Vidéo surveillance illégale à Boquého : la réaction de la Ligue des droits de l’Homme

La fédération départementale de la Ligue des droit de l’Homme vient d’adresser le communiqué suivant aux journaux locaux, concernant l’installation illégale de caméras de vidéo surveillance à Boquého (lire ici) :

Ligue des droits de l’Homme, fédération départementale : vidéo surveillance à Boquého

Ceux qui pensaient que la vidéo-surveillance était réservée aux foules urbaines compactes et anonymes ont découvert qu’elle pouvait s’insinuer jusqu’aux dernières ramures de la vie privée dans un petit bourg paisible.

La fédération des Côtes d’Armor de la Ligue des droits de l’Homme rappelle l’opposition de la Ligue à la vidéo surveillance, coûteuse, inefficace et liberticide. Elle exige des garanties sérieuses dans son utilisation, notamment la consultation des citoyens qui doivent être pleinement informés et valablement consultés pour tout projet de mise en œuvre de technologies de surveillance.

Elle prend acte de la décision du maire de Boquého de retirer ce qui n’avait pas lieu d’être, compte tenu de la légèreté de l’enjeu dans une commune de petite dimension et à la « délinquance » extrêmement limitée. Si de tels actes justifiaient l’installation de caméras, que devrait-on envisager au-delà ? Dans le cas présent il s’agissait d’écraser une mouche avec un pilon illégal.

Il reste que la  démocratie, les libertés et la loi ont été malmenées : pas de consultation du conseil municipal, pas d’autorisation préfectorale, pas d’information du public. Tout citoyen ne peut que condamner cet abus de pouvoir.

Notes de lecture : « Pas de quartier ? », de Pierre Joxe

Quand il a quitté le conseil constitutionnel, Pierre Joxe a commencé par dénoncer l’entreprise de démolition de l’ordonnance de 1945 sur la justice des mineurs, qui plaçait l’éducation et la prévention devant la répression. Le conseil constitutionnel avait été complice de cette entreprise de démolition, et Pierre Joxe l’a expliqué dans son ouvrage « Cas de conscience », paru en 2010. Il a alors décidé de devenir avocat. Mais pas n’importe quel avocat : avocat des enfants, et qui plus est, bénévole. Il fait ainsi partie de cette catégorie d’avocats que l’on dit « commis d’office », qui, bien souvent, ne prennent connaissance du dossier de leur client qu’au dernier moment.

Cette nouvelle profession a été pour lui le moyen de voir de l’intérieur les dégâts causés par la casse de l’ordonnance de 1945. Dans « Pas de quartier ? », il décrit plusieurs exemples de dossiers qu’il a eu en charge, et analyse les raisons et la méthode de cette casse. Une analyse passionnante, qui fait craindre le pire : la France est en train de glisser inexorablement vers le modèle américain qui est capable de condamner un mineur à la prison à vie.

Il analyse par exemple l’effet pervers des fameuses « peines plancher », inventer pour lutter contre la récidive. Voici cette analyse, pages 250 et 251 de son livre :

« … Décortiquons le raisonnement : Tanu (prénom d’emprunt, NDLR) est connu de la justice des mineurs depuis son enfance difficile, mais la « présentation immédiate » (de notre nouveau droit) ne le présente pas à « sa juge », comme disent les enfants habitués de ces prétoires… Elle le verra, en effet, mais dans quinze jours : c’est le parquet qui décide. Si Tanu est jugé coupable, il sera récidiviste. S’il est récidiviste, il encourt une peine plancher (d’après notre nouveau droit). S’il craint une peine plancher, très lourde – des mois de prison avant d’espérer un aménagement significatif -, il va s’enfuir, ou du moins on peut le craindre. Donc il n’offre pas de garantie de représentation. Donc, pour éviter la fuite de cet adolescent qui va à l’école et dont on ne vérifie pas les dires, il faut l’embastiller vite fait. Ce qui fut fait ».

Il faut préciser que Tanu était innocent, et l’enquête, concernant un vol de téléphone portable, avait été bâclée.

Cet ouvrage nous ramène évidemment à celui de Bertrand Rothé, « Lebrac, 3 mois de prisons », reprise de la Guerre des Boutons avec le nouvel arsenal juridique mis en place depuis une dizaine d’années, qui fait passer les protagonistes du roman de Pergaud à la moulinette de ces nouvelles lois.

« Pas de quartier » : à lire de toute urgence, pour bien mesurer un des enjeux de ce qui se joue en ce moment, avec les élections, présidentielle et législatives.

