Il faut sauver Hank Skinner

Hank Skinner et son épouse Sandrine Ageorges.

Une pétition est en ligne pour demander à la justice texane d’accéder à la demande d’Hank Skinner de procéder à des analyses ADN sur les pièces à conviction de son dossier. L’exécution d’Hank Skinner est prévue mercredi 9 novembre : il y a urgence. La pétition se trouve ici.

En lien, une interview de son épouse, Sandrine Ageorges, par le journal Le Monde.

Ci-dessous, la traduction du texte de la pétition :

Chère Madame Switzer,

Nous, soussignés, vous demandons d’agir dans l’intérêt de la justice en accordant des tests ADN à Hank Skinner.

Il n’y a aucunes raisons valables de s’opposer à des tests scientifiques qui peuvent enfin établir la vérité.

La défense a proposé de prendre à sa charge le coût des tests. En revanche, l’État du Texas a imposé depuis dix ans à ses contribuables les frais de procédures judiciaires pour s’opposer à ces tests.

En tant que Procureur du district, votre responsabilité est de respecter la loi, de rechercher la vérité et de rendre justice pour toutes les parties en cause. Cela inclut non seulement M. Skinner, dont la vie est en jeu, mais aussi la famille de la victime qui a droit à la vérité.

En dépit de la décision de la Cour Suprême des Etats-Unis, accordant à M. Skinner le droit de poursuivre ses recours au civil afin d’obtenir le droit d’effectuer des tests ADN, l’État du Texas a programmé son exécution pour le 9 novembre 2011.

Au nom de la justice, nous vous demandons d’autoriser l’analyse ADN des scellés avant qu’il ne soit trop tard !

Respectueusement vôtre,

Soutien à Charlie Hebdo : l’intervention de Pierre Tartakowsky

Une manifestation de soutien à Charlie-Hebdo, après l’attentat dont il a été victime, était organisée devant l’hôtel de ville de Paris, dimanche 6 novembre. Voici, ci-dessous, l’intervention qu’y a faite Pierre Tartakowky, président de la Ligue des droits de l’Homme.

Intervention de Pierre Tartakowsky, président de la Ligue des droits de l’Homme, en soutien à Charlie Hebdo, dimanche 6 novembre à l’Hôtel de Ville.

Mettre le feu à un journal, empêcher le déroulement d’une pièce de théâtre ; ces actes de violence ne sont jamais anodins. L’agressivité des censeurs, le surgissement d’incendiaires, annoncent des temps difficiles et la tentation de certains d’imposer leurs détestations et leurs peurs en dogmes intangibles, indiscutables. Avec ce que cela suppose de périls pour les autres, hérétiques et boucs émissaires de tous ordres, pour leurs droits et liberté, droits et liberté qui sont les nôtres.

Aux fondamentalistes de tous ordres, y compris celui des simplistes et des imbéciles, la Ligue des droits de l’Homme oppose le respect de la loi commune, la défense intransigeante des libertés démocratiques, y compris celle de blasphémer, une solidarité intangible avec les victimes, même lorsqu’elle n’en partage ni les vues ni les moyens choisis pour les exprimer. Car lorsqu’on déchaîne la violence contre un théâtre, une bibliothèque, un journal, un lieu de culte ou une population ciblée comme indésirable, c’est toujours la République, la citoyenneté qu’on prend pour cible.

C’est le sens de notre présence, de notre solidarité et de notre soutien à une mobilisation puissante pour la démocratie, la laïcité, un vivre ensemble qui se décline effectivement en termes de liberté, d’égalité, et enfin de fraternité.

Pierre Tartakowky, président de la Ligue des droits de l’Homme.

Mois du doc : un débat passionnant sur les discriminations

Michelle Paul, présidente de la section, à gauche, en compagnie de Nadia Doghramadjian, secrétaire générale adjointe de la Ligue des droits de l'Homme, qui a animé le débat sur les discriminations.

Une cinquantaine de personnes ont assisté samedi soir, à La Chèze, à la projection du film d’Alice Diop, « La mort de Danton », dans le cadre du mois du doc. Et surtout, elles ont participé au débat proposé par la section Loudéac centre Bretagne de la Ligue des droits de l’Homme, qui avait invité Nadia Doghramadjian, secrétaire générale adjointe de la Ligue et déléguée du groupe de travail sur les discriminations. Un débat riche, qui a permis de réfléchir à toutes les formes de discriminations, des plus visibles aux plus insidieuses, celles dont chacun peut se rendre coupable s’il n’y prend pas garde. La discrimination syndicale a elle aussi été abordée, avec l’exemple de Natacha Aussibal, dont la pétition de soutien a été proposée au public qui l’a signée avec empressement.

