RESF s’invite à l’université d’été du parti socialiste à La Rochelle

Le recto du flyer distribué par RESF à l'Université d'été du parti socialiste, à La Rochelle.

Invité depuis 2008 à l’université d’été du parti socialiste, le Réseau éducation sans frontière ne l’était pas cette année. Bizarre. Vous avez dit bizarre ? Alors Resf s’est invité à la fête, et ses militants en font le récit dans le communiqué ci-dessous et en image, sur le site de RESF. Le flyer distribué à l’occasion est téléchargeable ici.

Une satisfaction cependant, à l’issue de cette université d’été : le ministre de l’intérieur n’a pas retrouvé le triomphe qu’il avait eu l’an passé. En revanche, le courage politique de Christiane Taubira, garde des sceaux, a été salué comme il se doit.

Communiqué du Réseau éducation sans frontière

La Rochelle 2013, RESF appuie où ça fait mal

À partir de 2008, RESF a été régulièrement présent à l’Université d’été du PS, invité pour prendre la parole, ou avec un stand depuis 3 ans ainsi que l’an passé, aux 1 ers mois du quinquennat de Hollande, avec des familles et des jeunes sans papiers.

Cette année, pas de stand, officiellement, « il n’y avait plus de place » selon les uns, nous nous y sommes « pris trop tard » selon les autres. Un courrier de protestation a été envoyé au 1er secrétaire, sans succès.

Il fallait donc y être, et pour se faire voir et entendre, l’image de la rétention des enfants, une des promesses non tenues de Hollande : le flyer, rappelant l’engagement de Hollande candidat de refuser la rétention des enfants, et 2 bâches avec le même visuel promenées sur un camion. Un petit groupe de militants d’Ile de France et d’Orléans a pu se rendre disponible et se retrouver sur place. Des inscriptions à l’université ont été prises, pour permettre à tour de rôle de participer aux ateliers et d’y prendre la parole, et surtout pour entrer en contact avec élus, responsables et militants.

Ont également participé à l’initiative un parent de la famille Mejidov (famille tchétchène avec deux jeunes enfants, (la famille du flyer), expulsée en Pologne le 29 juillet après 8 jours de rétention), ainsi que l’une des familles géorgiennes de Savoie, qui se cache pour échapper à son expulsion. Ils ont pu rencontrer plusieurs responsables PS, et leur remettre directement une note documentée.

Localement, une dizaine d’organisations (parmi lesquelles LDH, RESF, la CIMADE) avait programmé un rassemblement le samedi à 14 h30, face à l’entrée des participants, à l’Encan, siège de l’Université. Le parcours du camion s’est arrêté près du rassemblement qui a duré deux heures. Après quelques flottements, police et RG sont restés en faction sans intervenir davantage. C’était bruyant, musical, coloré, déterminé.

La distribution de flyers s’est faite toute la journée aux deux entrées (celle des personnalités et intervenants, et celle et participants) suscitant échanges, approbations ou vives altercations.

Au point qu’à l’entrée dans le site d’une des militantes, dûment badgée, celle-ci s’en est vu refuser l’accès, visiblement, le S.O redoutait une distribution sauvage du flyer dans l’une ou l’autre des salles. Qu’il se rassure, quelques militants PS nous en avaient demandé de petits paquets et ont assuré eux même la diffusion des flyers à l’intérieur.

RESF a participé à l’un des débats sur l’immigration, où intervenaient Dominique Sopo, Catherine de Withol de Wendel, et Sylvie Guillaume, sous la présidence de Sandrine Mazetier.

Des propos généraux et généreux, finalement peu différents de ceux tenus régulièrement par RESF sur l’immigration. Mais qui ne collent pas aux actes de la politique de Valls, ce qu’on n’a pas manqué de dénoncer, regrettant que les militants et responsables socialistes qui se disent en accord avec nous en petit comité ne se décident pas à le dire publiquement et clairement. Une partie de la salle a applaudi.

