Une famille kosovare avec un enfant malade expulsée

Photo Sébastien Laporte, L'Union presse

Les parents et leurs deux enfants, des jumeaux, ont été arrêtés mercredi matin 18 janvier à leur domicile, et expulsés le lendemain vers Pristina. Les deux enfants, de dix ans, étaient scolarisés dans une école de Châlons-en-Champagne, et l’un d’eux devaient subir, au mois de mars, une intervention chirurgicale, à la suite d’un accident vasculaire cérébral qui l’a rendu paralysé. Cette opération, qui devait être pratiquée au CHU de Reims, était destinée à améliorer sa mobilité.

Dès que la nouvelle a été connue, le Réseau éducation sans frontière, les enseignants et les parents d’élèves de l’école Branly, où les deux jeunes garçons étaient scolarisés, se sont fortement mobilisés, et ont organisé une opération « école morte ». Une centaine de personnes se sont rassemblées dès jeudi devant l’école, tandis que «l’équipe d’enseignants (…), particulièrement choquée par cette expulsion soudaine a décidé de ne pas assurer les cours tout en accueillant les élèves», a indiqué le directeur, Luc Neuhauser.

Rien ne semble plus arrêter le zèle du ministre de l’intérieur, qui, entre tournées électorales et annonces de chiffres truqués, consacre le plus clair de son temps à harceler les étrangers, par tous les moyens.

Source : Libération, le Nouvel Observateur, l’Union.

L’OFPRA condamné à … faire correctement son travail

Le directeur de l’office français de protection des réfugiés et des apatrides (OFPRA) avait, dans une note interne, datée du 3 novembre, et dans un louable souci d’efficacité et d’économie (!), donné à ses services l’ordre de ne plus instruire les dossiers des demandeurs d’asile soupçonnés d’avoir tenté de faire disparaître leurs empreintes digitales (notamment en se limant les doigts), et de rejeter leurs demandes sans entretien avec la personne concernée.

Saisi par la Coordination française du droit d’asile (CFDA, à laquelle appartient la Ligue des droits de l’Homme) ,le conseil d’Etat vient de condamner l’OFPRA, au motif qu’il existe un  « doute sérieux sur la légalité » de l’instruction du directeur de l’Ofpra. Le conseil d’Etat ajoute : « l’intérêt public qui s’attache à la lutte contre la fraude n’est pas susceptible de justifier une atteinte aussi grave aux intérêts des demandeurs d’asile concernés » car la note « fait obstacle à l’examen individuel de chaque demande » et « méconnaît les dispositions de l’article L. 723-3 du Ceseda en écartant toute possibilité d’audition préalable des demandeurs » (Ceseda : code d’entrée et de séjour des étrangers et des demandeurs d’asile).

Voici la suite du communiqué du CFDA :

Les demandeurs d’asile concernés risquaient en effet un renvoi dans leur pays sans aucun examen de leur situation :
•    la note du directeur de l’Ofpra imposait à ses agents de rejeter leurs demandes sans examen personnalisé
•    alors que les préfectures les ont mis en procédure dite « prioritaire » qui les prive d’un recours suspensif de leur dossier devant la Cour nationale du droit d’asile (CNDA).

A l’heure où les autorités entendent accélérer l’examen des demandes d’asile et en réduire les coûts, cette décision rappelle qu’aucun de ces deux objectifs ne peut être poursuivi en sacrifiant des principes aussi fondamentaux que l’audition d’un demandeur d’asile sur les motifs de sa demande.

Le 25 novembre 2011, le ministre de l’Intérieur, Monsieur Claude Guéant, annonce une réforme de la procédure d’asile, en ayant recours à une rhétorique de la « fraude généralisée » ; il recommande d’allonger la liste des pays d’origine « sûrs », ce que fait le Conseil d’administration de l’Ofpra le 2 décembre en y ajoutant l’Arménie, le Bangladesh, le Monténégro et la Moldavie.
La CFDA rappelle que si l’Ofpra est un établissement public sous tutelle du ministère de l’Intérieur, les considérations relatives au contrôle des flux migratoires, propres à ce ministère, ne doivent en aucun cas avoir pour conséquence de réduire les garanties procédurales reconnues par le droit international et la législation française, aux demandeurs d’asile.

