Le musée de la Résistance bretonne de Saint-Marcel en danger : pétition et rassemblement de soutien

Le Musée de la Résistance de Saint-Marcel (56) est en difficulté. En grande difficulté, même, ce qui a conduit ses responsables à lancer une pétition, et à organiser un rassemblement de soutien, samedi 31 août à 15h30, au musée.

Ouvert en 1984, le musée accueillait 45.000 visiteurs par an. Il n’en accueille plu que 20.000 : « La scénographie et la muséeographie n’ont jamais été remises au goût du jour faute de moyens », déplore Armel Rousselot, maire de Saint-Marcel, qui a lancé, le 18 juin dernier, avec Michel Guégan, président de la communauté de communes du Val d’Oust, un appel pour sauver ce lieu de mémoire unique. La baisse de la fréquentation implique une baisse du budget, donc des coupes sombres dans certains postes, tels que la communication : c’est le cercle vicieux. Le musée emploie quatre salariés. Les deux élus demandent donc que le conseil général du Morbihan et le conseil régional de Bretagne viennent aider les deux seuls financeurs actuel : le syndicat intercomunal à vocation unique (Saint-Marcel et Malestroit) et la communauté de commune. Ils proposent la création d’un syndicat mixte ou d’un établissement public de coopération culturelle. Ils rappellent que, le musée étant labellisé « Musée de France », il est contraint d’employer un conservateur, ce qui pèse évidemment lourd dans le budget,  qui s’élève, pour le fonctionnement, à 300.000€ annuels. Ils verraient aussi d’un bon œil une intervention de l’Etat. « Les différences instances territoriales ont le devoir de ne pas oublier les sacrifices de nos aînés dans leur combat pour nous garantir la Liberté »,concluent les deux élus. (Source  ici).

Leur appel est appuyé par le soutien de nombreux résistants, et notamment  Charles Paperon. AUjourd’hui président de l’Association nationale des anciens combattants de la résistance  (ANCR) du Finistère, Charles Paperon a rejoint la France libre en 1943 : il avait alors 17 ans. En 2010, il a refusé le diplôme que lui avait décerné le président de la République (Sarkozy) et que devait lui remettre Hubert Falco, alors secrétaire d’Etat aux anciens combattants. Il justifia ce refus en citant Lucie Aubrac : « la Résistance ce n’est pas que le passé, aussi héroïque soit-il, elle s’inscrit aussi dans le présent ». Lire son appel en fin d’article.

Vous pouvez signer ici la pétition de soutien au musée, dont voici le texte :

NON À LA FERMETURE DU MUSEE DE LA RESISTANCE BRETONNE

Saint-Marcel, dans les landes de Lanvaux, a abrité l’un des plus grand maquis français associant les résistants et parachutistes de La France Libre, où s’est déroulé le 18 juin 1944, un combat mémorable de l’histoire de la France et de la Bretagne. Créé en 1984, le Musée de la Résistance Bretonne retrace les faits de Résistance en Bretagne historique et présente également l’exposition nationale dédiée aux parachutistes de La France Libre.

Aujourd’hui, nos instances territoriales doivent s’investir dans le fonctionnement du Musée pour éviter sa fermeture et conserver ainsi le Devoir de Mémoire !

Aussi, rejoignez-nous dans ce combat décisif pour faire réfléchir nos instances !

À la veille des commémorations du 70ème Anniversaire de la Libération, n’oublions jamais que les anciens combattants sont, comme nous pouvons l’être un maillon dans la grande Histoire de France. Il nous appartient après eux, de reprendre le flambeau pour transmettre leur Mémoire aux générations futures.

Nous soussignés, refusons la fermeture du Musée de la Résistance Bretonne à Saint-Marcel,

APPEL DE Charles PAPERON, ancien combattant volontaire de la Résistance en tant qu’engagé dans la Première Division Française Libre.

Charles Paperon (photo Le Télégramme).

Cette journée est une réponse à l’appel à une mobilisation générale pour la survie du musée de la Résistance de Saint-Marcel dans le Morbihan, lancée le 18 juin par Messieurs Rousselot et Guegan.

De nombreuses personnalités, venues de tous les milieux et toutes les formations politiques inspirées par la Résistance, soutiennent cette initiative et exigent que les pouvoirs publics (Etat, Région, Département et même l’Union européenne) s’associent pour sauver ce monument vivant du souvenir.

Pour nous, la Résistance doit exister comme mémoire mais aussi comme principe actif.

Abandonner Saint-Marcel serait oublier notre dette envers les héros de notre passé et perdre un jalon essentiel vers notre futur.

J’appelle à un rassemblement devant le musée de Saint Marcel Samedi 31 août à 15h30. Nous visiterons ensuite le musée.

Charles Paperon