Christiane Taubira a publiquement mais trop brièvement exprimé tout le bien qu’elle pensait de RESF.

Au final, il fallait, avec nos moyens humains limités, (il aurait fallu être beaucoup plus nombreux,) être là pour rappeler le scandale de la rétention, les promesses non tenues et notre opposition à la politique menée par Valls.

Et surtout, par des contacts plus personnels, consolider les appuis trop discrets pour qu’à l’intérieur du PS de plus en plus trouvent le courage politique d’exprimer leur opposition.

Merci très appuyé aux soutiens rochelais pour l’hébergement et la disponibilité.

 

35 ans de prison pour B. Manning : sale temps pour les lanceurs d’alerte !

Le soldat américain Bradley Manning, qui avait livré des documents classés secret défense de l’armée au site Wikileaks a été condamné à 35 ans de prison. C’est moins que ce qu’avait demandé le procureur (60 ans), mais c’est énorme, pource jeune homme de 25 ans : il ne peut semble-t-il espérer que 112 jours de remise de peine, en raison des conditions scandaleuses de sa détention préventive (il a été plusieurs mois à l’isolement). Additif / correctif : en fait il pourrait, par le jeu des remises de peines, n’effectuer que 8 ou 9 ans de prison. « Il tirera probablement encore huit ou neuf ans et sera libéré sur parole à 33 ou 34 ans. », estime son défenseur, le colonnel Morris Davis (lire ici). Lire également l’article du site de Toulon : http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article5532.

Sale temps pour les lanceurs d’alerte !

Cette condamnation intervient au moment où David Miranda, le compagnon du journaliste britannique Glenn Greenwald, qui travaille pour The Guardian, a été retenu au secret et interrogé pendant neuf heures par la police britannique, qui a fini par le relâcher, mais en confisquant son ordinateur portable, son téléphone, et une clé USB… (lire ici, sur le site de la section de Toulon).

Rappelons également, dans le cadre de cette affaire, que la France a refusé d’accorder l’asile à Edward Snowden, qui a dénoncé et prouvé les pratiques scandaleuses des service secrets américains.

Rappelons enfin qu’il y a un mois, le site Mediapart avait été contraint, par une décision de justice, de faire disparaître toute allusion à la bande magnétique enregistrée par le majordome de Mme Bettencourt.

France 3, lundi 19 août à 22h55, Liberté, de Tony Gatlif

Le camp de concentration de Tziganes de Montreuil-Bellay (49)

Jacques Sigot s’est battu pendant de longues années pour que le camp d’internement de tziganes de Montreuil-Bellay (49) soit reconnu. C’est aujourd’hui chose faite, et un stèle commémorative y a été érigée. Jacques nous informe que   ce soir, lundi 19 août, France 3 va diffuser le film « Liberté », de Tony Gatlif. Voici ce qu’il en dit :

Ce soir, passe sur France 3, à 22 h 55, un film sur les Tsiganes pendant la Seconde Guerre mondiale. Tony Gatlif, le réalisateur, est parti de 5 lignes d’un témoignage de mon ouvrage sur le camp de Montreuil-Bellay (49) :

Un nomade, chef d’une famille, s’appelait Taloche. C’était un Hongrois, mais il se disait Belge, parce que né en Belgique. Il se procura, lui aussi, un domicile à Cerçay, dans les Deux-Sèvres. Mais il ne s’y installa pas, préférant retourner dans son pays natal. Là, les Allemands l’attrapèrent et l’enfermèrent dans un camp de concentration  où il fut éliminé.

Ça, c’est un témoignage que j’ai recueilli en 1980, publié en 1983 et qu’a utilisé Tony Gatlif. J’ai, par la suite, continué mes recherches et il s’est avéré que le témoignage était assez « fantaisiste », comme souvent les témoignages… J’ai même retrouvé ujne photo de l’homme qui s’appelait en réalité Toloche.

