La Ligue des droits de l’Homme condamne l’agression antisémite à Villeurbanne

Communiqué de la Ligue des droits de l’Homme publié lundi 4 juin :

L'école à proximité de laquelle l'agression a été commise (photo Ouest-France)

La Ligue des droits de l’Homme (LDH) condamne avec la plus grande fermeté les violences antisémites commises par une dizaine d’individus armés de marteaux et de barres de fer, qui se sont attaqué à trois jeunes portant kippa, le samedi 2 juin au soir, à Villeurbanne.

Elle exprime sa solidarité aux victimes et souligne que toute agression de cette nature porte un coup au vivre ensemble et au pacte républicain. Aucune d’entre elles ne saurait être prise à la légère. La Ligue des droits de l’Homme se félicite donc de la réaction du ministère de l’Intérieur, et demande que tous les moyens soient mobilisés pour que les auteurs de cette agression soient identifiés et interpellés.

19000 invisibles

Créé en janvier 2008, le Collectif rassemble 33 organisations nationales de lutte contre les exclusions, impliquées dans le champ du logement et/ou de l’hébergement.

Face au drame persistant de centaines de milliers de personnes contraintes de vivre dans la rue ou dans des conditions de logement inacceptables, ces organisations ont décidé d’unir leurs voix pour interpeller les pouvoirs publics. Davantage de renseignements sur ce collectif ici.

Il vient de réaliser une enquête nommée « 19 000 invisibles » en référence au nombre de places ouvertes temporairement cet hiver. Et il publie à cette occasion un communiqué. Télécharger l’enquête ici.

Paris, le 30 mai 2012

Alors qu’un nouveau gouvernement vient d’être nommé et que s’annonce la fin du plan hivernal, le Collectif des associations unies publie une enquête nommée « 19 000 invisibles »(1)  en référence au nombre de places ouvertes temporairement cet hiver. 200 associations ont été contactées sur tout le territoire national pour aller a la rencontre des personnes mises passagèrement à l’abri, pour mieux comprendre leurs besoins (plus de 500 questionnaires ont été administrés) et les aider à faire valoir leurs droits (près de 250 recours au droit au logement ont été déposés). On peut retenir les faits marquants suivants parmi les personnes interrogées :

  • 23% ont moins de 25 ans, près de 12% ont plus de 55 ans
  • 20% de familles dont 10% sont monoparentales
  • Près de 40% sont sans couverture médicale
  • Plus de 40% sont sans suivi social
  • Près de 65% sont sans aucun revenu
  • 45% n’ont effectué aucune démarche d’accès à l’hébergement ou au logement

Le Collectif des associations unies souhaite attirer l’attention sur l’ampleur de la crise du logement et de l’hébergement qui s’enracine dans notre pays et plus particulièrement sur la situation des personnes vivant a la rue. En effet, ce sont aujourd’hui 3,6 millions de personnes qui sont mal logées, 10 millions de personnes touchées de près ou de loin par la crise du logement. Les loyers de relocation ont augmenté de 50% ces 10 dernières années, le nombre de décisions de justice prononçant l’expulsion n’a jamais été aussi élevé (109 160), ainsi que le nombre de personnes vivant à la rue (150 000 d’après le rapport parlementaire sur la politique d’hébergement d’urgence de janvier 2012).

Les associations ont bien note que la Ministre souhaite éviter toute remise à la rue brutale et sans solution mais elles rappellent que l’enjeu majeur reste la mise en œuvre d‘une nouvelle politique du logement ambitieuse autour des 3 piliers incontournables que sont la prévention, l’hébergement et le logement. À ce titre, le Collectif des associations unies propose de rencontrer très prochainement la nouvelle Ministre de l’égalité des territoires et du logement pour lui faire part de ses 5 axes d’engagement et 37 propositions.

(1) Voir document joint pour plus d’informations sur les principaux enseignements de cette enquête.

Vers la suppression des contrôles au faciès

Après la suppression des tribunaux correctionnels pour mineurs, l’abrogation de la circulaire Guéant un an exactement après sa promulgation, c’est au tour du contrôle « au faciès » : «C’est important de ne pas contrôler trois fois la même personne (…) c’est une mesure que l’on va faire mais qui n’a rien d’extraordinaire, ça se fait ailleurs», a déclaré Jean-Marc Ayraud, le premier ministre, vendredi 1er juin, sur BFMTV et RMC.

