6 février 1934 : tirer les leçons de l’histoire

La Ligue des droits de l’Homme rappelle, dans un communiqué, les manifestations qui ont eu lieu le 6 février 1934. 80 ans plus tard, les descendants des factieux de 34 n’ont pas désarmé : jour de colère, manif « pour » ( !!!) tous, ils ressortent les mêmes discours, les mêmes slogans de haine, ils diffusent les mêmes rumeurs, colportent les mêmes mensonges. Devant ces gens-là, aucune concession ne devrait être tolérée. C’est pourtant le moment que choisit le ministre de l’intérieur pour donner des assurances à ces groupes, en déclarant que la procréation médicalement assistée (la PMA) ne rentrera pas dans la loi famille.

Le communiqué de la Ligue des droits de l’Homme :

6 février : tirer les leçons de l’histoire

Il y a quatre-vingt ans, le 6 février 1934, plusieurs organisations d’extrême droite et ligues factieuses appelaient à se rassembler devant l’Assemblée nationale avec l’objectif non dissimulé de faire tomber un gouvernement discrédité par une série de scandales et, au-delà, d’en finir avec la République.

Les factieux visaient à imposer les valeurs salvatrices d’un ordre éternel et chrétien, d’une xénophobie solidement antisémite et, par la violence, à renverser une République stigmatisée comme la chose des « rastaquouères » et des juifs, des francs-maçons et des « bolcheviks ».

Cette manifestation pesa lourdement sur la vie politique française et constitua un signal d’alarme pour tous les démocrates. Le rassemblement du Front populaire, organisé dans la foulée autour de défense de la paix, du pain et de la liberté sut mettre un coup d’arrêt à ces prétentions autoritaires.

Quatre-vingts années et une guerre mondiale plus tard, un rassemblement de réseaux, dont le point commun est la haine de l’égalité républicaine, agite le spectre d’un nouveau 6 février. L’objectif est moins d’affirmer des désaccords politiques avec le gouvernement en place que d’organiser la mise à bas morale du principe d’égalité républicaine.

D’où la multiplication des rumeurs, mensonges, slogans haineux, manifestations de rues et appels à la violence visant l’enseignement de l’égalité entre les sexes à l’école, l’égalité de toutes et tous devant le mariage, l’égalité entre citoyens ; d’où également cette conjonction des intégrismes mêlant antisémitisme et homophobie, dénonciation du « système » et de l’école républicaine.

Cette offensive décomplexée d’une extrême droite radicalisée, s’avère articulée avec les ambitions électorales du Front national, ainsi qu’avec certains courants de l’église catholique et une fraction non négligeable de la « droite républicaine ».

La Ligue des droits de l’Homme appelle à combattre fermement cette stratégie de la peur et cette exaltation de l’ordre moral. Cela exclut toute concession à l’esprit ambiant de xénophobie, et tout esprit de conciliation vis-à-vis des tentations d’exclusion et de restriction des droits.

C’est en rassemblant sur des valeurs d’égalité et de fraternité, de respect et de progrès social, que les forces républicaines peuvent relever le défi qui leur est lancé.

C’est en adoptant des politiques de solidarité, en refusant de s’enfermer dans des mesures d’austérité désespérantes et stériles, que la perte de confiance de l’opinion publique dans la politique gouvernementale peut être enrayée, que les bases d’un rassemblement populaire et démocratique peuvent être jetées.

C’est l’un des enjeux des élections municipales à venir. À cet égard, la participation au scrutin constitue un élément d’importance pour ne pas placer la République et la démocratie en état de faiblesse. Sans entrer dans le détail des programmes et listes soumis aux électrices et électeurs, la LDH rappelle que c’est en combinant la défense des libertés et du progrès social que « l’esprit de 36 » a su rassembler et faire échec aux vents mauvais.

C’est cet esprit que la LDH entend faire vivre dans les débats électoraux à venir en défendant des mesures concrètes pour l’égalité, la fraternité et la solidarité, en rassemblant contre le racisme et l’antisémitisme, contre l’homophobie et toutes les discriminations.

La LDH appelle les citoyennes et citoyens, les démocrates et les républicains, la société civile et la représentation politique à en débattre ensemble, avant, durant et après la phase électorale qui s’annonce. Face aux menaces et aux discours de haine, elle appelle à se rassembler et à réinventer la promesse d’une République fraternelle et sociale porteuse d’un avenir meilleur pour tous les citoyens.

 

FIDH : l’Espagne doit abandonner son projet de loi contre l’avortement

 

Ces slogans sont toujours d'actualité, 40 ans plus tard !

La fédération internationale des ligues de droits de l’Homme (FIDH)  et l’association espagnole de défense des droits de l’Homme (Asociación Pro Derechos Humanos de España, APDHE) appellent elles aussi à soutenir les femmes espagnoles dans leur combat pour défendre le droit à l’interruption volontaire de grossesse.

Un appel important, le jour où de très nombreuses associations appellent à manifester en France pour défendre ce droit, qui est un droit universel.

