Mettons un terme à l’expulsion des étrangers en attente de soins !

Tribune cosignée par les responsables d’un collectif d’associations de solidarité (liste en fin d’article), dont Pierre Tartakowsky, président de la Ligue des droits de l’Homme, parue dans Le Monde daté du 17 avril 2014.

En France, un étranger gravement malade reste d’abord et avant tout un étranger. Chaque jour sur le terrain la même mécanique se met en place, réservant à nombre d’entre eux un traitement inhumain : déni de droits, interpellation, enfermement et expulsion vers des pays qui n’offrent aucune garantie d’accès aux soins.

En violation totale du droit à la santé, des milliers de personnes atteintes d’hépatite C, de diabète ou du sida vivent désormais sous la menace d’un retour forcé au pays. Retour souvent synonyme de condamnation à mort eu égard à la gravité de leur pathologie.

Pourtant, depuis 1997, un principe fort s’était progressivement imposé : soigner, plutôt qu’expulser une personne sans-papiers gravement malade, lorsqu’il est établi que sa pathologie ne pourrait être prise en charge dans son pays.

DEPUIS LA LOI DE 2011, LA SITUATION S’EST DÉGRADÉE

Aujourd’hui, ce principe est oublié. Cette évolution a été amorcée par la loi du 16 juin 2011 permettant des expulsions vers des pays où les traitements sont officiellement existants, sans se préoccuper de savoir si la personne pourra « effectivement » y avoir accès. Malgré des instructions plus protectrices du ministère de la santé, cette loi reste souvent appliquée de manière restrictive.

Lors de la campagne présidentielle, François Hollande s’était engagé à rétablir la prééminence du droit à la santé. Il avait qualifié cette législation de « dangereuse et hypocrite ». Dangereuse, elle l’est incontestablement. En imposant aux malades une peur permanente de l’interpellation, elle les éloigne de soins indispensables à leur survie et pose même des problèmes de santé publique lorsqu’il s’agit de pathologies infectieuses. Hypocrite, elle l’est tout autant, car, elle n’a aucune incidence sur la régulation de l’immigration compte tenu du faible nombre de personnes concernées.

Au quotidien nos activités nous permettent de constater que la situation s’est dégradée. Les drames humains se succèdent, au terme d’un processus opaque masquant la réalité et l’ampleur du phénomène. Depuis la fin de l’année 2012, nous avons dû alerter les ministres de la santé et de l’intérieur sur plus d’une trentaine de situations de personnes gravement malades, pour tenter de faire cesser leur enfermement ou d’éviter leur expulsion.

Mais combien d’autres ont été expulsées sans que nous en soyons informés ? Combien d’entre elles sont mortes depuis, faute de traitement dans leur pays d’origine ? Personne n’est aujourd’hui en mesure de l’évaluer. La seule chose dont nous sommes sûrs, c’est qu’aucun gouvernement jusqu’ici n’avait enfermé et expulsé autant d’étrangers gravement malades.

LES MINISTRES PAS PRESSÉS DE FAIRE RESPECTER LE DROIT A LA SANTÉ

Pour ceux qui pensaient que le changement de mandature allait faire primer la santé des personnes sur la politique du chiffre, c’est une cruelle désillusion.

D’un côté, cette situation révèle le peu d’empressement du ministère de la santé à faire respecter le droit à la santé. De l’autre, le zèle du ministère de l’intérieur a totalement décomplexé les pratiques des préfectures. De nombreux préfets durcissent les procédures d’octroi ou de renouvellement des titres de séjour pour soins. Ils s’arrogent même des compétences normalement dévolues aux médecins, évaluant eux-mêmes l’état de santé des personnes et l’existence de traitements dans le pays l’origine.

Voilà ce qui se passe quand les préfets jouent au docteur : une procédure arbitraire, non conforme à la loi, basée sur des critères subjectifs et en totale violation du secret médical. Ainsi, des personnes séropositives se voient-elles expulsées vers la Côte d’Ivoire ou le Bénin alors que la prise en charge du VIH n’y est absolument pas garantie.

Ces pratiques conduisent un nombre croissant d’étrangers malades à un placement en rétention extrêmement dommageable à leur état de santé. En février, un homme atteint de troubles psychiques graves est ainsi enfermé à Toulouse en vue de son expulsion. Au lieu de recevoir des soins psychiatriques appropriés, il passe huit jours dans une cellule d’isolement disciplinaire qui aggrave sa souffrance psychique.

Par ailleurs, de plus en plus souvent, des personnes sont présentées à l’avion avant même qu’un avis médical n’ait été rendu. Quant aux étrangers malades exécutant une peine en maison d’arrêt, ils sont pour la plupart expulsés à leur sortie de prison, sans qu’à aucun moment une procédure de protection ne soit initiée, au mépris de la loi.