C’est donc la fin annoncée d’une mesure vexatoire qui minait le quotidien de nombreuses personnes, majoritairement des jeunes.

Le 23 mai, un groupe d’une cinquantaine d’avocats avait entamé un action visant à demander que ce type de contrôle soit reconnu comme étant anticonstitutionnel : ils avaient l’intention de « surveiller les dossiers présentés devant des tribunaux d’Ile-de-France, de Lyon et de Lille, et soulever une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) quand ils estimeront que le délit de faciès est à l’origine du contrôle d’identité » (Le Monde) qui avait conduit à l’arrestation de leurs clients. Une étude a révélé qu’un Noir ou un Arabe a de 6 à 7,8 fois plus de risque d’être contrôlé qu’un Blanc… Et les avocats estiment que ce type de contrôle représente un « risque pour le lien social ».

Le gouvernement semble partager ce point de vue : Jean-Marc Ayrault estime que « Ça sera utile à tous, aux personnes contrôlées (…) et puis aux policiers aussi, parce que les policiers ont besoin de retrouver la confiance et le respect », a fait valoir le chef du gouvernement. « Une mesure de ce type n’a rien de vexatoire pour eux, c’est simplement pour remettre de la sérénité. » (Le Monde).

Comment éviter ces contrôles ? La solution retenue : la délivrance, par le policier, d’un récépissé, comme cela se fait déjà au Canada, en Espagne et en Grande-Bretagne (Libération).

Comme on pouvait s’y attendre, les syndicats policiers renâclent, en se victimisant. Unité SGP police estime que ce n’est pas une priorité, et considère la délivrance du récépissé donnera aux policiers « l’impression que la faute vient d’eux ». Sans surprise, Alliance,  qui n’est pas réputé pour son sens de la mesure, est beaucoup plus virulent. Il dénonce « désaveu sans précédent, blessant et attentatoire à l’honneur et la probité des policiers et des gendarmes. » Et prédit des conséquences dramatiques sur le maintien de l’ordre.

Manuel Valls de son côté, annonce qu’il consultera à la fois les syndicats policiers et les associations.

 

Moins de parloirs à la prison pour femmes de Rennes (35)

Le non remplacement de personnels de surveillance rend la situation très difficile à la prison des femmes de Rennes, où la direction vient de supprimer des « parloirs ». L’Observatoire international de prisons ((OIP) s’inquiète de cette situation, et publie un communiqué pour alerter l’opinion publique et l’administration. Cet établissement avait été épinglé en décembre 2011, parce qu’on y pratiquait des fouilles à nu systématiques (lire ici et ).

Paris, le 30 mai 2012

Communiqué OIP

Centre pénitentiaire pour femmes de Rennes : moins de parloirs faute de personnel

À compter du l » juin 2012, les familles, proches et visiteurs des femmes détenues du centre pénitentiaire de Rennes n’auront plus accès aux parloirs de l’établissement les jeudi et vendredi de chaque semaine. Prise sans concertation avec les associations partenaires et pour une durée indéterminée, cette décision inclut à la fois la fermeture des parloirs et celle du service de réservation des parloirs. Selon la direction du centre pénitentiaire, elle est rendue nécessaire par des « difficultés importantes liée au manque global d’effectifs » de surveillants. Elle entraine une restriction des visites pour nombre de femmes détenues dans cet établissement et constitue une entrave au maintien des liens avec l’extérieur.

Alors que les parloirs étaient jusqu‘a présent accessibles tous les jours de la semaine pour les familles, proches et visiteurs des femmes détenues au centre pénitentiaire de Rennes, la direction de l’établissement a décidé de leur fermeture les jeudi et vendredi à compter du 1e’ juin 2012.

Dans un courrier adresse au directeur du service pénitentiaire d‘insertion et de probation (SPIP) d’Ile et Vilaine le 2 mai 2012, la direction invoque « des difficultés importantes liées au manque global d’effectif » pour justifier sa décision. En cause, selon elle, le non remplacement de la moitié des agents rattachés au fonctionnement des parloirs (5 sur 10), en arrêt maladie ou en congés maternité.

La décision de supprimer ces deux jours de parloirs a été prise à titre « temporaire » et « n’a pas vocation d persister dans le temps » a souligné la direction. Mais elle n’a toutefois pas donne de précision sur la durée exacte de la fermeture, qui devrait a minima durer tout l’été. Un manque de garanties qui laisse craindre une pérennisation de cette situation.

