Villers-Cauterêts : le maire FN refuse de commémorer l’abolition de l’esclavage

Statue d'Alexandre Dumas, né à Villers-Cottrerêts, et dont le père, le général Dumas, est né esclave, et est inhumé dans cette commune.

Ils ne perdent pas de temps, les fachos ! Quelques semaines à peine après leur installation dans quelques communes (une poignée, heureusement, mais c’est encore beaucoup trop !), on ne compte plus les attaques contre la démocratie et les valeurs de la République. Le ripolinage de la fille Le Pen n’a pas résisté longtemps.

Il y a eu l’expulsion de la Ligue des droits de l’Homme de son local à Hénin-Beaumont. Ailleurs, c’est une conseillère municipale d’opposition expulsée de la réunion du conseil municipal. Il y a eu aussi le maire de Mantes-la-Ville… Et tant d’autres exemples qu’on n’y prêtent malheureusement presque plus attention.

Dernière attaque en date : celle d’un certain M. Briffaut, maire ( !) de Villers-Cotterêts, qui refuse de célébrer l’anniversaire de l’abolition de l’esclavage.

Ce refus prend une dimension particulière dans cette commune : c’est en effet là qu’est inhumé le général Dumas, père de l’écrivain Alexandre Dumas. Et le général Dumas, né à Saint-Domingue, était un ancien esclave. Depuis 2007, la commémoration de l’abolition de l’esclavage donnait lieu dans cette commune à une cérémonie présidée par le préfet de l’Aisne.

Face à cette décision indigne, le comité régional de Picardie de la Ligue des droits de l’Homme appelle à une forte mobilisation pour cette commémoration, tandis que la fédération du Nord explique pourquoi « il est temps, aujourd’hui, de rejoindre la Ligue de droits de l’Homme ».

L’appel du comité régional Picardie

VILLERS COTTERETS : déjà des atteintes aux valeurs de la République !

Le nouveau maire de Villers-Cotterêts, M. Briffaut, perçoit la commémoration de l’esclavage comme une auto-culpabilisation permanente à des fins de récupérations politiques. À ce titre, la municipalité n’organisera pas de commémoration le 10 mai alors que depuis 2007, le préfet de l’AISNE et le conseil municipal célébraient la journée de l’esclavage et son abolition dans cette ville où est enterré le général Dumas, né esclave à Saint-Domingue, et père d’Alexandre Dumas.

La Ligue des Droits de l’Homme de Picardie condamne la décision du maire de Villers- Cotterêts qui par cette position, s’attaque au devoir de mémoire.

Les propos de ce maire FN sont dangereux. Les citoyens et citoyennes de notre pays sont conscients que l’esclavage est un crime contre l’Humanité. La commémoration de son abolition rend hommage aux idéaux républicains : liberté, égalité et fraternité.

A l’inverse, derrière les accusations de « culpabilisation de la République », M. Briffaut s’inscrit dans les discours négationnistes propagés par l’extrême droite.

La ligue des droits de l’Homme de Picardie appelle à la mobilisation citoyenne pour une participation massive aux commémorations des 10 et 23 mai de l’abolition de l’esclavage organisées en Picardie par les élus de la République et les associations.

L’appel de la fédération du Nord

Pourquoi il est temps, aujourd’hui, de rejoindre la Ligue des droits de l’Homme…

Quatre semaines maintenant depuis le 2ème tour des élections municipales. Une quinzaine de maires étiquetés Front national ont été élus, plus de 1500 conseillers municipaux du même parti aussi. C’est une catastrophe nationale qu’il faut suivre de très près : ces élus pèseront fortement lors des futures échéances régionales et départementales de 2015 et lors des sénatoriales.

Mais le Front national ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt de l’extrémisme. A ces nouveaux élus doivent s’ajouter tous ceux qui ont surfé sur la vague Bleu Marine pour gagner des villes en utilisant des arguments populistes largement usés par le FN : ultra sécuritarisme, stigmatisation des rroms, mensonges sur la « théorie du genre », attaques contre le mariage pour tous…etc… De nombreuses villes sont aujourd’hui gérées par cette droite-là, et certains arguments sont aussi utilisés par des élus dits « de gauche ».

La LDH est une association généraliste, voici un extrait de l’article 1er de ses statuts :

 » Elle combat l’injustice, l’illégalité, l’arbitraire, l’intolérance, toute forme de racisme et de discrimination fondée sur le sexe, l’orientation sexuelle, les moeurs, l’état de santé ou le handicap, les opinions politiques, philosophiques et religieuses, la nationalité, et plus généralement toute atteinte au principe fondamental d’égalité entre les êtres humains, toutes les violences et toutes les mutilations sexuelles, toutes les tortures, tous les crimes de guerre, tous les génocides, et tout crime contre l’humanité.