RÉTABLIR UNE POLITIQUE RESPECTUEUSE DE LA DIGNITÉ DES PERSONNES

Dans toutes ces procédures où règnent l’arbitraire et l’opacité, plus rien ne garantit l’évaluation médicale avant l’expulsion. Rien ne contraint non plus l’administration à informer les malades des décisions prises les concernant.

Il est donc temps de rétablir une politique respectueuse de la santé et de la dignité des personnes. Nos associations en appellent à une réponse gouvernementale coordonnée pour redonner au droit de séjour pour raison médicale sa vocation première : permettre aux personnes malades résidant en France de poursuivre leur prise en charge médicale, sans vivre sous la menace d’une expulsion.

Sur le plan de la législation, le retour au dispositif antérieur à la loi de 2011 est donc nécessaire. Sur le plan des pratiques, l’enfermement en rétention des étrangers présentant des affections sévères et les procédures abusives régulièrement constatées en préfecture doivent cesser. Enfin, un cadre juridique contraignant doit être instauré pour permettre un accès effectif à la santé en cas d’enfermement, et la suspension de toute expulsion tant qu’un avis médical n’est pas rendu.

Il appartient au premier ministre de réaffirmer au plus vite le primat des enjeux de santé sur les objectifs de contrôle migratoire. Un dispositif transparent doit être mis en place, sous la tutelle exclusive du ministère des affaires sociales et de la santé, afin de garantir la protection des étrangers gravement malades.

* Collectif d’associations de solidarité

Luc Barruet (Président de Solidarité Sida); Tarek Ben Hiba (Président de la Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR)) ; Thierry Brigaud (Président de Médecins du Monde); Bernard Elghozi (Président de Créteil Solidarité); Carine Favier et Véronique Sehier (Co-Présidentes du Planning Famillial); Geneviève Jacques (Présidente de la Cimade); Francis Lecomte (co-président de la La Fédération des associations de Solidarité avec les Travailleurs Immigrés (Fasti)); Jean-Claude Loos (Président du Collectif des Accidentés du Travail, handicapés et Retraités pour l’Égalité des Droits (Catred)); Stéphane Maugendre (Président du Groupe d’information et de soutien des immigrés (Gitsi)); Patrick Mony (Président de l’Association des Familles Victimes du Saturnisme (AFVS)); Bruno Spire (Président de Aides); Pierre Tartakowsky (Président de la Ligue des droits de l’Homme)

Les conférences gesticulées : des conférences pas chiantes !

A la base des conférences gesticulées, deux concepts : les savoirs froids, les savoirs chauds. Ne raccrochez pas tout de suite : on ne va pas faire un cours !

En fait c’est tout simple !

Savoirs froids : les savoirs académiques, qu’on a ingurgités pendant notre formation scolaire, universitaire, théorique…

Savoirs chauds : les savoirs acquis par l’expérience, la vie.

La collision entre air froid et air chaud ne produit pas d’air tiède : ça provoque un orage.

C’est ça la conférence gesticulée ! un orage.

L’Université gesticulante résume : le mélange « savoirs chauds et savoirs froids… Cela ne donne pas un savoir tiède, cela donne un orage ! Le but de nos conférences, nécessairement gesticulées, est de dévoiler les systèmes de domination à l’œuvre tels que nous les avons vécus et rassembler des savoirs utiles pour l’action collective. »

L’Université gesticulante propose d’autres définitions de la conférence gesticulée sous la forme de la tirade de Cyrano, qui montre bien l’humour dans lequel baignent les conférences :

« On pouvait dire… Oh ! Dieu !… Bien des choses en somme.

Historique : « outil d’éducation populaire et genre comico-pédagogique inventé par Franck Lepage de la SCOP Le pavé en 2006, afin de perpétuer la mémoire de Christiane Faure par son œuvre « Inculture(s) 1 – L’éducation populaire, monsieur, ils n’en ont pas voulu… ». Franck Lepage a joué ce spectacle une centaine de fois entre 2006 et 2009. D’autres conférences gesticulées ont été écrites sous le Pavé sur des thèmes divers : L’école (Franck Lepage), L’engagement (7 personnes), La fin du pétrole (Anthony Brault), Le travail (Gaël Tanguy et Franck Lepage) »

Basque : « Mintzaldi kinkia » (littéralement : conférence punk, de branleur)

Communiquant : « conférence dont la forme est au service du fond »

Hérétique : « conférence pas chiante »

En creux : « pas une conférence entre sémaphores, ni une conférence hurlée en langage des signes »

Pragmatique : « indescriptible, à voir » »

Un chose est sûre : quand on y a goûté, on y revient, et on devient vite accro ! Vous ne regretterez pas d’être venus à Plémet le samedi 26 avril voir Franck Lepage dans « l’éducation populaire, Monsieur, ils n’en ont pas voulu » !

