Demandeurs d’asile : toutes les familles logées

Les cinq familles de demandeurs d’asile de Saint-Brieuc ont pu être logées vendredi après-midi.

Depuis lundi, le collectif contre le racisme et pour la solidarité multipliait les actions, les contacts, pour trouver une solution. Une délégation composée de la Ligue des droits de l’Homme, du Secours catholique et de l’Association de solidarité avec les travailleurs immigrés (ASTI) a été reçue jeudi matin par la direction départementale de la cohésion sociale (DDCS), mais la rencontre n’a abouti sur aucune solution. Les quatre familles, auxquelles une cinquième s’était jointe (logée 2 nuits à l’accueil d’urgence de Loudéac, où on ne peut pas rester plus de deux nuits)ont dû « camper » dans les locaux de l’ASTI à Saint-Jouan, à Saint-Brieuc.

Une bonne nouvelle jeudi soir : l’évêque de Saint-Brieuc, Denis Moutel, propose d’héberger sept personnes dans une maison appartenant à l’évêché, et la quête faite à l’occasion de Pâques a rapporté plus de 400€, qui ont été versés au collectif au profit des demandeurs d’asile. Jeudi matin, Denis Moutel a participé à la réunion du collectif, pour mettre au point les modalités pratiques. Les contacts se sont multipliés toute la journée, notamment avec les élus de l’agglomération briochine. Ce n’est qu’en fin d’après-midi que la situation s’est débloquée : un logement est mis à disposition à la maison de la Baie, deux appartements par l’organisme HLM Terre et baie, à Balzac. Et tout le monde à participé au déménagement des familles et à leur installation.

Cette victoire, fragile, puisqu’une autres solution devra être trouvée dès mardi pour certaines personnes, est intervenue au bout de 4 jours et 3 nuits de lutte pour la dignité. Par ailleurs, Eric Deschamps a mis un terme à sa grève de la faim.

A lire aussi : Ouest-France, et le Télégramme.

Demandeurs d’asile à la rue à Saint-Brieuc : le soutien de l’évêque

Denis Moutel, évêque de Saint-Brieuc (photo "Le Trégor").

Denis Moutel, évêque de Saint-Brieuc, a apporté hier, à l’occasion de la messe du jeudi de Pâques, un soutien de poids au collectif contre le racisme et pour la solidarité, et aux 5 familles sans logis de Saint-Brieuc. Il s’est engagé à en loger une partie, et a invité les paroissiens à faire offrande de nourriture pour ces personnes, au nom de la charité chrétienne. Une réunion rassemble en ce moment les membres du collectif en compagnie de l’évêque, pour mettre en place le dispositif.

Le site vous informera le plus régulièrement possible de l’évolution de la situation.

Voici le texte de la déclaration de Denis Moutel, prononcée pendant la messe de jeudi soir, et publiée par le journal Ouest-France.

« Ce soir, nous revivons le geste du Seigneur Jésus, qui a lavé les pieds de ses disciples frères et sœurs, l’appel du Seigneur à aimer et à servir est d’une grande actualité en ce moment à Saint Brieuc. En effet plusieurs familles venues du Caucase et d’Afrique sont sans logement depuis quelques jours. Et, au moment du geste du lavement des pieds, des catholiques de nos paroisses, servent,

Parmi d’autres, une soupe chaude à ces personnes inquiètes. J’ai rencontré cet après-midi ces chrétiens qui apportent leur aide concrète.

Dans ce jeudi saint, il est normal que je vous dise ce que je souhaite faire avec eux, avec vous.

Notre démarche n’est pas située sur un plan politique, car la question grave des migrations est complexe et mondiale, mais notre réponse, ici, doit être humaine et chrétienne.