Le directeur de l’office français de protection des réfugiés et des apatrides (OFPRA) avait, dans une note interne, et dans un louable souci d’efficacité et d’économie, donné à ses services l’ordre de ne plus instruire les dossiers des demandeurs d’asile soupçonnés d’avoir tenté de faire disparaître leurs empreintes digitales (notamment en se limant les doigts), et de rejeter leurs demandes sans entretien avec la personne concernée.
Saisi par la Coordination française du droit d’asile (CFDA), le conseil d’Etat vient de condamner l’OFPRA, au motif qu’il existe un  « doute sérieux sur la légalité » de l’instruction du directeur de l’Ofpra. Le conseil d’Etat ajoute : « l’intérêt public qui s’attache à la lutte contre la fraude n’est pas susceptible de justifier une atteinte aussi grave aux intérêts des demandeurs d’asile concernés » car la note « fait obstacle à l’examen individuel de chaque demande » et « méconnaît les dispositions de l’article L. 723-3 du Ceseda en écartant toute possibilité d’audition préalable des demandeurs » (Ceseda : code d’entrée et de séjour des étrangers et des demandeurs d’asile).
Voici la suite du communiqué du CFDA :
Les demandeurs d’asile concernés risquaient en effet un renvoi dans leur pays sans aucun examen de leur situation :
•    la note du directeur de l’Ofpra imposait à ses agents de rejeter leurs demandes sans examen personnalisé
•    alors que les préfectures les ont mis en procédure dite « prioritaire » qui les prive d’un recours suspensif de leur dossier devant la Cour nationale du droit d’asile (CNDA).
A l’heure où les autorités entendent accélérer l’examen des demandes d’asile et en réduire les coûts, cette décision rappelle qu’aucun de ces deux objectifs ne peut être poursuivi en sacrifiant des principes aussi fondamentaux que l’audition d’un demandeur d’asile sur les motifs de sa demande.
Le 25 novembre 2011, le ministre de l’Intérieur, Monsieur Claude Guéant, annonce une réforme de la procédure d’asile, en ayant recours à une rhétorique de la « fraude généralisée » ; il recommande d’allonger la liste des pays d’origine « sûrs », ce que fait le Conseil d’administration de l’Ofpra le 2 décembre en y ajoutant l’Arménie, le Bangladesh, le Monténégro et la Moldavie.
La CFDA rappelle que si l’Ofpra est un établissement public sous tutelle du ministère de l’Intérieur, les considérations relatives au contrôle des flux migratoires, propres à ce ministère, ne doivent en aucun cas avoir pour conséquence de réduire les garanties procédurales reconnues par le droit international et la législation française, aux demandeurs d’asile.

Mme Husvisgalt et son bébé de 3 mois libérés

Mme Husvisgalt et son bébé de 3 mois, internés depuis lundi au centre de rétention de Rennes-Saint-Jacques ont été libérés mercredi, grâce à la forte mobilisation qui s’est faite autour de cette affaire scandaleuse.

Peut-être le ministre de la chasse aux enfants, qui vient en visite électorale vendredi 13 janvier à Merdrignac, Loudéac et Saint-Thélo, a-t-il craint que sa promenade ne soit troublée… ?

Guéant, ou la politique de « l’emmerdement maximum »

Un titre provocateur, mais qui en fait reprend ce qu’a répondu le 23 mars 2010, lors de la réunion annuelle sur les zones d’attente, le représentant du ministère à un représentant associatif : « sous la bonhomie et la politesse, vous répondez à l’impérieuse nécessité de l’emmerdement maximum »

La loi garantit aux personnes retenues en zone d’attente, dans les aéroports, d’avoir librement accès à leurs avocats. Depuis quelques semaines, la police de l’air des des frontières (PAF) met tout en oeuvre pour empêcher ces contacts. C’est ce que dénonce l’Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers, l’ANAFE.

Voici son communiqué, que vous pouvez télécharger ici :

Le ministère de l’Intérieur veut-il cacher la façon dont il traite les étrangers aux frontières ?

