Gens du voyage à Loudéac : la LDH condamne les propos du maire

De gauche à droite, Nadia Doghramadjian, Jean-Yves Varin et Gérard Le Ny,.

La section Loudéac centre Bretagne de la Ligue des droits de l’Homme accueillait, ce samedi 14 décembre, l’assemblée générale du comité régional de la Ligue des droits de l’Homme. L’assemblée générale a été scandalisée par les propos tenus par le maire de Loudéac le 14 novembre dernier en conseil municipal au sujet des gens du voyage. Une délagation s’est rendue sur place, et un communiqué, reproduit ci-dessous,  a été transmis aux quotidiens Ouest-France et Le Télégramme.

La ligue des droits de l’Homme condamne les propos du maire de Loudéac au sujet de gens du voyage

Le comité régional de la Ligue des droits de l’Homme dénonce les propos scandaleux tenus par le maire de Loudéac au sujet des gens du voyage lors la réunion du conseil municipal du 14 novembre dernier. Pour Gérard Le Ny, délégué régional, Jean-Yves Varin, responsable du groupe de travail sur les gens du voyage, et Nadia Doghramadjian, membre du bureau national de la Ligue  et responsable du groupe de travail sur les discriminations et le racisme, « ces propos sont un véritable appel à la haine » : comparaison indigne des sépultures des gens du voyage avec le cimetière des chiens d’Aubervilliers, accusations de vandalisme et de vol sans aucun fondement… ces propos, indignes d’un élu de la République, visent à dresser une partie de la population contre une autre. Une délégation du comité régional s’est rendue sur place, et a pu constater l’état lamentable dans lequel se trouve cette aire, état qui manifestement ne date pas d’hier. Si les prises électriques ont été changées, l’ampérage de l’installation est toujours insuffisant et les coupures électriques fréquentes ; le bloc sanitaire est une véritable infection. Le comité régional de la LDH rappelle que les gens du voyage sont des citoyens à part entière, qui méritent autant de respect que n’importe quels autres.

Une délégation du comité régional de la Ligue des droits de l’Homme s’est rendue sur l’aire d’accueil des gens

Journée d’hommage à Victor et Ilona Basch le 10 janvier à Rennes (35)

La section de la Ligue des droits de l’Homme de Rennes présente une particularité : elle a été la première section créée en province. Et une deuxième : elle a été créée par Victor Basch, figure emblématique de la lutte pour la reconnaissance de l’innocence d’Alfred Dreyfus, et qui devint, en 1926 et jusqu’à son assassinat par la milice le 10 janvier 1944, président national de la Ligue de droits de l’Homme.

Pour André Hélard, membre de la section de Rennes et qui a beaucoup travaillé et écrit sur son histoire et celle de Victor Basch, une autre singularité réside dans le fait que  cette histoire est particulièrement bien documentée. Il raconte avec humour qu’une des raisons de la richesse des archives concernant cette section est qu’elle était suivie par un « indicateur » particulièrement zélé et méticuleux, qui notait jusque dans les moindres détails ce qui se disait, se discutait et se décidait dans les réunions.

Autre raison de cette richesse : que Victor Basch a eu la lourde charge d’organiser l’accueil des Dreyfusards à Rennes pendant le deuxième procès du capitaine, et a donc beaucoup écrit aux responsables parisiens de la Ligue des droits de l’Homme, aux hommes politiques, et à son épouse lorsqu’elle était absente. Et cette correspondance est évidemment une mine pour l’historien.

Pas étonnant donc que pendant la journée du 10 janvier 2014, que la section de Rennes va consacrer à un hommage à Victor Basch, les historiens vont se bousculer au lycée qui porte aujourd’hui son nom : il s’agit du jour anniversaire de l’assassinat du couple Victor et son épouse Ilona par la milice. Le programme de la journée est particulièrement riche. L’hommage ne sera pas confié aux seuls historiens : des personnalités politiques y participeront également, ainsi que le président de la Ligue des droits de l’Homme, Pierre Tartakowsky.

Retenez donc tout de suite la date, de cet événement exceptionnel !

Le programme de la journée, qui aura lieu au lycée Victor-et-Hélène-Basch, 15 rue Charles-Tillon à Rennes (35)

Vendredi 10 janvier 2014

Journée d’hommage à Victor et Ilona Basch

 Présidée par leur petite-fille

Madame Françoise Basch,

9h00 – 10h00   Accueil du public et discours d’ouverture

10h00- 13h00 :

  • À  Rennes au temps de l’affaire Dreyfus, par André Hélard, auteur de L’Honneur d’une ville, la naissance de la section rennaise de la Ligue des droits de l’homme.
  • Ilona Fürth, MADAME Victor Basch, par Colette Cosnier, maître de conférences en littérature comparée, Université du Maine.
  • « Ligueur, rien que Ligueur, depuis toujours et pour toujours » : Victor Basch, président de la Ligue des droits de l’homme, 1926-1944, par Emmanuel Naquet, Centre d’histoire de Sciences Po-Paris, co-responsable du groupe de travail « Mémoires, histoire, archives » de la Ligue des droits de l’homme
  • L’Assassinat, par Pascal Ory, Professeur d’histoire contemporaine à la Sorbonne-Paris 1.