Paris, 24 janvier 2014 – Le 20 décembre dernier, le gouvernement espagnol approuvait un projet de loi imposant des limites drastiques au droit à l’avortement. La FIDH exhorte le Congrès à rejeter ce texte lorsqu’il lui sera présenté dans quelques mois.

Présenté par le ministre de la Justice Alberto Ruiz Gallardon, et adopté en conseil des ministres en décembre 2013, le projet de loi prévoit de revenir sur la loi adoptée sous le gouvernement de M. Zapatero en 2010. Actuellement, le droit espagnol permet aux femmes de se faire avorter lorsqu’elles le décident jusqu’à 14 semaines de grossesse, et jusqu’à 22 semaines en cas de « risque grave pour la vie ou la santé de la mère ou du fœtus ». Le nouveau projet de loi prévoit de dépénaliser l’avortement seulement dans certains cas limités : lorsque la grossesse est la conséquence d’un viol et à condition que la victime ait déposé plainte (jusqu’à 12 semaines), en cas de grave danger pour la vie ou la santé physique ou psychique de la mère (jusqu’à 22 semaines), ou en cas d’anomalie du fœtus « incompatible avec la vie » si et seulement si cette anomalie cause un grave danger pour la santé psychique de la mère. Dans ce dernier cas, l’avortement est possible durant toute la grossesse lorsque l’anomalie n’avait pas été diagnostiquée pendant les 22 premières semaines de la grossesse. « Dans de nombreux pays, les femmes se sont battues pour obtenir le droit à disposer de leurs corps, et à avoir accès à des avortements médicalisés. Ce projet de loi est un grave recul pour les droits des femmes espagnoles qui perdent la capacité de décider d’avoir un enfant si elles veulent, quand elles veulent », a déclaré Karim Lahidji, Président de la FIDH.

Ce projet de loi constitue une menace pour la santé des femmes qui, lorsqu’elles ne peuvent pas avorter légalement dans leur pays, et n’ont pas les moyens de se rendre à l’étranger, recourent très souvent à des avortements pratiqués dans la clandestinité au péril de leur vie.

En portant atteinte au droit des femmes à décider du nombre et de l’espacement des naissances de leurs enfants, ce type de décision a aussi inévitablement un impact sur la vie des femmes et leur place au sein de la société, car ce sont elles qui assument encore très souvent la charge quotidienne des enfants dans les sociétés occidentales. « La loi de 2010 accordait aux femmes la possibilité de choisir quelle vie elles désiraient avoir. L’Etat ne doit pas s’immiscer dans ce choix » a considéré Noeline Blackwell, Vice-présidente de la FIDH.

Le texte devrait être présenté au Congrès dans deux mois et risque fortement d’être adopté par les députés du parti au pouvoir qui détient la majorité des sièges.

Journées de retrait de l’école : des mensonges grotesques

Ajout à 16h45 : le communiqué que vient de publier la Ligue des droits de l’Homme. A lire en fin d’article.

Certaines écoles connaissent ces jours-ci un absentéisme important (jusqu’à 40%). Ça n’est pas dû à une épidémie de grippe ou de gastro entérite. Mais (osons le mot, c’est celui qui convient le mieux) à une épidémie de  connerie.

Il s’agit d’un absentéisme militant, organisé sous le nom de « journée de retrait de l’école » : des mouvements d’extrême droite et de catholiques intégristes, encore eux, ont lancé un mot d’ordre de grève scolaire, pour, disent-ils, empêcher la « théorie du genre » de venir pervertir nos enfants. Certains parlent de théorie du « gender », ou du djender, ça fait plus riche et ça fait plus peur.

En cause, le programme ABCD, mis en œuvre par l’éducation nationale.

De quoi s’agit-il ? Tout simplement, et ni plus, ni moins, que de promouvoir l’égalité filles – garçons, en débusquant tous les stéréotypes sexistes qui nous collent à la peau : les filles sont plus ceci, les garçons plus cela, il y a des jouets, des jeux pour les filles, d’autres pour les garçons, et plus tard, des métiers pour les unes, et d’autres pour les autres.

On ne va pas refaire une analyse du discours qui accompagne ce mouvement : d’autres l’ont fait, et bien fait, ici, et ailleurs.

Simplement, c’est un régal d’entendre une Christine Boutin parler de ce mouvement. On ne peut évidemment pas imaginer une seconde qu’elle croit à ce qu’elle dit : le ministre de l’éducation nationale aurait pour dessein caché de promouvoir l’homosexualité, d’arriver à ce que les enfants deviennent asexués…

Mais alors, pourquoi raconter ces âneries ? Et pourquoi des femmes mêlent-elles leurs voix à ce concert de fantasmes aussi ridicules les uns que les autres ?

Il n’y a qu’une explication possible : ces gens-là ne supportent pas que les femmes obtiennent l’égalité face aux hommes. Ils ne supportent pas que la femme soit distraite de la seule fonction qu’ils lui reconnaissent, la reproduction.