Le prochain rendez-vous de la section est prévu le 11 novembre : ce jour là, Joseph Collet, maire de Trévé, inaugurera la stèle qu’il a faite ériger à l’emplacement du camp où avaient été internés les tirailleurs Sénégalais, de novembre 1944 à février 1945. Armelle Mabon, historienne, à l’origine de la découverte de cet événement, interviendra, aux côtés de Ronan Kerdraon, sénateur, Joseph Collet, maire, et Michelle Paul, présidente de la section. La cérémonie aura lieu à 11h.

L’après-midi, la section tiendra son assemblée générale à partir de 14h.

Nouveaux refus de visas : la France, camp retranché ?

Le groupe Sama Band de Boromo : on voit bien que ces musiciens pourraient mettre la République en danger ! (photo DR, Le Télégramme)

Claude Guéant est-il en train de transformer la France en camp retranché, en fermant les frontières à ceux qui ne viennent pas de pays suffisamment riches ? Cette semaine encore, des artistes invités à la semaine de la solidarité internationale en Côtes d’Armor, organisée par l’association Resia (Réseau solidarités internationales Armor)  n’ont pu venir participer à la semaine, intitulée « DroitS à l’essentiel » : les consulats de France leur ont refusé leurs visas.Le cas du groupe Burkina Bé « Sama Band de Borono » est édifiant : il était venu sans problème en France pour cette manifestation, en 2009. «Nous sommes tristes et très en colère de cette situation, s’insurge Arnaud Lafay, coordinateur de la semaine. Il ne s’agit que d’échanges culturels… Il n’y a pas de suspicion de quelque nature que ce soit à avoir avec des artistes ». Conséquence, les concerts et les intervention en milieu scolaire de ces musiciens sont annulés.

Lire l’article du Télégramme du 5 novembre.

Il y a peu, un marionnettiste indien, invité par le conseil général dans le cadre de «Fenêtre sur l’Inde», avait subi le même sort. «Avec les trois musiciens brésiliens refoulés avant lui, pour les mêmes raisons, cela porte à onze le nombre d’artistes refusés dans le département. Et peut-être bientôt douze puisque le réalisateur nigérien Sani Elhadj Magori, invité dans le cadre de la Semaine de la solidarité, n’a toujours pas obtenu de visa, s’offusque Arnaud Lafay».

Le ridicule le dispute à l’absurde. Cela entre dans un contexte de xénophobie institutionnelle, qu’on peut aussi constater dans les difficultés dressées devant les étudiants étrangers qui veulent poursuivre leurs études en France. Ce gouvernement est en train de discréditer durablement la France aux yeux du monde : il y a a quelques jours, le journal de France Inter indiquait que certaines ambassades de France commencent à tirer la sonnette d’alarme auprès du gouvernement. En vain, apparemment…

Après Troy Davis, Hank Skinner ?

Hank Skinner et son épouse Sandrine Ageorges.

En bas de page, le communiqué que la Ligue des droits de l’Homme a publié cet après-midi sur Hank Skinner.

Un peu plus d’un mois après l’exécution de Troy Davis en Géorgie (USA), c’est au tour d’un autre condamné à mort d’attendre son exécution, programmée mercredi 9 novembre prochain, dans l’état du Texas. Un état dont le gouverneur, Rick Perry, candidat à l’investiture républicaine pour l’élection présidentielle américaine, est un fervent défenseur de la peine de mort.

Le cas de Hank Skinner est particulièrement éloquent. Le condamné, qui clame depuis toujours son innocance, ne demande qu’une chose : que des tests ADN soient effectués sur les pièces à convictions retrouvées sur les lieux du triple meurtre dont il est accusé (celui de sa compagne et des deux fils de celle-ci, en 1993). Et étrangement, on le lui a refusé, à trois reprises.

Le premier refus, en 2003, était fondé sur le fait qu’il n’avait pas réussi à prouver que de nouveaux tests ADN l’innocenteraient. Le tribunal avait justifié son deuxième refus parce que c’était, selon lui, de la responsabilité de Hank Skinner si celles-ci n’avaient pas été réalisées au moment du procès en 1995. Le dernier refus, qui date de jeudi 3 novembre, est ainsi justifié : « Skinner s’appuie sur les mêmes ‘nouvelles’ preuves que cette Cour a rejetées », ont estimé les procureurs dans leur demande de rejet. Selon eux, « Skinner n’a pas su démontrer qu’existe la probabilité que de nouveaux tests l’innocenteraient ».