14h00 Dévoilement de la plaque en hommage à Victor et Ilona Basch

 

14h30 – 18h00 :

  • Victor Basch, dreyfusard de combat (2006), film de Vincent Lowy, Université de Lorraine, directeur de l’Institut européen du Cinéma et de l’Audiovisuel
  • Victor Basch – un engagement citoyen, par Edmond Hervé, ancien ministre, sénateur, maire de Rennes de 1977 à 2008
  • Table ronde, animée par Gilles Manceron, historien, co-responsable du groupe de travail « Mémoires, histoire, archives » de la Ligue des droits de l’homme :
  • Victor Basch, modèle pour un engagement d’aujourd’hui ? Avec Edmond Hervé, Pierre Tartakowsky, Pascal Ory, Emmanuel Naquet et Vincent Lowy 
  • Conclusion de la journée : Militer hier, aujourd’hui ? Par Pierre Tartakowsky, président de la Ligue des droits de l’homme

 

 Des textes de Victor Basch lus par les élèves du lycée et des auditions d’archives sonores ponctueront la journée

 

V. Rébérioux : « halte au racisme ! halte à l’ethnicisation du débat public ! »

Un problème technique dans l’éditeur de texte du site a fait que cet article est paru dans un corps de caractère miniscule, et que le texte dépassait largement l’espace qui lui est réservé sur la page, rendant la lecture très difficile sinon impossible. Les choses sont rentrées dans l’ordre : nou publions donc cet article à nouveau, dans une version plus lisible.

L’opération « marchons contre le racisme » du samedi 30 novembre a mobilisé plus de cent villes à travers le pays. Dans chaque ville, la Ligue des droits de l’Homme figurait en bonne place. A Paris, place de la Bastille, c’est Vincent Rébérioux, historien et vice-président de la Ligue des droits de l’Homme, qui a conclu la manifestation par deux mots d’ordre : halte au racisme, halt e à l’ethnicisation du débat public.

La Ligue appelle par ailleurs à répondre aux prochains rendez-vous :

• « Rassemblement unitaire pour transmettre le message des marcheurs d’il y a trente ans et continuer à mener le combat qui fut le leur », mardi 3 décembre, à 18h30, à Paris, devant la gare Montparnasse (là où est arrivée la Marche de 1983). Premiers signataires : Ligue des droits de l’Homme, Collectif ACLefeu, association Au Nom de la Mémoire ;

• manifestation nationale contre le racisme et pour l’égalité des droits, samedi 7 décembre, à Paris, à 14h, au départ du square Saïd Bouziri, devant l’église Saint-Bernard (métro Barbès) à l’appel du collectif national « Egalité des droits – Justice pour tous » (dont la LDH est membre) ;

• et également le mercredi 18 décembre, à Paris, à 18h, du métro Belleville à République, pour une manifestation pour la Journée internationale de défense des droits des travailleuses et travailleurs migrants et de leurs familles à l’appel d’Uni(e)s contre une immigration jetable – Ucij (dont la LDH est membre).

Ci-dessous, le texte de l’intervention de Vincent Rébérioux à l’issue de la marche parisienne.

Halte au racisme, halte à l’ethnicisation du débat public

Intervention de la LDH à la fin de la marche contre le racisme, samedi 30 novembre à Paris, place de la Bastille, par Vincent Rébérioux

Cette journée était nécessaire, elle était utile. Le défi a été relevé. Dans plus d’une centaine de villes, des manifestations se sont tenues, très largement unitaires, pour dire « halte au racisme, halte à l’ethnicisation du débat public ».

Depuis plusieurs mois, les provocations se succèdent, les stigmatisations verbales sont suivies d’effets, des populations entières se voient désignées comme responsables des maux qui accablent la France.

Les insultes dont la ministre de la Justice, garde des Sceaux, Christiane Taubira a été la cible, s’inscrivent dans ce contexte nauséabond où chacune, chacun court le risque de se voir ramené à son origine, réelle ou supposée, à sa couleur, à sa religion. Ces assignations à résidence sont la négation même de l’humanité, elles s’attaquent au cœur de la République et de sa promesse d’égalité.

C’est pourquoi la Ligue des droits de l’Homme s’est engagée résolument dans le processus de mobilisation qui nous rassemble aujourd’hui. Ce mouvement, démarré à Angers le 11 novembre dernier, s’est poursuivi et a pris toute son ampleur grâce à l’engagement des collectifs Antillais et Ultramarins, que nous saluons ici pour leur détermination ; mais aussi avec le concours des grandes organisations syndicales attentives à combattre, au travail comme dans la vie, les expressions multiples du racisme, qui ne visent qu’à opposer entre eux toutes celles et tous ceux qui ont de bonnes raisons de vouloir construire un avenir commun, un avenir meilleur, fondé sur l’égalité et la fraternité.

