LDH, MRAP, LICRA, SOS Racisme veulent rediaboliser le front national

Quatre associations de lutte contre le racisme, la Ligue des droits de l’Homme, le MRAP, la LICRA et SOS Racisme, lancent une campagne pour « rediaboliser » le front national. C’est à dire pour rappeler ce qu’est fondamentalement le front national : un parti raciste, d’extrême droite, très proche des mouvements fascistes ; et malgré les efforts déployés par ses dirigeants pour faire oublier cette véritable nature, le front national n’a absolument pas changé.

Il s’agit de dix fiches, qui rappellent des incidents récents, qui se sont produits depuis l’opération « ravalement de façade » menée par la fille Le Pen.

Ne pas hésiter à les télécharger et les diffuser !

Ligue des droits de l’Homme : Hénin-Beaumont,dix bonnes d’aller voter dès le 1er tour !

La section de la Ligue des droits de l’Homme vient de publier un argumentaire qui démonte en dix points les positions inacceptables du front national.

La question du front national revient à l’ordre du jour à chaque élection, et on peut finir par être excédés devant les appels au vote anti fn, qui aboutissent in fine a nous demander de faire un choix qui ne nous convient pas. Car enfin, voter Bourdouleix ou voter Le Pen, quelle différence ? voter Vanneste ou voter FN ? On pourrait multiplier les exemples.

Mais il arrive que les situations soient particulières. C’est sans doute le cas à Hénin-Beaumont, que le front national a transformé en symbole. Et il ne faut pas oublier que le scrutin de dimanche est un scrutin local : gagner les élections municipales pour un parti tel que le FN, c’est se donner une chance de s’implanter durablement sur un territoire, et d’y progresser. Les municipales ont servi de tremplin à de nombreux membres de ce parti. Bompart, par exemple, qui a il est vrai changé de casaque, mais qui est bien resté le même, et qui s’est fait un nom grâce à ce scrutin.

L’analyse de la section d’Hénin-Carvin est donc particulièrement intéressante, et même s’il s’agit d’un problème local, son exemple peut être utile dans toutes les communes confrontées au même problème. Et aux autres aussi : ce mal est contagieux !

Appel de la section LDH d’Hénin-Carvin

Élections municipales 2014 à Hénin-Beaumont

La LDH s’invite dans la campagne

 Rien n’est joué. Tout reste possible. Cela dépend de vous !

Oui, les vrais démocrates peuvent encore gagner ! 

La Ligue des droits de l’Homme vous donne

10 bonnes raisons d’aller voter dès le premier tour.

  1. C’est un droit : ne pas l’exercer, c’est laisser les autres décider à votre place. Que pourrez-vous dire demain si vous n’êtes pas d’accord ? Vous aurez laissé faire.
  2. Et s’il n’y avait qu’un seul tour ? Le risque est réel au vu des précédents scores du FN : peut-on prendre ce risque ? L’enjeu est trop grave pour rester sur la touche.
  3. Vous êtes déçus par la politique du Gouvernement. OK, la LDH aussi. On peut comprendre mais, ici, il s’agit d’élire une équipe municipale pour gérer la ville pendant 6 ans et pas de changer de gouvernement et de politique nationale.
  4. Vous ne croyez plus en la politique, « droite-gauche, c’est pareil » et « le FN, on ne l’a pas encore essayé, pourquoi ne pas lui donner sa chance ? », disent certains. Détrompez-vous ! D’autres villes, dans le sud de la France, ont été « à l’avant-garde » et elles ont été, un temps, gérées par le FN et l’extrême droite. Elles en ont fait l’amère expérience !  Même Marine Le Pen n’ose plus les citer en exemple : leur gestion s’est vite révélée catastrophique, sans parler de l’orientation donnée à la vie culturelle ou encore le sort réservé à plusieurs associations (il ne faut pas oublier non plus que le FN est toujours hostile à l’aide apportée à celles qui défendent les droits de l’Homme !).
  5. Croyez-vous vraiment qu’Hénin-Beaumont mérite d’être estampillée « FN » ? Hénin-Beaumont n’est pas une cité extrémiste comme le prouvent ses traditions ouvrières, syndicales et associatives. Jusqu’alors, même si le FN a progressé, il est resté minoritaire en nombre de voix, ramené au nombre d’électeurs inscrits. Mais, cette fois, l’abstention pourrait bien le faire gagner.
  6. Vous en avez assez de la division entre les partis démocratiques (et parfois même en interne) : vous pouvez l’exprimer, lors de ce premier tour, en allant voter, conscients de la nécessité de tout faire pour qu’au second tour les conditions permettant de battre le FN puissent être réunies. Tout se joue dès le premier tour !
  7. « Le FN n’est pas si dangereux, après tout », pensent certains. Quelle imprudence ! Attention, il a lissé son image mais c’est pour mieux séduire les hésitants et les déçus : il met en avant des personnes « simples » mais sa doctrine inégalitaire reste inchangée sur le fond : le FN ne se prononce jamais sur les inégalités qui frappent les femmes, il dénigre les associations comme le planning familial accusé d’inciter les femmes à avorter. Le FN s’est positionné contre le mouvement social pour la défense des retraites, il dénonce les organisations syndicales et remet en cause le droit de grève…
  8. Laïque, le FN ? Il conserve des liens très étroits avec les milieux catholiques les plus intégristes. Dresser les citoyens les uns contre les autres, en instaurant la préférence nationale, c’est tourner le dos à la vraie laïcité qui garantit le « vivre ensemble », c’est en opposition totale avec la devise républicaine « Liberté, Égalité, Fraternité ».
  9. Le FN aurait-il honte de l’origine du parti, de son histoire, des propos tenus par Jean-Marie Le Pen, par exemple à propos des camps d’extermination, de la collaboration de l’extrême droite avec l’occupant nazi ? Pour avancer, ce parti est contraint de ruser mais, derrière les sourires de façade, il conserve des liens avec certains groupes encore plus radicaux, voire néonazis. Un certain nombre de mesures qu’il préconise au niveau national ne sont d’ailleurs pas réalisables car contraires aux droits de l’Homme et aux conventions internationales.
  10. Ne vous laissez pas influencer par toutes les rumeurs infondées, les mensonges, les calomnies, les attaques personnelles et les ragots qui circulent, notamment sur le Net. Vous avez une boussole infaillible : les droits de l’Homme ! Ne perdons pas de vue que la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen figure dans le Préambule de la Constitution de la République Française. Son respect est donc une obligation !

