Trégunc, 12 octobre : « Sur les traces du front national » avec André Deschot

La MJC, ATTAC et la section LDH Quimperlé-Riec-Concarneau organisent leur prochaine soirée citoyenne vendredi 12 octobre au Sterenn à Trégunc.

Thème de la soirée : « Sur les traces du Front National ».

La soirée débutera à 20h  par la projection d’un documentaire réalisé en 2003-2004 par le documentariste Edouard Mills-Affif : « Au pays des gueules noires : la fabrique du Front National ». Tourné dans le Nord-Pas- de- Calais, à Henin-Beaumont au moment de la fermeture de l’usine Metaleurop, ce film témoigne de la stratégie mise en oeuvre par le parti d’extrême droite, en direction des milieux populaires.

Le débat sera ensuite animé par André Déchot, journaliste, co-auteur de « La galaxie Dieudonné, pour en finir avec les impostures ». André Déchot a été l’un des animateurs de la « commission Europe » du réseau Ras l’front. Il est membre du groupe de travail « extrêmes droites »de la LDH.

On essaiera de comprendre pourquoi des ouvriers façonnés depuis un siècle de demi par la solidarité ouvrière et les valeurs progressistes, sont en train de dériver peu à peu vers l’extrême droite et l’on se demandera si la force du FN n’est pas avant tout  » le reflet de la faiblesse des autres, organisations politiques comme organisations syndicales. »

Ni visionnaire, ni donneur de leçons, selon ses propres termes, Edouard Mills-Affif pense que pour inverser la tendance, « la première chose serait de retrouver des repères sur les pratiques comme sur les projets politiques. Si toutes les valeurs se confondent, on ne sait plus très bien qui est qui…,  qui défend qui… »

 » C’est une invitation à nous tous.  Ce serait trop facile de dire : « les partis politiques devraient … Moi, je pense que … ». D’ailleurs, il ne s’agit pas seulement des partis politiques, mais aussi des associations, des initiatives comme les repas de quartiers ou d’autres. Il faut qu’on retricote du lien avec les couches populaires. Et il y a différentes manières de le faire.
Mais il ne faut pas simplement entendre la souffrance des gens, il faut être capable de la retraduire en terme politique, en projet alternatif. Dans l’histoire, les partis ouvriers qui ont réussi à gagner la confiance des couches populaires étaient des partis qui les représentaient avec des gens qui leur ressemblaient. Et ces gens étaient aussi capables de proposer un projet de transformation sociale. Les gens doivent sentir que d’autres partagent leur pensée et que leur souffrance peut être transformée en changement.

Le problème, c’est que c’est bien de le dire, mais on y est pas encore. Même s’il y a des prémices : dans le tissu associatif – et dans le Nord-Pas-de-Calais, le travail fait par les associations culturelles, en particulier, est important -, dans le mouvement d’éducation populaire, dans tous ces mouvements qui tentent de maintenir et de réactiver des valeurs de solidarité, d’échange…

En plus, il faut aller vite car on peut parler du FN, mais il y a d’autres formes de populisme, de replis identitaires qui, eux aussi, vendent du rêve. C’est le cas des intégristes musulmans par exemple.

 Il faut peut-être aussi qu’on soit plus présent sur le terrain du symbolique, ne pas simplement être sur le terrain de la gestion. Même si il est important de faire la démonstration que l’on sait gérer (les gens ont besoin d’avoir de bons services publics, d’avoir de bonnes offres de colonies de vacances, des centres de santé, des salles de sports…), il faut aussi faire la démonstration que l’on peut transformer la vie. « 

Ces citations proviennent du  blog d’André Déchot : http://papiersanthumes.wordpress.com/, où l’on trouve une interview qu’a effectuée le journaliste  d’Edouard Mills-Affif. Elle éclaire sur les intentions et la démarche d‘Edouard Mills-Affif, sa déontologie aussi…