Cette fermeture va affecter le maintien des liens entre les femmes détenues et leurs proches, en particulier pour ceux venant de très loin et donc plus rarement. Ce qui est loin d‘être résiduel car l‘établissement ayant une compétence nationale pour les femmes condamnées à de longues peines, les proches de nombre d’entre elles résident en des lieux très éloignes du lieu de détention (plusieurs centaines, voire plusieurs milliers de kilomètres). Jusqu’à maintenant, ces proches ne pouvant que rarement se déplacer jusqu’à la prison avaient la possibilité de réserver des parloirs durant plusieurs jours consécutifs, en semaine comme en week-end. Ils pouvaient ainsi passer une semaine à Rennes et bénéficier de parloirs quotidiens avec leur proche incarcéré. Cette possibilité est dorénavant compromise. Dans un courrier adressé le 15 mai  dernier à la direction de l’établissement, plusieurs femmes du centre pénitentiaire, dont les familles effectuent des voyages de 1400 ou 1900 km en bus pour se rendre au parloir, ont tenté d’alerter la direction sur les conséquences d’une telle décision : dorénavant « nos proches se verront limités d’une seule visite pour plus de trois jours de voyage ».

Cette initiative affectera également les femmes d’ores et déjà isolées qui n’ont pour visites que celles de l’un des 18 visiteurs de prison qui interviennent dans cet établissement pénitentiaire. En raison de la suppression du créneau du jeudi, ces derniers ne pourront désormais accéder à l’établissement qu’une demi-journée par semaine : le lundi après-midi. Cette restriction va les placer dans l’impossibilité matérielle de répondre à toutes les demandes : une trentaine actuellement.

Pour la direction de l’établissement, interrogée par l’OIP, « cette décision difficile à prendre n’aura qu’un impact très limité pour les personnes détenues et leurs familles, lesquelles bénéficient déjà de créneaux importants et d’une relative souplesse dans la prise de rendez-vous ».

L’OIP rappelle:

  • les règles pénitentiaires européennes n°24-4 et 24-5 : « Les modalités des visites doivent permettre aux détenus de maintenir et de développer des relations familiales de façon aussi normale que possible » ; « les autorités pénitentiaires doivent aider les détenus à maintenir un contact adéquat avec le monde extérieur et leur fournir l’assistance sociale appropriée pour ce faire »
  • que la Cour Européenne des droits de l’Homme estime qu’ « il est (…) essentiel au respect de la vie familiale que l’administration pénitentiaire aide le détenu à maintenir un contact avec sa famille proche » (Schemkamper c/France, 18 octobre 2005, Messina c. Italie, 28 septembre 2000, Kalashnikov c. Russie, 18 septembre 2001, Aliev c. Ukraine, 29 avril 2003) ;
  • la recommandation n°l9 de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), dans son « Étude sur les droits de l’homme dans la prison » en mars 2004 : « S’agissant du régime des visites, la CNCDH est d’avis que le système de parloir en vigueur dans les établissements pour peines – permettant des rencontres de plusieurs heures voire de deux demi-journées successives en semaine comme en week-end – soit étendu à toutes les prisons », après qu’elle ait constaté que « les horaires des parloirs peuvent contraindre les familles à restreindre leurs visites ».

 

 

 

Squat de Pacé (35) : « la plus grande honte de France » ?

http://www.alvinet.com/actualite/articles/pace-a-l-interieur-du-plus-grand-squat-de-migrants-en-bretagne-12985679.html

Le 6 mai dernier, l’association Droit au Logement d’Ile et Vilaine a « réquisitionné » une maison de retraite désaffectée, le domaine du Parc, à Pacé (35). L’association y a mis à l’abri plus de 200 migrants originaires d’une quinzaine de pays : Mongolie, Côte d’Ivoire, Afghanistan, Arménie, Georgie… Ils sont aujourd’hui menacés d’expulsion de leur logement, en raison d’une plainte déposée par le propriétaire, la société de logement HLM,  la S.A « Les Foyers ».

L’affaire doit être jugée vendredi 8 juin à 9h, à la cité judiciaire de Rennes. Le DAL publie un communiqué pour alerter l’opinion publique sur la situation inquiétante de ces personnes.