Les Héninois et les Beaumontois ont besoin pour les six années à venir qu’on puisse leur garantir le calme, la stabilité dans leur quotidien et, enfin, une bonne image à l’extérieur, une image qui ne peut que jouer favorablement pour la prospérité économique de la ville et donc pour garantir de meilleures conditions de vie.

La qualité d’une équipe municipale ne se mesure pas au nombre de sourires distribués tous azimuts, au nombre de pots partagés, aux promesses électoralistes, elle se mesure aux compétences des candidats et à la rigueur qui les caractérise.

La Ligue des droits de l’Homme, quant à elle, n’a jamais varié : elle combat l’extrême-droite sous toutes ses formes, aujourd’hui comme hier, à Hénin-Beaumont, dans le département, dans la région, comme partout en France. Elle s’est toujours engagée pour le rassemblement des forces démocratiques qui sont prêtes à œuvrer pour la défense des droits de l’Homme et du Citoyen. Elle dit « Non à la haine de l’Autre » !

 Les sept exigences de la LDH  dans sa campagne nationale :

Ma ville, ma vie, je la veux…

fraternelle, solidaire,  juste,  libre,  accueillante, ouverte, démocratique

 Votez le 23 mars

pour barrer la route au FN !

 

 

Ordre moral : une inspectrice de l’éducation nationale s’y met !

© Citadelles et Mazenot

« L’art de la bande dessinée » est paru en 2012 chez Citadelles et Mazenod : ça fait tout de même quelques mois. Coécrit par Pascal Ory, Laurent Martin et Jean-Pierre Mercier, Thierry Groensteen, Xavier Lapray, Benoît Peeters, et Sylvain Venayre, il vient d’être remarqué par une inspectrice pédagogique de l’Éducation nationale, de l’académie de Limoges. Elle vient d’écrire aux professeurs documentalistes de cette académie pour les mettre en garde contre ce livre – une somme de 586 pages qui servira sans doute de référence pour l’histoire de la BD.

En cause ? L’ouvrage ne propose pas de mettre « tout le monde à poils », mais il contiendrait des planches et des « dessins un peu trop explicites relativement à la violence ou au sexe », d’après le site « Univers BD ».

En somme, c’est le retour à l’ordre moral.

Les centres de documentation et d’information (CDI) n’existent que dans les collèges et les lycées. Ils reçoivent donc des élèves âgés d’au moins 11 ans. Ils sont par ailleurs placés sous la responsabilité de « professeurs documentalistes », dont on peut supposer qu’ils connaissent le contenu des ouvrages qu’ils ont dans leur centre. Et qu’ils sont à même de juger si tel ou tel ouvrage peut ou non être mis à la disposition des élèves. Cette inspectrice n’en semble pas convaincue.

Les auteurs de l’ouvrage se sont bien entendu émus des « recommandations » de l’inspectrice. Dans un article publié sur le site « myboox.fr », ils précisent qu’ils ont interogé l’académie de Limoges, mais n’ont pas obtenu de réponse. Ils ont donc publié une lettre ouverte, dans laquelle ils déclarent : « Nous pouvons formuler l’hypothèse que cette personne s’est émue de trouver parmi plusieurs centaines de documents iconographiques, tous choisis en raison de leur qualité historique ou esthétique, quelques images représentant la sexualité ou la violence sous un jour esthétisé, fort sages, au demeurant, si on les compare à celles que des lecteurs d’âge scolaire peuvent voir sur quantité de lieux aisément accessibles – et non soumis à censure ».

