Les gens du voyage dénoncent le manque de places en aires d’accueil

Les aires d'accueil des Côtes d'Armor (Itinérance 22, http://itinerance22.canalblog.com/archives/p20-20.html)

Le fait est suffisamment rare pour être remarqué : les gens du voyage ont convoqué la presse pendant le week-end dernier à Nantes, pour dénoncer leurs conditions de vie qui se dégradent.

Les deux problèmes majeurs qu’ils rencontrent sont d’une part le manque de places dans les aires d’accueil, et les problèmes avec les sédentaires. Deux problèmes intimement liés, le premier étant souvent à l’origine du second. Christophe Sauvé, président de l’association nationale des gens du voyage chrétiens explique : « Les gens du voyage ne souhaitent pas être en stationnement illicite: nous comprenons le désarroi des chefs d’entreprise, des riverains, on le comprend, mais nous n’avons pas fait ce choix d’être dans ces situations et on ne nous fait aucune proposition de stationnement licite ».

La loi fait obligation aux communes de plus de 5000 habitants de mettre à la disposition des voyageurs une aire d’accueil aménagée, dont le nombre de places est proportionnelle à l’importance de la commune. Un plan départemental complète et coordonne le dispositif, et doit prévoir des aires de « grand passage », destinés à accueillir les grands regroupements, la plupart du temps religieux.

Tous les départements, loin s’en faut, ne respectent pas cette obligation, et c’est la même chose pour les communes. Les stationnements illicites deviennent alors inévitables, et peuvent être à l’origine de conflits avec les populations sédentaires. Conflits qui sont systématiquement utilisés pour ternir l’image des voyageurs, y compris lorsqu’ils sont dans leurs droits, ce qui est le cas la plupart du temps : on le voit régulièrement avec certains maires, comme Estrosi, par exemple, à Nice.

En Loire-Atlantique par exemple, le déficit est de 168 places, et il est augmenté en ce moment de 42 autres places en raison de travaux de réfection en cours sur une aire.

Autre conséquence, encore plus grave : la situation des voyageurs en dehors des stationnements illicites est encore plus précaire, et la scolarisation des enfants devient encore plus difficile, avec des changements de lieux plus fréquents. Yannick Péron, président de l’association départementale des gens du voyage citoyens de Loire-Atlantique souligne une autre conséquence : « Les situations sont intolérables, on ne peut pas continuer, nos enfants grandissent avec l’idée que la société ne veut pas d’eux ».

Le département des Côtes d’Armor fait figure de bon élève, avec 15 aires d’accueil qui totalisent 204 emplacements familles.

 

 

La Saga des Contis au Cithéa : Jérôme Palteau en visio-conférence

C’était une première pour le cinéma le Cithéa de Plouguenast, ça l’était aussi pour le mois du film documentaire dans la région, et c’en était une également pour la section Loudéac centre Bretagne de la Ligue des droits de l’Homme : Jérôme Palteau, réalisateur du film La Saga des Contis n’a pas pu se déplacer pour animer le débat qui a suivi le film. Mais il y a tout de même participé, grâce à une connexion par Skype, retransmise via le projecteur de la salle sur le grand écran. Résultat : remarquable ! Un confort même supérieur pour les spectateurs qui ont bénéficié d’une image certes un peu saccadée (connexion wifi un peu éloignée), mais tout à fait correct, et un son de très bonne qualité.

Une idée à retenir pour vos débats futurs, à condition bien entendu de disposer d’une connexion Internet dans la salle.

Et il aurait été dommage que ce débat n’ait pas pu avoir lieu. Jérôme Palteau a répondu avec intelligence et sensibilité aux nombreuses questions des spectateurs, qui avaient déjà été conquis par la qualité exceptionnelle du film, aussi bien sur le fond que la forme !

Un grand film, que toutes les sections de la Ligue des droits de l’Homme devraient projeter !

 

La Saga des Contis au Cithéa de Plouguenast c’est demain, dimanche 24

L’information n’a pas fait la une des journaux, elle est pourtant d’importance : Xavier Mathieu, figure charismatique de la révolte des Contis, les ouvriers de l’usine Continental de Clairoix contre la fermeture du site pour des raisons de profit des actionnaires, vient de remporter une nouvelle victoire.