Ce sont les mêmes qui refusaient le droit de vote aux femmes en 1945, prédisant la disparition de la société si on leur permettait de s’intéresser à la politique. Ce sont les mêmes qui voudraient interdire le divorce, l’interruption volontaire de grossesse, et aujourd’hui le mariage étendu aux personnes de même sexe. Et ce sont les mêmes qui bientôt vont se mobiliser contre la procréation médicalement assistée autorisée aux couples de lesbiennes, l’euthanasie, la recherche sur les cellules souches…  Ce sont les mêmes, enfin, qu’on a vu défiler dans les bien mal nommées « manifs pour tous », « jour de colère »…  Le pape leur a confirmé il n’y a pas si longtemps que la terre était ronde : ils ne s’en sont pas remis,  et il leur faut d’autres sujets de mobilisation.

Ce qui est terrifiant dans cette histoire, c’est que de tels discours puissent être pris au sérieux. Le ministre de l’Education nationale (que ces mêmes personnes voudraient rebaptiser « ministre de l’instruction publique, lire ici) veut faire de la pédagogie pour leur montrer leur erreur : il va falloir trouver de bons pédagogues !

Communiqué de la Ligue des droits de l’Homme

Face aux mensonges de l’extrême droite, le gouvernement doit soutenir les ABCD de l’égalité

Des activistes d’extrême droite ont lancé une action nationale pour l’interdiction de l’étude du genre à l’école. Cette campagne est basée sur un mensonge. En effet, les programmes scolaires et notamment les ABCD de l’égalité contiennent, conformément au Code de l’éducation, des éléments pédagogiques combattant les archétypes sexistes et promouvant l’égalité entre les sexes.

L’école, et c’est son rôle, enseigne le refus des discriminations, l’égalité entre les filles et les garçons, la liberté de construire l’esprit critique et l’intelligence par l’accès au savoir. C’est cette dimension d’égalité qui agresse une extrême droite familialiste, dont le modèle de société est de remettre les femmes « à leur place », à la maison ; de propager auprès des parents la peur d’une société sans préjugés et sans discriminations.

En appelant à boycotter l’école sur la base du mensonge et de la désinformation, en provoquant la censure d’un livre* publié par le Centre national de documentation pédagogique, sous l’autorité du ministère de l’Education nationale lors du Salon de l’éducation, cette extrême droite familialiste entend peser sur les publications, les programmes ou encore la fréquentation scolaire.

Ces prétentions sont à prendre au sérieux et doivent être combattues énergiquement. L’école doit pouvoir poursuivre son travail pour la compréhension et l’éducation des rapports entre les hommes et les femmes, entre masculin et féminin, avec leur dimension d’inégalité, dont on sait qu’elle est grande. Leur « loi de la nature », c’est la loi du plus fort : alors que l’égalité se construit, s’apprend, comme la démocratie.

C’est pourquoi nous en appelons à la vigilance de tous les citoyens et citoyennes, face à des tentatives d’immixtion rétrogrades dans le système scolaire et de retour à l’ordre moral.

*Publié aux éditions Sceren-CNDP, et intitulé Déjouer le genre. Pratiques éducatives au collège et au lycée. L’auteur, Hugues Demoulin, est chargé de mission égalité filles/garçons dans l’académie de Rouen.

 

Tous à la manifestation de soutien aux femmes espagnoles, samedi 1er février

Ces slogans sont toujours d'actualité, 40 ans plus tard !

On est gâtés, en matière de manifs ces temps-ci : manif pour tous, jour de colère, veilleurs… Sauf que là, ce sont des manifestations pour supprimer des droits.

Alors, pour une fois qu’on a une manif pour défendre un droit, et en réclamer l’extension, on ne va quand-même pas bouder notre plaisir !

Mais on aurait eu davantage de plaisir si ce droit essentiel n’était pas menacé, en Espagne notamment. Mais pas qu’en Espagne : en France aussi, certains voudraient le faire disparaître : les slogans braillés pas les fachos dimanche étaient clairs. Et quand on voit les difficultés que rencontrent en France aussi certaines femmes pour exercer ce droit, on peut être inquiets.

Ce droit est menacé partout en Europe, et le récent rejet par le parlement Européen du rapport Estrela en est un symptôme alarmant.

Alors, tous dans les manifestations, samedi 1er février. A Saint-Brieuc, ce sera à midi, rue sainte Barbe, le long du centre commercial « Les Champs ».

Ci-dessous, l’appel lancé par un collectif constitué de nombreuses associations, dont naturellement la Ligue des droits de l’Homme (liste en fin d’article), et un texte d’Alicia Miyares.

Non à la régression des droits des femmes en Espagne et ailleurs !

La liberté face à l’obscurantisme !

2014 : pour nos droits, pour nos choix !

Les féministes espagnoles organisent une manifestation à Madrid le 1er février

Mobilisons-nous pour les soutenir

Manifestons partout ensemble SAMEDI 1° FEVRIER

14h – Paris – Place Joffre (École Militaire) jusqu’à l’Ambassade d’Espagne

20 décembre 2013, le gouvernement espagnol Rajoy veut annuler la loi autorisant l’avortement, rappelant les sombres heures du franquisme.

Il revient sur la loi obtenue en 2010 qui légalisait l’avortement jusqu’à 14 semaines d’aménorrhée (22 pour raison médicale) au mépris des recommandations des textes internationaux de l’Organisation Mondiale de la Santé et de l’Organisation des Nations Unies.