On assiste en fait une nouvelle fois en quelques semaines au retour de l’ordre moral…

Parmi les auteurs de l’ouvrage, il en est un que les Ligueurs bretons connaissent : Pascal Ory. Originaire de Rennes, il a fait ses études au lycée Châteaubriant (devenu lycée Emile Zola), et un des derniers ouvrages dont il a dirigé la publication est un « dictionnaire des étrangers qui ont fait la France ». Il est par ailleurs intervenu pendant la journée d’hommage à Ilona et Victor Basch organisée le 10 janvier dernier dans le lycée qui porte leur nom, et a notamment évoqué les circonstances de leur assassinat par la milice. On peut voir la vidéo de son intervention sur ce site (c’est la 5ème vidéo de cette journée). 

L’exposition « Question de genre » réalisée par des lycéens dérange des paroissiens

Des élèves du club Unesco du lycée Roz-Glas de Quimperlé (29) ont réalisé une exposition intitulée « question de genre » : il s’agissait de se mettre dans la peau d’une personne de sexe opposé. C’est ainsi que les garçons ont été photographiés habillés en filles, et les filles en garçons. Photographies réalisées par le portraitiste Christian Scaviner, et accompagnées de textes écrits par les lycéens dans le cadre de ce travail suffisamment remarquable pour être exposé au parlement européen à Bruxelles.

Malheureusement pour lui, ce travail a été aussi remarqué par un éclésiastique, Olivier Manaud, curé de Quimperlé, qui, sans avoir vu l’exposition (il le reconnaît lui-même), a, dans un éditorial publié dans le bulletin paroissial de la ville, invité les paroissiens à manifester leur indignation en écrivant à la Cocopaq, la communauté de communes du pays de Quimperlé, qui a installé l’exposition dans les bibliothèques et médiathèques de son réseau. Indignation basée, on s’en doute, sur les âneries que la frange la plus réactionnaire et conservatrice de l’église catholique débite depuis quelques semaines sur une fumeuse théorie du genre qui n’existe que dans ses fantasmes.  Pour aider ses paroissiens qui pourraient avoir des difficultés de rédaction, le curé leur donne l’exemple d’une lettre type présentée par le site VigiGender, naturellement très proche de la « manif pour tous »… Et une vingtaine de courriers sont ainsi arrivés à la Cocopaq, pour dénoncer la « théorie du genre ».

Faisant preuve d’un courage politique suffisamment rare pour être relevé, les responsables de la Cocopaq n’ont pas souhaité étouffer l’affaire : ils l’ont rendu publique, par un communiqué qui a été publié dans la presse locale. Nicolas Morvan, président de la communauté de commune, déclare ainsi : « Oui la Cocopaq est fière de mener une politique publique pour l’égalité femme-homme. Et non, en aucun cas, elle ne fait la promotion d’une idéologie, ni la promotion de quelconques pratiques sexuelles ! »

Dans l’article consacré à l’affaire par le quotidien Le Télégramme, Annie Sow, conseillère principale d’éducation qui a piloté le projet répond de son côté à ces détracteurs : « Nous avons proposé ce projet dans une démarche citoyenne pour faire réfléchir les jeunes sur les relations filles-garçons. C’était un exercice, pas une question d’idéologie. Et les jeunes sont fiers de leur travail. Aujourd’hui, ils mènent des réflexions très pertinentes sur le sujet ». Christian Scaviner, le photographe,  estime lui « que cette exposition « c’est le fondement de la vie en société, le respect de l’autre et de soi, il n’y a que des belles choses dans cette exposition ». « Questions de genre » continuera donc à être présentée. « S’il faut interdire tous les jeux de rôle dans ces cas-là, on ne peut plus rien faire », déplore Jacques Juloux, le vice-président de la Cocopaq en charge de la culture qui martèle que « les communes et les médiathèques sont libres ».

Les amicales laïques de Quimperlé et Concarneau, et la section Françoise-Bosser de la Ligue des droits de l’Homme ont, elles aussi, réagi, en publiant le communiqué suivant :

« Les Amicales laïques de Quimperlé et Concarneau, la section Françoise Bosser de la Ligue des Droits de l’Homme, se félicitent de la position prise par la Cocopaq face aux courriers demandant la suppression de la remarquable exposition «  Questions de genre » ; exposition réalisée par les élèves du club UNESCO du lycée de Roz Glas dans le cadre d’un projet pédagogique visant à les faire réfléchir sur les relations filles-garçons.

Les continuelles tentatives d’immixtion rétrogrades que subit actuellement le système scolaire de la part, notamment, d’activistes religieux, constituent d’inacceptables atteintes aux libertés de conscience, d’expression et de création. Elles sont évidemment à prendre au sérieux et doivent être à chaque fois combattues énergiquement

Dans la droite ligne des objectifs qui lui sont assignés par le Code de l’Éducation, l’école doit, en effet, pouvoir poursuivre son travail, dans la sérénité, pour la compréhension et l’éducation des rapports entre les hommes et les femmes, entre masculin et féminin (voir les travaux  d’E. Roudinesco sur la « théorie du genre »). Et le chemin est encore long vers l’égalité de droit.

En refusant de céder à la pression, la Cocopaq réaffirme avec force ces objectifs et rappelle simplement que l’égalité se construit, s’apprend… tout comme la démocratie. Qu’elle en soit chaleureusement remerciée. »

Quant au curé de Quimperlé, on ne peut que lui conseiller de retourner s’occuper de musique liturgique, domaine dans lequel il a, semble-t-il, une certaine expertise.