Continental tentait de le licencier alors qu’il n’a jamais été réintégré, contrairement à ses collègues représentants du personnel, comme lui, l’inspection du travail vient de dresser un procès-verbal constatant la discrimination dont il est victime de la part de la direction de l’entreprise.

Cela peut sembler anecdotique, mais c’est loin de l’être. Parce que derrière cela, se cache un projet inavoué de la direction, comme l’explique Xavier Mathieu : il s’agit ni plus ni moins de faire disparaître le plus rapidement possible le comité d’entreprise, qui continue de venir en aide aux 500 salariés qui sont toujours à Pôle emploi. « Les autres délégués seront en fin de droits en février. Ils ne seront plus là pour entretenir le lien social. Moi, je pourrai servir de relais pour continuer l’action et ça, la direction ne le veut pas. Elle veut gagner du temps. », explique Xavier Mathieu (Source : Le Parisien et le bulletin du PCF de l’Oise).

Cette victoire intervient plusieurs semaine après une autre : fin août, les prudhommes avaient constaté l’illégalité des licenciements, qu’aucun problème économique ne justifiait, contrairement à ce que prétendait la direction. Et l’entreprise va donc devoir indemniser les salariés licencier beaucoup plus largement qu’elle ne l’avait prévu. Elle a bien entendu fait appel, mais on voit mal comment la justice pourrait contredire cette décision.

Jérôme Palteau, réalisateur du film « La Saga des Contis », que la section Loudéac centre Bretagne projette dimanche 24 novembre au cinéma le Cithéa de Plouguenast, dans le cadre du mois du film documentaire, avec Cac sud 22, sera certainement en mesure de nous donner des informations plus précises sur l’évolution de ce dossier, pendant le débat auquel il participera après la projection en visio-conférence, puisqu’il ne peut pas faire le déplacement.

Cimade 25 : la préfecture d’Ile-et-Vilaine menace l’Etat de droit

Communiqué de la Cimade d’Île-et-Vilaine

La Préfecture d’Ille et Vilaine menace l’État de Droit

Des pratiques inacceptables, inhumaines et dégradantes sur l’accueil, le séjour et les expulsions des étrangers offensent la République. Elles sont quotidiennes à la préfecture de Rennes.

Le 8 novembre 2013, les services préfectoraux d’Ille et Vilaine ont demandé la condamnation de La Cimade pour recours abusif, dans le cadre de sa mission d’aide à l’exercice effectif des droits auprès des personnes retenues au Centre de Rétention Administrative (CRA) de Rennes Saint-Jacques-de-la Lande. La Cimade n’a pourtant fait que respecter l’objet de cette mission définie par le Ministre de l’Intérieur : accueil, information et soutien des étrangers enfermés dans les CRA pour leur permettre une mise en œuvre effective de leurs droits. La Cimade voit  dans la remise en cause de sa mission par les services préfectoraux d’Ille et Vilaine une tentative d’intimidation inacceptable et une atteinte aux droits des personnes retenues.

Les services préfectoraux nient tout autant les droits des étrangers incarcérés en Ille et Vilaine: l’usage est de ne répondre à aucune demande émanant de personnes détenues, et ce au mépris d’une circulaire conjointe du Ministre de l’Intérieur et de la Garde des Sceaux en date du 25 mars 2013 (téléchargeable ici)

Les conditions d’accueil en préfecture à Rennes se dégradent inexorablement pour atteindre un niveau qui déshonore la République Française. Ces conditions d’accueil sont méprisantes pour le public étranger qui a besoind’accéder aux services préfectoraux pour le renouvellement d’un récépissé, d’une carte de séjour ou pour demander l’asile. Les horaires permettant l’accès au guichet se réduisent de mois en mois et se transforment en un parcours du combattant. Ces personnes ont souvent attendu des heures sous la pluie et dans le froid, quelquefois vainement jusqu’à l’heure de la fermeture, alors qu’elles font la queue depuis la nuit précédente.