Nous avons su, au-delà de nos histoires, de nos différences, nous regrouper pour affronter la bête immonde.

Il nous faut continuer, car elle est désormais déchaînée : il y a quelques jours encore, sur une chaîne de télévision, le maire de Marseille tenait, sur un mode ironique, des propos aux relents antisémites, à l’endroit d’un responsable politique…

Il nous faut continuer, car cette union n’est qu’ébauchée ; de larges secteurs de la société française restent encore à la lisière de mobilisations dont ils pensent qu’elles excluent leur situation propre, qu’elles excluent leurs identités et leur citoyenneté pleine et entière.

La conviction de la Ligue des droits de l’Homme est simple : « le racisme n’a qu’une stratégie, diviser, diviser à l’infini, dresser les uns contre les autres ». Cela nous dicte notre stratégie qui est de rassembler, rassembler encore et toujours, inlassablement.

C’est pourquoi nous sommes aux côtés des organisateurs de la marche du samedi 7 décembre, à Paris, pour l’égalité des droits et la justice pour tous. C’est pourquoi nous sommes aux côtés des travailleurs sans papiers pour la défense des droits des migrants, le 18 décembre. C’est pourquoi, dans trois jours, mardi 3 décembre, date anniversaire de l’arrivée de la Marche pour l’égalité de 1983, nous nous rassemblerons, à Paris, à 18h30, sur le parvis de la gare Montparnasse.

Au soir de cette belle journée de mobilisation, nous nous tournons vers les pouvoirs publics, vers les élus et, puisque nous allons vers des élections, vers les candidats, pour leur dire : il vous revient de veiller à ce que le débat public s’épanouisse dans le cadre du pacte républicain ; il vous revient de bannir les ententes ignobles avec toutes les manifestations de racisme, avec toutes les dérives d’extrême droite ; il vous revient de veiller à ce que l’Etat, à ce que la République n’en adoptent ni le ton ni les méthodes !

Soyez donc vigilants, soyez courageux.

Nous entendons, pour notre part, rester mobilisés autour des valeurs de la République telle que nous l’aimons : libre, égale et fraternelle.

Je vous remercie.

 

Quimper et Rennes : succès des marches contre le racisme

Photo Ouest-France

Les sections de Quimper (29) et Rennes (35) de la Ligue des droits de l’Homme ont organisé des marches contre le racisme, samedi 30 novembre.

A Quimper, le rendez-vous était aussi festif  avec des groupes musicaux. Des personnalités politiques se sont joints aux 500 personnes qui ont participé à la manifestation, pour dénoncer la banalisation du racisme. Même ambiance à Rennes, où 600 personnes s’étaient rassemblées.

Articles à lire dans Ouest-France et Le Télégramme :

http://www.ouest-france.fr/rennes-600-personnes-marchent-contre-le-racisme-1752539

http://www.ouest-france.fr/quimper-plus-de-500-marcheurs-republicains-1752610

http://quimper.letelegramme.fr/local/finistere-sud/quimper/ville/marche-pour-l-egalite-500-personnes-a-quimper-30-11-2013-2321807.php

http://www.letelegramme.fr/ig/generales/regions/bretagne/racisme-plus-d-un-millier-de-manifestants-en-bretagne-01-12-2013-2321940.php

 

Des dizaines de marches contre le racisme

Le journal Le Monde annonce 25.000 personnes à la marche parisienne contre le racisme. Dans toute la France, des dizaines de marches ont été organisée pour refuser cette aberrante régression qui nous ferait revenir des dizaines d’années en arrière.

A Dinan (22), c’est Patrick Briend, de la section dinanaise de la Ligue des droits de l’Homme, qui a lu la déclaration commune des associations ayant participé au collectif d’organisation de ces marches. Pour voir la vidéo (3’02), cliquer ci-dessous.

httpv://youtu.be/4KRNiAx72Ks

Samedi 30 novembre 2013 : c’est aujourd’hui qu’on marche, pour « laver l’affront »

C’est aujourd’hui, samedi 30 novembre 2012, que les démocrates, les républicains, les humanistes, ceux qui ne se résignent pas à voir la société française s’engluer dans la fange raciste, marcheront ensemble dans des dizaines et des dizaines de villes. Pierre Tartakowsky, président de la Ligue des droits de l’Homme, rappelle, dans une tribune publiée par le site d’information Médiapart, les enjeux de cette journée : ils s’agit tout simplement « de laver l’affront ».

Le 30 novembre, dans les villes, petites et grandes, nous allons manifester contre le racisme dont la ministre de la justice, Garde des sceaux, Christiane Taubira, a été la cible.

Le 30 novembre au soir, nous aurons lavé l’affront. Et nous serons d’autant plus forts pour poursuivre notre combat contre le racisme et ses trop nombreux compagnons de route, la xénophobie, les discriminations…

Pour ce faire, et cela dépend pour une part de chacune et chacun d’entre nous, il nous faut contribuer au succès de cette journée de marches tenues dans la France entière. Car pour réussir, créer ensemble une dynamique forte, porter un coup d’arrêt aux droites extrêmes et aux désignations de boucs émissaires, il convient de se rassembler, le plus largement possible.