J’invite les catholiques à prier pour ces familles, arrivées ici à Saint Brieuc, et aussi pour tous ceux qui connaissent l’inquiétude du lendemain. À ceux qui viendront prier un moment, cette nuit, comme nous le faisons chaque année à la Chapelle Saint Guillaume, je demande de participer à l’offrande qui sera organisée pour que des repas chauds puissent être servis à ces familles, dans les jours qui viennent.

J’irai moi-même leur rendre visite, demain vendredi saint, dans ce jour où nous nous rappelons combien le Seigneur s’est fait proche de tous.

Depuis toujours l’Église a une tradition d’accueil. J’ai demandé que l’on mette dès demain une maison, à disposition de ces personnes sans logis, au moins pour une partie d’entre elles.

Je remercie encore tous ceux qui se sont rendus disponibles, dans un passé récent, pour un tel accueil à Binic, Plédran et Saint-Jacut-de-la-Mer, avec notamment le secours catholique et les paroisses(1).

Nous ne pouvons pas l’impossible. Mais la charité du Christ nous presse de nous tenir auprès de tous ceux pour qui il a lui-même donné sa Vie ».

1. L’évêque a oublié de citer la municipalité de Plérin qui a logé gratuitement Deux couples de Géorgiens pendant 6 mois, en leur apportant une aide considérable.

Demandeurs d’asile : une pétition en ligne

Mardi soir, trois autres tentes se sont plantées devant la préfecture, ce qui a attiré la police qui est venue se renseigner. Eric Deschamps poursuit sa grève de la faim commencée lundi 2 avril.

Le collectif a décidé de lancer une pétition. Elle est en ligne à cette adresse sur le site « Pétition publique ».

Droit d’asile, droit au logement

Depuis le 2 avril 2012 fin de la période hivernale, 5 familles demandeuses d’asile ont été mises à la rue soit 14 adultes et 6 enfants.

L’asile est un droit et l’Etat a le devoir de proposer une solution de logement aux personnes à la rue, quelque soit leur situation administrative.

Je signe cette pétition pour demander au préfet qu’une solution soit apportée à ces familles.

Mercredi 5 avril, il est prévu de profiter du marché pour faire du bruit, informer la population, faire signer la pétition.
Rendez-vous à 10 h 30 – 11 h devant la préfecture, pique-nique ensuite. Nous déciderons ensuite des actions futures.
Il est important qu’il y ait une forte mobilisation avant la rencontre prévue jeudi matin à la préfecture, il est aussi important que les « campeurs » et les familles se sentent soutenus, le temps est long pour les uns comme pour les autres.
Par ailleurs, un appel a été lancé aux maires de l’Agglomération de Saint-Brieuc, en voici le texte :

APPEL AUX MAIRES DE L’AGGLOMERATION BRIOCHINE

Bonjour Mesdames et Messieurs les Maires,

Par la presse vous connaissez la situation d’aujourd’hui au niveau de l’hébergement d’urgence et de l’accueil des Demandeurs d’asile. Le problème n’est pas nouveau, nous vous avions lancé un appel en juin 2011 pour faire évoluer ces problèmes récidivants. La préfecture reste sourde à nos demandes parce que nous avons un rendez-vous à la Direction départementale de la cohésion sociale (DDCS) jeudi 5 avril à 9h30.
Cinq familles ont été sorties des hôtels où elles étaient hébergées le lundi 2 avril + une famille sortie de la même manière dès le 2 mars et qui vit dans le provisoire depuis. Soit 12 adultes et 10 enfants. Parmi eux des malades et des handicapés. Aucune explication autre que ce sont des « Dublin 2 », mais les lois en vigueur disent bien que les D2 doivent être hébergés comme les autres.
Hier soir nous n’avons pas voulu faire une pression excessive sur Adalea dont nous occupions l’accueil de jour: ils auraient pu passer pour « complices » dès lors qu’ils n’appelaient pas la police pour nous faire sortir. À 19h le groupe des Sans-abris a donc migré vers le Centre St Jouan, local associatif appartenant à la ville de St Brieuc.
Est-ce bien normal que la ville de St Brieuc soit la seule à supporter le poids du précaire et du provisoire?
Est-ce bien normal que les associations soient seules à supporter ce poids d’engagement citoyen et humain de base?