 

 

Prison ferme et lourdes amendes requises contre Le Lay, de breizh atao

Le marchand de galettes est encore victime du complot judéo-maçonnique, auquel se sont sans nul doute joints les socialo-communistes, les gauchistes, les anarchistes, les artistes, on doit certainement en oublier, il nous pardonnera.

Le fuyard de l’Île du Soleil levant comparaissait donc en appel, ce mardi 4 février à Rennes. « Comparaissait » n’est pas le verbe qui convient puisque, comme d’habitude, il était absent. On se perd un peu dans ce marathon judiciaire : il s’agissait évidement une nouvelle fois de racisme, le fonds de commerce de l’individu, en l’occurrence contre la conseillère générale de Brest, dont l’origine africaine insupporte M. Le Lay. Le réquisitoire a une nouvelle fois été sévère, puisque le procureur a demandé une peine de prison ferme. Cela donnerait à Le Lay de se consacrer à la lecture, ce qui lui ferait sans nul doute le plus grand bien. On pourrait lui conseiller des livres d’histoire contemporaine, par exemple. Mais est-ce bien utile…

A la suite d’une précédente comparution au cours de laquelle le procureur avait également requis de la prison ferme, Le Lay appelait une telle condamnation de ses vœux, étant persuadé qu’elle l’élèverait au rang de martyre. Curieusement, cette fois-ci il fait plutôt profil bas, sa préoccupation principale étant de lever des fonds pour aller en cassation : c’est que ça lui coûte des sous, ces plaisanteries ! Et il en appelle à un lelaython, au nom de la liberté d’expression que sa condamnation mettrait en péril ! Il pourrait peut-être en parler à Dieudonné ?

 

Qui fait et défait les lois dans la République ?

La Ligue des droits de l’Homme donne son point de vue sur la dernière reculade du gouvernement : le renoncement à l’introduction de l’accès à la procréation médicalement assistée (PMA) pour les couples de lesbiennes. Le ministre de l’intérieur, qui était déjà ministre de la justice, ministre des affaires sociales, s’est attribué une nouvelle compétence : il est aussi ministre de la famille. Bon. Disons qu’il est premier ministre. Ça rappelle quelque chose cette histoire-là…

Voici le communiqué que vient de publier la Ligue des droits de l’Homme.

Ainsi donc, la « Manif pour tous les intégristes » a gagné. La promesse faite en 2012, les amendements présentés par les députés socialistes lors de la loi sur le mariage instituant l’égalité d’accès à la PMA, l’engagement qui leur avait été fait que ce que l’on bloquait alors serait repris en 2014 dans la loi sur la famille… Tout cela est passé à la trappe.

Comme il y a dix ans, le ministre de l’Intérieur est Premier ministre, ministre de la Famille, ministre de la Justice, auto-investi du pouvoir de définir le « destin » des Roms, des étrangers, des homosexuels, de déclencher des censures a priori, etc.

Ainsi donc, le reste du gouvernement ne sert à rien. Le Parlement ne sert à rien. Les associations porteuses d’égalité des droits, la « société civile », dont on nous rebat les oreilles quand cela peut servir la communication électoraliste, tous ceux qui connaissent l’état réel de la société quant aux rapports familiaux, aux droits et à l’intérêt réel des enfants, eux non plus ne servent à rien.

Quel gâchis démocratique ! Aujourd’hui comme hier, le mélange d’astuce et d’inaction est un double message que ses auteurs ne sont pas en état de maîtriser. Aux manifestants d’extrême droite et de droite extrême, que l’on croit naïvement « apaiser », on montre « ce qui paie » : à quand les mobilisations des « familles » sur la « fin de vie », contre l’avortement, pour une Europe à la Mariano Rajoy ? Et message non moins redoutable, pour toutes celles et tous ceux qui avaient entendu « le changement, c’est maintenant » : citoyens électeurs qui vous imaginiez souverains, députés qui vous imaginiez législateurs, voyez comme le vrai pouvoir, qui est ailleurs, est capable de faire très vite ce qu’il n’avait pas dit, et d’oublier très vite de faire ce qu’il avait promis.

Avec cette combinaison d’impuissance et de reculade face aux forces les plus régressives, avec une forme d’autoritarisme face au Parlement et un mépris des engagements pris, c’est l’effectivité de la démocratie qui est gravement compromise. Et l’on peut craindre que ceux qui ont fait ce pas de clerc ne soient pas les seuls à en payer le prix.

La Ligue des droits de l’Homme, solidaire de tous ceux et toutes celles qui continuent à faire avancer l’égalité des droits, appelle les citoyennes et les citoyens à continuer à construire ensemble un avenir qui n’est ni dans le rétroviseur ni dans l’immobilisme.

 

6 février 1934 : tirer les leçons de l’histoire

La Ligue des droits de l’Homme rappelle, dans un communiqué, les manifestations qui ont eu lieu le 6 février 1934. 80 ans plus tard, les descendants des factieux de 34 n’ont pas désarmé : jour de colère, manif « pour » ( !!!) tous, ils ressortent les mêmes discours, les mêmes slogans de haine, ils diffusent les mêmes rumeurs, colportent les mêmes mensonges. Devant ces gens-là, aucune concession ne devrait être tolérée. C’est pourtant le moment que choisit le ministre de l’intérieur pour donner des assurances à ces groupes, en déclarant que la procréation médicalement assistée (la PMA) ne rentrera pas dans la loi famille.

