Quand Arno Klarsfeld en rajoute dans l’ignominie

Photo Patrick James, La Voix du Nord.

Il est depuis peu président de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII). On l’avait remarqué il y a quelques jours dans un débat qui l’avait opposé à Pierre Tartakowsky, président de la Ligue des droits de l’Homme, au sujet du projet d’introduire une épreuve de français dans la procédure de naturalisation des étrangers qui souhaitent obtenir la nationalité française. Déjà là, il n’avait pas été glorieux.

Mais, dans l’interview qu’il a donnée le 27 octobre à La Voix du Nord, Arno Klarsfeld se surpasse. En visite dans un centre d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA), à la question « l’Etat n’a-t-il pas l’obligation de loger les demandeurs d’asile », il n’hésite pas à répondre : « Il y a eu un afflux de demandeurs d’asile ces dernières années et certains CADA sont donc engorgés. C’est pourquoi j’ai proposé au ministre de l’Intérieur que l’État puisse orienter les demandeurs d’asile où il y a de la place, dans l’Yonne ou la Creuse par exemple et pas forcément là où ils font leur demande. » La Creuse… Serait-il inspiré par Michel Debré, qui, dans les années 1960, avait entrepris le repeuplement de la Creuse en y faisant venir des « orphelins » réunionais ?

Klarsfeld persiste et signe ses déclarations sur les Roms. Il avait affirmé : « ils vivent avec huit enfants dans une pièce, quand on n’a qu’une pièce on ne fait pas huit enfants » ; et à la Voix du Nord il reprend : « J’assume ce qui est une évidence. Ils devraient s’abstenir d’avoir huit enfants. Pour que les enfants puissent s’intégrer, il faut que les parents puissent s’en occuper (…). Ils doivent savoir que leurs enfants vont être pris par les mafias, mis sur le trottoir. C’est inconscient. Ils sont de longue date les Misérables avec un grand M, chassés, pourchassés, mais ils sont aussi victimes d’eux-mêmes, responsables de ne pas avoir su susciter une véritable élite qui ne soit pas cette ploutocratie qui vit de trafics et n’a pas intérêt à sortir son peuple de l’horreur. (…) Pendant ce temps-là, la France ne peut pas revenir au temps de Dickens et tolérer des bidonvilles. Les associations disent : « Il faut les loger. » Mais il n’y a pas de logements pour les Français et les étrangers. Alors il faut peut-être faire la révolution, couper des têtes… »

Le lendemain de la parution de son interview dans la Voix du Nord, Klarsfeld en remet une couche dans le reportage sur la visite du CADA. « Il faut que l’Europe s’occupe de la question Rom comme elle s’est occupée de la dette », indique-t-il. La question Rom… D’autres s’étaient occupés de la « question juive »… Surprenant, dans la bouche d’un fils de « chasseur de nazis »…

Monsieur Klarsfeld n’a peut être pas consulté le site de l’OFII avant d’en accepter la présidence. Comme le fait remarquer Rue 89, on peut y lire, quand on se rend sur la page « qui sommes-nous » : « Fidèle à sa tradition d’accueil et d’intégration, la France conduit, en matière d’immigration, une politique faite de générosité et d’humanisme avec, comme ligne d’horizon, le dépassement des valeurs d’origine et l’adhésion à des valeurs communes qui sont celles de la République. »

Sources : La Voix du Nord, Rue 89.

Les enfants téchétchènes et kosovars pourront manger à la cantine de Saint-Gratien

Mairie de Saint-Gratien

ça n’arrive pas si souvent : deux bonnes nouvelles en quelques jours. La première, c’était le refus par le sénat de la prise en charge des mineurs délinquants par l’armée (d’accord, on sait bien que l’Assemblée nationale aura le dernier mot, mais ça fait quand même plaisir !).

Et le 21 octobre dernier, c’est du tribunal administratif qu’arrive une autre bonne nouvelle : il a donné tort à la mairie de Saint-Gratien (Val d’Oise), qui refusait de d’inscrire des enfants tétchènes et kosovars à la cantine municipale. L’information nous est donnée par Véronique Soulé, journaliste à Libération, dans son blog.

Cette action scandaleuse de Jacqueline Eustache-Brinio, maire de Saint-Gratien, vient en écho à celle de son collègue Jean Denais, de Thonon-les-Bains. Et fait aussi penser à cette déclaration du ministre Wauquiez qui veut donner la priorité aux travailleurs pour l’attribution de logements HLM.

