Logement : l’appel du Nouvel Observateur

Monsieur le Président, où sont passées vos promesses ?

Charleville-Mézières, décembre 2006. Nicolas Sarkozy lance en pleine campagne présidentielle : « Je veux que d’ici à deux ans, plus personne ne soit obligé de dormir sur le trottoir. Parce que le droit à l’hébergement, c’est une obligation humaine ».

Paris, juillet 2011. Des centaines de familles sont contraintes de trouver refuge dans les services d’urgence des hôpitaux déjà débordés. Xavier Emmanuelli, fondateur du Samu social, jette l’éponge après 18 ans de service.

Le constat est amer. Le nombre de mal-logés, de sans-abris ne fait qu’augmenter. Seule une volonté politique déterminée permet de vaincre la misère sociale. La France a-t-elle baissé les bras ? Que répondre aux trois millions et demi de mal-logés ? Au plus de 100.000 personnes qui vivent « dans la rue » ou passent de foyers en chambres d’hôtel ?

Monsieur le Président, où sont vos promesses ?

Associations, travailleurs sociaux, médecins, bénévoles ou simples citoyens, ne peuvent plus faire face. A des besoins grandissants, on répond par des budgets, déjà étriqués, amputés en 2011 de 41 millions d’euros. Vous préconisez des solutions pérennes. Mais où sont-elles ? Votre ministre du Logement affirme vouloir diminuer le nombre de places d’hôtels pour les remplacer par « des places de logements ». Comment croire que cette nouvelle promesse ne restera pas, une fois de plus, lettre morte ?

Donnez-nous des garanties ! Appliquez enfin le droit au logement opposable (DALO). Prenez des mesures pour mobiliser les bureaux et appartements laissés vacants à la faveur de la spéculation immobilière. Arrêtez de fermer des places d’hébergement d’urgence. Empêchez les expulsions sans solution de relogement. Sortons de cette logique purement financière. Cessons d’abandonner ainsi à la violence de la rue des milliers d’hommes et de femmes. N’attendez pas l’échéance présidentielle, monsieur Sarkozy, tenez enfin vos promesses.

Ce texte est soutenu par : Emmaüs France, La Fondation Abbé Pierre, L’Uniopss, Emmaüs Solidarité, Advocacy France, France Terre D’Asile, Jean-Baptiste Eyraud (porte-parole du DAL), la Fnars, le Secours Catholique, l’Association des Cités du Secours Catholique, le Collectif Les Morts de la Rue, Bernard Devert (président de la Fédération Habitat et Humanisme), Sylvain Cuzent (DG Centre d’action sociale protestant), Les Enfants de Don Quichotte, Mouvement ATD Quart Monde, La Fédération d’Aide à la Santé Mentale Croix-Marine, Jean-Marie Faucher (DG ARAPEJ Ile de France), le CHRS Fondation Mérice, la Ligue des droits de l’Homme, le Collectif Jeudi Noir, Médecins du Monde, Maud Bigot (Coordination nationale des professionnels de l’urgence sociale).

Les premiers signataires : Fadela Amara, Martine Aubry, Jean-Marc Ayrault, Josiane Balasko, Patrick Bloche, Pascale Boistard, Alain Bocquet, Richard Bohringer, Carole Bouquet, Jean-Paul Carceles, Nathalie Corre, Emmanuelle Cosse, Bertrand Delanoë, Harlem Désir, Cécile Duflot, Rémi Féraud, Christophe Girard, Anne Hidalgo, François Hollande, Myriam El Khomri, Pierre Laurent, Augustin Legrand, Corinne Lepage, Arnaud Montebourg, Thierry Repentin, Ségolène Royal, Dominique Sopo, Manuel Valls, Dominique Versini, Dominique Voynet, …

Signez la pétition en ligne :

http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/social/20110802.OBS7973/logement-l-appel-du-nouvel-observateur.html

D. Guibert : l’action sociale ne doit pas être un sous-produit de l’économie !

Secrétaire général de la Ligue des droits de l’Homme (il vient d’être reconduit à son poste par le congrès de Reims), Dominique Guibert a publié cette tribune dans l’Humanité dimanche datée du 28 juillet.

À la fin du XIXe siècle, Aristide Bruant chantait les pauvres, les opprimés, les sans-grades, les ouvriers. Il appelait au respect de leur dignité et de leur grève?! Mais, aujourd’hui, il y a comme un parfum de revanche sociale chez ceux qui nous gouvernent qui mérite toute notre attention. La démission de Xavier Emmanuelli en est le dernier avatar.