Le communiqué de la Ligue des droits de l’Homme :

6 février : tirer les leçons de l’histoire

Il y a quatre-vingt ans, le 6 février 1934, plusieurs organisations d’extrême droite et ligues factieuses appelaient à se rassembler devant l’Assemblée nationale avec l’objectif non dissimulé de faire tomber un gouvernement discrédité par une série de scandales et, au-delà, d’en finir avec la République.

Les factieux visaient à imposer les valeurs salvatrices d’un ordre éternel et chrétien, d’une xénophobie solidement antisémite et, par la violence, à renverser une République stigmatisée comme la chose des « rastaquouères » et des juifs, des francs-maçons et des « bolcheviks ».

Cette manifestation pesa lourdement sur la vie politique française et constitua un signal d’alarme pour tous les démocrates. Le rassemblement du Front populaire, organisé dans la foulée autour de défense de la paix, du pain et de la liberté sut mettre un coup d’arrêt à ces prétentions autoritaires.

Quatre-vingts années et une guerre mondiale plus tard, un rassemblement de réseaux, dont le point commun est la haine de l’égalité républicaine, agite le spectre d’un nouveau 6 février. L’objectif est moins d’affirmer des désaccords politiques avec le gouvernement en place que d’organiser la mise à bas morale du principe d’égalité républicaine.

D’où la multiplication des rumeurs, mensonges, slogans haineux, manifestations de rues et appels à la violence visant l’enseignement de l’égalité entre les sexes à l’école, l’égalité de toutes et tous devant le mariage, l’égalité entre citoyens ; d’où également cette conjonction des intégrismes mêlant antisémitisme et homophobie, dénonciation du « système » et de l’école républicaine.

Cette offensive décomplexée d’une extrême droite radicalisée, s’avère articulée avec les ambitions électorales du Front national, ainsi qu’avec certains courants de l’église catholique et une fraction non négligeable de la « droite républicaine ».

La Ligue des droits de l’Homme appelle à combattre fermement cette stratégie de la peur et cette exaltation de l’ordre moral. Cela exclut toute concession à l’esprit ambiant de xénophobie, et tout esprit de conciliation vis-à-vis des tentations d’exclusion et de restriction des droits.

C’est en rassemblant sur des valeurs d’égalité et de fraternité, de respect et de progrès social, que les forces républicaines peuvent relever le défi qui leur est lancé.

C’est en adoptant des politiques de solidarité, en refusant de s’enfermer dans des mesures d’austérité désespérantes et stériles, que la perte de confiance de l’opinion publique dans la politique gouvernementale peut être enrayée, que les bases d’un rassemblement populaire et démocratique peuvent être jetées.

C’est l’un des enjeux des élections municipales à venir. À cet égard, la participation au scrutin constitue un élément d’importance pour ne pas placer la République et la démocratie en état de faiblesse. Sans entrer dans le détail des programmes et listes soumis aux électrices et électeurs, la LDH rappelle que c’est en combinant la défense des libertés et du progrès social que « l’esprit de 36 » a su rassembler et faire échec aux vents mauvais.

C’est cet esprit que la LDH entend faire vivre dans les débats électoraux à venir en défendant des mesures concrètes pour l’égalité, la fraternité et la solidarité, en rassemblant contre le racisme et l’antisémitisme, contre l’homophobie et toutes les discriminations.

La LDH appelle les citoyennes et citoyens, les démocrates et les républicains, la société civile et la représentation politique à en débattre ensemble, avant, durant et après la phase électorale qui s’annonce. Face aux menaces et aux discours de haine, elle appelle à se rassembler et à réinventer la promesse d’une République fraternelle et sociale porteuse d’un avenir meilleur pour tous les citoyens.

 

Journées de retrait de l’école : des mensonges grotesques

Ajout à 16h45 : le communiqué que vient de publier la Ligue des droits de l’Homme. A lire en fin d’article.

Certaines écoles connaissent ces jours-ci un absentéisme important (jusqu’à 40%). Ça n’est pas dû à une épidémie de grippe ou de gastro entérite. Mais (osons le mot, c’est celui qui convient le mieux) à une épidémie de  connerie.

Il s’agit d’un absentéisme militant, organisé sous le nom de « journée de retrait de l’école » : des mouvements d’extrême droite et de catholiques intégristes, encore eux, ont lancé un mot d’ordre de grève scolaire, pour, disent-ils, empêcher la « théorie du genre » de venir pervertir nos enfants. Certains parlent de théorie du « gender », ou du djender, ça fait plus riche et ça fait plus peur.

En cause, le programme ABCD, mis en œuvre par l’éducation nationale.

De quoi s’agit-il ? Tout simplement, et ni plus, ni moins, que de promouvoir l’égalité filles – garçons, en débusquant tous les stéréotypes sexistes qui nous collent à la peau : les filles sont plus ceci, les garçons plus cela, il y a des jouets, des jeux pour les filles, d’autres pour les garçons, et plus tard, des métiers pour les unes, et d’autres pour les autres.