Outre l’étrangeté de l’argumentation (ça n’est pas sûr que cela vous innocente, donc on ne le fait pas), il y a aussi un paradoxe. Ce pays si friand en fichages de tous ordres, en analyses scientifiques, refuse d’utiliser une de ses techniques favorites pour faire éclater la vérité.

L’épouse de Hank Skinner, Sandrine Ageorges, a rencontré son mari en prison, lorsqu’elle était visiteuse de prison. Outre le combat qu’elle mène pour sauver son mari, elle est aussi un militante pour l’abolition de la peine de mort.

Lire la dépêche AFP, l’article du journal Le Monde.

Communiqué de la Ligue des droits de l’Homme

Au Texas, on achève les condamnés !

Ignorant la décision de la Cour suprême des Etats-Unis, qui a accordé à Hank Skinner le droit d’intenter des poursuites pour l’accès aux tests ADN, le gouverneur du Texas vient de rappeler que l’Etat du Texas a signé le mandat d’exécution pour le 9 novembre 2011.

Si l’acharnement se poursuit, Hank Skinner sera exécuté à cette date. La Ligue des droits de l’Homme, une fois de plus, et comme toujours, constate que la peine de mort ne sert pas à rendre la justice.

Pourtant, à la demande de Hank Skinner, il eut été facile à Lynn Switzer, District Attorney du comté de Gray, d’accorder les tests ADN. Sans donner de motivation, elle s’y est opposée. Il n’existe pourtant aucune raison valable de refuser d’effectuer des analyses scientifiques dont les résultats peuvent enfin établir la vérité. La responsabilité de Madame Switzer était de respecter la loi, de chercher la vérité et de rendre justice à toutes les parties concernées. Cela inclut non seulement M. Skinner, dont la vie est en jeu, mais aussi la famille de la victime, qui a droit à la vérité.

Avec la Coalition mondiale pour l’abolition de la peine de mort, avec le collectif Ensemble contre la peine de mort, la LDH appelle à participer au rassemblement mercredi 9 novembre à 18h30, place de la Concorde à Paris.

Pour en savoir plus : http://www.abolition.fr

On recherche layette et matériel de puériculture

Ala et Jony sont un couple de Géorgiens, demandeurs d’asile, et résident pour le moment à Plérin. Ala doit accoucher début 2012. Nous recherchons donc des vêtements de bébé, et du matériel de puériculture : le couple est sans revenu, et tout cela coûte cher. Si vous pouvez apporter votre aide, envoyez un courrier électronique à la section, à l’adresse : ldhloudeac@orange.fr.

Merci de votre aide.

Intégrismes religieux : la Ligue des droits de l’Homme se mobilise

Face aux attaques insupportables des intégrismes religieux, islamistes ou christianistes, la Ligue des droits de l’Homme appelle à participer au rassemblement prévu dimanche 6 novembre à Paris, et publie, avec d’autres associations, organisations et partis politiques, le communiqué suivant :

Attachés à la démocratie, à la laïcité et au vivre ensemble, nous disons « non » aux intégrismes religieux

Ces dernières semaines ont été marquées par une offensive des extrémismes religieux dans notre pays. Depuis le 20 octobre, le Théâtre de la Ville à Paris a ainsi vu les représentations d’une pièce de l’Italien Roméo Castellucci (« Sur le concept du visage du fils de Dieu ») être fortement perturbées par des manifestations appelées par la mouvance catholique intégriste qui jugeait cette pièce blasphématoire. Les associations à la manœuvre (Civitas, l’AGRIF,… qui appartiennent à l’extrême droite traditionnelle) essaient de poursuivre cette offensive en suscitant ou en proférant des menaces à l’encontre d’une pièce qui sera prochainement donnée au Théâtre Garonne à Toulouse (« Golgota Picnic » de l’Argentin Rodrigo Garcia). Volontiers matinées d’antisémitisme et de haine des étrangers, les manifestations, déclarations et menaces qui se sont succédé sont des attaques contre le vivre ensemble auquel nous sommes attachés.

