Le fait est suffisamment rare pour être remarqué : les gens du voyage ont convoqué la presse pendant le week-end dernier à Nantes, pour dénoncer leurs conditions de vie qui se dégradent.
Les deux problèmes majeurs qu’ils rencontrent sont d’une part le manque de places dans les aires d’accueil, et les problèmes avec les sédentaires. Deux problèmes intimement liés, le premier étant souvent à l’origine du second. Christophe Sauvé, président de l’association nationale des gens du voyage chrétiens explique : « Les gens du voyage ne souhaitent pas être en stationnement illicite: nous comprenons le désarroi des chefs d’entreprise, des riverains, on le comprend, mais nous n’avons pas fait ce choix d’être dans ces situations et on ne nous fait aucune proposition de stationnement licite ».
La loi fait obligation aux communes de plus de 5000 habitants de mettre à la disposition des voyageurs une aire d’accueil aménagée, dont le nombre de places est proportionnelle à l’importance de la commune. Un plan départemental complète et coordonne le dispositif, et doit prévoir des aires de « grand passage », destinés à accueillir les grands regroupements, la plupart du temps religieux.
Tous les départements, loin s’en faut, ne respectent pas cette obligation, et c’est la même chose pour les communes. Les stationnements illicites deviennent alors inévitables, et peuvent être à l’origine de conflits avec les populations sédentaires. Conflits qui sont systématiquement utilisés pour ternir l’image des voyageurs, y compris lorsqu’ils sont dans leurs droits, ce qui est le cas la plupart du temps : on le voit régulièrement avec certains maires, comme Estrosi, par exemple, à Nice.
En Loire-Atlantique par exemple, le déficit est de 168 places, et il est augmenté en ce moment de 42 autres places en raison de travaux de réfection en cours sur une aire.
Autre conséquence, encore plus grave : la situation des voyageurs en dehors des stationnements illicites est encore plus précaire, et la scolarisation des enfants devient encore plus difficile, avec des changements de lieux plus fréquents. Yannick Péron, président de l’association départementale des gens du voyage citoyens de Loire-Atlantique souligne une autre conséquence : « Les situations sont intolérables, on ne peut pas continuer, nos enfants grandissent avec l’idée que la société ne veut pas d’eux ».
Le département des Côtes d’Armor fait figure de bon élève, avec 15 aires d’accueil qui totalisent 204 emplacements familles.
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