Elle lutte en faveur du respect des libertés individuelles en matière de traitement des données informatisées, et contre toute atteinte à la dignité, à l’intégrité et à la liberté du genre humain pouvant notamment résulter de l’usage de techniques médicales ou biologiques.

Elle concourt au fonctionnement de la démocratie et agit en faveur de la laïcité.« 

Nous sommes en droit de nous inquiéter pour bon nombre des valeurs que nous défendons et nous sommes donc aujourd’hui dans une société où la vigilance est devenue un devoir. Notre France, la Patrie des droits de l’Homme, le pays qui a pour devise « Liberté, Egalite, Fraternité », vit une période trouble et c’est à chaque citoyen d’apporter sa pierre, aussi modeste soit-elle, pour que l’édifice humaniste ne s’écroule pas.

C’est pour cela que je vous invite plus que jamais à rejoindre la Ligue des Droits de l’Homme !

http://www.ldh-france.org/IMG/pdf/bulletin_adhesion-2.pdf

Pour la Fédération du Nord de la Ligue des Droits de l’Homme,

Le Président, membre du Comité Central

 

Mettons un terme à l’expulsion des étrangers en attente de soins !

Tribune cosignée par les responsables d’un collectif d’associations de solidarité (liste en fin d’article), dont Pierre Tartakowsky, président de la Ligue des droits de l’Homme, parue dans Le Monde daté du 17 avril 2014.

En France, un étranger gravement malade reste d’abord et avant tout un étranger. Chaque jour sur le terrain la même mécanique se met en place, réservant à nombre d’entre eux un traitement inhumain : déni de droits, interpellation, enfermement et expulsion vers des pays qui n’offrent aucune garantie d’accès aux soins.

En violation totale du droit à la santé, des milliers de personnes atteintes d’hépatite C, de diabète ou du sida vivent désormais sous la menace d’un retour forcé au pays. Retour souvent synonyme de condamnation à mort eu égard à la gravité de leur pathologie.

Pourtant, depuis 1997, un principe fort s’était progressivement imposé : soigner, plutôt qu’expulser une personne sans-papiers gravement malade, lorsqu’il est établi que sa pathologie ne pourrait être prise en charge dans son pays.

DEPUIS LA LOI DE 2011, LA SITUATION S’EST DÉGRADÉE

Aujourd’hui, ce principe est oublié. Cette évolution a été amorcée par la loi du 16 juin 2011 permettant des expulsions vers des pays où les traitements sont officiellement existants, sans se préoccuper de savoir si la personne pourra « effectivement » y avoir accès. Malgré des instructions plus protectrices du ministère de la santé, cette loi reste souvent appliquée de manière restrictive.

Lors de la campagne présidentielle, François Hollande s’était engagé à rétablir la prééminence du droit à la santé. Il avait qualifié cette législation de « dangereuse et hypocrite ». Dangereuse, elle l’est incontestablement. En imposant aux malades une peur permanente de l’interpellation, elle les éloigne de soins indispensables à leur survie et pose même des problèmes de santé publique lorsqu’il s’agit de pathologies infectieuses. Hypocrite, elle l’est tout autant, car, elle n’a aucune incidence sur la régulation de l’immigration compte tenu du faible nombre de personnes concernées.

Au quotidien nos activités nous permettent de constater que la situation s’est dégradée. Les drames humains se succèdent, au terme d’un processus opaque masquant la réalité et l’ampleur du phénomène. Depuis la fin de l’année 2012, nous avons dû alerter les ministres de la santé et de l’intérieur sur plus d’une trentaine de situations de personnes gravement malades, pour tenter de faire cesser leur enfermement ou d’éviter leur expulsion.

Mais combien d’autres ont été expulsées sans que nous en soyons informés ? Combien d’entre elles sont mortes depuis, faute de traitement dans leur pays d’origine ? Personne n’est aujourd’hui en mesure de l’évaluer. La seule chose dont nous sommes sûrs, c’est qu’aucun gouvernement jusqu’ici n’avait enfermé et expulsé autant d’étrangers gravement malades.

LES MINISTRES PAS PRESSÉS DE FAIRE RESPECTER LE DROIT A LA SANTÉ

Pour ceux qui pensaient que le changement de mandature allait faire primer la santé des personnes sur la politique du chiffre, c’est une cruelle désillusion.