C’est pourquoi nous lançons un appel pressant dans votre direction pour:

  • se partager les familles afin qu’elles soient un peu mieux installées et qu’elles respirent dans un pays riche et démocratique;
  • nous aider à faire plier le préfet de région qui se lave les mains un peu facilement !

Nous allons de notre côté lancer des « référés-liberté » devant la justice administrative pour que le droit soit dit.
Merci de l’attention que vous porterez à notre appel. Il y a urgence humanitaire.


Demandeurs d’asile : la mobilisation se poursuit à Saint-Brieuc

Nouveau pique-nique devant la préfecture à Saint-Brieuc ce midi : la mobilisation se poursuit à Saint-Brieuc.

La journée de lundi a été bien remplie : beaucoup de monde au pique-nique, présence de journalistes. La préfecture a refusé de recevoir le Collectif contre le racisme et pour la solidarité de nous recevoir : elle maintien le rendez-vous de jeudi matin malgré l’urgence.

Vers. Déménagement vers 14h30, le Collectif s’est rendu avec les demandeurs d’asile dans les locaux de l’accueil de jour pour l’hébergement d’urgence à l’ADALEA, rue de la Corderie.La directrice de l’ADALEA a tenté en vain d’infléchir la position de la Direction départementale de la cohésion sociale. Il n’a pas été possible de conduire les familles à Lannion et Lamballe : les abris de nuit n’acceptent pas les enfants. Il a fallu quitter les locaux de l’ADALEA : l’association se rendait complice en n’appelant pas la police pour évacuer, et risquait alors de voir retirer la gestion du 115 par la préfecture : les demandeurs d’asile sont donc partis au local de l’ASTI, à Saint-Jouan, ou un « camping » a été organisé.

La mairie a été prévenue. 3 personnes du Collectif on accompagné les 14 adultes et les 6 enfants privés de toit.

Eric Deschamps a commencé sa grève de la fin, seul dans sa tente, devant la préfecture. N’hésitez pas à passer.

Ce mardi : nouveau pique-nique entre midi et 14h devant les grilles de la préfecture.

Il faut mobiliser : le collectif a besoin de renforts. Le camp d’en face est déterminé. RESISTONS JUSQU’AU BOUT : on ne transige pas avec le droit au logement !

Demandeurs d’asile : vingt personnes à la rue ce soir à Saint-Brieuc

Vingt demandeurs d’asile dormiront dehors ce soir. Quatre seulement seront logés à l’accueil d’urgence de Loudéac. Des militants du collectif contre le racisme et pour la solidarité, qui regroupe plusieurs associations et des citoyens, sont sur place. Ils demandent à la préfecture d’avancer le rendez-vous qu’il avait obtenu pour le jeudi 5 avril à cet après-midi, mais il n’y a pour le moment pas de réponse. Sur les vingt personnes, quelques unes sont malades ou handicapées.

Pour les quatre personnes qui doivent venir à Loudéac, il reste un problème : l’accueil est fermé dans la journée, et sur les quatre personnes, une est gravement malade.

Nous vous tiendrons au courant de l’évolution de la situation.

Demandeurs d’asile en danger : lettre au préfet, menace de grève de la faim

Le collectif contre le racisme et pour la solidarité vient de faxer un courrier au préfet, pour l’alerter sur la situation des familles menacées d’être expulsées de leurs logements ou de leurs chambres d’hôtel à Saint-Brieuc.

Par ailleurs, Eric Deschamps, de la Cimade et de RESF, menace d’entamer un jeûne à partir de lundi soir si ces familles sont réellement mises à la rue.

Voici ce qu’il déclare :

Jour après jour le sort réservé aux demandeurs d’asile et des sans-papier est de plus en plus inhumain, je ne le supporte plus.