Ce que l’on appelait la question sociale a connu les revendications, les grèves, le Front populaire, le programme social du CNR, issu des combats de la Résistance, Mai1968. Mais il y a comme un parfum de revanche sociale qui mérite toute notre attention. Le temps du bling-bling, du repas de chez Maxim’s, de l’ostentation du fric décomplexé est-il cependant vraiment fini ? Que nous dit la promotion d’un Laurent Wauquiez au rang de ministre de l’Enseignement supérieur après son effrayante déclaration sur les méfaits de l’assistance sociale que provoque, selon lui, le RSA, en particulier dans sa version socle ? Intervenant après les informations sur les fraudes au social, cette déclaration faisait sens : non seulement les pauvres grèvent le budget de l’État, mais en plus ce sont des tricheurs. Et Jean-François Copé (UMP) fait ce pour quoi il existe : en rajouter une couche chaque fois qu’il est possible de jouer sur la démagogie antifiscalité, anti-impôt, bref, antisociale.

La démission de Xavier Emmanuelli de la présidence du SAMU social est la dernière en date des illustrations du cours actuel de la politique sociale. Parce que c’est la crise et qu’elle touche tout le monde, dit-on, il faut se serrer la ceinture. Mais c’est oublier que tout le monde n’est pas touché de la même façon et qu’il n’y a rien de commun entre ceux qui vivent de la crise et ceux qui la subissent. Au nom de la réduction des dépenses publiques, au nom de la nécessaire augmentation de la productivité ou du développement de la performance, les inégalités en période de crise galopent !

Enfin, point d’aboutissement sans doute provisoire de ce constat général de démolition, les subventions allouées aux associations qui accomplissent, faut-il le rappeler, une grande part du social que ne fait plus le service public, sont soit signifiées à des dates imbéciles en fin d’année pour l’exercice courant, soit en extinction totale, soit en forte diminution. C’est ce que vient de subir le SAMU social. Bénéficier en urgence d’un toit, d’un abri, même provisoire, l’espace d’un soir ou d’une nuit, n’est plus considéré comme une action prioritaire. Et si l’on ne traite plus l’urgence, que devient le droit au logement, considéré comme un principe constitutionnel, depuis la loi DALO ?

Le président de la République affirmait, au temps de sa campagne, qu’il disait ce qu’il faisait et qu’il faisait ce qu’il disait. Peut-on lui faire le reproche de ne pas croire ce qu’il dit ? Car si lui et ses porte-étendards croient vraiment ce qu’ils disent, c’est qu’ils sont, au mieux, mal informés, au pire parfaitement cyniques. Leur explication renvoie les personnes à leur sort individuel et à leur responsabilité personnelle. Au contraire d’être une situation collective d’inégalité, l’accent est mis sur le fait qu’être pauvre, ou chômeur est une décision. Ainsi, agissant en toute connaissance de cause, en pleine possession des informations, chaque personne arbitrerait entre une situation d’emploi et une situation d’assistanat. Et cela est permis par l’existence d’indemnisations ou d’allocations trop généreuses qui incitent à préférer le social plutôt que le travail. Dans cette vision, les programmes de socialisation des risques sont des freins au fonctionnement du marché du travail. Dans ce schéma de pensée, les mesures collectives d’aide ne permettent pas à l’individu d’agir rationnellement pour sa propre défense. Autrement dit, le collectif c’est l’ennemi, l’individuel la solution.

Pour notre part, nous considérons que les droits de l’homme ne sont pas une des possibilités de la politique, mais une obligation. Il ne suffit plus de dire que les fondamentaux de l’économie sont bons en oubliant que ce sont les droits qui sont fondamentaux. Le social ne devrait pas être un simple sous-produit de l’économie. La LDH défend et promeut l’universalité et l’indivisibilité des droits. C’est dans la dialectique entre les droits civiques et politiques et les droits économiques, sociaux et culturels que réside leur effectivité et c’est le sens du « pacte pour les droits et la citoyenneté » que nous avons construit avec 50 syndicats et associations, pour faire du débat électoral une occasion de discuter avec les organisations politiques qui se préparent à exercer le pouvoir de son contenu. Vive la sociale !

Respect aux pauvres !

Dominique Guibert secrétaire général de la Ligue des droits de l’Homme

LHumanité Dimanche du 28 juillet au 3 août 2011

Syrie : massacre à la veille du Ramadan, communiqué du REMDH

Le Réseau Euro-Méditerranéen des Droits de l’Homme (REMDH) condamne avec la plus grande fermeté l’escalade meurtrière en Syrie et dénonce la persistance des autorités syriennes à vouloir réprimer le mouvement de contestation pacifique qui touche désormais l’ensemble du pays.