ça se passe comme ça à l’UMP. Un élu, ou une personnalité lance une idée scandaleuse. Quelques voix s’élèvent, y compris à l’UMP, pour le dénoncer. On n’en parle plus. Et puis surgit un sondage qui, comme par hasard, indique qu’une majorité de Français approuve cette idée. On laisse encore reposer un peu, et puis on retrouve un projet ou une proposition de loi, ou d’amendement, à l’assemblée nationale. C’est exactement ce qui s’était passé pour les travaux d’intérêt général imposés aux bénéficiaires du RSA. Yves Delahaie démonte parfaitement cette technique dans une tribune publiée sur le site du Nouvel-Observateur.

Artiste indien refoulé : le président du conseil général accuse

Prakash Bhatt

Prakash Bhatt, marionnettiste, devait participer le week-end prochain à un spectacle à Saint-Brieuc, dans le cadre de la manifestation «Fenêtre sur Inde», organisée par le département des Côtes-d’Armor et ses partenaires. Il n’a pas pu entrer en France, refoulé par les autorités.

Claudy Lebreton, président du conseil général des Côtes d’Armor, est scandalisé : « Dans quel pays vivons-nous », interroge-t-il. Il sait de quoi il parle : l’institution qu’il préside mène une politique volontariste d’échanges internationaux avec de nombreux pays, de la Tunisie au Niger, en passant par la Pologne, l’Inde ou Haïti. C’est ainsi, par exemple, que, de 2000 à 2007, près de 250 élèves de l’école publique de Plémet ont pu se déplacer à El’Hamma (gouvernorat de Gabès, jumelé avec le conseil général des Côtes d’Armor), pour rencontrer leurs camarades de l’école Daghbaggi, qui avaient fait le voyage en France. Et chaque fois que les petits Tunisiens ont voulu venir en France, il a fallu remuer ciel et terre pour que le consul de France à Sfax ou à Tunis daigne leur accorder les visas. Les problèmes se sont reproduits encore en 2007, avec l’école de Gausson : sans l’intervention de Jacqueline Chevé, à l’époque sénatrice, et de Monique Cerisier Ben-Guiga, elle aussi sénatrice, le voyage n’aurait pu se faire.

Claudy Lebreton est furieux, et amer : «Avant lui, des musiciens brésiliens ou des artistes burkinabés que devaient accueillir des associations costarmoricaines avaient eux aussi connu les affres administratives de notre pays (…) Il est de plus en difficile de faire venir en France des amis, artistes, responsables associatifs ou universitaires (…) et d’accueillir dans nos régions ces autres cultures», déclare-t-il au Télégramme et à Ouest-France. Et il poursuit : «Cela suffit! Car, nous le savons, ces refus, sous leurs airs de simples refus administratifs, sont d’abord l’expression de choix politiques. Ils font échos aux conditions inacceptables dans lesquelles sont accueillis en France les demandeurs d’asile. (…) Qu’est devenue la tradition d’accueil de notre pays, cette France ouverte? Pourquoi refuser ces échanges, tellement nécessaires dans un monde en crise? Nous souhaitons, en Côtes-d’Armor, faire vivre cette tradition d’accueil. Nous connaissons l’attachement des collectivités et des associations locales à la solidarité internationale et leur engagement pour les coopérations décentralisées. Nos échanges avec le Niger, l’Inde, la Pologne, Haïti… sont essentiels pour ces pays amis, essentiels pour nous aussi; ils nous ouvrent au monde, ils nous font comprendre le monde».

Pas de travail : pas de logement !

On avait eu droit en septembre à la cantine réservé aux enfants dont les parents ont un travail ; ça se passait à Thonon-les-Bains, charmante cité ouvrière dirigée par le non moins charmant Jean Denais, maire UMP, qui expliquait : « on a pris cette mesure parce qu’on manquait de place ».

Thonon-les-Bains serait-elle un laboratoire d’idées pour l’UMP ? En tout cas, elle a dû inspirer Laurent Wauquiez.

Aujourd’hui, comme on manque de place dans le parc HLM, on va réserver les logements à ceux qui travaillent. Les fainéants de chômeurs n’ont qu’à aller voir ailleurs. Sauf que là, ça n’est pas un petit maire qui fait la proposition : c’est un ministre. Laurent Wauquiez s’était déjà fait remarquer il y a quelque temps avec ses travaux d’intérêt général pour les bénéficiaires du RSA. Là, il va encore plus loin.