Lundi  2 avril,  5 familles vont être jetées à la rue, des enfants, des femmes, des personnes handicapées, des hommes. Rien ne les arrête.

Afin de réveiller les consciences, et en particulier celle de Monsieur le préfet, j’ai décidé, en toute connaissance de cause, en particulier pour ma santé, de débuter un jeûne, je vais cesser de m’alimenter à partir du lundi 2 au soir.

Je demande  à Monsieur le Préfet qu’aucune famille ne soit jetée à la rue, ni lundi ,ni après.

Je me tiendrai devant la préfecture.

Merci aux personnes qui viendront  me soutenir.

Le courrier adressé au préfet :

COLLECTIF CONTRE LE RACISME ET POUR LA SOLIDARITE
Chez ASTI,
Centre Saint-Jouan12, rue Gustave Eiffel
22 000 Saint-Brieuc
Tél-Fax : 02 96 68 64 72
Saint-Brieuc le 30 mars 2012.

A Monsieur le Préfet des Côtes d’Armor

Monsieur le Préfet,

Nous avons appris que les familles :

  • Timer Sultanov à l’hôtel Beaucemaine depuis le 17 février 2012
  • Berdenezhvili à l’hôtel «  Le pot d’étain » depuis le 9 décembre 2011.
  • Douishvilia  à l’hôtel «  Le Bonzaï » depuis le 27 décembre 2011
  • Sharkuu à l’hôtel «  Le Bonzaï » depuis le 07 novembre 2011.

hébergées dans le cadre de la Veille Sociale seraient menacées de devoir quitter leurs chambres d’hôtel lundi prochain 2 avril à 12 heures.

Nous vous prions de bien vouloir les maintenir dans les lieux en application de la continuité de l’hébergement d’urgence ainsi que le stipule l’article 345-2 du code de l’action sociale et des familles qui prévoit que : le dispositif de la veille sociale fonctionne sans interruption et peut être saisi par toute personne, organisme ou collectivité et vous serions très obligés de bien vouloir prendre de toute urgence les mesures nécessaires pour le respect de la Loi.

Vous en remerciant à l’avance, nous vous prions de croire, Monsieur le Préfet, en l’assurance de notre profond respect.

Pour le Collectif,

Annick Audoux, Ligue des Droits de l’Homme

Saint-Brieuc : plusieurs familles de demandeurs d’asile menacées de se retrouver à la rue

La situation risque de devenir très rapidement dramatique pour les demandeurs d’asile dans la région de Saint-Brieuc. Les rejets de demande d’asile se multiplient, et les menaces d’expulsion des logements ou des chambres d’hôtel se précisent.

Ainsi, à Ploufragan, la demande d’asile de la famille Mouradov, dont la petite fille Marina  est scolarisée en Cours préparatoire, et le petit Nika en moyenne section, vient d’être rejetée, et va par conséquent devoir quitter son logement le 21 avril  prochain. Les enfants sont scolarisés à l’école Louis-Guilloux pour l’ainée et à l’école Anne-Frank pour le plus jeune, à Ploufragan.

Le directeur de l’école  Louis-Guilloux a commencé à mobiliser parents d’élèves, enseignants et élus, ainsi que le comité de soutien à Maria qui avait organisé le parrainnage républicain de quatre enfants au mois de janvier.

A Saint-Brieuc, ce sont quatre familles qui risquent d’être à la rue dès lundi 2 avril à midi. Le collectif contre le racisme et pour la solidarité organise le soutien à ces familles et la résistance, et des actions vont être décidées dans la journée.

Une lourde menace pèse sur toutes ces familles : l’internement en centre de rétention, et l’expulsion… Nous devons rester mobilisés !