Le 31 juillet, l’armée syrienne a investi, à l’aube, la ville de Hama et sa banlieue, faisant usage d’armes lourdes contre la population civile, causant de nombreuses victimes et un nombre encore inconnu de blessés. Les autorités syriennes ont en parallèle lancé des offensives dans les différentes régions du pays en particulier contre les villes de Deraa (sud), Deir Ez Zor et Boukemal (est), et dans la banlieue de Damas, notamment à Moadamiyyaeh.

Le REMDH a obtenu une liste de 75 victimes, dont 56 à Hama, parmi lesquels figurent deux enfants, Lyal Askar (8 ans, de Deraa) et Omar Al Masri (13 ans, de Hama), ainsi qu’un chauffeur d’ambulance de la région de Hama, Haitham Najib Abdelrahman. Le bilan réel est vraisemblablement beaucoup plus lourd, mais encore impossible à établir avec précision aujourd’hui du fait de l’interdiction de l’accès au pays pour tout observateur étranger.

Selon des organisations de défense des droits de l’Homme en Syrie en lien avec le REMDH, des centaines de personnes auraient également été arrêtées de façon arbitraire en moins de 48 heures, notamment à Boukemal et Deir Ez Zor (est), à Lattakieh (ouest), à Qameshli (nord), à Deraa (sud) et dans la région de Damas (Douma, Al Qadam, Moadamyya, Berze notamment). Parmi les personnes arrêtées figure notamment le cheikh Nouaf Ben Ragheb Ben Hamoud Al Bachir, membre de la direction de la Déclaration de Damas en Syrie. Le REMDH rappelle que les disparitions forcées et la pratique de la torture pratiquées dans le cadre d’une attaque généralisée ou systématique constitue un crime contre l’humanité.

Kamel Jendoubi (voir son intervention au congrès de Reims ici), président du REMDH, a déclaré « Le régime syrien a volontairement choisi d’entraîner le pays vers un bain de sang. L’usage délibéré de moyens militaires contre la population civile est un crime international, et les responsables devront être jugés.» Le REMDH demande à l’Union européenne et à l’ensemble de la communauté internationale de porter assistance au peuple syrien et d’utiliser l’ensemble des moyens diplomatiques à leur disposition pour mettre un terme à la répression, y compris par l’adoption d’une résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies renvoyant les faits relatifs à la commission de crimes contre l’Humanité devant la Cour pénale internationale.

Pour plus d’informations, contactez : + 45 30 82 83 37

SAMU social en grève : revue de presse

Le Samu social (le 115), est en grève ce mardi. La principale cause de cette grève est le manque de moyens mis à sa disposition, et une politique « qui met la charrue devant les boeufs » : le gouvernement veut privilégier le logement social, plutôt que l’hébergement d’urgence, qui est d’un coût beaucoup plus élevé, et qui contribue à la précarité. Seulement voilà : il n’y a pas de logements sociaux en nombre suffisant. Résultat, de plus en plus de personnes, et de familles entières, dorment dans les rues.

Quelques articles traitent de cette grève : Ouest-France titre « Saint-Brieuc, les professionnels du SAMU en grève » (il s’agit évidemment du Samu social). Libé Toulouse évoque « Les travailleurs sociaux en grève pour les sans-toits », tandis que Le Monde titre sur la cause du mouvement : « Le Samu social en grève contre les coupes budgétaires ». Un autre article du Monde alimente le débat, sans traiter directement ce sujet : « L’utilisation des fonds du 1% logement critiquée ».

Citoyenneté, liberté, psychiatrie : déclaration d’entrée en résistance

Le collectif « Mais c’est un Homme », qui dénonce depuis sa préparation la loi du 5 juillet 2011 relative « aux droits et à la protection des personnes faisant l’objet de soins psychiatriques et à leurs modalités de prise en charge » appelle à la résistance contre cette loi.

Lire aussi l’article du Monde consacré à ce problème.

Déclaration du 1er août 2011 du collectif « Mais c’est un homme » :

La loi du 5 juillet 2011 relative « aux droits et à la protection des personnes faisant l’objet de soins psychiatriques et à leurs modalités de prise en charge » et ses décrets d’application entrent en vigueur. Le mouvement fort de lutte contre cette loi peut et doit se poursuivre après sa promulgation.

