Tirailleurs sénégalais : Armelle Mabon poursuit ses recherches sur le drame de Thiaroye

La section Loudéac centre Bretagne de la Ligue des droits de l’Homme a travaillé, en 2011, sur les tirailleurs sénégalais qui, ayant refusé, à la Libération, d’être rapatriés en Afrique tant qu’ils n’avaient pas touché leur solde, avaient été rassemblés dans un camp à Trévé (22) de novembre1944 à janvier 1945. Ce travail, mené en collaboration avec l’historienne Armelle Mabon, avait débouché sur une animation à Trévé, l’édition d’un livret intitulé « Nous n’avions jamais vu de Noirs » qui rassemble les témoignages de Trévéens sur cet épisode de l’histoire de la commune, et sur l’érection, par la municipalité de Trévé, d’une stèle à la mémoire de ces soldats (dossier à lire ici, et là. Voir également la déclaration d’Armel Mabon à Trévé, le 18 avril 2011.

Coïncidence ? Nous avons reçu, à quelques heures d’intervalle, deux messages : le premier, d’Anne Cousin, historienne, elle aussi, et qui avait participé à l’inauguration de la stèle de Trévé :

« Il y a un an maintenant nous étions devant cette magnifique stèle… Et c’est à Dakar, précisément à Thiaroye, que je vais parler de cette page d’histoire dans trois semaines, et bien sûr de Trévé. J’emporte les photos de cette belle journée. Il y aura un hommage aux tirailleurs Sénégalais et à Sembène Ousmane, cinéaste et écrivain. Je suis aussi invitée au lycée où il y aura une mise en scène théâtrale sur ce sujet et des échanges. C’est un vrai bonheur de retourner là-bas et j’emmène aussi un exemplaire de « Nous n’avions jamais vu de Noirs » que je remettrai. Je suis passée à Plestin prendre la réédition et j’ai vu Jérôme Lucas. Je n’ai pas l’adresse courriel de la mairie, alors si vous souhaitez transmettre ce sera avec plaisir. Bien cordialement à vous ».

Le second venait d’Armelle Mabon : aujourd’hui encore, elle poursuit ses recherches, et s’intéresse particulièrement au drame de Thiaroye au cours duquel l’armée française a provoqué la mort de nombreux de ces soldats qui réclamaient toujours leur dû. La récente visite du président de la République au Sénégal, où il a évoqué  « la part d’ombre de notre histoire » que constitue « la répression sanglante qui, en1944, au camp de Thiaroye, provoqua la mort de 35 soldats africains qui s’étaient pourtant battus pour la France », a été pour elle l’occasion de faire le point sur ses recherches dans une tribune qu’elle a publié sur le site Médiapart, et qu’elle a bien voulu nous confier.

Les archives et Thiaroye

Armelle Mabon,

historienne / maître de conférences à l’Université de Bretagne-Sud

Travaillant depuis plusieurs années sur les prisonniers de guerre « indigènes » de la Seconde Guerre mondiale internés en France et non en Allemagne, je m’intéresse forcément à Thiaroye,  sortie de guerre problématique comme l’a rappelé le Président de la République lors de son discours à Dakar du 12 octobre 2012 : « La part d’ombre de notre histoire, c’est aussi la répression sanglante qui en 1944 au camp de Thiaroye provoqua la mort de 35 soldats africains qui s’étaient pourtant battus pour la France. J’ai donc décidé de donner au Sénégal toutes les archives dont la France dispose sur ce drame afin qu’elles puissent être exposées au musée du mémorial ».

Les combattants coloniaux faits prisonniers par les Allemands en juin 1940, subirent quatre longues années de captivité. À la Libération, ils sont regroupés dans des centres de transition avant le retour dans leur terre natale. Le 3 novembre 1944, à Morlaix, 2000 tirailleurs sénégalais doivent embarquer pour le Sénégal mais 300 d’entre eux refusent de monter à bord du Circassia tant qu’ils n’ont pas perçu leur rappel de solde et sont envoyés à Trévé dans les Côtes d’Armor où ils seront gardés par des gendarmes et des FFI provocant un grand désarroi d’autant qu’ils ont été nombreux à rejoindre les rangs des FFI. À l’escale de Casablanca, 400 hommes refusent de poursuivre le voyage et c’est donc 1280 tirailleurs sénégalais qui débarquent à Dakar le 21 novembre 1944 pour être immédiatement transportés à la caserne de Thiaroye. Les autorités militaires veulent les ventiler rapidement vers leurs territoires mais les anciens prisonniers de guerre refusent de partir tant qu’ils ne percevront pas leur rappel de solde comme cela leur avait été promis avant l’embarquement à Morlaix. Considérant le détachement en état de rébellion, le général Dagnan, avec l’accord du général de Boisboissel, a alors décidé de faire une démonstration de force  le 1er décembre 1944. Jusqu’à aujourd’hui, la responsabilité de cet événement tragique incombe essentiellement aux anciens prisonniers de guerre qui ont enfreint la discipline militaire.