Franck Lepage, « Clown consultant », samedi 26 avril à Plémet (22)

Franck Lepage, Clown consultant

« (…) Pour ceux qui connaissent, il y a un endroit qui s’appelle Avignon, en France, où tous les cultivateurs se réunissent une fois par ans. Il y a deux ans de ça, il y a eu un petit scandale… Enfin, un scandale gentil, hein, qui a agité tout Avignon… Un créateur belge, un gars de chez vous, avait monté un spectacle, qui n’était pas du théâtre. C’était un spectacle culturel… Et à un moment dans le spectacle, ses acteurs faisaient pipi pour de vrai, au milieu de la cour d’honneur du Palais des Papes. Ils faisaient pipi vraiment, vous voyez ? Alors ça, c’est de la culture. C’est-à-dire que ça mérite une subvention colossale du ministère de la Culture parce que c’est « une vraie prise de risque artistique ». Il y a un « courage de l’artiste » que n’ont pas les gens de théâtre. Les gens de théâtre font semblant. Théâtralement, d’ailleurs, ça n’aurait aucun intérêt ! Comprenez que si je voulais vous faire comprendre, théâtralement, que je fais pipi, je me tournerais comme ça, je ferais semblant… Je ne la sortirais pas ! Puis je ferais le geste de me secouer, et vous auriez tous compris, tous ! Avec le geste ! Mais je ne ferais pas vraiment pipi, là, par terre ! Alors que si j’urinais vraiment, ça serait de « La » cul – tu – re. Et là, je pourrais demander de grosses – grosses subventions au ministère de la Culture, chez nous ! » (L’Education populaire, Monsieur, ils n’en ont pas voulu , Franck Lepage, Editions du Cerisier, page 20).

Cette scène est extraite de la conférence gesticulée que Franck Lepage jouera en fermeture des Droits en fête, samedi soir 26 avril à la salle des fêtes de Plémet. Elle donne le ton de ce spectacle : humour et  impertinence. Et surtout, clairvoyance ! Lepage décrypte l’évolution du concept de culture depuis le début des années 1960, avec toutes les conséquences que cela a pu avoir et a encore, et pas seulement dans le domaine de la culture. On rit beaucoup, mais parfois on rit jaune ! et dans cette période de crise économique, sociale, politique, les propos de Lepage sont encore davantage d’actualité.

Un autre extrait de Franck Lepage :

« …Avant, j’étais prophète… Prophète salarié.

Mon travail consistait à dire la vérité. (La vérité officielle).

Et puis un jour, je me suis mis à mentir, et ils ont adoré.

On me faisait venir de plus en plus souvent. On me disait que cela mettait de l’animation et de la démocratie.

Quand ils ont trouvé que j’allais trop loin, ils m’ont viré. Depuis, je suis clown…

Clown-consultant ».

La conférence gesticulée de Franck Lepage, c’est, comme l’explique le site de la SCOP Le Pavé, « Une autre histoire de la France démocratique, culturelle, sociale, éducative, politique, civique, citoyenne, décentralisée, partenariale, associative, européenne et mondialisée, bref… une autre histoire du capitalisme.

Un philosophe aujourd’hui oublié, Herbert Marcuse, nous mettait en garde : nous ne pourrions bientôt plus critiquer efficacement le capitalisme, parce que nous n’aurions bientôt plus de mots pour le désigner négativement. 30 ans plus tard, le capitalisme s’appelle développement, la domination s’appelle partenariat, l’exploitation s’appelle gestion des ressources humaines et l’aliénation s’appelle projet. Des mots qui ne permettent plus de penser la réalité mais simplement de nous y adapter en l’approuvant à l’infini.

Des « concepts opérationnels » qui nous font désirer le nouvel esprit du capitalisme même quand nous pensons naïvement le combattre… Georges Orwell ne s’était pas trompé de date ; nous avons failli avoir en 1984 un « ministère de l’intelligence ». Assignés à la positivité, désormais, comme le prévoyait Guy Debord : « Tout ce qui est bon apparaît, tout ce qui apparaît est bon. »

Franck Lepage, magistral, la gorge nouée, relate l’histoire de l’éducation populaire, son rôle de prophète de la culture qu’il a été obligé de quitter pour cultiver des choux en Bretagne… pour notre plaisir. Deux heures d’éveil et de partage. »

 Samedi 26 avril à la salle des fêtes de Plémet, à partir de 18h30 (18h30 apéritif, petite restauration, 19h30, spectacle de Franck Lepage, entrée 10€ apéritif compris. Réservations ldhloudeac@orange.fr, 02-96-25-62-91, 06-73-10-27-42).