Depuis plusieurs mois, il ne cesse, à grand renfort d’arguties, de mettre des bâtons dans les roues de l’ANAFE pour l’empêcher d’accomplir sa mission d’assistance auprès des étrangers en zone d’attente – là où sont maintenus ceux qu’on ne veut pas laisser entrer en France. Une attitude qui s’apparente de plus en plus « à l’impérieuse nécessité de l’emmerdement maximum ». Qu’on en juge :

Quand, en septembre 2011, l’ANAFE organise une permanence expérimentale d’avocats dans la zone de Roissy Charles de Gaulle, et bien que la loi garantisse aux étrangers maintenus un accès inconditionnel à leur conseil, la Police aux frontières s’emploie à empêcher cet accès. Et lorsque l’ANAFE obtient que la justice ordonne l’intervention d’un huissier de justice pour constater ces entraves,  le ministère assigne l’association devant le tribunal de Bobigny afin de faire annuler cette intervention.

Le juge s’est prononcé le 4 janvier 2012 en faveur de l’ANAFE en renvoyant le ministère dans ses buts.

Il faut espérer que la leçon portera car cette tentative avortée de cacher ce qui se passe dans les zones d’attente n’est qu’un épisode dans une série d’entraves déjà trop longue.

A trois reprises en novembre et décembre 2011, à l’ANAFE qui demandait l’autorisation pour une délégation de ses représentants de visiter les zones de Marseille, de Mérignac, puis de Nice – ce qui rentre exactement dans les attributions de l’association –, le ministère de l’Intérieur a opposé une fin de non-recevoir.

Lorsqu’en octobre 2011, l’ANAFE sollicite pour une de ses salariées une carte de « visiteur » – délivrance prévue par la loi – pour lui permettre de se rendre dans toutes les zones d’attente, comme l’y appellent ses fonctions, le ministère la lui refuse. Il laisse même entendre, contre toute évidence, que le droit d’accès dont l’intéressée dispose déjà pour entrer dans la zone de Roissy serait incompatible avec des visites d’autres zones ailleurs en France. La juridiction administrative sera saisie contre cette décision absurde.

Malgré ces tracasseries répétées, qui trahissent la volonté avérée du ministère de l’Intérieur de maintenir les zones d’attente dans l’opacité, l’ANAFE reste déterminée à exercer sa mission auprès des personnes qui y sont bloquées et continuera à témoigner de la façon dont elles y sont traitées.
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Anafé, Des avocats aux frontières ! – Bilan de la « permanence d’avocats » organisée dans la zone d’attente de Roissy du 26 septembre au 2 octobre 2011, Décembre 2011. Disponible sur le site www.anafe.org très prochainement.

http://www.anafe.org

Les cadeaux de Noël de Monsieur Guéant

On savait bien qu’on pourrait compter sur Guéant pour qu’il s’occupe du Noël des demandeurs d’asile et des sans-papiers. Et puis on savait bien également que c’est un homme consciencieux : il a des objectifs à tenir. On avait raison d’avoir confiance : le ministre de l’intérieur termine l’année en beauté. Le dernier communiqué du Réseau éducation sans frontière est édifiant. N’hésitez pas à signer les pétitions, et à écrire aux adresses indiquées.

Il ne reste plus que quelques jours au ministre de l’intérieur pour remplir ses objectifs, et aux préfets pour afficher leurs chiffres. Une prime de fin d’année, ça ne tombe pas tout seul, (même si officiellement cela n’a rien à voir avec le rendement en matière d’expulsion), il faut se retrousser les manches, enfermer et expulser, enfants, parents, Roms, malades, et tout étranger qui comme chacun le voit bien, menace l’ordre public et le rétablissement de l’équilibre financier de notre pays.

Des enfants arrachés à leur école et placés derrière des grillages, un enfant séparé de son père et qui ne sait pas s’il le reverra demain, voilà quelques-unes des violences que ce gouvernement revendique dans son bilan.

