680 licenciements annulés par les Prud’hommes : la belle victoire des Contis !

Une sacrée victoire pour les « Contis » : le conseil des Prud’hommes de Compiègne vient d’annuler le licenciement de 680 salarié de l’usine Continental de Clairois « pour défaut de motif économique et pour non-respect de [leurs obligations] de reclassement » !L’avocate des salariés, Alexandra Soumeyre précise : « la société a été condamnée à tous les niveaux ». Les licenciements ont eu lieu en 2010, et à l’époque, Continental prétendait qu’ils étaient « inéluctables » : la justice l’a démenti fermement. Les Prud’hommes ont également estimé que Continental n’avait pas respecté un accord signé en 2007 sur le temps de travail, qui prévoyait un retour aux 40h en échange d’une assurance de maintien de l’emploi jusqu’en 2012. Les salariés vont maintenant demander des dommages et intérêts : à ce jour, la moitié d’entre eux n’ont toujours pas retrouvé de travail. Les articles parus sur les sites de Libération et du Monde reviennent en détail sur ce rebondissement.

Xavier Matthieu, représentant du personnel (CGT), aura tout loisir de nous expliquer en détail ce  dernier rebondissement, le dimanche 24 novembre au cinéma le Cithéa de Plouguenast : il participera au débat qui suivra la projection du film de Jérôme Palteau, « La Saga des Contis », qui relate ce conflit qui a duré plusieurs mois. Une date à retenir dès aujourd’hui !

Une belle victoire donc, mais une victoire amère. Comme le souligne Xavier Mathieu dans une interview qu’il a accordée à Libération, ce « jugement prouve que l’usine n’aurait jamais dû fermer ! « 

La Ligue des droits de l’Homme soutient le film « Entrée du personnel » de Manuela Frésil

Nous avions annoncé sur ce site la sortie en salle du film de Manuela Frésil, le 1er mai 2013, et en avions dit tout le bien que nous en pensions : « Entrée du personnel » avait été projeté à Saint-Barnabé en novembre 2012, en présence de sa réalisatrice, et le débat qui avait suivi la projection avait été passionnant, grâce notamment à la présence de nombreux salariés d’abattoirs industriels. C’est donc avec beaucoup de plaisir que nous venons d’apprendre que la Ligue des droits de l’Homme soutient officiellement ce film. Voici la critique qu’elle en fait :

Si l’on pense qu’en France les conditions du travail à la chaine n’ont plus rien à voir avec ce que décrivait Charlie Chaplin dans Les temps modernes, il faut aller voir Entrée du personnel.

Au départ du projet de Manuela Frésil il y a eu la volonté de connaître les procédures de l’industrie agro-alimentaire de transformation des animaux en viande proposée aux consommateurs, et la visite sidérante du plus grand abattoir industriel de Bretagne. Au-delà de cette sidération ce qui l’a émue c’est le sort des travailleurs qu’elle a décidé de raconter. Témoigner de leurs conditions de travail aurait certainement nuit aux salarié-e-s. Manuela Frésil a donc filmé les images de ces grands abattoirs industriels, accompagnée par des cadres. Les voix off qui racontent sont celles de comédiens mais les propos sont ceux des salariés rencontrés dans les locaux syndicaux.

Au-delà des images qui donnent la nausée : cadavres d’animaux sanguinolents pendus à des crocs, vaches dépecées, porcs coupés en deux à la « tronçonneuse », poulets s’abattant dans des bacs à un rythme soutenu pour être découpés ou ficelés et emballés, l’enjeu de ce documentaire est bien la question des conditions de travail de ces hommes et de ces femmes, « emballés » eux-mêmes dans leurs tenues blanches. Il montre comment le geste de tuer, dépecer, couper, désosser, répété à longueur de journée use leur propre corps.

Pendant huit heures ils font les mêmes gestes et peu importe que les corps en souffrent, l’important c’est le rendement : 800 porcs tués à l’heure, un toutes les quatre secondes et demi, 7 000 par jour, 1 500 000 par an. Un ouvrier saigneur tranchera d’un coup de couteau 3 500 carotides au cours de sa journée de travail.