Les droits en fête : des affiches de Posterfortomorrow à la galerie d’art du collège Louis-Guilloux (Plémet)

Des membres de la section LDH Loudéac centre Bretagne présentent quelques-uns des posters qui seront exposés aux Droits en fête.

Les Droits en fête, c’est vendredi 25 et samedi 26 avril. C’est la conférence gesticulée de Franck Lepage, le samedi soir : « l’éducation populaire, Monsieur, ils n’en ont pas voulu ».

Et les Droits en fête, c’est aussi une exposition remarquable d’affiches que l’association Posterfortomorrow a mis à notre disposition, sur les thèmes de la Démocratie, la liberté d’expression, et le droit à l’éducation. Une partie de ces affiches sont d’ores et déjà exposés dans la galerie d’art du collège Louis-Guilloux de Plémet, à la disposition des élèves et de leurs professeurs.

Posterfortomorrow, dont le président, Hervé Matine avait participé personnellement à l’édition 2013 des Droits en fête à La Motte, est une association singulière, qui mérite qu’on la présente. Hervé Matine le fait lui-même dans la vidéo postée à la fin de cet article, et dans le texte ci-dessous. Vous pouvez voir quelques uns de ces posters sur la page Facebook des Droits en fête.

Qu’est-ce que Poster for tomorrow ?

U

n projet international indépendant, à but non-lucratif et qui a pour vocation d’encourager les individus – au sein de la communauté des graphistes et au-delà, à créer des affiches destinées à stimuler le débat public sur des sujets qui touchent chacun d’entre nous.

C

haque année, poster for tomorrow choisit d’attirer l’attention sur un droit de l’Homme fondamental : la liberté d’expression en 2009, l’abolition de la peine de mort en 2010… Nous invitons ensuite les graphistes du monde entier à produire des affiches sur le thème retenu.

C

elles sélectionnées par notre jury font tous les ans l’objet d’une exposition simultanée dans le monde entier, le 10 décembre, Journée internationale des droits de l’Homme.

httpv://youtu.be/2-N_QLhYZHQ

En finir avec les idées fausses propagées par l’extrême droite : un livre militant indispensable !

Les mensonges assénés à longueur de discours par les dirigeants du front national sont tellement énormes qu’on est parfois désarçonnés pour prouver leur inanité à nos interlocuteurs, souvent sincèrement ébranlés par ce qu’ils ont lu ou entendu.

C’est dire si le petit livre « Pour en finir avec les idées fausses propagées par l’extrême droite » était attendu. Certes, il y a eu ici où là des tentatives pour mettre au point un outil militant permettant de réagir à la fois correctement (c’est-à-dire sans faire d’erreur) et rapidement.

Ecrit par Pierre-Yves Bulteau, un journaliste qui a su s’entourer de syndicalistes et de militants associatifs (liste ci-dessous), il recense pas moins de 73 « idées reçues », qui constituent l’essentiel de l’argumentaire des partis d’extrême droite, front national et autres. Les sujets ne sont pas très variés : immigration, pression fiscale, insécurité, islam, Europe, identité nationale, nationalisme… et les techniques non plus : on est généralement en face d’une sorte de friche intellectuelle, dans laquelle les chiffres et les statistiques ne sont qu’inventions ou déformations et interprétation stupide de données officielles. Chiffres qui, curieusement, sont souvent acceptés sans réaction par des journalistes, parfois spécialisés, qui ne prennent pas la peine de réagir pendant les interviews (on se souvient des premiers passages du père Le Pen dans les émissions télévisées du type « la marche du siècle », où les affirmations qu’il assénait étaient rarement contestées).

Le livre commence par une  introduction de Gérard Aschieri, président de l’Institut de recherches du syndicat enseignant FSU (et membre de la Ligue des droits de l’Homme), Frédéric Bodin, secrétaire national de l’Union syndicale Solidaires, Agnès Naton, directrice de la Vie ouvrière (CGT) et Pierre Tartakowsky, président de la Ligue des droits de l’Homme. Sa parution a été saluée par le journal Libération, et il est en vente dans les bonnes librairies, et à la boutique de la Ligue des droits de l’Homme. Il le sera également sur le stand de Leclerc culture, pendant les Droits en fête, samedi 26 avril, à la salle des fêtes de Plémet.

Un livre indispensable !