Cette loi, — dans la même veine que celles sur les étrangers, l’immigration, la récidive, la rétention de sûreté, la justice des mineurs, la sécurité intérieure, etc…— participe des atteintes considérables portées aux libertés et aux droits sociaux. Elle organise la surveillance sociale des vulnérables et précaires stigmatisés en « classes dangereuses ». A l’exemple du fichage généralisé de tout fauteur de trouble et mauvais élève potentiel, elle ouvre même un « casier psychiatrique » des « malades mentaux », sans véritable « droit à l’oubli ».

Cette loi est fondamentalement inacceptable car elle impose la contrainte et le contrôle social comme organisation du soin en psychiatrie, de l’hôpital au domicile, sous la nouvelle appellation aberrante de soins sans consentement. La position soignante dans sa qualité relationnelle y est dégradée en « expertise de dangerosité », ce qui aggrave la situation actuelle faite de souffrance psychique et de désillusions dans de nombreuses équipes, avec pour résultat d’amplifier les errements de sens du soin à domicile.

L’« entrée » en observation et soin se fera désormais par une garde à vue psychiatrique de 72 heures, sans même les garanties arrachées récemment dans le cas de la garde à vue policière.

La psychiatrie contemporaine a remis en cause significativement le grand renfermement. Les luttes organisées par les professionnels, les usagers, les militants des droits de l’homme ont obtenu le développement des droits et mis en cause la légitimité de l’enfermement et du statut d’exception du « fou ».

Nous n’acceptons pas que la psychiatrie et la santé mentale soient embrigadées comme faisant partie des polices de la société. Nous récusons la politique de la peur.

Faisant fi de tout débat sur l’obligation de soin et le droit au refus de traitement, le pouvoir impose des dits « soins sans consentement » jusqu’au domicile : assignation à résidence, programme de soins imposé et appelé à fonctionner sur le mode du chantage ou du marchandage, traitements médicamenteux contraints y compris à domicile, géolocalisation, etc… Nous dénonçons l’hypocrisie du législateur et la duperie de la loi : un véritable soin psychique ne peut se concevoir sans le consentement.

A cette orientation répulsive donnée au soin psychiatrique s’adjoignent les effets et conséquences de la logique entrepreneuriale et de la casse du service public. Nous refusons le type de moyens supplémentaires attribués après le discours d’Antony de décembre 2008 pour « sécuriser ». Nous exigeons une orientation et des moyens qui relancent la psychiatrie de secteur, assurent et pérennisent les pratiques fondées sur l’éthique de la complexité, du prendre soin, de l’accueil, de l’hospitalité, du rôle des tiers sociaux et familiaux, de l’accompagnement, d’une réelle réhabilitation, …

Pour en former contours et contenus, nous sommes favorables à un débat national dont l’objet soit :

  • l’abrogation de la loi du 27 juin 1990 et celle du 5 juillet 2011.
  • l’abrogation de la loi du 27 juin 1990 et celle du 5 juillet 2011.
  • La nécessité d’une loi qui en finisse avec l’exception psychiatrique et qui relève du soin psychique bien conçu articulé au droit commun : c’est-à-dire de l’autorisation et du contrôle du juge civil.
  • la mise en chantier d’une loi programmatique pour une psychiatrie démocratique dont l’objet et l’éthique sont proposés dans notre manifeste initial, qui soit à l’opposé des gouvernances de mise au pas gestionnaire dont sont représentatifs les plans de santé mentale actuels et annoncés.

Il nous faut débattre, mais il nous faut également agir. Nous ne devons respecter les lois que si elles mêmes respectent le droit, en l’occurrence les libertés individuelles et l’intimité de la vie privée. La loi, qui dans la tradition est libératrice, est désormais un instrument du contrôle social. Elle formate, arrêtés et certificats à l’appui. La tradition de désobéissance civile, c’est depuis 1789 de s’opposer aux lois, mais c’est aussi désormais de combattre la loi par le droit. L’application servile de la loi ne créerait pas seulement l’injustice ou l’aberration psychiatrique ; elle créerait l’illégalité. La loi est celle d’une majorité conjoncturelle, mais le droit, construit dans le temps, est l’œuvre de tous.

Où allons-nous ? Vers ce qui n’est pas écrit, et seule la radicalité de l’analyse permet de s’extirper des modèles bien-pensants, déjà prêts à nous ensevelir.

