P. Tartakowsky : du mariage pour tous aux cartes rebattues à droite

Pierre Tartakowsky a été réélu président de la Ligue des droits de l'Homme par le congrès de Niort.son rapport moral.

Dans l’éditorial qui ouvre le dernier numéro du bulletin mensuel de la Ligue des droits de l’Homme, son président, Pierre Tartakowsky, revient sur les débats autour du mariage pour tous qui ont occupé tout (ou presque) l’espace médiatique pendant ces derniers mois. Il en tire les leçons, politiques et sociétales.

La célébration du premier mariage entre deux personnes de même sexe à Montpellier aura heureusement marqué la fin d’une mobilisation politique intense autour de l’élargissement d’un droit. Il est, de fait, peu probable qu’une majorité de droite de retour aux affaires ose jamais revenir sur cette avancée et sur des actes d’état civil. Au plan politique pourtant, le sujet va rester présent, comme va prolonger l’onde de choc des mobilisations des droites durant toute la période écoulée.

Revenons sur cette séquence, ses évolutions et ce qu’elles révèlent. Dès le départ, ce sont davantage des acteurs idéologiques que partidaires qui sont à la manœuvre ; la droite classique, mais également le FN apparaissent mal à l’aise sur le mariage pour tous, car divisés et hésitants sur les bénéfices à en tirer. L’UMP est en pleine guerre des chefs et ne compte sans doute pas moins de gays dans ses rangs que le FN, ce qui se résout par une sorte de neutralité agressive, focalisée sur l’adoption et la GPA, laquelle, rappelons-le, ne fait pas partie du projet gouvernemental. Les courants cathos tradis et autres identitaires sont quant à eux franchement homophobes, même avec des approches diverses et nuancées. Tous ces gens se rassemblent sous le drapeau consensuel de la famille et des enfants, lesquels méritent « un papa, une maman ».

Cette mobilisation se nourrit de ce qu’il faut bien appeler un pas de clerc du président de la République, lequel a évoqué une possible objection de conscience des maires appelés à célébrer les mariages gays. Le gouvernement saura rectifier le cap et tenir bon jusqu’au vote de la loi, ce dont il faut se féliciter. Mais cette défaillance énorme – l’état civil n’a rien à voir avec la conscience de qui que ce soit –, qui appelle immédiatement une réaction de l’Inter-LGBT et des associations de défense des droits, est évidemment interprétée comme une hésitation. Et lorsque l’adversaire hésite, il faut augmenter la pression. Les organisations à la manœuvre le font d’autant plus qu’elles bénéficient de l’engagement de l’UMP, Jean-François Copé voyant là l’occasion de marquer sa différence d’avec son rival François Fillon, et d’exprimer sa vraie nature. Cet apport se double de celui d’une véritable galaxie de réseaux, fondations et autres clubs historiquement ancrés à l’extrême droite, et qui voient dans ce mouvement « apolitique » et « populaire » l’occasion rêvée d’échapper à l’ostracisme qui les frappe depuis la Libération et la guerre d’Algérie.

C’est en effet la première fois que ces groupuscules – toutes tendances confondues – peuvent occuper un espace politique partagé avec les droites dites républicaines, en phase avec une partie de l’opinion publique allant bien au-delà des cercles militants habituels, mordant même sur des électeurs de gauche émus et troublés par un sujet qui touche à l’intime. Nicolas Sarkozy a fourni le cadre idéologique à cette parade nuptiale des droites et de leurs extrêmes. Sa défaite, d’autant plus frustrante que courte, a accéléré cette chorégraphie de séduction tout en accentuant son côté dispersé, concurrences internes obligent.

Cette dynamique de concurrence pour le leadership s’est traduite, dans les derniers jours de la mobilisation, par des exclusives, des appels à la violence, et la résurgence d’un vocable utilisant pêle-mêle le vocabulaire des généraux putschistes de l’Algérie française, la dénonciation de la franc-maçonnerie, des appels à la « résistance », le tout en assimilant la police – coupable de s’en prendre à « la France bien élevée » –, à la Gestapo… Cette confusion des termes ne doit rien au hasard mais traduit une stratégie d’effacement, par banalisation, des réalités historiques qui ont battu et stigmatisé ces courants d’idées englués dans la collaboration avec l’occupant nazi.