Renouant avec des pratiques qui dénient la liberté de choix aux femmes au mépris des droits humains fondamentaux, il annonce clairement son projet de société : maintenir les femmes dans un statut social étroit et de soumission.

Cette attaque du gouvernement espagnol s’inscrit dans l’offensive européenne des opposants aux droits des femmes comme l’a illustré en décembre 2013 le rejet du rapport Estrela par le Parlement européen (rapport sur la santé et les droits reproductifs traitant de l’accès aux contraceptifs et à l’avortement, de la procréation médicalement assistée, de l’éducation sexuelle et de la liberté de conscience). Ce rapport proposait que l’avortement soit de la compétence de l’Union européenne, encourageant ainsi tous les états membres à l’autoriser. Ce refus d’accepter le droit des femmes à disposer de leur corps, cette persistance à les considérer comme des sous citoyennes incapables de décider par elles-mêmes désigne l’enjeu : quelle société voulons-nous ?

Le combat des femmes, des forces démocratiques et associatives espagnoles pour ce droit fondamental est le nôtre, et nous le soutiendrons ici et ailleurs car il est le combat de celles et ceux qui veulent l’égalité entre les femmes et les hommes.

Il rejoint les luttes que nous avons menées et que nous continuons à mener dans notre pays. Car, si le droit à l’avortement est bien inscrit dans la loi française, la concrétisation du droit à travers des centres d’avortement nombreux, permettant un accueil et des soins de qualité, n’est toujours pas assurée de manière satisfaisante dans toutes les régions.

C’est aussi un soutien à toutes les femmes obligées de se rendre dans une autre région ou dans un autre pays parce que là où elles vivent l’accès à l’avortement est difficile, voire interdit.

Nous appelons à :

  • Lutter pour une Europe où toutes les femmes pourraient disposer librement de leur corps sans contrainte étatique et religieuse, et qui intègre ces droits à la Charte européenne des droits fondamentaux ;
  • Soutenir le combat des femmes espagnoles pour conserver l’acquis qu’elles ont gagné de haute lutte.

Non à l’ordre moral qui veut gérer nos vies,

Oui à nos droits, tous nos droits et à la liberté de choix d’avoir un enfant ou non

Premiers signataires : ANCIC, CADAC, Collectif Tenon XXe, Mouvement Planning Familial confédéral, 40 ans de mouvement, APEL-Egalite, Association Droits des Femmes XXème, Association pour la Mixité l’Egalite La Laïcité, Association Nationale des Études Féministes, Association Nationale Sages-Femmes Orthogénistes, Collectif 8 mars pour toutes, Collectif Oui oui oui, Collectif National pour les Droits des Femmes , Collectif de Pratique et de Réflexion Féministe Rupture, Comité Laïcité République, Coordination Française pour le Lobby Européen des Femmes, Coordination lesbienne en France, Comité Femmes Manche 50, Demain les femmes(sud77), Du Côté des femmes, Encore Féministes, Elu/es Contre les Violences faites aux Femmes, Femm’Ecolos, Femmes pour le Dire Femmes pour Agir, Fédération Régionale d’IDF du Planning Familial, Féminisme enjeux Théâtre de l’opprimé, Féminisme et géopolitique, Féministes pour une Autre Europe, Femmes en Résistance, Femmes Solidaires, FièrEs, La Grande Loge Féminine de France, L’Assemblée des Femmes, Les efFRONTé-e-s, Lesbiennes of Color, Ligue du droit international des Femmes, Maison des Femmes de Montreuil, Maison des Femmes de Paris, Marche Mondiale des Femmes France, Mouvement du Nid, Osez le Féminisme, Regards de femmes, Réseau Féministe Rupture, Réseau de Jeunes Féministes d’Europe MMF, Solidarité féministe, Attac , CNAFAL, Coordination Nationale des Comités deéfense des hôpitaux et maternités de proximité, FASTI, Fondation Copernic, Groupe Cadre de vie, l’Inter-LGBT, CAP21, Hétéros au boulot, Le Long Yang Club Paris, LGBT Formation Avignon, Les Enfants d’Arc-en-Ciel – Ligue des Droits de l’Homme, Marea Granate Paris, Médecins du Monde, Les Sœurs de La Perpetuelle Indulgence, Union des Famille Laïques, LMDE, Confédération Générale du Travail, Fédération Syndicale Unitaire, Syndicat général des lycéens, UNEF, Union Syndicale Solidaires, UL-CGT 20, Alternative Libertaire, Ensemble, Europe Ecologie Les Verts, Gauche Unitaire, Izquierda Anticapitalista (Espagne), Les Jeunes Écologistes, Lutte Ouvrière, Mouvement des Jeunes Communistes Français, Mouvement Jeunesses Socialistes, Nouveau Parti Anticapitaliste, Parti Communiste Français, Parti de Gauche, Parti Socialiste, Union des Étudiants Communistes…

Parce que je décide – Porque yo decido

Texte écrit par Alicia Miyares qui sera remis le 1er février à Madrid au Congrès des députés, au chef du gouvernement, au président du Congrès, à la Ministre Ana Mato, au Ministre Alberto Ruiz Gallardón et aux différents groupes du Congrès.