1/ 4 enfants Roms toujours en rétention à Oissel, 4 enfants expulsés

8 enfants de 4 familles Roms de Roumanie (7 adultes), ont été cueillis le 15 décembre à 6 heures du matin par la Police de l’Air et des Frontières, arrachés à leurs camarades d’école et à leurs enseignants et internés au Centre de Rétention Administrative d’Oissel (76), loin de leur foyer du Centre d’hébergement le Forum de Besançon. L’un d’eux est parti sans son père, seule sa mère faisait partie du voyage. Oissel, il connaît, puisqu’en septembre il y avait déjà suivi sa mère lors d’une précédente tentative d’éloignement. Les 7 autres accompagnent maman et papa – on ne sépare pas les familles, on est humain ! -dans cette galère de l’éloignement que nous préférons appeler EXPULSION, ce mot cinglant parlant mieux à nos oreilles.

Ces 4 familles faisaient partie des Roms de Roumanie pris en charge depuis un an par les services sociaux de Besançon, enfants scolarisés, parents suivis dans le cadre d’une politique d’insertion menée par les travailleurs sociaux, pour trouver du travail et, pour certains d’entre eux, se soigner des maux de l’errance et de la galère. Mais le préfet en a décidé autrement. Il fait fi de tout ce travail, de la santé de ces familles, de la scolarité de leurs enfants ! Le référé déposé pour obtenir la libération des enfants a été refusé. Et le 20 décembre, deux des 4 familles (4 adultes et 4 enfants) ont été expulsées vers la Roumanie, là où ils ne retrouveront ni école, ni logement décent.

Quatre enfants et leurs parents ont vu leur rétention prolongée de 20 jours. Ils pleurent, ils ont faim, ils ont froid. Ils ont peur de rester encore 20 jours de plus dans cette galère. C’est ce que disent les enfants à celles et ceux qui leur téléphonent. Et aussi qu’ils sont isolés dans les bâtiments du CRA, pas mêlés aux autres retenus. Larissa (11 ans), Mirabella (9 ans) et Franco (6 ans) étaient scolarisés depuis septembre 2010 à l’école Champagne, et Adrian (13 ans) au collège Diderot. Ils étaient heureux d’aller à l’école, eux qui, pour les plus grands, n’avaient pas eu accès à une scolarité normale en Roumanie. Il faut les libérer de leur prison, qu’Adrian puisse retrouver son père, et que, début janvier, ils puissent retourner dans leurs classes.

2/ Tu pars avec ton père ou ta mère ? Aujourd’hui la préfecture cherche une solution d’expulsion familiale pour Élisée, Ronaldo et Adam, 9, 11 et 13 ans, et leurs parents.

Depuis le 6 décembre, la famille Ajredinovski / Todorova et leurs enfants Élisée, Ronaldo et Adam, enfermés au Centre de Rétention Administrative de Lyon, a subi deux tentatives de dislocation. Le 19 décembre, les policiers sont venus chercher le père et les trois enfants pour les expulser vers le Danemark, bien qu’ils soient macédoniens. Dublin II vous dit-on. L’avion n’est pas parti, problèmes techniques ou grève à l’aéroport. Le 22 décembre, la police est venue chercher la compagne du père, Madame Todorova, déboutée de sa demande d’asile faite en rétention, pour l’expulser vers la Bulgarie. Tentative arrêtée en plein cours. Il semble que la préfecture, saisie d’humanité soudaine, cherche maintenant une solution d’expulsion familiale. Ceux qui visitent la famille constatent de jour en jour les effets de l’angoisse que créent l’enfermement et les deux tentatives d’expulsion sur chacun d’eux. Aujourd’hui, le père n’a n’a pu que difficilement parler un peu  avec l’interprète et les enfants, heureux d’avoir reçu quelques livres, réclament leur école.

La famille Ajredinovski / Todorova doit être libérée au plus vite.

Elle doit être régularisée pour que cesse enfin son errance, et que les enfants puissent retrouver leur école à la rentrée dans un cadre apaisé auquel ils ont droit.

la pétition : http://resf.info/P2077

3/ M. ZHANG, en rétention à Toulouse depuis plus de 26 jours

Xiwu travaille en France dans le bâtiment depuis 5 ans comme carreleur, peintre et plombier; sa femme est couturière et leur fils ZHANG Zhouhao est élève au collège Marx Dormoy en classe de 6e dans le 18e arrondissement de Paris. Zhouhao est arrivé en France en décembre 2005 à l’âge de 8 ans, quelques mois après ses parents, arrivés eux à la fin de 2004. Sa mère suit intensivement des cours de français; elle a obtenu le DILF (diplôme d’initiation à la langue française) et prépare le DELF qu’elle passera en août 2012. Leur fils a reçu le plein soutien de ses professeurs et des parents du collège Marx Dormoy. La famille ZHANG habite le 19ème arrondissement depuis quelques semaines.

