de la violence, l’attachement aux valeurs de la République française et la volonté d’être unis et solidaires.

Elles portaient haut et fort la liberté, l’égalité, la fraternité, la laïcité comme affirmation de ne pas se laisser diviser, de garantir la liberté de conscience, de pratiquer une religion ou de ne pas en avoir, le refus des discriminations. Et pourtant, aujourd’hui, xénophobie et racisme continuent de progresser dangereusement partout.

Ils conduisent à exalter la force, à pratiquer la violence, à conjuguer la haine des faibles, des minorités et des étrangers. Ils sont nourris par des discours démagogiques qui se  saisissent de difficultés objectives, de peurs et de colères pour justifier l’injustifiable : la désignation de boucs émissaires qui seraient responsables des problèmes qu’affronte le monde.

Des centaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants, qu’ils soient syriens, irakiens, érythréens, congolais, afghans … fuient les violences, les persécutions, la misère et se tournent vers l’Europe. Ils veulent tout simplement vivre. Nous appartenons à la même humanité.Traiter ces réfugié-e-s comme des envahisseurs, comme des marchandises illégales est inacceptable.

L’ Asile, c’est un droit ! Le destin de ces réfugié-e-s, c’est notre destin et notre avenir.

Leur accueil doit être digne. En niant leur droit d’asile, c’est notre propre avenir que nous mettons en péril. La France, comme Etat, a des obligations et doit accroître considérablement les moyens mis en œuvre.

Dans ce climat difficile, nous nous opposons à tous les discours haineux, racistes, xénophobes, sexistes et homophobes.

Nous appelons les femmes, les hommes, les citoyen-ne-s, les élu-e-s et les organisations démocratiques :

  • à combattre les discours indignes qui refusent à ces hommes, ces femmes et ces enfants leurs droits élémentaires d’êtres humains
  • à poursuivre et à renforcer l’aide et l’assistance nécessaires, dans la durée
  • à participer le dimanche 20 mars, à une journée du « printemps solidaire », pour un sursaut citoyen, dans la grande unité et fraternité qui caractérisent Saint- Brieuc et les Côtes d’Armor.

Les premières organisations signataires : Amnesty International, Asti, Bistrots de l’histoire, CIDFF, Ligue de l’enseignement, Ligue des droits de Homme, Marche mondiale des femmes, Planning familial, Resia.

Manifestation interdite à Pontivy : la réaction du comité régional Bretagne de la LDH

Le préfet du Morbihan a interdit la manifestation prévue samedi 19 décembre à Pontivy, contre le racisme et la xénophobie, à la suite des violences commises par les manifestants de l’association identitaire bretonne adsav le 14 novembre dernier.

Le comité régional Bretagne de la Ligue des droits de l’Homme a décidé de se ranger à décision du collectif organisateur d’annuler la manifestation. Mais elle est scandalisée par cette interdiction, alors que la manifestation d’adsav avait été autorisée. Elle a transmis le communiqué suivant à la presse:

Manifestation interdite à Pontivy : la réaction de la Ligue des droits de l’Homme

Le comité régional Bretagne de la Ligue des droits de l’Homme avait apporté son soutien à l’organisation d’une manifestation contre le racisme et la xénophobie, prévue le 19 décembre à Pontivy, en réponse à la manifestation fasciste organisée le 14 novembre dans cette même ville.

L’interdiction de cette manifestation par le préfet nous amène à nous en retirer, comme plusieurs autres organisations (associations, syndicats, partis politiques).

Le comité régional de la LDH tient cependant à protester vigoureusement contre le fait que la manifestation du 14 novembre, qui était ouvertement raciste et xénophobe, et organisée par une association dont la violence et l’agressivité sont connues de tous, ait pu être autorisée, le lendemain des attentats de Paris, alors que l’état d’urgence était déjà décrété. L’interdiction aujourd’hui d’une manifestation qui se voulait « pacifique et festive » est d’autant plus incompréhensible.

Pontivy (56) : manif pacifique et festive contre l’extrême droite samedi 19 décembre à 14h

Un collectif « contre le racisme et la xénophobie » s’est constitué à Pontivy, au lendemain de la manifestation fasciste du samedi 14 novembre (se souvenir que c’était le lendemain des attentats de Paris et Saint-Denis, et que l’état d’urgence était déjà décrété) organisée par le groupuscule identitaire breton « adsav ». De nombreuses violences gratuites s’étaient produites sur le chemin de cette manifestation, (autorisée par la préfecture malgré l’état d’urgence), notamment une agression à caractère raciste.

Une des premières décisions de ce collectif a été d’organiser une « manifestation pacifique et festive » à Pontivy, le samedi 19 décembre à 14h, avec une marche et un rassemblement festif (avec notamment des groupes musicaux).