C’est en 2000 que j’ai commencé à fouiller les archives sur Thiaroye, au Centre des Archives d’Outre-mer (CAOM), au Service Historique de l’Armée de Terre (SHAT) devenu Service Historique de la Défense (SHD) et au Sénégal. Très vite j’ai repéré et signalé dans des publications un problème dans les archives en France : les rapports officiels mentionnent un télégramme émis par la Direction des Troupes coloniales avant la mutinerie mais introuvable dans les fonds d’archives. Un document aussi important ne pouvait pas disparaître sans raison. Cette interrogation m’a amenée à regarder autrement ces archives pour déceler ce qui pouvait éventuellement manquer. L’historien, pour pouvoir interpréter et donner une dimension éthique à la mémoire réparatrice d’oublis a besoin de documents fiables. Outre ce télégramme daté du 18 novembre 1944, il m’a été impossible de retrouver les textes officiels qui précisent les mesures administratives concernant les anciens prisonniers coloniaux internés dans des frontstalags : circulaires n° 2080 du 21 octobre 1944, n° 3612 du 4 novembre 1944, n° 6350 du 4 décembre 1944, n° 7820 du 16 décembre 1944. La lecture de différents rapports m’a permis cependant de reconstituer le contenu de ces textes officiels. L’absence de ces documents dans les archives ne relève pas du hasard, d’une perte malencontreuse ou d’un mauvais classement. Nous sommes confrontés à une volonté de les soustraire à tout regard et cela depuis près de 70 ans.  La circulaire de la direction des Troupes coloniales n° 2080 du 21 octobre  1944 – soit un mois avant l’arrivée des soldats africains à Dakar – est particulièrement importante car elle précise que la solde de captivité des anciens prisonniers de guerre « indigènes » doit être entièrement liquidée, un quart du paiement devant intervenir en métropole et les trois-quarts au débarquement, afin d’éviter les vols durant la traversée.

Connaissant leurs droits, ces soldats ont exigé le paiement de ce rappel de solde à Thiaroye, mais cette réclamation majeure qui a cristallisé leur colère ne figure pas dans les rapports officiels où sont mentionnés, outre l’échange des francs en francs CFA et la possibilité de récupérer les sommes déposées sur les livrets d’épargne dans les frontstalags, le paiement de l’indemnité de combat de 500 francs, une prime de démobilisation, une prime de maintien sous les drapeaux. Les rapports s’attachent à prouver que la propagande nationaliste allemande, le contact avec les femmes blanches et avec la résistance dont les tirailleurs « n’étaient pas moralement, intellectuellement et socialement capables de comprendre la grandeur, la beauté et la nécessité de ce mouvement […] » sont les causes de la rébellion.

Les officiers stationnés à Dakar qui devaient aussi répondre de leur positionnement durant le conflit mondial n’ont pas appliqué la réglementation ce qui est contraire au principe de neutralité attendue dans l’Armée et qui peut constituer un abus de pouvoir et un refus d’obéissance aux ordres de la direction des Troupes coloniales. Si la difficulté d’application des textes était consécutive à l’absence ou l’insuffisance de liquidités, cet argument aurait été mentionné dans tous les rapports.

Le discours de François Hollande a ranimé chez moi le désir de consulter à nouveau les archives et notamment le rapport du général Dagnan, que j’avais partiellement recopié il y a plusieurs années. Le carton étant en mouvement interne au SHD et donc indisponible à la consultation, c’est le 13 novembre 2012 que j’ai pu récupérer l’intégralité du rapport grâce aux photos prises par un chercheur. Cette relecture de documents d’archive était revêtue d’une acuité particulière, une sorte d’urgence à trouver ce qui ne me permettait pas encore de définir ce fait historique qui a tant de mal à être nommé : massacre, tragédie, incident, carnage, drame, tuerie, mutinerie, rébellion… Je pressentais que ces hommes injustement oubliés et condamnés allaient enfin avoir droit à l’Histoire.