Voici ce que je sais maintenant sur lui après une vingtaine d’années de nouvelles recherches :

http://jacques-sigot.blogspot.fr/2013/06/joseph-toloche-un-interne-du-camp-de.html

Publicité avec extraits du film sur le Net :

http://www.allocine.fr/film/fichefilm-137350/secrets-tournage/

Le film est très très beau !La naissance du projet

Secret de tournage sur Liberté

Tony Gatlif a depuis toujours souhaité évoquer le sort des Roms durant la seconde guerre mondiale : « J’avais envie de faire un film sur l’holocauste des roms depuis que j’ai commencé à faire du cinéma. Mais le sujet me faisait peur. Les Roms que je rencontrais me disaient souvent : « Fais-nous un film sur la déportation des Roms ». Début 2007, participant à un colloque international des Roms à Strasbourg, des jeunes élus roms de la communauté européenne m’ont fait la même demande. Ils me disaient à quel point ils souffraient de ce manque de reconnaissance, de l’ignorance des autres vis-à-vis de leur propre histoire. Je ne voyais pas comment faire ce film, moi qui suis un cinéaste qui aime la liberté de la caméra, comment respecter les règles d’une stricte reconstitution. Et je reculais de peur de mal faire en réalité. Et puis un jour, j’apprends que Jacques Chirac va rendre hommage aux Justes en les réunissant au Panthéon. Je me suis dit : on va enfin savoir si certains Justes ont sauvé des Tsiganes. Malheureusement ils n’étaient pas présents. Je me suis mis à les chercher. J’ai fini par trouver dans un livre de Jacques Sigot, une anecdote de quelques lignes : « Le destin d’un dénommé Tolloche fut particulièrement tragique. Interné à Montreuil-Bellay, il réussit à se faire libérer après avoir acheté, par l’intermédiaire d’un notaire, une petite maison à quelques kilomètres de la ville. Incapable de vivre entre quatre murs, il reprit la route pour retourner dans son pays d’origine, la Belgique. Il fut arrêté dans le Nord et disparut en Pologne avec ses compagnons d’infortune »

 

Il y a 18 mois, Henri Leclerc répondait par anticipation à Valls !

La blogosphère de gauche commence à publier des articles critiques au sujet du ministre de l’intérieur. Le blogueur Juan, par exemple, s’en explique dans un article très intéressant.Cette évolution est réjouissante, et montre que l’exercice de Valls qui consiste à séduire la droite tout en étant plébiscité par la gauche (on se souvient de son succès à l’université d’été du PS à La Rochelle l’an dernier) a peut-être atteint sa limite, l’attaque contre Christiane Taubira étant le déclencheur. Ne rêvons cependant pas trop…

Valls reproche notamment à Christiane Taubira de négliger la récidive, considérant que les mesures de probation sont inefficaces. Un bien mauvais procès, puisque la plupart des mesures de probation ont été petit à petit supprimées par la droite depuis une dizaine d’année , et que les moyens de leur application  diminués au fil des ans.

Il se trouve qu’Henri Leclerc, président d’honneur de la Ligue des droits de l’homme, a évoqué cette question de la récidive il y a quelques mois, à l’occasion d’une conférence qu’il a donnée à Quimperlé. C’était au moment où Sarkozy mettait en place les « peines plancher ». Ces peines, que de nombreux juristes, avocats et magistrats ont sévèrement critiquées, foulent du pied un principe essentiel, celui de l’individualisation des peines. Mais il n’y a pas que cela. Elles rendent la prison presqu’automatique. Or, on sait parfaitement que la prison engendre la récidive, a fortiori lorsqu’elle est surpeuplée, et c’est le cas dans l’immense majorité des établissements pénitentiaires. La solution simpliste préconisée par Valls consiste évidemment à construire de nouvelles prisons. Henri Leclerc le rappelle dans sa conférence : chaque fois qu’on crée de nouvelles places en prison, on a instantanément une augmentation équivalente, presqu’à l’unité près, du nombre d’incarcérations…

La vidéo de la conférence d’Henri Leclerc est en visible ci-dessous, elle mérite d’être vue ou revue. A lire également l’article consacré à ce sujet sur le site de la section LDH de Toulon, et les liens vers lesquels il dirige.

 httpv://youtu.be/WLuj6sRLdPU

Valls découvre son vrai visage

Manuel Valls nous livre au fil des jours son véritable visage : il est un homme de droite, et il ne s’en cache plus.

