Demandeurs d’asile : 13 personnes au centre social du Plateau

La situation des demandeurs d’asile s’aggrave à Saint-Brieuc.

Hier soir, vendredi 1er juillet, la police a appelé le représentant de la Cimade, indiquant qu’une famille de 4 personnes venait d’arriver au commissariat. « On ne peut quand-même pas les placer en garde à vue »… Les policiers ont donc demandé de venir prendre cette famille en charge.

Ils ont donc été conduits au centre social du Plateau, qui est toujours occupé par le collectif contre le racisme. 13 demandeurs d’asile, dont 7 enfants, séjournent désormais dans le centre. Le maire de Saint-Brieuc s’est opposé vendredi à son évacuation par la police.

Les volontaires du collectif se relayent nuit et jour pour assister les treize demandeurs d’asile, originaires de Géorgie, Arménie, et Serbie.

URGENT : occupation du centre social du Plateau, à Saint-Brieuc

Deux familles de demandeurs d’asile, avec enfants, neuf personnes au total, occupent depuis hier soir le centre social du Plateau, à Saint-Brieuc. Si elles ne le faisaient pas, elles seraient à la rue.
Le collectif contre le racisme et pour la solidarité refuse désormais le « colmatage » qui consiste à glaner une d’hôtel d’un jour sur l’autre.
Ces personnes ont le droit à une vie familiale digne, la loi leur donne ce droit, et l’Etat refuse d’appliquer la loi.
Nous voulons qu’elles aient enfin une situation stable, et qu’elles soient hébergées correctement !
C’est pourquoi nous occupons le centre social avec elles.

Pour cela, nous avons besoin de la présence permanente de volontaires.

Merci de vous faire connaître, ainsi que vos disponibilités  soit en vous rendant au Centre social du Plateau soit en appelant le 06 63 11 94 86 ou le 06 30 46 40 69.
Merci, c’est URGENT !

St-Brieuc : le Préfet refuse le débat

Le collectif contre le racisme et pour la solidarité et les demandeurs d'asile, à leur sortie de la préfecture, lundi 27 juin à Saint-Brieuc.

On pourrait intituler cela « brève de prèf‘ ». Extrait d’un dialogue entre la directrice de la solidarité et les membres du collectif contre le racisme et pour la solidarité, qui occupaient l’étage de la direction de la cohésion sociale à la préfecture de Saint-Brieuc, lundi 27 juin :

« Le Préfet refuse de discuter sous la pression. Il ne répondra pas tant que vous n’aurez pas quitté les lieux.
– Donc, si nous sortons, il va venir discuter ?
– Il ne l’a pas envisagé ainsi »…

C’est ainsi qu’une nouvelle fois la préfecture se moque de monde, et se moque du droit. Elle a le devoir légal de loger les demandeurs d’asile pendant la durée d’instruction de leur dossier, et lundi soir, huit personnes (deux familles, avec enfants), étaient à la rue à Saint-Brieuc. Et une nouvelle fois, c’est une collectivité locale qui s’est substituée à l’Etat : Monique Le Clézio, première vice-présidente du conseil général, a pris la décision de louer deux chambres d’hôtel pendant deux nuits, pour les deux familles. Une solution d’urgence, mais qui, en même temps, montre l’absurdité totale de l’attitude de la préfecture, qui préfère payer (ou plutôt, faire payer) des nuits d’hôtel des prix exorbitants, plutôt que d’ouvrir des places en CADA (Centre d’accueil pour les demandeurs d’asile). 23 personnes sont sur liste d’attente en CADA dans le département. La municipalité de Plérin héberge deux familles (6 personnes) depuis le mois d’avril, celle de Pordic en accueille une…

L’ANAFE et le GISTI saisissent le conseil d’Etat contre la circulaire du 6 avril 2011

L’Europe vacille sous le fantasme de l’invasion tunisienne

Communiqué commun de l’Anafé et du Gisti :

Missions d’observations de l’ANAFE (Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers) et du GISTI (Groupe d’information et de soutien des immigrés) à la frontière franco-italienne, avril 2011.

Les 23 et 24 juin prochains, le Conseil européen va évaluer « la mise en œuvre des règles régissant la libre circulation au sein de l’espace Schengen » et engager « une réflexion sur leur éventuelle amélioration ». Il est probable qu’il adoptera la proposition de la Commission européenne de rendre possible le rétablissement des contrôles aux frontières intérieures en cas de « défaillance » d’un pays membre, ou lorsqu’un pays sera soumis à une « pression migratoire forte et inattendue ».

