Une employée de chez Madame Martin avait fait la connaissance d’un noir. Quand on allait à l’école, elle nous attendait aux Fontaines du Hinlée. Elle donnait du courrier à Eugène, qui avait la responsabilité de poster la lettre pour Monsieur Baril. C’était Maria, elle devait avoir 20 ans. Je ne sais pas comment elle avait fait sa connaissance. Elle a correspondu longtemps avec lui. Mais je ne sais pas si les lettres arrivaient. Nous, on rigolait avec ça. On était contents de porter les lettres et on avait du plaisir à lire l’adresse.
Nous avons su qu’elle mettait sur l’enveloppe : « si la lettre n’arrive pas à mon Sénégalais vous allez entendre parler de moi ! »
Partager la publication "Marie Créhan, 7 ans en 1944, Le Hinlée"