Nouveaux élus front national : ne nous laissons pas faire !

Communiqué de la Ligue des droits de l’Homme

Expulsion annoncée de son local, suppression de la subvention modique qui lui était allouée, menace de poursuites judiciaires à hauteur de trente-six mille euros… L’escalade de Steeve Briois, nouveau maire FN d’Hénin-Beaumont, n’a rien de fortuit ou de maladroit. Elle traduit en actes la directive politique confiée au Monde par Marine Le Pen : « mettre les associations au pied du mur ».

En l’occurrence, il s’agit tout à la fois de satisfaire des pulsions idéologiques, qui jamais ne se sont accommodées du libre débat et de la confrontation démocratique, d’impressionner toutes celles et ceux qui se sont opposés à la résistible ascension de pseudos « dédiabolisés », de faire taire, enfin, la voix des défenseurs des droits.

Car dans le monde annoncé par la censure d’Hénin-Beaumont, les associations doivent se taire ou perdre droit de cité ; celles qui organisent des interventions en milieu scolaire, notamment autour de concours de poésie sur le thème des libertés, celles qui animent des permanences d’accueil et d’orientation juridique pour les plus précaires, celles qui promeuvent l’universalité et l’indivisibilité des droits, sont en ligne de mire.

Ce programme est celui du FN ; il est d’ores et déjà à l’étude dans les autres villes « conquises » ; ainsi, à Mantes-la-ville, le nouveau maire ne se fait pas mystère d’éliminer la LDH et, dit-il, « d’une pierre deux coups », l’une de ses opposantes politiques, par ailleurs dirigeante nationale de notre association.

N’en doutons pas, d’autres mauvais coups sont à venir car le temps des paroles sucrées fait place aux actes de censure et de stigmatisation.

La Ligue des droits de l’Homme affirme sa solidarité pleine et entière avec celles et ceux de ses adhérents qui se trouvent pris en ligne de mire par des élus monomaniaques de la censure et de l’expulsion.

Elle alerte solennellement l’opinion publique sur la portée réelle des actes perpétrés par les nouveaux élus à son encontre ; loin d’un simple « bras de fer », il s’agit d’un défi lancé à la face de la République et des libertés publiques.

Ce défi doit être relevé. La Ligue des droits de l’Homme appelle toutes et tous à poursuivre avec courage et détermination le combat pour les droits, la justice sociale et la fraternité. Face aux agressions du FN, elle se tourne vers les citoyennes et citoyens et leur dit solennellement : la Ligue des droits de l’Homme est attaquée ; ne laissez pas faire, c’est le moment de la rejoindre.

Après Hénin-Beaumont, Mantes-la-Ville : le front national s’acharne contre la Ligue des droits de l’Homme

Les actions du front national contre la Ligue des droits de l’Homme présentent deux avantages indéniables :

  • d’une part, elles prouvent que la Ligue des droits de l’Homme est l’ennemi le plus efficace de l’extrême droite, et nous en sommes flattés.
  • d’autre part, elles permettent de voir, dès son arrivée au pouvoir, que le front national est encore le parti d’extrême droite qu’il a toujours été, et que le ripolinage de la fille de son ancien président ne suffit pas à sauver les apparences.

Le nouveau maire de Mantes-la-Ville a de sévères lacunes en instruction civique...

Après Hénin-Beaumont, c’est donc Mantes-la-Jolie : le nouveau maire, un certain Nauth, décide de rayer la Ligue des droits de l’Homme des associations mantevilloises. La section de Mantes-la-Ville se passera sans aucun problème de la reconnaissance de ce monsieur.

Au fait M. Nauth, révisez vos notions d’éducation civique : contrairement à ce que prétend votre site, vous n’avez pas été élu maire le dimanche 30 mars. Le dimanche 30 mars, ce sont les conseils municipaux qui ont été élus. Et ce sont ensuite ces conseils municipaux qui ont élu les maires.
La section de la Ligue des droits de l’Homme de Mantes-le-Ville a aussitôt publié le communiqué ci-dessous :

« Dans sa première interview à la presse locale M. Nauth, nouveau maire FN de Mantes-la-Ville s’affiche sans fard. Lui qui avait été si discret pendant toute la campagne, au point que peu de monde connaissait son visage ou son programme, annonce une première décision lourde de sens. Derrière une apparence de modéré qu’il a tenté de mettre en avant lors du 1er conseil municipal, M. Nauth montre le vrai visage du FN. Au prétexte que la LDH est une association politisée, M. Nauth décide de la « rayer » des associations Mantevilloises. Dans l’interview qu’il donne au Courrier de Mantes et où il annonce sa décision, les mots empruntés à un vocabulaire fort peu courtois montrent à l’évidence une vraie difficulté à se maitriser, à s’imposer en tant que 1er magistrat de la ville.

