Depuis que les Belges ont le droit de vote en France, à la cantine, c’est frites et bières !

Il est épatant, Monsieur Guéant : « Accepter le vote des étrangers, c’est la porte ouverte au communautarisme. Nous ne voulons pas que des conseillers municipaux étrangers rendent obligatoire la nourriture halal dans les repas des cantines, ou réglementent les piscines à l’encontre des principes de mixité, a-t-il déclaré vendredi 2 mars dans un meeting près de Nancy.

Il aurait pu argumenter davantage. Comme le dit avec beaucoup d’humour un Internaute dans son commentaire de l’article d’Orange sur le sujet, chacun a en effet pu constater que depuis que les ressortissants de la Communauté européenne ont le droit de vote aux élections locales, les menus des cantines ont été profondément modifiés. Un conseiller municipal allemand dans le village ? C’est choucroute tous les jours. Avec la bière qui va avec. Un élu belge ? On vous sert des frites le lundi, le mardi, le jeudi et le vendredi ; et dire qu’ils veulent rétablir la semaine de 5 jours en primaire : il y en aura aussi le samedi, au mépris de l’équilibre alimentaire le plus élémentaire. Et si par malheur vous avez un maçon portugais qui rôde dans le coin, vous aurez droit à la morue. Et peut-être même au porto.

Plus sérieusement, on peut s’interroger : lorsque Mlle Le Pen a lancé cette polémique sur la viande Halal, le président de la République a aussitôt rétorqué que c’était faux. Et là, son porte-voix (porte-flingue) fait machine arrière, en en rajoutant. Et il en a rajouté aussi sur les statistiques concernant la délinquance, qu’il manipule avec délectation, ne reculant devant aucun mensonge : « Les étrangers doivent accepter nos règles, c’est à eux de s’adapter. Chacun comprend que si on reçoit moins d’immigrés, les choses se passeront mieux », a ajouté M. Guéant lors de cette réunion à laquelle assistaient environ 300 personnes. « Il y a 5,8 % d’étrangers en France alors que 13 % des condamnations concernent les étrangers : il y a du bon sens à remettre dans la gestion des affaires publiques« , a-t-il encore déclaré (Le Monde).

Il faut dire que, dans cette réunion de préau, les conditions étaient réunies pour une bonne surenchère. Guéant était accompagné de la twitteuse Nadine Morano. Amis de la délicatesse, bonjour !

Marseille : des élus obligés de respecter la loi !

Curieux, ce qui se passe à Marseille. On savait que la municipalité n’aimait pas spécialement les Roms, mais là, les élus de droite se surpassent.

L’archevêque de Marseille a décidé de loger dix familles Roms qui, depuis deux mois, campaient  dans les jardins de l’église Saint-Martin, dans un bâtiment, propriété de l’Eglise, à Saint-Pierre. Aussitôt, le « Comité d’intérêt de quartier » (CIC) s’est ému de cette invasion barbare, et a lancé une pétition. Le comité a rapidement reçu l’appui du sénateur maire de l’arrondissement, Bruno Gilles, qui a cossigné avec deux conseillers municipaux, dont Renaud Muselier, ancien secrétaire d’Etat et actuellement député. Ces trois élus se sont fendus d’une lettre appelant les habitants du quartier à signer cette pétition. Une lettre qui accuse l’archevêché d’agir avec légèreté : « La Ville de Marseille, ses élus et sa population ont été mis devant le fait accompli ».

Pire : cette décision provoque « un légitime émoi dans la population » et suscite « l’inquiétude et l’incompréhension de nos concitoyens ».

Mais surtout : « L’église accueillant ces familles dans son domaine privé, il est légalement impossible de s’opposer à cette décision, d’autant plus que toutes ces familles sont en situation régulière ».

Nous y voilà ! La loi nous empêche d’agir !

Ceci nous rappelle le courrier d’un ami de Renaud Muselier, le Motodidacte Christian Estrosi, qui se désolait de ne pas pouvoir interdire un colloque organisé par la Ligue des droits de l’Homme sur la guerre d’Algérie à Nice : lire ici.

Eh oui, Messieurs, la France est toujours un État de droit ! Et il est inquiétant que des parlementaires, chargés d’écrire la loi, se désolent d’être contraints de la respecter !

Lire ci-dessous l’intégralité de la lettre des trois élus, suivie du communiqué de la Fédération des Bouches du Rhône de la Ligue des droits de l’Homme.

Lettre des élus marseillais

Marseille, le 25 février

Madame, Mademoiselle, Monsieur,

La décision prise par l’Archevêché de Marseille d’accueillir dix familles de Roms (47 adultes et 19 enfants) au sein de bâtiments lui appartenant sur la place Pol Lapeyre crée un légitime émoi dans la population.

Cette décision prise unilatéralement, sans concertation, suscite inquiétude et incompréhension de nos concitoyens.