Nous constatons que les étrangers accompagnés d’un avocat ou d’un membre d’uneassociation de défense des droits des étrangers ont un peu plus de chance d’être entendus. Ce qui ne les met pas à l’abri d’un traitement méprisant des services préfectoraux. Les refus opposés au guichet, pourtant sévèrement condamnés par le Conseil d’État, sont monnaie courante.

La Cimadedemande que cessent ces pratiques indignes du premier représentant local de l’État. Nous demandons le respect du droit des personnes étrangères et de leurs soutiens quand ils s’adressent aux services préfectoraux d’Illeet Vilaine, conformément à ce que prévoient la Loi et les règlements en la matière.

Conjurons la bêtise et le cynisme, refusons la haine et le racisme !

Conjurons la bêtise et le cynisme, refusons la haine et le racisme !

Communiqué commun de la Ligue de l’enseignement et de la Ligue des droits de l’Homme

Voici que les mots et les postures qui portent la haine de l’Autre et la violence tendent à devenir l’ordinaire du débat public, relayés et entretenus par une pratique médiatique qui confine à de l’aventurisme.

Qu’une ministre de la République soit traitée de singe ne semble plus émouvoir nombre de citoyens, pas plus qu’ils ne sont émus par les déclarations d’un ministre qui décrète l’incapacité à s’intégrer de telle catégorie de population. Que dire, dès lors, quand un élu local en vient à regretter que ces Roms n’aient pas été suffisamment anéantis pendant la guerre !

Des millions de personnes sont niées dans leur citoyenneté en raison de leurs origines, de leur situation sociale, de leur culture et de leur religion. Une partie des hommes et des femmes politiques de notre pays se taisent ou, pire, exploitent cette situation. De boucs émissaires extérieurs en ennemis de l’intérieur, des doigts se tendent pour les désigner coupables, à l’origine de nos maux, ce seraient eux qui détruiraient notre pays et ruineraient notre avenir.

Ne nous y trompons pas : ces mécanismes sont destructeurs, d’abord pour ceux et celles qui les subissent, et aussi pour la société tout entière. La haine générée grandit, nourrie par une bêtise et une ignorance infiltrant tous les rouages de la vie sociale, avec une explosion numérique nauséeuse, générant conflits et violences, rancœurs et esprit de revanche, assignations à résidence et replis communautaires. Au plus profond de ses ressorts, c’est la démocratie elle-même, avec ses deux siècles de construction, qui est atteinte. C’est la France républicaine, porteuse d’espoir d’un monde solidaire, qui est rabaissée.

Nous assumons et reconnaissons nos différences, elles sont le fondement de notre pacte social. Nous savons aussi ce qui nous réunit par notre pacte politique. Nous ne transigerons pas sur les principes fondamentaux sur lesquels nous avons bâti la République : la liberté, l’égalité, la fraternité comme la laïcité et la solidarité qui sont, à la fois, nos guides et nos objectifs. À la veille de deux échéances électorales que sont les élections municipales et européennes, nous entendons, ici, mettre en garde avec solennité.

Il est de notre responsabilité commune, acteurs dans la société, que nous soyons militants, responsables associatifs, élus locaux et nationaux, habitants, journalistes, en un mot CITOYENS, de ne pas suivre cette route mortifère. Celle-ci est aujourd’hui trop souvent balisée par des flux ininterrompus d’informations répétées en continu par les chaînes télé d’info, relayées sur le web et les réseaux, alors bien peu « sociaux ». Cette répétition absurde est comme un matraquage qui, à la fois, obsède et sidère.

Être CITOYEN, c’est bannir du débat politique tout propos, toute attitude, de nature à engendrer le racisme, l’antisémitisme et tendant à justifier les discriminations. La France, comme bien d’autres pays, doit affronter d’énormes défis économiques et sociaux, avec le chômage et les inégalités. Face à ceux et à celles qui avivent les souffrances sociales, les peurs et les colères, nous nous dressons pour affirmer avec force : la République n’a d’avenir qu’égale, solidaire et fraternelle.

C’est dans ce cadre que le débat public, comme les politiques publiques, doivent s’affirmer.