Sur la chaîne, chaque nouvelle machine fait espérer une amélioration, mais au lieu de soulager elle détruit un peu plus les corps, la direction augmentant les cadences pour rentabiliser l’investissement. S’engage alors un cycle infernal : produire plus, trouver plus de clients, vendre moins cher, la variable d’ajustement étant l’ouvrier soumis à ces cadences démentes. Les corps souffrent, les ouvriers tombent malades plus souvent et plus rapidement que dans d’autres secteurs industriels. Peu importe, la crise fournit rapidement de la « chair fraîche », ainsi que sont désignés les intérimaires par un dirigeant.

Paroles d’ouvrier-e-s :

« On a mal le jour, on a mal la nuit, on a mal tout le temps.

On tient quand même, jusqu’au jour où l’on ne tient plus.

C’est les articulations qui lâchent. Les nerfs qui lâchent.

Alors l’usine vous licencie.

On ne peut pas imaginer comment travailler, ça pourrait être pire… 

La retraite, oui, on aimerait bien en profiter au moins deux ans. »

Si, dans Les temps modernes, Charlot pouvait « arrêter le bouton » et partir, aujourd’hui la mécanisation n’a pas forcement apporté la libération ou l’amélioration des conditions de travail aux ouvrier-e-s, surtout quand la rentabilité est le seul moteur des industriels.

 

Entrée du personnel

Film documentaire, 2011 – sorti en salles le 1er mai 2013

Durée : 59 mn

Réalisation : Manuela Frésil

Production : Ad Libitum

Distribution : Shellac

Retrouvez ci-dessous la programmation du film dans votre ville :

Rendez-vous publics

Paris / Espace Saint-Michel

vendredi 10 mai à 20h10 : projection-débat avec Manuela Frésil

et Dominique Lanoë (ergonome, expert auprès des CHSCT – Comités Hygiène, Sécurité et Conditions de Travail)

dimanche 12 à 15h40 : rencontre avec Manuela Frésil

Montreuil / Le Méliès / mardi 14 mai à 20h30 : rencontre avec Manuela Frési

Programmation
Avignon, Utopia : mer. 15h15, jeu. 16h30, ven. 20h30, sam 13h40, dim. 14h10, lun. 19h30, mar. 13h45
Caen, Le Lux : jeu. 18h15, ven. 18h30, sam. 14h30, lun. 20h15, mar. 20h30

Dijon, L’Eldorado : tlj à 16h

Montpellier, Le Diagonal : ven., mar. à 18h, lun. 14h
Montreuil, Le Méliès : mer. 21h15, jeu., ven. à 18h30, sam., dim. à 18h15, lun. 18h30, mar. 20h30
Nantes, Katorza : tlj à 18h45 sf jeudi

Orléans, Les Carmes : tlj à 18h10

Paris, Espace Saint-Michel : tlj (sauf vend.) à 12h05, 15h40, 18h35, 21h30 ; vend. 13h05, 14h45, 20h10

MK2 Beaubourg : tlj à 11h20
Saint-Etienne, Le Méliès : ven. 19h, dim. 21h15, lun. 12h15, mar. 19h
Toulouse, Cinéma Utopia : mer. 11h, ven. 19h50, sam. 16h20, lun. 16h20, mar. 11h

Tours, Le Studio : tlj à 16h sf sauf lun.et mar.

Contact : Philippe Hagué, philippe.hague@gmail.com

J’ai jeté ma baleine à la mer, la Saga de Contis : la rentrée de la section LDH Loudéac centre Bretagne

La rentrée 2013 sera active pour la section Loudéac centre Bretagne de la Ligue des droits de l’Homme : deux manifestations sont déjà prévues.