Son attaque contre le projet de réforme pénale présenté par le ministère de la justice éclaire tristement cette position. Cette attaque aurait pu être effectuée par Sarkozy et ses ministres de l’intérieur successifs : on y trouve les mêmes fantasmes, les mêmes mensonges (interprétations éhontées de statistiques sorties de leur contexte notamment).

Christiane Taubira a réagi à cette attaque en mettant justement en lumière une des manipulations contenues dans la lettre de Valls à Hollande. Le ministre de l’intérieur se réfère à une étude de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP), pour justifier le maintien des « peines plancher » introduites par Sarkozy, et pour faire le procès des mesures de probation, inefficaces selon lui.

Sauf que le président de cet observatoire met lui-même en garde contre une utilisation abusive de ce rapport : il écrit en effet, « Ces données sont inédites, puisqu’elles permettent de déterminer pour toutes les personnes de l’échantillon le type et le nombre d’infractions pour lesquelles elles ont été mises en cause. Leur champ n’en est pas moins restreint dans le temps, dans l’espace mais surtout par rapport à l’ensemble des personnes mises en cause en raison du seuil de cinq infractions qui a été appliqué ».

Évidemment, Valls s’est bien gardé de tenir compte de cet avertissement.

Comme le disait en substance Rebsamen, président du groupe socialiste au Sénat, les jours derniers, le ministre de l’intérieur met un soin particulier à l’entretien de sa popularité… Sauf qu’il le fait en utilisant les mêmes grosses ficelles que la droite : utilisation des tendances xénophobes d’une partie de l’électorat telles que l’islamophobie, la peur de la « délinquance », populisme.

Le plus triste dans l’affaire, c’est que ça fonctionne bien, même très bien, y compris à gauche : rappelons-nous l’ovation que Valls a reçue à l’université d’été du PS en 2012 !

Ce n’est pas un hasard qu’il ait choisi de s’attaquer à Christiane Taubira. Elle représente sans doute ce que Valls déteste le plus : le courage politique. S’il y a dans ce gouvernement un ministre qui a fait preuve, et continue de faire preuve de courage politique, c’est bien Christiane Taubira, qui a été et continue d’être attaquée par la droite, avec des arguments qui peuvent aller jusqu’à la haine raciale, on l’a encore vu récemment.

A lire cet excellent billet :

http://lelab.europe1.fr/t/pour-discrediter-manuel-valls-aupres-de-francois-hollande-christiane-taubira-l-accuse-d-instrumentalisation-des-statistiques-10488

 

 

Malfaiteurs libérés à Dreux : on se calme !

3 malfaiteurs libérés faute de place dans la prison : il n’en faut pas plus pour mettre en émoi politiques, policiers (du moins certains) et médias. Et chacun y va de son refrain sur le laxisme de la gauche. La gauche (c’est peut-être beaucoup dire…) pour ne pas être en reste prend le relais, le ministre demande une enquête…

Heureusement, Maître Eolas arrive, et comme il sait si bien le faire, il dégonfle l’affaire en la ramenant à ses justes proportions. Allez vite lire ce qu’il en pense, comme d’habitude, c’est passionnant, et le résumer serait lui faire offense. Ça se trouve ici.