D’un côté, cette situation révèle le peu d’empressement du ministère de la santé à faire respecter le droit à la santé. De l’autre, le zèle du ministère de l’intérieur a totalement décomplexé les pratiques des préfectures. De nombreux préfets durcissent les procédures d’octroi ou de renouvellement des titres de séjour pour soins. Ils s’arrogent même des compétences normalement dévolues aux médecins, évaluant eux-mêmes l’état de santé des personnes et l’existence de traitements dans le pays l’origine.

Voilà ce qui se passe quand les préfets jouent au docteur : une procédure arbitraire, non conforme à la loi, basée sur des critères subjectifs et en totale violation du secret médical. Ainsi, des personnes séropositives se voient-elles expulsées vers la Côte d’Ivoire ou le Bénin alors que la prise en charge du VIH n’y est absolument pas garantie.

Ces pratiques conduisent un nombre croissant d’étrangers malades à un placement en rétention extrêmement dommageable à leur état de santé. En février, un homme atteint de troubles psychiques graves est ainsi enfermé à Toulouse en vue de son expulsion. Au lieu de recevoir des soins psychiatriques appropriés, il passe huit jours dans une cellule d’isolement disciplinaire qui aggrave sa souffrance psychique.

Par ailleurs, de plus en plus souvent, des personnes sont présentées à l’avion avant même qu’un avis médical n’ait été rendu. Quant aux étrangers malades exécutant une peine en maison d’arrêt, ils sont pour la plupart expulsés à leur sortie de prison, sans qu’à aucun moment une procédure de protection ne soit initiée, au mépris de la loi.

RÉTABLIR UNE POLITIQUE RESPECTUEUSE DE LA DIGNITÉ DES PERSONNES

Dans toutes ces procédures où règnent l’arbitraire et l’opacité, plus rien ne garantit l’évaluation médicale avant l’expulsion. Rien ne contraint non plus l’administration à informer les malades des décisions prises les concernant.

Il est donc temps de rétablir une politique respectueuse de la santé et de la dignité des personnes. Nos associations en appellent à une réponse gouvernementale coordonnée pour redonner au droit de séjour pour raison médicale sa vocation première : permettre aux personnes malades résidant en France de poursuivre leur prise en charge médicale, sans vivre sous la menace d’une expulsion.

Sur le plan de la législation, le retour au dispositif antérieur à la loi de 2011 est donc nécessaire. Sur le plan des pratiques, l’enfermement en rétention des étrangers présentant des affections sévères et les procédures abusives régulièrement constatées en préfecture doivent cesser. Enfin, un cadre juridique contraignant doit être instauré pour permettre un accès effectif à la santé en cas d’enfermement, et la suspension de toute expulsion tant qu’un avis médical n’est pas rendu.

Il appartient au premier ministre de réaffirmer au plus vite le primat des enjeux de santé sur les objectifs de contrôle migratoire. Un dispositif transparent doit être mis en place, sous la tutelle exclusive du ministère des affaires sociales et de la santé, afin de garantir la protection des étrangers gravement malades.

* Collectif d’associations de solidarité

Luc Barruet (Président de Solidarité Sida); Tarek Ben Hiba (Président de la Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR)) ; Thierry Brigaud (Président de Médecins du Monde); Bernard Elghozi (Président de Créteil Solidarité); Carine Favier et Véronique Sehier (Co-Présidentes du Planning Famillial); Geneviève Jacques (Présidente de la Cimade); Francis Lecomte (co-président de la La Fédération des associations de Solidarité avec les Travailleurs Immigrés (Fasti)); Jean-Claude Loos (Président du Collectif des Accidentés du Travail, handicapés et Retraités pour l’Égalité des Droits (Catred)); Stéphane Maugendre (Président du Groupe d’information et de soutien des immigrés (Gitsi)); Patrick Mony (Président de l’Association des Familles Victimes du Saturnisme (AFVS)); Bruno Spire (Président de Aides); Pierre Tartakowsky (Président de la Ligue des droits de l’Homme)

En finir avec les idées fausses propagées par l’extrême droite : un livre militant indispensable !

Les mensonges assénés à longueur de discours par les dirigeants du front national sont tellement énormes qu’on est parfois désarçonnés pour prouver leur inanité à nos interlocuteurs, souvent sincèrement ébranlés par ce qu’ils ont lu ou entendu.

C’est dire si le petit livre « Pour en finir avec les idées fausses propagées par l’extrême droite » était attendu. Certes, il y a eu ici où là des tentatives pour mettre au point un outil militant permettant de réagir à la fois correctement (c’est-à-dire sans faire d’erreur) et rapidement.