Paris, le 15 novembre 2013

 

Le lipdub d’Adalea 1er exæquo du concours vidéo de la section LDH de Quimper

Le Lipdub (clip promotionnel chantant) réalisé par l’association costarmoricaine Adalea, et intitulé « pour changer le regard sur l’exclusion », et « le poids des maux », un film de Sébastien Bélier sur l’homophobie n’ont pu être départagés à la deuxième édition du concours de la vidéo engagée, organisé par la section de Quimper de la Ligue des droits de l’Homme : ils ont tous deux obtenu le premier prix, ex-æquo.  Deux films remarquables par leurs scénarios, leurs qualités techniques, et les sujets traités.

La section Loudéac centre Bretagne de la LDH avait remarqué le lipdub d’Adalea dès sa sortie, au mois de janvier 2013, et l’avait diffusé lors la première édition des Droits en fête, à La Motte, fin mars, où il avait remporté un beau succès. Réalisé à partir de la version rappée du chant des partisan, le clip met en scène tous les acteurs d’ADALEA : bénéficiaires  de l’association, salariés, administrateurs, bénévoles, et il est le résultat d’un travail collectif, notamment pour la réécriture des paroles. Vous trouverez à ces trois adresses davantage d’informations sur cette réalisation remarquable.

Ce site : http://www.ldh-france.org/section/loudeac/2013/03/23/adalea-un-lip-dub-pour-modifier-le-regard-sur-lexclusion/

Le blog d’Adalea 22 : http://adalea.fr/Lipdub-pour-modifier-le-regard-sur.html

Le blog de la section LDH de Quimper avec les adresses des vidéos: http://ldh-quimper.hautetfort.com/

Et le lipdub :

 httpv://youtu.be/asrJCdXz0Kc

La Ligue des droits de l’Homme solidaire des lycéens pour exiger le retour des élèves expulsés

Les lycéens préparent une nouvelle manifestation prévue ce mardi 5 novembre. Aujourd’hui déjà, quelques lycées parisiens étaient mobilisés, et les organisations lycéennes prévoient une semaine d’action avec distribution de tracts. L’objet de leur action est toujours le même : que les lycéens et étudiants étrangers puissent poursuivre leur scolarité et leurs études en France sans être inquiétés. C’est sans doute la première fois qu’un mouvement lycéen se construit sur une revendication qui ne concerne pas directement les intéressés : leur mécontentement concerne d’habitude des projets de réforme de la scolarité ou des programmes. Là, il s’agit de solidarité. C’est d’autant plus remarquable que les médias, depuis plusieurs mois, ne cessent d’évoquer la « dépolitisation » de la jeunesse, son manque d’engagement citoyen, son   attirance pour l’extrême droite, et autres images de ce type. Les jeunes montrent aujourd’hui qu’ils échappent à la xénophobie ambiante qui pollue depuis quelque temps la démocratie française.

La Ligue des droits de l’Homme a rejoint le mouvement initié par le Réseau éducation sans frontières et des syndicats lycéens et étudiants, lui apporte son soutien total, et appelle à participer aux manifestations qui seront organisées. Voici le texte du communiqué commun qui a été publié dans l’après-midi de ce lundi 4 novembre.

Il faut entendre la jeunesse :
retour des expulsés, régularisation !

À l’initiative du Réseau Éducation sans Frontières, des représentants de syndicats lycéens et étudiants, de syndicats de personnels de l’éducation, et d’associations des droits de l’homme ont tenu une réunion unitaire le 28 octobre pour envisager les suites à donner aux inadmissibles expulsions de jeunes scolarisés auxquelles le gouvernement a procédé ces deniers mois.

Pour nous, il est hors de question d’accepter que la scolarité d’élèves soit saccagée par des décisions injustes, arbitraires et brutales. Tout élève doit pouvoir mener sa scolarité à terme, quels que soient sa nationalité, son statut ou celui de ses parents. La disparition d’un élève, capturé dans le cadre scolaire ou ailleurs, est un événement intolérable.

Nous exigeons le retour des élèves expulsés avec leurs familles : de Khatchik, lycéen parisien expulsé en Arménie, de Léonarda avec toute sa famille, expulsées au Kosovo, mais aussi de Cheikh Kouyate, lycéen de Crest (Drome) expulsé au Mali en juin alors qu’il allait passer une épreuve de baccalauréat, de David Victor, élève malgache de BTS au lycée L. Rascol d’Albi expulsé en mai, de Dreini Kalanderi, élève kosovar du lycée d’Audincourt expulsé le 1er octobre, et de tous ceux et de toutes celles qui ont sans doute été expulsés en silence.