26 novembre 2011. M. ZHANG Xiwu revenait d’un chantier, lorsqu’il a été arrêté dans la gare de Narbonne et placé en rétention au centre de Toulouse Cornebarrieu. « Contrôle au faciès »?  M. ZHANG n’ayant commis aucun délit ni suscité aucun « trouble à l’ordre public » et étant muni d’un billet de train en règle. M. Zhang est le seul chinois du CRA. Ses soutiens lancent une campagne de signature de la pétition et de campagne de cartes postales : « Envoyons des centaines de cartes postales et de lettres à M. ZHANG Xiwu »!!

http://www.educationsansfrontieres.org/article40248.html

M. Zhang doit être libéré et rendu à sa famille

En France, on enferme les enfants de 8 ans

Nouvelle affaire d’enfermement d’enfant. Cette fois, ça se passe à Besançon, où le préfet Decharrière s’est attaqué à quatre familles Roms, qui étaient prises en charge par les services sociaux de la ville. Le communiqué de Réseau éducation sans frontière est édifiant. Signez la pétition !

Non à l’enfermement de 8 enfants

Non à l’expulsion de leurs parents roms de Roumanie

Rassemblement à Besançon vendredi 16 décembre 2011 à 17h devant la Préfecture

Huit enfants ont couché ce jeudi 15 décembre au Centre de rétention administrative d’Oissel, à côté de Rouen, bien loin de leur foyer du Centre d’hébergement le Forum de Besançon. Ils n’ont pu retrouver ce matin leurs camarades d’écoles et leur maîtresse ce matin, ils ont été embarqués hier avec leurs parents pour Oissel.

Cueillis à 6 heures du matin par la police, ce sont donc 8 enfants de 4 familles roms de Roumanie (7 adultes), que le préfet DECHARRIERE a décidé d’éloigner de Besançon pour les renvoyer dans leur village ou leur quartier en Roumanie, là où ils ne retrouveront ni école, ni logement décent.

L’un d’eux est parti sans son père, seule sa mère faisant partie du voyage. Oissel, il connaît déjà puisqu’en septembre il avait été obligé de suivre sa mère lors d’une précédente tentative d’éloignement.

Les 7 autres accompagnent maman et papa – on ne sépare pas les familles, on est humain ! – dans cette galère de l’éloignement que nous préférons appeler d’un nom qui traduit mieux la réalité : l’EXPULSION.

Ces 4 familles faisaient partie des Roms de Roumanie pris en charge par les services sociaux de la Ville de Besançon, enfants scolarisés, parents suivis dans le cadre d’une politique d’insertion menée par les travailleurs sociaux, pour trouver du travail et, pour certains d’entre eux, se soigner des maux de l’errance et de la galère.

Mais, le préfet en a décidé autrement. Il a fait fi de tout ce travail, de la santé de ces familles, de la scolarité de leurs enfants !

Nous demandons que ces enfants soient libérés du CRA d’Oissel avec leurs parents.

Nous demandons que ces familles puissent être relogées à Besançon.

Nous demandons que les parents puissent obtenir l’autorisation de travail demandée par la France durant la période dite « transitoire » imposée aux Roumains et aux Bulgares.

Pétition à signer sur le site RESF : http://resf.info/P2087




Centres de rétention : le rapport 2010

Les cinq associations (ASSFAM, Forum des réfugiés, France Terre d’asile, Cimade, et l’Ordre de Malte France) habilitées à intervenir dans les centres de rétention administratives où sont parqués les étrangers en attente d’expulsion viennent de livrer l’édition 2010 de leur rapport annuel. Un rapport fouillé, qui passe en revue tous les centres de rétention de France (métropole et Outremer).

