Pacifique Boscher, 9 ans en 1944, La Touche

Je les voyais arriver à la ferme. C’était la première fois que je voyais des africains. Ils étaient trois.

Je pense, si ma mémoire est bonne, qu’il y en avait un natif de Yaoundé. Les deux autres étaient de la région de Dakar. Ils parlaient beaucoup avec mon père.

Mon père demandait s’ils avaient des enfants, et le Camerounais disait : « oui beaucoup enfants, beaucoup femmes, beaucoup plaisir paradis sur terre ! »

Mon père lui demandait : « combien, tu as de femmes ?

–         trois ou quatre.

–         et avec laquelle tu dors ?

–         avec la plus jeune bien sûr ! »

C’était Robert son prénom. Mon père en parlait encore des années après.