Le bilan officiel rappelé par François Hollande est de 35 tués. Dans son rapport du 5 décembre 1944, page 9, le général Dagnan indique : « 24 tués et 46 blessés transportés à l’hôpital et décédés par la suite» ce qui fait 70 morts. Le chiffre de 35 morts et 35 blessés repris jusqu’à ce jour comme le bilan officiel a été donné par le général de Périer dans son rapport du 6 février 1945. Ainsi, en deux mois, le bilan est passé de 70 morts à 35 morts, soit une dissimulation toujours présente de la moitié des décès, au moins.

Je souscris à la volonté du Président de la République de donner les archives au Sénégal mais pour que ce geste fort ait du sens et permette une réconciliation après tant de malentendus et  de mensonges, il faut impérativement :

  • restituer tous les documents officiels dans les archives ;
  • donner le bilan sincère du nombre de morts ;
  • révéler le lieu de leur sépulture ;
  • reconnaître la spoliation du rappel de solde et la responsabilité de l’Armée ;
  • nommer ces hommes qui ont été tués ;
  • amnistier ceux qui ont été condamnés, la grâce ne suffisant pas ;
  • réhabiliter ces tirailleurs en leur rendant un hommage solennel.

Alors peut-être que cessera aussi la rumeur qui réécrit cette histoire si peu connue comme quoi à Thiaroye ces hommes possédaient des marks et revenaient d’Allemagne. Ces prisonniers de guerre revenaient de métropole, s’étaient battus pour la France, avaient participé à la résistance, avaient eu des contacts avec la population locale le plus souvent solidaire et avaient été gardés par des cadres français notamment des officiers des troupes coloniales selon l’accord passé entre le gouvernement de Vichy et l’Allemagne.

Les archives finissent par nous prouver que l’oubli, les silences complices, les dissimulations ne se décrètent pas et ne sont pas définitifs.

Voir Armelle Mabon, Les prisonniers de guerre « indigènes », Visages oubliés de la France occupée, La Découverte, 2010.

« Entrée du personnel » de M. Frésil à St-Barnabé le 30 novembre : la bande annonce du film

Manuela Frésil

La bande annonce du film est en fin d’article.

L’association « Lecture pour tous » organise, vendredi 30 novembre, en partenariat avec Cac Sud 22 – Marc-Le-Bris, dans le cadre du « Mois du doc », la projection du film de Manuela Frésil, « Entrée du personnel », salle polyvalente, à 20h30.
Ce film a remporté le « Grand prix de la compétition française au FID (Festival international de cinéma) de Marseille en 2011. Manuela Frésil l’a réalisé ce film à partir des récits de vie des ouvriers des grands abattoirs industriels.
« Au début, on pense qu’on ne va pas rester. Mais on change seulement de poste, de service. On veut une vie normale. Une maison a été achetée, des enfants sont nés.
On s’obstine, on s’arc-boute. On a mal le jour, on a mal la nuit, on a mal tout le temps.
On tient quand même, jusqu’au jour où l’on ne tient plus. C’est les articulations qui lâchent. Les nerfs qui lâchent. Alors l’usine vous licencie.
À moins qu’entre temps on ne soit passé chef, et que l’on impose maintenant aux autres ce que l’on ne supportait plus soi-même. Mais on peut aussi choisir de refuser cela. »
Le film a une résonnance toute particulière en Bretagne, et singulièrement en centre Bretagne, où l’industrie agro-alimentaire est de loin le plus important fournisseur de main d’œuvre. Pourtant, curieusement, à moins d’y travailler soi-même, on ne connaît pas ou peu le travail, et surtout les conditions de travail de ces femmes et de ces hommes, qui en parlent finalement peu.
La projection du film sera suivie d’un débat avec sa réalisatrice.
Cliquer sur l’image pour voir la bande annonce du film.

Assemblée générale de la section : le rapport d’activité 2012

Photo Anne Cojean, Le Télégramme (http://www.letelegramme.com/local/cotes-d-armor/rostrenen-loudeac/ville/ligue-des-droits-de-l-homme-un-bon-bilan-et-un-beau-projet-18-11-2012-1910720.php)

La section Loudéac centre Bretagne a tenu son assemblée générale vendredi 16 novembre, salle Brazidec, à Trévé. Elle a été l’occasion pour Michelle Paul, présidente de la section, de présenter le rapport d’activité de l’année 2012, qui a été adopté à l’unanimité.