Lire également ici, .

COMMUNIQUE DAL 35

LA PLUS GRANDE HONTE DE FRANCE

Nous, DAL 35, revendiquons avoir mis à l’abri plus de 200 migrants dont une soixantaine de mineurs dans une maison de retraite désaffectée de Pacé (35) et dénonçons les conditions qui nous ont menés à cette légitime réquisition.

La presse a qualifié cette réquisition de « plus grand squat de France », que nous rebaptisons « la plus grande honte de France ! »

Cette situation est la conséquence des choix politiques effectués ces dernières années sur l’immigration et le logement d’urgence.

L’État est hors-la-loi en refusant de loger les demandeurs d’asile malgré les conventions internationales ratifiées et ses propres lois. À Rennes, un millier de demandeurs d’asile « dorment » soit à la rue soit au 115, dans des conditions extrêmement précaires.

L’État est encore hors-la-loi lorsqu’il diminue les budgets de l’hébergement d’urgence,  alors que la loi prévoit un accueil inconditionnel de tous les sans-abri. À Rennes, seuls 60% des appels au 115 aboutissent et sur ces appels aboutis, 50% se voient opposer un refus. (Chiffres du rapport sur la campagne Hivernale de l’hébergement d’urgence  de la DDCSPP du 22mai 2012).

Ce sont ces personnes, familles, enfants, malades, personnes âgées, handicapées qui ont quelques mois de répit à Pacé.

Les élus locaux continuent soit de vitupérer contre le DAL, soit de se taire. Aucun ne dénonce cette situation, aucun ne propose ni n’exige de solutions. Et pourtant 10 000 logements sont vacants sur le territoire de Rennes Métropole (INSEE).

Cri d’alarme

En l’état, les propriétaires ont demandé l’expulsion. La justice accordera peut-être un délai et APRES ?

S’agira-t-il du « plus grand relogement de migrants en France » ? Ce dont nous nous réjouirions surtout si ce grand relogement préfigurait l’application effective et générale de la loi sur l’accueil des demandeurs d’asile

En aucun cas, nous ne voulons que cette réquisition ne devienne « la plus grande expulsion de France » en jetant à la rue 200 personnes.

Nous espérons  maintenant que notre nouveau gouvernement appliquera la loi le droit d’asile et l’hébergement d’urgence. Afin de rompre ce silence complice ou coupable, nous demandons aux élus locaux de réagir pour mettre fin à cette situation scandaleuse.

 

Rennes,

le 29 mai 2012.

 

Contact : 0670547205

http://dal35.blogspot.fr/

La Ligue des droits de l’Homme sous les coups de l’UMP ?

Bernard Eyraud, président de la fédération des Bouches du Rhône de la Ligue des droits de l'Homme.

Le 24 mai dernier, une sorte « d’expédition punitive » a eu lieu, à la technopole de Château-Gombert, à Marseille. Une cinquantaine de personnes, « habitantes du quartier », s’en sont pris à des familles Rroms installées là. Ces personnes étaient accompagnées de deux élues UMP, candidates aux élections législatives, dont Nora Preziosi, adjointe au maire de Marseille (lire ici). Bernard Eynaud, président de la fédération des Bouches-du Rhône de la Ligue des droits de l’Homme, venu défendre les familles attaquées, a été insulté, bousculé et frappé. La ligue des droits de l’Homme vient de publier un communiqué de soutien à son militant, et exige des excuses des élues coupables de ces violences, et demande à l’UMP de condamner ces actes.

La LDH sous les coups de l’UMP ?

Le jeudi 24 mai 2012, Bernard Eynaud, président de la fédération des Bouches-du-Rhône de la LDH, a été violemment insulté, bousculé et frappé au cours d’une action entreprise en soutien de familles roms installées à la technopole de Château-Gombert. Il faut dire que ces familles recevaient la visite musclée d’une cinquantaine de personnes se disant habitantes du quartier, flanquées de deux élues UMP en campagne qui avaient bien pris soin de se faire accompagner de journalistes.

La LDH ne peut accepter que ses militants, parce qu’ils font valoir les principes, les idées et les propositions de leur association, et plus largement défendent les droits pour tous, soient ainsi atteints dans leur intégrité morale et physique. A cette occasion, la LDH rappelle que s’attaquer à l’un des siens, c’est s’attaquer à toute l’organisation. La LDH adresse aujourd’hui une lettre de demande d’explications aux autorités publiques, et une autre, de protestation, à la direction d’un parti qui, pour ne pas être identifié aux violences commises, devrait les condamner.