Au-delà, cette agitation verbale indique une circulation de la pensée réactionnaire, en recherche d’elle-même, et de repositionnements possibles. De fait, elle est passée en peu de temps – toutes organisations confondues – de la stigmatisation des « islamistes » à l’exaltation du peuple de France, puis à la chasse aux homosexuels. Ainsi de la dénonciation d’un ennemi extérieur « infiltré », les droites extrêmes se repositionnent sur la dénonciation et la chasse d’un ennemi « intérieur ». Homo aujourd’hui. Demain…

Cette inquiétante évolution participe d’un élargissement conséquent du champ d’action et de prétention des extrémismes droitiers : d’un vieil ordre racial à un nouvel ordre moral, patriarcal et porteur, hélas, d’illusions de changement. Illusions, car une mobilisation basée sur la ségrégation et la discrimination porte inéluctablement en elle des dynamiques d’exclusion et de violence. Illusions, car loin de répondre aux besoins d’épanouissement et de bien-être des individus, cette mobilisation n’envisage leur avenir qu’au prisme d’allégeances rancies dans un passé mythique.

Reste posée une question essentielle : une recomposition profonde des forces de droite est en cours, dont il n’est pas aisé de dire ce qu’il en résultera, même s’il est certain que ce ne sera bon ni pour les droits, ni pour les libertés, ni pour la démocratie. La société civile, les organisations syndicales, les associations ne peuvent donc évidemment pas se désintéresser de l’enjeu, singulièrement dans la perspective des élections municipales. Nous y reviendrons.

Ligue des droits de l’Homme : ensemble, s’opposer à l’extrême droite !

Communiqué de la Ligue des droits de l’Homme.

Paris, le 12 juin 2013

Ensemble, s’opposer aux extrêmes droites

Le 5 juin, Clément Méric, syndicaliste étudiant et militant antifasciste, a été assassiné à Paris. La Ligue des droits de l’Homme a dénoncé ce meurtre commis à raison des convictions politiques du jeune homme. Cet acte s’inscrit dans la suite de trop nombreuses agressions commises par des groupes d’extrême droite, ces derniers mois, et qui sont allés cette fois-ci jusqu’à la mort.

La Ligue des droits de l’Homme réitère toutes ses condoléances à la famille et aux amis de Clément Méric, et demande aux autorités de faire toute la lumière sur ces actes afin que leurs auteurs soient condamnés.

Au-delà, il est urgent de porter un coup d’arrêt à ces exactions et aux idées qui en favorisent de près ou de loin le développement. La radicalisation publique et « désinhibée » des droites extrêmes s’inscrit dans un contexte, marqué depuis plusieurs mois par des discours haineux et une véritable avalanche de propos mensongers et agressifs, ne reculant pas devant la désignation de « cibles » à l’occasion de l’adoption de la loi sur le mariage pour tous. Cette agressivité revendiquée est elle-même le fruit d’une dynamique de rapprochement entre l’extrême droite et la droite dite classique.

L’assassinat de Clément Méric n’est pas un fait isolé. Agressions racistes, homophobes, sexistes, violences progressent en France comme dans toute l’Europe. Le mensonge, la haine, la violence, la mort sont les marques de l’extrême droite, de tous temps et en tous lieux. L’extrême droite s’appuie, pour se légitimer, sur les peurs nées du chômage, de la pauvreté, de l’explosion des inégalités et de la précarité.

Elle se réclame d’une pseudo-opposition à ces phénomènes pour renouer avec ses vieux démons et désigner les boucs émissaires qu’elle a toujours stigmatisés pour semer la haine : étrangers ou soi-disant tels, immigrés, avec ou sans papiers, homosexuels, juifs et francs-maçons…

Il est d’autant plus important, dans ce contexte, de réaffirmer notre refus ferme de toute politique publique pouvant légitimer, de près ou de loin, ces visions xénophobes et racistes. C’est bien en réaffirmant concrètement les droits des étrangers, des migrants, des Roms et de tous ceux qui sont tenus en lisière des droits fondamentaux, qu’il est possible de rassembler largement contre les périls montants. Car ces droits sont, de façon indivisibles, ceux qui fondent la République telle que nous l’aimons : fraternelle, égale et libre.