Une grande partie de la réunion a concerné le projet phare de l’année 2012, puisqu’il s’agit d’une manifestation prévue sur quatre jours, les 29,30 et 31 mars. Intitulée Les Droits en fête, cette première édition traitera du droit à l’éducation, et présentera quelques aspects de la culture marocaine. Elle proposera au public des expositions, des table-rondes, des films, une soirée couscous et de la musique, avec le groupe de jazz tsigane Amari-Famili. Nous reviendrons très prochainement sur ce projet qui est en cours de finalisation.

Rapport d’activités 2012

  1. 1.    Actions et animations.

Nous avons participé activement aux actions du collectif briochin contre le racisme et pour la solidarité.

Décembre 2012 :

  • participation au comité régional (assemblée générale).

Janvier 2012 :

  • Assemblées générales de la fédération départementale et de la délégation régionale.
  • « invitation » de Guéant, ministre de l’intérieur : nous avions décidé de ne pas y donné suite, l’invitation n’en était d’ailleurs pas une.
  • Contact et réunion avec le Lycée Rosa-Parks de Rostrenen pour la préparation de son « baptême ».

Février 2012 :

  • 1ère réunion au conseil général au sujet de la fête des droits.
  • Participation à la conférence d’Henri Leclerc à Quimperlé : « justice et pouvoir ».

Mars 2012 :

  • Animation à Plouguenast, au Cythéa, en collaboration avec l’équipe du cinéma, dans le cadre du festival « terres et films d’ici et d’ailleurs » : projection du film la Guerre des Boutons, suivie d’un débat avec Bertrand Rothé, auteur du roman « Lebrac, trois mois de prison », sur la justice des mineurs. Le lendemain, matinée dédicace à l’espace culturel Leclerc à Loudéac.

Avril 2012 :

  • Vide-grenier à Rostrenen (au lycée Rosa-Parks).

Mai 2012 :

  • Animation au lycée Rosa-Parks de Rostrenen pour le « baptême » de l’établissement.
  • Premier rendez-vous avec le maire de La Motte pour « les droits en fête »

Juin 2012 :

  • Animation au collège Louis-Guilloux de Plémet dans le cadre de sa « journée des solidarités ».

Juillet-août 2012 :

  • Relâche pour les animations, mais pas pour les aides aux personnes !

Septembre 2012 :

  • Vide-grenier à Plémet.
  • Plusieurs réunions de préparation des Droits en fête.

Octobre 2012 :

  • Animation à Plémet, en « off » du mois du doc, avec le film « Les amoureux au ban public », suivi d’un débat avec Floriane Guénard, animatrice à l’association « amoureux au ban public », salle des associations à la mairie de Plémet.
  • Rendez-vous au collège Saint-Joseph de Loudéac pour Droits en fête.
  • Formation régionale à Saint-Brieuc sur l’histoire de la Ligue des droits de l’Homme.

Novembre 2012

  • Rendez-vous avec les enseignants de l’école publique de La Motte pour Droits en fête et brève rencontre avec la directrice de l’école privée qui n’avait pas reçu notre courrier.
  • Rendez-vous le 19 novembre au conseil général pour les droits en fêtes, pour le prêt d’une exposition.
  • Formation régionale trésoriers à Lorient le 17 novembre.

Décembre 2012 :

  • Réunion de section salle des associations de la mairie de Plémet le 14 décembre.
  1. 2.       Aides aux personnes

Pendant l’année 2012, nous avons été contactés ou avons traité 20 dossiers personnels. Cela peut aller d’une simple demande de renseignements à un suivi et un soutien très prenants.

  1. 3.    Adhésions

Depuis sa création en décembre 2009, l’effectif de la section est stable, à une trentaine d’adhérents.

Aides financières

Depuis la création de la section, des ligueurs ont apporté personnellement des aides financières et/ou matérielles (nourriture, notamment, mais aussi vêtements, meubles, électo-ménager etc…) des personnes. Cela a été le cas en particulier pour deux couples.

Élection du nouveau bureau

  • Présidente, Michelle Paul.
  • Vice-présidente, Marie-France Buchon.
  • Trésorier, Roland Guérin.
  • Trésoriers adjoints, Jean Buchon et Gaëlle Gouérou.
  • Secrétaire, Jacques Paul.
  • Secrétaire adjoint, Annie Lagadec.

Roland Guérin et Ghislaine Launay représenteront la section à l’assemblée générale régionale. Michelle Paul est candidate à la délégation régionale.

Bilan des trois années de fonctionnement

La section a été officiellement créée en décembre 2009, et s’était fixé comme objectif de s’installer sur le long terme.

