Elie Geffray est maire d’Eréac (22) depuis 2008.
Il est aussi prêtre.
Le 8 mai 2012, il avait eu des paroles fortes pour exprimer l’inquiétude que lui causait le score du front national dans sa commune : « Nous avons été particulièrement complaisants à l’égard de ces thèses. J’ai ressenti comme une humiliation et comme un déshonneur qu’Eréac leur ait accordé 20% de ses suffrages le 22 avril ».
Aujourd’hui, il reprend la parole, dans le quotidien Le Télégramme, sous la plume d’Hervé Queillé, pour s’exprimer au sujet du projet de loi instituant le mariage pour tous. Non qu’il y soit particulièrement favorable. Mais pour deux raisons essentielles.
La première concerne la fameuse « clause de conscience » que certains élus voudraient introduire dans la loi pour ne pas être contraints de célébrer de mariages entre personnes du même sexe : «Un maire doit appliquer les lois, en vertu du principe de la laïcité, beaucoup trop négligé aujourd’hui. Il n’a pas à faire intervenir ses convictions religieuses dans l’exercice de ses fonctions. Ou alors il démissionne», déclare-t-il.
La seconde, c’est simplement le réalisme : « Imaginez ce que serait la société française si on n’avait pas réglementé le divorce, la contraception ou l’avortement… En Espagne, où le mariage gay existe, c’est plus la crise financière qui perturbe la société que cette question-là. À cet égard, je préférerais que les évêques français mettent plus leur énergie à lutter contre une société qui détruit des familles et supprime toute perspective à la jeunesse qu’à combattre le mariage homosexuel ». Et il conclut : Même si je comprends leurs réticences, il faut une hiérarchie des urgences…».
Merci, Monsieur le Maire !
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