C’est dans la perspective d’un tel rassemblement que la Ligue des droits de l’Homme, avec les habitants, les résidents, les citoyens, continuera à défendre les libertés et tous les droits partout et pour tous, et à agir pour une société de solidarité. C’est dans cet esprit qu’elle appelle les citoyennes et citoyens à manifester leur solidarité, leur vigilance et leurs mobilisations.

Meurtre de Clément Méric : communiqué de la Ligue des droits de l’Homme

Stupeur et colère

Communiqué LDH

C’est avec stupeur et colère que la Ligue des droits de l’Homme apprend la mise à mort de Clément Méric par un groupe de skinheads, hier, à Paris.

Elle condamne fermement ce meurtre commis à raison des convictions politiques du jeune homme. Supprimer une vie, jeune d’autant plus, afin de faire taire celles et ceux qui ne partagent pas ses opinions, est insupportable et nous interpelle quant à la radicalisation récente des droites extrêmes, cet acte faisant dramatiquement écho à un discours de haine tenu depuis plusieurs mois.

La Ligue des droits de l’Homme adresse toutes ses pensées à la famille et aux amis de Clément Méric, et demande aux autorités de faire toute la lumière sur ces actes afin que leurs auteurs soient condamnés.

La Ligue des droits de l’Homme appelle les citoyens et les citoyennes à la vigilance et à l’expression du refus de la violence et invite au rassemblement qui a lieu jeudi 6 juin, à 18h30, devant la fontaine Saint-Michel, à Paris.

 

Le fascisme tue, aujourd’hui encore

Le fascisme tue. On le savait. On l’avait pourtant oublié. L’assassinat d’un jeune homme de 18 ans par une horde de crétins vient nous le rappeler dramatiquement.

Comment cela est-il encore possible aujourd’hui ?

Les flots de haine qui se sont déversés pendant les « manifs pour tous » auraient dû nous alerter davantage. Les groupes fascistes y ont trouvé un terrain d’expression idéal : ils étaient protégés, au milieu de la foule, et pouvaient donner libre cours à leurs idées nauséabondes sans que les autres participants à ces manifestations s’en émeuvent outre mesure. Il y a bien eu quelques semblants de réprobation de la part de « Frigide Barjot », qui n’a pas pu participer à la dernière manifestation en raison des menaces qui la visaient.

Frigide Barjot n’a évidemment rien à voir avec ce meurtre. Mais peut-on impunément lancer des idées haineuses comme l’ont fait tous ces gens pendant plusieurs mois ? Peut-on stigmatiser des groupes d’hommes et de femmes sans que cela ne se retrouve un jour où l’autre ? Il y a une sorte de porosité entre la droite classique et les idées d’extrême droite. Dernier avatar de cette porosité : on apprend que l’attachée parlementaire d’Hervé Mariton, député UMP qui a mené la lutte contre la loi Taubira à l’assemblée nationale est une militante d’extrême droite. « Elle a été l’une des premières à appeler au rassemblement en hommage à l’essayiste d’extrême droite, deux heures après son suicide, le 21 mai » (lire ici). Si les Besson, Hortefeux, Guéant, Buisson, Coppé et consorts ne sont pas mêlés à cet assassinat, ils sont coupables de donner du crédit aux idées de ces groupuscules. Ils en reprennent volontiers quelques-unes à leurs compte : les mois derniers, c’était l’homophobie, on a eu aussi la xénophobie, la chasse aux Rroms, reprise avec zèle par l’actuel ministre de l’intérieur. Dans son rapport moral au congrès de Niort, Pierre Tartakowsky, président de la Ligue des droits de l’Homme dénonçait le pouvoir actuel, « contaminé par la peste sécuritaire ».