Les différents volets de nos activités

  1. Les animations : seuls ou en partenariat avec d’autres associations
  • Soirées débat
  • Animations scolaires
  1. Les actions : Cidéral, pour Natacha Ausibal, pôle emploi pour Martine Mégret, soutien aux travailleurs de Carrefour pour le travail du dimanche qu’on leur a imposé.
  2. La participation aux activités des autres sections bretonnes : intérêt, les contacts avec les « pointures » de la Ligue, comme Tubiana, Leclerc, Danièle Lochak, Jean-Pierre Rosenzweig, Souhair Benhalem, Pierre Tartakowsky, Nadia Doghramadjan, Jean-Claude Vitran…).
  3. Les journées formations organisées par la délégation régionale (cf Danièle Lochak à Lorient)
  4. La représentation de la section à la fédération et à la délégation régionale.
  5. Les vide-greniers : permet d’avoir de l’argent sans être obligé de le quémander à des gens qui ne partagent pas nos convictions.
  6. Le mois du doc en 2011, en « off » en 2012.

Rappel des différentes actions :

2010

  • La vidéo-surveillance à La Chèze ;
  • Les peurs, avec Armor TV ;
  • Participation à de nombreuses manifestations pour la défense des retraites.
  • Le collectif citoyen (a-t-on servi de caution ?)
  • Manifestations à Rennes et Loudéac pour Martine Mégret
  • Collectage à Trévé pour la réalisation du livre « Nous n’avions jamais vu de Noirs » et journée d’animation avec Armelle Mabon ;
  • Conférence de Jean-Pierre Roszensweig à Rennes et mise en ligne de la vidéo ;
  • Inauguration de la stèle de Trévé ;
  • Participation au stand de l’Action des Chrétiens Contre la Torture (ACAT) ;
  • Conférence de Michel Tubiana à Quimperlé et mise en ligne de la vidéo ;
  • Mois du doc à La Chèze avec la Mort de Danton et débat avec Nadia Doghramadjan ;
  • Conférence d’Henri Leclerc, « justice et pouvoir », à Quimper, mise en ligne de la vidéo.
  • Ciné débat au Cythéa à Plouguenast avec la Guerre des boutons, débat avec Bertrand Rothé, auteur de « Lebrac trois mois de prison » ;
  • « Baptême » du lycée Rosa-Parks à Rostrenen ;
  • Pièce de théâtre « Naz », de Ricardo Montserrat, avec Pierre Tartakowsky.
  • Ciné débat « les amoureux au ban public avec Floriane Guénard.

2011

  • Manifestations à Rennes et Loudéac pour Martine Mégret

  • Collectage à Trévé pour la réalisation du livre « Nous n’avions jamais vu de Noirs » et journée d’animation avec Armelle Mabon ;
  • Conférence de Jean-Pierre Roszensweig à Rennes et mise en ligne de la vidéo ;
  • Inauguration de la stèle de Trévé ;
  • Participation au stand de l’Action des Chrétiens Contre la Torture (ACAT) ;
  • Conférence de Michel Tubiana à Quimperlé et mise en ligne de la vidéo ;
  • Mois du doc à La Chèze avec la Mort de Danton et débat avec Nadia Doghramadjan ;
  • Conférence d’Henri Leclerc, « justice et pouvoir », à Quimper, mise en ligne de la vidéo.

2012

Les aides aux personnes : bilan de trois années

En trois ans, nous avons eu 35 demandes, qui représentent des dossiers plus ou moins lourds. Il est bon d’en faire le bilan pour balayer des idées fausses.

16 dossiers concernent des Etrangers 8 dossiers sont « mixtes » 11 dossiers concernent des Français
11 dossiers justifiaient notre intervention. Il s’agissait soit de couples mixtes, soit de couples parent – enfant. 5 dossiers justifiaient notre intervention.
4 dossiers ne justifaient pas notre intervention. 7 dossiers justifiaient notre intervention.

1 demande était abusive.

6 dossiers ne justifiaient pas d’intervention.

 

Conclusions

La couverture du territoire, et notre impact.

La section s’appelle « Loudéac centre Bretagne », nous sommes intervenus à Plémet, La Chèze, Trévé, La Motte, Plouguenast, Loudéac

  • Par nos soutiens (Natacha Aussibal – Cidéral, Martine Mégret – Pôle emploi, Carrefour…)
  • Par la presse : bons rapports avec Ouest-France et Le Télégramme.
  • Le site contribue à nous donner de la visibilité et certaines personnes viennent à nous grâce à lui (exemple : les gens du voyage récemment).

