Le front national retire son local à la section LDH d’Hénin-Beaumont

A peine installé à la mairie de Hénin Beaumont, le front national s’attaque à un de ses principaux ennemis, la Ligue des droits de l’Homme. Finalement, une sorte de reconnaissance, pour la Ligue, qui, la semaine dernière encore, répondait aux attaques de la présidente du parti d’extrême droite par une tribune signée par son président, Pierre Tartakowsk, et intitulée « la démocratie et le pied du mur de Marine Le Pen ».

Cette fois le maire frontiste ne se contente pas de mots : il agit. Et une des premières mesures de son mandat est clair : il expulse la section de la Ligue des droits de l’Homme du local que les municipalités successives lui accordaient. Il va sans doute, dans la foulée, supprimer également la subvention annuelle de 300€ qu’elle recevait depuis des années.

C’est aussi ça le front national : les municipales auront au moins eu le mérite de le rappeler. On n’est sans doute pas au bout de nos surprises.

 

Après les municipales : transformer les inquiétudes en espoir commun

Communiqué de la Ligue des droits de l’Homme.

Le résultat des élections municipales revêt la dimension d’un désaveu profond, à la mesure des crises qui travaillent le pays et des angoisses qu’elles génèrent.

Ce désaveu vise le gouvernement en place et a pris massivement la forme d’une abstention exaspérée ou désabusée devant les engagements non tenus, les atermoiements et les revirements.

L’accroissement des difficultés rencontrées par des millions de personnes qui avaient placé tous leurs espoirs dans un changement a nourri l’idée d’une représentation politique insensible aux réalités de leur quotidien, et impuissante à résoudre les problèmes d’emploi et de justice sociale.

Au-delà, le résultat témoigne également d’une crise de confiance très sérieuse dans la représentation politique, voire même d’une sorte d’épuisement démocratique. En recherche d’efficacité, les citoyens se montrent sensibles aux discours de simplification, aux promesses abusives, aux solutions prétendument magiques, aussi séduisantes qu’illusoires et dangereuses.

Sur cette toile de fond, la droite réussit un double tour de force : ses divisions ne la pénalisent pas et elle réussit à apparaître comme force de renouvellement, voire de justice sociale, deux ans après avoir tant divisé les citoyens et rabougri les libertés. L’émergence du Front national – qui n’est pas liée à une quelconque progression en voix – crée, dans ce contexte, les conditions d’une redéfinition à hauts risques des lignes de partage entre droite et extrême droite.

La perspective d’un remaniement gouvernemental semble, dans ces conditions, inévitable ; elle ne suffira pas à rétablir la confiance des électeurs, à encourager la mobilisation des citoyens, à galvaniser les énergies du pays. Aux attentes, colères et impatiences, il s’agit de répondre vite, et clairement. Jusqu’à quel point les affichages présidentiels de plus de rapidité, de plus d’efficacité et de plus de justice sociale indiquent-ils une prise de conscience ? Et seront-ils, cette fois, suivis d’effets ?

Face au délitement social, civique et républicain qui accompagne la fragmentation sociale de notre société, la Ligue des droits de l’Homme réaffirme la pertinence et l’urgence de construire une société de solidarité, d’égalité des droits, de garanties effectives des libertés de chacune et de chacun ; une société où l’intelligence et le travail soient pleinement reconnus comme des facteurs de richesses. Et, ce faisant, de transformer les inquiétudes en espoir commun.

Pierre Tartakowsky : « la démocratie et le pied du mur, selon Marine Le Pen »