Remarquez bien la technique : on n’interdit pas la cantine aux enfants de chômeurs, on donne seulement la priorité aux enfants de travailleurs ; on n’interdit pas les logements sociaux aux chômeurs, on donne seulement la priorité aux travailleurs. Avec en arrière plan cette idée terrifiante : tu n’as pas de travail, tu es un parasite, et la société ne te doit rien.

On pourrait trouver d’autres idées du même tonneau. On manque de place dans les hôpitaux ? Priorité des soins aux travailleurs. Bon, stop, on arrête là, on ne va quand même pas leur donner des idées…

La droite populaire s’attaque aux étrangers retraités

Nouvelle trouvaille des députés UMP de la droite populaire : réserver le minimum vieillesse aux Français, aux ressortissants de l’espace économique européen, et aux étrangers anciens combattants. Ils sont 67 à avoir signé cet amendement, dont le député de la 3ème circonscription des Côtes d’Armor, Marc Le Fur. (Lire aussi l’article dans le Monde).

L’amendement est court, un article, une phrase :  « À la première phrase du premier alinéa de l’article L. 815-1 du code de la sécurité sociale, après le mot : « personne », sont insérés les mots : « de nationalité française ou toute personne ressortissante d’un État de l’espace économique européen, ou ancien combattant ayant combattu pour la France ». »

L’exposé des motifs est plus détaillé, quoique « sommaire » :

EXPOSÉ SOMMAIRE

L’Allocation de Solidarité aux Personnes Âgées, créée le 11 mai 1998 en remplacement du minimum vieillesse, est allouée aux personnes qui ont au moins 65 ans, qui résident en France, et qui n’ont pas cotisé à un régime obligatoire de retraite.

Son montant est de 8.907,34 € par an (soit 742,27 € par mois) pour une personne seule, ou lorsqu’un seul membre d’un couple en bénéficie, et de 14.181,30 € par an (soit 1.181,77 € par mois) lorsque les 2 conjoints, concubins ou partenaires pacsés en bénéficient.

L’importance du nombre de bénéficiaires en 2011, 70 930 personnes, (dont 22 803 ressortissants étrangers hors espace économique européen au 31 décembre 2009), comme du coût de l’APSA qui s’élève aujourd’hui à 612 millions d’euros, nécessite que le Parlement s’interroge sur les raisons de cette dépense publique en augmentation de plus de 20% sur les cinq dernières années, selon les comptes de la Sécurité Sociale.

L’ASPA se trouve donc être ouverte depuis sa création aux personnes étrangères qui n’ont ni vécu ni travaillé en France ou dans l’Union Européenne.

Le déficit de nos comptes sociaux, que le Gouvernement et le Parlement cherchent à réduire lors de chaque loi de Financement de la Sécurité Sociale, impose que nous limitions le nombre d’allocataires de l’ASPA.

Il est légitime de verser une retraite à ceux qui ont travaillé dans notre pays, même s’ils n’ont pas cotisé à un régime obligatoire de retraite, mais il n’y a aucune logique à l’accorder à ceux qui ont travaillé dans un pays étranger à la Communauté Européenne.

Il convient donc de modifier l’article L 815- 1 du code de la Sécurité Sociale afin que le versement de l’Allocation de Solidarité aux Personnes Âgées (ASPA) soit réservé aux personnes issue de la Communauté Européenne, qui ont au moins 65 ans, même s’ils n’ont pas cotisé à un régime obligatoire de retraite.

Cette disposition permettrait de réduire fortement les dépenses liées à cette allocation versé par l’Etat français.

La situation des vieux migrants est souvent dramatique, et ils connaissent d’énormes difficultés pour faire reconnaître leurs droits, pour des raisons très diverses : impossibilité parfois de prouver son âge lorsque le pays d’origine n’avait pas d’état civil à l’époque de la naissance, patrons voyous qui n’ont pas déclaré leurs salariés étrangers. A cet égard, l’article d’Antoine Math (chercheur à l’Institut de recherches économiques et sociales), paru sur le site du Catred (Collectif des accidentés du travail, handicapés et retraités pour l’égalité des droits), intitulé « l’accès des vieux migrants aux droits sociaux : un parcours semé d’embûches« , est édifiant, et mérite d’être lu.