Les partenaires institutionnels :

  • Écoles : inscriptions d’enfants.
  • Gendarmerie : OQTF.
  • CPAM, Maison du département, préfecture (22 et région) (cohésion sociale), pôle emploi, conseil général, hôpitaux (St-Brieuc, CHU Rennes), permanence du sénateur.

Les partenaires associatifs :

  • Les associations locales : Familles rurales, Vacances familles.
  • Associations partenaires pour les animations, la fête.
  • Secours populaire, secours catholique, restos du cœur.
  • Cythéa.
  • Croix rouge, MAE, CASCI Paimpol, Libre pensée 22,
  • ADALEA, COALIA (AFTAM)
  • Collectif Saint-Brieuc
  • LDH Siège services communication, juridique, général.
  • ASTI, CIMADE.

Les collectivités locales :

  • Mairies : Trévé, La Chèze, Plémet, La Motte, Grâce-Uzel, Plérin

Petit rappel :

« La Ligue des droits de l’Homme est une association généraliste qui lutte contre les atteintes aux droits des individus dans tous les domaines de la vie civique, politique et sociale. Pour cela, elle ne se contente pas de dénoncer les injustices, mais elle veut promouvoir la citoyenneté de tous et garantir l’exercie des libertés politiques et des droits économiqes et sociaux ».

Affaire Natacha Aussibal : le rapporteur public accable le président de la Cidéral

Jeudi 15 novembre, le tribunal administratif jugeait la suppression du poste de Natacha Aussibal à la pépinière d’entreprise de la Cidéral (communauté de communes de la région de Loudéac). Le jugement, mis en délibéré, sera rendu le 13 décembre. Mais les conclusions du rapporteur public ont été accablantes pour le président de la Cidéral. À tel point que l’avocat de Natacha Aussibal n’a eu que peu de choses à ajouter lorsqu’il est intervenu.

« Obstination », « persistance d’une irrégularité fautive et obstinée », « motif économique (pour justifier la suppression du poste, ndlr) dérisoire », « triste affaire » : le rapporteur public n’a pas mâché ses mots pour donner son avis sur cette affaire.

Au départ, en juillet 2010, le président de la Cidéral révoque Natacha Aussibal, déléguée syndicale CGT, pour manquement à son devoir de réserve par la diffusion d’un tract. Saisi en référé, le tribunal administratif annule la révocation. Le président de la Cidéral réintègre alors Natacha, et la convoque pour un entretien préalable à sa suspension, et saisit le conseil de discipline. Le conseil de discipline conteste la suspension, mais son avis n’est que consultatif. Le président confirme la suspension pour un an. Quelques jours avant l’échéance, il propose au conseil communautaire la suppression du poste de Natacha, pour des raisons « économiques », et place Natacha « hors poste » : elle continuera à percevoir son salaire, mais ne travaillera pas. Une situation qu’elle vit naturellement très mal.

Le tribunal administratif était donc saisi sur cette suppression de poste, dont tout le monde a bien compris qu’il s’agissait d’une manœuvre pour écarter une déléguée syndicale.

Le rapporteur public a souligné le caractère « dérisoire » du motif invoqué pour supprimer le poste, et rappelé que deux conseillers communautaires s’étaient étonnés d’entendre ce motif « tomber du ciel » alors qu’aucune alerte n’avait été lancée auparavant.

Le défenseur des droits a jugé qu’il y avait eu « discrimination syndicale » et « harcèlement »

Il a également rappelé l’avis donné par le Défenseur des droits. Le remplaçant de la Halde (haute autorité de lutte contre les dicriminations et pour l’égalité) avait en effet été saisi, et avait considéré que, suspendue, Natacha Aussibal avait été victime d’une « discrimination suyndicale», et de « harcèlement ». Et il préconisait la réintégration de la fonctionnaire. Comme il l’avait fait après le jugement du Tribunal administratif, et l’avis du conseil de discipline, le président n’a tenu aucun compte de l’avis du défenseur des droits.

Le rapporteur public a également longuement insisté sur le harcèlement dont a été victime Natacha Aussibal, allant jusqu’à qualifier les agissements du président de la Cidéral de « persistance fautive et obstinée ».

Sa conclusion est sévère : il demande que le tribunal réintègre Natacha Aussibal à compter de décembre 2010 (avec astreinte financière), et lui accorde 10000€ d’indemnité pour le préjudice moral qu’elle a subi. Il ne s’agit bien entendu que des conclusions du rapporteur public, dont le tribunal tiendra compte ou pas.

L’avocat de Natacha Aussibal n’a eu qu’à confirmer tout ce qu’a dit le rapporteur public, et a lui aussi demandé sa réintégration et son indemnisation au titre du préjudice moral.