Les partenaires : des syndicats, CGT, FIDL, FSU, Solidaires, UNEF, UNL ; des associations, Ligue des droits de l’Homme, JOC, MRAP. ISBN 978-2-7082-4265-4. Les éditions de l’Atelier, www.editionsatelier.com. 5€

« Un de nous » : une campagne d’extrême droite européenne contre le droit à l’avortement

Le collectif Un de nous organise un happening contre l'autorisation de la recherche sur l'embryon, le 11 juillet 2013 aux Invalides, à Paris. (FRANCETV INFO / MARION SOLLETTY)

Alors qu’un établissement scolaire privé parisien (lire ici) est le siège d’une campagne anti IVG menée auprès de jeunes élèves par des membres de « l’alliance » vita, officine catholique intégriste, les anti-IVG européens viennent de remporter une victoire, en collectant, d’après ce collectif, plus de 1,7 million de signatures, pour demander, dans une pétition baptisée « un de nous », « à l’Union Européenne de ne plus financer la recherche impliquant la destruction d’embryons humains. ». Le site de cette campagne précise : L’Initiative Un de nous demande également « de ne plus attribuer de financement européen à certaines organisations non-gouvernementales qui font la promotion de « la santé génésique et sexuelle » (terme neutre pour désigner notamment l’avortement) dans les pays en développement ».

On voit bien le sens de cette campagne et le danger qu’elle représente, quand on connaît l’importance des mouvements d’extrême droite dans de plus en plus de pays européens. L’enjeu est donc de taille : ces intégristes souhaitent l’adoption d’une directive européenne qui irait dans le sens de la loi scélérate votée récemment en Espagne pour interdire l’avortement.

Le Réseau euroméditerranée des droits de l’Homme (AEDH) a publié hier un communiqué qui dénonce ces manœuvres.

Le communiqué

Les droits des femmes menacés

Bruxelles, 15 avril 2014– Conformément à leurs intentions déclarées, les extrêmes-droites européennes passent à l’attaque. En utilisant le mécanisme de l’Initiative citoyenne européenne, sur la base du recueil d’un million de voix pétitionnaires, elles lancent une campagne intitulée « Un de nous » qui vise à convaincre le Parlement et la Commission européenne de supprimer tout financement à la recherche sur l’embryon et à la pratique de l’avortement.

Simultanément, le pape se livre à des déclarations sur la « culture du déchet » des partisans de l’IVG, sur le droit des médecins à l’objection de conscience, et défend « la vie à naître » au nom des « droits humains ». Il se situe ainsi dans la droite ligne de ses prédécesseurs et dans la tradition ultra-conservatrice de l’Église, et apporte un soutien de poids aux mouvements pro-life.

Il est urgent que se mobilisent les parlementaires, les ONG, les citoyennes et les citoyens européens pour éviter ce qui serait un très grave retour en arrière pour la santé des femmes, pour la maîtrise de la fécondité, pour la liberté de chacune et de chacun de décider de sa vie.

Nous défendons les droits de l’Homme et les droits des femmes contre l’obscurantisme et contre les chasses aux sorcières, insidieuses ou affichées, qui sont en train se lever en Europe.

 

 

Hénin-Beaumont : hate aux mensonges distillés par ma municipalité front national !

Après avoir décidé d’expulser la section locale de la Ligue des droits de l’Homme que les précédentes municipalité lui prêtaient, la nouvelle municipalité poursuit ses attaques.

Un des élus du front national a ainsi demandé au maire d’obtenir le remboursement par la section de 5 années de loyer de ce local (au-delà de 5 ans il y a prescription).

Et comme si tout cela ne suffisait pas, le front national diffuse, comme il sait si bien le faire, des calomnies ridicules sur la section et ses membres. Ce sont ces mensonges que la section dénonce dans une communiqué qu’elle a publié à la suite de la dernière séance du conseil municipal.

Communiqué de la section LDH d’Hénin-Carvin du 12 avril 2014

Halte aux contre-vérités !

La section d’Hénin-Carvin tient tout d’abord à remercier les ligueurs et les ligueuses, les citoyennes et les citoyens, parfois domiciliés très loin de notre région, les associations et les organisations politiques qui lui ont témoigné leur sympathie et leur soutien. Elle remercie également les élus d’opposition d’Hénin-Beaumont qui ont courageusement pris sa défense au dernier conseil municipal.

 

La section entend rétablir la vérité face aux nombreuses assertions proférées par les élus F.N. au cours de cette dernière période.

« La section ne comporte que 14 membres ». Faux ! C’était le nombre d’adhérents lors de sa création en mars 2005. Ils sont aujourd’hui 25 et de nouvelles adhésions sont annoncées suite aux attaques portées contre la LDH ! Ajoutons que, conformément aux statuts de la LDH, chaque citoyen a le choix de la section à laquelle il veut adhérer, quelle que soit la ville où il réside !