Natacha Aussibal : rassemblement de soutien mardi 22 novembre devant la Cidéral

Photo d'archive : manifestation de soutien à Natacha Aussibal, devant la Cidéral, en juillet 2010.

RECTIFICATIF : le rassemblement devant la Cidéral est prévu mardi 22 novembre, et non mardi 25 octobre comme indiqué par erreur !

« L’affaire » Natacha Aussibal a débuté pendant l’été 2010. Le président de la Cidéral décide alors de révoquer Natacha Aussibal, agent titulaire de la collectivité, en se moquant des procédures prévues pour ce type de sanction. Quelques jours plus tard, le tribunal administratif de Rennes annule cette révocation et condamne M. Le Helloco aux dépens, et à une astreinte de 150€ par jour de retard pour la réintégration de Natacha. Le président relance alors une procédure de révocation, cette fois en respectant la procédure. Natacha est alors convoquée devant le conseil de discipline du centre départemental de gestion (l’organisme départemental qui a la responsabilité des personnels des collectivités territoriales). Le conseil de discipline ne peut que constater l’irrégularité de cette révocation, puisque la faute reprochée à Natacha (manquement à son obligation de réserve dans un tract syndical) est une pure invention du président.

Aujourd’hui, le poste de Natacha Aussibal a été supprimé, et elle se trouve donc « en surnombre », ce qui signifie qu’elle fait toujours partie du personnel de la Cidéral, mais sans poste. Et ceci jusqu’au 22 décembre prochain.

L’échéance approche à grand pas : il est donc temps de réagir, et de soutenir le combat de Natacha contre l’arbitraire d’un président qui n’hésite pas à gaspiller l’argent de la collectivité pour tenter de faire taire la contestation syndicale dans la communauté de commune. Natacha n’est en effet pas la seule à être victime de ces agissements : l’ensemble des personnels syndiqué à la CGT subit lui aussi de sanctions, menaces, intimidations…

C’est le sens du rassemblement auquel la CGT invite toutes celles et tous ceux qui tiennent à la liberté syndicale à se rassembler mardi 22 novembre devant le siège de la Cidéral, place du champ de foire à Loudéac, à partir de 17h.

Ci-dessous, le tract de la CGT, que vous pouvez télécharger ici. Par ailleurs, une pétition va être prochainement mise en ligne, et vous en trouverez l’adresse sur ce site dès qu’elle pourra être signée.

NON A LA DISCRIMINATION SYNDICALE A LA CIDERAL

POUR LA REINTEGRATION DE NATACHA AUSSIBAL

Motion-Pétition de soutien

Nous affirmons notre pleine et entière solidarité avec Natacha Aussibal et les autres militants CGT de la Communauté de Communes CIDERAL de Loudéac, victimes depuis les élections professionnelles de novembre 2008 de discriminations syndicales, diligentées par son Président qui use de ses méthodes perverses par suppression des primes, baisse de la notation, amputation des responsabilités, changement arbitraire de service, contestation de la gestion du personnel, prolongation de stage, tentative de révocation sans procédure statutaire déboutée au Tribunal Administratif de Rennes le 4-08-2010…
Cette collectivité s’acharne de nouveau sur Natacha Aussibal par la suppression de son poste au tableau des effectifs de la collectivité en 2010.

Actuellement, Natacha est placée en surnombre dans sa collectivité et devra quitter celle-ci le 22 décembre 2011 si aucune proposition de poste n’est actée d’ici cette date par la collectivité.

La CGT ne tolère pas cette nouvelle sanction !!!

Avec la Fédération des Services Publics CGT, l’Union Départementale CGT des Côtes d’Armor, l’Union Syndicale Départementale des Services Publics CGT des Côtes d’Armor, le syndicat CGT de la CIDERAL, nous exigeons :

  • Le respect de l’exercice du droit et de l’activité syndicale dans la collectivité.
  • La réintégration immédiate de Natacha Aussibal au sein des services de la collectivité.

Toute la CGT appelle à un rassemblement de solidarité au siège de la CIDERAL à Loudéac, Place du Champ de Foire pour la réintégration de Natacha dans ses fonctions le MARDI 22 NOVEMBRE à partir de 17h.

