St-Brieuc : le Préfet refuse le débat

Le collectif contre le racisme et pour la solidarité et les demandeurs d'asile, à leur sortie de la préfecture, lundi 27 juin à Saint-Brieuc.

On pourrait intituler cela « brève de prèf‘ ». Extrait d’un dialogue entre la directrice de la solidarité et les membres du collectif contre le racisme et pour la solidarité, qui occupaient l’étage de la direction de la cohésion sociale à la préfecture de Saint-Brieuc, lundi 27 juin :

« Le Préfet refuse de discuter sous la pression. Il ne répondra pas tant que vous n’aurez pas quitté les lieux.
– Donc, si nous sortons, il va venir discuter ?
– Il ne l’a pas envisagé ainsi »…

C’est ainsi qu’une nouvelle fois la préfecture se moque de monde, et se moque du droit. Elle a le devoir légal de loger les demandeurs d’asile pendant la durée d’instruction de leur dossier, et lundi soir, huit personnes (deux familles, avec enfants), étaient à la rue à Saint-Brieuc. Et une nouvelle fois, c’est une collectivité locale qui s’est substituée à l’Etat : Monique Le Clézio, première vice-présidente du conseil général, a pris la décision de louer deux chambres d’hôtel pendant deux nuits, pour les deux familles. Une solution d’urgence, mais qui, en même temps, montre l’absurdité totale de l’attitude de la préfecture, qui préfère payer (ou plutôt, faire payer) des nuits d’hôtel des prix exorbitants, plutôt que d’ouvrir des places en CADA (Centre d’accueil pour les demandeurs d’asile). 23 personnes sont sur liste d’attente en CADA dans le département. La municipalité de Plérin héberge deux familles (6 personnes) depuis le mois d’avril, celle de Pordic en accueille une…

L’ANAFE et le GISTI saisissent le conseil d’Etat contre la circulaire du 6 avril 2011

L’Europe vacille sous le fantasme de l’invasion tunisienne

Communiqué commun de l’Anafé et du Gisti :

Missions d’observations de l’ANAFE (Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers) et du GISTI (Groupe d’information et de soutien des immigrés) à la frontière franco-italienne, avril 2011.

Les 23 et 24 juin prochains, le Conseil européen va évaluer « la mise en œuvre des règles régissant la libre circulation au sein de l’espace Schengen » et engager « une réflexion sur leur éventuelle amélioration ». Il est probable qu’il adoptera la proposition de la Commission européenne de rendre possible le rétablissement des contrôles aux frontières intérieures en cas de « défaillance » d’un pays membre, ou lorsqu’un pays sera soumis à une « pression migratoire forte et inattendue ».

Les textes fondateurs de l’Union européenne, qui posent le principe de la libre circulation entre les États membres, risquent-ils ainsi d’être remis en cause au gré des fantasmes sécuritaires de leurs dirigeants ?

Rappel :

5 avril 2011 : l’Italie annonce la délivrance de titres de séjour « à titre humanitaire » aux « citoyens de pays d’Afrique du nord » débarqués à Lampedusa, leur permettant de se déplacer dans l’espace Schengen ;

6 avril : la France fustige l’irresponsabilité de l’Italie et l’accuse de ne pas avoir contrôlé efficacement ses frontières externes ; par circulaire, le ministre de l’Intérieur prétend soumettre les étrangers titulaires de titres de séjour délivrés par d’autres États membres – en réalité les Tunisiens venant d’Italie – à des conditions supplémentaires, notamment de ressources, pour franchir la frontière interne entre les deux pays.
Entre le 10 et le 18 avril, l’Anafé et le Gisti ont organisé deux missions d’observation de la frontière franco-italienne. Elles ont permis de constater une multiplication des contrôles frontaliers discriminatoires et la violation manifeste des règles fixées par le code des frontières Schengen. On en trouvera le détail dans le rapport de mission des deux associations.

L’Anafé et le Gisti entendent saisir le Conseil d’État, d’une part, pour lui demander l’annulation de la circulaire du 6 avril 2011 et les instances européennes, d’autre part, pour que soient sanctionnées les nombreuses infractions commises par les autorités françaises contre le droit européen.


Les textes du congrès de Reims

Le congrès de Reims a approuvé le rapport moral du président Jean-Pierre Dubois, le rapport d’activité du secrétaire général, Dominique Guibert, et le rapport financier du trésorier, Pierre-Adrien Hingray. Ces trois textes peuvent être téléchargés :

Ces trois rapports ont été adoptés à de très larges majorités par les délégués des sections.

Le congrès a par ailleurs adopté, après débats, des résolutions, qui sont les positions stratégiques de l’association pour les mois qui viennent :

Enfin, des vœux, présentés par des sections, et qui concernent le fonctionnement de l’association et ses statuts, ont été examinés, amendés, et adoptés.