« La section ne regroupe que des élus municipaux. » Faux ! En 2013, et même bien avant, et jusqu’à la date de l’élection municipale, il n’y avait aucun élu au sein de la section ! Rappelons de plus qu’il n’est pas interdit, de toute façon, à un élu d’être adhérent à la LDH, du moment qu’il ne siège pas au CA de l’association !

« La section comporte dans ses rangs tous les membres du parti communiste local ». Faux ! La majorité des membres ne sont affiliés à aucun parti politique, certains le sont et la section peut s’enorgueillir de rassembler un panel très large de sensibilités politiques. Et ce qui réunit tous les adhérents, c’est qu’ils sont épris de justice et de liberté, tous engagés pour la défense des droits de l’Homme et du Citoyen.

« La section est à la solde la mafia de la fédération socialiste du Pas-de-Calais ». Faux ! Nous laissons bien sûr au FN la responsabilité du terme injurieux utilisé ! A notre niveau, nous tenons à rappeler qu’à plusieurs reprises,  la LDH, qui est indépendante des partis, a exprimé de vifs désaccords avec certains aspects de la politique menée par le parti socialiste.

« Les subventions perçues par la section sont illégales ». Faux ! Les dossiers de demande de subvention ont été régulièrement déposés et considérés parfaitement conformes, l’attribution des subventions a ensuite été votée, sauf par les élus FN évidemment. Sur ce dossier a toujours figuré que la section disposait d’un local mis gracieusement à sa disposition. Ajoutons que cette pièce est partagée avec deux autres associations !

« La section n’existe qu’en période électorale. » Faux ! Depuis sa création, la section a multiplié les initiatives citoyennes destinées à la défense et à la promotion des droits de l’Homme : conférences, projections audiovisuelles avec débats sur les droits de l’Homme d’hier à aujourd’hui, interventions en milieu scolaire dans le cadre de l’éducation à la citoyenneté, organisation annuelle d’un concours de poésie « Pour la Fraternité » à l’intention des jeunes et remise de récompenses, parrainages de manifestations sportives (cross de l’UNSS, Usépiades…), distribution massive d’exemplaires de la Déclaration Universelle des droits de l’Homme, présentation d’expositions pour la paix, les droits des femmes, les droits de l’enfant, contre l’exclusion et la xénophobie… Sans parler des nombreuses permanences qui accueillent régulièrement des personnes victimes d’atteintes aux droits.

Alors pourquoi toutes ces contrevérités ?

Sinon, pour tenter de museler une voix indépendante !

Mais que chacun se rassure !

On ne nous fera pas taire !

Nous continuerons à être présents dans la communauté d’agglomération et notamment à Hénin-Beaumont !

La première vocation de la LDH est de veiller au respect des droits inscrits dans les déclarations des droits de l’Homme depuis 1789 ! Nous continuerons à nous y employer !

Ensemble résistons !

Le comité citoyen de vigilance républicaine a été créé pour que les citoyens puissent faire connaître les éventuelles atteintes aux droits constatées. Une adresse : ldhvigiehbt@laposte.net

 

 

Nouveaux élus front national : ne nous laissons pas faire !

Communiqué de la Ligue des droits de l’Homme

Expulsion annoncée de son local, suppression de la subvention modique qui lui était allouée, menace de poursuites judiciaires à hauteur de trente-six mille euros… L’escalade de Steeve Briois, nouveau maire FN d’Hénin-Beaumont, n’a rien de fortuit ou de maladroit. Elle traduit en actes la directive politique confiée au Monde par Marine Le Pen : « mettre les associations au pied du mur ».

En l’occurrence, il s’agit tout à la fois de satisfaire des pulsions idéologiques, qui jamais ne se sont accommodées du libre débat et de la confrontation démocratique, d’impressionner toutes celles et ceux qui se sont opposés à la résistible ascension de pseudos « dédiabolisés », de faire taire, enfin, la voix des défenseurs des droits.

Car dans le monde annoncé par la censure d’Hénin-Beaumont, les associations doivent se taire ou perdre droit de cité ; celles qui organisent des interventions en milieu scolaire, notamment autour de concours de poésie sur le thème des libertés, celles qui animent des permanences d’accueil et d’orientation juridique pour les plus précaires, celles qui promeuvent l’universalité et l’indivisibilité des droits, sont en ligne de mire.

Ce programme est celui du FN ; il est d’ores et déjà à l’étude dans les autres villes « conquises » ; ainsi, à Mantes-la-ville, le nouveau maire ne se fait pas mystère d’éliminer la LDH et, dit-il, « d’une pierre deux coups », l’une de ses opposantes politiques, par ailleurs dirigeante nationale de notre association.