Car notre ambition va au-delà de la simple expression de notre dégoût. Nous voulons mettre un terme à toutes les dérives, rétablir une norme républicaine de débat et, à cette fin, faire montre d’une vigilance, d’une détermination que nous n’aurions jamais dû laisser s’affaiblir. Mieux encore : nous voulons redonner souffle et allant à l’utopie magnifique de la fraternité et à l’égalité, sa sœur jumelle.

Il n’est que temps. Une ministre de la République traitée de singe, la prise à partie lancinante des étrangers, un autre ministre qui décrète l’incapacité à s’intégrer de telle catégorie de population… Avec cette incroyable dégradation du débat public, dont les exemples hélas, foisonnent, des millions d’entre nous se retrouvent déniés dans leur citoyenneté, que ce soit en raison de leurs origines, de leur situation sociale, de leur culture et de leur religion.

Il n’est que temps. Car une partie des hommes et des femmes politiques de notre pays s’en contentent ou, pire, exploitent cette situation. De boucs émissaires extérieurs en ennemis de l’intérieur, les doigts se tendent pour désigner les coupables qui seraient à l’origine de nos maux, qui détruiraient notre pays et ruineraient notre avenir.

Ce projet de division et d’exclusion vise la République en son cœur. Il est destructeur non seulement pour celles et ceux qui le subissent mais pour la société toute entière. La haine générée grandit, nourrie par la bêtise et l’ignorance, infiltrant tous les rouages de la vie sociale par une explosion numérique nauséeuse, générant conflits et violences, rancœurs et esprit de revanche, assignations à résidence et replis communautaires.

C’est la démocratie elle-même, au plus profond de ses ressorts, celle que nous avons mis plus de deux siècles à construire, qui est atteinte. C’est la France républicaine en ce qu’elle représente à la face du monde d’espoir d’un monde solidaire qui est rabaissée.

Voilà pourquoi il nous faut être nombreux à le réaffirmer avec force : la République n’a d’avenir qu’égale, solidaire et fraternelle.

Contexte de crise aidant, ces valeurs sont agressées par une extrême droite qui se sent des ailes, méprisées par une partie de la droite, minées par les inégalités sociales et trop souvent abandonnés par ceux là même qui devraient les graver au plus profond de notre pacte citoyen.

La mobilisation qui s’opère autour du 30 novembre montre que ces défis sont identifiés: elle porte la volonté de leur opposer une fraternité de combat, une égalité effective, pétrie de dignité et de droits concrets. Elle permet de faire entendre une exigence, de faire montre d’une vigilance, d’une détermination que nous n’aurions jamais dû laisser s’affaiblir. Mieux encore, elle permet de redonner souffle à l’utopie magnifique de la fraternité et allant à l’égalité, sa sœur jumelle.

Elle inaugure de fait un agenda de rencontres qui peut s’avérer fructueux si chacun y travaille et – pourquoi pas ? – ensemble. La Ligue des droits de l’Homme entend ainsi commémorer solennellement la marche pour l’égalité d’il y a trente ans ce 3 décembre place de la République à Paris ; elle manifestera le 7 décembre pour rappeler que les mesures d’égalité réclamées il y a trente ans sont hélas des revendications toujours d’actualité ; et le 18 décembre elle défilera pour le respect des droits des migrants dans notre pays.

Cet agenda n’est-il pas mobilisateur et possiblement  rassembleur autour de l’égalité des droits ?

Il nous permet d’inscrire le refus de la haine au cœur des débat publics à venir, de rappeler à tous ceux qui seraient tentés par un dialogue avec les « bonnes questions» de l’extrême droite que les seules bonnes réponses qui vaillent sont, résolument, enracinées dans la justice sociale et son indispensable corollaire, l’égalité.

 Pierre Tartakowsky

Gilles Manceron : « réagir aux résurgences du racisme colonial »

Gilles Manceron

Le dernier exemplaire de la Lettre d’information électronique de la Ligue des droits de l’Homme consacre un dossier au racisme, dont on pensait qu’il avait été éradiqué, et qui s’est exprimé à nouveau violemment ces dernières semaines.

Nous reproduisons ici un article de Gilles Manceron, intitulé « réagir aux résurgences du racisme colonial ». Gilles Manceron, membre du Comité central de la LDH, est historien, auteur notamment de Marianne et les colonies (2003), Droits de l’Homme. Combat du siècle (avec Madeleine Rebérioux, 2004), La Colonisation, la loi et l’histoire (avec Claude Liauzu, 2006) et 1885, le tournant colonial de la République (2007).

On peut parler en France d’un refoulement puis d’un rejaillissement de la mémoire coloniale. La violence des insultes à Christiane Taubira comme la multiplication dans la période récente d’actes islamophobes contre des femmes portant foulard ou des lieux de culte musulman sont autant de manifestations d’un retour du racisme colonial. Mais à l’ère post-coloniale, ce racisme a souvent tendance à revêtir un habillage nouveau, d’apparence humaniste et progressiste, à substituer, par exemple, au discours nationaliste d’hier un discours souverainiste, voire à se livrer à un détournement à son profit de notions comme le féminisme ou la laïcité.