On peut écouter ici l’interview de Pierre Joxe par Patrick Cohen, à France Inter, au sujet de cet ouvrage.

En exergue de son livre, Pierre Joxe cite Charles de Gaulle, signataire de l’ordonnance de 1945, et ancien président de la république :

« Il est peu de problèmes aussi graves que ceux qui concernent la protection de l’enfance, et parmi eux, ceux qui ont trait au sort de l’enfance traduite en justice. La France n’est pas assez riche d’enfants pour qu’elle ait le droit de négliger tout ce qui peut en faire des êtres sains. »

Et ce sont des gens qui se réclament de son idéologie qui procèdent à la mise en pièce de l’ordonnance de 1945…

La quatrième de couverture :

Le 2 février 1945 le chef du Gouvernement provisoire d‘une France à peine libérée du nazisme motivait ainsi une ordonnance historique sur la justice des mineurs, inspirée par le programme du Conseil national de la Résistance.

Depuis 2002, un demi-siècle plus tard, une majorité parlementaire et des gouvernements se réclamant pourtant du gaullisme démantèlent méthodiquement par des lois successives la célèbre ordonnance de 1945.

Au Conseil constitutionnel, entre 1992 et 2010, Pierre Joxe a tenté de s‘opposer à cette entreprise de démolition.

Devenu avocat des enfants en 2010, pour pouvoir observer cette justice des mineurs de l’intérieur, il témoigne ici et prend position contre la destruction programmée d’une de nos plus belles institutions sociales.

Pierre Joxe fut ministre de l’Industrie puis ministre de l’intérieur, enfin ministre de la Défense au cours des deux septennats de François Mitterrand. Ancien président de la Cour des comptes, il a siégé au Conseil constitutionnel de 2001 à 2010.

Interpellation des candidats par la LDH : « Plus de sécuritaire, moins de social ? »

Nous poursuivons la publication des lettres ouvertes adressées par la Ligue des droits de l’Homme aux candidats à la présidentielle et aux législatives. Aujourd’hui :

« Plus de sécuritaire, moins de social ? »

La Ligue des droits de l’Homme, signataire du Pacte pour les droits et la citoyenneté, s’inquiète de la situation des libertés soumises à une utilisation sécuritaire des techniques d’information et de communication.

Jamais il n’y a eu en France autant de fichiers, publics ou privés, couvrant les champs les plus divers, d’écoutes, de caméras de contrôle, jamais la surveillance des uns par les autres n’a été à ce point encouragée par les pouvoirs publics.

Loin d’apporter un « plus » en matière de sécurité, cette explosion de techniques invasives est porteuse de dangers pour les libertés individuelles et collectives, dans l’espace public, dans l’entreprise, dans les relations privées, particulièrement en l’absence de contre-pouvoirs efficaces. Renommée officiellement « vidéoprotection » par la loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure (Loppsi 2), alors qu’elle ne protège personne, la vidéosurveillance se combine maintenant avec des logiciels de reconnaissance faciale et bientôt de détection automatique des comportements anormaux. Cette surveillance permanente de la voie publique, déjà très abusive et injustifiée, connaît des développements où les machines sont chargées de fonctions de contrôle automatisé.

Depuis dix ans le nombre de fichiers de police a été multiplié environ par trois, les fichiers administratifs ont suivi la même évolution et sont devenus de plus en plus intrusifs de la vie privée des citoyens. Beaucoup de systèmes peuvent être maintenant interconnectés. De nombreux fichiers, créés antérieurement, ont été modifiés directement par l’exécutif. Le dernier avatar en date est la création, malgré l’opposition du Sénat, d’une base de données centralisée concernant les cartes d’identité électroniques et les passeports biométriques.

Enfin, les puces RFID, lisibles à distance et sans contact, sont utilisées dans des supports d’identification (passe Navigo, carte d’identité électronique, passeport biométrique). Bientôt, ces puces seront fixées sur chacun des produits de consommation courante que nous achetons journellement, permettant un traçage facile des façons de vivre des consommateurs et bientôt des actes de toute la vie quotidienne, collective ou individuelle.

Pour rompre avec cette situation, la Ligue des droits de l’Homme soutient un certain nombre de propositions qu’elle entend mettre en débat publiquement ; elle souhaite que les candidates et candidats se déterminent sur ces propositions et rendent publics leurs remarques, critiques ou accords.