Ecrit par Pierre-Yves Bulteau, un journaliste qui a su s’entourer de syndicalistes et de militants associatifs (liste ci-dessous), il recense pas moins de 73 « idées reçues », qui constituent l’essentiel de l’argumentaire des partis d’extrême droite, front national et autres. Les sujets ne sont pas très variés : immigration, pression fiscale, insécurité, islam, Europe, identité nationale, nationalisme… et les techniques non plus : on est généralement en face d’une sorte de friche intellectuelle, dans laquelle les chiffres et les statistiques ne sont qu’inventions ou déformations et interprétation stupide de données officielles. Chiffres qui, curieusement, sont souvent acceptés sans réaction par des journalistes, parfois spécialisés, qui ne prennent pas la peine de réagir pendant les interviews (on se souvient des premiers passages du père Le Pen dans les émissions télévisées du type « la marche du siècle », où les affirmations qu’il assénait étaient rarement contestées).

Le livre commence par une  introduction de Gérard Aschieri, président de l’Institut de recherches du syndicat enseignant FSU (et membre de la Ligue des droits de l’Homme), Frédéric Bodin, secrétaire national de l’Union syndicale Solidaires, Agnès Naton, directrice de la Vie ouvrière (CGT) et Pierre Tartakowsky, président de la Ligue des droits de l’Homme. Sa parution a été saluée par le journal Libération, et il est en vente dans les bonnes librairies, et à la boutique de la Ligue des droits de l’Homme. Il le sera également sur le stand de Leclerc culture, pendant les Droits en fête, samedi 26 avril, à la salle des fêtes de Plémet.

Un livre indispensable !

Les partenaires : des syndicats, CGT, FIDL, FSU, Solidaires, UNEF, UNL ; des associations, Ligue des droits de l’Homme, JOC, MRAP. ISBN 978-2-7082-4265-4. Les éditions de l’Atelier, www.editionsatelier.com. 5€

« Un de nous » : une campagne d’extrême droite européenne contre le droit à l’avortement

Le collectif Un de nous organise un happening contre l'autorisation de la recherche sur l'embryon, le 11 juillet 2013 aux Invalides, à Paris. (FRANCETV INFO / MARION SOLLETTY)

Alors qu’un établissement scolaire privé parisien (lire ici) est le siège d’une campagne anti IVG menée auprès de jeunes élèves par des membres de « l’alliance » vita, officine catholique intégriste, les anti-IVG européens viennent de remporter une victoire, en collectant, d’après ce collectif, plus de 1,7 million de signatures, pour demander, dans une pétition baptisée « un de nous », « à l’Union Européenne de ne plus financer la recherche impliquant la destruction d’embryons humains. ». Le site de cette campagne précise : L’Initiative Un de nous demande également « de ne plus attribuer de financement européen à certaines organisations non-gouvernementales qui font la promotion de « la santé génésique et sexuelle » (terme neutre pour désigner notamment l’avortement) dans les pays en développement ».

On voit bien le sens de cette campagne et le danger qu’elle représente, quand on connaît l’importance des mouvements d’extrême droite dans de plus en plus de pays européens. L’enjeu est donc de taille : ces intégristes souhaitent l’adoption d’une directive européenne qui irait dans le sens de la loi scélérate votée récemment en Espagne pour interdire l’avortement.

Le Réseau euroméditerranée des droits de l’Homme (AEDH) a publié hier un communiqué qui dénonce ces manœuvres.

Le communiqué

Les droits des femmes menacés

Bruxelles, 15 avril 2014– Conformément à leurs intentions déclarées, les extrêmes-droites européennes passent à l’attaque. En utilisant le mécanisme de l’Initiative citoyenne européenne, sur la base du recueil d’un million de voix pétitionnaires, elles lancent une campagne intitulée « Un de nous » qui vise à convaincre le Parlement et la Commission européenne de supprimer tout financement à la recherche sur l’embryon et à la pratique de l’avortement.

Simultanément, le pape se livre à des déclarations sur la « culture du déchet » des partisans de l’IVG, sur le droit des médecins à l’objection de conscience, et défend « la vie à naître » au nom des « droits humains ». Il se situe ainsi dans la droite ligne de ses prédécesseurs et dans la tradition ultra-conservatrice de l’Église, et apporte un soutien de poids aux mouvements pro-life.

Il est urgent que se mobilisent les parlementaires, les ONG, les citoyennes et les citoyens européens pour éviter ce qui serait un très grave retour en arrière pour la santé des femmes, pour la maîtrise de la fécondité, pour la liberté de chacune et de chacun de décider de sa vie.

Nous défendons les droits de l’Homme et les droits des femmes contre l’obscurantisme et contre les chasses aux sorcières, insidieuses ou affichées, qui sont en train se lever en Europe.