Défenseurs des droits : les vidéos

Un événement majeur du congrès a été l’hommage rendu aux défenseurs des droits venus de tous les continents : Moctar Diallo (Guinée), Brahima Kone (Mali), Dismas Kitenge (RDC), Sidiki Kaba (Sénégal), Mokhtar Trifi (Tunisie), Karim Lahidji (Iran), Cai Chongguo (Chine), Robert Bryan pour Leonard Peltier (Etats-Unis), George Aguilar (Etats-Unis), Muniz Sodre (Brésil), José Rebelo (Portugal), Bertrand Badie (France). Michel Tubiana (président d’honneur de la LDH), Souhayr Belhassen (présidente de la FIDH), Pierre Barge (président de l’AEDH) et Kamel Jendoubi (président du REMDH) ont participé à ce temps fort et aux débats.

Pour visionner ces témoignages, cliquez sur leurs noms.

N.B. Des problèmes techniques ont rendu inexploitable la séquence consacrée à Moctar Diallo. J’en suis désolé et lui présente mes excuses.

Congrès de Reims : vidéos et vœux

Le Congrès de Reims est terminé. Maintenant commence le montage des films vidéos ! Je pense mettre en ligne les témoignages des défenseurs des droits, le rapport moral de Jean-Pierre Dubois (découpé en séquences de 15mn maxi), et l’allocution de Pierre Tartakowsky après son élection.

Les premières vidéos devraient être mises en ligne à partir de demain, mercredi 15 juin (peut-être ce soir, mais je ne promets rien !)

Dans l’immédiat, voici ci-dessous les vœux qui ont été adoptés par le congrès.

VŒUX ADOPTES AU 86e CONGRÈS

13 juin 2011 à Reims

VŒUX TRANSMIS PAR LE CONGRÈS AUX INSTANCES COMPETENTES DE LA LDH

Vœux n °1 présenté par la section LDH Paris 19

Le congrès émet le vœu que les requis clairement exprimés par le règlement intérieur (article R5) sur le fonctionnement des groupes de travail soient effectivement suivis par tous les groupes de travail figurant dans la liste arrêtée par le Comité central.

Il souhaite que, pour favoriser l’information de tous les ligueurs, la liste des noms et des coordonnées des délégués responsables des groupes de travail soit diffusée aux ligueurs et disponible pour tous les présidents de section qui ont pour mission d’accueillir les nouveaux adhérents.

Le congrès souhaite que les listes de diffusion courriel, constituées par le siège pour chaque groupe, soient utilisées par les groupes de travail et que le rapport annuel de chaque groupe soit accompagné d’une fiche de présentation afin d’inciter les ligueurs intéressés à y participer.

Adopté à l’unanimité moins 1 contre et 13 abstentions.

Vœu n° 2 présenté par la section LDH Paris 18

Comme inscrit dans l’article R-34, notre section propose la mise au vote du vœu suivant :

La LDH section Paris 18 consciente des nombreuses discriminations existant dans le monde du sport à l’encontre notamment de pratiquants étrangers (FFF…), souhaite que soit créé (voir relancé) un groupe de travail intitulé « Sports et libertés », dans l’intention de porter ces problèmes d’une manière cohérente à l’attention des pouvoirs publics et d’obtenir que la loi française soit appliquée.

Adopté à l’unanimité.

Vœu n°3 présenté par le Comité régional Bourgogne

Le congrès souhaite qu’une réflexion soit menée par le Comité central sur un dispositif de formation des adhérents.

Pierre Tartakowsky nouveau président de la Ligue des droits de l’Homme

Pierre Tartakowsky, nouveau président de la Ligue des Droits de l'Homme.

Pierre Tartakowsky vient d’être élu, ce lundi 13 juin, président de la Ligue des droits de l’Homme, par son congrès qui se tient à Reims depuis le 11 juin.

Pierre Tartakowsky remplace à la présidence de la LDH Jean-Pierre Dubois, qui a occupé ce poste de 2005 à 2011, et qui, statutairement, ne pouvait pas se représenter.

La première proposition du nouveau président, qui a été massivement acceptée par le congrès, a été que la Ligue s’adresse au président Obama, pour qu’il examine le cas de Léonard Peltier, un Amérindien emprisonné aux Etats-Unis depuis 35 ans (ce qui en fait le prisonnier politique le plus ancien du monde), pour un crime qu’il n’a pas commis.

Ci-dessous, la vidéo de la première déclaration de Pierre Tartakowsky, après son élection :

httpv://www.youtube.com/watch?v=cZwsXfEHak0