En France, au lendemain des indépendances, les mentalités forgées durant l’époque coloniale, les représentations qu’elle a encouragées et sur lesquelles elle s’est appuyée n’ont pas disparu du jour au lendemain. Il y a eu dans l’opinion comme une période de doute à leur égard quand on a constaté que les représentations d’hier avaient été démenties par les faits. Mais un certain nombre de dictatures dans des pays anciennement colonisés devenus indépendants, de crises dans certains d’entre eux et de phénomènes violents aux conséquences internationales tragiques, ont encouragé une sorte de retour de la bonne conscience coloniale et aux préjugés qui l’ont marquée et qui, en réalité, n’avaient jamais disparu.

La vision d’un « Autre » différent d’un « Nous », produite par cette histoire, n’est jamais entièrement sortie des esprits. L’impensé colonial, faute d’être analysé, n’a cessé de hanter une partie de la société française, et, depuis le début des années 2000, il a eu tendance à s’exprimer de nouveau à visage découvert. La loi du 23 février 2005 qui stipulait que les programmes scolaires reconnaissaient « le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord », c’est-à-dire de la colonisation, a suscité un mouvement de protestation, chez les historiens, les enseignants et dans les départements d’outre-mer, qui a conduit au retrait de la phrase en question. Mais, en 2007, Nicolas Sarkozy a fait du « refus de la repentance » un des thèmes majeurs de sa campagne électorale, et, devenu président, ce fut son discours de Dakar sur l’homme africain qui ne serait jamais « entré dans l’Histoire », la création d’un « ministère de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale », puis la funeste opération d’apprenti sorcier du « débat sur l’identité nationale ». Avec une telle politique, la pensée coloniale, toujours présente dans l’inconscient collectif, n’a cessé d’être ravivée, y compris dans ses aspects les plus caricaturaux. On a même vu le retour d’un racisme biologique, avec des références animalières qui étaient banales à l’époque coloniale et semblaient avoir disparu des discours publics après la Deuxième Guerre mondiale et la décolonisation.

Si Christiane Taubira cristallise aujourd’hui les haines, si une candidate du Front national a pu écrire sur son site qu’elle préférait la voir « dans les branches de son arbre plutôt qu’au gouvernement », si des catholiques intégristes de Civitas ont manifesté contre le mariage pour tous aux cris de « Y a bon Banania, y a pas bon Taubira », et si une enfant de 11 ans lui a lancé « Elle est pour qui la banane ? La banane est pour la guenon », c’est la conséquence de ce phénomène. Comme l’est aussi le fait que l’hostilité à l’encontre des musulmans s’est traduite dans la dernière période par des discours stigmatisants, des pratiques discriminatoires et des agressions physiques.

La riposte à ces phénomènes ne peut résider simplement dans un « sursaut républicain » appelant à combattre le racisme en général. On ne peut y réagir avec quelque efficacité que si l’on prend conscience qu’il ne s’agit pas seulement de défendre la République, mais de questionner la page coloniale de son histoire. Si l’on prend conscience de ce que la République n’a pas toujours été exemplaire, elle a aussi trahi ses valeurs dans sa politique coloniale. Qu’elle s’est aussi illustrée, par exemple, il y a un siècle, en exhibant des personnes venues des colonies devant des spectateurs de Paris ou d’autres villes qui leur lançaient des aliments. Par cette violence symbolique, écho édulcoré mais emblématique de celle de la conquête et de la domination coloniale, elle s’est aussi employée à légitimer l’entreprise « civilisatrice » qu’elle conduisait aux colonies, y compris en allant jusqu’à animaliser ainsi les populations des colonies. Lors des matchs de football d’aujourd’hui, les « cris de singes » lancés dans les tribunes et certaines insultes sur les pelouses ont une histoire.

Il ne suffit pas de parler aujourd’hui d’une résurgence du racisme en général sans pointer les origines de ce racisme particulier, dont les agressions verbales contre Christiane Taubira et physiques contre des femmes portant un voile sont la conséquence. Les différentes formes de racisme n’obéissent pas aux mêmes mécanismes ni aux mêmes ressorts. Tout en restant en éveil face aux nouveaux avatars de la xénophobie et de l’antisémitisme, il s’agit de prendre conscience de cette forme spécifique de racisme. Et de se livrer à un patient travail de déconstruction pour défaire l’imaginaire colonial, ses stéréotypes comme son lot de plaisanteries redoutables, afin de faire place à un autre état d’esprit. Comme le fait, par exemple, en ce moment, l’exposition « Kanak, l’art est une parole » montrée à Paris, au musée du Quai Branly.