Un changement profond de la politique migratoire menée depuis des années par les gouvernements successifs est indispensable.

Nous exigeons un changement  de loi afin que l’expulsion des jeunes en parcours de formation (apprentis, lycéens, étudiants…) ne soit plus possible. Leur régularisation, comme celle des familles d’enfants mineurs, doit être la règle.

Pour atteindre ces objectifs, les syndicats lycéens appellent les élèves à engager l’action dès la rentrée, dans tous les établissements. Des manifestations sont notamment d’ores et déjà prévues le mardi 5 novembre et le jeudi 7 novembre. Les syndicats et les associations représentées apportent leur soutien au mouvement lycéen, et l’accompagneront avec leurs moyens spécifiques.

Nous appelons à manifester massivement avec les lycéen-ne-s.

 

 

 

Acharnement de la préfecture d’Ile et Vilaine contre un jeune Géorgien

Ça s’appelle de l’acharnement. Edouard Balasanov, fils aîné d’une famille de deux enfants, arrivé en France avec ses parents en 2009 à Rennes, vient d’être placé en rétention. Nous avions déjà consacré un article à Edouard et sa famille, en novembre 2012 : il venait d’écrire au préfet d’Ile et Vilaine pour lui expliquer la situation de sa famille. Voici le communiqué que vient de publier RESF,et qui explique la nouvelle situation d’Edouard. Une pétition est en ligne ici.

D’origine arménienne, la famille Balasanov a fui la Géorgie dès 2004 pour la Russie, avant de solliciter la protection de la France en 2009.
Le couple est arrivé en octobre 2009 à Rennes, où est né Elina un mois plus tard. Elle est aujourd’hui scolarisée à l’école maternelle du Clos Joury au Rheu.
Eduard, le fils aîné, les a rejoint en décembre 2009. Agé de 17 ans, Eduard n’a pas eu la chance d’être scolarisé, mais a rapidement appris le français. Toujours prêt à faire l’interprète auprès des associations, Eduard a été interpellé jeudi 27 septembre lors d’un contrôle routier en se rendant au secours populaire, où il travaille comme bénévole.
La famille étant déboutée de l’asile depuis avril 2012, la Préfecture d’Ille et Vilaine a décidé de placer Eduard en rétention et de sortir ses parents et sa petite soeur du CADA pour les assigner à résidence dans un hôtel à Rennes pendant 45 jours.
Chassée de Géorgie par les nationalistes, la famille Balasanov n’a plus aucun lien avec ce pays. Leur avenir est dorénavant en France, où M.Balasanov travaillait légalement avant qu’on ne lui retire son titre de séjour.
Nous exigeons la libération d’Eduard et la régularisation de toute la famille.

Continental s’acharne contre Xavier Mathieu

La section Loudéac centre Bretagne a programmé, pour le dimanche 24 novembre à 14h30, la projection du film « La Saga des Contis » de Jérôme Palteau, au cinéma le Cithéa de Plouguenast, dans le cadre du mois du documentaire. Une projection qui intervient à un moment où le scandale de la fermeture de l’usine Continental de Clairoix (Oise) revient dans l’actualité, pour trois raisons :

  • l’invalidation fin août par les prud’hommes du motif économique de près de 700 licenciements ,
  • l’acharnement de la direction de Continental contre Xavier Mathieu, représentant CGT du personnel (elle veut le licencier une deuxième fois !…)
  • le film a reçu, au mois de septembre, le prix La Croix du film documentaire (lire ici ; nous reviendrons sur ce prix dans un prochain article).

La projection sera suivie d’un débat avec Jérôme Palteau, réalisateur.

La société Continental en veut à Xavier Mathieu, le représentant CGT du personnel de l’entreprise. Non contente de l’avoir licencié une première fois, elle le licencie une seconde fois, alors qu’il n’a pas été réintégré !

