Mariage pour tous : belle manifestation à Saint-Brieuc

350 personnes à Saint-Brieuc, samedi 2 février, pour défendre le projet de loi ouvrant le mariage aux personnes de même sexe. Non que le projet soit menacé : une large majorité existe à l’assemblée nationale pour qu’il soit voté. Mais l’acharnement dont font preuve ses adversaires doit nous maintenir mobilisés, afin que le gouvernement ne soit pas tenté de faire des « concessions », qui seraient autant de reculs et de renoncements. Ce projet de loi concerne un acte civil, dans lequel religions, foi et croyances n’ont rien à faire. Ce projet de loi concerne des personnes dont les droits sont bafoués : les leur accorder n’en enlève aucun aux hétérosexuels. Ce projet de loi et l’aboutissement d’un long cheminement, qui avait commencé en 1982 avec la dépénalisation de l’homosexualité. Il est bon de se souvenir qu’à l’époque, des personnalités politiques qui sont encore en place avaient voté contre, M. Fillon notamment : ces gens-là considéraient que l’homosexualité devait être punie par la loi ! Ce sont les mêmes qui, aujourd’hui, brandissent des menaces ridicules. Comme l’a dit un député socialiste pendant les débats, en 1981 ils brandissaient la menace de l’arrivée massive de chars russes dans les rues de Paris, aujourd’hui ils attendent avec anxiété l’arrivée de cohortes de chars de la gay pride aux fontières du pays ! Et comme le ridicule ne tue pas, ils s’en donnent à cœur joie, entre mensonges, manipulations, dénis et insultes.

Comme l’a dit un des organisateurs de la manifestions : « nous sommes là pour défendre nos droits, alors qu’on ne devrait pas avoir besoin de le faire ». Par cette phrase, il a résumé l’ensemble du problème : on ne devrait pas avoir besoin de défendre ses droits… Eh bien si, et il faut se rappeler en permanence qu’un droit n’est jamais acquis définitivement. Il faut sans cesse le consolider, se souvenir qu’il peut être menacé. C’est le combat de la Ligue des droits de l’Homme.

Il faut donc rester mobilisés, d’autant que d’autres combats vont arriver rapidement dans le même champ : la procréation médicalement assistée, l’euthanasie… Il faut se souvenir dès maintenant qu’ils seront prêts à toutes les bassesses pour tenter de faire échouer le progrès.

Pendant ce temps là les opposants au projet manifestaient aussi. Ces grands protecteurs des enfants n’hésitent pas à les instrumentalisant, en les obligeant à manifester pour quelque chose qui les dépasse…

 

« Mariage pour tous » : Tous à la manifestation samedi 2, place de la Liberté à St-Brieuc (22)

La façon dont se déroulent les débats sur l’ouverture du mariage aux couples de même sexe, à l’assemblée nationale, confirment ce que nous redoutions : l’opposition use et abuse d’artifices réglementaires pour retarder l’adoption de la loi. Ils font des efforts d’imagination impressionnants. Pas plus tard que ce matin, Marc Le Fur, député de la 3ème circonscription des Côtes d’Armor, n’a pas hésité à brandir la menace de hordes d’étrangers homosexuels envahissant la France, fille aînée de l’église, pour venir s’y marier, puisqu’ils n’en auraient pas le droit chez eux…

Tous à la manifestation à Saint-Brieuc

La fédération départementale des Côtes d’Armor de la Ligue des droits de l’Homme appelle à participer à la manifestation en faveur du mariage étendu aux personnes de même sexe samedi 2 février.

Pour la Ligue des droits de l’Homme, « Instaurer le mariage entre personnes du même sexe c’est : la reconnaissance de l’égale dignité des couples et de l’égale dignité de leurs projets parentaux, une protection pour les milliers d’enfants concernés dans le respect des droits de l’enfant, une loi laïque, de liberté et de fraternité, une avancée pour toute la société ».