Au-delà de cette attaque contre une association créée en 1898 lors du procès Dreyfus, reconnue de tous pour son travail à faire respecter les droits de l’Homme (un des fondamentaux de notre République) son discours contredit ce qu’il avait essayé de faire croire lors de sa prise de fonction : M. Nauth est bien un zélé membre du FN et à lire le Courrier de Mantes, on s’aperçoit que ce n’est pas lui qui va diriger Mantes-la-Ville mais il prendra ses ordres en direct auprès de Mme Le Pen. M. Nauth ne cherche pas à s’adapter, à comprendre une ville qu’il ne connait pas (il n’y habite même pas), il va la diriger avec un sectarisme idéologique dans lequel bien peu de mantevillois se reconnaitront…

Nous donnons rendez vous à toutes les citoyennes, à tous les citoyens épris de liberté, de fraternité, d’égalité et de solidarité le lundi 12 mai à 20h30 à la salle J Brel de Mantes-la-Ville pour une réunion publique, au cours de laquelle nous aurons le plaisir d’accueillir M. André Déchot, responsable du groupe de travail « Extrêmes droites » de la LDH. « 

Les réactions après le retrait du local de la section LDH d’Hénin-Beaumont par le maire FN

Les réactions se succèdent après la ridicule mesure prise par M. Briois de retirer à la section locale de la Ligue des droits de l’Homme le local que la municipalité mettait à sa disposition depuis des années. Loin de museler les ligueurs d’Hénin-Beaumont, comme l’imaginait sans doute le nouveau maire, cette décision va les motiver encore davantage pour lutter contre ce poison venimeux que représente le front national, qui contamine tout ce qu’il touche.

Voici successivement les réaction de la fédération du Nord de la LDH, celle du comité régional Nord – Pas-de-Calais, et enfin un communiqué cossigné par la Ligue des droits de l’Homme, la Licra, le Mrap et SOS Racisme.

Communiqué de la fédération du Nord de la Ligue des droits de l’Homme.

Lille, le 08/04/2014

Nous venons d’apprendre, sans réelle surprise, la décision du nouveau maire Front national d’Hénin-Beaumont d’expulser la LDH du local qu’elle occupait depuis plusieurs années.

Derrière une apparence de rassembleur et de modéré qui ne dupe personne, Steeve Briois prend une première décision lourde de sens. Le vrai visage du Front national s’affiche sans fard, la nouvelle donne est lancée : « Pas d’opposant chez nous ! ». Le fait d’avoir fait installer le buste de Jean Jaurès dans son bureau car il était « trop discret dans le hall de l’Hôtel de Ville » sonne même comme une provocation.

Les valeurs de notre République sont en danger, il appartiendra à tous les Hommes de bonne volonté d’être d’une vigilance absolue dans toutes les villes ou villages dans lesquels l’extrême droite ou la droite extrême est arrivée en tête. Il nous faudra dénoncer chaque dérive qui remettra en question la Liberté, l’Egalité et la Fraternité !

La fédération du Nord de la Ligue des droits de l’Homme.

Communiqué du comité régional Nord – Pas-de-Calais de la Ligue des droits de l’Homme.

Le front national dévoile son vrai visage à Hénin‐Beaumont.
En sommant la LDH De quitter le  local dont elle disposait depuis plusieurs années, dans les plus brefs délais, Steeve Briois rend indirectement hommage à la section LDH De Hénin-Carvin qui a mené depuis plus de 15 ans un combat sans faille et sans compromission contre l’extrême droite et son idéologie mortifère pour la démocratie, comme le prouve cette décision révélatrice de la personnalité du nouveau maire et de son parti le FN.