Ces derniers jours, la sortie du numéro de Charlie Hebdo en date du 2 novembre, représentant Mahomet et rebaptisé « Charia Hebdo », a été l’occasion de nouveaux appels à la haine et à la violence (site du journal hacké par des réseaux vraisemblablement islamistes, messages de menaces en cascade visant à remettre en cause le droit au blasphème,…). Ce 2 novembre, l’incendie criminel des locaux de Charlie Hebdo montrent qu’un palier a été franchi. Cet acte, qui n’est pas sans rappeler les sinistres autodafés, vise à faire taire un hebdomadaire au ton incisif et provocateur, c’est-à-dire une presse dont on connaît l’importance pour la vitalité de la démocratie. Qu’il soit le fait de personnes mues par une vision islamiste de la société ou qu’il relève d’une provocation de l’extrême droite, cet acte renvoie à une certitude : leurs auteurs sont, à l’instar des catholiques intégristes, des ennemis du vivre ensemble puisque l’effet, sinon le but, de leur acte favorise les tensions entre les citoyens, appelés à rejoindre, chacun avec sa religion en bandoulière, le camp de la haine, de l’intolérance et de la stigmatisation.

Les intégrismes religieux ont montré avec éclat ces dernières semaines à quel point ils étaient les ennemis de trois combats qui sont les nôtres :

  • Le combat pour la démocratie, cette dernière étant indissociable du droit absolu au blasphème, c’est-à-dire le droit de critiquer les dogmes sacrés. Si ces dogmes devaient régler la vie sociale, l’espace de la libre discussion démocratique serait en effet tout bonnement impossible.
  • Le combat pour la laïcité qui ne peut se marier avec le partage de l’espace public entre les différents dogmes et qui, au contraire, nécessite le refus de voir les religions être manipulées à des fins politiques.
  • Le combat pour le vivre ensemble, incompatible avec les combats visant à intimer à chacun le devoir et l’ordre de rejoindre des communautés religieuses fermées et vivant de la haine de la religion ou de l’athéisme de l’autre.

Bien loin de nous intimider ou de nous faire vaciller sur nos convictions, les actes de ces dernières semaines ne font que renforcer notre détermination à poursuivre avec force et ténacité ces  trois combats essentiels dans notre République.

Nous appelons tous les citoyens attachés comme nous à la démocratie, à la laïcité et au vivre ensemble à se rassembler ce dimanche 6 novembre à 15h00 sur le Parvis de l’Hôtel de Ville de Paris.

Premier signataires : LDH et  SOS Racisme la CGT, la FSU, l’Unsa Educ, la FIDL, la Confédération Etudiante, Cap 21, le PCF, le PG, le MRAP, les JRG, NPNS, l’UEJF

Natacha Aussibal : la pétition

L’union départementale de la CGT, et la Fédération CGT des services publics lancent une pétition de soutien à Natacha Aussibal, fonctionnaire territoriale qui a été révoquée par le président de la CIDERAL (communauté de commune de Loudéac) contre l’avis du conseil de discipline. Cette pétition  est à renvoyée signée à l’USD SP CGT 22, 17 rue Vicairie, 22015 Saint-Brieuc cedex 1, et à faxer, pour information à la Cidéral. Vous pouvez télécharger le texte de la pétition sur le site de la CGT, ou ici.  En voici le texte :

Motion-Pétition de soutien

NON A LA DISCRIMINATION SYNDICALE A LA CIDERAL

POUR LA REINTEGRATION DE NATACHA AUSSIBAL

Nous affirmons notre pleine et entière solidarité avec Natacha Aussibal et les autres militants CGT de la Communauté de Communes CIDERAL de Loudéac, victimes, depuis les élections professionnelles de novembre 2008, de discriminations syndicales, diligentées par son Président qui use de ses méthodes perverses par suppression des primes, baisse de la notation, amputation des responsabilités, changement arbitraire de service, contestation de la gestion du personnel, prolongation de stage, tentative de révocation sans procédure statutaire déboutée au Tribunal Administratif de Rennes le 4-08-2010…

Cette collectivité s’acharne de nouveau sur Natacha Aussibal par la suppression de son poste au tableau des effectifs de la collectivité en 2010.

Actuellement, Natacha est placée en surnombre dans sa collectivité et devra quitter celle-ci le 22 décembre 2011 si aucune proposition de poste n’est actée d’ici cette date par la collectivité.

La CGT ne tolère pas cette nouvelle sanction !!!

Avec la Fédération des Services Publics CGT, l’Union Départementale CGT des Côtes d’Armor, l’Union Syndicale Départementale des Services Publics CGT des Côtes d’Armor, le syndicat CGT de la CIDERAL, nous exigeons :

  • Le respect de l’exercice du droit et de l’activité syndicale dans la collectivité.
  • La réintégration immédiate de Natacha Aussibal au sein des services de la collectivité.