Six propositions pour mettre fin au contrôle social généralisé, invasif et nocif pour les libertés :

  1. La suppression des articles de la loi Loppsi 2, afin de donner à la Cnil un pouvoir total de contrôle sur les systèmes de vidéosurveillance.
  2. Le refus de l’utilisation de logiciels à reconnaissance faciale et comportementaux.
  3. L’interdiction effective de la création de fichiers en l’absence d’un contrôle par le législateur. Toutes les créations de fichiers policiers et administratifs doivent être du domaine de la loi.
  4. Mise en place d’un audit parlementaire de contrôle, de purge et de vérification des fichiers créés sans véritable base légale, comme le « Système de traitement des infractions constatées » (Stic) ou le « Fichier national automatisé des empreintes génétiques » (Fnaeg).
  5. L’encadrement, par le Parlement, du développement des systèmes de traçage des personnes, dont les conséquences sont importantes pour les libertés publiques et les droits.
  6. L’organisation d’un débat public pour demander une législation nouvelle, une actualisation et une adaptation de la loi Informatique et Libertés de 1978 aux techniques nouvelles de contrôle.

Interpellation des candidats : la Ligue des droits de l’Homme sur les étrangers

Nous poursuivons la publication des lettres ouvertes adressées par la Ligue des droits de l’Homme aux candidats à la présidentielle et aux législatives. Aujourd’hui : « les étrangers comme bouc émissaire ? »

Parce que la France demeure l’une des premières destinations des demandeurs d’asile au sein des pays industrialisés, depuis 2003 les successives réformes législatives ont privilégié des procédures accélérées pour l’examen de leur dossier et l’octroi de la protection subsidiaire au détriment d’une pleine application de la convention de Genève.

Les réformes du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et demandeurs d’asile (Ceseda) de 2003, 2006, 2007 et 2011 ont chaque fois réduit un peu plus les perspectives d’obtention d’un titre de séjour pour des étrangers résidant et travaillant dans notre pays, depuis de longues années parfois. Ce faisant, ces étrangers sont livrés sans défense, lorsqu’ils ont un emploi, à la surexploitation de leurs employeurs et aux trafics des marchands de sommeil, puisqu’ils ne peuvent bénéficier de l’attribution d’un logement social.

Les conditions très restrictives d’octroi des visas entraînent des drames familiaux et personnels en empêchant la réunion des familles, et poussent souvent les migrants à prendre de grands risques pour pouvoir quand même venir dans notre pays.

L’enfermement des étrangers, en zone d’attente à l’entrée du territoire (touristes, demandeurs d’asile, mineurs isolés…) et en centres de rétention (familles avec enfants, malades…) est devenu la règle.

Dans la majorité des pays européens, les résidents étrangers votent aux élections locales. Ainsi le vote est-il en accord avec les réalités vivantes du pays. Aujourd’hui, l’exercice de la démocratie doit s’élargir et le droit de vote ne peut plus être strictement conditionné à la nationalité.

Pour rompre avec cette situation, la Ligue des droits de l’Homme soutient un certain nombre de propositions qu’elle entend mettre en débat publiquement ; elle souhaite que les candidates et candidats se déterminent sur ces propositions et rendent publics leurs remarques, critiques ou accords.

Neuf propositions pour l’accueil des étrangers dans la dignité et le respect des droits :

  1. Des conditions d’accueil et des procédures équitables pour que chaque demandeur d’asile puisse défendre sa situation et l’autorisation de travailler pour subvenir à ses propres besoins ;
  2. La suppression de la liste Ofpra des pays d’origine sûrs, puisqu’elle sert de filtre aux demandes d’asile, et l’abolition du règlement Dublin II ;
  3. Le caractère suspensif du recours sur toute décision de l’Ofpra ;
  4. La régularisation de tous les sans-papiers, par la réforme du Ceseda, avec l’attribution de plein droit de la carte de résident de dix ans ;
  5. La suppression des visas de court séjour et la justification explicite et écrite par les services consulaires de tout refus de visa ;
  6. La fin de la politique d’enfermement, la fermeture des centres de rétention et la garantie de procédures suspensives, respectueuses des droits des demandeurs et de leur défense, notamment par l’existence de permanences d’avocats dans les zones d’attente ;
  7. Le rétablissement de procédures contentieuses en faveur des droits de la défense par l’abrogation des dispositions contraires votées depuis 2003 ;
  8. La ratification, par la France, de la Convention des Nations unies sur les droits des travailleurs migrants et des membres de leur famille ;
  9. L’instauration immédiate du droit de vote de tous les résidents étrangers aux élections locales.