 

 

Hénin-Beaumont : hate aux mensonges distillés par ma municipalité front national !

Après avoir décidé d’expulser la section locale de la Ligue des droits de l’Homme que les précédentes municipalité lui prêtaient, la nouvelle municipalité poursuit ses attaques.

Un des élus du front national a ainsi demandé au maire d’obtenir le remboursement par la section de 5 années de loyer de ce local (au-delà de 5 ans il y a prescription).

Et comme si tout cela ne suffisait pas, le front national diffuse, comme il sait si bien le faire, des calomnies ridicules sur la section et ses membres. Ce sont ces mensonges que la section dénonce dans une communiqué qu’elle a publié à la suite de la dernière séance du conseil municipal.

Communiqué de la section LDH d’Hénin-Carvin du 12 avril 2014

Halte aux contre-vérités !

La section d’Hénin-Carvin tient tout d’abord à remercier les ligueurs et les ligueuses, les citoyennes et les citoyens, parfois domiciliés très loin de notre région, les associations et les organisations politiques qui lui ont témoigné leur sympathie et leur soutien. Elle remercie également les élus d’opposition d’Hénin-Beaumont qui ont courageusement pris sa défense au dernier conseil municipal.

 

La section entend rétablir la vérité face aux nombreuses assertions proférées par les élus F.N. au cours de cette dernière période.

« La section ne comporte que 14 membres ». Faux ! C’était le nombre d’adhérents lors de sa création en mars 2005. Ils sont aujourd’hui 25 et de nouvelles adhésions sont annoncées suite aux attaques portées contre la LDH ! Ajoutons que, conformément aux statuts de la LDH, chaque citoyen a le choix de la section à laquelle il veut adhérer, quelle que soit la ville où il réside !

« La section ne regroupe que des élus municipaux. » Faux ! En 2013, et même bien avant, et jusqu’à la date de l’élection municipale, il n’y avait aucun élu au sein de la section ! Rappelons de plus qu’il n’est pas interdit, de toute façon, à un élu d’être adhérent à la LDH, du moment qu’il ne siège pas au CA de l’association !

« La section comporte dans ses rangs tous les membres du parti communiste local ». Faux ! La majorité des membres ne sont affiliés à aucun parti politique, certains le sont et la section peut s’enorgueillir de rassembler un panel très large de sensibilités politiques. Et ce qui réunit tous les adhérents, c’est qu’ils sont épris de justice et de liberté, tous engagés pour la défense des droits de l’Homme et du Citoyen.

« La section est à la solde la mafia de la fédération socialiste du Pas-de-Calais ». Faux ! Nous laissons bien sûr au FN la responsabilité du terme injurieux utilisé ! A notre niveau, nous tenons à rappeler qu’à plusieurs reprises,  la LDH, qui est indépendante des partis, a exprimé de vifs désaccords avec certains aspects de la politique menée par le parti socialiste.

« Les subventions perçues par la section sont illégales ». Faux ! Les dossiers de demande de subvention ont été régulièrement déposés et considérés parfaitement conformes, l’attribution des subventions a ensuite été votée, sauf par les élus FN évidemment. Sur ce dossier a toujours figuré que la section disposait d’un local mis gracieusement à sa disposition. Ajoutons que cette pièce est partagée avec deux autres associations !

« La section n’existe qu’en période électorale. » Faux ! Depuis sa création, la section a multiplié les initiatives citoyennes destinées à la défense et à la promotion des droits de l’Homme : conférences, projections audiovisuelles avec débats sur les droits de l’Homme d’hier à aujourd’hui, interventions en milieu scolaire dans le cadre de l’éducation à la citoyenneté, organisation annuelle d’un concours de poésie « Pour la Fraternité » à l’intention des jeunes et remise de récompenses, parrainages de manifestations sportives (cross de l’UNSS, Usépiades…), distribution massive d’exemplaires de la Déclaration Universelle des droits de l’Homme, présentation d’expositions pour la paix, les droits des femmes, les droits de l’enfant, contre l’exclusion et la xénophobie… Sans parler des nombreuses permanences qui accueillent régulièrement des personnes victimes d’atteintes aux droits.

Alors pourquoi toutes ces contrevérités ?

Sinon, pour tenter de museler une voix indépendante !

Mais que chacun se rassure !

On ne nous fera pas taire !

Nous continuerons à être présents dans la communauté d’agglomération et notamment à Hénin-Beaumont !

La première vocation de la LDH est de veiller au respect des droits inscrits dans les déclarations des droits de l’Homme depuis 1789 ! Nous continuerons à nous y employer !