Dans l’immédiat et à cette date du Premier août qui marque l’entrée en vigueur de la loi, nous proposons un plan d’action et de résistance éthique :

  • le refus des psychiatres et des soignants, dans la mesure du possible, de mettre en place des mesures de contrainte. Et notamment, le refus des collectifs soignants de tout programme de « soins contraints » à domicile contraires à la déontologie et aux droits fondamentaux. De même, il faut opposer un refus de tout avis médical sans avoir pu examiner le patient.
  • la saisie systématique du juge des libertés, le patient devant être entendu hors visioconférence.
  • Développer l’information, notamment lors des 72 heures, afin que les personnes ne tombent pas dans la trappe psychiatrique que cette loi organise, mais accèdent aux soins psychiques auxquelles elles ont droit.
  • Le soutien des recours et défenses des patients soumis à ces « soins sans consentement », y compris les QPC qui ne manqueront de survenir. La création d’un collectif d’avocats et juristes sera essentielle en ce sens.
  • La construction d’un observatoire national de suivi de l’application de cette loi qui assure le recueil de données, l’alerte aux droits des personnes soumises aux « soins sans consentement », qui rapporte au législateur, au contrôleur des libertés et des lieux de détention, à la commission nationale consultative des droits de l’homme et au public les atteintes aux droits de l’homme et à l’éthique du soin psychique.

Nous sommes et demeurerons mobilisés pour concrétiser une œuvre de démocratie et de professionnalités.

Mais c’est un Homme

Contact: Claude Louzoun: claude.louzoun@wanadoo.fr

Organisations signataires membres du collectif “Mais c’est un Homme”:

Advocacy France, CRPA, La coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et

maternités de proximité, Europe Écologie Les Verts, FASE, LDH, PCF, Parti de Gauche, SUD santé sociaux, SNPES PJJ/FSU, Syndicat de la Magistrature, USP.

Télécharger la déclaration au format .pdf : Declaration_1er_aout_MCUH.

Grève des 115 mardi 2 août

Confronté à des restrictions budgétaires sans précédent, le Samu Social n’est  plus en mesure répondre à l’hébergement d’urgence des plus démunis.

La LDH soutient la grève de la coordination des salariés de l’urgence sociale. La manifestation aura lieu le 2 août square Boucicaut à Paris.

Grève des 115 de France le 2 Août 2011

Parce que les baisses drastiques de budget annoncées condamnent les associations à remettre à la rue des centaines de personnes,

Parce que nous, professionnels de terrain, nous connaissons les conséquences de ces remises à la rue pour les personnes que nous accompagnons chaque jour,

Parce que nous ne voulons pas être les complices impuissants d’une situation de non-droit,

Les professionnels du 115 seront en grève dans de nombreuses villes de France, le mardi 2 Août.

A Paris,

Rassemblement 12h30 square Boucicaut

Il s’agit d’une mobilisation dont le caractère inédit souligne l’ampleur de la crise que connaît actuellement l’urgence sociale.

«Toute personne sans abri en situation de détresse médicale, psychique et sociale a accès, à tout moment, à un dispositif d’hébergement d’urgence ». (Art L 345-2-2 du Code de l’action sociale et des familles).

« Toute personne accueillie dans une structure d’hébergement d’urgence doit pouvoir y bénéficier d’un accompagnement personnalisé et y demeurer, dès lors qu’elle le souhaite, jusqu’à ce qu’une orientation lui soit proposée.» (Art.L 345-2-3).

L’Etat ne doit pas se cacher derrière la politique du « logement d’abord », encore en chantier et sans effet pour le moment, pour remettre à la rue, en dépit de la loi, des centaines de femmes, d’hommes et d’enfants.

L’argument d’un accès au logement pour tous est un leurre : ces logements n’existent pas et l’accompagnement médico-social prévu n’est pas mis en place.

Ce sont les trottoirs, les parcs et les terrains vagues qui accueillent aujourd’hui les personnes n’accédant pas ou plus à l’hébergement.

Nous les voyons chaque jour s’épuiser physiquement et psychologiquement, perdre l’espoir d’un ailleurs que la rue, condamnés à la survie.

Cette grève est donc, après les différentes mobilisations locales ainsi que la démission de Xavier Emmanuelli, un nouveau cri d’alarme, celui exprimant la colère des professionnels de terrain de toute la France.

Nous demandons à ce que la loi soit respectée. Pour se faire, que l’Etat doit revenir sur la restriction de budget annoncée et montrer un réel engagement en faveur des plus démunis. Il en va de destin humains, de notre éthique professionnelle et du maintien du pacte social.

Confronté à des restrictions budgétaires sans précédent, le Samu Social n’est  plus en mesure répondre à l’hébergement d’urgence des plus démunis.