L’histoire de la colonisation a longtemps été un point aveugle de la conscience française. Cela a été vrai non seulement pour la colonisation des XIXe et XXe siècles, qui va de la prise d’Alger en 1830 aux indépendances de 1960-1962, mais aussi pour la première phase de celle-ci, celle des XVIIe et du XVIIIe siècles, marquée par la colonisation des îles des Antilles et de l’Océan indien fondée sur l’esclavage et l’économie de plantations. L’une et l’autre ont été longtemps absentes en France de la mémoire collective comme de l’enseignement de l’histoire à l’école. Combien de Français savent que la traite et l’esclavage ont été organisés par la monarchie absolue, avec la création de compagnies d’État (Compagnies des Indes occidentales et des Indes orientales, Compagnie du Sénégal, etc.), et l’encouragement de la traite privée par le versement aux négriers d’une prime par « tête de nègre » importée dans les colonies ? Combien savent qu’on comptait au XVIIIe siècle plus de 3 300 navires spécialisés, à partir de Bordeaux, Nantes, Le Havre et pratiquement tous les autres ports de mer français ?

Des voix se sont fait entendre dans la société française et les départements d’outre-mer pour ne plus occulter cette histoire. Cela a abouti, en 2001, à la loi, précisément défendue par Christiane Taubira, reconnaissant l’esclavage comme crime contre l’humanité. Cela explique probablement en partie les attaques dont elle est l’objet. Mais un travail important reste à faire pour que cette page d’histoire retrouve sa place dans notre histoire nationale.

D’autant que le plus dur travail qui reste à faire concerne sur la seconde phase de la colonisation, celle des XIXe et XXe siècles. Car c’est à ce moment qu’à l’aide de références républicaines, un discours raciste s’est développé en France quand on a cherché à justifier le droit des nations européennes à conquérir des territoires lointains en affirmant leur « mission civilisatrice » et qu’a été introduite une distinction entre un « monde civilisé », blanc et européen, et un « monde barbare », extérieur à l’Europe. Cela a conduit à diviser l’humanité entre la race blanche « la plus parfaite des races humaines » et les races « de couleur » considérées comme inférieures et placées sur une sorte d’échelle hiérarchique en fonction de leur niveau supposé de civilisation. Et cela s’est produit sous la IIIe République, en invoquant le progrès et les idées républicaines.

Avant même qu’en 1885 la République approuve explicitement la politique coloniale prônée par Jules Ferry au nom de l’idée que les indigènes des colonies n’ont pas les mêmes droits que les autres hommes, le théoricien de la démocratie qu’est Alexis de Tocqueville, par exemple, avait, au milieu du siècle, esquissé cette théorie de l’« exception coloniale ». Bien que reconnaissant les effets désastreux de la colonisation de l’Algérie où « nous avons rendu la société musulmane beaucoup plus misérable, plus désordonnée, plus ignorante et plus barbare quelle n’était avant de nous connaître », il admettait que les règles qui devaient s’appliquer en Europe puissent être violées là-bas. Et en déduisait notamment que les violences contre les populations étaient, dans ce cas, légitimes. Puisque implicitement les « indigènes » n’étaient pas considérés comme étant vraiment des hommes, on pouvait recourir sans scrupules à des moyens que les droits de l’Homme condamnaient.

Avec Jules Ferry, l’aveu a été plus net encore : « Si nous avons le droit d’aller chez ces barbares, c’est parce que nous avons le devoir de les civiliser. […] Il faut non pas les traiter en égaux, mais se placer au point de vue d’une race supérieure qui conquiert », déclarait-il, par exemple, à la Chambre en 1884. Et, l’année suivante : « Il faut le dire nettement : oui, les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures. Comment justifier, sinon, notre présence aux colonies : elles ne nous demandent pas ! » C’est pour nous un défi que de penser cette distinction porteuse de racisme tout en sachant qu’elle émane des penseurs importants de la démocratie comme Tocqueville ou Ferry. Face à leurs opposants républicains qui invoquaient l’universalité des droits de l’Homme, ils ont compris qu’il valait mieux éviter le débat sur les principes et chercher plutôt à mettre l’opinion de leur côté en recourant à des images et des plaisanteries qui instituaient comme une évidence la supériorité des Blancs sur les « sauvages ». Des représentations, des récits et toutes sortes de mises en scène ont contribué à faire entrer dans les esprits cette division « de bon sens » de l’humanité entre « Nous » et ces « Autres ».

Si on ne déconstruit pas cela, comment faire reculer aujourd’hui les préjugés à la source des divers rejets et discriminations qui minent la société française ? Notamment au détriment des personnes « d’origine maghrébine », des « musulmans d’apparence ou de patronyme », de celles venant des départements d’outre-mer ou d’Afrique, qui sont, du fait des mouvements migratoires, de plus en plus nombreuses dans la société française. De la même manière qu’on dit que ces personnes, dans leur vie sociale et professionnelle, se heurtent à un « plafond de verre », obstacle invisible mais bien réel, que n’institue souvent aucune loi écrite, on peut dire que ce processus s’enracine profondément dans un « socle de verre » constitué par les mentalités et représentations forgées à l’époque des colonies. Il est clair, dans ces conditions, que l’interrogation de la société française sur cette page de son histoire est une nécessité pour aujourd’hui. La société française vit un moment où le détour par ce passé est pour elle un passage obligé pour répondre à un certain nombre de questions sur son présent, et réagir aux divisions qui la menacent.