Pierre Tartakowsky, président de la Ligue des droits de l'Homme

Tribune de Pierre Tartakowsky, Président de la Ligue des droits de l’Homme

La démocratie et le pied du mur selon Marine Le Pen

Toute à la joie de ses résultats électoraux, Marine le Pen tombe le masque. Un peu… Elle rêve de conquête, d’hégémonie, de pouvoir. Ce vendredi, dans les pages du Monde – miroir, mon beau miroir-, elle s’attarde sur sa stratégie, entre dans les détails, développe sa visions du monde, de la politique et du pouvoir. Ah, le pouvoir ! Elle à ses idées là-dessus, comment elle entend l’exercer, et surtout, contre qui. Les associations, par exemple. Ça la travaille, Marine Le Pen, les associations. Elle en parle. Longuement. Pour reconnaître leur apport, se féliciter de leur rôle, les inscrire dans une perspective de démocratie participative ? Pas du tout ; elle fronce le nez devant les « politisées » ; celles qui se mêlent de ce qui les regarde, en quelque sorte. Et pour les remettre a leur place, la présidente du Front national à un programme : leur refuser toute subvention. Histoire, précise-t-elle de leur apprendre une certaine réserve. Et pour ceux qui auraient du mal à suivre, elle mets les points sur les i: « Quand la Ligue des droits de l’Homme fait un tract pour appeler à voter pour ou contre quelqu’un, c’est une action politisée ». Forte de cette visions large et inclusive du débat démocratique elle en tire une règle que seuls les politisés les plus malintentionnés qualifieront d’autoritaire : « les associations doivent être mises au pied du mur, en leur disant qu’elles ne doivent pas intervenir dans le débat politique » Et, au cas ou le pied du mur ne suffirait pas, elle laisse entendre qu’on pourrait bien les y coller, au mur, par un sobre et viril : « il va falloir rappeler les règles du jeu ». On ne savait pas que c’était un jeu ; mais si c’est le cas, ses propos confirment que nous avions raison de refuser que les règles puissent en être un jour fixées par le Front national.
En tout état de cause, la Ligue continuera évidemment d’appeler citoyennes et citoyens à se mêler de leurs affaires et… à la rejoindre.
Les citations de Marine Le Pen sont du vendredi 28 mars, soit entre les deux tours.
On ne pourra pas dire qu’on n’était pas prévenus…

#ForFreedom : campagne pour la libération de 16 membres de la FIDH

Nabeel Rajab est un des 16 militants de la FIDH détenus arbitrairement. Il est emprisonné au Barheïn depuis 2012.

16 membres militants de la Fédération intetrnationale des Ligues des droits de l’Homme (FIDH) sont aujourd’hui emprisonnés dans différents pays. Ils sont détenus arbitrairement au Bahreïn, en Biélorussie, en Iran, en Ouzbékistan, en Syrie, en Thaïlande et en Turquie. La seule arme dont nous disposons pour les faire libérer : la parole. C’est le sens de la campagne que lance la FIDH, qui fédère 178 ligues des droits de l’Homme à travers le monde (dont évidemment la LDH), et qui est intitulée #ForFreedom. La FIDH l’explique dans le communiqué suivant qu’elle vient de publier.

Paris, 27 mars 2014 – La FIDH lance une campagne internationale intitulée #ForFreedom, pour accélérer la libération des 16 membres de son mouvement emprisonnés de par le monde. La campagne #ForFreedom se décline autour d’un site internet, un visuel de mobilisation et un hashtag. #ForFreedom entend devenir le porte-voix citoyen de tous les défenseurs en détention.

La libération des défenseurs des droits humains arbitrairement détenus est une priorité pour la FIDH et ses 178 organisations membres. L’objectif de #ForFreedom est d’informer l’opinion publique sur la situation des défenseurs en prison et de la mobiliser « digitalement ». #ForFreedom permet aux internautes de devenir des cyberdéfenseurs et de s’adresser directement, en un clic, aux décideurs du monde entier via leur compte twitter, pour accélérer la libération des défenseurs emprisonnés.

« Plus on parle, plus vite ils sortent » a déclaré Karim Lahidji, président de la FIDH, reprenant l’accroche de la campagne. « Obtenir la libération des défenseurs arbitrairement détenus n’est pas un vœux pieux. Chaque année notre mobilisation, permet à plusieurs d’entre eux de retrouver la liberté. »

Le site de la campagne présente actuellement la situation de 16 défenseurs membres du mouvement de la FIDH emprisonnés au Bahreïn, en Biélorussie, en Iran, en Ouzbékistan, en Syrie, en Thaïlande et en Turquie. Les 178 ligues membres de la FIDH ainsi que leurs partenaires pourront ensuite présenter d’autres défenseurs emprisonnés dans leur région.