La LDH soutient la grève de la coordination des salariés de l’urgence sociale. La manifestation aura lieu le 2 août square Boucicaut à Paris.

Grève des 115 de France le 2 Août 2011

Parce que les baisses drastiques de budget annoncées condamnent les associations à remettre à la rue des centaines de personnes,

Parce que nous, professionnels de terrain, nous connaissons les conséquences de ces remises à la rue pour les personnes que nous accompagnons chaque jour,

Parce que nous ne voulons pas être les complices impuissants d’une situation de non-droit

Les professionnels du 115 seront en grève dans de nombreuses villes de France,

le mardi 2 Août.

A Paris,

Rassemblement 12h30 square Boucicaut

Il s’agit d’une mobilisation dont le caractère inédit souligne l’ampleur de la crise que connaît actuellement l’urgence sociale.

«Toute personne sans abri en situation de détresse médicale, psychique et sociale a accès, à tout moment, à un dispositif d’hébergement d’urgence ». Art L 345-2-2 Code de l’action sociale et des familles.

« Toute personne accueillie dans une structure d’hébergement d’urgence doit pouvoir y bénéficier d’un accompagnement personnalisé et y demeurer, dès lors qu’elle le souhaite, jusqu’à ce qu’une orientation lui soit proposée.» Art.L 345-2-3.

L’Etat ne doit pas se cacher derrière la politique du « logement d’abord », encore en chantier et sans effet pour le moment, pour remettre à la rue, en dépit de la loi, des centaines de femmes, d’hommes et d’enfants.

L’argument d’un accès au logement pour tous est un leurre : ces logements n’existent pas et l’accompagnement médico-social prévu n’est pas mis en place.

Ce sont les trottoirs, les parcs et les terrains vagues qui accueillent aujourd’hui les personnes n’accédant pas ou plus à l’hébergement.

Nous les voyons chaque jour s’épuiser physiquement et psychologiquement, perdre l’espoir d’un ailleurs que la rue, condamnés à la survie.

Cette grève est donc, après les différentes mobilisations locales ainsi que la démission de Xavier Emmanuelli, un nouveau cri d’ala

Confronté à des restrictions budgétaires sans précédent, le Samu Social n’est  plus en mesure répondre à l’hébergement d’urgence des plus démunis.

La LDH soutient la grève de la coordination des salariés de l’urgence sociale. La manifestation aura lieu le 2 août square Boucicaut à Paris.

Grève des 115 de France le 2 Août 2011

Parce que les baisses drastiques de budget annoncées condamnent les associations à remettre à la rue des centaines de personnes,

Parce que nous, professionnels de terrain, nous connaissons les conséquences de ces remises à la rue pour les personnes que nous accompagnons chaque jour,

Parce que nous ne voulons pas être les complices impuissants d’une situation de non-droit

Les professionnels du 115 seront en grève dans de nombreuses villes de France,

le mardi 2 Août.

A Paris,

Rassemblement 12h30 square Boucicaut

Il s’agit d’une mobilisation dont le caractère inédit souligne l’ampleur de la crise que connaît actuellement l’urgence sociale.

«Toute personne sans abri en situation de détresse médicale, psychique et sociale a accès, à tout moment, à un dispositif d’hébergement d’urgence ». Art L 345-2-2 Code de l’action sociale et des familles.

« Toute personne accueillie dans une structure d’hébergement d’urgence doit pouvoir y bénéficier d’un accompagnement personnalisé et y demeurer, dès lors qu’elle le souhaite, jusqu’à ce qu’une orientation lui soit proposée.» Art.L 345-2-3.

L’Etat ne doit pas se cacher derrière la politique du « logement d’abord », encore en chantier et sans effet pour le moment, pour remettre à la rue, en dépit de la loi, des centaines de femmes, d’hommes et d’enfants.

L’argument d’un accès au logement pour tous est un leurre : ces logements n’existent pas et l’accompagnement médico-social prévu n’est pas mis en place.

Ce sont les trottoirs, les parcs et les terrains vagues qui accueillent aujourd’hui les personnes n’accédant pas ou plus à l’hébergement.

Nous les voyons chaque jour s’épuiser physiquement et psychologiquement, perdre l’espoir d’un ailleurs que la rue, condamnés à la survie.

Cette grève est donc, après les différentes mobilisations locales ainsi que la démission de Xavier Emmanuelli, un nouveau cri d’alarme, celui exprimant la colère des professionnels de terrain de toute la France.