Parce que je décide, à partir de l’autonomie morale qui est la base de la dignité de toute personne, je n’accepte aucune obligation ou interdiction concernant mes droits sexuels et reproductifs et, en conséquence, aucune entrave à ma totale réalisation en tant que personne. En tant qu’être humain autonome, je refuse d’être soumise à des traitements dégradants, à des ingérences arbitraires et à des tutelles coercitives dans ma décision d’être ou de ne pas être mère.

Parce que je suis libre, j’invoque la liberté de conscience en tant que bien suprême comme fondement de mes choix. Je qualifie de cyniques ceux qui en appellent à la liberté pour la restreindre, et de malveillants ceux qui, sans se soucier de la souffrance causée, veulent imposer à tous leurs principes de vie basés sur des révélations divines. En tant qu’être humain libre, je refuse d’accepter une maternité forcée et un régime de tutelle qui condamne les femmes « à la minorité d’âge sexuel et reproductif ».

Parce que je vis en démocratie, et que je suis une démocrate, j accepte les règles du jeu qui séparent les droits relatifs au péché et à la loi religieuse. Aucune majorité politique issue des urnes, aussi absolue soit-elle, n’est légitime pour transformer les droits en délit et nous obliger à suivre des principes religieux sous peine de sanction pénale. En tant que citoyenne, j’exige de ceux qui nous gouvernent qu’ils ne transforment pas le pouvoir démocratique, sauvegarde de la pluralité, en despotisme.

Parce que je décide, parce que je suis libre et parce que je vis en démocratie, j’exige du gouvernement quel qu’il soit qu’il promulgue des lois favorisant l’autonomie morale, préservant la liberté de conscience et garantissant la pluralité et la diversité des intérêts.

Parce que je décide, parce que je suis libre et parce que je vis en démocratie, j’exige que soit conservée l’actuelle « Loi de santé sexuelle et reproductive et d’IVG » pour favoriser l’autonomie morale, préserver la liberté de conscience et garantir la pluralité des intérêts de toutes les femmes.

« Jour de colère » : réponse aux bonnets rouges

Des bonnets rouges s’offusquent que je parle d’eux dans l’article sur le « jour de colère » publié samedi 25 janvier.

Je leur ferai remarquer quelques petites choses :

  • Je me suis effectivement étonné que les bonnets rouges figurent dans la liste des groupes appelant à cette manifestation. Mais j’ai en même temps publié le communiqué qui est paru dans Ouest-France, avec un lien vers l’article.
  • Les bonnets rouges réagissent à mon article. J’espère qu’ils ont également réagi à l’article publié sur le site du jour de colère (je ne vais quand-même pas leur faire de la pub en donnant leur lien !). S’ils l’ont fait, ils n’ont pas dû le faire assez fort : les bonnets rouges figurent encore, ce dimanche 26 janvier 2014 à 13h07, en bonne place (ben oui, ordre alphabétique…) dans la liste de leurs soutiens.
  • Dans une vidéo diffusée par une chaîne de télévision nationale (je crois qu’elle a été reprise par d’autres chaînes mais je n’en suis pas certain),  qui traitait de l’interdiction des spectacles de Dieudonné, au moment de « l’affaire », des personnes étaient interviewées devant le théâtre du « comique ». Parmi elles, un manifestant, qui portait ostensiblement un bonnet rouge. Je n’ai ni entendu ni lu beaucoup de protestations à ce sujet.

Je vous accorde que vous ne pouvez sans doute pas contrôler tous ceux qui vont ou qui se sont réclamés de votre mouvement. Mais peut-être pourriez-vous cependant vous interroger sur le fait que ces mouvements d’extrême droite  vous enrôlent, à votre corps défendant peut-être, aussi facilement ? Ne pensez-vous pas que votre plate-forme, s’il en existe une, est suffisamment floue pour que vous soyez aussi facilement victimes de ces dérives ?

 

Les fachos vont prendre l’air dimanche à Paris

Les fachos vont prendre l’air dimanche à Paris. « Jour de colère » : après la « manif pour tous », les « veilleurs », et autres clubs de nostalgiques de Vichy se sont regroupés sous le label « jour de colère ». Et que demandent-ils ? rien moins que ça :

Les signataires apporteront leur concours à Jour de Colère, le 26 janvier 2014.

Il s’agira pour le peuple de prendre conscience d’une convergence des luttes et, par-là, de son unité.

• Oui à la souveraineté d’un peuple européen, de culture gréco-latine et de valeurs chrétiennes, issu d’une histoire et d’une civilisation vieille de 2500 ans.
• Oui à la liberté, économique, sociale, morale et politique, qui en fut le fondement.
• Oui au droit de vivre dans la dignité dans l’espace public.

Au moins, c’est clair !