« Dans sa cellule, mon mari tient le coup car il sait que le combat qu’il menait continue d’être porté par d’autres. Il sait également que des milliers de personnes se mobilisent sans relâche depuis 2 ans pour obtenir sa libération. Chaque bribe d’information qui lui parvient le rapproche du monde extérieur, du monde libre. Le silence, synonyme d’abandon, de résignation, serait pour lui la pire des peines. » a déclaré Sumaya Rajab, l’épouse de Nabeel Rajab, défenseur emprisonné au Bahreïn depuis 2012.

La campagne actuellement disponible en anglais, espagnol et français, sera très prochainement traduite en arabe et en russe.

Cliquez ici pour accéder au site de la campagne et découvrir les portraits des 16 défenseurs emprisonnés membres du mouvement FIDH.

Qu’est-ce qu’un défenseur des droits humains ? Un défenseur des droits humains est une personne qui agit de manière pacifique pour promouvoir ou protéger les droits humains tels que définis dans la Déclaration universelle des droits de l’Homme.

Réécouter Franck Lepage à Là-bas si j’y suis puis à Plémet !

Photo Daniel Jourdanet

Franck Lepage était, jeudi 27 mars, l’invité de Daniel Mermet dans l’émission « Là-bas si j’y suis », intitulée « Pour une éducation populaire ». Le « conférencier gesticulant », comme il se nomme lui-même, a rappelé l’historique de l’éducation populaire en France, et surtout de son sabordage, qui a fait que, dit-il, « j’ai arrêté de croire ». De croire à la culture, bien entendu ! et plus précisément à la « démocratisation culturelle ».

Vous pouvez retrouver l’émission de D. Mermet ici, et aussitôt après, réserver vos places pour les Droits en fête, à Plémet, le samedi 26 avril à partir de 18h (10/5€) au 02-96-25-62-91, au 06-73-10-27-42, ou par mail, ldhloudeac@orange.fr. Frank Lepage y jouera « Incultures I ».

http://www.franceinter.fr/emission-la-bas-si-jy-suis-pour-une-education-populaire

Nouvelle circulaire Valls sur l’immigration : toujours plus, pour expulser plus

Le ministre de l’intérieur a publié le 11 mars 2024  une nouvelle circulaire dans laquelle il définit ses priorités pour l’année 2014 dans la « lutte contre l’immigration irrégulière ». Il s’agit en fait d’un plan destiné à accélérer les reconduites à la frontière, et à augmenter encore le nombre des « éloignements forcés ».

La Ligue des droits de l’Homme, et 23 associations de défense des demandeurs d’asile et des droits des étrangers dénoncent cette circulaire, et exigent son retrait, dans un communiqué commun qui vient d’être publié.

Les associations exigent le retrait du texte

La circulaire du ministère de l’Intérieur, datée du 11 mars 2014, relative aux priorités pour l’année 2014 dans la « lutte contre l’immigration irrégulière », met à jour le double discours de Manuel Valls qui, devant la presse, se targue de rompre avec la « politique du chiffre » pour mieux se féliciter, dans ce texte, de ce que « le niveau total des éloignements forcés atteint son plus haut niveau depuis 2006 », et élaborer un plan destiné, à tous les échelons, à accélérer les reconduites.

En effet, ce texte encourage les préfets à user de tous les moyens de coercition, avec le concours de la police : contrôles d’identité ciblés, interpellations des personnes à leur domicile ou dans les foyers où elles sont hébergées, enfermements en rétention, assignations à résidence avec obligation de pointage, retours « volontaires » fortement incités, placements en garde à vue, condamnations pénales des récalcitrants. Les associations et les travailleurs sociaux sont poussés à participer à la localisation et au contrôle des personnes, alors que leur rôle est de les accompagner et de leur porter assistance.

Avant tout perçus comme des fraudeurs ou des indésirables, tous les étrangers sont visés, y compris les plus vulnérables, qui peuvent être éloignés rapidement en dépit de leur situation de santé ou humanitaire.

Les demandeurs d’asile sont particulièrement ciblés. Aussitôt leur demande rejetée, les préfets devront les expulser au plus vite, au détriment de leurs droits à un recours effectif, et sans considération pour leur situation personnelle et leurs attaches en France. Ils sont alors exclus du dispositif d’hébergement d’urgence de droit commun, pour être assignés à résidence et étroitement surveillés. Le principe fort de l’accueil inconditionnel de toute personne à la rue en situation de détresse est ainsi remis en cause, alors qu’il est garanti par le Code de l’action sociale et des familles.