Nous demandons à ce que la loi soit respectée. Pour se faire, que l’Etat doit revenir sur la restriction de budget annoncée et montrer un réel engagement en faveur des plus démunis. Il en va de destin humains, de notre éthique professionnelle et du maintien du pacte social.

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Nous demandons à ce que la loi soit respectée. Pour se faire, que l’Etat doit revenir sur la restriction de budget annoncée et montrer un réel engagement en faveur des plus démunis. Il en va de destin humains, de notre éthique professionnelle et du maintien du pacte social.

Blog UMP 8ème circonscription du Finistère : il y a un précédent

La « lettre » destinée à Eva Jolly, concernant les cérémonies du 14 juillet, reproduite sur le blog UMP de la 8ème circonscription du Finistère a indigné la Ligue des droits de l’Homme (article ici), et son comité régional a adressé un communiqué à la presse qui est reproduit ici (et qui semble-t-il n’est pas paru dans la presse).

Cet article scandaleux n’est en fait pas un coup d’essai de l’UMP finistérienne. Le 22 janvier dernier, le blog de l’UMP de Brest a publié un article tout aussi scandaleux, qui, curieusement, a disparu aujourd’hui. Ce texte, qui évoquait des émeutes en Algérie entre des Algériens et la communauté chinoise, reprenait en fait un article paru sur le blog d’un militant d’extrême droite, Luc Phécarman (à ne pas confondre avec le délicieux vin du même nom !). A l’époque, le Mouvement des jeunes socialistes (MJS) et SOS Racisme avaient porté plainte contre X pour incitation à la haine raciale. Voir les articles d’Ouest-France du 25 janvier et du 26 janvier. Patrick Berthelot, responsable UMP du Finistère, avait dénoncé cet article, en indiquant que son auteur allait devoir s’expliquer. Ses explications ont dû le convaincre, puis que ce monsieur signe toujours des articles sur ce blog…

Ardi Vrenezi est de retour en France

Ardi Vrenezi, 16 ans, est transporté par les pompiers à son retour du Kosovo, le 28 juillet 2011 à l'hôpital Bon Secours de Metz (afp.com/Jean-Christophe Verhaegen)

Communiqué du comité de soutien à Ardi Vrenezi :

L’avion sanitaire affrété par le ministère de l’Intérieur sur instruction de l’Elysée s’est posé à 20h22 sur la piste de la base aérienne 128 à Metz.

Cet atterrissage est d’abord le désaveu cinglant de toute la chaîne administrative et policière, chef de l’Etat compris, qui s’est entêtée 15 mois durant à prétendre justifiée une mesure illégitime et révoltante. Il y a trois semaines encore M. Sarkozy faisait écrire par son chef de cabinet au président de l’APF (Association des paralysés de France) que le renvoi d’Ardi au Kosovo était légitime parce qu’il pouvait y être soigné.

Mais, le retour d’Ardi est aussi la démonstration éclatante qu’il se trouve encore dans ce pays des femmes, des hommes, capables de se dresser et de dire non. Et de faire ce qu’il faut pour que cessent les infamies commises en leur nom. Il était impossible au président de la République d’assumer publiquement sa décision personnelle de laisser un adolescent de 15 ans mourir prématurément et sans accompagnement parce qu’il est étranger et enfant de sans papiers. Il a choisi de céder, pendant la période creuse des vacances et, si possible, a minima et en catimini.

Le 21 juillet, deux envoyés de l’ambassade de France au Kosovo remettaient discrètement des visas aux parents Vrenezi et à leur fils malade. Mimoza (18 ans) et Eduardi (13 ans) n’en avaient pas. Suite au communiqué APF-RESF s’en étonnant, le ministère de l’Intérieur assurait, hypocritement qu’il n’avait jamais été question d’empêcher les enfants Vrenezi de revenir avec leurs parents. Puis, toujours sous la pression, il finissait par accepter d’organiser le retour de la famille, puis le retour par avion sanitaire et enfin, d’organiser aussi le transport jusqu’à Pristina. C’est de haute lutte, au nom du sens élémentaire de l’humanité, que les conditions décentes du retour d’Ardi Vrenezi ont été arrachées, une à une.

Preuve en est, l’effarante conspiration du silence que les services de l’État ont tenté d’édifier autour de ce retour et de ses conditions. A aucun moment, aucun service, préfecture, ministère, Élysée n’a transmis la moindre information à ceux qui se préparaient à accueillir les Vrenezi. Le matin même du rapatriement, le 28 juillet, personne ne savait à quelle heure ils partiraient, par quel moyen, sur quel aérodrome ils se poseraient, comment ils seraient hébergés, ni même simplement, si Ardi serait hospitalisé.