Lieu modifié

Attention, la manifestation aura lieu samedi 2 février à 15h, place de la Liberté à Saint-Brieuc, et non place du général De Gaulle comme indiqué initialement dans la presse.

Le travail de la Ligue des droits de l’Homme

La Ligue des droits de l’Homme est une association nationale, organisée en comités régionaux, fédérations départementales et sections locales. Les sections sont la cellule de base de l’association, et sont autonomes, dans la limite évidemment du respect des lignes politiques décidées par les congrès. Au siège national,  à Paris, se réunit une fois par mois un comité central dont les membres sont élus tous les deux ans par moitié (à chaque congrès), au suffrage universel direct. Le comité central élit parmi ses membres un bureau national, composé d’un président, d’un trésorier, d’un secrétaire général et de secrétaires adjoints qui ont chacun un champ de compétences particulier. Des salariés, une vingtaine, sont répartis dans plusieurs services : l’administration générale, la communication, la « boutique », et un service particulièrement important, le service juridique, qui répond à la fois à des sollicitations personnelles (sachant qu’il ne joue pas le rôle d’un avocat) et à celles des sections qui peuvent l’interroger sur tel ou tel point de droit.

Chaque section a sa personnalité, et les activités militantes sont très variables de l’une à l’autre : certaines travaillent essentiellement sur les problèmes liés à l’immigration, d’autres sont plus sensibles aux problèmes de société … cela dépend beaucoup des problèmes locaux.

Une vingtaine de groupes de travail nationaux sont chargés d’étudier les problèmes liés à un thème précis :

  •         Abolition universelle de la peine de mort et de la torture
  •         Chine  Développement durable
  •         Discriminations, racisme et antisémitisme
  •         Économie, travail et droits de l’Homme
  •         Étrangers et immigrés
  •         Europe
  •         Extrême droite
  •         Femmes, Genre, Egalite
  •         Jeunesse et droits des enfants
  •         Justice
  •         Laïcité
  •         Libertés et technologies de l’information et de la communication
  •         Logement
  •         Mémoire, histoire, archives
  •         Observatoire de la liberté de création
  •         Outremer
  •         Police et citoyenneté
  •         Prisons
  •         Santé
  •         Sport, droits et libertés

 

Le travail du bureau national consiste à publier des communiqués sur les sujets d’actualité qui concernent les droits de l’Homme, liés à l’actualité, locale, nationale ou internationale, à représenter la Ligue dans les manifestations organisées par les sections.

Le bureau national est également très fréquemment consulté par les pouvoirs publics sur des sujets de société. Au mois de septembre, par exemple, il a participé à plusieurs réunions organisées par le ministère de l’Éducation nationale pour la « refondation de l’école », en lien avec des membres du comité central. Il a également été reçu par le ministère de la Ville, le ministère de la jeunesse et des sports, par la garde des sceaux, sr la question du mariage ouvert aux couples de même sexe. Il a rencontré le conseiller du premier ministre pour les institutions, les libertés publiques et la réforme de l’État. Il a été auditionné par la commission des lois de l’Assemblée nationale sur la question de l’accès à la nationalité française. Il a participé à des rencontres unitaires au ministère de l’Intérieur dans le cadre de l’Observatoire de l’enfermement des étrangers, etc…

A tout cela, il faut ajouter des productions écrites : la revue trimestrielle Homme et libertés, un bilan annuel sur l’état des droits en France, et d’autres ouvrages, ponctuellement.

Enfin, la ligue est associée à de nombreux collectifs : elle participe activement, au niveau national, au collectif « stop le contrôle au faciès », par exemple, à qui elle apporte une expertise précieuse. Localement, la section Loudéac centre Bretagne participe au collectif briochin contre le racisme et pour la solidarité.

Une des grandes forces de la Ligue des droits de l’Homme réside dans son caractère généraliste, qui fait qu’elle peut être sollicitée par de très nombreux organismes, services, associations, à qui elle apporte une expertise très appréciée.