Refuser ou limiter l’expression critique, cela s’appelle du totalitarisme. La décision du maire d’Hénin‐Beaumont marque bien sa volonté d’assurer son emprise sur la ville en entravant toute forme d’expression libre.

Si, depuis des années, la LDH dénonce le front national, c’est parce qu’elle sait par expérience que ce parti menace les valeurs de la République : la liberté d’expression, l’égalité des droits, la solidarité.

La mesure mesquine et « idéologique » de Steeve Briois traduit cette réalité sectaire du FN.

La délégation régionale de la LDH apporte évidemment son soutien à ses militants d’Hénin‐Beaumont. Elle appelle les associations et les citoyens à rejoindre le comité de vigilance mis en place par la section LDH d’Hénin-Carvin.

Lille, Le 7 avril2014

Georges Voix

Délégué Régional de la LDH

Communiqué commun LDH, Licra, Mrap et SOS Racisme

Paris, le 8 avril 2014

Hénin-Beaumont : la démocratie hors les murs.

Entre les deux tours des municipales, Marine Le Pen déclarait, dans un entretien au journal Le Monde, « les associations doivent être mises au pied du mur, en leur disant qu’elles ne doivent pas intervenir dans le débat politique ». Dans la foulée de son élection comme maire d’Hénin-Beaumont, Steeve Briois est passé à l’acte en expulsant la section de la LDH de la ville du local qu’elle occupait précédemment, tout comme d’ailleurs le Secours populaire. Le tout nouveau maire a justifié de son geste en arguant qu’il n’avait aucune raison de ménager une association qui avait combattu et combattait ses idées. L’incident illustre la conception qu’a le Front national de la confrontation d’idées : celles qui lui sont favorables sont bienvenues, les autres sont « mises au pied du mur », voire hors les murs…

Convaincus que la défense des libertés et de la démocratie est indivisible des valeurs que nous défendons ensemble et des combats communs contre le racisme, l’antisémitisme, l’homophobie et toutes les discriminations, nous en appelons à la vigilance et à la mobilisation de toutes et tous.

Nous invitons les citoyennes et les citoyens, à Hénin-Beaumont comme partout ailleurs, à ne pas se laisser impressionner, à dénoncer et condamner les mesures de haine et d’exclusion, à placer sous leur protection commune les droits et libertés qui sont le cœur battant de la démocratie.

 

Le front national retire son local à la section LDH d’Hénin-Beaumont

A peine installé à la mairie de Hénin Beaumont, le front national s’attaque à un de ses principaux ennemis, la Ligue des droits de l’Homme. Finalement, une sorte de reconnaissance, pour la Ligue, qui, la semaine dernière encore, répondait aux attaques de la présidente du parti d’extrême droite par une tribune signée par son président, Pierre Tartakowsk, et intitulée « la démocratie et le pied du mur de Marine Le Pen ».

Cette fois le maire frontiste ne se contente pas de mots : il agit. Et une des premières mesures de son mandat est clair : il expulse la section de la Ligue des droits de l’Homme du local que les municipalités successives lui accordaient. Il va sans doute, dans la foulée, supprimer également la subvention annuelle de 300€ qu’elle recevait depuis des années.

C’est aussi ça le front national : les municipales auront au moins eu le mérite de le rappeler. On n’est sans doute pas au bout de nos surprises.

 

Un stand au vide-grenier de Trégueux pour la famille Lungolo

Dany et Dieu, demandeursd'asile

La famille Lungolo, Cérif et Judith, et leurs deux fils Dieu et Danny, sont arrivés en France en août 2013. Ils arrivaient de Belgique, où ils ont séjourné plusieurs mois, après leur fuite du  Congo où leur vie était menacée. La Belgique leur a refusé l’asile : ils sont ainsi venus à Sainbt-Brieuc. Début janvier, après des périodes très difficiles (ils ont dû dormir plusieurs jours dans la rue), ils ont été expulsés vers la Belgique par avion privé. De retour en France quelques jours plus tard, ils sont maintenant sans aucune ressource. Un comité de soutien s’est mis en place pour leur venir en aide, autour de l’école Hoche, où les deux garçons sont scolarisés. Lire ici l’histoire plus complète de la famille et voir la vidéo du témoignage des deux garçons, Dieu et Danny. Lire également ici. Enfin, la pétition de soutien est toujours en ligne.