Et qui trouve-t-on là-dedans ? Pas difficile à trouver, ils se désignent eux-mêmes :

  • Les Bonnets Blancs
  • Bonnets Gris
  • Les Bonnets Rouges
  • Les Bonnets Rouges 69
  • Les Bonnets Rouges Frontaliers
  • Les Bonnets Rouges Nantais
  • Camping Pour Tous
  • Le Cercles des Volontaires
  • Citrons facilement exploitables
  • Civitas
  • Collectif des Avocats Libres
  • Collectif en colère contre l’éolien industriel
  • Collectif Famille Mariage
  • Collectif Justice
  • Collectif Pour l’Enfant
  • Contribuables en Révolte
  • Les Enfants des Terreaux
  • F.E.C HOLLANDE!
  • Foutez-leur la Paix
  • France Audace
  • La France à l’Unisson
  • La Gauche m’a Tuer
  • Les Gavroches
  • Génération patriote
  • Génération résistante
  • Groupe du 21 novembre
    • Comité de Lépante
    • Parti de l’In-Nocence
    • NON à la substitution de population
    • Reconquête républicaine
    • Free World Academy
    • France Libre
  • Hollande Dégage
  • Hollande m’a tué
  • Journée de Retrait de l’École – JRE
  • Liberté et Sécurité des Frontaliers
  • La Ligue Francilienne
  • Mouvement pour la Liberté de la Protection Sociale
  • Move Human
  • Nationalité-Citoyenneté-Identité
  • Nationaux Syndicalistes Pour l’Action
  • Au nom du peuple
  • Observatoire du mensonge
  • Papas en Colère
  • Les Paysans, c’est l’Avenir
  • Peuple Français, Réveille-toi
  • Prisonnier politique
  • Rassemblement des Contribuables Français
  • Reconquête
  • Reconquête républicaine
  • Le Réseau-Identités
  • Révolution Bleue
  • La révolte fiscale c’est maintenant
  • Solidarité Pour Tous
  • Soutien Breton
  • Stop-Hollande
  • Tous Ensemble Contre l’Ecotaxe
  • Les Vaches à lait

Pas moins de 52 mouvements aussi sympathiques les uns que les autres.

Tiens ! les bonnets rouges ! Ils ont pourtant démenti leur participation, notamment dans un communiqué publié par le quotidien Ouest-France : « Les Bonnets Rouges (…) rappellent qu’ils ne s’associent pas à la manifestation du 26 janvier prochain à Paris, contrairement à certains dires sur les réseaux sociaux », indique le communiqué du collectif breton. Et ils précisent : Cette manifestation « ne correspond ni aux objectifs ni aux valeurs des Bonnets rouges tels qu’ils sont exposés dans la charte des Bonnets rouges » (source Ouest-France). À moins qu’il y a des fissures dans ce mouvement, puisqu’on trouve ici les bonnets rouges 69, les bonnets rouges frontaliers et les bonnets rouges nantais. Il y a bien dû avoir à un moment ou à un autre des gens de ce mouvement à accepter de figurer dans cette liste.

Il sera intéressant de voir si la petite vingtaine de « députés » qui ont signé l’amendement demandant la suppression du remboursement de l’IVG par la sécurité sociale participeront à cette sauterie.

Tiens, ils ont oublié d’inviter breizatao !… pas sympa, ça !

 

Soutien aux femmes espagnoles : manifestation à Saint-Brieuc (22) le 1er février

La députée européenne Edite Estrela

L’amendement supprimant la clause de « détresse » préalable à l’interruption volontaire de grossesse a donc été votée, et l’amendement scélérat présenté par une vingtaine  de députés d’extrème-droite a été déposé là où il devait l’être : la poubelle. Pendant ce temps-là, sept illuminés autoproclamés « veilleurs » se rassemblaient à Loudéac, contre tous les progrès législatifs en faveur des femmes et de l’égalité hommes – femmes, et notamment contre le projet européen soutenu par la députée Edite Estrela, qui vise essentiellement à garantir le droit à l’avortement dans l’ensemble des pays européens, auquel ils n’ont manifestement pas compris grand-chose (article dans le Courrier indépendant daté du 24 janvier). Ils proposent un car pour la « manif pour tous » (et contre toutes) le 2 février : un minibus devrait suffire.

Il faut donc rester vigilant, et rester mobilisés. C’est le sens de l’appel du Plannig familial, de la Marche mondiale des femmes et de la Maison des femmes des Côtes d’Armor, qui appellent à manifester le samedi 1er février à Saint-Brieuc pour soutenir le combat des femmes espagnoles. Voici le communiqué qu’elles ont diffusé :

Le Planning Familial, la Marche Mondiale des Femmes et la Maison des femmes des Côtes d’Armor appellent à un rassemblement le samedi 1er février à midi, rue Sainte-Barbe, le long du centre commercial « Les Champs », à Saint-Brieuc.

Il s’agit de manifester notre solidarité aux femmes espagnoles qui, ce jour-là, se rassembleront à Madrid pour dire non au projet de loi proposé par le gouvernement espagnol réactionnaire, qui veut supprimer la loi qui autorise l’avortement.

Le combat des femmes, des Forces démocratiques et associatives espagnoles pour ce droit fondamental qui est la Liberté d’avoir ou non un enfant, est le nôtre, car il est le combat de celles et ce ceux qui veulent l’égalité entre les femmes et les hommes.