 

Clara Kasekera Mokango, expulsée, doit arriver à Kinshasa à 18h30 : appel à dons pour lui éviter la prison

Numéro de vol : AF888
Départ : Paris le 31/01/2013 10:45
CHARLES DE GAULLE TERMINAL 2 E
Arrivée : KINSHASA le 31/01/2013 18:30

Etat : Prévu à l’heure *
Enregistrement E10-E11
Embarquement K41
Escales : 
Pas d’escale
Type d’avion : AIRBUS A330-200
Compagnie aérienne : AIR FRANCE
Téléphone : 3654

 

La situation s’est brutalement aggravée ce matin, pour Clara Kasekera Mokango (lire ici), jeune Congolaise demandeuse d’asile. Arrivée en France en 2010 pour fuir les persécutions dont elle était victime du fait de son origine Rwandaise, la demande d’asile de Clara a été refusée. En juillet 2012, elle a épousé Pedro, citoyen angolais bénéficiant du statut de réfugié. Peu de temps auparavant, sa demande d’asile avait été refusée (mars 2012). Elle est depuis sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français, et elle a été arrêtée au cours d’un « guet-apens » tendu par la police de l’air et des frontières qui l’avait convoquée pour une simple vérification administrative. C’était le 18 décembre dernier, et elle est depuis enfermée au centre de rétention administrative de Rennes Saint-Jacques. Le 15 janvier, elle a commencé une grève de la faim qui a provoqué une hospitalisation. Reconduite au CRA, elle a été informée de son transfert prochain vers Kinshasa.

Clara a été conduite menottée à l’aéroport à 4h ce matin, son départ de Roissy était prévu à 10h45, et son arrivée à Kinshasa à 18h30. On ne sait pour le moment pas si elle a pu s’opposer à son départ, compte-tenu de son état de faiblesse physique.

La section rennaise de la Ligue des droits de l’Homme a aussitôt prévenu son réseau parisien, et deux militantes devaient tenter d’entrer en contact avec Clara.

500€ à trouver avant 17h !

Mais il y a un autre problème. À son arrivée à Kinshasa, Clara risque d’être emprisonnée. La seule solution pour empêcher cela, c’est qu’elle verse une caution de 500€, somme qu’elle n’a évidemment pas. Aussi la section rennaise de la Ligue des droits de l’Homme a lancé une souscription destinée à rassembler cette somme AVANT 17h !

Vous pouvez envoyer vos promesses de dons à l’adresse de la section LDH de Rennes qui prendra contact avec vous : rennes@ldh-france.org

Ci-dessous, un communiqué de presse du MRAP, et en illustration, un article paru dans Ouest-France.

Le MRAP Ille et Vilaine exprime sa vive inquiétude pour Clara Kasekera Mokango qui observe depuis le 15 janvier une grève de la faim au Centre de rétention administrative de St Jacques de la Lande. Le MRAP demande instamment au Préfet d’Ille et Vilaine sa libération et une mesure humanitaire de régularisation comme sa situation l’exige.

Cette jeune Congolaise a dû fuir le Nord Kivu en raison des persécutions subies du fait de ses origines rwandaises et a demandé l’asile en France en 2010.

Elle a rencontré à Rennes Pédro, un Angolais qui a obtenu le statut de réfugié en France et avec lequel elle vit depuis début 2011. Déboutée du droit d‘asile en mars 2012, elle l’a épousé le 21 juillet 2012.

Elle a été enfermée au CRA le 18 décembre, après s’être rendue à la convocation de la Police aux frontières pour « examen de sa situation administrative ». Convocation déloyale !

Elle croyait vraiment que sa situation allait être régularisée, elle ignorait qu’elle faisait l’objet d’une obligation de quitter le territoire (OQTF) : ne l’ayant pas reçue, elle n’avait pu la contester. L’administration avait pourtant son adresse puisque la convocation de la PAF lui est bien parvenue.

 

Parce qu’ils se sont mariés après l’obtention du statut de réfugié par Pédro, la préfecture refuse de lui délivrer un titre de séjour.