    « Droits de l’Homme » : un nouvel outil militant

    Les militants des droits de l’Homme disposent maintenant d’un nouvel outil : la nouvelle version du mensuel électroniqe « la lettre d’information » publiée par la Ligue des droits de l’Homme.

    Cette lettre est consultable sur le site de la LDH. Voici la description qu’en fait Pierre Tartakowsky, président de la Ligue des droits de l’Homme :

    A utiliser sans modération
    par Pierre Tartakowsky

    Vous venez de recevoir « Droits de l’Homme », nouvelle version d’une lettre électronique publiée par la Ligue de droits de l’Homme.
    Cette lettre, nous la voulons enracinée dans les enjeux de la citoyenneté, ouverte à notre temps et ses acteurs, porteuse enfin de la défense des droits universels dans un monde à la fois fini, unique et profondément divers.

    Nous souhaitons ainsi partager mieux et plus largement nos préoccupations, véhiculer les expériences et les luttes des défenseurs menées à l’initiative des défenseurs des droits, citoyens engagés, militants de la LDH, animateurs associatifs ou syndicaux, élus ou responsables politiques…

    Vous y retrouverez donc sans surprise mais, du moins l’espérons-nous, avec intérêt, ce qui constitue le quotidien des engagements multiples de la Ligue des droits de l’Homme : la défense des libertés et de la vie privée, la dénonciation de la société de surveillance, la défense sans concession d’une démocratie pleine et entière, la lutte contre le racisme, l’antisémitisme, l’homophobie, pour une égalité complète entre les femmes et les hommes, contre la xénophobie sous toutes ses formes…

    Alors si un article, un dossier vous semblent susceptibles d’intéresser un(e) ami(e), un(e) collègue ou voisin(e)… Faites circuler.

    Exposition d’Annie Lagadec

    Annie Lagadec est membre de la section LDH Loudéac centre Bretagne. Elle est aussi sculpteur : on lui doit la plaque de bronze de la stèle érigée à Trévé à la mémoire des Tirailleurs sénégalais qui avaient été internés dans cette commune de novembre 1944 à janvier 1945. On peut revoir ici Annie réaliser le moulage de la plaque,  ainsi que l’inauguration de la stèle.

    Sa prochaine exposition aura lieu du 7 au 27 avril, à l’Explograg, Carré Rosengart, à Saint-Brieuc. Vernissage le vendredi 6 avril.

    Interpellation des candidats : les questions de la Ligue des droits de l’Homme

    Présidentielle, législatives… La LDH veut redonner à l’intervention de la société civile et ses organisations et associations toute sa place.

    A cet effet, elle édite des lettres ouvertes d’interpellation et de présentation de ses analyses et de ses propositions.

    D’ores et déjà, cinq de ces lettres sont à disposition, sur les cinq thèmes suivants :

    1. Quel état de la démocratie ?
    2. Quelles police et justice au service des citoyen(ne)s ?
    3. Les étrangers comme boucs émissaires ?
    4. Un avenir incertain pour les enfants et les jeunes ?
    5. Plus de sécuritaire, moins de social ?

    Ces lettres seront bientôt rejointes par d’autres, sur d’autres thèmes, pour faciliter ce travail d’interpellation de celles et ceux qui briguent l’exercice du pouvoir.

    Nous commençons la publication de ces lettres avec aujourd’hui : quel état de la démocratie ?

    La Ligue des droits de l’Homme, signataire du Pacte pour les droits et la citoyenneté, s’inquiète de l’état de la démocratie dans notre pays, minée par la dégradation des droits, des libertés, des valeurs républicaines.

    Elle constate une grave crise de confiance à l’égard de la représentation politique et de la capacité des forces politiques à servir l’intérêt général et à maîtriser l’avenir. L’abstention croissante en est une manifestation.

    Quel état de la démocratie ?

    Alors que l’essentiel du pouvoir législatif est concentré à l’Elysée, finissant par déboucher sur une véritable « monarchie élective » sans contrepoids à même de rétablir un équilibre, le Parlement, malgré la révision constitutionnelle décevante de 2008, n’exerce plus qu’à la marge le pouvoir de décider du contenu de la loi.

    Le dialogue social est bousculé voire réduit à une formalité, le mouvement associatif sommé de souscrire à une logique marchande d’appels d’offres. Les collectivités territoriales sont menacées d’un retour de la tutelle, privées de l’essentiel de leur autonomie de moyens et de leur capacité à développer leurs propres politiques au-delà de la seule mise en œuvre des décisions du pouvoir central sous forme de dépenses obligatoires.