De nombreuses organisations (syndicats, partis politiques, associations) ont apporté leur soutien à cette initiative, dont le comité régional Bretagne de la Ligue des droits de l’Homme.

Il se trouve que la date choisie coïncide avec le traditionnel marché de Noël organisé chaque année par l’union des commerçants industriels et artisans (UCPIA) de Pontivy. Association qui, avec d’autres, redoute des débordements, compte-tenu de ce qui s’était passé le 14 novembre.

Les organisateurs de la manifestation ont tenu compte de cette situation, en faisant en sorte que le parcours ne risque pas de perturber le marché.

La section Loudéac centre Bretagne de la Ligue des droits de l’Homme s’associe naturellement à cette manifestation, et a relayé l’appel auprès du comité régional de la LDH, qui encourage toutes les sections bretonnes de la LDH à y participer.

Et voici le communiqué que le collectif a transmis aux journaux.

Le 14 Décembre 2015

Plus jamais ça !

Un mois après…

Le Collectif de Pontivy contre le racisme et la xénophobie, en réponse aux violences perpétrées le samedi 14 novembre dernier, au lendemain des tragiques événements de Paris, vous invite à un rassemblement festif, familial et convivial ce samedi 19 décembre à 14 heures au square Lenglier.

Face à la haine, des habitants s’organisent…

Une pétition contre les violences de l’extrême droite du 14 Novembre avait déjà réuni plus de 1000 signataires. le 21 Novembre une première réunion d’habitants a rassemblée 120 personnes au palais des congrès pour s’organiser et imaginer comment réagir ensemble. Aujourd’hui notre appel, largement partagé, a suscité des engagements de divers horizons et générations. C’est ainsi qu’une trentaine d’organisations associatives, syndicales et politiques ont exprimées leur soutien pour la manifestation de samedi prochain, nous les en remercions (voir la liste des soutiens à la fin).

L’image de notre ville ne restera pas ternie !

Le Collectif propose cette rencontre afin de redonner un peu d’éclat aux valeurs fondamentales de Liberté, d’Égalité et de Fraternité ; valeurs bien malmenées ces derniers temps. Nous marcherons sans peur ni haine et pour la défense des idées de progrès social, de vivre ensemble, pour la sauvegarde des Libertés publiques et dans l’intérêt de toutes et de tous.

A cette même date, se tient également le marché de Noël entre la Plaine et les différentes places de la ville. Nous avons bien pris en compte les préoccupations des commerçants en changeant le lieu de rassemblement et en prévoyant un parcours qui ne gêne pas la bonne tenue du marché de Noël. Nous tenons, au passage, à remercier nombre de commerçants pour l’élan de solidarité dont ils ont fait preuve le 14 Novembre à l’égard des personnes blessées ou désemparées.

Nous espérons qu’il y aura du monde en perspective pour honorer ces deux événements ; il fera sans doute froid mais on aura sûrement chaud au cœur de rappeler qu’autant le Breton sait se faire accueillir à l’Étranger, autant il sait combien la Bretagne est une terre d’accueil.

Nous résisterons ensemble à la haine !

Rendez-vous à Pontivy, samedi 19 décembre à 14h, square Lenglie (derrière la mairie).

Liste des partenaires (non fermée) :

  • Associations : ATTAC56, DAL56, DAL35, Ras l’front Trégor, APEIS, CIMADE-Bretagne Pays de la Loire, Collectif antifasciste Rennais, RESF56, MRAP56, Comité régional Ligue des droits de l’Homme Bretagne.
  • Syndicats : UD-CGT-56, UL-CGT-Pontivy, FSU Bretagne, CNT interpro-Brest, CSR- Bretagne, UR Solidaires Bretagne, SLB, Confédération Paysanne 56.
  • Organisations politiques : PCF56, NPA35, Ensemble Bretagne ! PG, République et Socialisme 56, gauche indépendantiste, groupe libertaire Lochu (Vannes), Liaison Vannes de la fédération anarchiste, Groupe Le ferment de la fédaration anarchiste Breizh Europa, Alternative Libertaire, UDB-Jeunes.

 

La ligue des droits de l’Homme introduit diverses actions contentieuses contre la prorogation de l’état d’urgence

Communiqué

La prorogation de l’état d’urgence ne peut être la réponse aux attentats du 13 novembre, comme la LDH et de multiples organisations ont déjà pu l’exprimer par un appel unitaire du 25 novembre dernier. De multiples mesures prises sur son fondement, telles des assignations à résidence ou encore des perquisitions, ont déjà démontré les dérives inhérentes à ce régime d’exception.