Mais il y a un point que j’aimerai soulever. Qui les médias sont-ils allés trouver pour commenter cet « incident » ? Comme d’habitude, le « syndicat » Alliance. Les affaires policières sont les seules pour lesquelles les médias s’adressent à un syndicat pour avoir le point de vue de l’administration. Dans l’éducation nationale, on interroge d’abord le ministre, ou le recteur d’académie, ou le directeur départemental, puis, et seulement puis, éventuellement, un syndicaliste. Pour le déraillement de Brétigny on a vu aussitôt le directeur de la SNCF et le ministre des transports. Là, ça semble être inutile, on va tout de suite chercher un syndicat. Et de préférence pas n’importe lequel : Alliance ! ça doit être le meilleur.

C’est pourtant bien Alliance qui a monté les rumeurs sur les incidents qui ont suivi le déraillement du train, allant jusqu’à évoquer des détrousseurs de cadavres. C’est pourtant bien Alliance qui a pubié, après les incidents de Trappes, à la suite du contrôle d’une femme en burqua, des photos de voyoux qui dataient de 2005, en les présentant comme venant d’être prises !

Mais non, dans son journal de dimanche soir, France 2 n’a pas hésité à interroger un policier syndiqué à Alliance. Qui a eu le culot de mettre en cause les suppressions de poste dans la police, alors qu’il y a un peu plus d’un an, lorsqu’elles étaient le fait de la droite, il les approuvait !7

Il serait peut-être temps que, dans les affaires de police, les médias fassent l’effort de trouver des sources un peu plus fiables !

 

Pour la CNCDH, la situation des Roms en France est extrêmement préoccupante

La Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH), qui assure, auprès du Gouvernement, un rôle de conseil et de proposition dans le domaine des droits de l’homme, du droit et de l’action humanitaire  considère, dans un communiqué, que la situation des Roms en France est « extrêmement préoccupante et les accès au droit commun (scolarisation, santé, protection sociale) perdurent, de même que les difficultés pour accéder à un emploi salarié ». Le scandale est d’autant plus grand que la circulaire du 26 août 2012, qui posait la recherche de solutions alternatives en préalable aux démantèlements de camps n’est pratiquement jamais respectée. Et pourtant, des expériences d’intégration existent, et elles fonctionnent : le film de Sophie Averty, « Cause commune » (lire ici) qui relate une expérience magnifique à Indre prouve qu’avec un peu de courage politique, tout est possible.

Communiqué de la CNCDH

Paris, jeudi 2 août 2013 – La CNCDH appelle le gouvernement à la mise en œuvre stricte de la circulaire du 26 août 2012 pour garantir l’accès au droit commun des populations Roms présentes en France. L’institution nationale indépendante de protection des droits de l’homme souhaite également faire part de sa grande inquiétude face à l’alarmant climat de tension qui règne autour de la question, envenimé ces dernières semaines par d’intolérables propos de haine véhiculés par des élus ou des responsables politiques.

Le 26 août 2012 était signée par sept ministres la circulaire interministérielle « relative à l’anticipation et à l’accompagnement des opérations d’évacuation des campements illicites ». Cette circulaire avait été saluée par les associations de défense des droits de l’homme dans la mesure où elle marquait un changement de discours de la part des autorités et témoignait de leur volonté d’apporter une réponse individualisée et territorialisée aux situations de grande précarité vécues par des citoyens européens.

Presqu’un an après l’entrée en vigueur de cette circulaire, que constate-t-on sur le terrain ? Dans de nombreuses villes, les évacuations des lieux de vie se sont poursuivies trop souvent sans solutions alternatives et au mépris du caractère inconditionnel du droit à l’hébergement, mettant des hommes, des femmes et des enfants à la rue, dans une précarité toujours plus grande. Le volet préventif de la circulaire, qui prévoit l’anticipation des opérations d’évacuation des bidonvilles et l’accompagnement des populations, est peu et inégalement mis en œuvre sur le territoire. La situation des Roms en France est extrêmement préoccupante et les entraves dans l’accès au droit commun (scolarisation, santé, protection sociale) perdurent, de même que les difficultés pour accéder à un emploi salarié.