Un stand au vide-grenier à Trégueux dimanche 13 avril.

Le comité de soutien à la famille Lungolo a décidé de tenir un stand au vide-grenier organisé par l’association des parents d’élèves de Trégueux le dimanche 13 avril.
Nous faisons appel aux dons pour avoir des choses à vendre !

Collecte des objets :
Le lieu retenu pour la collecte est l’école Hoche.

Jours de dépôt :

  • le mardi 8 de 20H30 à 22H30 (  pendant la réunion de l’Association de parents d’élèves)
  • le jeudi 10 entre 8h20 et 8h40 (Françoise)
  • vendredi 12 entre 16h30 et 17h30 (Françoise, puis Marie-Cécile et Manu)

Les objets seront entreposés dans la cave de l’école et éventuellement à l’ASTI (Centre Saint-Jouan).

Infos sur les objets à vendre :
Les donateurs peuvent donner une indication de la valeur des objets, surtout s’il s’agit d’objets de valeur.
Si il y a des « gros volumes » à vendre (meubles et autres) : mettre des photos de ces objets.
Les invendus seront donnés à Emmaüs.

Allez , maintenant on vide les placards 😉 !

Vidéo : « Pourquoi entrer dans la tête des Poilus ? » par Philippe Olivera

Philippe Olivera, historien

Depuis la disparition des derniers poilus, certains historiens ont commencé à contester les récits qu’ils nous ont laissés de leur vie durant la Grande Guerre. Cette disparition des témoins permettaient à ces historiens de ne plus risquer que leurs analyses soient contestées par ceux à qui leur vécu apportait une légitimité incontestable. On a ainsi assisté à une sorte de « réécriture » de l’histoire, par ce qu’on appelle « la nouvelle histoire » : « La ‘nouvelle histoire’ de la grande guerre est une histoire sans complexe de dominants pour les dominants, dont l’essentiel du propos est de nier la domination en confisquant la parole des dominés. En cela, elle est bien de son temps, y compris, sans doute, parce qu’il n’est même pas certain qu’elle en soit consciente », écrit l’historien Philippe Olivera dans le numéro 53 intitulé « L’ordinaire de la guerre » de la revue Agone. Et il ajoute : « à l’heure du centenaire de 1914, cette capacité à refléter l’esprit « décomplexé » du temps conduit malheureusement souvent les outrances de la « nouvelle histoire » de la Grande Guerre à passer comme allant de soi ».

C’était le thème de la conférence de Philippe Olivera, intitulée « Pourquoi entrer dans la tête des Poilus », organisée lundi 31 mars à l’Université de Rennes 2 par la section rennaise de la Ligue des droits de l’Homme et l’association « Histoire deux ». Une conférence passionnante, qui a permis aux participants de mesurer les enjeux, à la fois histoiques et politiques, de cette nouvelle écriture de l’histoire.

Cliquer sur la miniature pour voir la vidéo.

httpv://youtu.be/chQ6azkVxRs

Une famille albanaise menacée d’expulsion à Lannion

Non à l’expulsion d’une famille albanaise de Lannion !

Signez la pétition ici.

Monsieur le Préfet,

La famille FREGJAJ, venue d’Albanie où elle était menacée de mort, vit maintenant à Lannion depuis plus de deux ans, à la satisfaction de tous. Elle fait tout pour s’intégrer, cours de français, participation aux jardins partagés, aux cours de cuisine, à la vie du centre social, activités sportives, don du sang, etc… malgré des conditions de vie difficiles. Deux bébés sont nés à Lannion, Enes en décembre 2012 et Reissa en janvier 2014. Enisa (14 ans) est une très bonne élève du collège Le Goffic.

La famille FREGJAJ vivait confortablement en Albanie et elle a tout quitté, maison, métier, études, parents, amis… simplement pour rester en vie. Vous semblez ne pas avoir pris au sérieux la menace de mort par vendetta qui pèse sur elle, puisque vous avez prononcé à son encontre une OQTF (obligation de quitter le territoire français). Et pourtant, les assassinats pour ces motifs continuent en Albanie, et les autorités albanaises sont obligées d’avouer qu’elles sont incapables de protéger leur concitoyens.