On ne va pas refaire une analyse du discours qui accompagne ce mouvement : d’autres l’ont fait, et bien fait, ici, et ailleurs.

Simplement, c’est un régal d’entendre une Christine Boutin parler de ce mouvement. On ne peut évidemment pas imaginer une seconde qu’elle croit à ce qu’elle dit : le ministre de l’éducation nationale aurait pour dessein caché de promouvoir l’homosexualité, d’arriver à ce que les enfants deviennent asexués…

Mais alors, pourquoi raconter ces âneries ? Et pourquoi des femmes mêlent-elles leurs voix à ce concert de fantasmes aussi ridicules les uns que les autres ?

Il n’y a qu’une explication possible : ces gens-là ne supportent pas que les femmes obtiennent l’égalité face aux hommes. Ils ne supportent pas que la femme soit distraite de la seule fonction qu’ils lui reconnaissent, la reproduction.

Ce sont les mêmes qui refusaient le droit de vote aux femmes en 1945, prédisant la disparition de la société si on leur permettait de s’intéresser à la politique. Ce sont les mêmes qui voudraient interdire le divorce, l’interruption volontaire de grossesse, et aujourd’hui le mariage étendu aux personnes de même sexe. Et ce sont les mêmes qui bientôt vont se mobiliser contre la procréation médicalement assistée autorisée aux couples de lesbiennes, l’euthanasie, la recherche sur les cellules souches…  Ce sont les mêmes, enfin, qu’on a vu défiler dans les bien mal nommées « manifs pour tous », « jour de colère »…  Le pape leur a confirmé il n’y a pas si longtemps que la terre était ronde : ils ne s’en sont pas remis,  et il leur faut d’autres sujets de mobilisation.

Ce qui est terrifiant dans cette histoire, c’est que de tels discours puissent être pris au sérieux. Le ministre de l’Education nationale (que ces mêmes personnes voudraient rebaptiser « ministre de l’instruction publique, lire ici) veut faire de la pédagogie pour leur montrer leur erreur : il va falloir trouver de bons pédagogues !

Communiqué de la Ligue des droits de l’Homme

Face aux mensonges de l’extrême droite, le gouvernement doit soutenir les ABCD de l’égalité

Des activistes d’extrême droite ont lancé une action nationale pour l’interdiction de l’étude du genre à l’école. Cette campagne est basée sur un mensonge. En effet, les programmes scolaires et notamment les ABCD de l’égalité contiennent, conformément au Code de l’éducation, des éléments pédagogiques combattant les archétypes sexistes et promouvant l’égalité entre les sexes.

L’école, et c’est son rôle, enseigne le refus des discriminations, l’égalité entre les filles et les garçons, la liberté de construire l’esprit critique et l’intelligence par l’accès au savoir. C’est cette dimension d’égalité qui agresse une extrême droite familialiste, dont le modèle de société est de remettre les femmes « à leur place », à la maison ; de propager auprès des parents la peur d’une société sans préjugés et sans discriminations.

En appelant à boycotter l’école sur la base du mensonge et de la désinformation, en provoquant la censure d’un livre* publié par le Centre national de documentation pédagogique, sous l’autorité du ministère de l’Education nationale lors du Salon de l’éducation, cette extrême droite familialiste entend peser sur les publications, les programmes ou encore la fréquentation scolaire.

Ces prétentions sont à prendre au sérieux et doivent être combattues énergiquement. L’école doit pouvoir poursuivre son travail pour la compréhension et l’éducation des rapports entre les hommes et les femmes, entre masculin et féminin, avec leur dimension d’inégalité, dont on sait qu’elle est grande. Leur « loi de la nature », c’est la loi du plus fort : alors que l’égalité se construit, s’apprend, comme la démocratie.

C’est pourquoi nous en appelons à la vigilance de tous les citoyens et citoyennes, face à des tentatives d’immixtion rétrogrades dans le système scolaire et de retour à l’ordre moral.

*Publié aux éditions Sceren-CNDP, et intitulé Déjouer le genre. Pratiques éducatives au collège et au lycée. L’auteur, Hugues Demoulin, est chargé de mission égalité filles/garçons dans l’académie de Rouen.

 

Tous à la manifestation de soutien aux femmes espagnoles, samedi 1er février

Ces slogans sont toujours d'actualité, 40 ans plus tard !

On est gâtés, en matière de manifs ces temps-ci : manif pour tous, jour de colère, veilleurs… Sauf que là, ce sont des manifestations pour supprimer des droits.

Alors, pour une fois qu’on a une manif pour défendre un droit, et en réclamer l’extension, on ne va quand-même pas bouder notre plaisir !

Mais on aurait eu davantage de plaisir si ce droit essentiel n’était pas menacé, en Espagne notamment. Mais pas qu’en Espagne : en France aussi, certains voudraient le faire disparaître : les slogans braillés pas les fachos dimanche étaient clairs. Et quand on voit les difficultés que rencontrent en France aussi certaines femmes pour exercer ce droit, on peut être inquiets.