Pour tout contact : territsp22@udcgt22 ou cgt@mairie-saint-brieuc.fr

5 novembre à La Chèze : « La mort de Danton », d’Alice Diop

La section Loudéac centre Bretagne de la Ligue des droits de l’Homme s’est associée au CAC sud 22 Marc Le Bris, dans le cadre du mois du doc, qui va se dérouler à partir du 28 octobre jusque la fin novembre. Elle organise, le samedi 5 novembre, salle de l’étang, à La Chèze, la projection du film « La mort de Danton », d’Alice Diop. La projection sera suivie d’un débat, animé par Nadia Doghramadjian, membre du comité central de la Ligue des droits de l’Homme, dont elle préside le groupe de travail sur les discrimination.

Le film

Steve a 25 ans, la dégaine d’un « loulou des quartiers » ceux-là même qui alimentent les faits-divers sur la violence des banlieues. Il faut dire que « petite racaille », il l’était encore il y a quelques mois. Avec ses potes, compagnons d’infortunes, il « tenait les barres » de sa cage d’escalier, rêvant d’une vie meilleure entre les vapeurs des joints qu’ils se partageaient entre amis.

En septembre 2008, il décide subitement de changer de vie. À l’insu de ses copains du quartier, il entame une formation d’acteur au cours Simon, une école de théâtre parmi les plus prestigieuses en France.

Depuis, Steve embarque chaque jour dans son RER B. Depuis la station d’Aulnay il rejoint Paris et l’univers doré des enfants bien nés. Bien plus qu’un voyage social c’est un parcours initiatique qu’il entame dès lors, en tentant de faire de ce rêve d’acteur une entreprise de reconstruction.

Ce film suit Steve à ce tournant de sa vie et tente de raconter sa difficile métamorphose. (source : site du producteur « Mille et une. films »).

Télécharger le flyer : 2011-11-05 Danton flyer.

Demandeurs d’asile : une distribution de tracts et une pétition

Photo Le Télégramme

La situation des demandeurs d’asile ne s’améliore pas à Saint-Brieuc. Alors que le préfet avait promis de les loger dans des appartements, il est revenu sur sa décision, aucune des associations agréées n’ayant accepté de prendre en charge la gestion du dossier. Les 17 personnes actuellement logées dans une maison appartenant au service départemental d’incendie et de secours (SDIS). Or cette maison vient d’être vendue, et elle aurait déjà dû être libérée le 31 août. Nous sommes en automne, le froid va arriver rapidement : il est de plus en plus urgent que le Préfet se décide à appliquer la loi. Car c’est bien cela dont il s’agit : la loi exige que les demandeurs d’asile soient loger, et elle précise que ce devoir incombe à l’Etat, et non aux associations ou aux collectivités locales, qui se sont déjà beaucoup investies. Article du Télégramme ici.

Le collectif contre le racisme et pour la solidarité a donc décidé d’alerter le public, en distribuant un tract, samedi 22 octobre, et en faisant signer une pétition que vous pouvez télécharger ici, et dont voici le texte ci-dessous. Il sera possible de signer la pétition en ligne dès maintenant à cette adresse.

Télécharger le tract et la pétition.

« Je veux que d’ici deux ans plus personne ne soit obligé de dormir sur le trottoir, parce que le droit à l’hébergement, c’est une obligation humaine » N. Sarkozy en décembre 2006

Or à St Brieuc, comme partout en France, des personnes, des familles avec des enfants de quelques mois à
15 ans, que la préfecture a le devoir d’héberger, sont recueillies par les associations et des collectivités depuis le printemps.

Ce provisoire ne peut plus durer (voir dans la presse locale)

Les CADA (Centres d’Accueil pour Demandeurs d’Asile) ne sont pas des « niches fiscales », or un tiers de leurs moyens financiers a été « raboté ». Pourquoi ? Au nom de quelle humanité ?

NOUS DEMANDONS à tous les citoyens une solidarité active pour faire respecter le droit dans notre département.

  • ENSEMBLE exigeons du préfet qu’il applique la loi qui oblige l’Etat à héberger les demandeurs d’asile.
  • NON à une politique constante de rejet et de mise en accusation de tous les Etrangers ;
  • MÊME DROIT  au logement pour tous, Français comme Etrangers.

Signataires pour le Collectif contre le racisme et pour la solidarité – 12 rue G. Eiffel à St Brieuc :

Asti – Cimade – Dal – La FASELa Pastorale des Migrants – LDH – Secours Catholique – Solidaires – FSU – PCF – UDB – PS –EELV – NPA

Nom & prénom Adresse Signature

La politique de l’immigration tue !

