Droits en fête 2014 avec Franck Lepage : les billets sont en vente

Crédit photo Daniel Jourdanet

Les billets des Droits en fête 2014 sont désormais en vente, 10€ le billet adulte (apéritif compris) et 5€ le billet enfant de moins de 12 ans (jus de fruit inclus), pour la conférence gesticulée de Franck Lepage, « l’éducation populaire, Monsieur, ils n’en ont pas voulu ».

La salle des fêtes de Plémet (22) sera ouverte au public dès 13h30 samedi 26 avril, avec des expositions : des posters de Poster4tomorrow, sur le droit à l’éducation et la démocratie, des travaux d’élèves. Avec aussi des animations, des jeux autour des droits de l’Homme, des vidéos… Tout est gratuit jusque 18h30.

A 18h30, ce sera l’apéritif, en attendant la conférence gesticulée de Franck Lepage, qui commencera à 19h30. Ce sera le moment de se restaurer (galettes, saucisse, frites, gâteaux, boissons) ; une autre pause restaurations est prévue vers 21h.

Il est prudent d’acheter dès maintenant son billet, ou de le réserver (ldhloudeac @orange.fr , ou par téléphone, au 02-96-25-62-91 ou 06-73-10-27-42) : les conférences gesticulées de Franck Lepage sont généralement très courues. On peut également acheter les billets auprès des militants de la section Loudéac centre Bretagne, ou à l’espace culturel du centre Leclerc de Loudéac. Par ailleurs, quatre billets sont à gagner dans le prochain numéro (qui paraît mercredi 26 mars) du Cri de l’Ormeau.

Une conférence gesticulée, c’est quoi ?

Un conférence gesticulée, c’est en quelque sorte une conférence, sur un sujet très sérieux, grave, mais « théâtralisé », mis en scène, avec une bonne dose d’humour.

Voici la présentation que fait Franck Lepage de la conférence qu’il jouera à Plémet le 26 avril.

C’est ce qui m’est arrivé. Et c’est l’histoire que je vais vous raconter. Quand je dis : «  J’ai arrêté de croire à la culture », entendons-nous bien, c’est idiot comme phrase   ! Non, j’ai arrêté de croire, pour être très précis, en cette chose qu’on appelle chez nous « la démocratisation culturelle »… C’est l’idée qu’en balançant du fumier culturel sur la tête des pauvres, ça va les faire pousser et qu’ils vont rattraper les riches   ! Qu’on va les « cultiver » en somme. Voilà, c’est à ça que j’ai arrêté de croire. Je faisais ça dans les banlieues, c’est là qu’ils sont souvent, les pauvres… Et donc, je leur balançais des charrettes d’engrais culturel, essentiellement sous forme d’art contemporain et de «  création ». Il y a beaucoup de fumier dans l’art contemporain. De la danse contemporaine, du théâtre contemporain, de la musique contemporaine… pour les faire pousser. On parle aussi de réduction des inégalités culturelles ou «   d’ascension sociale   » par la culture. Mais j’ai compris bêtement un jour que les riches avaient les moyens de se cultiver toujours plus vite… C’est là que j’ai arrêté de croire. Un philosophe aujourd’hui oublié, Herbert Marcuse, nous mettait en garde : nous ne pourrions bientôt plus critiquer efficacement le capitalisme, parce que nous n’aurions bientôt plus de mots pour le désigner négativement. 30 ans plus tard, le capitalisme s’appelle développement, la domination s’appelle partenariat, l’exploitation s’appelle gestion des ressources humaines et l’aliénation s’appelle projet. Des mots qui ne permettent plus de penser la réalité mais simplement de nous y adapter en l’approuvant à l’infini. Des «   concepts opérationnels   » qui nous font désirer le nouvel esprit du capitalisme même quand nous pensons naïvement le combattre… Georges Orwell ne s’était pas trompé de date   ; nous avons failli avoir en 1984 un « ministère de l’intelligence ». Assignés à la positivité, désormais, comme le prévoyait Guy Debord : « Tout ce qui est bon apparaît, tout ce qui apparaît est bon. »

Vous l’avez compris : un sujet sérieux, grave, traité avec un humour dévastateur.

Les conférences gesticulées de Franck Lepage ? généralement, on en sort plus intelligent qu’en y entrant !