    Dans le système politique français actuel, tous les présents ne sont pas représentés. La crise économique et sociale nourrit depuis plusieurs décennies une véritable crise de confiance. Elle renforce, dans le champ politique, d’anciens mécanismes d’exclusion et de discriminations. Les femmes restent largement exclues de l’exercice du pouvoir et sous-représentées au plan politique. Il en va de même des citoyens dont les origines font la diversité de la société d’aujourd’hui.

    Les citoyens qui ne sont pas directement frappés par ces mécanismes d’exclusion ou de mise à l’écart ont le sentiment que leur vote se perd en route. Car les « territoires économiques et sociaux » et les réalités démographiques ne coïncident plus avec les « territoires de représentation élective ». De plus en plus, les décisions touchant au quotidien des habitants (logement, santé, éducation, etc.) ne sont plus prises uniquement par les assemblées élues au suffrage universel direct. Le pouvoir s’est déplacé vers d’autres institutions, non élues directement et moins connues des électrices et des électeurs.

    Pour rompre avec cette situation, la Ligue des droits de l’Homme soutient un certain nombre de propositions qu’elle entend mettre en débat publiquement ; elle souhaite que les candidates et candidats se déterminent sur ces propositions et rendent publics leurs remarques, critiques ou accords.

    Six propositions pour un sursaut démocratique :

    1. Mettre fin au cumul des mandats entre mandat parlementaire et toute fonction exécutive locale, ainsi qu’au cumul entre fonctions exécutives locales.
    2. Accorder le droit de vote aux élections locales aux résidents étrangers ayant la nationalité d’Etats non membres de l’Union européenne.
    3. Agir pour que les membres du Conseil constitutionnel et des Autorités indépendantes soient désignés par l’Assemblée nationale à la majorité des deux tiers de ses membres.
    4. Réformer le mode d’élection des sénateurs pour rétablir l’égale représentation des citoyens quels que soient les territoires où ils résident dans la République.
    5. Elire toutes les assemblées délibérantes des collectivités territoriales au scrutin de liste et dans des conditions faisant place à la représentation de la diversité des votes émis par les citoyens.
    6. Élire les assemblées délibérantes des intercommunalités au suffrage universel direct.

    Vidéo surveillance illégale à Boquého (22)

    La maire de Boquéo, Béatrice Tanguy, pensait sans doute faire un beau cadeau de Noël à ses administrés : elle a fait installer, en même temps que les illuminations de Noël, deux caméras de vidéo surveillance  dans le bourg. Le problème, c’est qu’elle l’a fait sans avoir demandé l’autorisation à la préfecture aucun dossier n’a été déposé), sans en parler à son conseil municipal, qui aurait dû être consulté, et sans prévenir le public, qui doit être clairement informé par des affichettes de la présence de caméra. Et ce n’est que trois mois plus tard que des habitants ont découvert les caméras, comme en témoigne la boulangère : « cela fait trois mois que ces caméras sont installées au-dessus de ma boutique, et cela ne fait que quinze jours que je suis au courant ». Elle poursuit : « et ce sont des clients qui me l’ont fait remarquer ! »

    Mme Tanguy : « Je ne suis pas pour les caméras, c’était le temps de résoudre nos problèmes qui durent depuis un an et demi », assure-t-elle. Elle reconnaît qu’elle n’aurait pas dû procéder de la sorte, mais promet que les caméras seront rapidement enlevées, les problèmes d’incivilités ayant été résolus : « j’aurais dû les déclarer en préfecture, c’est une maladresse. La semaine dernière, à partir des images, j’ai convoqué un groupe qui se réunissait sous le porche,; ils se sont engagés à respecter les lieux ».

    Roger Pioger, conseiller municipal, ne l’entend pas ainsi : il a démissionné du conseil. « On a découvert ces caméras trois mois après qu’elles ont été installées, sans qu’il y ait eu le moindre débat alors que ça concerne la vie publique. On filme les gens à leur insu. Dans une commune rurale comme la nôtre, le dialogue doit être privilégié ».

    Autre argument des mécontents : « la commune n’est pas bien riche ». « Il aurait mieux valu acheter un toboggan pour les enfants ».

    Outre le problème général de la vidéo surveillance (devenue « vidéo protection », et depuis quelque temps, « vidéo tranquillité »…), cette affaire pose le problème des abus de pouvoir des élus locaux, qui n’hésitent pas à bafouer les lois.