Seule perspective : le retour forcé au pays qu’elle a fui ! on sait trop quelles violences connaît encore le Nord Kivu ; la séparation de celui avec lequel elle s’est reconstruit un peu de sérénité depuis 2 ans !

40 jours au CRA, où plusieurs fois, on lui a signifié que la date de son départ était fixée !

Sa grève de la faim montre assez son désespoir : mettre sa vie en danger pour ne pas connaître à nouveau le pire.

Est-ce digne de la France ? 

Pour une République ouverte et fraternelle : droit de vote pour tous les étrangers dès 2014

Lancée le 13 décembre 2012, la pétition en faveur du droit de vote pour les résidents étrangers hors communauté européenne dès 2014 a déjà recueilli  21985 signatures. Cette pétition, lancée par un collectif de plus de 40 organisations (s (associations, syndicats, partis politiques) s’accompagne d’un appel commun au gouvernement et aux parlementaires à voter rapidement une loi donnant aux étrangers non originaires des la Communauté européenne le droit de vote et d’éligibilité aux élections locales.

De nombreux pays l’ont déjà fait : cela permettrait donc à la France de rattraper un retard inexplicable pour un pays qui se veut « patrie des droits de l’homme ». La liste des organisations signataires est ici.

Comme le projet de loi ouvrant le mariage aux personnes de même sexe, ce projet soulève des réactions de xénophobie chez certains hommes politiques. Ainsi le grand humaniste Christian Estrosi, qui n’a pas hésité à déclaré, dans un débat radiophonique, que cela équivaut à « donner le droit de vote à des personnes qui haïssent la France, qui détestent la laïcité, qui refusent nos lois… » (lire ici). Comme pour le projet de loi sur les mariages, ces gens-là utilisent la peur, et déforment les informations : le droit de vote envisagé ici ne concerne que les élections locales, et qu’il est accompagné de mesures très restrictives, comme le fait de devoir être en France en situation régulière depuis au moins cinq ans… Mais le mensonge est encore et toujours une arme politique efficace.

Le sujet, aujourd’hui, c’est de réunir une majorité des 3/5ème des députés et sénateurs réunis en congrès. C’est à cette tâche que le premier ministre a commencé à se consacrer, en lançant des consultations auprès des groupes politiques. Plusieurs députés de droite vont voter le projet de loi sur le mariage : il en est aussi qui voteront le projet de loi sur le droit de vote des étrangers, et c’est maintenant un travail pédagogique qu’il faut mener. La signature de cette pétition donnera encore plus de poids à ce travail.

Si vous ne l’avez pas encore fait signez la pétition ! C’est ici.

Le texte de la pétition

Le suffrage universel a été une longue conquête dans l’histoire de la République.

Si, en 1793, lors de la Révolution, la première République en adopta le principe, il fut réellement mis en œuvre par la IIème  République, après la Révolution de 1848. Mais le suffrage resta limité aux hommes jusqu’en 1944, lorsque fut enfin instauré, à la Libération, le droit de vote pour les femmes. Trente ans plus tard, en 1974, l’âge du droit de vote fut abaissé de 21 à 18 ans.

En 1998, les étranger(e)s citoyen(ne)s des pays de l’Union européenne résidant en France ont été admis(es) au vote et à l’éligibilité pour les élections municipales et au Parlement européen.

En mai 2000, l’Assemblée nationale vote une proposition de loi accordant le droit de vote et d’éligibilité aux élections municipales pour les étranger(e)s extracommunautaires, qui résident légalement sur le territoire depuis cinq ans au moins. Le Sénat, à son tour, le 8 décembre 2011, adopte cette même proposition. Il reste à mettre en oeuvre la révision constitutionnelle nécessaire.

De nombreux(ses) responsables politiques de gauche, et aussi du centre et de droite, se sont exprimé(e)s en faveur de ce droit.