Au prétexte d’efficacité, le ministère compromet leur sécurité et celle de leurs proches, en imposant à l’Ofpra de communiquer des documents afin d’obtenir des laissez-passer pour l’expulsion. Ce rôle assigné à l’Ofpra va à l’encontre de la confidentialité des demandes d’asile et démontre l’incompatibilité de sa mission avec la tutelle exercée par le ministère de l’Intérieur.

Cette circulaire encourage les expulsions vers le pays d’origine plutôt que vers un autre Etat Schengen, où plus de dix mille personnes étaient pourtant légalement admissibles en 2013. Cette politique vise donc à gonfler ces expulsions hors UE, en violation des droits des personnes concernées dont les attaches se trouvent en Europe (famille, travail, logement, droit au séjour).

Les associations et syndicats défendant les droits des étrangers dénoncent cette circulaire attentatoire aux droits les plus fondamentaux des migrants, et les pratiques scandaleuses auxquelles elle incite les préfectures. Ce signal est extrêmement inquiétant, à quelques semaines de la discussion sur le projet de loi portant sur la réforme de l’asile en France.

Liste des signataires :

  1. Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (Acat),
  2. Avocats pour la défense des droits des étrangers (ADDE),
  3. Association pour la reconnaissance des droits des personnes homosexuelles et transsexuelles à l’immigration et au séjour (Ardhis),
  4. Comité d’aide aux réfugiés (Caar),
  5. Centre d’action social protestant (CASP),
  6. Comité pour la santé des exilés (Comede),
  7. Centre Primo Lévi,
  8. Dom’Asile,
  9. Espace-accueil aux étrangers,
  10. Fédération des associations de solidarité avec les travailleur-euse-s immigré-e-s (Fasti),
  11. Fédération de l’entraide protestante (Fep),
  12. Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (Fnars),
  13. Groupe accueil et solidarité (Gas),
  14. Groupe d’information et de soutien des immigrés (Gisti),
  15. Jesuit refugee service (JRS France),
  16. Cimade,
  17. Ligue des droits de l’Homme (LDH),
  18. Médecins du monde (MDM),
  19. Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap),
  20. Observatoire citoyen du Cra de Palaiseau,
  21. Réseau chrétien immigrés (RCI),
  22. Réseau éducation sans frontières (RESF),
  23. Syndicat des avocats de France (Saf),
  24. Syndicat de la magistrature (SM).

 

 

Droits en fête 2014 avec Franck Lepage : les billets sont en vente

Crédit photo Daniel Jourdanet

Les billets des Droits en fête 2014 sont désormais en vente, 10€ le billet adulte (apéritif compris) et 5€ le billet enfant de moins de 12 ans (jus de fruit inclus), pour la conférence gesticulée de Franck Lepage, « l’éducation populaire, Monsieur, ils n’en ont pas voulu ».

La salle des fêtes de Plémet (22) sera ouverte au public dès 13h30 samedi 26 avril, avec des expositions : des posters de Poster4tomorrow, sur le droit à l’éducation et la démocratie, des travaux d’élèves. Avec aussi des animations, des jeux autour des droits de l’Homme, des vidéos… Tout est gratuit jusque 18h30.

A 18h30, ce sera l’apéritif, en attendant la conférence gesticulée de Franck Lepage, qui commencera à 19h30. Ce sera le moment de se restaurer (galettes, saucisse, frites, gâteaux, boissons) ; une autre pause restaurations est prévue vers 21h.

Il est prudent d’acheter dès maintenant son billet, ou de le réserver (ldhloudeac @orange.fr , ou par téléphone, au 02-96-25-62-91 ou 06-73-10-27-42) : les conférences gesticulées de Franck Lepage sont généralement très courues. On peut également acheter les billets auprès des militants de la section Loudéac centre Bretagne, ou à l’espace culturel du centre Leclerc de Loudéac. Par ailleurs, quatre billets sont à gagner dans le prochain numéro (qui paraît mercredi 26 mars) du Cri de l’Ormeau.

Une conférence gesticulée, c’est quoi ?