Ce droit est menacé partout en Europe, et le récent rejet par le parlement Européen du rapport Estrela en est un symptôme alarmant.

Alors, tous dans les manifestations, samedi 1er février. A Saint-Brieuc, ce sera à midi, rue sainte Barbe, le long du centre commercial « Les Champs ».

Ci-dessous, l’appel lancé par un collectif constitué de nombreuses associations, dont naturellement la Ligue des droits de l’Homme (liste en fin d’article), et un texte d’Alicia Miyares.

Non à la régression des droits des femmes en Espagne et ailleurs !

La liberté face à l’obscurantisme !

2014 : pour nos droits, pour nos choix !

Les féministes espagnoles organisent une manifestation à Madrid le 1er février

Mobilisons-nous pour les soutenir

Manifestons partout ensemble SAMEDI 1° FEVRIER

14h – Paris – Place Joffre (École Militaire) jusqu’à l’Ambassade d’Espagne

20 décembre 2013, le gouvernement espagnol Rajoy veut annuler la loi autorisant l’avortement, rappelant les sombres heures du franquisme.

Il revient sur la loi obtenue en 2010 qui légalisait l’avortement jusqu’à 14 semaines d’aménorrhée (22 pour raison médicale) au mépris des recommandations des textes internationaux de l’Organisation Mondiale de la Santé et de l’Organisation des Nations Unies.

Renouant avec des pratiques qui dénient la liberté de choix aux femmes au mépris des droits humains fondamentaux, il annonce clairement son projet de société : maintenir les femmes dans un statut social étroit et de soumission.

Cette attaque du gouvernement espagnol s’inscrit dans l’offensive européenne des opposants aux droits des femmes comme l’a illustré en décembre 2013 le rejet du rapport Estrela par le Parlement européen (rapport sur la santé et les droits reproductifs traitant de l’accès aux contraceptifs et à l’avortement, de la procréation médicalement assistée, de l’éducation sexuelle et de la liberté de conscience). Ce rapport proposait que l’avortement soit de la compétence de l’Union européenne, encourageant ainsi tous les états membres à l’autoriser. Ce refus d’accepter le droit des femmes à disposer de leur corps, cette persistance à les considérer comme des sous citoyennes incapables de décider par elles-mêmes désigne l’enjeu : quelle société voulons-nous ?

Le combat des femmes, des forces démocratiques et associatives espagnoles pour ce droit fondamental est le nôtre, et nous le soutiendrons ici et ailleurs car il est le combat de celles et ceux qui veulent l’égalité entre les femmes et les hommes.

Il rejoint les luttes que nous avons menées et que nous continuons à mener dans notre pays. Car, si le droit à l’avortement est bien inscrit dans la loi française, la concrétisation du droit à travers des centres d’avortement nombreux, permettant un accueil et des soins de qualité, n’est toujours pas assurée de manière satisfaisante dans toutes les régions.

C’est aussi un soutien à toutes les femmes obligées de se rendre dans une autre région ou dans un autre pays parce que là où elles vivent l’accès à l’avortement est difficile, voire interdit.

Nous appelons à :

  • Lutter pour une Europe où toutes les femmes pourraient disposer librement de leur corps sans contrainte étatique et religieuse, et qui intègre ces droits à la Charte européenne des droits fondamentaux ;
  • Soutenir le combat des femmes espagnoles pour conserver l’acquis qu’elles ont gagné de haute lutte.

Non à l’ordre moral qui veut gérer nos vies,

Oui à nos droits, tous nos droits et à la liberté de choix d’avoir un enfant ou non

Premiers signataires : ANCIC, CADAC, Collectif Tenon XXe, Mouvement Planning Familial confédéral, 40 ans de mouvement, APEL-Egalite, Association Droits des Femmes XXème, Association pour la Mixité l’Egalite La Laïcité, Association Nationale des Études Féministes, Association Nationale Sages-Femmes Orthogénistes, Collectif 8 mars pour toutes, Collectif Oui oui oui, Collectif National pour les Droits des Femmes , Collectif de Pratique et de Réflexion Féministe Rupture, Comité Laïcité République, Coordination Française pour le Lobby Européen des Femmes, Coordination lesbienne en France, Comité Femmes Manche 50, Demain les femmes(sud77), Du Côté des femmes, Encore Féministes, Elu/es Contre les Violences faites aux Femmes, Femm’Ecolos, Femmes pour le Dire Femmes pour Agir, Fédération Régionale d’IDF du Planning Familial, Féminisme enjeux Théâtre de l’opprimé, Féminisme et géopolitique, Féministes pour une Autre Europe, Femmes en Résistance, Femmes Solidaires, FièrEs, La Grande Loge Féminine de France, L’Assemblée des Femmes, Les efFRONTé-e-s, Lesbiennes of Color, Ligue du droit international des Femmes, Maison des Femmes de Montreuil, Maison des Femmes de Paris, Marche Mondiale des Femmes France, Mouvement du Nid, Osez le Féminisme, Regards de femmes, Réseau Féministe Rupture, Réseau de Jeunes Féministes d’Europe MMF, Solidarité féministe, Attac , CNAFAL, Coordination Nationale des Comités deéfense des hôpitaux et maternités de proximité, FASTI, Fondation Copernic, Groupe Cadre de vie, l’Inter-LGBT, CAP21, Hétéros au boulot, Le Long Yang Club Paris, LGBT Formation Avignon, Les Enfants d’Arc-en-Ciel – Ligue des Droits de l’Homme, Marea Granate Paris, Médecins du Monde, Les Sœurs de La Perpetuelle Indulgence, Union des Famille Laïques, LMDE, Confédération Générale du Travail, Fédération Syndicale Unitaire, Syndicat général des lycéens, UNEF, Union Syndicale Solidaires, UL-CGT 20, Alternative Libertaire, Ensemble, Europe Ecologie Les Verts, Gauche Unitaire, Izquierda Anticapitalista (Espagne), Les Jeunes Écologistes, Lutte Ouvrière, Mouvement des Jeunes Communistes Français, Mouvement Jeunesses Socialistes, Nouveau Parti Anticapitaliste, Parti Communiste Français, Parti de Gauche, Parti Socialiste, Union des Étudiants Communistes…