Le ministère, la préfecture, l’ambassade refusaient de répondre à toute question. C’est par des recoupements, par des SMS de la famille aussi, qu’on finit par connaître l’heure approximative de l’arrivée et la destination réelle : une base militaire, dont les portes furent fermées à la vue  des soutiens et de la presse.

Appelée sur son téléphone à l’arrivée de l’appareil, Mimoza passa le combiné à une « dame » qui l’accompagnait en disant « la dame ne veut pas téléphone ». La personne en question coupa 15 fois les tentatives de communication. Qui était-elle ? De quel droit ?

Ardi fut conduit à l’hôpital après être sorti de la base aérienne par une porte dérobée. A l’entrée de l’établissement, des vigiles pour en interdire l’accès aux amis et aux soutiens. Quand la mère d’Ardi sortit, accueillie avec l’émotion qu’on devine, elle imposa, avec l’appui du Dr Kieffer, que les personnes qui le connaissaient puissent visiter son fils. A la porte de la chambre, des vigiles encore et des soignants appliquant « des consignes strictes » de limitation des visites et d’interdiction de la presse ; reçues de qui ? Pourquoi ?

Asllan Vrenezi et ses deux autres enfants avaient été conduits dans un foyer. Visites interdites. C’est sur le trottoir, en pleine nuit, que leurs amis, leurs connaissances et leurs soutiens les ont retrouvés et embrassés.

Pourquoi ce mur hermétique ? Le gouvernement veut-il cacher ce dont il est capable ? La question est posée. Elle ne manquera pas de l’être à nouveau dans les jours qui viennent. A propos de la famille Vrenezi et des mesures qu’il va falloir prendre pour assurer sa vie en France, mais aussi des innombrables situations odieuses auxquelles conduit la politique de M. Sarkozy. Et que, quoi qu’il en pense, de plus en plus de gens découvrent et rejettent avec dégout.

Blog UMP de la 8ème circonscription du Finistère : honteux !

Le Comité régional de la Ligue des Droits de l’Homme dénonce la violence imbécile   des  propos  publiés sur le site de l’UMP de la 8ème circonscription  en réponse à la proposition d’Eva Joly sur le remplacement du défilé militaire du 14 juillet.

Que la proposition d’Eva Joly sur le remplacement du défilé militaire du 14 juillet ait pu susciter des critiques, voire de l’indignation,  rien de plus normal… Nous savons qu’il  en va généralement ainsi de toute proposition nouvelle. Rappelons que le bon fonctionnement de la démocratie suppose le débat contradictoire.

Mais un débat argumenté, courtois et serein !

Sinon on perd de vue l’intérêt général et la confiance en l’homme politique s’émousse, ce dont nous ne faisons  déjà que trop l’expérience, et chaque jour davantage…

La personne qui s’exprime sur le site de l’UMP sous la responsabilité du délégué de circonscription, s’autorise, en usant d’une forme d’humour qui révèle une conception mesquine et une basse pratique de la politique, un dérapage verbal qui la déshonore et déshonore son parti :

  • en attaquant Eva Joly sur ses origines et lui demandant de changer de nom (« permettez-moi de vous suggérer de reprendre votre nom d’origine…Celui de Joly n’étant plus du tout adapté à la situation…nationale j’entends ») et de quitter le pays : « je m’engage à vous payer un billet de char à bœufs ( l’avion pollue trop) pour le pays où vous déciderez de vous établir afin de vous mettre à l’abri de cette funeste date du 14 juillet en France. »
  • en pratiquant un  méprisant amalgame entre syndicalistes, manifestants anti-OGM, homosexuels, délinquants et pédophiles
  • en présentant une image caricaturale de l’Etranger qui n’aurait d’autre objectif que d’« éradiquer peu à peu… nos us et coutumes ».  Etranger  =  avant tout, danger !

Ce type de discours outré, sexiste, confondant argumentation et invective,  ne surprendrait personne s’il apparaissait sur le site d’un parti d’extrême-droite…

Mais il s’agit-là du parti de l’homme qui préside actuellement aux destinées de la République !

Honteux !

Un député UMP veut contrôler les textes des rappeurs « issus de l’immigration »

« Les violonistes issus de l’immigration ne sont pas concernés. Pour l’instant. » C’est par ce trait d’humour que commence l’article de Libération, consacré au délire sécuritaire du député UMP de la Haut-Saône, Michel Raison. Encore un qui fait sans doute partie de la « doite populaire »… A lire ici.