Le principal constat, ce sont les conséquences de la fameuse « politique du chiffre », érigée en dogme. Un chiffre, justement : seuls 42% des personnes placées en rétention sont ensuite expulsées. Cela veut dire, en clair, que 58% de personnes enfermées n’auraient pas dû l’être : elles ont été libérées soit par le juge de libertés et de la détention, soit par décision du tribunal administratif qui n’a pu que constater l’irrégularité de la rétention, soit par l’administration qui ne parvient pas à exécuter l’éloignement. Qu’importe : ils apparaîtront dans les statistiques. Le rapport précise, dans son introduction : « Ces pratiques administratives et policières, ces conditions d’interpellation et de privation de liberté, de réadmission aux frontières, nous les constatons et ne pouvons en tirer
qu’un bilan accablant : celui de l’obsession statistique au détriment du droit. En d’autres termes, il s’agit d’une politique qui pousse trop souvent les autorités à éloigner à tout prix plus d’étrangers en bafouant les procédures et les droits les plus fondamentaux, en mettant en oeuvre une politique d’éloignement qui démontre son inefficacité et son injustice ».

L’alongement de la durée de rétention (45 jours) inscrit dans la nouvelle loi « confirme la banalisation de l’enfermement comme mode de gestion de l’éloignement des étrangers en situation irrégulière, et réduit considérablement le contrôle des pratiques policières et administratives par le pouvoir
judiciaire ».
En conclusion, les associations notent que « C’est finalement cette banalisation de l’enfermement administratif, contraire à l’esprit du droit européen, que nous dénonçons ensemble, autant que les situations absurdes et les atteintes aux droits et à la dignité des personnes générées par une politique marquée par l’obsession de l’atteinte des objectifs chiffrés ».

Le rapport est téléchargeable sur les sites des associations citée en introduction de l’article.

On recherche layette et matériel de puériculture

Ala et Jony sont un couple de Géorgiens, demandeurs d’asile, et résident pour le moment à Plérin. Ala doit accoucher début 2012. Nous recherchons donc des vêtements de bébé, et du matériel de puériculture : le couple est sans revenu, et tout cela coûte cher. Si vous pouvez apporter votre aide, envoyez un courrier électronique à la section, à l’adresse : ldhloudeac@orange.fr.

Merci de votre aide.

Quand Arno Klarsfeld en rajoute dans l’ignominie

Photo Patrick James, La Voix du Nord.

Il est depuis peu président de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII). On l’avait remarqué il y a quelques jours dans un débat qui l’avait opposé à Pierre Tartakowsky, président de la Ligue des droits de l’Homme, au sujet du projet d’introduire une épreuve de français dans la procédure de naturalisation des étrangers qui souhaitent obtenir la nationalité française. Déjà là, il n’avait pas été glorieux.

Mais, dans l’interview qu’il a donnée le 27 octobre à La Voix du Nord, Arno Klarsfeld se surpasse. En visite dans un centre d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA), à la question « l’Etat n’a-t-il pas l’obligation de loger les demandeurs d’asile », il n’hésite pas à répondre : « Il y a eu un afflux de demandeurs d’asile ces dernières années et certains CADA sont donc engorgés. C’est pourquoi j’ai proposé au ministre de l’Intérieur que l’État puisse orienter les demandeurs d’asile où il y a de la place, dans l’Yonne ou la Creuse par exemple et pas forcément là où ils font leur demande. » La Creuse… Serait-il inspiré par Michel Debré, qui, dans les années 1960, avait entrepris le repeuplement de la Creuse en y faisant venir des « orphelins » réunionais ?

Klarsfeld persiste et signe ses déclarations sur les Roms. Il avait affirmé : « ils vivent avec huit enfants dans une pièce, quand on n’a qu’une pièce on ne fait pas huit enfants » ; et à la Voix du Nord il reprend : « J’assume ce qui est une évidence. Ils devraient s’abstenir d’avoir huit enfants. Pour que les enfants puissent s’intégrer, il faut que les parents puissent s’en occuper (…). Ils doivent savoir que leurs enfants vont être pris par les mafias, mis sur le trottoir. C’est inconscient. Ils sont de longue date les Misérables avec un grand M, chassés, pourchassés, mais ils sont aussi victimes d’eux-mêmes, responsables de ne pas avoir su susciter une véritable élite qui ne soit pas cette ploutocratie qui vit de trafics et n’a pas intérêt à sortir son peuple de l’horreur. (…) Pendant ce temps-là, la France ne peut pas revenir au temps de Dickens et tolérer des bidonvilles. Les associations disent : « Il faut les loger. » Mais il n’y a pas de logements pour les Français et les étrangers. Alors il faut peut-être faire la révolution, couper des têtes… »