La LDH se garde la possibilité d’une procédure judiciaire, aux côtés de Bernard Eynaud et de la fédération des Bouches-du-Rhône, parce qu’elle ne veut pas laisser croire que l’on peut l’attaquer sans conséquences, au travers de l’un(e) de ses militant(e)s.

 

La vraie nature de « Bretagne nous avons foi en toi »

Bretagne, nous avons foi en toi ! Sous cette déclaration d’amour se cachent en fait des individus dangereux. Des « identitaires ». On sait ce que ça veut dire. Et des « identitaires » qui n’ont pas honte de l’être : ils le revendiquent.

Le groupe rennais « antifa » vient de publier un dossier complet sur ces individus et leur groupuscule politique, « Jeune Bretagne ». Un dossier qui donne les origines de ce mouvement « identitaire » : ils descendent en droite ligne des collaborateurs de la seconde guerre mondiale et des SS de la « légion des volontaires français » qui a été intégrée en 1944 à la division SS Charlemagne. Le « bloc identitaire », créé en 2002, à la suite de la dissolution d’Unité radicale (dont faisait partie Maxime Brunerie, auteur de l’attentat contre Jacques Chirac, le 14 juillet 2002). On y trouve d’anciens membres du front national et du MNR (mouvement national républicain de Bruno Mégret).

Après avoir fait l’historique du mouvement indentitaire, le dossier d’antifa établit son articulation avec la liste « Bretagne nous avons foi en toi ». Le dossier (40 pages) est téléchargeable sur le site d’antifa. Un outil indispensable !

Bretagne nouvelle prépare un action qu’elle espère d’envergure : « les assises bretonnes sur l’immigration », le 2 juin à Vannes. Cette bouffonnerie sera animée par Philippe Milliau, co-responsable de Jeune Bretagne, et y sont invités Padrig Montauzier, président de la revue “War raok, la voix de la nation bretonne“, qui défendra le point de vue de l’indépendance bretonne face à l’immigration ; Christine Tasin, présidente de Résistance républicaine , prendra le parti de la république jacobine française, et Jean Claude Empereur, politologue et ancien élu local, soutiendra quant à lui la nécessité de l’émergence d’une Europe indépendante et souveraine. On peut noter que Christine Tasin a des liens très étroits avec « Riposte laïque ».

Le site de Jeune Bretagne précise : « La conférence se tiendra de 14h30 à 18h30. Elle sera suivie d’un banquet de clôture en compagnie des quatre orateurs. Le prix d’entrée est de 5€ par personne et de 25€ avec le repas. Le chèque est à rédiger à l’ordre de Jeune Bretagne. L’adresse sera communiquée après inscription uniquement, via l’adresse électronique immigration.bzh@gmail.com ou par courrier à :  Jeune Bretagne – Milin Coz – 29650 Guerlesquin ». Le lieu est tenu secret.

Enfin, Jeune Bretagne présente dix candidats en Bretagne (ils y incluent bien entendu la Loire Atlantique) : des candidats jeunes (7 ont moins de 30 ans) et un nombre égal d’hommes et de femmes. Ce sera sans doute la première fois qu’il y aura deux candidats d’extrême droite dans certaines circonscriptions… Voici ce que déclare une de ces candidates (3ème circonscription des Côtes d’Armor), Marie Pêcheul  dans le journal Ouest-France du 17 mai :

« Les propositions de la candidate se déclinent autour de sa Région natale : « Face à l’homogénéisation du monde, je pense à préserver le charme de notre région en proposant d’avantage de rénovations des habitats anciens. Les Bretons veulent pouvoir se déplacer librement et aisément sur leur territoire avec un maillage plus important des réseaux. »

 Elle évoque également la sécurité, « point qui inquiète chaque citoyen français et breton ». À ce sujet, elle compte « mettre un point d’honneur sur la lutte contre les stupéfiants, les agressions, le vol, et l’immigration illégale. » Le rattachement de la Loire-Atlantique à la Bretagne, « trop longtemps éloignée de sa patrie depuis le gouvernement de Vichy », fait également partie des propositions de sa plateforme. »

 

Deux élues UMP dans une « expédition » contre un camp de Rroms

Photo La Provence

La fédération des Bouches du Rhône de la Ligue des droits de l’Homme relate un incident particulièrement grave, qui s’est déroulé près de Marseille, jeudi 24 mai.