N’en doutons pas, d’autres mauvais coups sont à venir car le temps des paroles sucrées fait place aux actes de censure et de stigmatisation.

La Ligue des droits de l’Homme affirme sa solidarité pleine et entière avec celles et ceux de ses adhérents qui se trouvent pris en ligne de mire par des élus monomaniaques de la censure et de l’expulsion.

Elle alerte solennellement l’opinion publique sur la portée réelle des actes perpétrés par les nouveaux élus à son encontre ; loin d’un simple « bras de fer », il s’agit d’un défi lancé à la face de la République et des libertés publiques.

Ce défi doit être relevé. La Ligue des droits de l’Homme appelle toutes et tous à poursuivre avec courage et détermination le combat pour les droits, la justice sociale et la fraternité. Face aux agressions du FN, elle se tourne vers les citoyennes et citoyens et leur dit solennellement : la Ligue des droits de l’Homme est attaquée ; ne laissez pas faire, c’est le moment de la rejoindre.

Après Hénin-Beaumont, Mantes-la-Ville : le front national s’acharne contre la Ligue des droits de l’Homme

Les actions du front national contre la Ligue des droits de l’Homme présentent deux avantages indéniables :

  • d’une part, elles prouvent que la Ligue des droits de l’Homme est l’ennemi le plus efficace de l’extrême droite, et nous en sommes flattés.
  • d’autre part, elles permettent de voir, dès son arrivée au pouvoir, que le front national est encore le parti d’extrême droite qu’il a toujours été, et que le ripolinage de la fille de son ancien président ne suffit pas à sauver les apparences.

Le nouveau maire de Mantes-la-Ville a de sévères lacunes en instruction civique...

Après Hénin-Beaumont, c’est donc Mantes-la-Jolie : le nouveau maire, un certain Nauth, décide de rayer la Ligue des droits de l’Homme des associations mantevilloises. La section de Mantes-la-Ville se passera sans aucun problème de la reconnaissance de ce monsieur.

Au fait M. Nauth, révisez vos notions d’éducation civique : contrairement à ce que prétend votre site, vous n’avez pas été élu maire le dimanche 30 mars. Le dimanche 30 mars, ce sont les conseils municipaux qui ont été élus. Et ce sont ensuite ces conseils municipaux qui ont élu les maires.
La section de la Ligue des droits de l’Homme de Mantes-le-Ville a aussitôt publié le communiqué ci-dessous :

« Dans sa première interview à la presse locale M. Nauth, nouveau maire FN de Mantes-la-Ville s’affiche sans fard. Lui qui avait été si discret pendant toute la campagne, au point que peu de monde connaissait son visage ou son programme, annonce une première décision lourde de sens. Derrière une apparence de modéré qu’il a tenté de mettre en avant lors du 1er conseil municipal, M. Nauth montre le vrai visage du FN. Au prétexte que la LDH est une association politisée, M. Nauth décide de la « rayer » des associations Mantevilloises. Dans l’interview qu’il donne au Courrier de Mantes et où il annonce sa décision, les mots empruntés à un vocabulaire fort peu courtois montrent à l’évidence une vraie difficulté à se maitriser, à s’imposer en tant que 1er magistrat de la ville.

Au-delà de cette attaque contre une association créée en 1898 lors du procès Dreyfus, reconnue de tous pour son travail à faire respecter les droits de l’Homme (un des fondamentaux de notre République) son discours contredit ce qu’il avait essayé de faire croire lors de sa prise de fonction : M. Nauth est bien un zélé membre du FN et à lire le Courrier de Mantes, on s’aperçoit que ce n’est pas lui qui va diriger Mantes-la-Ville mais il prendra ses ordres en direct auprès de Mme Le Pen. M. Nauth ne cherche pas à s’adapter, à comprendre une ville qu’il ne connait pas (il n’y habite même pas), il va la diriger avec un sectarisme idéologique dans lequel bien peu de mantevillois se reconnaitront…

Nous donnons rendez vous à toutes les citoyennes, à tous les citoyens épris de liberté, de fraternité, d’égalité et de solidarité le lundi 12 mai à 20h30 à la salle J Brel de Mantes-la-Ville pour une réunion publique, au cours de laquelle nous aurons le plaisir d’accueillir M. André Déchot, responsable du groupe de travail « Extrêmes droites » de la LDH. « 

Les réactions après le retrait du local de la section LDH d’Hénin-Beaumont par le maire FN

Les réactions se succèdent après la ridicule mesure prise par M. Briois de retirer à la section locale de la Ligue des droits de l’Homme le local que la municipalité mettait à sa disposition depuis des années. Loin de museler les ligueurs d’Hénin-Beaumont, comme l’imaginait sans doute le nouveau maire, cette décision va les motiver encore davantage pour lutter contre ce poison venimeux que représente le front national, qui contamine tout ce qu’il touche.