A  la suite de l’incendie du squat de Pantin, dans lequel 6 demandeurs d’asile tunisiens et égyptiens, la Ligue des droits de l’Homme a publié un communiqué :

La Ligue des Droits de l’Homme de Seine-Saint-Denis constate une fois de plus que la politique de l’immigration tue ! Elle appelle au rassemblement de protestation organisé le 30 septembre à 18 h à Pantin devant le squat incendié (M° Hoche – Passage Roche).

L’incendie qui a coûté la vie à six jeunes venus d’Egypte et de Tunisie est à porter au passif d’un gouvernement qui affecte de soutenir les peuples en lutte pour la démocratie, qui affirme vouloir « accompagner, soutenir, aider les peuples qui ont choisi d’êtres libres… », mais qui ferme sa porte à ceux de ces jeunes qui ont choisi l’exil pour tenter de vivre mieux.

Traqués par la police, contraint de dormir dans des squares ou des terrains vagues, privés d’un accès à l’hébergement d’urgence, certains avaient trouvé refuge dans un immeuble muré promis à la démolition. Ils y ont trouvé la mort.

Non, ce ne sont pas les « filières de l’immigration clandestine », comme le prétend le ministre de l’Immigration, qui sont responsables de ce drame, mais bien un déficit d’accueil et de solidarité, et une politique qui veut faire de l’étranger une menace et un bouc émissaire. Le droit d’asile est réduit à la portion congrue, l’accès au séjour pour les malades ou pour les étudiants se restreint, le droit à la vie privée et familiale est battu en brèche pour les étrangers. Même la protection des mineurs isolés peine à s’organiser alors qu’elle relève de la responsabilité des pouvoirs publics.

Mais s’il ne fait pas bon être pauvre et étranger dans ce pays, il ne fait pas bon être pauvre tout court ! L’absence d’un effort national en faveur du logement social, les restrictions drastiques de budget en matière d’hébergement d’urgence et d’action sociale, de santé, et d’éducation pénalisent toujours les plus précaires, quelles que soient leur origine et la couleur de leur peau.

Au lieu de jouer sur les peurs, d’attiser la xénophobie et d’encourager les populismes, la France et l’Europe devraient, non seulement assurer le respect des droits fondamentaux pour tous, français et étrangers, mais jouer la carte de la solidarité, de l’ouverture et de l’accueil, favoriser l’intégration de ces populations jeunes et dynamiques par la formation et le travail. Il y a urgence !

Saint-Denis, le 29 septembre 2011.

Claude Guéant : l’infamie

La fédération des Bouches-du-Rhône de la Ligue des droits de l’Homme a publié le communiqué suivant, après les propos du ministre de l’intérieur, Claude Guéant, sur les Comoriens :

L’infamie.

C’est le seul terme qui convient aux allégations odieuses exprimées par le Ministre de l’Intérieur stigmatisant la communauté Comorienne de Marseille.

Avant-hier les boucs émissaires se nommaient « jeunes arabes des banlieues » ou encore « gens du voyage » hier « Roms » aujourd’hui « Comoriens » et demain ? Mais où va-t-il s’arrêter dans cette dénonciation insupportable et xénophobe.

L’importante communauté Comorienne de Marseille est, rappelons-le, présente dans notre ville depuis plus de trente ans, pour la plupart, originaire de Mayotte (département français) et donc citoyens français. Le plus souvent pauvres, ils constituent une main d’œuvre surexploitée, très souvent regroupée dans les quartiers périphériques et sont eux aussi victimes d’actes xénophobes. Rappelons l’assassinat du petit Ibrahim Ali par des colleurs d’affiches du Front National.

La Fédération départementale de la Ligue des Droits de l’Homme tient à manifester son soutien sans réserves aux Marseillais Comoriens et à toutes les victimes de racisme.

Elle exige la démission immédiate du Ministre de l’Intérieur Claude Guéant, xénophobe récidiviste, qui par ses propos, a foulé au pied les valeurs républicaines.

Marseille le 13/09/2011.

Ces propos viennent après ceux que Guéant avait prononcés au sujet des Roms. A qui le tour demain ?

De nombreux journalistes dénoncent l’attitude de Guéant, qui n’hésite pas à falsifier les chiffres et à inventer des statistiques.

Vous pouvez lire le point de vue du sociologue Laurent Mucchielli sur le site de la section de Toulon.