En 2012, lors des élections présidentielles et législatives, la nouvelle majorité a inscrit cette réforme dans son programme. Conformément à ses engagements dans sa déclaration de politique générale, le Premier ministre, en juillet puis en septembre, a promis qu’il y aurait un projet de loi en 2013.

Près de deux millions et demi d’étranger(e)s extracommunautaires vivent et travaillent dans des communes où elles/ils participent à la vie locale et paient des impôts. Nombre d’entre elles/eux sont responsables d’associations, délégué(e)s de parents d’élèves, délégué(e)s syndicaux(cales)…

La vie locale est un lieu essentiel de la vie démocratique et il n’existe aucune raison pour que toutes celles et tous ceux qui résident sur ces territoires n’y participent pas de façon égale. Il est temps de franchir une nouvelle étape pour l’élargissement du suffrage universel, la démocratie, la cohésion sociale et pour l’égalité des droits.

Les promesses électorales faites depuis plus de trente ans, approuvées par les électeurs(trices) à au moins quatre reprises, depuis 1981, doivent maintenant être tenues.

Nous appelons à la mobilisation citoyenne pour que cette réforme, essentielle pour une République ouverte et fraternelle, soit mise en oeuvre dès les élections municipales de 2014.

 

J’ai jeté ma baleine à la mer : la bande annonce de la pièce de théâtre

La troupe de théâtre engagé « Les poules qui lèvent la tête » est une branche du Centre d’action culturelle CAC Sud 22 Marc Le Bris. Elle a mis en scène une pièce intitulée « J’ai jeté ma baleine à la mer ». Ce titre étrange cache un drame, celui d’une femme, victime de violences conjugales pendant six ans, et qui, grâce à des mains tendues, réussit à s’échapper et à se reconstruire grâce notamment à l’écriture. Elle publie son livre, une autobiographie, son le nom de Laura Granny. « Baleine » : Laura a jeté sa « balle », et toute la « haine » qu’elle avait accumulée pendant son calvaire.

Le livre, publié aux éditions Récits par Jérôme Lucas, a attiré l’attention de deux femmes. La première, Danielle Bousquet, à l’époque députée et vice-présidente de l’Assemblée nationale, et présidente de la commission spéciale « lutte contre les violences faites aux femmes » à l’Assemblée. La seconde, Jacqueline Chevé, à l’époque sénatrice, décédée en mars 2010. Elles ont toutes les deux préfacé le livre de Laura Granny.

Et il a aussi attiré l’attention de la troupe « Les poules qui lèvent la tête ». Anne Cojean, vice-présidente de Cac Sud 22 Marc Le Bris chargée du « pôle théâtre – scène » et les acteurs de la troupe (trois hommes, cinq femmes, et un technicien lumière) écrivent un scénario à partir du livre, en collaboration avec Laura Granny. Et ils produisent la pièce, dans une mise en scène originale, qui utilisent diverses techniques (voix off, ombres chinoises…). Le résultat est saisissant, et la troupe continue de se produire, y compris hors du département.

Les poules qui lèvent la tête ont accepté de jouer leur pièce pour la section Loudéac centre Bretagne de la Ligue des Droits de l’Homme. La représentation sera accompagnée d’un débat auquel participeront des militantes de la lutte contre les violences faites aux femmes. Elle aura lieu vraisemblablement au dernier trimestre de l’année 2013.

La troupe peut être contactée auprès de Daniel Livebardon, animateur théâtre de Cac Sud 22 Marc Le Bris, à l’adresse suivante : theatre@cacsud22.com, ou par téléphone au 02-96-28-93-53.

Vous pouvez d’ores et déjà avoir un aperçu de ce spectacle grâce à la bande annonce mise en ligne ci-dessous.

httpv://youtu.be/8Xb5z_EZC2g

 

Situation de Clara Kaseka Mokango, demandeuse d’asile : un communiqué de la section rennaise de la LDH

Nous avons fait état de la situation dramatique de Clara Kaseka Mokango, demandeuse d’asile congolaise, qui est détenue au centre de rétention administrative de Rennes Saint-Jacques et sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français. Sa situation n’évolue pas, ce qui a conduit la section de Rennes de la Ligue des droits de l’homme, après avoir écrit au préfet d’Ile-et-Vilaine, à publier un communiqué que nous relayons ci-dessous.