Parce que je décide – Porque yo decido

Texte écrit par Alicia Miyares qui sera remis le 1er février à Madrid au Congrès des députés, au chef du gouvernement, au président du Congrès, à la Ministre Ana Mato, au Ministre Alberto Ruiz Gallardón et aux différents groupes du Congrès.

Parce que je décide, à partir de l’autonomie morale qui est la base de la dignité de toute personne, je n’accepte aucune obligation ou interdiction concernant mes droits sexuels et reproductifs et, en conséquence, aucune entrave à ma totale réalisation en tant que personne. En tant qu’être humain autonome, je refuse d’être soumise à des traitements dégradants, à des ingérences arbitraires et à des tutelles coercitives dans ma décision d’être ou de ne pas être mère.

Parce que je suis libre, j’invoque la liberté de conscience en tant que bien suprême comme fondement de mes choix. Je qualifie de cyniques ceux qui en appellent à la liberté pour la restreindre, et de malveillants ceux qui, sans se soucier de la souffrance causée, veulent imposer à tous leurs principes de vie basés sur des révélations divines. En tant qu’être humain libre, je refuse d’accepter une maternité forcée et un régime de tutelle qui condamne les femmes « à la minorité d’âge sexuel et reproductif ».

Parce que je vis en démocratie, et que je suis une démocrate, j accepte les règles du jeu qui séparent les droits relatifs au péché et à la loi religieuse. Aucune majorité politique issue des urnes, aussi absolue soit-elle, n’est légitime pour transformer les droits en délit et nous obliger à suivre des principes religieux sous peine de sanction pénale. En tant que citoyenne, j’exige de ceux qui nous gouvernent qu’ils ne transforment pas le pouvoir démocratique, sauvegarde de la pluralité, en despotisme.

Parce que je décide, parce que je suis libre et parce que je vis en démocratie, j’exige du gouvernement quel qu’il soit qu’il promulgue des lois favorisant l’autonomie morale, préservant la liberté de conscience et garantissant la pluralité et la diversité des intérêts.

Parce que je décide, parce que je suis libre et parce que je vis en démocratie, j’exige que soit conservée l’actuelle « Loi de santé sexuelle et reproductive et d’IVG » pour favoriser l’autonomie morale, préserver la liberté de conscience et garantir la pluralité des intérêts de toutes les femmes.

« Jour de colère » : réponse aux bonnets rouges

Des bonnets rouges s’offusquent que je parle d’eux dans l’article sur le « jour de colère » publié samedi 25 janvier.

Je leur ferai remarquer quelques petites choses :

  • Je me suis effectivement étonné que les bonnets rouges figurent dans la liste des groupes appelant à cette manifestation. Mais j’ai en même temps publié le communiqué qui est paru dans Ouest-France, avec un lien vers l’article.
  • Les bonnets rouges réagissent à mon article. J’espère qu’ils ont également réagi à l’article publié sur le site du jour de colère (je ne vais quand-même pas leur faire de la pub en donnant leur lien !). S’ils l’ont fait, ils n’ont pas dû le faire assez fort : les bonnets rouges figurent encore, ce dimanche 26 janvier 2014 à 13h07, en bonne place (ben oui, ordre alphabétique…) dans la liste de leurs soutiens.
  • Dans une vidéo diffusée par une chaîne de télévision nationale (je crois qu’elle a été reprise par d’autres chaînes mais je n’en suis pas certain),  qui traitait de l’interdiction des spectacles de Dieudonné, au moment de « l’affaire », des personnes étaient interviewées devant le théâtre du « comique ». Parmi elles, un manifestant, qui portait ostensiblement un bonnet rouge. Je n’ai ni entendu ni lu beaucoup de protestations à ce sujet.

Je vous accorde que vous ne pouvez sans doute pas contrôler tous ceux qui vont ou qui se sont réclamés de votre mouvement. Mais peut-être pourriez-vous cependant vous interroger sur le fait que ces mouvements d’extrême droite  vous enrôlent, à votre corps défendant peut-être, aussi facilement ? Ne pensez-vous pas que votre plate-forme, s’il en existe une, est suffisamment floue pour que vous soyez aussi facilement victimes de ces dérives ?