Nous venons d’apprendre que la famille MOURADOV dont la petite Marina est scolarisée en CP et le petit Nika en Moyenne section, vient de voir rejeter sa demande d’Asile et doit par conséquent quitter son logement le 21 avril 2012

Les enfants sont scolarisés à l’école Louis Guilloux pour l’ainée et Anne Fr

Nous venons d’apprendre que la famille MOURADOV  dont la petite Marina  est scolarisée en CP et le petit Nika en Moyenne section, vient de voir rejeter sa demande d’Asile et doit par conséquent quitter son logement le 21 avril 2012

Les enfants sont scolarisés à l’école Louis Guilloux pour l’ainée et Anne Frank pour le plus jeune à Ploufragan.

J’ai appelé des collègues de l’école des Ville Moisan sachant qu’ils avaient été confrontés à la même injustice de manière à avoir quelques conseils. Une collègue me donnera les coordonnées du RESIA demain matin. J’ai prévenu l’association des parents d’élèves pour qu’ils préparent une mobilisation.

J’ai laissé un message au service Éducation de la mairie pour qu’ils informent les élus.

La directrice de l’école maternelle a été mise au courant également. J’ai essayé de prendre contact avec l’assistante sociale du CADA qui est en lien avec la famille. Elle était absente, j’ai laissé un message. Les collègues et moi même n’avons pas l’intention de laisser faire une injustice sans réagir. Le temps presse.

ank pour le plus jeune à Ploufragan.

J’ai appelé des collègues de l’école des Ville Moisan sachant qu’ils avaient été confrontés à la même injustice de manière à avoir quelques conseils. Une collègue me donnera les coordonnées du RESIA demain matin. J’ai prévenu l’association des parents d’élèves pour qu’ils préparent une mobilisation.

J’ai laissé un message au service Éducation de la mairie pour qu’ils informent les élus.

La directrice de l’école maternelle a été mise au courant également. J’ai essayé de prendre contact avec l’assistante sociale du CADA qui est en lien avec la famille. Elle était absente, j’ai laissé un message. Les collègues et moi même n’avons pas l’intention de laisser faire une injustice sans réagir. Le temps presse.

Contre la chasse à l’enfant, mobilisation samedi 31 mars

Une des affiches de RESF pour la mobilisation du 31 mars.

Le Réseau éducation sans frontière lance une grande opération de mobilisation contre la chasse à l’enfant qui continue de prospérer. Dans la plupart des départements, des actions sont prévues. On peut en consulter la liste sur le site de RESF, qui propose par ailleurs des affiches en téléchargement (un exemple ci-contre).

Deux actions sont prévues en Bretagne : à Rennes et à Vannes.

A Rennes : Resf 35 appelle à un rassemblement samedi 31 mars esplanade Charles De Gaule à 15h.

Dans plus de 20 établissements de Rennes et des environs des élèves sont menacés d’expulsion parce que leurs familles n’ont pas ou n’ont plus de titres de séjour. D’autres, jeunes majeurs isolés, se voient exclus du dispositif d’Aide sociale à l’Enfance (ASE) de prise en charge des mineurs et sont alors sans protection.

Plusieurs établissements scolaires se mobilisent déjà pour s’opposer à cette menace. Le collège Echange, les écoles de Montfort-sur-Meu, d’Iffendic, de Fougères…, des conseils d’administration de collèges et de lycées votent des résolutions affirmant prendre ces élèves sous leur protection…

Le 31 doit être une étape importante dans la résistance: la loi doit changer!

Les enfants à l’école, pas dans les centres de rétention !

Pas une chaise vide aux prochaines rentrées scolaires!

A Vannes : le 30 mars à 17h30 et le 1er avril à 10h30 : projection au Palais des Arts dans le cadre du festival du cinéma européen du film « Cimetière des vivants » d’Audrey Hoc sur les centres de rétention et l’enfermement des enfants.
Le 31 mars : projection d’un court métrage sur Ménimur (quartier de Vannes) et le parcours de quelques familles immigrées.