Voici successivement les réaction de la fédération du Nord de la LDH, celle du comité régional Nord – Pas-de-Calais, et enfin un communiqué cossigné par la Ligue des droits de l’Homme, la Licra, le Mrap et SOS Racisme.

Communiqué de la fédération du Nord de la Ligue des droits de l’Homme.

Lille, le 08/04/2014

Nous venons d’apprendre, sans réelle surprise, la décision du nouveau maire Front national d’Hénin-Beaumont d’expulser la LDH du local qu’elle occupait depuis plusieurs années.

Derrière une apparence de rassembleur et de modéré qui ne dupe personne, Steeve Briois prend une première décision lourde de sens. Le vrai visage du Front national s’affiche sans fard, la nouvelle donne est lancée : « Pas d’opposant chez nous ! ». Le fait d’avoir fait installer le buste de Jean Jaurès dans son bureau car il était « trop discret dans le hall de l’Hôtel de Ville » sonne même comme une provocation.

Les valeurs de notre République sont en danger, il appartiendra à tous les Hommes de bonne volonté d’être d’une vigilance absolue dans toutes les villes ou villages dans lesquels l’extrême droite ou la droite extrême est arrivée en tête. Il nous faudra dénoncer chaque dérive qui remettra en question la Liberté, l’Egalité et la Fraternité !

La fédération du Nord de la Ligue des droits de l’Homme.

Communiqué du comité régional Nord – Pas-de-Calais de la Ligue des droits de l’Homme.

Le front national dévoile son vrai visage à Hénin‐Beaumont.
En sommant la LDH De quitter le  local dont elle disposait depuis plusieurs années, dans les plus brefs délais, Steeve Briois rend indirectement hommage à la section LDH De Hénin-Carvin qui a mené depuis plus de 15 ans un combat sans faille et sans compromission contre l’extrême droite et son idéologie mortifère pour la démocratie, comme le prouve cette décision révélatrice de la personnalité du nouveau maire et de son parti le FN.

Refuser ou limiter l’expression critique, cela s’appelle du totalitarisme. La décision du maire d’Hénin‐Beaumont marque bien sa volonté d’assurer son emprise sur la ville en entravant toute forme d’expression libre.

Si, depuis des années, la LDH dénonce le front national, c’est parce qu’elle sait par expérience que ce parti menace les valeurs de la République : la liberté d’expression, l’égalité des droits, la solidarité.

La mesure mesquine et « idéologique » de Steeve Briois traduit cette réalité sectaire du FN.

La délégation régionale de la LDH apporte évidemment son soutien à ses militants d’Hénin‐Beaumont. Elle appelle les associations et les citoyens à rejoindre le comité de vigilance mis en place par la section LDH d’Hénin-Carvin.

Lille, Le 7 avril2014

Georges Voix

Délégué Régional de la LDH

Communiqué commun LDH, Licra, Mrap et SOS Racisme

Paris, le 8 avril 2014

Hénin-Beaumont : la démocratie hors les murs.

Entre les deux tours des municipales, Marine Le Pen déclarait, dans un entretien au journal Le Monde, « les associations doivent être mises au pied du mur, en leur disant qu’elles ne doivent pas intervenir dans le débat politique ». Dans la foulée de son élection comme maire d’Hénin-Beaumont, Steeve Briois est passé à l’acte en expulsant la section de la LDH de la ville du local qu’elle occupait précédemment, tout comme d’ailleurs le Secours populaire. Le tout nouveau maire a justifié de son geste en arguant qu’il n’avait aucune raison de ménager une association qui avait combattu et combattait ses idées. L’incident illustre la conception qu’a le Front national de la confrontation d’idées : celles qui lui sont favorables sont bienvenues, les autres sont « mises au pied du mur », voire hors les murs…

Convaincus que la défense des libertés et de la démocratie est indivisible des valeurs que nous défendons ensemble et des combats communs contre le racisme, l’antisémitisme, l’homophobie et toutes les discriminations, nous en appelons à la vigilance et à la mobilisation de toutes et tous.

Nous invitons les citoyennes et les citoyens, à Hénin-Beaumont comme partout ailleurs, à ne pas se laisser impressionner, à dénoncer et condamner les mesures de haine et d’exclusion, à placer sous leur protection commune les droits et libertés qui sont le cœur battant de la démocratie.