Le Planning familial 22 , MMF.22 , MDF.22

Contre l’obscurantisme et la régression des droits des femmes, rassemblements samedi 1er février

Ces slogans sont toujours d'actualité, 40 ans plus tard !

Il aura fallu un débat, « passionné », nous dit Libération, pour que l’assemblée nationale supprime enfin la clause de « situation de détresse » comme préalable à une demande d’interruption volontaire de grossesse… parce que évidemment, pour certains députés comme celui de la 3ème circonscription des Côtes d’Armor, cela pose des problèmes de conscience… et parce que les situations dans lesquelles se trouvent les femmes qui demandent à avoir recours à l’IVG ne leur posent pas de problèmes de conscience… (En ont-ils vraiment une ?)

La récente actualité espagnole, le vote de cet amendement, le dépôt d’un amendement demandant la suppression du remboursement de l’IVG sont les signes d’une régression incroyable de la société. On pensait cela acquis : on comprend qu’il va falloir reprendre la lutte.

C’est la raison pour laquelle la Ligue des droits de l’Homme a signé un appel avec de nombreuses autres associations (liste en fin d’article) pour appeler à manifester contre l’obscurantisme. À Saint-Brieuc, le planning familial appelle également, avec d’autres associations, à un rassemblement à midi, samedi 1er février, près du marché, « en solidarité avec les femmes espagnoles », et pour refuser que « la France ne devienne l’Espagne ».

Non à la régression des droits des femmes en Espagne et ailleurs !

La liberté face à l’obscurantisme !

2014 : pour nos droits, pour nos choix !

20 décembre 2013, le gouvernement espagnol Rajoy veut annuler la loi autorisant l’avortement, rappelant les sombres heures du franquisme.

Il revient sur la loi obtenue en 2010 qui légalisait l’avortement jusqu’à 14 semaines d’aménorrhée (22 pour raison médicale) au mépris des recommandations des textes internationaux de l’Organisation Mondiale de la Santé et de l’Organisation des Nations Unies.

Renouant avec des pratiques qui dénient la liberté de choix aux femmes, au mépris des droits humains fondamentaux, il annonce clairement son projet de société : maintenir les femmes dans un statut social étroit et de soumission.

Cette attaque du gouvernement espagnol s’inscrit dans l’offensive européenne des opposants aux droits des femmes comme l’a illustré en décembre 2013 le rejet du rapport Estrela par le parlement européen (rapport sur la santé et les droits reproductifs, traitant de l’accès aux contraceptifs et à l’avortement, de la procréation médicalement assistée, de l’éducation sexuelle et de la liberté de conscience). Ce rapport proposait que l’avortement soit de la compétence de l’Union européenne encourageant ainsi tous les états membres à l’autoriser.

Ce refus d’accepter le droit des femmes à disposer de leur corps, cette persistance à les considérer comme des sous citoyennes incapables de décider par elles-mêmes désigne l’enjeu : quelle société voulons-nous ?

Le combat des femmes, des forces démocratiques et associatives espagnoles pour ce droit fondamental est le nôtre, et nous le soutiendrons ici et ailleurs, car il est le combat de celles et ceux qui veulent l’égalité entre les femmes et les hommes.

Il rejoint les luttes que nous avons menées et que nous continuons à mener dans notre pays. Car si le droit à l’avortement est bien inscrit dans la loi française, la concrétisation du droit à travers des centres d’avortement nombreux, permettant un accueil et des soins de qualité, n’est toujours pas assurée de manière satisfaisante dans toutes les régions.

C’est aussi un soutien à toutes les femmes obligées de se rendre dans une autre région ou dans un autre pays parce que là où elles vivent l’accès à l’ avortement est difficile, voire interdit.

Nous appelons à:

  • lutter pour une Europe où toutes les femmes pourraient disposer librement de leur corps sans contrainte étatique et religieuse et qui intègre  ces droits à la charte européenne des droits fondamentaux
  • soutenir le combat des femmes espagnoles  pour conserver l’acquis qu’elles ont gagné de haute lutte

 Les féministes espagnoles organisent une manifestation à Madrid le 1er février.

 Mobilisons-nous pour les soutenir.

Manifestons ensemble le 1er février :

non à l’ordre moral qui veut gérer nos vies,

oui à nos droits, tous nos droits et la liberté de choix d’avoir un enfant ou non.

 Femmes d’Espagne, de France et d’ailleurs, unies dans le même combat !

 1er février à 14 heures

 Premiers signataires :