La première, ça sera une représentation théâtrale, l’après-midi du dimanche 27 octobre, à la salle des fêtes de Plumieux. La troupe de théâtre engagé de Cac Sud 22, Les Poules qui lèvent la tête joueront une de leurs pièces phare, « J’ai jeté ma baleine à la mer ». Une pièce originale à plus d’un titre, née d’une rencontre entre une femme victime de violence conjugale et une troupe de théâtre qui la pousse à raconter son histoire, puis qui la met en scène. La pièce a déjà été jouée de nombreuses fois, et la troupe continue à la jouer : elle sera par exemple à Concarneau au mois de novembre, et il arrive aux acteurs de se déplacer plus loin encore. La représentation du 27 octobre sera suivie d’un débat, avec des spécialistes des violences conjugales, un sujet qui est malheureusement toujours d’actualité.  L’histoire a aussi été publiée par les éditions Récits, de Jérôme Lucas. Vous pouvez voir faire une idée de l’atmosphère de la pièce et de l’originalité de la mise en scène en regardant la vidéo bande annonce (cliquer sur la miniature).

httpv://youtu.be/8Xb5z_EZC2g

Deuxième rendez-vous, qui promet aussi d’être un grand moment : la section est actuellement en contact Eglantine Stasiecki, programmatrice du film de Xavier Palteau, « la Saga des Contis ». Ce documentaire retrace les mois de lutte des salariés de l’usine Continental, de Compiègne, pour empêcher la fermeture de l’établissement, qui n’était justifiée que par le souci des actionnaires d’augmenter leurs dividendes. La date de la projection ni le lieu ne sont pour le moment fixés : ce sera sans doute au mois de novembre, et cela dépendra de la disponibilité de Xavier Matthieu, qui était délégué du personnel pendant cette lutte, et que nous avons invité pour animer le débat qui suivra la projection. Cette bagarre dure, si elle n’a pas permis de redémarrage de l’usine, a néanmoins abouti à ce que le plan social soit très sensiblement amélioré. On peut avoir des informations sur le site du film. Nous vous informerons évidemment des modalités pratiques de cette soirée dès que nous aurons les informations.

Dernière info, qui réjouira ceux qui ont participé à la première édition : nous reconduirons les Droits en fête en 2014 !

 

Les Droits en fête : la vidéo de la Fabrique

Robert Rocaboy et Maryse Denis.

La Fabrique, c’est le groupe de lecture à voix haute de Cac Sud 22 Marc Le Bris. Robert Rocaboy et Maryse Denis, membres du groupe, nous ont fait le plaisir de venir lire des histoires de Nasreddin Hodja, le samedi après-midi, pendant la table ronde sur l’égalité devant le droit à l’Education. Une ponctuation légère dans un débat au sujet qui ne l’était pas spécialement !

Cliquer sur l’image ci-dessous pour voir la vidéo !

httpv://youtu.be/XP4aOi1WUnw

Les Droits en fête : personnes handicapées, jeunes de banlieues face au droit à l’éducation, la vidéo en ligne

De gauche à droite, Françoise Le Gouaziou, Claude Laurent et Daniel Bessonnat (modérateur).

Le second volet de la première table ronde des Droits en fête traitait  du rapport des personnes en situation de handicap et des jeunes des banlieues face au droit à l’éducation.

Pour en débattre, la section Loudéac centre Bretagne de la Ligue des droits de l’Homme avait invité deux spécialistes dans des domaines très différents, et pourtant leurs regards pouvaient se croiser.

Cliquer sur l’image pour voir la vidéo.

httpv://youtu.be/vyIpUM-ZHMU

Le premier, Claude Laurent, est président de l’URAPEI (union régionale des amis et parents d’enfants inadaptés), et membre du conseil économique, social et environnemental de Bretagne. C’est à ce titre qu’il représentait Alain Even, président du CESER. Il a fait l’historique de la prise en charge des personnes en situation de handicap (et notamment victime d’un handicap mental) par l’éducation national : ce fut un long combat, malheureusement toujours pas achevé.

Françoise Le Goaziou pour sa part est professeure en classe préparatoire. Peu de rapport avec le handicap, évidemment. Sauf que Françoise Le Gouaziou enseigne dans un lycée de Seine-Saint-Denis, et qu’elle est en permanence confrontée à un problème majeur : les jeunes de ce département ont du mal à s’imaginer qu’ils pourraient entreprendre des études longues. Il faut aller les chercher, et les convaincre qu’ils en sont capables. Et une fois qu’ils sont en classe préparatoire, d’autres difficultés, de même nature subsistent : ils n’osent pas s’inscrire dans certaines écoles dont ils pensent qu’elles leur sont inaccessibles.