Face à la situation de grande précarité dans laquelle se trouvent les 20 000 personnes Roms vivant en squats ou en bidonvilles actuellement, des solutions existent et la CNCDH formule ci-joint des recommandations qui lui semblent devoir être mises en oeuvre le plus rapidement possible, afin que soient respectés les droits fondamentaux de ces citoyens européens vivant sur le territoire français : droit à l’hébergement, respect de la scolarisation des enfants, droit à la santé et accès au travail. Les recommandations de la Commission s’appuient sur les travaux menés sur le terrain par ses associations membres, sur les interventions du Défenseur des droits en la matière et reprennent pour une grande part des recommandations déjà formulées par la CNCDH dans un avis de mars

La Mayenne envahie par une horde de 14 mineurs isolés étrangers !

Source : RESF Indre-et-Loire

L’exclusion progresse.

« Après les gens du voyage et les Roms, voici le tour des mineurs étrangers isolés » : Pierre Henry, directeur général de France Terre d’asile est indigné.

La raison de son indignation ? un arrêté, pris par le président du conseil général de la Mayenne, Jean Arthuis, qui décide de ne plus accueillir de mineurs étrangers isolés dans son département.

Ce département est en effet sinistré : il a été, rendez-vous compte, en deux mois, envahi par une horde de pas moins de 9 jeunes étrangers, qui sont venus s’ajouter aux cinq déjà présents ! on pourrait en rire s’il ne s’agissait pas de situations dramatiques concernant des jeunes mineurs livrés à eux-mêmes sans aucune protection.

On rit d’autant moins que, sans aller pour le moment jusqu’à des mesures aussi radicales que celle du président mayennais, de plus en plus de département veulent se débarrasser de ce « problème ».

Il y a bien un problème, personne ne le conteste. Et personne ne nie que ces jeunes mineurs font l’objet d’un trafic, qu’ils sont exploités par des passeurs et des filières souvent mafieuse.

Mais personne ne peut nier non plus que ces jeunes sont en détresse, en danger. Cet arrêté, souligne Pierre Henry, est contraire à l’article L. 112-3 du code de l’action sociale et des familles, et «contrevient à la mission du Département, qui doit prendre en charge les mineurs privés temporairement ou définitivement de la protection de leur famille, et ce sans condition de nationalité». Lire également l’article dans Libération.

À noter que France Terre d’Asile participe à  une campagne  européenne en faveur du droit d’asile.

L’été est dur pour les Roms et les gens du voyage

Le camp de concentration de Tziganes de Montreuil-Bellay (49)

L’été n’est pas une bonne saison pour les gens du voyage et les roms. Il y avait eu le « discours » de Grenoble. Cette année, il y a eu la saillie de Bourdouleix qui regrette qu’Hitler n’en ait pas tué suffisamment. Il y a eu le « guide pratique d’expulsion » d’Estrosi. Et maintenant on a, dans le désordre, la coupure d’eau effectuée par un maire socialiste, et le projet de loi d’Accoyer, qui veut durcir les sanctions.

La coupure d’eau, c’est à Régis Roy-Chevalier, maire PS de Wissoux, dans l’Essonne, qu’on la doit. Elle concerne un camp de Rroms, qui doivent maintenant marcher un kilomètre pour s’approvisionner. « On n’a jamais privé un être humain d’eau. C’est une valeur universelle. La droite, la gauche, personne n’y touche. Le maire veut élargir son assiette électorale en allant vers l’extrême droite et en coupant l’eau, faire en sorte que ces gens s’en aillent », s’insurge Eve Desjardin, d’Europe Ecologie les Verts. Le maire quant à lui n’estime pas prendre une mesure scandaleuse, et renvoie la responsabilité à l’Europe qui ne gère pas le problème.

