Après deux mois de silence, le site de la section Loudéac centre Bretagne de la Ligue des droits de l’Homme reprend du service. Cette réouverture avait été annoncée un peu prématurément il y a une quinzaine de jours…
Et c’est un plaisir de rouvrir ce site sur l’annonce de la condamnation du triste Bourdouleix, député et maire de Cholet, à 3000€ d’amende, pour apologie de crime contre l’Humanité, après les propos qu’il avait tenus l’été 2013 sur les Gens du voyage : Hitler « n’en avait peut-être pas tué assez » avait-il déclaré publiquement. La Ligue des droits de l’Homme, qui avait cosigné la plainte contre M. Bourdouleix avec le Mrap, la Fondation pour la mémoire de la déportation, la Licra et la Fondation nationale des déportés et internés, résistants et patriotes, s’est félicitée de ce verdict, prononcé par la cour d’appel d’Angers, (aggravé, puisqu’en première instance l’amende était de 3000€ dont 1500€ avec sursis), même si on aurait pu espérer d’avantage. Elle l’explique dans un communiqué :
« La LDH se félicite de la condamnation de Gilles Bourdouleix, maire de Cholet, rendue par la cour d’appel d’Angers, pour apologie de crime contre l’Humanité.
La Ligue des droits de l’Homme rappelle qu’elle avait, par le passé, déposé deux plaintes à l’encontre de M. Bourdouleix pour incitation à la discrimination et à la haine raciale concernant des propos visant les Gens du voyage. Celles-ci ont été classées sans suite. Ce sentiment d’impunité a permis au maire de Cholet de se croire autorisé à poursuivre ses interpellations haineuses. Il était intolérable qu’un élu de la République ait pu tenir des propos faisant l’apologie de crime contre l’Humanité, et rester impuni.
La Ligue des droits de l’Homme espère que cette condamnation mettra enfin un terme à cette escalade. »
On peut effectivement regretter la légèreté de la peine. Qui n’empêche d’ailleurs pas Bourdouleix de la contester puisque son avocat a annoncé qu’il allait poursuivre en cassation. On aurait par exemple apprécié que le tribunal frappe là où ça aurait fait le plus mal : condamner l’élu à une illégibilité.
Ne boudons pas notre plaisir : ce genre de condamnation est suffisamment rare pour qu’on s’en réjouisse.
La justice, et singulièrement la justice administrative, a beaucoup de travail avec les maires en ce moment : elle annule les uns après les autres des arrêtés municipaux discriminatoires, ou entachés d’abus de pouvoir, pris par de nouveaux élus généralement du front national, mais aussi de la frange la plus réactionnaire de la droite traditionnelle. Le blog « Rêver de nouveau » dresse opportunément un récapitulatif de ces arrêtés qui vont du ridicule (le linge à Béziers…) à l’odieux (suppressions d’aides sociales pour ceux qui en ont le plus besoin). Dans certaines communes, la résistance (c’est bien cela dont il s’agit) s’organise : à Hayange, par exemple, où sévit M. Englemann, avec le site http://www.hayangeplusbellemaville.com/ et la page Facebook « Hayange en résistance ».
Partager la publication "G. Bourdouleix : peine aggravée en appel pour « apologie de crime contre l’Humanité »"