Expulsion des étudiants étrangers : Guéant en difficulté ?

Il semblerait que le collectif du 31 mai ait réussi à sensibiliser suffisamment le public sur le problème de la circulaire Guéant qui vise à expulser les étudiants étrangers une fois qu’ils ont obtenu leurs diplômes. La mobilisation s’amplifie : la pétition a été signée par plus de 15000 personnes, qui jugent cette circulaire « moralement méprisable, économiquement suicidaire ». Les présidents d’universités eux-mêmes sont montés au créneau : le 31 octobre, la conférence des présidents jugeait cette circulaire « très grave », tandis que le président de la conférence des grandes écoles, Pierre Tapie, déclarait au journal Le Monde, le 11 novembre dernier : « Oui, du mal a été fait : cette affaire a fait énormément de bruit en Inde, au Brésil, en Chine, au Maroc… »

Ce sont maintenant des collègues de Guéant qui se manifestent : Pécresse, Wauquiez (« on s’est planté »), Mitterrand (« un problème »)… Jusqu’au Charles Givadinovitch, secrétaire national de l’UMP chargé de la lutte contre la précarité et la pauvreté qui demande le retrait pur est simple de la circulaire… Le Médef lui-même commence à s’inquiéter…

Du coup, Guéant a perdu un peu de sa superbe et nous refait le coup du « c’est pas ça que j’voulais dire »… ben tiens ! Reçu ce vendredi matin par son chef, il avait commencé à expliquer jeudi soir qu’il y avait « de nombreux malentendus ».

Le collectif du 31 mai reste cependant prudent. Vincent Chauvet estime : « il y aura sûrement des consignes un peu plus laxistes sur la proportion de dossiers à refuser ».

En attendant, la fuite des cerveaux a commencé. Et pas vers les pays qui seraient heureux de voir revenir leurs étudiants : les bénéficiaires de la circulaire Guéant sont avant tout les pays riches, comme le Canada, par exemple, qui saisit cette opportunité.

En fait, on n’avait effectivement peut-être pas bien compris Guéant : comme le titrait Rue 89 le 27 novembre dernier : « La France veut bien des étudiants étrangers, mais juste les riches »…