Le président a donc mis le jugement en délibéré : il sera rendu le 13 décembre.

Assemblée générale de la section vendredi 16 novembre à Trévé

L’assemblée générale de la section Loudéac centre Bretagne aura lieu vendredi 16 novembre, salle Brazidec, à Trévé.

L’assemblée générale est un moment fort dans la vie d’une association. Celle-ci en sera assurément un : il s’agit de la 4ème depuis la création de la section, en décembre 2009. Trois ans de fonctionnement : c’est assez long pour faire un premier bilan, une analyse des actions menées, pour définir éventuellement de nouvelles orientations.

Le travail de la section se fait dans deux directions principales.

  • L’information publique d’abord. C’est le rôle des manifestations que nous organisons, en principe une par semestre. Depuis la création de la section il y a eu :
    • Soirée débat sur la vidéo surveillance, janvier 2010, animée par René Hamon ;
    • Soirée sur les peurs, en octobre 2010, avec Jean Kergrist, soirée retransmise par Armor TV dans le cadre de l’émission Le Frères Jean ;
    • Journée spéciale à Trévé, « oubliés d’hier oubliés d’aujourd’hui », en avril 2011, à partir des recherches sur le camp des tirailleurs sénégalais installé dans cette commune de novembre 1944 à février 1945 ;
    • Ciné débat, dans le cadre du mois du doc, avec le film « La mort de Danton » ; débat animé par Nadia Doghramadjian, en octobre 2011 ;
    • Ciné débat à nouveau, avec le film « la guerre des boutons », à partir du roman « Lebrac, trois mois de prison », débat animé par l’auteur, Bertrand Rothé, en mars 2012 ;
    • Ciné débat à partir du film « les amoureux au ban public », de Nicolas Ferran ; débat animé par Floriane Guénard, animatrice à l’association « Amoureux au ban public ».
    • L’aide aux personnes : il s’agit parfois de personnes victimes de discriminations ou d’injustices (Natacha Aussibal, Martine Mégret, par exemple), et le plus souvent de demandeurs d’asile. Nous reviendrons sur ce volet dans un prochain article.
  • Et il y a aussi le travail mené en liaison avec d’autres associations ou collectifs (notamment le collectif contre le racisme et pour la solidarité de Saint-Brieuc).

Autre volet de notre action : ce site Internet, qui est de plus en plus fréquenté (le record : 863 visiteurs uniques le 4 novembre 2011 !) qui a été classé 37ème « blog politique » en octobre 2012 par ebuzzing.

L’assemblée générale va également être consacrée au projet phare de l’année 2013 : la première édition des « droits en fête », la manifestation que nous organisons les 29,30 et 31 mars 2013, salle Athéna à La Motte, et dont le programme est pratiquement « bouclé » (et fera l’objet également d’un prochain article).

Vous pourrez lire le compte-rendu de cette assemblée générale dès la semaine prochaine.

L’agenda de la section Loudéac centre Bretagne

Dimanche 11 novembre, à 11h, à Mellionnec, cérémonie à la mémoire de François Laurent, soldat « fusillé pour l’exemple » pendant la 1ère guerre mondiale, avec Marie-José Fercoq, maire, le conseil municipal, l’ARAC, l’ANACR, la Libre pensée et la fédération des Côtes d’Armor de la Ligue des droits de l’Homme.

Vendredi 16 novembre, 18h, à Trévé, assemblée générale de la section.

Samedi 17 novembre, à Lorient, journée de formation pour les trésoriers de section, organisée par la délégation Bretagne de la Ligue des droits de l’Homme.

Ciné débat autour des « Amoureux au ban public »

Photo Yvette Winter.

La soirée « ciné – débat » organisée par la section Loudéac centre Bretagne de la Ligue des droits de l’Homme, vendredi 26 octobre, salle des association, à la mairie de Plémet, a permis au public de découvrir un problème peu et souvent mal connu : celui des difficultés que rencontrent les couples d’étrangers, ou les couples franco-étrangers, pour se marier, et après le mariage. Le problème est si sérieux que Nicolas Ferran, le réalisateur du film « les amoureux au ban public », avait dû créer une association, du même nom, pour venir en aide à ces couples. Ces couples qui vivent, dans le meilleur des cas, des tracasseries qui se transforment rapidement en harcèlement, et dans le pire, des drames dont il est difficile de se remettre.