    Sources : Ouest-France (site Internet et version papier, page Côtes d’Armor), et Le Télégramme. Vidéo ici.

    Attaque contre des Roms dans le Rhône : la LDH dénonce leur stigmatisation et accuse Sarkozy

    Source : article paru sur le site de Lyon Mag.

    Ce week-end à Vaulx-en-Velin, une soixantaine de Roms ont été victimes de violences. D’après l’association de la Ligue des Droits de l’Homme, elles sont les conséquences d’une diabolisation de cette communauté.

    Les Roms ne semblent plus être les bienvenus dans l’agglomération. Leur lieu d’implantation est toujours sujet aux plaintes des riverains, voyant d’un mauvais œil la proximité de cette population à la réputation sulfureuse. Après l’incendie d’un entrepôt servant de refuge rue de Catupolan à Vaulx-en-Velin, ils avaient été hébergés dans un gymnase avant de s’en faire expulser. Depuis quinze jours, soixante-cinq s’étaient installés avec femmes et enfants dans un garage désaffecté, avenue Grandclément. Les habitants du quartier ont fait savoir leur désapprobation auprès des services de police et municipaux. Pourtant aucun vol n’a été signalé, jusqu’à ce qu’un riverain les accuse samedi d’un cambriolage. Ce dernier va s’expliquer avec les Roms, le ton monte, mais on en reste là. A 23 heures, des jeunes, en provenance d’un autre quartier, viennent lancer des pierres sur le local et pénètrent dans le squat pour menacer les Roms : « On reviendra vous brûler demain », auraient-ils lancé, dans un propos rapporté par Lyon Capitale. Quand ils reviennent le dimanche soir, ils sont attendus de pied ferme par les Roms. Dans l’affrontement à distance, un cocktail molotov touche un véhicule appartenant aux squatteurs, qui explose.

    Pour la Ligue des Droits de l’Homme, cet évènement est symptomatique du contexte de peur qu’a provoqué Nicolas Sarkozy avec « une politique démagogique et discriminante, qui force à traiter ostensiblement les Roms comme une population à part ». Le discours de Grenoble et les différents ministres de l’Intérieur « inventant des statistiques ethniques » ont « abouti à légitimer pour les esprits faibles leurs phantasmes et le fait qu’il s’agit d’une population indéfendable, non-défendue donc attaquable ». « Les Roms sont devenus le défouloir de tous les refoulements accumulés, les victimes idéales pour tous les abrutis en manque de haine », diagnostiquent les représentants de la fédération du Rhône. La Ligue appelle les responsables politiques à prendre leurs responsabilités en terme de protection des Roms comme des citoyens et à la poursuite en justice des agresseurs. Elle demande aussi de prendre des mesures « d’intégration par l’emploi, le logement et la scolarité ».

    Débat sur le vote des étrangers avec des représentants de candidats

    J’espère que ça sera filmé !

    2012 : une année décisive pour le droit de vote et d’éligibilité des résidents étrangers aux élections locales

    Débat public

    Témoignages et engagements : table ronde avec les candidat(e)s ou leurs représentant(e)s à la présidentielle. Avec :

    • Esther Benbassa pour Eva Joly (EELV),
    • George Pau Langevin pour François Hollande (PS),
    • Danielle Simonnet pour Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche),
    • Fadila Mehal pour François Bayrou (Modem),
    • Nathalie Arthaud (LO),
    • François Morvan pour Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République).

    sous la présidence d’Henri Leclerc et la contribution de Catherine de Wenden

    Vendredi 16 mars de 18h à 22h, Bourse du travail de Paris, 29 bd. du Temple, Paris 3éme, salle Eugène Hénaff, Métro République / Filles du Calvaire.

    18h 30 : Présentation : Cadre et enjeux du débat

    Soirée-débat sous la présidence de Henri Leclerc et avec la contribution de Catherine de Wenden.

    19h : Engagements et témoignages

    • Citoyenneté de résidence, cohésion sociale, vivre ensemble…
    • Prises de parole de maires, de représentants du Conseil français de la citoyenneté de résidence (CoFraCiR), de militants d’associations issues de l’immigration et de syndicats.

    20h-21h30 : La parole aux candidat(e)s

    • Pour ou contre le droit de vote des résidents étrangers aux élections locales ? Quand ? Comment ?
    • Table ronde et débat avec les candidats à l’élection présidentielle et/ou leurs représentants.