En avril 2013, trois agressions menées par l’extrême droite ont été recensées : le 7 avril 2013, à Paris, contre un couple gay ; le 17 avril à Lille, contre un bar gay ; le 23 avril, à Lyon, contre des policiers et un photographe de presse. Hier soir, c’est un meurtre qui a été commis (source Rue 89).

La presse présente Clément Méric, la victime, comme un militant d’extrême gauche. Et alors ? Est-ce un crime ? En fait d’extrême gauche, on sait surtout que Clément était un militant antifasciste, qui participait aux actions du groupe « Action antifasciste Paris Banlieue ».

Des manifestations sont organisées dans la journée, à Paris, mais aussi en province : à Quimper, la Ligue des droits de l’Homme appelle à un rassemblement, à 18h30, place Saint-Corentin. A Brest également à 18h30, place de la Liberté.

La fédération de Paris de la Ligue des droits de l’Homme a publié un communiqué et appelé à participer aux différentes manifestations organisées dans la capitale.

De nombreuses voix s’élèvent pour demander la dissolution de ces groupes d’extrême droite.

Lire aussi : Libération, Le Monde,  le blog du parti de gauche, Le Plus du Nouvel Obs, Politis.

Du Touvet (Isère) à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) : non à de nouveaux éloges de l’OAS

Dessin emprunté au site Le Ravi, http://www.leravi.org/spip.php?article1155

La maire d’Aix-en-Provence nous a habitués à ses facéties d’un goût souvent douteux. Reconnaissons-lui le mérite de nous avoir bien fait commencer cette journée du mardi 4 juin 2013 : reçue par France Inter ce matin, elle a en effet inspiré à Sophia Aram un billet qui restera dans les annales. Le thème du billet était l’apprentissage de la démocratie, dans lequel, selon l’aveu de son propre président, s’engage l’UMP. L’occasion pour l’humoriste de rappeler finement à la politicienne que, quoiqu’elle en dise, le président de la République élu en mai 2012 était légitime, puisque désigné par le suffrage universel. On se souvient en effet qu’à l’époque, la subtile maire d’Aix-en-Provence avait contesté cette légitimité…On peut voir et écouter la chronique de Sophia Aram ici.

Le problème, c’est que Mme Joissains-Masini nous fait rarement rigoler. Et singulièrement en ce moment, où les nostalgiques de l’Algérie française et de la colonisation se lancent dans des commémorations peu ragoûtantes.

Voici le communiqué qu’a publié la Ligue des droits de l’Homme à cette occasion. Il dénonce la complicité de la maire d’Aix-en-Provence avec le « collectif aixois des rapatriés » et l’association de défense des anciens détenus de l’Algérie française. Mme Joissains devrait se souvenir que l’UMP se réclame (de moins en moins il est vrai) du général De Gaulle…

Au moment où s’ouvraient les négociations d’Evian pour mettre fin à la guerre d’Algérie, deux activistes, Albert Dovecar et Claude Piegts, membres des sinistres commandos delta de l’OAS, participaient à l’assassinat de Roger Gavoury, commissaire central d’Alger, dans la nuit du 31 mai au 1er juin 1961. Condamnés à mort, Dovecar et Piegts ont été exécutés le 7 juin 1962.

C’est précisément le 7 juin 2013 que le Collectif aixois des rapatriés – le CAR –, a choisi pour inaugurer à Aix-en-Provence un monument, de même nature que ceux de Nice, Toulon, Perpignan et Marignane, érigés à la gloire de tels assassins. La stèle sera installée dans la cour de la Maison du maréchal Alphonse Juin, propriété de la ville d’Aix, devenue véritable casemate de la « nostalgérie ». L’actuelle équipe municipale en a confié la gestion au CAR qu’elle subventionne abondamment. Coutumier des éloges de la colonisation et de l’OAS, le président du collectif, René Andrès, lance un appel pour l’inauguration d’un espace « appelé à devenir le haut lieu de la mémoire, et de la conservation, de la vérité du peuple Pied-Noir et Harkis ».