Le débat qui a suivi la projection du film était animé par Floriane Guénard, de l’association « les amoureux au ban public ». Floriane a donné au public des informations et des explications claires qui ont permis de comprendre et de mesurer l’ampleur du problème.  Un débat passionnant et très riche, auquel le public a participé par de nombreuses questions, auxquelles Floriane a répondu avec précision et compétence.

 

Saint-Brieuc (22) : une famille tchétchène de cinq personnes à la rue

Le collectif briochin contre le racisme et pour la solidarité reprend du service : une famille tchétchène, avec trois enfants de 10, 12 et 14 ans est à la rue.

Arrivés en France le 8 octobre, ils n’ont obtenu un rendez-vous à la préfecture de région, à Rennes, pour déposer leur demande d’asile, que pour le 29 novembre. Cela retarde d’autant l’examen de leur dossier, mais cela ne dispense pas l’État de son devoir de les loger.

Alors une nuit, ils logent dans une laverie ; le lendemain on ne sait où.

Le père, épuisé, est moralement très atteint, la mère est malade… Ils ont besoin d’aide.

Un rassemblement de soutien est donc prévu, ce mardi 30 octobre, à partir de 17h30, devant la préfecture. Il est important qu’un maximum de personnes se rassemblent !

 

Ce vendredi 26 octobre : ciné débat avec Les amoureux au ban public

 

Ce vendredi 26 octobre, à 20h30, salle des associations de la mairie de Plémet, projection du film « Les amoureux au ban public », de Nicolas Ferran, qui aborde les difficultés que rencontrent les couples bi-nationaux qui veulent se marier. Débat animé par Floriane Guénard, de l’association Ban public.

Voici la présentation du film par son auteur :

Au nom de la lutte contre les « mariages blancs » et de la « maîtrise » de l’immigration familiale, les couples franco-étrangers subissent depuis plusieurs années le durcissement continu des politiques d’immigration. Avec intensité et émotion, treize couples décrivent dans ce film un parcours du combattant pour se marier en France, faire reconnaître un mariage célébré à l’étranger, obtenir un visa pour la France ou bénéficier d’un titre de séjour. Ils racontent leur peur ou leur vécu de l’expulsion, leur révolte de devoir vivre cachés ou séparés, le traumatisme des arrestations à domicile, l’opacité et l’arbitraire de certaines administrations, le contrôle répétitif de leurs sentiments et le dévoilement de leur intimité, la difficulté d’obtenir le respect de leurs droits. Leurs témoignages ne relatent pas des dysfonctionnements exceptionnels. Ils mettent à jour une politique répressive qui a décrété la mise au ban des couples franco-étrangers dans notre pays.

La projection, qui aura lieu vendredi 26 octobre à 20h30, salle des associations à la mairie de Plémet, sera suivie d’un débat, auquel participera Floriane Guénard, chargée de communication et de diffusion pour le film.

Cliquer sur l’image pour voir la bande annonce :

 httpv://www.youtube.com/watch?v=2wEUFgKv5oQ

Deuxième projet : la 1ère édition de la Fête des droits, les vendredi 30, samedi 31 mars et dimanche 1er avril, espace Athéna, à La Motte. Nous reviendrons très bientôt sur ce projet de grande envergure, auquel des personnalités impliquées dans la lutte pour les droits de l’Homme participeront.

 

 

Droits en fête : le mot de la présidente de la section

Pour la première édition de Droits en fête, la section Ligue des droits de l’Homme Loudéac centre Bretagne s’est fixé deux objectifs : réfléchir ensemble sur un droit, et faire la fête avec un pays.

Nous avons retenu cette année le droit à l’éducation.

L’article 26 de la déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948 stipule : « toute personne a droit à l’éducation ».

Qu’en est-il dans la réalité ? Quelle est la situation ici, en France ?

À travers des expositions, des tables rondes, des vidéos, nous nous pencherons sur ce droit et tout particulièrement sur les discriminations en matière d’éducation dans notre pays (personnes en situation de handicap, gens du voyage, Rroms, populations pauvres….)

L’article 26 dit également : « l’éducation doit favoriser la compréhension et l’amitié entre toutes les nations » : quoi de mieux que faire la fête ensemble ? Cette année, ce sera la fête comme au Maroc, grâce à l’association Amal et Attadamoune, qui apportera à La Motte les parfums, les musiques, les saveurs de ce pays, avec en point d’orgue un couscous le samedi soir.

Nous terminerons cette grande fête avec le concert gratuit de musique tsigane d’Amari Famili, le dimanche après-midi.

Michelle Paul, présidente de la section LDH Loudéac centre Bretagne.