L’information n’a pas fait la une des médias : un article dans le Courrier Picard, un autre dans le Répubicain lorrain

Le motif économique du licenciement de Xavier Mathieu, salarié protégé par son mandat syndical, avait été annulé, avec 21 autres licenciements, par le tribunal administratif d’Amiens en février 2013. Mais il n’a pas été réintégré. Il ne comprend donc pas pourquoi on veut à nouveau le licencier, puisqu’il n’a plus de contrat de travail. La direction de Continental conteste la version de X. Mathieu et affirme qu’il a refusé deux propositions de poste : « Je n’ai jamais été réintégré. La preuve, je ne touche pas de salaire, je ne suis jamais convoqué aux réunions du comité d’entreprise et le DRH France a lui-même reconnu que je n’étais pas réintégré. Comment peut-on, dans ces conditions me licencier ? Comment divorcer quand on n’est pas marié ? » déclare Xavier Mathieu au Courrier Picard. Et au Républicain Lorrain, il précise : « C’est du grand n’importe quoi. Je suis venu à Sarreguemines. Je n’ai jamais refusé un poste. Ils m’ont dit que je n’étais pas capable de travailler sur une machine. C’est bizarre. Mes collègues ont été réintégrés à Clairoix. Moi, non. Je paie les pots cassés. »

L’analyse de Xavier Mathieu est simple : il se considère victime de harcèlement, Continental n’ayant sans doute pas « digéré » sa condamnation fin août par le conseil des prudhommes de Compiègne, qui a invalidé le motif économique de près de 700 salariés, leur ouvrant par conséquent droit à des indemnités de licenciement.

Xavier Mathieu ne baisse pas les bras, et envisage de pousuivre Continental en référé pour délit d’entrave à l’exercice de son mandat syndical et discrimination. Car derrière tout cela, il y a de l’argent en jeu. Continental espère pouvoir contraindre Xavier Mathieu à lui « rembourser » plus de 80.000€ d’indemnités. Un moyen efficace pour lui passer l’envie de se bagarrer ?

 

Rétention : une politique massive d’enfermement et d’expulsion confirmée (CIMADE)

Communiqué de la Cimade, après la publication du nouveau marché public sur l’intervention associative en centres de rétention.

Le nouveau marché public qui régit l’intervention associative dans les centres de rétention vient d’être publié. Il traduit la volonté de poursuivre une politique similaire à celle conduite en 2012.

Ce marché a pour objet de garantir aux personnes enfermées une aide à l’exercice de leurs droits. Présente dans 12 centres de rétention sur les 25 existants, La Cimade assure cette mission, porte un regard vigilant et témoigne au quotidien des atteintes aux droits fondamentaux dont sont victimes les personnes étrangères.

Fin 2012, le nouveau gouvernement annonçait une remise à plat du dispositif d’expulsions au travers d’un marché reconfiguré dans sa globalité. Un marché transitoire a donc été conclu dans l’intervalle.

Pourtant, l’appel d’offres fraichement publié démontre la volonté du gouvernement de faire tourner la machine à expulser à plein régime. 24 des 25 centres de rétention demeurent ouverts et de même taille. La prévision du nombre de personnes qui y seront enfermées est basée sur les chiffres des années 2011-2012, une référence lourde de sens s’agissant d’une période où les expulsions ont été particulièrement massives.

Sur le terrain, la continuité de cette politique se traduit chaque jour par la violation des droits fondamentaux des personnes ou par des pratiques inhumaines. Les exemples récents s’enchaînent : séparation des familles, expulsion d’étrangers malades, charters quasi hebdomadaires.

Enfin, Mayotte, 101ème département, continue à subir un régime d’exception à l’abri des regards. Le marché ne prévoit pas d’aide à l’exercice des droits dans le pire des centres de rétention de France. Ce dernier rassemble à lui seul autant de personnes enfermées chaque année que dans tous ceux de la métropole réunis. Mayotte, où le régime dérogatoire, déterminé par ordonnance, prive les personnes étrangères expulsées de quasiment tout droit.
La Cimade appelle une nouvelle fois le gouvernement à une refonte urgente de sa politique migratoire, notamment pour s’engager vers la fermeture des centres de rétention.