Ensemble résistons !

Le comité citoyen de vigilance républicaine a été créé pour que les citoyens puissent faire connaître les éventuelles atteintes aux droits constatées. Une adresse : ldhvigiehbt@laposte.net

 

 

Nouveaux élus front national : ne nous laissons pas faire !

Communiqué de la Ligue des droits de l’Homme

Expulsion annoncée de son local, suppression de la subvention modique qui lui était allouée, menace de poursuites judiciaires à hauteur de trente-six mille euros… L’escalade de Steeve Briois, nouveau maire FN d’Hénin-Beaumont, n’a rien de fortuit ou de maladroit. Elle traduit en actes la directive politique confiée au Monde par Marine Le Pen : « mettre les associations au pied du mur ».

En l’occurrence, il s’agit tout à la fois de satisfaire des pulsions idéologiques, qui jamais ne se sont accommodées du libre débat et de la confrontation démocratique, d’impressionner toutes celles et ceux qui se sont opposés à la résistible ascension de pseudos « dédiabolisés », de faire taire, enfin, la voix des défenseurs des droits.

Car dans le monde annoncé par la censure d’Hénin-Beaumont, les associations doivent se taire ou perdre droit de cité ; celles qui organisent des interventions en milieu scolaire, notamment autour de concours de poésie sur le thème des libertés, celles qui animent des permanences d’accueil et d’orientation juridique pour les plus précaires, celles qui promeuvent l’universalité et l’indivisibilité des droits, sont en ligne de mire.

Ce programme est celui du FN ; il est d’ores et déjà à l’étude dans les autres villes « conquises » ; ainsi, à Mantes-la-ville, le nouveau maire ne se fait pas mystère d’éliminer la LDH et, dit-il, « d’une pierre deux coups », l’une de ses opposantes politiques, par ailleurs dirigeante nationale de notre association.

N’en doutons pas, d’autres mauvais coups sont à venir car le temps des paroles sucrées fait place aux actes de censure et de stigmatisation.

La Ligue des droits de l’Homme affirme sa solidarité pleine et entière avec celles et ceux de ses adhérents qui se trouvent pris en ligne de mire par des élus monomaniaques de la censure et de l’expulsion.

Elle alerte solennellement l’opinion publique sur la portée réelle des actes perpétrés par les nouveaux élus à son encontre ; loin d’un simple « bras de fer », il s’agit d’un défi lancé à la face de la République et des libertés publiques.

Ce défi doit être relevé. La Ligue des droits de l’Homme appelle toutes et tous à poursuivre avec courage et détermination le combat pour les droits, la justice sociale et la fraternité. Face aux agressions du FN, elle se tourne vers les citoyennes et citoyens et leur dit solennellement : la Ligue des droits de l’Homme est attaquée ; ne laissez pas faire, c’est le moment de la rejoindre.

Après Hénin-Beaumont, Mantes-la-Ville : le front national s’acharne contre la Ligue des droits de l’Homme

Les actions du front national contre la Ligue des droits de l’Homme présentent deux avantages indéniables :

  • d’une part, elles prouvent que la Ligue des droits de l’Homme est l’ennemi le plus efficace de l’extrême droite, et nous en sommes flattés.
  • d’autre part, elles permettent de voir, dès son arrivée au pouvoir, que le front national est encore le parti d’extrême droite qu’il a toujours été, et que le ripolinage de la fille de son ancien président ne suffit pas à sauver les apparences.

Le nouveau maire de Mantes-la-Ville a de sévères lacunes en instruction civique...

Après Hénin-Beaumont, c’est donc Mantes-la-Jolie : le nouveau maire, un certain Nauth, décide de rayer la Ligue des droits de l’Homme des associations mantevilloises. La section de Mantes-la-Ville se passera sans aucun problème de la reconnaissance de ce monsieur.

Au fait M. Nauth, révisez vos notions d’éducation civique : contrairement à ce que prétend votre site, vous n’avez pas été élu maire le dimanche 30 mars. Le dimanche 30 mars, ce sont les conseils municipaux qui ont été élus. Et ce sont ensuite ces conseils municipaux qui ont élu les maires.
La section de la Ligue des droits de l’Homme de Mantes-le-Ville a aussitôt publié le communiqué ci-dessous :

« Dans sa première interview à la presse locale M. Nauth, nouveau maire FN de Mantes-la-Ville s’affiche sans fard. Lui qui avait été si discret pendant toute la campagne, au point que peu de monde connaissait son visage ou son programme, annonce une première décision lourde de sens. Derrière une apparence de modéré qu’il a tenté de mettre en avant lors du 1er conseil municipal, M. Nauth montre le vrai visage du FN. Au prétexte que la LDH est une association politisée, M. Nauth décide de la « rayer » des associations Mantevilloises. Dans l’interview qu’il donne au Courrier de Mantes et où il annonce sa décision, les mots empruntés à un vocabulaire fort peu courtois montrent à l’évidence une vraie difficulté à se maitriser, à s’imposer en tant que 1er magistrat de la ville.