Un conférence gesticulée, c’est en quelque sorte une conférence, sur un sujet très sérieux, grave, mais « théâtralisé », mis en scène, avec une bonne dose d’humour.

Voici la présentation que fait Franck Lepage de la conférence qu’il jouera à Plémet le 26 avril.

C’est ce qui m’est arrivé. Et c’est l’histoire que je vais vous raconter. Quand je dis : «  J’ai arrêté de croire à la culture », entendons-nous bien, c’est idiot comme phrase   ! Non, j’ai arrêté de croire, pour être très précis, en cette chose qu’on appelle chez nous « la démocratisation culturelle »… C’est l’idée qu’en balançant du fumier culturel sur la tête des pauvres, ça va les faire pousser et qu’ils vont rattraper les riches   ! Qu’on va les « cultiver » en somme. Voilà, c’est à ça que j’ai arrêté de croire. Je faisais ça dans les banlieues, c’est là qu’ils sont souvent, les pauvres… Et donc, je leur balançais des charrettes d’engrais culturel, essentiellement sous forme d’art contemporain et de «  création ». Il y a beaucoup de fumier dans l’art contemporain. De la danse contemporaine, du théâtre contemporain, de la musique contemporaine… pour les faire pousser. On parle aussi de réduction des inégalités culturelles ou «   d’ascension sociale   » par la culture. Mais j’ai compris bêtement un jour que les riches avaient les moyens de se cultiver toujours plus vite… C’est là que j’ai arrêté de croire. Un philosophe aujourd’hui oublié, Herbert Marcuse, nous mettait en garde : nous ne pourrions bientôt plus critiquer efficacement le capitalisme, parce que nous n’aurions bientôt plus de mots pour le désigner négativement. 30 ans plus tard, le capitalisme s’appelle développement, la domination s’appelle partenariat, l’exploitation s’appelle gestion des ressources humaines et l’aliénation s’appelle projet. Des mots qui ne permettent plus de penser la réalité mais simplement de nous y adapter en l’approuvant à l’infini. Des «   concepts opérationnels   » qui nous font désirer le nouvel esprit du capitalisme même quand nous pensons naïvement le combattre… Georges Orwell ne s’était pas trompé de date   ; nous avons failli avoir en 1984 un « ministère de l’intelligence ». Assignés à la positivité, désormais, comme le prévoyait Guy Debord : « Tout ce qui est bon apparaît, tout ce qui apparaît est bon. »

Vous l’avez compris : un sujet sérieux, grave, traité avec un humour dévastateur.

Les conférences gesticulées de Franck Lepage ? généralement, on en sort plus intelligent qu’en y entrant !

Second tour : faire barrage aux candidats d’extrême droite

La Ligue des droits de l’Homme, inquiète de la montée de la droite extrême au premier tour des élections municipales, appelle à faire barrages à ses candidats. Et à faire aussi barrage aux candidats qui, sans être adhérents au front national, en véhiculent les idées et en appliquent les méthodes. Et ils sont nombreux, camouflés derrière un costume « sans étiquette » ou « indépendant » : dans certaines communes, le FN n’a effectivement pas besoin de présenter de candidats : les élus en place font le travail à sa place.

Communiqué de la Ligue des droits de l’Homme

Second tour : faire barrage aux candidats d’extrême droite

Trois faits majeurs s’imposent au lendemain du premier tour des élections municipales ; d’abord la force de l’abstention ; les Françaises et Français sont de plus en plus nombreux à considérer l’exercice du vote comme vain, dans la mesure où les élus du suffrage universel semblent incapables de porter les projets mis en avant durant les campagnes électorales. De par sa portée nationale, l’abstention prend une dimension nette de désaveu du gouvernement en place, qui va au-delà du caractère local du scrutin.

Ensuite, ce désaveu passif mais dangereux accompagne et amplifie une montée généralisée et spectaculaire du Front national, qui confirme un enracinement dans le tissu local et dans les villes moyennes. Enfin, les candidats du parti au gouvernement enregistrent, au-delà de résultats diversifiés, un mouvement de reflux.

