La section Françoise-Bosser de la Ligue des droits de l’Homme de Concarneau – Quimperlé –Riec, vient d’adresser une lettre ouverte au maire de Quimperlé, concernant l’accueil des gens du voyage dans la commune. Le maire a procédé à l’expulsion de familles qui s’étaient installées par effraction dans une zone d’activité. La Ligue des droits de l’Homme considère cependant que, même si le maire est dans son droit, il faut tenir compte de la spécificité de la situation qui est de surcroit provisoire : il s’agit de familles qui sont là depuis une dizaine d’années, qui ont l’intention de s’installer durablement dans le commune, et qui sont en train d’acheter des terrains, inutilisables en ce moment puisqu’en cours de viabilisation.
La lettre, reproduite ci-dessous,2012-12-22 Lettre ouverte maire Quimperlé.
Section Francoise Bosser
Concarneau—Riec sur Belon-Quimperlé
Le 21/12/12
Lettre ouverte à Monsieur Alain Pennec, Maire de Quimperlé.
Monsieur le Maire,
Par courrier, le 12 novembre dernier, puis, lors de notre rencontre le 30 novembre, nous vous avons fait part de nos préoccupations concernant la situation des gens du voyage stationnés sur la zone d’activité de la Villeneuve Braouic dans des conditions n’apportant aucune garantie de salubrité ni de sécurité (proximité d’un réservoir d’eau, route empruntée par des poids-lourds, hygiène non assurée…).
Nous vous avons proposé de leur permettre provisoirement d’accéder au terrain de camping municipal ou à défaut au site de la zone d’activité de Kervidanou ou ils étaient entrés par effraction, mais par nécessité, faute de place au Coat Kaer, avant d’en être expulsés.
Nous n’ignorons pas que la mairie de Quimperlé satisfait à ses obligations d’accueil posées par la loi de juillet 2000 en proposant une aire d’accueil dotée de 14 places.
Cependant, considérant qu’il s’agit de familles domiciliées à Quimperlé depuis plus de 10 ans, attachées à la scolarisation de leurs enfants sur la commune, et qui ont, d’ailleurs, pour la plupart, l’intention de s’y installer définitivement (vous avez évoqué avec nous les terrains en cours d’acquisition ou de viabilisation, donc non utilisables actuellement), nous estimons que leur situation doit être prise en compte au titre de l’urgence et de la considération qui est due ai chaque citoyen se trouvant momentanément en difficulté.
Le récent rapport de la cour des comptes d’octobre 2012 définit la notion « d’ancrage Territorial ». Cette notion s’applique aux familles que nous avons rencontrées. Ce rapport dans sa 22ème recommandation propose « d’organiser une réponse transitoire et
homogène aux difficultés posées par l’ancrage territorial sur les aires d’accueil, dans l’attente du développement a moyen terme de l’habitat adapté ».
Par ailleurs, la section de la ligue des Droits de l’Homme ne peut accepter le rappel fait par votre adjoint et repris dans les colonnes de Ouest France du 20 décembre dernier: « Il y a des droits et des devoirs, pour les gens du voyage aussi » et de citer le refus de la famille de se rendre sur l’aire d’accueil de Bannalec.
De quel devoir parle-t-on ? Celui d’obéissance?
Le devoir d’obéissance, est le socle des sociétés totalitaires.
Nous souhaitons rappeler ici que les droits induisent les devoirs… Autrement dit, avant d’évoquer les devoirs il faut d’abord appliquer et faire respecter les droits.
Les citoyens gens du voyage ont le droit à la dignité et au respect, le droit au traitement équitable au même titre que tout citoyen quimperlois.
Nous affirmons qu’il n’y a eu aucune gestion de cette situation par la ville de Quimperlé et aucune prise en compte de la réalité des personnes depuis qu’elles sont installées sur le site de la Villeneuve Braouic, soit depuis septembre 2012.
Nous avons appris que le Conseil Communautaire, dans sa séance du 20 décembre, a formulé le vœu que les familles puissent résider sur un terrain sécurisé et bitumé. Nous ne comprenons pas le vote de désaccord des élus de la majorité quimperloise.
Nous souhaitons vivement que la situation des gens du voyage ne devienne pas un enjeu ou ne rajoute à la discorde de ces deux institutions. Il y a lieu de se retrouver et construire une réponse adaptée, bienveillante et respectueuse des personnes.
Michele Daloz, présidente de la section Concarneau-Riec sur Belon-Quimperlé
Le Labourier Stéphane, secrétaire de la section de Concarneau- Riec sur Belon- Quimperlé
Partager la publication "Lettre ouverte de la section Concarneau – Riec – Quimperlé au maire de Quimperlé"