La LDH, représentée par maître Spinosi, a donc décidé d’introduire un recours pour excès de pouvoir à l’encontre du décret du 14 novembre 2015 et de la circulaire du 25 novembre 2015 organisant l’application de cet état d’urgence. A cette occasion, la LDH proposera à la haute juridiction administrative de transmettre au Conseil constitutionnel trois questions prioritaires de constitutionnalité portant sur la conformité des règles régissant l’assignation à résidence, les perquisitions et les restrictions à la liberté de réunion au regard des graves atteintes portées aux libertés fondamentales constitutionnellement garanties.

Parallèlement, la LDH interviendra volontairement ce vendredi en soutien de sept recours contre des décisions d’assignation à résidence portés devant le Conseil d’Etat statuant en référé.

La LDH se réserve en outre la possibilité, en cas de renouvellement de l’état d’urgence, d’engager toute nouvelle action contentieuse à son encontre.

Stop le contrôle au faciès !

On s’y attendait : les attentats de janvier ont aggravé les atteintes aux droits et les discriminations dont sont victimes prioritairement les jeunes, singulièrement les jeunes de couleur. À commencer par les « contrôles au faciès », dénoncés par de nombreuses associations depuis des années, et dont le président de la République avait promis de les supprimer pendant sa campagne électorale. Résultat, le ministre de l’Intérieur du gouvernement Mauroy avait remplacé cette mesure par une prétendue « charte de déontologie » destinée aux policiers, qui, pour résumé, se contentait de faire coudre leur numéro matricule sur leur uniforme aux policiers. C’était encore trop pour eux.

Fort opportunément, le nouveau défenseur des droits, M. Toubon, revient sur cette mesure, et a publié des observations qui démontrent l’urgence de réformer ce système, et que le harcèlement qui découle de cette situation et dont sont victimes les jeunes cesse au plus vite. Ce harcèlement est naturellement contre-productif, et ne peut aboutir qu’à des situations conflictuelles qui peuvent vite dégénérer.

La Ligue des droits de l’Homme, qui se soucie depuis de nombreuses années de ce problème essentiel a publié lundi, avec d’autres associations, un communiqué qui expose clairement quelles devraient être les mesures propres à apaiser les relations jeunes – police.

Contrôles d’identité abusifs et discriminatoires : les observations du Défenseur des droits doivent aboutir à une réforme en profondeur des contrôles d’identité

(Paris – 13 février 2015) Les huit organisations signataires se réjouissent des observations que le Défenseur des droits vient de rendre publiques le 9 février. Elles constituent une contribution essentielle au débat sur les contrôles d’identité en affirmant clairement que, pour respecter ses obligations en matière de droits humains, la France doit en réformer le régime.

C’est ce que réclament, depuis de nombreux mois, nos huit organisations (Graines de France, Groupe d’Information et de Soutien des Immigrés, Human Rights Watch, Ligue des droits de l’Homme, Maison communautaire pour un développement solidaire, Open Society Justice Initiative, Syndicat des avocats de France, Syndicat de la magistrature). C’est pourquoi elles invitent le gouvernement, de toute urgence, à :

  • modifier l’article 78-2 du Code de procédure pénale qui encadre les contrôles ;
  • mettre en place une traçabilité des contrôles – donc un récépissé – assurant un recours effectif en cas de dérive.

Le 9 février 2015, le Défenseur des droits a déclaré dans un communiqué avoir présenté des observations devant la cour d’Appel de Paris, dans la procédure initiée par 13 personnes qui ont intenté une action visant à engager la responsabilité de l’État pour des contrôles d’identité discriminatoires. Son intervention rappelle que l’État français doit prendre des mesures pour lutter de manière efficace contre les contrôles au faciès.

Les observations du Défenseur des droits soulignent que les autorités doivent non seulement éviter toute discrimination, mais également adopter des mesures fermes et concrètes, propres à prévenir et à réprimer de telles pratiques. L’absence de ces mesures constitue un manquement équivalent « à fermer les yeux sur la gravité de tels actes et à les considérer comme des actes ordinaires… ». Il précise qu’il est nécessaire d’encadrer suffisamment les pratiques de contrôles, de sorte que tout contrôle soit basé sur des critères objectifs, et non sur des critères subjectifs, tels que le « ressenti » ou l’ « instinct » » des agents, comme c’est actuellement le cas. En effet, ces critères subjectifs donnent régulièrement lieu à des contrôles d’identité basés sur des critères discriminatoires tels que l’origine ethnique, comme nos organisations l’ont démontré à maintes reprises.