Les textes fondateurs de l’Union européenne, qui posent le principe de la libre circulation entre les États membres, risquent-ils ainsi d’être remis en cause au gré des fantasmes sécuritaires de leurs dirigeants ?

Rappel :

5 avril 2011 : l’Italie annonce la délivrance de titres de séjour « à titre humanitaire » aux « citoyens de pays d’Afrique du nord » débarqués à Lampedusa, leur permettant de se déplacer dans l’espace Schengen ;

6 avril : la France fustige l’irresponsabilité de l’Italie et l’accuse de ne pas avoir contrôlé efficacement ses frontières externes ; par circulaire, le ministre de l’Intérieur prétend soumettre les étrangers titulaires de titres de séjour délivrés par d’autres États membres – en réalité les Tunisiens venant d’Italie – à des conditions supplémentaires, notamment de ressources, pour franchir la frontière interne entre les deux pays.
Entre le 10 et le 18 avril, l’Anafé et le Gisti ont organisé deux missions d’observation de la frontière franco-italienne. Elles ont permis de constater une multiplication des contrôles frontaliers discriminatoires et la violation manifeste des règles fixées par le code des frontières Schengen. On en trouvera le détail dans le rapport de mission des deux associations.

L’Anafé et le Gisti entendent saisir le Conseil d’État, d’une part, pour lui demander l’annulation de la circulaire du 6 avril 2011 et les instances européennes, d’autre part, pour que soient sanctionnées les nombreuses infractions commises par les autorités françaises contre le droit européen.


Demandeurs d’asile : le point à Saint-Brieuc, et une pétition

Pour signer la pétition, cliquer ici.

Le Collectif contre le racisme et pour la solidarité s’est réuni mercredi 1er juin. Il a d’abord fait le point sur la situation des familles :

  • Les 3 familles venues de Rennes sont prolongés en hôtel jusqu’au 15 juin.
  • La famille qui séjourne à Pordic est hébergée par la municipalité jusqu’au mercredi 8.
  • Les 2 familles qui séjournent à Plérin sont toujours hébergées par la municipalité.
  • La famille arménienne est accueillie chez des compatriotes.
  • La jeune femme mongole est repartie sur Rennes.
  • Deux voitures (Marie et Catherine) emmèneront la famille de Pordic et une de celles de Plérin à la préfecture de région à Rennes mardi 7 juin.

Par ailleurs, le Collectif a décidé deux actions :

Une demande de rendez-vous au Préfet de région. La lettre est prête, elle va être soumise aux politiques pour leur demander leur soutien, et rendue publique ensuite (fin de la semaine prochaine).

Une pétition est lancée sous deux formes : une version papier, que tout le monde peut faire signer (une opération signatures va être organisée pendant le festival Art Rocks à Saint-Brieuc), et une version électronique, qui est prête et n’attend plus que sa validation par l’hébergeur pour être rendue publique. Nous en communiquerons l’adresse dès sa validation. Vous pourrez la télécharger dans les heures qui viennent. En voici le texte :

Nous sommes INDIGNES

par la dégradation des conditions d’accueil des Demandeurs d’asile.

M. le Préfet de région, l’asile est un droit. Nous constatons qu’il n’est plus appliqué en Bretagne. A Saint-Brieuc, plusieurs familles avec des enfants parfois très jeunes ne sont pas hébergées par le centre d’accueil, et restent à la charge des collectivités locales et des associations. La régionalisation de l’accueil, imposée par le gouvernement, est à l’origine de ce déni d’humanité.

Nous vous demandons de faire respecter le droit des Demandeurs d’asile.

Demandeurs d’asile : le collectif s’adresse au procureur de la république

Le collectif briochin contre le racisme et pour la solidarité s’est rendu hier, à 17h, au tribunal de Saint-Brieuc. La vingtaine de militants présente y a installé deux banderoles, dont une rappelant que « l’asile est un droit, l’asile c’est la loi ». Jacques Le Troquer a ensuite remis, au nom du collectif, une lettre destinée au procureur de la république (voir ci-dessous). Voir la vidéo : Le collectif s\’adresse au procureur de la république.