Les accords passés entre partis de gauche et candidats de la droite républicaine seront décisifs pour mettre en avant des configurations républicaines susceptibles de limiter le nombre d’élus FN. La Ligue des droits de l’Homme presse les abstentionnistes du premier tour à prendre cet enjeu en considération et à faire barrage aux candidats d’extrême droite lors du second tour.

Au-delà, elle invite le gouvernement à entendre le message porté par les résultats de ce premier tour et à rompre avec des politiques qui, socialement et économiquement, sont loin de faire vivre le changement, confortent inégalités, injustices sociales et craintes du lendemain. Face à la montée d’une droite extrême – montée qui ira au-delà des municipales -, il est urgent d’afficher avec clarté et courage des priorités de solidarité et de fraternité répondant clairement aux demandes et inquiétudes qui s’expriment dans le pays.

LDH, MRAP, LICRA, SOS Racisme veulent rediaboliser le front national

Quatre associations de lutte contre le racisme, la Ligue des droits de l’Homme, le MRAP, la LICRA et SOS Racisme, lancent une campagne pour « rediaboliser » le front national. C’est à dire pour rappeler ce qu’est fondamentalement le front national : un parti raciste, d’extrême droite, très proche des mouvements fascistes ; et malgré les efforts déployés par ses dirigeants pour faire oublier cette véritable nature, le front national n’a absolument pas changé.

Il s’agit de dix fiches, qui rappellent des incidents récents, qui se sont produits depuis l’opération « ravalement de façade » menée par la fille Le Pen.

Ne pas hésiter à les télécharger et les diffuser !

Ligue des droits de l’Homme : Hénin-Beaumont,dix bonnes d’aller voter dès le 1er tour !

La section de la Ligue des droits de l’Homme vient de publier un argumentaire qui démonte en dix points les positions inacceptables du front national.

La question du front national revient à l’ordre du jour à chaque élection, et on peut finir par être excédés devant les appels au vote anti fn, qui aboutissent in fine a nous demander de faire un choix qui ne nous convient pas. Car enfin, voter Bourdouleix ou voter Le Pen, quelle différence ? voter Vanneste ou voter FN ? On pourrait multiplier les exemples.

Mais il arrive que les situations soient particulières. C’est sans doute le cas à Hénin-Beaumont, que le front national a transformé en symbole. Et il ne faut pas oublier que le scrutin de dimanche est un scrutin local : gagner les élections municipales pour un parti tel que le FN, c’est se donner une chance de s’implanter durablement sur un territoire, et d’y progresser. Les municipales ont servi de tremplin à de nombreux membres de ce parti. Bompart, par exemple, qui a il est vrai changé de casaque, mais qui est bien resté le même, et qui s’est fait un nom grâce à ce scrutin.

L’analyse de la section d’Hénin-Carvin est donc particulièrement intéressante, et même s’il s’agit d’un problème local, son exemple peut être utile dans toutes les communes confrontées au même problème. Et aux autres aussi : ce mal est contagieux !

Appel de la section LDH d’Hénin-Carvin

Élections municipales 2014 à Hénin-Beaumont

La LDH s’invite dans la campagne

 Rien n’est joué. Tout reste possible. Cela dépend de vous !

Oui, les vrais démocrates peuvent encore gagner ! 

La Ligue des droits de l’Homme vous donne

10 bonnes raisons d’aller voter dès le premier tour.