Au-delà de cette attaque contre une association créée en 1898 lors du procès Dreyfus, reconnue de tous pour son travail à faire respecter les droits de l’Homme (un des fondamentaux de notre République) son discours contredit ce qu’il avait essayé de faire croire lors de sa prise de fonction : M. Nauth est bien un zélé membre du FN et à lire le Courrier de Mantes, on s’aperçoit que ce n’est pas lui qui va diriger Mantes-la-Ville mais il prendra ses ordres en direct auprès de Mme Le Pen. M. Nauth ne cherche pas à s’adapter, à comprendre une ville qu’il ne connait pas (il n’y habite même pas), il va la diriger avec un sectarisme idéologique dans lequel bien peu de mantevillois se reconnaitront…

Nous donnons rendez vous à toutes les citoyennes, à tous les citoyens épris de liberté, de fraternité, d’égalité et de solidarité le lundi 12 mai à 20h30 à la salle J Brel de Mantes-la-Ville pour une réunion publique, au cours de laquelle nous aurons le plaisir d’accueillir M. André Déchot, responsable du groupe de travail « Extrêmes droites » de la LDH. « 

Les réactions après le retrait du local de la section LDH d’Hénin-Beaumont par le maire FN

Les réactions se succèdent après la ridicule mesure prise par M. Briois de retirer à la section locale de la Ligue des droits de l’Homme le local que la municipalité mettait à sa disposition depuis des années. Loin de museler les ligueurs d’Hénin-Beaumont, comme l’imaginait sans doute le nouveau maire, cette décision va les motiver encore davantage pour lutter contre ce poison venimeux que représente le front national, qui contamine tout ce qu’il touche.

Voici successivement les réaction de la fédération du Nord de la LDH, celle du comité régional Nord – Pas-de-Calais, et enfin un communiqué cossigné par la Ligue des droits de l’Homme, la Licra, le Mrap et SOS Racisme.

Communiqué de la fédération du Nord de la Ligue des droits de l’Homme.

Lille, le 08/04/2014

Nous venons d’apprendre, sans réelle surprise, la décision du nouveau maire Front national d’Hénin-Beaumont d’expulser la LDH du local qu’elle occupait depuis plusieurs années.

Derrière une apparence de rassembleur et de modéré qui ne dupe personne, Steeve Briois prend une première décision lourde de sens. Le vrai visage du Front national s’affiche sans fard, la nouvelle donne est lancée : « Pas d’opposant chez nous ! ». Le fait d’avoir fait installer le buste de Jean Jaurès dans son bureau car il était « trop discret dans le hall de l’Hôtel de Ville » sonne même comme une provocation.

Les valeurs de notre République sont en danger, il appartiendra à tous les Hommes de bonne volonté d’être d’une vigilance absolue dans toutes les villes ou villages dans lesquels l’extrême droite ou la droite extrême est arrivée en tête. Il nous faudra dénoncer chaque dérive qui remettra en question la Liberté, l’Egalité et la Fraternité !

La fédération du Nord de la Ligue des droits de l’Homme.

Communiqué du comité régional Nord – Pas-de-Calais de la Ligue des droits de l’Homme.

Le front national dévoile son vrai visage à Hénin‐Beaumont.
En sommant la LDH De quitter le  local dont elle disposait depuis plusieurs années, dans les plus brefs délais, Steeve Briois rend indirectement hommage à la section LDH De Hénin-Carvin qui a mené depuis plus de 15 ans un combat sans faille et sans compromission contre l’extrême droite et son idéologie mortifère pour la démocratie, comme le prouve cette décision révélatrice de la personnalité du nouveau maire et de son parti le FN.

Refuser ou limiter l’expression critique, cela s’appelle du totalitarisme. La décision du maire d’Hénin‐Beaumont marque bien sa volonté d’assurer son emprise sur la ville en entravant toute forme d’expression libre.

Si, depuis des années, la LDH dénonce le front national, c’est parce qu’elle sait par expérience que ce parti menace les valeurs de la République : la liberté d’expression, l’égalité des droits, la solidarité.

La mesure mesquine et « idéologique » de Steeve Briois traduit cette réalité sectaire du FN.