  • ANCIC
  • CADAC
  • Collectif Tenon XXe
  • Planning familial confédéral
  • 40 ans de mouvement
  • APEL-Egalité
  • Association Droits des Femmes XXe
  • Association Nationale des Études Féministes
  • Association Nationale Sages-Femmes Orthogénistes
  • Attac
  • CAP 21 (citoyenneté action participation pour 21e siècle)
  • CGT
  • CNAFAL
  • Collectif 8 mars pour touTes
  • Collectif Oui oui oui
  • Collectif National pour les Droits des Femmes
  • Collectif de Pratique et de Réflexion Féministe Rupture
  • Coordination Française pour le Lobby Européen des Femmes
  • Coordination lesbienne en France
  • Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité
  • « DEMAIN LES FEMMES » (sud77)
  • Encore Féministes
  • Ensemble
  • Elu/es Contre les Violences faites aux Femmes
  • FASTI
  • Femm’Ecolos
  • Femmes pour le Dire Femmes pour Agir
  • Fédération Régionale d’IDF du Planning Familial
  • Féminisme enjeux Théâtre de l’opprimé
  • Féminisme et géopolitique
  • Féministes pour une Autre Europe
  • FièrEs
  • Fondation Copernic
  • Gauche unitaire
  • Inter LGBT
  • Izquierda Anticapitalista (Espagne)
  • Jeunes écologistes
  • Le Long YangClub-Paris
  • Les efFRONTé-e-s
  • Lesbiennes of color (LOCS)
  • LGBT Formation Avignon
  • Ligue des droits de l’Homme
  • Ligue du droit international de Femmes
  • Maison des Femmes de Montreuil
  • Maison des Femmes de Paris
  • Marche Mondiale des Femmes France
  • Marea Granate Paris
  • Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA)
  • Osez le Féminisme
  • Parti Communiste Français
  • Parti de Gauche
  • Parti Socialiste
  • Regards de femmes
  • Réseau Féministe Rupture
  • Réseau de Jeunes Féministes d’Europe (MMF)
  • Solidarité féministe
  • Syndicat général des lycéens
  • UFAL (Union des Famille Laïques)
  • Union Syndicale Solidaires

 

Interruption volontaire de grossesse : ne rien lâcher !

Ces slogans sont toujours d'actualité, 40 ans plus tard !

Les « pro-vie », qui sont en général partisans du rétablissement de la peine de mort, se lâchent. Ils étaient plusieurs milliers dimanche 19 janvier à Paris, pour demander de rétablir l’interdiction de l’avortement. Extrême-droite, catholiques intégristes étaient ensemble, comme ils l’étaient au moment de l’adoption de la loi élargissant le mariage aux couples de même sexe. Plus grave, certains élus de la droite parlementaire se joignent au mouvement.

À l’origine de ces mouvements, deux événements : l’adoption d’une loi scélérate aboutissant à l’interdiction de fait de l’avortement en Espagne, et la discussion, ce jour, à l’assemblée nationale, d’un amendement qui supprimerait la notion de « situation de détresse » qui permettait à une femme de recourir à l’interruption volontaire de grossesse. Cette notion avait été incluse dans la loi de Simone Veil, pour permettre son adoption, qui, on s’en souvient avait été difficile. Aujourd’hui, on pouvait espérer que les mentalités avaient un peu évolué, et qu’on pouvait se passer de cette notion stupide. Notion stupide, mais qui met les femmes demandeuses d’un IVG dans une situation humiliante et pénible, puisqu’elle en sont réduites à demander piteusement l’IVG, au lieu de demander à exercer leur droit de disposer de leur propre corps.

Pendant que ces milliers d’excités réactionnaires s’agitaient dans les rues de Paris en braillant leurs slogans ridicules, quelques députés préparaient un contre amendement, qui vise ni plus ni moins à supprimer le remboursement de l’IVG par la sécurité sociale. Ces députés, qui se sont évidemment opposés violemment à la loi sur le mariage pour tous, estiment que « Si la notion de détresse est supprimée dans la définition de l’interruption volontaire de grossesse, les conditions de remboursement de l’acte par la sécurité sociale ne sont plus remplies ».

Ces gesticulations ne prêtent pas à sourire. Elles sont le signe que ce que les jeunes femmes pensent souvent être définitivement acquis ne l’est pas, et qu’il faudra sans doute encore batailler dur pour conserver ce droit. Et on peut imaginer le déchaînement que vont entraîner les débats à venir (mais aura-t-on le courage politique de les mettre à l’ordre du jour ?) sur la fin de vie, sur les cellules souches…

Au fait, qui sont les signataires de cet amendement ? Les voici :

M. Poisson, Mme Besse, M. Dhuicq, M. Gosselin, Mme Le Callennec, M. Le Fur, M. Gandolfi-Scheit, M. Reiss, M. Moreau, M. Gibbes, Mme Schmid, Mme Louwagie, M. Breton, M. Lurton, M. Moyne-Bressand et M. Decool.

L’amendement est disponible ici.

 

Vidéo : journée d’hommage à V. et I. Basch, la table ronde

De gauche à droite, Emmanuel Naquet, Edmond Hervé, Gilles Manceron, Pierre Tartakowsky, Pascal Ory, et Françoise Basch.

Dernier volet de cette journée d’hommage à Victor et Ilona Basch, organisé au lycée de Rennes qui porte leur nom, une table ronde, intitulée « Victor Basch, modèle pour un engagement d’aujourd’hui ? »

Ont participé à cette table ronde, Emmanuel Naquet, historien, Edmond Hervé, sénateur et maire honoraire de Rennes, Gilles Manceron, historien, Pierre Tartakowsky, président de la Ligue des droits de l’Homme, Pascal Ory, historien, et Françoise Basch, petite fille du couple Victor et Ilona Basch.

httpv://youtu.be/KpmG-_gmu9U