  1. C’est un droit : ne pas l’exercer, c’est laisser les autres décider à votre place. Que pourrez-vous dire demain si vous n’êtes pas d’accord ? Vous aurez laissé faire.
  2. Et s’il n’y avait qu’un seul tour ? Le risque est réel au vu des précédents scores du FN : peut-on prendre ce risque ? L’enjeu est trop grave pour rester sur la touche.
  3. Vous êtes déçus par la politique du Gouvernement. OK, la LDH aussi. On peut comprendre mais, ici, il s’agit d’élire une équipe municipale pour gérer la ville pendant 6 ans et pas de changer de gouvernement et de politique nationale.
  4. Vous ne croyez plus en la politique, « droite-gauche, c’est pareil » et « le FN, on ne l’a pas encore essayé, pourquoi ne pas lui donner sa chance ? », disent certains. Détrompez-vous ! D’autres villes, dans le sud de la France, ont été « à l’avant-garde » et elles ont été, un temps, gérées par le FN et l’extrême droite. Elles en ont fait l’amère expérience !  Même Marine Le Pen n’ose plus les citer en exemple : leur gestion s’est vite révélée catastrophique, sans parler de l’orientation donnée à la vie culturelle ou encore le sort réservé à plusieurs associations (il ne faut pas oublier non plus que le FN est toujours hostile à l’aide apportée à celles qui défendent les droits de l’Homme !).
  5. Croyez-vous vraiment qu’Hénin-Beaumont mérite d’être estampillée « FN » ? Hénin-Beaumont n’est pas une cité extrémiste comme le prouvent ses traditions ouvrières, syndicales et associatives. Jusqu’alors, même si le FN a progressé, il est resté minoritaire en nombre de voix, ramené au nombre d’électeurs inscrits. Mais, cette fois, l’abstention pourrait bien le faire gagner.
  6. Vous en avez assez de la division entre les partis démocratiques (et parfois même en interne) : vous pouvez l’exprimer, lors de ce premier tour, en allant voter, conscients de la nécessité de tout faire pour qu’au second tour les conditions permettant de battre le FN puissent être réunies. Tout se joue dès le premier tour !
  7. « Le FN n’est pas si dangereux, après tout », pensent certains. Quelle imprudence ! Attention, il a lissé son image mais c’est pour mieux séduire les hésitants et les déçus : il met en avant des personnes « simples » mais sa doctrine inégalitaire reste inchangée sur le fond : le FN ne se prononce jamais sur les inégalités qui frappent les femmes, il dénigre les associations comme le planning familial accusé d’inciter les femmes à avorter. Le FN s’est positionné contre le mouvement social pour la défense des retraites, il dénonce les organisations syndicales et remet en cause le droit de grève…
  8. Laïque, le FN ? Il conserve des liens très étroits avec les milieux catholiques les plus intégristes. Dresser les citoyens les uns contre les autres, en instaurant la préférence nationale, c’est tourner le dos à la vraie laïcité qui garantit le « vivre ensemble », c’est en opposition totale avec la devise républicaine « Liberté, Égalité, Fraternité ».
  9. Le FN aurait-il honte de l’origine du parti, de son histoire, des propos tenus par Jean-Marie Le Pen, par exemple à propos des camps d’extermination, de la collaboration de l’extrême droite avec l’occupant nazi ? Pour avancer, ce parti est contraint de ruser mais, derrière les sourires de façade, il conserve des liens avec certains groupes encore plus radicaux, voire néonazis. Un certain nombre de mesures qu’il préconise au niveau national ne sont d’ailleurs pas réalisables car contraires aux droits de l’Homme et aux conventions internationales.
  10. Ne vous laissez pas influencer par toutes les rumeurs infondées, les mensonges, les calomnies, les attaques personnelles et les ragots qui circulent, notamment sur le Net. Vous avez une boussole infaillible : les droits de l’Homme ! Ne perdons pas de vue que la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen figure dans le Préambule de la Constitution de la République Française. Son respect est donc une obligation !

Les Héninois et les Beaumontois ont besoin pour les six années à venir qu’on puisse leur garantir le calme, la stabilité dans leur quotidien et, enfin, une bonne image à l’extérieur, une image qui ne peut que jouer favorablement pour la prospérité économique de la ville et donc pour garantir de meilleures conditions de vie.

La qualité d’une équipe municipale ne se mesure pas au nombre de sourires distribués tous azimuts, au nombre de pots partagés, aux promesses électoralistes, elle se mesure aux compétences des candidats et à la rigueur qui les caractérise.

La Ligue des droits de l’Homme, quant à elle, n’a jamais varié : elle combat l’extrême-droite sous toutes ses formes, aujourd’hui comme hier, à Hénin-Beaumont, dans le département, dans la région, comme partout en France. Elle s’est toujours engagée pour le rassemblement des forces démocratiques qui sont prêtes à œuvrer pour la défense des droits de l’Homme et du Citoyen. Elle dit « Non à la haine de l’Autre » !

 Les sept exigences de la LDH  dans sa campagne nationale :

Ma ville, ma vie, je la veux…

fraternelle, solidaire,  juste,  libre,  accueillante, ouverte, démocratique

 Votez le 23 mars

pour barrer la route au FN !