Le Défenseur des droits souligne par ailleurs l’importance de garanties suffisantes contre le risque d’arbitraire, qui impose, en particulier, un aménagement de la charge de la preuve et la garantie d’un contrôle effectif par le juge. Il note à cet égard que : « L’absence de motivation et de procédure écrite, en particulier de toute trace du contrôle effectué (précisant a minima la date et le lieu du contrôle, le nom de l’agent contrôleur et de la personne contrôlée et les raisons ayant  justifié la mesure), […] entrave l’accès au contrôle juridictionnel et peut priver celle-ci de la possibilité de contester utilement la légalité de la mesure et de dénoncer son caractère discriminatoire. »

Au regard de ces observations, nos huit organisations demandent au gouvernement de prendre des initiatives réellement efficaces pour lutter contre ces pratiques discriminatoires, et ainsi a minima :

  • proposer au Parlement de modifier l’article 78-2 du Code de procédure pénale. Cet article définit les circonstances autorisant les contrôles d’identité et les motifs légaux justifiant de tels actes. La généralité et l’imprécision de sa rédaction actuelle favorisent les dérives qui contribuent aux violations graves et répétées des droits fondamentaux. Plusieurs alinéas de cet article devraient être abrogés ou amendés afin de limiter le champ des contrôles aux stricts impératifs de la prévention ou la répression d’actes de délinquance ;
  • instaurer une traçabilité des contrôles qui fournirait à une personne contrôlée des informations sur les raisons ayant motivé son contrôle afin qu’elle puisse, le cas échéant, contester la légalité du contrôle et dénoncer son caractère discriminatoire.

Nos organisations affirment qu’une telle réforme ne réduirait en rien l’efficacité des forces de police, bien au contraire, et rappellent, en ce sens, que les expériences réalisées dans d’autres pays ont clairement démontré la possibilité à la fois de réduire la prévalence des pratiques discriminatoires et d’améliorer l’efficacité des contrôles de police, expériences d’autant plus probantes qu’elles ont associé tous les acteurs concernés : élus locaux, magistrats et avocats, policiers, associations, citoyens, experts.

Le candidat à la Présidence de la République, François Hollande, s’était engagé en 2012 à faire une réforme pour lutter « contre le « délit de faciès » par la mise en place d’une « procédure respectueuse des citoyens ». Cependant, depuis son élection, les différents gouvernements n’ont adopté aucune mesure susceptible de mettre fin aux contrôles d’identité discriminatoires.

Avec ces observations du Défenseur des droits, le gouvernement n’a plus à décider « si » il doit respecter son engagement de reformer les contrôles d’identité, mais seulement « quand » il le fera. Compte tenu des impacts dévastateurs de ces contrôles sur les personnes contrôlées, le sentiment d’injustice et d’humiliation qu’ils alimentent chez des personnes qui se sentent discriminées, nos huit organisations réaffirment fermement que cela doit être fait désormais sans plus tarder.

Je suis Charlie à Saint-Brieuc, dimanche 11 janvier, 14h30, place du Gal De Gaulle

Manifestation de solidarité avec les victimes des attentats cet après-midi, dimanche 11 janvier à 14h30, place du Général De Gaulle à Saint-Brieuc, organisée par la Ligue des droits de l’Homme.

Je suis Charlie – rassemblement devant la mairie de Loudéac à 20h ce jeudi 8 janvier

« Nous sommes tous Charlie » : le mot d’ordre vaut également pour les Côtes d’Armor. De nombreux rassemblements spontanés se sont constitués dès mercredi soir  janvier : Lannion, Saint-Brieuc, Paimpol… Et la mobilisation se poursuit aujourd’hui jeudi à Loudéac, où le rendez-vous est fixé devant la mairie, à 20h. La section Loudéac centre Bretagne de la Ligue des droits de l’Homme appelle évidemment tous ses amis et sympathisants à y participer.

À Lamballe, le rassemblement se déroulera à partir de 18h30, on demande aux participants de venir avec une bougie. Aucune prise de parole n’est prévue : il s’agit seulement de partager un moment de recueillement.

Dimanche, la Ligue des Droits de l’Homme appelle à se rassemble à 14h30, place du Général De Gaulle. Voici le communiqué qu’elle a diffusé :

La LDH appelle les associations, les organisations syndicales et politiques et tous les citoyens  à sortir de chez eux partout en France et à SAINT BRIEUC le dimanche 11 janvier 2015 à 14h30 et se retrouver place du Général De Gaulle en hommage aux victimes de la tuerie de Charlie Hebdo.

Chacun et chacune pourront se munir d’un crayon ou fabriquer un crayon géant qui seront les symboles de notre soutien à la liberté de la presse.

Parce que nous n’acceptons pas le fanatisme et la violence, parce que nous sommes attachés à la démocratie et l’Etat de droit, parce que la liberté de la presse est un des biens les plus précieux que nous avons acquis, nous voulons vivre ensemble, sans racisme et sans discrimination, en paix et en harmonie quelles que soient nos origines.

Rassemblons-nous, sans mot d’ordre ni slogan, sans banderole ni bannière.