L’Association de défense des anciens détenus de l’Algérie française (ADIMAD) soutient cet appel. Ces irréductibles de l’Algérie française ont prévu de se retrouver, comme chaque année, début juin autour de la tombe de Claude Piegts au Touvet, dans l’Isère. L’hommage initialement prévu le 2 juin 2013, a soulevé de telles protestations qu’il vient d’être interdit par la préfecture de l’Isère. Ses initiateurs l’ont reporté au 9 juin, deux jours après la cérémonie d’Aix.

La Ligue des droits de l’Homme dénonce avec force ces tentatives de réhabilitation des anciens tueurs de l’OAS, autant que les dérives idéologiques sur les aspects positifs de la colonisation et les nouvelles instrumentalisations du drame des Harkis et de leurs enfants. Il est indispensable que soient officiellement reconnus, simplement reconnus, les crimes et méfaits qui ont accompagné la colonisation et la guerre d’indépendance de l’Algérie. Indispensable pour bannir en France toutes les formes de racisme que ces dérives alimentent ; indispensable pour permettre le renforcement des liens d’estime et d’amitié entre les peuples algérien et français, l’établissement d’une coopération active et sincère entre la France et l’Algérie !

Le député Vialatte visé par deux plaintes

Le député UMP Vialatte, qui avait commis un tweet raciste à la suite des indicents liés au matche du Paris-Saint-Germain (« les casseurs sont sûrement des descendants d’esclaves… ») est visé non par une seule plainte pour « provocation à la haine raciale »,  comme annoncé initialement : la « Fondation du mémorial de la traite des Noirs » l’avait décidé aussitôt après la publication de ce tweet. Il l’est par une seconde, déposée par le Collectifdom (collectif des Antillais, Guyannais, Réunionnais et Mahorais), qui revendique quarante mille membres et sympathisants, a déposé vendredi 31 mai au tribunal correctionnel de Paris une citation directe contre le député (source, site du journal Libération, 31 mai 2013). Il s’agit d’une citation directe, ce qui signifie qu’elle n’aura pas besoin d’être approuvée par le procureur pour être instruite par le tribunal. SOS Racisme avait indiqué, au moment des faits, étudier les suites à donner à cette affaire.

Message personnel : les droitsdelhommistes vous saluent bien, D. Goux !

 

La Fondation du mémorial de la traite des Noirs porte plainte contre Vialatte

La Fondation du mémorial de la traite des noirs a porté plainte contre le député UMP du Var, Jean-Sébastien Vialatte. Ce brave homme avait posté, après les graves incidents qui ont marqué la fête du club de football Paris-Saint-Germain, un tweet qui a enflammé immédiatement le réseau social, et dans lequel il écrivait :

Les casseurs sont sûrement des descendants d’esclaves ils ont des excuses. #Taubira va leur donner une compensation !

Le tweet faisaint bien entendu allusion au souhait de Christiane Taubira, garde des sceaux, de donner des compensations foncières aux descendants d’esclaves.

Le député a assez rapidement effacé son tweet, mais trop tard cependant : les copies d’écran se sont diffusés très rapidement sur la toile.

La Fondation du mémorial écrit : « Trois jours après la 8è commémoration de la traite des noirs et de l’esclavage en France, ces propos constituent une insulte inacceptable à la mémoire des victimes de la traite des noirs et de l’esclavage mais aussi constituent une incitation à la haine et à la discrimination raciale au moment où le pays a besoin d’unité devant les enjeux économiques et sociaux dévastateurs ».

La fondation ajoute : « En s’attaquant à la mémoire des millions de Français descendants d’esclaves, à l’identité des millions d’étrangers issus de territoires mis en coupe réglée pendant 350 ans, au crime contre l’humanité que la République a décidé de nommer par la loi Taubira de 2001, le député Vialatte franchit une ligne rouge inacceptable pour un représentant du peuple français et l’image de la Nation. La Fédération du mémorial de la traite des noirs a décidé de porter plainte contre le député Jean-Sébastien Vialatte pour fausses accusations, diffamation et incitation à la haine raciale. Une plainte sera déposée au procureur de la République du Var, au président de l’UMP, ainsi qu’au président de l’Assemblée nationale et au Président de la République » (source : Nice-matin).