La Ville de Marseille, ses élus et sa population ont été mis devant le fait accompli.

L’église accueillant ces familles dans son domaine privé, il est légalement impossible de s’opposer à cette décision, d’autant plus que toutes ces familles sont en situation régulière.

Cette manière d’agir est regrettable car elle provoque du rejet et de l’exaspération.

Pourtant, en septembre 2010, les responsables des différentes églises de Marseille avaient signé une lettre ouverte commune sur la question des Roms disant que les solutions à la déshérence de ces hommes et de ces femmes devaient être individuelles, généreuses et raisonnables.

Nous sommes aujourd’hui face à une décision qui n’est ni individuelle, ni raisonnable.

Ces problématiques doivent se travailler, doivent se coordonner si elles veulent être traitées efficacement et humainement.

Il n’est pas dans notre intention de stigmatiser une population, mais de dire notre opposition à une décision irréfléchie et unilatérale qui, si elle paraît généreuse, est dangereuse pour tout le monde.

Depuis 1995, nous développons des programmes immobiliers incluant une dose de mixité sociale.

Depuis 1995, nous travaillons avec les Comités d’Intérêt de Quartier pour que cette mixité soit raisonnable et acceptée par tous. Jamais, en 17 ans de mandat, nous n’avons été confrontés à de problèmes, car cette politique a toujours été réfléchie et travaillée.

Aujourd’hui, c’est le lien social de notre quartier qui est menacé.

Plus de 500 personnes se sont déjà mobilisées en deux jours pour signer une pétition lancée à l’initiative du CIQ Saint-Pierre-Saint-Jean-du-Désert contre cette décision de l’Archevêché.

Elles souhaitent, comme nous, que cette décision soit révisée et qu’un dialogue constructif s’engage entre l’église et la population.

Nous restons mobilisés à vos côtés pour faire évoluer le plus rapidement cette situation.

Nous vous prions, Madame, Mademoiselle, Monsieur, en l’assurance de notre entier dévouement.

Renaud Muselier, Conseiller Municipal, Marine Pustorino, Conseillère Municipale, Bruno Gilles, Maire.

Communiqué de la Fédération L.D.H. des Bouches du Rhône

Ce matin 23 février, 10 place Paul Lapeyre à Marseille à l’initiative de la L.D.H. 13, de Rencontres Tsiganes, de Médecins du Monde, de la CIMADE, du Secours Populaire et du Secours Catholique, en présence de paroissiens de l’Eglise St Pierre toute proche, plusieurs dizaines de personnes ont accueilli dix familles de ROMS (47 adultes et 19 enfants).

Ces familles intègrent un immeuble mis à disposition par l’archevêché de Marseille en dépit de l’opposition du Sénateur-Maire UMP de Secteur Bruno Gilles. Cet immeuble sera géré par une association l’AMPIL œuvrant inlassablement pour les sans logis.

Depuis des mois ces familles sont pourchassées, harcelées à l’initiative du Préfet et du maire J-C Gaudin qui se soucie assez peu à ce niveau de la crise catastrophique du logement social dans sa ville.

Par ailleurs des centaines de ROMS expulsées de Marseille se sont réfugiées sur le plateau de l’Arbois, près d’Aix dans des conditions misérables et qui vont recevoir sans doute pour toute réponse une nouvelle intervention policière.

Parallèlement, J-C Gaudin multiplie les procédures au Tribunal Administratif, par des arrêtés de péril pour insalubrité, par la saisine des commissions de sécurité. Ces procédures n’ont qu’un seul but : persécuter les familles ROMS.

Le discours de Grenoble de Sarkozy continue de faire des dégâts avec des protagonistes qui ne craignent pas d’afficher leur inhumanité et parfois leur xénophobie.

Plus que jamais la LDH 13 demande à la Préfecture et à la Mairie de Marseille d’organiser une réunion en vue de mettre en œuvre d’autres solutions que la répression et la négation de la dignité humaine.

Marseille le 23 février 2012

La Ville de Marseille, ses élus et sa population ont été mis devant le fait accompli.

Mlle Le Pen n’a aucune pudeur

Marine Le Pen posant avec deux membres de la scène néo-nazie lyonnaise, en 2006. Elle a prétendu que c'était un "montage"...

Dernière trouvaille de la candidate de l’extrême droite : elle s’est rendue, mercredi 22 février, devant le centre de rétention administrative du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne), pour y vomir ses « idées » (c’est beaucoup dire) sur l’immigration.

Peu importe son discours, on le connaît. Beaucoup plus intéressant, le communiqué publié aujourd’hui par l’Observation Citoyen de la Rétention 77, composé de membres du Réseau Education Sans Frontières, de la Ligue des Droits de l’Homme, de l’association Turbulences et des Cercles de silence, tient à réagir aux propos de Marine Le Pen du 22 février 2012 :

Pourquoi a-t-elle tenu à s’exprimer devant le Centre de Rétention Administrative (CRA) du Mesnil-Amelot, cette véritable prison pour étrangers?