Le lendemain de la parution de son interview dans la Voix du Nord, Klarsfeld en remet une couche dans le reportage sur la visite du CADA. « Il faut que l’Europe s’occupe de la question Rom comme elle s’est occupée de la dette », indique-t-il. La question Rom… D’autres s’étaient occupés de la « question juive »… Surprenant, dans la bouche d’un fils de « chasseur de nazis »…

Monsieur Klarsfeld n’a peut être pas consulté le site de l’OFII avant d’en accepter la présidence. Comme le fait remarquer Rue 89, on peut y lire, quand on se rend sur la page « qui sommes-nous » : « Fidèle à sa tradition d’accueil et d’intégration, la France conduit, en matière d’immigration, une politique faite de générosité et d’humanisme avec, comme ligne d’horizon, le dépassement des valeurs d’origine et l’adhésion à des valeurs communes qui sont celles de la République. »

Sources : La Voix du Nord, Rue 89.

Ile-et-Vilaine : afflux de mineurs étrangers

Jean-Louis Tourenne

Après Claude Bartolone, président du conseil général de Seine-Saint-Denis (lire ici), c’est Jean-Louis Tourenne, président du conseil général d’Ile-et-Vilaine qui alerte : son département est dépassé par l’afflux de mineurs étrangers. Le quotidien Le Télégramme s’en fait l’écho ce matin :

335 mineurs étrangers, sans famille, sont venus frapper à la porte du conseil général d’Ille-et-Vilaine cette année. En2000, ils étaient six. Le Département affirme ne plus pouvoir faire face à cet afflux.

Ils viennent principalement d’Afrique (Congo et Angola) et d’Asie(Mongolie). Les mineurs étrangers isolés qui sont accueillis en Ille-et-Vilaine rentrent dans le cadre de la politique de la protection de l’enfance, qui incombe au département. Problème: en Bretagne, il n’y a qu’une seule borne «Eurodac», qui permet aux étrangers d’entamer les démarches de la demande d’asile, et elle se trouve à Rennes.

Derrière Paris et la Seine-Saint-Denis

«Tous les étrangers passent par notre département, remarque Jean-Louis Tourenne, président du conseil général d’Ille-et-Vilaine Certains jeunes ont déjà l’adresse des centres d’hébergement qui pourront les accueillir. Ils sont amenés ici par des réseaux». L’Ille-et-Vilaine se classe à la troisième place des départements accueillant le plus de mineurs étrangers isolés, derrière Paris et la Seine-Saint-Denis. En comparaison, le Morbihan accueille une vingtaine de mineurs étrangers par an, le Finistère une cinquantaine et les Côtes-d’Armor une quarantaine. «Cela coûte environ 13millions d’euros par an à notre collectivité, remarque Jean-Louis Tourenne. Nous avons déjà créé 37 places d’accueil supplémentaires. Douze de plus sont prévues et nous avons embauché dix travailleurs sociaux de plus». Autre problème, les profils de ces jeunes sont très différents de ceux que connaissent normalement les services de protection de l’enfance. Ils vont donc être accueillis dans les mêmes conditions que des jeunes délinquants ou des enfants maltraités, alors que leur histoire est complètement différente. Autre conséquence, les placements en urgence d’enfants en danger ne peuvent plus se faire car les capacités d’accueil sont saturées. Aujourd’hui, Jean-Louis Tourenne demande à l’État de prendre ses responsabilités et de participer activement à l’accueil de ces jeunes, en les répartissant plus équitablement sur tout le territoire.

«Un problème national»

«C’est un problème national et la responsabilité de l’État est de réguler cet afflux de migrants, souligne le président du conseil général. Nous avons fait ce que nous avons pu, souvent beaucoup plus que les autres départements mais ce n’est plus possible». Il est vrai que personne ne se bouscule pour accueillir ces jeunes qui, à 16 ou 17 ans, ont traversé des continents pour tenter leur chance en France.

Source : Le Télégramme. Article de Carole André.