Toute la CGT appelle à un rassemblement de solidarité au siège de la CIDERAL à Loudéac, Place du Champ de Foire pour la réintégration de Natacha dans ses fonctions :

LE MARDI 22 NOVEMBRE A PARTIR DE 17H00

Je signe la pétition

Je suis solidaire avec Natacha AUSSIBAL

Je demande sa réintégration.

Je demande que l’exercice du droit syndical soit respecté.

Nom     Prénom Ville Signature
A retourner à : USD SP CGT 22 – 17, rue Vicairie – 22015 ST BRIEUC Cedex 1

La confédération nationale du logement perd son agrément

Nouvelle attaque du gouvernement contre les locataires modestes : la confédération nationale du logement, association de défense des locataires, vient de perdre son agrément en tant que « association de consommateurs », et avec lui, la subvention qu’elle recevait, à ce titre. Cette décision politique arrive quelques jours après les déclarations de Laurent Wauquiez, qui souhaite réserver les logements HLM aux travailleurs. Cette fois, c’est un autre ministre qui est à la barre : le délicieux Frédéric Lefebvre, secrétaire d’État au commerce, artisanat, PME, tourisme et consommation. Lire aussi ici.

La Ligue des droits de l’Homme vient de publier un communiqué qui dénonce cette nouvelle attaque contre le logement social :

La Ligue des droits de l’Homme proteste contre le sort fait  à la Confédération nationale du logement

Le gouvernement vient de prendre des décisions graves à l’encontre de la CNL, association de défense de locataires : la suppression de l’agrément « d’association de consommateurs » et l’annulation de la subvention d’Etat qui lui était allouée. Ces mesures sont graves, tant sur le fond que sur la méthode employée.

Sur le fond, la CNL se voit désormais dans l’impossibilité d’assurer la défense en justice des locataires. Il s’agit d’une excellente nouvelle pour tous ceux qui entendent bafouer les droits des locataires. Au même moment, Laurent Wauquiez, ministre de l’Enseignement supérieur, après s’être illustré dans sa précédente fonction dans la dénonciation des « assistés sociaux », récidive en déclarant que les logements sociaux doivent être « réservés à ceux qui travaillent ». Ainsi contextualisée, la coercition subie par la CNL prend sa véritable dimension, extrêmement inquiétante : ce qui est visé, c’est le caractère collectif et solidaire de l’activité associative.

Sur la forme, la méthode suivie, les prétextes avancés – par exemple, l’organisation n’aurait pas les 10 000 membres cotisants indispensables, alors qu’elle en compte 70 000 – confirment la subordination que le gouvernement entend imposer aux organisations de la société civile. L’agression contre le logement social s’inscrit de fait dans une attaque beaucoup plus large contre la démocratie et le dialogue civil.

La Ligue des droits de l’Homme demande instamment au gouvernement de revenir sur sa décision et soutient la CNL dans la demande de renouvellement de son agrément.

Passeport biométrique : le conseil d’Etat corrige

Pas de chance, Claude Guéant : le conseil d’Etat vient d’annuler partiellement l’article 5 du décret du 4 mai 2008, qui institue le passeport biométrique. Cet article autorisait la conservation de huit empreintes digitales dans la base de données « titres électroniques sécurisés » (TES), encore un fichier… Le journal Le Monde, dans son édition du 1er novembre (lire ici) explique : « Reprenant à son compte les arguments développés par la CNIL dès la fin de l’année 2007, la plus haute juridiction administrative considère en effet qu’enregistrer une telle quantité d’empreintes dans cette base apparaît inadéquat au regard de la finalité officiellement mise en avant pour en justifier la nécessité : sécuriser la procédure de délivrance de ce document. Elle rappelle en outre qu’une telle initiative ne respecte pas les recommandations formulées par le règlement européen  du 13 décembre 2004 ne prévoyant que le stockage de deux empreintes digitales également insérées dans la puce que contient cette nouvelle forme de passeport. »

C’est devenu une habitude : le gouvernement essaye de passer en force des articles de loi, des amendements, des décrets, liberticides, et le texte se trouve au final retoqué, soit par le conseil constitutionnel (c’est rare), par le conseil d’Etat (ça n’est pas fréquent), ou la cour de justice européenne (ça arrive de plus en plus souvent). Qu’importe, il continue : l’effet d’annonce aura fonctionné, et la publicité faite à ces « retoquages » est en général bien discrète !

Le même problème va se poser avec le projet de nouvelle carte d’identité, qui est en cours d’examen à l’Assemblée nationale et au Sénat, avec cette fois une difficulté supplémentaire : le Sénat va sans doute refuser de voter ce texte. Ce qui ne l’empêchera pas de passer, mais on aura gagné du temps !