« Vers 20 heures, ce jeudi 24 mai, les familles Roms installées à la Technopole de Château-Gombert ont eu la visite d’une cinquante d’habitants du quartier, accompagnés de deux élues UMP en campagne et de journalistes, les invectivant au départ, en proférant des injures et des menaces.

Des militants des Droits de l’Homme arrivés sur place ont essayé d’engager un dialogue pour tenter d’apaiser les esprits, mais la seule réponse fut des coups, des insultes et des menaces.

Cette échauffourée prend un caractère singulier dès lors qu’elle est accompagnée par des élues de la République, les mêmes qui, siégeant au conseil municipal, refusent obstinément tout dialogue pour apporter des réponses pertinentes à la situation humainement dramatique que subissent ces familles.

Fuyant la misère, les violences et les discriminations, ces familles se heurtent dans notre ville à la même violence institutionnelle et manifestation haineuse.

Nous ne pouvons que condamner cette politique, l’absence de réponse de la ville de Marseille et de la préfecture des Bouches-du-Rhône, ce refus systématique de construire et de rechercher des réponses adaptées et pérennes.

Cette politique qui consiste à « laisser pourrir » les situations, ne peut qu’engendrer incompréhension, expression haineuse et passage à l’acte.

Le courage en politique, ce n’est pas d’aller dans le sens de la vindicte populaire, mais au contraire de réaffirmer des valeurs républicaines, Liberté, Egalité, Fraternité.

Ces familles roumaines, citoyennes européennes font l’objet d’une discrimination, d’un régime et d’une réglementation à part, force est de constater que l’égalité, que la liberté ne s’adressent pas à eux.

Il est de la responsabilité des élus d’organiser la fraternité et une solidarité active en gardant à l’esprit une question déterminante : quelle société voulons-nous construire ?

Le monde a déjà connu la barbarie et les Roms ont payé un lourd tribut de la folie des hommes.

Et ça continue ! ? »

On peut noter qu’une des élues présentes, et qui a pris fait et cause pour les riverains qui ont attaqué le campement, est adjointe au maire de Marseille, conseillère régionale, et… membre du haut conseil à l’immigration et administratrice de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (il est vrai que cette officine est présidée par M. Arno Klarsfeld !)… Lire également ici, et là.

 

 

Déception : l’immigration reste de la responsabilité du ministère de l’intérieur

Les défenseurs des droits de l’Homme espéraient que le changement de président de la République apporterait des changements dans la politique de l’immigration. Le premier signal est décevant : l’immigration reste de la responsabilité du ministère de l’Intérieur.

C’est Sarkozy qui avait rattaché l’immigration au ministère de l’intérieur, après avoir renoncé à lui consacrer un ministère, de sinistre mémoire, piloté par le charmant Eric Besson. Avant Sarkozy, elle était gérée par le ministère de la justice.

Le parti socialiste s’était alors indigné. Rattacher l’immigration à l’intérieur signifie en effet qu’on considère qu’elle est source d’insécurité, et que les demandeurs d’asile sont des délinquants potentiels. L’étonnement a donc été grand lorsqu’on a découvert le champ de compétences du ministère de l’intérieur. Les associations s’en sont ému. Et toutes espèrent maintenant que les choses rentreront dans l’ordre après les élections législatives. Lire aussi dans le Nouvel Observateur, et Libération.

Dès l’annonce de cette nouvelle, la Ligue des droits de l’Homme a réagi en publiant le communiqué suivant :

Communiqué LDH

Paris, le 25 mai 2012

 

Les naturalisations, l’immigration et l’asile toujours sous la coupe du ministère de l’Intérieur

L’attribution, au ministère de l’Intérieur, de l’essentiel des pouvoirs en matière d’immigration, d’asile et de naturalisation s’inscrit dans la droite ligne de la politique antérieure.

La LDH déplore profondément que le gouvernement aborde lui aussi la question de l’immigration sous un angle purement policier, y compris lorsqu’il confie « l’intégration » des étrangers au ministère de l’Intérieur.