Malgré leur courage, les membres de cette famille vivent dans l’inquiétude permanente d’être renvoyés, et ce stress n’est pas sans conséquence sur leur santé.

Qui pourrait accepter qu’ils soient expulsés et donc condamnés à vivre reclus, ou que l’un deux soit assassiné (aussi bien une femme ou un enfant, puisque les vendettas récentes ne les épargnent plus) ? Pas nous, et nous l’espérons, pas vous. La solution est entre vos mains : lever l’OQTF et leur accorder le droit de séjour pour raisons humanitaires.

Collectif de Soutien aux Sans-Papiers du Trégor Goëlo

La seizième section bretonne de la Ligue des droits de l’Homme créée à l’UBO Brest

Il y a désormais 16 sections de la Ligue des droits de l’Homme en Bretagne : la petite dernière vient de se constituer à l’Université de Bretagne Occidentale de Brest, et s’appelle « section LDH UBO – Brest.

L'assemblée générale constitutive de la section LDH UBO - Brest

Elle est constituée pour le moment d’étudiants de la fac de Lettres et sciences humaines « Victor-Ségalen de BREST, et elle entend s’adresser également aux autres pôles universitaires de BREST (Facs de DROIT –SCIENCES…) qui représentent  un « gisement » de jeunes étudiants tout à fait conséquent.
Un local spécifique devrait lui être rapidement accordé,  le temps que les démarches administratives aient été effectuées auprès des autorités de la FAC. Ce local aura une importance primordiale pour la « lisibilité » de la Ligue.
À sa création la section compte dix membres, et en voici le bureau : président, Yann Dyoniziak ; trésorière, Marie Mesmeur ; secrétaire, Michaël Le Rest.

Le comité central de la Ligue des droits de l’Homme va maintenant officialiser cette nouvelle section.

Après les municipales : transformer les inquiétudes en espoir commun

Communiqué de la Ligue des droits de l’Homme.

Le résultat des élections municipales revêt la dimension d’un désaveu profond, à la mesure des crises qui travaillent le pays et des angoisses qu’elles génèrent.

Ce désaveu vise le gouvernement en place et a pris massivement la forme d’une abstention exaspérée ou désabusée devant les engagements non tenus, les atermoiements et les revirements.

L’accroissement des difficultés rencontrées par des millions de personnes qui avaient placé tous leurs espoirs dans un changement a nourri l’idée d’une représentation politique insensible aux réalités de leur quotidien, et impuissante à résoudre les problèmes d’emploi et de justice sociale.

Au-delà, le résultat témoigne également d’une crise de confiance très sérieuse dans la représentation politique, voire même d’une sorte d’épuisement démocratique. En recherche d’efficacité, les citoyens se montrent sensibles aux discours de simplification, aux promesses abusives, aux solutions prétendument magiques, aussi séduisantes qu’illusoires et dangereuses.

Sur cette toile de fond, la droite réussit un double tour de force : ses divisions ne la pénalisent pas et elle réussit à apparaître comme force de renouvellement, voire de justice sociale, deux ans après avoir tant divisé les citoyens et rabougri les libertés. L’émergence du Front national – qui n’est pas liée à une quelconque progression en voix – crée, dans ce contexte, les conditions d’une redéfinition à hauts risques des lignes de partage entre droite et extrême droite.

La perspective d’un remaniement gouvernemental semble, dans ces conditions, inévitable ; elle ne suffira pas à rétablir la confiance des électeurs, à encourager la mobilisation des citoyens, à galvaniser les énergies du pays. Aux attentes, colères et impatiences, il s’agit de répondre vite, et clairement. Jusqu’à quel point les affichages présidentiels de plus de rapidité, de plus d’efficacité et de plus de justice sociale indiquent-ils une prise de conscience ? Et seront-ils, cette fois, suivis d’effets ?

Face au délitement social, civique et républicain qui accompagne la fragmentation sociale de notre société, la Ligue des droits de l’Homme réaffirme la pertinence et l’urgence de construire une société de solidarité, d’égalité des droits, de garanties effectives des libertés de chacune et de chacun ; une société où l’intelligence et le travail soient pleinement reconnus comme des facteurs de richesses. Et, ce faisant, de transformer les inquiétudes en espoir commun.