Le collectif a constitué la délégation qui rencontrera le préfet mardi 24 mai : Marie Lebret (Asti), Michelle Paul (LDH), Françoise Chaveroche (citoyenne militante), Laurent Le Gac (Solidaires), Eric Deschamps (Cimade), et  Édouard Renard (AC). Ils se réuniront à 13h30 mardi 24 au café devant les vieilles halles pour mettre au point le contenu et la prise de parole.

Le point sur les familles :

  • depuis mardi soir tard, la famille Bukia (4 personnes) occupe une partie de la salle paroissiale La Vilette à Ploufragan, jusque vendredi. Une nouvelle piste émerge ce soir, dans un gîte communal à Pordic. Le déménagement doit se faire vendredi après-midi.
  • Les 3 familles de Rennes à l’hôtel Beausoleil ont une prolongation de 2 semaines par l’Etat.
  • 2 familles sont toujours à Plérin, hébergées par l’équipe municipale. On ne sait pas très bien combien de temps ça peut durer.
  • 1 famille est toujours chez le même particulier à St Brieuc. Combien de temps ? A signaler que le père de cette famille a reçu une O.Q.T.F. (obligation de quitter le territoire français) cette semaine.
  • la jeune femme mongole enceinte est toujours chez sa compatriote. Ça ne peut durer très longtemps. Pour elle une piste pourrait être explorée à Binic.

La lettre au procureur :

COLLECTIF CONTRE LE RACISME ET POUR LA SOLIDARITÉ

Chez Asti – Centre St-Jouan
12 rue Gustave Eiffel
22 000 SAINT BRIEUC

à St Brieuc, le 19 mai 2011

à Monsieur le Procureur du Tribunal de Grande Instance de Saint Brieuc

Monsieur Le Procureur,

Nos associations et organisations qui soutiennent les Demandeurs d’asile s’adressent à votre autorité pour s’étonner que la loi ne s’applique pas à tous avec le même traitement.

Tous les textes de référence, aussi bien nationaux qu’européens et internationaux, disent que l’asile est un droit. Or nous constatons, depuis plusieurs mois et surtout aujourd’hui, dans les Côtes d’Armor, qu’un nombre conséquent de Demandeurs d’asile, à leur arrivée sur le territoire et durant l’instruction de leur demande, sont abandonnés à leur mauvaise fortune et ne sont pas hébergés comme ils devraient l’être. Nous n’ignorons pas la situation encore plus chaotique qui règne en Ille et Vilaine. Tout cela résulte pour nous d’une mauvaise gestion de la régionalisation de l’accueil voulue par le gouvernement.
Toutes les familles, dont des femmes enceintes et des enfants parfois très jeunes, mais aussi des personnes isolées, devraient être reçues et mises à l’abri, y compris les familles dites Dublin2 comme l’a indiqué le Conseil d’Etat à plusieurs reprises. Elles sont de plus en plus sauvées de la rue par les associations et les collectivités locales qui comprennent le désarroi des personnes. Il n’empêche que cette situation est totalement anormale, la bonne volonté des responsables locaux ne peut empêcher la préfecture de respecter la loi.

De plus ces dérèglements sont gravement préjudiciables aux enfants, aux parents, aux femmes enceintes dont l’errance, parfois longue, est prolongée d’hôtel en hôtel, de logement en logement, de sandwich en sandwich, à cause de l’allongement des délais et de l’inorganisation de l’accueil. Le manque d’argent n’est pas pour nous un argument dans la mesure où nous constatons qu’il continue d’être dépensé en pure perte dans des nuits d’hôtels pour sauver la face devant les situations les plus critiques. Il est nécessaire de trouver une solution durable.
C’est pourquoi nous nous adressons à vous pour que vous demandiez à Monsieur le Préfet des Côtes d’Armor d’agir vigoureusement pour rétablir une situation de droit.

Veuillez recevoir, Monsieur le Procureur, nos respectueuses salutations .

Pour le Collectif : J. Le Troquer (Asti)

Membres du Collectif :  AC – ASTI – LDH –FSU – Solidaires – FASE – RESF – Cimade – Secours Populaire – PS – PC – UDB – P.de Gauche – EE les Verts – ACAT – ATD quart monde – Emmaüs – CGT – CFDT – Conf.paysanne – ATTAC – UNL – UDAF