Bernard Accoyer, recordman de France de distribution de réserve parlementaire, veut faciliter les mesures d’expulsion des gens du voyage, en raccourcissant les délais et en assouplissant les conditions. Au moins veut-il faire cela par la loi. Parce que son petit copain Estrosi ne s’embarrasse pas de la loi : il demande que les maires puissent faire la loi avec leur police municipale, et qu’ils aient le droit de saisir « les belles voitures et les belles caravanes » (ceci revient en boucle chez Estrosi), sans intervention de la justice ! On ne va quand-même pas se laisser enquiquiner par l’Etat de droit !

Noël Mamère, sur son blog, conclut un bel article intitulé « Les Roms ou la nouvelle question juive » par ceci : « Si les élus et les médiateurs de toutes sortes ont un rôle, c’est justement celui de permettre la coexistence de modes de vie, d’habitat et de consommation différents. La communauté nationale ne se différencie pas en fonction de l’origine, du sexe, du milieu social, du type d’habitat, de ses choix de vie… L’égalité suppose la reconnaissance des différences ».

Famille Mejidov : le récit de l’expulsion

Les informations sur la situation de la famille Mejidov sont arrivées hier un peu dans le désordre. Les militants de la Cimade, de RESF et de la Ligue des droits de l’Homme en on fait un récit qui récapitule l’affaire et donne des nouvelles de cette famille Tchétchène. Ils donnent également un lien vers le blog « untoitundroit35 », et vers une vidéo tournée pendant l’expulsion. Un bonne nouvelle cependant : la voisine des Mejidov au centre de rétention, Hamest C., a été libérée.

Voici ce récit.

Lundi 29 juillet

La famille Mejidov a été EXPULSEE ce matin !

Récit des militants de Rennes

«  2h30: nous étions une vingtaine de militants devant les grilles du CRA de Rennes pour protester contre l’expulsion de la famille Mejidov.

La famille avait réussi à s’enfermer dans sa chambre en bloquant la porte. Après 30 mn, les policiers ont fini par pénétrer dans la pièce. Nous avons alors entendu les cris des enfants et de leurs parents qui tentaient de résister à leur expulsion.

L’image et le son :www.youtube.com/watch?v=C42viHaCmQc

http://untoitundroit35.blogspot.fr/2013/07/rennes-expulsion-dune-famille.html

Un policier est sorti avec les enfants dans les bras, suivi quelques minutes plus tard des parents menottés.

Les enfants ont été habillés par les policiers, puis toute la famille a été embarquée à 4h15 dans deux véhicules pour l’aéroport de Roissy.

Leur téléphone est coupé… »

ROISSY 9h 56 : l’avion de Varsovie a décollé. On ne sait pas si Belita, la mère a pu montrer le certificat médical attestant d’une contre-indication pour tout vol en avion, on ne sait pas si Bekan, le père a réussi à refuser d’embarquer une nouvelle fois. Les pratiques courantes : calmant administré de force, bâillon-muselière sur le visage pour certains, compression, ligotage et scotchage divers ont-elles été mises en œuvre ?

17h20 : Confirmation reçue par la Cimade : expulsion réussie. La famille, arrachée à ses proches, est donc maintenant en Pologne.

C’est ainsi qu’on expulse sous la présidence de François Hollande une famille venue chercher l’asile en France, où plusieurs membres de leur famille résident légalement après avoir obtenu le statut de réfugié. Sans nouvelle de la famille Mejidov depuis leur départ du CRA, ils sont actuellement très inquiets sur les conditions de leur arrivée en Pologne. »

La présidence et le gouvernement doivent continuer à entendre les protestations de ceux que ces pratiques indignent, aujourd’hui comme hier

Les événements de cette nuit se sont déroulés sous les yeux de Hamest C, une Kurde de Géorgie, mariée,  et mère de Bella, sa fille de 22 ans, de Malkhaz un jeune lycéen de 18 ans scolarisé à Rennes.

Elle partageait le même bâtiment que la famille Mejidov et pouvait s’attendre au même sort, si la cour d’appel ne la libérait pas. Un vol était prévu dès ce mardi 30 juillet pour la Pologne. Hamest a eu plus de chance, elle est LIBRE.