Joël Labbé, sénateur EELV du Morbihan : les centres de rétention, pas une fierté pour notre pays

Joël Labbé, sénateur du Morbihan, après sa visite du centre de rétention de Rennes Saint-Jacques.

Dans le cadre de la campagne pour l’accès de la société civile et des médias dans les centres de rétention, le collectif Migreurop a invité des élus à visiter le centre de rétention de Rennes Saint-Jacques. Premier à répondre à cette invitation, Joël Labbé, sénateur Europe écologie des Verts du Morbihan et maire de Saint-Nolf a conclu cette visite en déclarant : « Les centres de rétention, pas une fierté pour notre pays ». Il était accompagné dans cette visite par Annie Clénet, présidente de la section LDH de Rennes, et André Rouxel.

Vendredi 30 mars à 14h30, ce seront Nicole Kiil Nielsen, et Daniel Cohn Bendit, députés européens qui visiteront le CRA. La visite sera suivie d’une conférence de presse devant le centre de rétention.

Campagne pour l’accès de la société civile et des médias dans les centres de rétention

Camps d’étrangers en Europe : Ouvrez les portes! On a le droit de savoir !

Parce que les citoyens européens ont le droit de connaitre les conséquences des politiques mises en place en leur nom, nous demandons l’accès aux centres d’enfermement pour les journalistes et la société civile !

Aujourd’hui en Europe, environ 600 000 personnes, y compris des enfants, sont détenues chaque année, le plus souvent sur simple décision administrative. Cette détention, ou « rétention », peut durer jusqu’à 18 mois, dans l’attente d‘une expulsion, au seul motif d‘avoir enfreint les lois sur l’entrée et le séjour des étrangers des États membres de l’UE. Ce n‘est pas seulement de leur liberté de mouvement que ces personnes sont privées, mais aussi, souvent, de l’accès à des conseils juridiques, a des soins, au droit de vivre avec leur famille…

Les citoyens européens peuvent-ils dire qu’ils ne savent pas ? Oui !

Car aujourd’hui, dans la plupart des pays européens, l’accès des journalistes et des membres de la société civile aux lieux d’enfermement des migrants est extrêmement limité et encadré. Souvent, il est impossible de rencontrer ou même de parler aux détenus. En général, seuls les parlementaires disposent d’un droit d’accès.

Cette opacité est propice aux dérives et à de multiples violations des droits.

Pourtant, l‘accès à l’information est un droit inaliénable des citoyens européens, défendu par l’ensemble des institutions européennes. L’article 11 de la Charte des Droits fondamentaux mentionne « la liberté de recevoir ou de communiquer des informations ou des idées sans qu’il puisse y avoir ingérence d’autorités publiques». Même la directive « retour» du 16 décembre 2008, dénoncée par nombre d‘organisations notamment pour ce qui concerne la durée de la rétention, prévoit que « les organisations et instances nationales, internationales et non gouvernementales compétentes ont la possibilité de visiter les centres de rétention ». Ces principes doivent être respectés.

Les lieux d’enfermement des étrangers ne doivent pas rester une réalité qu’on nous cache. Pourquoi n’y aurions-nous pas accès ? Nous voulons savoir ce qui s’y passe.

C‘est pourquoi,

  • nous appelons les gouvernements des États membres et les institutions de l‘UE a agir pour que l’accès des centres de détention ou de rétention soit ouvert à la société civile et a la presse ;
  • nous appelons aussi les parlementaires et les personnes dont l’accès est assure a se mobiliser pour encourager l’évolution de la législation nationale et européenne dans ce domaine ;
  • et parce que, de plus en plus, la politique migratoire de l‘UE « s’externalise », incitant des États tiers à installer des camps de détention sur leur propre territoire pour empêcher les migrants de rejoindre l’Europe, l’ouverture et la transparence que nous réclamons pour les lieux d’enfermement doit aussi être la norme dans ces pays non européens.