Alors que les naturalisations étaient, avant la présidence de M. Sarkozy, de la compétence du ministère de la Justice, celles-ci restent aussi sous la tutelle du ministère de l’Intérieur, à l’inverse de ce que toutes les associations et tous les spécialistes souhaitaient.

On verra donc se perpétuer l’arbitraire qu’entraîne l’éclatement des dossiers de naturalisation par préfectures ainsi que des motivations qui relèvent parfois d’une xénophobie avérée.

La gestion de l’asile par le même ministère atteste que c’est la même logique policière qui sera en œuvre, alors qu’aujourd’hui tout le monde s’accorde à dénoncer les conditions d’accueil des demandeurs d’asile, et les conditions dans lesquelles leur statut est déterminé.

La LDH constate qu’en reproduisant les schémas antérieurs, le gouvernement semble ainsi s’interdire de les remettre en cause, au risque de reproduire les mêmes errements. Ce n’est pas de cette manière que l’on apaisera les tensions artificiellement créées sur ce sujet, et que l’on construira une autre politique, plus efficace, mais aussi plus respectueuse des droits de chacun.

Lycée des métiers de Rostrenen : Lycée Rosa-Parks !

Ouvert en 1967, le lycée professionnel de Rostrenen n’avait pas de nom. Pendant l’année scolaire 2010-2011, l’ensemble de la communauté éducative a planché. Une première réflexion a permis de sélectionner 10 noms. 3 d’entre eux ont été retenus : Marie-Philomène Cadoret, chanteuse du cru, Angéla Duval, poétesse bretonne. Et Rosa Parks.

Rosa Parks, c’est cette jeune femme qui, en 1955, est montée dans un bus, aux États-Unis. Jusque  là, tout va bien. Le problème, c’est que Rosa est noire de peau. Et dans son bus, il y a des blancs.Un blanc lui intime l’ordre de lui céder sa place : Rosa refuse. Et c’est ainsi qu’est né le mouvement des « droits civiques ».

Les personnels et les élèves ont donc voté, et le résultat du vote est sans appel : 299 votants, 214 voix pour Rosa Parks.

Les élèves justifient ainsi leur choix (source : site du lycée Rosa-Parks) :

« Pourquoi avoir choisi une personnalité étrangère plutôt qu’une bretonne ?

Tout d’abord, nous pensons que dans une région comme la nôtre où la culture et le patrimoine breton sont importants et mis en valeur, il

Annie Lagadec et Alain Gapihan ont exposé leurs scultpures et leurs photographies, en relation avec les droits de l'Homme.

serait opportun de changer les traditions ; ne pas les perdre mais les changer.

Nous sommes tous différents, étudions dans des formations bien particulières mais deux choses nous réunissent tous, l’engagement et l’aide à la personne.

Nous pensons que Rosa Parks les représente. C’est une femme emblématique de la lutte contre la ségrégation raciale aux États-Unis. Du fait que nous venons tous de lieux différents, parfois en dehors de la Bretagne, cette personne représenterait une singularité du lycée de Rostrenen.

Le fait que Rosa Parks ait fait bouger les choses, outre atlantique, pourrait être un symbole vis-à-vis des regards extérieurs.

De plus elle est décédée depuis peu, en 2005, ce qui prouve que si ce personnage a profondément marqué le XX° siècle, il demeure néanmoins un personnage quasi contemporain. »

La section Loudéac centre Bretagne de la LDH a proposé aux élèves une animation autour des droits de l'Homme.

Le baptême du lycée a eu lieu vendredi 25 mai. Françoise Jouanny, proviseure, s’est réjouie de la qualité de la fresque réalisée dans le hall de l’établissement à l’effigie de Rosa Parks par Mathieu et Martin, deux jeunes graffeurs rennais et parisien. Marie-Pierre  Rouger, vice-présidente du conseil régional, en charge des lycée, s’est réjouie du choix de Rosa Parks, une femme exemplaire dont le combat s’est basé sur la non-violence. Kimberley Guillou et Sylvain Le Cornec, représentants des élèves, ont expliqué la démarche qui a conduit au choix de Rosa Parks.

La section Loudéac centre Bretagne de la LDH et le groupe Amnesty International de Quimper ont proposé le matin des animations sur les droits de l’Homme, qui a très intéressé les élèves.

Lire les articles du Télégramme et d’Ouest-France.

 

 

httpv://www.youtube.com/watch?v=NNPnX0pRZUQ