La Ligue des Droits de l’Homme, Section de Rennes, a été informée de la situation dramatique de Mme Clara KASEKA MOKANGO, demandeuse d’asile congolaise du Nord-Kivu, et qui est actuellement détenue au Centre de rétention Administrative de Rennes (CRA).

Clara est arrivée en France en Octobre 2010 pour échapper aux persécutions aux violences subies du fait de des origines rwandaises de sa famille.

Début 2011, elle rencontre à Rennes Pedro, un citoyen angolais bénéficiant du statut de réfugié, et l’épouse en juillet 2012. Entre temps, elle a été déboutée de l’asile en mars 2012.

Clara est enfermée au Centre de rétention Administrative de Rennes (CRA) depuis le 18 décembre 2012, après s’être rendue sans crainte à une convocation de la Police Aux Frontières pour un « examen de sa situation administrative ». Elle a été arrêtée sur place et conduite directement au CRA.

Le représentant de la Préfecture lui a annoncé qu’un vol vers la République Démocratique du Congo était programmé dans les prochains jours.

Après son maintien en rétention par la Cour d’Appel de Rennes le 15 janvier 2013, après un mois de détention, Clara n’a plus eu comme seul recours, pour exprimer sa détresse d’être séparée de son mari, et l’angoisse d’être renvoyée dans un pays où sa vie est en péril, que de refuser de s’alimenter. En raison de la dégradation de son état de santé, elle a dû être évacuée sur le Centre Hospitalier Régional pour y être perfusée, puis ramenée au Centre de Rétention Administrative de Rennes, qui ne dispose pas de moyens pour intervenir médicalement en cas d’urgence.

La section de Rennes de la Ligue des Droits de l’Homme s’indigne de cette situation inadmissible, indigne de la France, pays des droits de l’homme : une jeune femme va être séparée durablement de son époux, interdisant toute vie commune, ce qui constitue une violation des dispositions de l’article 8 de la Convention Européenne des Droits de l’Homme (CEDH), pour être renvoyée dans un pays en proie à une violence extrême, (voir communiqué de Médecins Sans Frontières du 13/12/2012, http://www.msf.fr/actualite/articles/rd-congo-deplaces-nord-kivu-nouveau-tourmentesituation justifiant qu’elle puisse bénéficier de l’asile en France (l’article L 313-14 du CESEDA ).

Saint-Brieuc : rassemblement samedi 2 en faveur du « mariage pour tous »

Un rassemblement est organisé samedi 2 février, à 15h, devant la préfecture des Côtes d’Armor, à Saint-Brieuc (22), en faveur du projet de loi sur le mariage des personnes de même sexe. Ce rassemblement est organisé par l’association LBGT Armor (Lesbiennes Gays Bis et Trans). Il est soutenu par des partis politiques : parti socialiste, parti de gauche, Europe écologie les Verts, l’UDB, des associations : Ligue des droits de l’Homme, SOS-Homophobie, David et Jonathan, et des syndicats.
Il ne fait aucun doute que la loi sera votée, mais il est important qu’on n’entende pas que les opposants au projet. Leurs efforts semblent bien vains, puisque les derniers sondages font état de plus de 60% d’opinion favorable au projet. Il faut cependant poursuivre la mobilisation, d’autres projets attendent derrière celui-ci et la vieille droite réactionnaire essaiera encore d’arrêter le cours de l’histoire.