Deux points de vue passionnants, venant à la suite d’une table ronde tout aussi passionnante sur l’illettrisme.

 

Table ronde sur l’illettrisme : la vidéo est en ligne

La première table ronde des Droits en fête avait pour thème « la difficulté de la mise en oeuvre de l’égalité devant le droit à l’éducation », et elle s’est déclinée en deux volets. Le premier, qui est en ligne (cliquer sur la photo ci-dessous) était consacré à l’illettrisme en France. Ce thème a été introduit par le reportage de Cécile Tartakovsky, diffusé en avril 2012 dans l’émission « 12h15 le samedi », sur France 2, et que la réalisatrice nous a gracieusement prêté. « Tourner la page ». Ce reportage décrit le parcours de trois personnes en situation d’illettrisme. Gaëlla Belna, formatrice, et Manuela Charles, directrice, toutes deux de l’association Adalea, et Hélène Garnier-Marie, de l’association Atelier des savoirs fondamentaux ont apporté leurs regards sur ce problème grave. Le débat s’est achevé par la projection du « lip dub » réalisé par Adalea, « pour changer le regard sur l’exclusion », qu’on peut visionner à cette adresse : http://www.ldh-france.org/section/loudeac/2013/03/23/adalea-un-lip-dub-pour-modifier-le-regard-sur-lexclusion/. Un débat passionnant, suivi par un public passionné.

La seconde partie de cette table ronde était consacrée aux personnes handicapées, avec le président de l’Urapei, Claude Laurent, et à la situation des jeunes de milieux défavorisés, notamment en région parisienne, qui s’interdisent les « parcours d’excellence » dans l’enseignement supérieur, avec Françoise Le Goaziou, professeure en classe préparatoire. Elle sera rapidement mise en ligne.

httpv://youtu.be/P2ljvem0ugk

Scolarisation des enfants Rroms et des enfants du voyage : la vidéo est en ligne

Jean-Pierre Dacheux est intervenu avec passion pendant la table ronde sur la scolarisation des enfants Rroms et des enfants du voyage.

La table ronde qui s’est tenue dimanche 31 mars, pendant les Droits en fête, traitait des difficultés liées à la scolarisation des enfants Rroms et des enfants du voyage. Modérée par Daniel Bessonnat, elle a réuni trois spécialistes : Jean-Yves Varin, réalisateur (notamment du film « la Roulotte perdue », projeté en introduction des débats, avec « les Tziganes et l’école et vice-versa », des Ziconofages), Marie-Claude Garcia – Le Quéau, directrice d’Itinérance 22, et Jean-Pierre Dacheux, universitaire, spécialiste des Rroms. Une table ronde passionnante, qui a permis de rétablir un certain nombre de vérités concernant les Rroms, au sujet desquels les informations les plus farfelues et les rumeurs les plus malveillantes circulent, en particulier depuis le tristement célèbre « discours de Grenoble », en 2010, qui continue à faire des dégâts. Et ça n’est pas sur l’actuel ministre de l’intérieur que nous pouvons compter pour arrêter cette politique indigne.

Bon visionnage ! La vidéo dure 1 heure. Seule une petite partie, dans laquelle Jean-Yves Varin parle de la Roulotte perdue n’a pas pu être exploitée, pour des raisons techniques (fichier endommagé).

httpv://youtu.be/EyLjjhEBY1k

Les droits en fête : la première vidéo est en ligne

Les vidéos de l’ouverture de la fête, la présentation de Poster4tomorrow par Hervé Matine, l’intégralité des deux tables rondes (l’égalité devant le droit à l’éducation et la scolarisation des enfants Rroms et du voyage) seront mises en lignes au fur et à mesure de leur montage. Voici celle de l’ouverture, elle est un peu longue, mais elle permet de faire un tour complet de la salle Athéna.

 httpv://youtu.be/DQLJOnvJRPA