La délégation régionale de la LDH apporte évidemment son soutien à ses militants d’Hénin‐Beaumont. Elle appelle les associations et les citoyens à rejoindre le comité de vigilance mis en place par la section LDH d’Hénin-Carvin.

Lille, Le 7 avril2014

Georges Voix

Délégué Régional de la LDH

Communiqué commun LDH, Licra, Mrap et SOS Racisme

Paris, le 8 avril 2014

Hénin-Beaumont : la démocratie hors les murs.

Entre les deux tours des municipales, Marine Le Pen déclarait, dans un entretien au journal Le Monde, « les associations doivent être mises au pied du mur, en leur disant qu’elles ne doivent pas intervenir dans le débat politique ». Dans la foulée de son élection comme maire d’Hénin-Beaumont, Steeve Briois est passé à l’acte en expulsant la section de la LDH de la ville du local qu’elle occupait précédemment, tout comme d’ailleurs le Secours populaire. Le tout nouveau maire a justifié de son geste en arguant qu’il n’avait aucune raison de ménager une association qui avait combattu et combattait ses idées. L’incident illustre la conception qu’a le Front national de la confrontation d’idées : celles qui lui sont favorables sont bienvenues, les autres sont « mises au pied du mur », voire hors les murs…

Convaincus que la défense des libertés et de la démocratie est indivisible des valeurs que nous défendons ensemble et des combats communs contre le racisme, l’antisémitisme, l’homophobie et toutes les discriminations, nous en appelons à la vigilance et à la mobilisation de toutes et tous.

Nous invitons les citoyennes et les citoyens, à Hénin-Beaumont comme partout ailleurs, à ne pas se laisser impressionner, à dénoncer et condamner les mesures de haine et d’exclusion, à placer sous leur protection commune les droits et libertés qui sont le cœur battant de la démocratie.

 

Le front national retire son local à la section LDH d’Hénin-Beaumont

A peine installé à la mairie de Hénin Beaumont, le front national s’attaque à un de ses principaux ennemis, la Ligue des droits de l’Homme. Finalement, une sorte de reconnaissance, pour la Ligue, qui, la semaine dernière encore, répondait aux attaques de la présidente du parti d’extrême droite par une tribune signée par son président, Pierre Tartakowsk, et intitulée « la démocratie et le pied du mur de Marine Le Pen ».

Cette fois le maire frontiste ne se contente pas de mots : il agit. Et une des premières mesures de son mandat est clair : il expulse la section de la Ligue des droits de l’Homme du local que les municipalités successives lui accordaient. Il va sans doute, dans la foulée, supprimer également la subvention annuelle de 300€ qu’elle recevait depuis des années.

C’est aussi ça le front national : les municipales auront au moins eu le mérite de le rappeler. On n’est sans doute pas au bout de nos surprises.

 

Vidéo : « Pourquoi entrer dans la tête des Poilus ? » par Philippe Olivera

Philippe Olivera, historien

Depuis la disparition des derniers poilus, certains historiens ont commencé à contester les récits qu’ils nous ont laissés de leur vie durant la Grande Guerre. Cette disparition des témoins permettaient à ces historiens de ne plus risquer que leurs analyses soient contestées par ceux à qui leur vécu apportait une légitimité incontestable. On a ainsi assisté à une sorte de « réécriture » de l’histoire, par ce qu’on appelle « la nouvelle histoire » : « La ‘nouvelle histoire’ de la grande guerre est une histoire sans complexe de dominants pour les dominants, dont l’essentiel du propos est de nier la domination en confisquant la parole des dominés. En cela, elle est bien de son temps, y compris, sans doute, parce qu’il n’est même pas certain qu’elle en soit consciente », écrit l’historien Philippe Olivera dans le numéro 53 intitulé « L’ordinaire de la guerre » de la revue Agone. Et il ajoute : « à l’heure du centenaire de 1914, cette capacité à refléter l’esprit « décomplexé » du temps conduit malheureusement souvent les outrances de la « nouvelle histoire » de la Grande Guerre à passer comme allant de soi ».

C’était le thème de la conférence de Philippe Olivera, intitulée « Pourquoi entrer dans la tête des Poilus », organisée lundi 31 mars à l’Université de Rennes 2 par la section rennaise de la Ligue des droits de l’Homme et l’association « Histoire deux ». Une conférence passionnante, qui a permis aux participants de mesurer les enjeux, à la fois histoiques et politiques, de cette nouvelle écriture de l’histoire.

Cliquer sur la miniature pour voir la vidéo.

httpv://youtu.be/chQ6azkVxRs