Mariage pour tous : les amendements signés par le député Marc Le Fur (3ème circonscription 22)

Le député Marc Le Fur a signé d’innombrables amendements au projet de loi étendant le mariage aux couples de même sexe. Il s’agit, on l’a compris, pour l’opposition, de faire barrage au projet présenté par le gouvernement. Ainsi, chaque fois que le mot « parent » apparaît dans le projet de loi à la place de « père » et « mère », paf, un amendement est déposé, et l’exposé des motifs se termine invariablement par la formule : « sauf à reconnaître une indifférenciation sexuelle dans le droit français, ces mots représentent la réalité de la filiation biologique. Par ailleurs, en privant les enfants ayant un père et une mère de cette reconnaissance légale, cette disposition du projet de loi crée une nouvelle discrimination ». Vive le « copié-collé » qui fait avancer la démocratie à grands pas.

L’ensemble des amendements est consultable ici.

Une autre série d’amendements concerne l’adoption et la procréation médicalement assistée, dont le député et ses amis veulent rendre l’accès impossible aux couples homosexuels.

Célibataires interdits d’adoption

Un autre amendement veut supprimer la possibilité de l’adoption aux célibataires. Les signataires expliquent ainsi cette mesure (page 83 du recueil des amendements) : « C’est la loi n° 66-500 du 11 juillet 1966 portant réforme de l’adoption qui a autorisé l’adoption d’un enfant par une personne célibataire. Cette disposition se justifiait à l’époque par le fait que le nombre d’enfants à adopter était supérieur au nombre de familles adoptantes ». On comprend la démarche : l’interdiction aux célibataires est une façon de l’interdire aux homosexuels non mariés.

Un autre encore (p. 65) concerne cette fameuse « clause de conscience » que réclament certains maires pour ne pas célébrer de mariages de personnes de même sexe. Rappelons ce que disait la Ligue des droits de l’Homme à ce sujet dans un communiqué paru en novembre 2012 : « Dans un État de droit, un maire est au service de la loi et dans notre république laïque, le mariage est un acte civil depuis 1792. L’oublier, ce serait oublier qu’un maire ne marie pas en son nom propre, mais en vertu du mandat qui lui a été confié dans le cadre républicain. Ce serait aussi ouvrir largement la porte à toutes les discriminations. Qui peut prétendre aujourd’hui que des maires ne refuseront pas, au nom de la liberté de conscience, un mariage entre divorcés, un mariage jugé trop « mixte », ou trop « bizarre » ? Ce serait, enfin, instituer une inégalité territoriale devant un acte civil. »

Le budget de la nation est appelé à la rescousse : les signataires soulignent les dégâts que va causer cette loi avec l’augmentation du nombre de pensions de reversions, d’avantages fiscaux liés au mariage etc…

Passons, rien de bien surprenant ni de très passionnant.

Mariage religieux

Mais il reste un amendement qui attire davantage l’attention, page 108. Et pas seulement parce qu’il n’est signé que par trois députés : MM. Charles de Courson (5ème circonscription de la Marne), Xavier Breton (1ère circonscription de l’Ain), et Marc Le Fur (3ème circonscription des Côtes d’Armor), alors que les autres le sont par une bonne quarantaine de parlementaires.

De quoi s’agit-il ? Tout simplement d’autoriser les ministres des cultes à procéder au mariage sans qu’il n’y ait eu au préalable de mariage civil, ce qui est aujourd’hui naturellement interdit. Voici le texte de cet amendement et l’exposé des motifs qui le justifient :

ARTICLE ADDITIONNEL APRÈS L’ARTICLE 1ER, INSÉRER L’ARTICLE SUIVANT :

L’article 433-21 du Code pénal est supprimé

EXPOSÉ SOMMAIRE

Cet amendement vise à supprimer la sanction, prévue à l’article 433-21de Code pénal, à laquelle s’expose tout Ministre d’un culte qui procède de façon habituelle aux cérémonies religieuses de mariage, sans que ne lui ait été justifié l’acte de mariage préalablement reçu par les officiers de l’état civil.