Pierre Tartakowskly : un agenda de mobilisation contre la bête immonde

A la veille des dizaines de « marches contre le racisme », qui vont réunir samedi 30 des milliers de personnes unies par le même dégoût du racisme et de la xénophobie, Pierre Tartakowsky, président de la Ligue des droits de l’Homme, rappelle, dans la « lettre d’information de la LDH », l’agenda de la mobilisation contre ce qu’il appelle « la bête immonde », cette sournoise résurgence des idées les plus noires véhiculées par l’extrême droite. Rappelons qu’en Bretagne, trois rendez-vous sont donnés samedi 30 novembre : Quimper, place St-Corentin à 15h, Rennes, place de la mairie à 16h, et Dinan, esplanade de la Résistance à 15h, Lire ici et .

Marches contre le racisme (plusieurs dizaines sont prévues) et pour l’égalité le 30 novembre, manifestation le 7 décembre pour commémorer et faire revivre l’esprit de la marche pour l’égalité, journée du 18 décembre consacrée a la solidarité avec les familles et travailleurs sans-papiers… L’agenda de la démocratie s’est déployé dans l’espace public en peu de temps. Traduisant un sursaut salutaire contre les agressions verbales et physiques de l’extrême droite, il exprime un ras-le-bol, envoie un signal fort aux forces politiques qui ont à cœur de préserver les valeurs républicaines, rappelle enfin à tous que la formule du « ventre encore fécond » n’est hélas pas qu’une formule, mais une sinistre réalité.

Le succès de la pétition « France ressaisis-toi ! »  auquel nous nous honorons d’avoir contribué (ndlr : elle a dépassé les 100.000 signatures), la capacité de la société civile à avoir trouvé en son sein les forces et le dynamisme nécessaires à un coup d’arrêt, l’unité des forces associatives et syndicales témoignent de ce qu’il est possible de mobiliser autour des valeurs d’égalité et de fraternité.

En faire le constat est important dans une période ou la fragmentation sociale et politique s’attaque aux solidarités qui permettent le vivre ensemble et l’espoir partagé. Reste à reconduire et à élargir la méthode, dans les débats à venir, au service des causes qui nous mobilisent.

La démocratie pour tous, la justice sociale, l’égalité devant l’impôt, la santé et le logement, le refus des discriminations et des discours de mise a l’index, voire de haine, contre les étrangers, les pauvres, l’égalité hommes/femmes… Voilà quelques-uns des thèmes qui, à n’en pas douter, vont continuer de nous mobiliser dans les temps à venir. Il faut souhaiter que, comme contre le racisme, nous sachions travailler en faisant converger le maximum d’acteurs, d’histoires, d’expériences citoyennes. Et que ces efforts puissent nourrir un projet de libération humaine qui s’appuie sur l’universalité des droits. Car c’est de leur convergence, de leur unité, d’un tel projet concret que dépendra notre capacité collective à renvoyer la bête immonde aux marges dont elle n’aurait jamais dû sortir.

Pierre Tartakowsky, président de la Ligue des droits de l’Homme.

Le 30 novembre, marchons contre le racisme !

Un climat nauséabond s’installe dans notre pays. Le garde des Sceaux, Ministre de la Justice, Christiane Taubira, a subi ces dernières semaines des attaques racistes venues de temps obscurs que l’on croyait révolus. Ces propos sont une souillure pour la République.

Nous condamnons solennellement cette dérive raciste, de même que les actes et propos qui en ont permis la maturation. Nous n’admettons pas que des millions de personnes soient déniées dans leur humanité et leur citoyenneté, que ce soit en raison de leurs origines, de leur situation sociale, de leur culture, de leur religion… Nous ne supportons pas que des boucs émissaires soient désignés comme les responsables de nos maux et comme des menaces sur notre avenir.

Alors que la France doit affronter les énormes défis liés à la dégradation économique, au chômage et aux inégalités, face à ceux et à celles qui veulent aviver les souffrances sociales, les peurs et les colères, nous nous dressons pour affirmer avec force : la République n’a d’avenir qu’égale, solidaire et fraternelle.

C’est la raison pour laquelle la Ligue des droits de l’Homme a proposé à d’autres associations, ainsi qu’à des syndicats et des partis politiques, d’organiser, le samedi 30 novembre, des marches contre le racisme. Le collectif de la marche a ouvert un site qui donne la liste des villes où une manifestation est programmée et cette liste est régulièrement mise à jour. À ce jour, 43 marches sont prévues, et la liste s’allonge chaque jour. Elle est consultable ici.

Il s’agit, par ces événements, de réunir des citoyens et organisations qui veulent dénoncer le climat délétère, fascisant de rejet de l’autre, de montée du racisme et mettre en avant les principes tels que l’égalité, la solidarité, bref remettre du collectif et du respect de l’autre pour construire le vivre ensemble.