Le député de son côté a déclaré qu’il regrettait ce tweet « maladroit », mais la seule « maladresse » qu’il reconnaisse est d’avoir fait un lien entre deux événements : la déclaration de Christiane Taubira et les incidents liés au matche. Lire aussi sur le site de la section LDH de Toulon.
Ce « dérapage » ( ?) s’ajoute à tous ceux auxquels on assiste depuis le mois de septembre avec les débats autour de la loi sur le mariage des couples de même sexe. Pendant ce temps-là, Mme Boutin a une nouvelle fois affiché sa délicatesse, et postant un tweet dans lequel elle s’interroge sur la démarche de l’actrice Angélina Jolie qui a choisi l’ablation des deux seins en raison d’une anomalie génétique qui la rendait  susceptible d’être victime d’un cancer : « pour ressembler aux hommes ? Rire ! si ce n’était triste à pleurer »…

 

Bonne nouvelle pour la démocratie : breizatao devant la justice en septembre !

Marie Gueye avait été victime d'insultes racistes de la part du site breizatao lors de son élection au conseil général.

Enfin ! il en a fallu du temps, et de l’énergie, pour parvenir à ce que la justice puisse enfin se prononcer sur les injures racistes et les incitations répétées à la haine raciale diffusées sur le site breizatao, site d’extrême droite qui à longueur d’articles fait l’apologie de la collaboration avec l’Allemagne nazie. L’affaire a été portée par le parti socialiste du Finistère : sa candidate, Marie Gueye venait d’être élue au élections cantonales sur le canton de Recouvrance à Brest, ce qui avait déclenché la fureur de ces imbéciles : son remplaçant, Jacques Quillien avait été qualifié de « traître à la race »…

Les problèmes juridiques se sont multiplié pendant cette procédure : un site hébergé aux Etats-Unis, et protégé par la législation américaine, un « rédacteur ( ?) » en chef résidant au Japon… Finalement il a été identifié et retrouvé, mais n’est pas forcément  l’auteur des articles. La notification de l’audience, fixée au 24 septembre 2013 lui a été transmise, et elle a été signée et renvoyée, indique le quotidien Le Télégramme (lire ici).

Une sacrée bonne nouvelle pour la démocratie !

 

Mme Barjot a reçu du courrier

La boîte à lettres de Mme Barjot va finir par déborder. Dimanche, deux de ses proches lui ont écrit : son beau-frère, Karl  Zéro, et un ami de longue date, Alexandre Dousson, par ailleurs militant en faveur du mariage ouvert aux couples de même sexe. La militante catholique avait déjà reçu une autre lettre, fin 2012, anonyme celle-là, mais très documentée, qui mettait en évidence ses relations troubles avec les milieux intégristes catholiques.

La motivation des deux premières lettres réside dans la radicalisation du discours et du comportement de Mme Barjot, qui n’a pas hésité, ce week-end, à déclarer : « si Hollande veut du sang, il aura du sang ». Prononcée par une habituée des médias virtuose de la communication, cette phrase ne peut pas être un lapsus.

Cette radicalisation se traduit également dans un fait bien précis : au début du mouvement, « la manif pour tous » avait pris soin d’écarter les militants d’extrême droite de ses cortèges. C’est ainsi que Civitas avait emprunté un itinéraire différent pendant la manifestation. Et Béatrice Bourges, autre meneuse du mouvement, l’avait quitté, ou s’était faite remercier, on ne sait pas trop. Aujourd’hui, Frigide Barjot ne se pince même plus le nez : elle adopte les idées, les mots, les méthodes de l’extrême droite. Et cela ne semble choquer ni l’église, ni la droite parlementaire, qui, depuis ces déclarations, s’est montrée particulièrement discrète !

Qui sème le vent récolte la tempête. Sauf que nous, on n’a rien semé, on se contente de réclamer un droit . Et ils ont le culot de parler de « printemps Français » : le printemps arabe luttait pour obtenir des droits ; le printemps français lutte pour empêcher certains d’avoir les mêmes droits que les autres.