Or cette sanction est contraire à l’article 9 de la Convention européenne des Droits de l’Homme qui garantit la liberté de pensée, de conscience et de religion. En effet, elle oblige les citoyens qui ne souhaitent se marier que religieusement à partir à l’étranger pour respecter leur croyance.

Pendant ce temps-là, au Liban, des laïcs tentent de faire légaliser le mariage civil, qui n’existe pas (seul le mariage religieux y est reconnu)…

Ce dimanche, aller à la manifestation de soutien au projet de loi sur le « mariage pour tous »

Ce dimanche, c’est la riposte des défenseurs du projet de loi sur l’extension du mariage aux couples de même sexe. On parle aussi du « mariage pour tous », expression vivement critiquée par une psychanalyste et historienne, Elisabeth Roudinesco (lire son interview passionnante par les Inroks, ici), qui par ailleurs défend avec force ce projet : elle estime que parler de « mariage pour tous » permet à ses opposants de s’engouffrer dans des fantasmes malsains, tels celui de l’inceste. Les mots sont importants, elle a raison de le rappeler.

La manifestation des opposants avait réuni de très nombreuses personnes. Personne ne le conteste, et espérons que cette vaine querelle des chiffres ne se reproduira pas ce soir. La mise au point de la préfecture de police qui a donné à la presse la possibilité de vérifier ses méthodes de comptage contribuera sans doute à davantage de sérénité sur ce plan.

Mais somme toute, est-ce si important ? Et peut-on vraiment se réjouir qu’une telle foule se soit mobilisée pour empêcher une minorité d’obtenir les mêmes droits que la majorité ? Car c’est bien cela dont il s’agit : les opposants au mariage étendu aux couples de même sexe ne supportent pas que les droits dont ils bénéficient puissent également bénéficier aux homosexuels. Tout en se défendant, bien entendu, d’être homophobes ! alors, on détourne le débat vers l’intérêt « supérieur » de l’enfant. Argument bien fragile, lorsqu’on connaît les familles actuelles, dites « recomposées », où déjà de nombreux enfants vivent avec des parents et beaux-parents homosexuels, hommes ou femmes, et le vivent très bien. Mais c’est un fait, l’argument de l’enfant peut avoir de l’effet sur certains : on touche la corde sensible, même et travestissant la réalité. Et de fait, le débat, s’il a existé (et ce ne sont certainement pas les opposants au projet qui l’ont aidé à exister), sort du rationnel, pour sombrer dans le fantasme, quand ça n’est pas dans le mysticisme : on a entendu de vieilles dames très distinguées rappeler, sans rire, que le diable existe bien, et qu’il est en train de revenir (il s’était donc absenté ?) !

Heureusement, même dans les milieux où prospèrent ces arguments, essentiellement milieux religieux intégristes, et milieu de droite « forte », certains commencent à réagir et à dire « ça suffit ». Tel cet ancien vice-président du Figaro, Philippe Villin, qui n’hésite pas à déclarer : « L’essentiel des leaders de droite est « à côté de la plaque » et « entre dans l’avenir à reculons ». ». Ou encore Aurore Bergé, militante et responsable UMP. Il paraît que de nombreux homosexuels partent aujourd’hui de l’UMP, ne supportant l’atmosphère qui y règne.

Alors, pourquoi aller à la manif aujourd’hui ? Le projet sera adopté, c’est une certitude. Manifestation inutile ? Certainement pas. Il faut encore et encore rappeler tous les arguments qui justifient cette loi : bien que toujours en tête des sondages, l’approbation de ce texte par « l’opinion » a besoin d’être consolidée. Et il faut penser à l’avenir : dans quel climat se dérouleront les premiers mariages ? Quel sera le comportement de certains maires qui n’attendent qu’une chose, en découdre ?

Une dernière chose, mais pas la moindre, ce tweet, découvert ce matin, signé @Nicolasbdf :  » La « tolérance ». Je n’en peux plus de ce mot misérabiliste. Non, je ne veux pas qu’on me tolère. Je veux qu’on me respecte à égalité. »