En Bretagne, pour le moment, deux marches sont prévues : à Quimper et à Rennes.

À Quimper, le rendez-vous est fixé samedi 30 novembre à 15h, place Saint-Corentin. On peut parier sans risque qu’il n’y aura cette fois pas de casse ni de désordre… Des animations sont prévues : la marche se dirigera vers l’esplanade François-Mitterrand où une scène et une agora seront installées.

L’événement s’appelle la « marche pour l’égalité et contre l’intolérance », elle se tiendra le 30 novembre 2013 à compter de 15 heures par un rassemblement place Saint Corentin, une marche pour rejoindre l’esplanade François Mitterrand, où se tiendront une scène et une agora, avec au programme théâtre, musique et danse. Cette manifestation est organisée conjointement par la section de Quimper de la Ligue des droits de l’Homme et le comité citoyen du Finistère (voir le flyer ci-contre).

À Rennes, le rassemblement est prévu à 16h, place de la mairie.

Liste des organisations membres du collectif de la marche :

CollectifDOM, CM98, Ligue des Droits de l’Homme, SOS Racisme, MRAP, LICRA, CFDT, CGT, UNSA, FSU, Union syndicale Solidaires, CFTC, FCPE, Ligue de l’enseignement, UEJF (Union des étudiants Juifs de France), FIDL, UNEF, UNL, France Terre d’asile, UFAT (Union Française des associations Tziganes), EGAM, FNASAT, R=(Respect), Banlieues du Monde, Ni Pute Ni soumise, Collectif des écrivains nègres, Association ultramarine de France, Les amis du PPM en France, Haut Conseil des Maliens de France, Association pour la Promotion de la Langue et de la culture Soninké (APS) Association culturelle de musulmans de Drancy, Conseil de Coordination des organisations arméniennes La Maison des potes, Mémorial 98, Le Syndicat des Avocats de France (SAF), Le Syndicat de la Magistrature, Les Marianne de la diversité, RESF, Fédération des Mutuelles de France, Mouvement de la paix, Fondation Copernic, SNES, CIMADE, SNEP, SNUEP, Droit au logement – DAL,SNUIPP, Le 93 au cœur de la République, Collectif national droits de l’Homme Romeurope, Harkis et droits de l’Homme, Convergence services publics, Fédération initiatives des femmes africaines de France et d’Europe (Fédération Ifafe), Les sans voix, Paroles de femmes, Union syndicale de la psychiatrie, Collectif national pour les droits des femmes

Boris Le Lay : 8 mois de prison ferme requis en appel

Boris Le Lay va peut-être bénéficier de 8 mois de séjour gratuit dans les geôles de la République Française, dans lesquelles il projette d’enfermer ceux qui ne partagent pas ses idées. Ce qui représente beaucoup de monde puisqu’il est à peu près seul.

L’appel qu’il a déposé après sa condamnation au mois de juillet par le tribunal de Quimper n’était peut-être pas une bonne idée : il n’y avait écopé que de prison avec sursis, mais à Rennes, mardi 19 novembre, l’avocat général a été plus sévère, en demandant un an d’emprisonnement dont quatre mois avec sursis.

Le tribunal de Quimper avait motivé la clémence de son jugement par le fait qu’il ne s’agissait que d’une première condamnation. Il y en a eu d’autres depuis, notamment à Paris et à Brest, et tous les appels n’ont pas été jugés.

Certes, réquisition ne signifie pas condamnation, mais les arguments développés par l’avocat général ont un autre poids que la pauvre défense de Le Lay qui s’est contenté de désavouer son client en reconnaissant qu’il avait tenu des propos « blessants » et, ce qui prouve qu’il connaît parfaitement son client, « peu intelligents »

Monsieur Le Lay était évidemment absent, fidèle à son mépris de la justice, ce que l’avocat général n’a pas manqué de souligner.

Il est particulièrement savoureux de constater, que le jour même où l’idéologue de Cornouaille se dérobe et ne se rend pas au tribunal, il fait, entre deux galettes (il travaille dans une crêperie au Japon), l’éloge sur son site de l’héroïsme du roi Leonidas de Sparte devant les Perses, lors de la bataille des Termophyles au cours de laquelle il trouve la mort !

Le jugement a été mis en délibéré pour le mardi 17 décembre.

Sources : Le Télégramme, Ouest-France.

Lire également :

http://www.ldh-france.org/section/loudeac?s=boris+le+lay&x=-1254&y=-54

http://www.ldh-france.org/section/loudeac/2013/09/27/boris-le-lay-a-nouveau-condamne/

http://www.ldh-france.org/section/loudeac/2013/07/13/boris-le-lay-nouveau-proces-jugement-en-delibere/

http://www.ldh-france.org/section/loudeac/2013/09/20/breizatao-fait-la-manche/

http://www.ldh-france.org/section/loudeac/2013/06/25/breizatao-com-22500e-et-18-mois-de-prison-avec-sursis-pour-boris-le-lay/