Quand entend le mot migration, on pense tout naturellement aux migrations internationales, et plus précisément à l’immigration, devenu depuis quelque temps une véritable obsession chez les politiques de tous bords, « contaminés » par les mensonges, les manipulations et les fantasmes de l’extrême droite. Certains esprits tordus n’hésitent pas à brandir le spectre d’un prétendu complot visant au « grand remplacement », rien que ça, de la population européenne par des émigrés venant naturellement de Maghreb, et, bien entendu, de confession musulmane.
C’est oublier que les migrations, ça marche dans les deux sens. Il y a ceux qui entrent, et ceux qui sortent.
C’est oublier également que les migrations ne se font pas qu’entre pays : elles existent aussi à l’interne, à l’intérieur d’un pays. Ce fut le cas, et ça l’est encore dans une moindre mesure, en France, et singulièrement en Bretagne. Nombre de Bretons ont quitté la France, d’autres y sont restés mais en changeant de région : ce fut la grande vague de départs de la Bretagne vers Paris.
Nous avons souhaité ouvrir cette 4ème édition de Droits en fête consacrée aux migrations sur ce sujet : les migrations bretonnes. Et pour le traiter, nous avons fait appel à un spécialiste, Roger Toinard.
Professeur agrégé de géographie, Roger Toinard a enseigné, du collège (pendant 21 ans) à l’Université (Rennes 2 – Saint-Brieuc) en passant par le lycée (pendant 16 ans) et l’IUFM en tant que formateur académique. Passionné également d’histoire, il est aujourd’hui consultant et vice-président de l’association des « Bistrots de l’histoire du pays de Saint-Brieuc » (source, 4ème de couverture du livre « Du trou noir à l’embellie »).
Il a consacré un livre particulièrement dense au phénomène migratoire breton, intitulé « Du trou noir à l’embellie », ou « l’histoire de l’émigration costarmoricaine de la Révolution à nos jours ».
De département le plus peuplé de Bretagne au milieu du 19ème siècle, les Côtes d’Armor sont reléguées, au fil du temps, à la dernière place et cumulent tous les mauvais records : il est le premier, le plus longtemps et le plus durement touché par la dépopulation et l’émigration. Malgré le retour à la croissance démographique depuis la fin des années 1960, il affiche un déficit naturel préoccupant (le plus faible taux de natalité et le plus fort taux de mortalité de Bretagne) lié à un vieillissement précoce et important (l’âge moyen le plus bas de la Bretagne).
L’auteur s’interroge alors : l’émigration ne serait-elle pas responsable de ce long déclin et de la dégradation des structures démographiques du département ? S’appuyant sur une copieuse documentation (recensements, archives et un florilège de témoignages) et sur une méthode rigoureuse, il s’attache à montrer les spécificités de la démographie du département tout en nous faisant vivre ou revivre l’histoire économique et sociale des Côtes d’Armor, de la Révolution à nos jours (source, 4ème de couverture du livre « Du trou noir à l’embellie »).
Pratique : les migrations bretonnes, de 15h à 16h, les Droits en fête, samedi 23 avril au foyer municipal de Loudéac.
Partager la publication "Droits en fête : les migrations bretonnes, par Roger Toinard"