Elle a choisi ce lieu parce que pour elle, la répression et la stigmatisation des étrangers sont la base de sa politique. Une recette classique : Comme Sarkozy et Guéant, Marine Le Pen a besoin de bouc émissaires. Heureusement, de nombreux citoyens s’opposent à cette vision du monde et veillent à faire respecter les droits élémentaires des personnes vivant sur notre territoire.

Marine Le Pen a choisi ce lieu pour exprimer sa haine de l’étranger et ses contre-vérités en matière d’immigration, recettes principales du Front National.

Les propos de Marine le Pen, effets d’annonce, politiciens et démagogiques, nient la réalité historique de la nécessité et de l’apport positif de l’immigration. Chômage, insécurité les immigrés ne sont pas responsables de tous les maux.

La quasi totalité des personnes enfermées, parfois avec leurs enfants, dans les centres de rétention ne sont aucunement des délinquants. Ils vivent ici, certains depuis longtemps, ils travaillent ici, leurs enfants se forment dans nos écoles et comme depuis des décennies viendront renforcer la richesse et la diversité de notre pays.

Pour vivre ensemble, ils ont besoin de nous et nous avons besoin d’eux, en toute liberté, égalité et fraternité.

Mediapart démonte le programme du front national

En vingt fiche, le site Médiapart démonte le programme du front national. Des fiches thématiques, parfaitement documentées. La rédaction du site explique sa démarche :

« Il faut malheureusement prendre au sérieux le Front national et sa candidate, Marine Le Pen. Solidement installé depuis un quart de siècle, ce parti d’extrême droite peut encore surprendre au soir du 22 avril. Mediapart a donc mené l’autopsie de son programme. Proposition par proposition, nous vous présentons son décryptage ainsi que notre contre-argumentaire. En vingt fiches techniques, comment dire « Non » au FN. »

Les fiches sont disponibles en accès libre sur le site de Mediapart. Une véritable boîte à outils pour contrer ce ramassis de stupidités.

vingt fiches sont consultables et téléchargeables à ces adresses :

1/ Un «nouveau FN» bien proche de l’ancien
2/ La sortie de l’euro
3/ La dette
4/ L’«Etat fort»
5/ Economie et social
6/ Agriculture
7/ Immigration
8/ Sécurité
9/ Justice
10/ Logement
11/ Santé et recherche
12/ Education
13/ Ecologie
14/ Place des femmes
15/ Laïcité
16/ Culture
17/ Démocratie et institutions
18/ Presse et numérique
19/ Politique étrangère
20/ Europe

Arbre de la laïcité : un communiqué de la LDH Concarneau

La section LDH Françoise-Bosser de Concarneau réagit, dans un communiqué, au saccage de l’arbre de la Laïcité planté square de Filets-bleus :

Arbre de la laïcité dépouillé de ses symboles républicains  à Concarneau : signature  ou récupération d’autonomistes en quête d’existence ?

Le saccage de l’Arbre de la laïcité aurait créé une « divine surprise » chez les courageux anonymes du site Breiz Atao dont les continuelles incitations à la haine raciale et à la violence ont déjà fait l’objet de nombreuses plaintes auprès du Procureur de la République…Ce sont , en tout cas, les mots que  l’on peut  lire sur ce site où l’on se réjouit de la destruction d’un « totem républicain »…et où l’on fait  la promotion d’un code de l’honneur plus proche des systèmes terroristes ou mafieux que des valeurs… républicaines !

Cette attitude n’est évidemment pas une surprise pour les défenseurs des Droits de l’ Homme et de la République indivisible, laïque et sociale, mis en cause sur ce site. Elle relève d’une triste et affligeante  banalité et, si elle nous inquiète, aujourd’hui comme hier, c’est parce qu’elle est une nouvelle fois révélatrice de cette poussée de l’intolérance qui accompagne la montée de la crise, réveillant et redonnant de la vigueur  aux intégrismes de tout bord, utilisant la démocratie qu’instaure la République pour mieux la détruire…

Ces courageux anonymes qui revendiquent leur droit à la différence et leur liberté d’expression ont certainement  pleinement conscience qu’ils refusent à autrui ce qu’ils exigent pour eux-mêmes.

Face à l’expression de la  haine, ne serait-ce que verbale, nous continuons, leur en déplaise , à affirmer que la laïcité qui crée les meilleures conditions de notre « vivre ensemble » dans le strict respect de la liberté de conscience, doit rester la clef de voûte de notre système républicain. Les déchaînements de violence à l’échelle de la planète, encouragent même à penser que , tel  le bonheur dans les propos de Saint-Just,  « c’est une idée neuve … ». La laïcité n’a, après tout , encore  que 106 années d’existence !