Le groupe de jazz manouche clôturera la table ronde du dimanche 31 mars (photo Sanaâ El Idrissi).
Les gens du voyage, et plus particulièrement les Rroms, sont stigmatisés de façon très violente depuis trois ans. Les hommes politiques de droite en ont fait un argument électoral en les accusant de tous les maux. Ce qu’on attendait moins, c’est qu’un ministre de l’intérieur de gauche leur emboîte le pas, et utilise des arguments « hygiénistes » pour démanteler des camps, sans proposer la moindre alternative, contrairement à ce qu’exige la circulaire d’août 2012 qui metcomme condition préalable aux démantèlements de ces camps dont personne ne conteste le caractère insalubre, la recherche et la mise en œuvre de solutions alternatives de logement. Le même ministre n’a pas hésité les jours derniers à affirmer avec un aplomb incroyable que les Rroms n’avaient aucun désir de s’intégrer…
La table ronde du dimanche 31 mars traitera des problèmes que vivent ces populations, sous un angle précis, celui de la scolarisation de leurs enfants. Problème essentiel, comme pour tous les enfants, mais qui, dans le cas des enfants du voyage et des enfants Rroms est encore plus criant. Des maires, celui de Ris-Orangis par exemple, ont récemment refusé de scolariser des enfants du voyage ; finalement, contraint et forcé, après l’intervention de Dominique Baudis, défenseur des droits, il a accepté de le faire, mais dans l’annexe d’un gymnase. On pourrait sans doute multiplier les exemples.
Il ne s’agit évidemment pas de faire de l’angélisme. Mais simplement de pointer tout ce qui contribue à rendre la scolarisation de ces enfants difficile, voire impossible, et à faire en sorte que, de guerre lasse, les familles se découragent et finalement renoncent.
Cette table ronde sera introduite par deux films. Le premier, « la roulotte perdue », décrit la vie de familles du voyage qui utilisent encore des « verdines », roulottes traditionnelles tirées par des chevaux. Il est signé Jean-Yves Varin, président de la section LDH de Brest, et qui participera à la table ronde. Le second, plus court, s’intitule « Les Tsiganes à l’école et vice versa ». il est l’œuvre de l’association Montpelliéraine les Ziconofages, et traite du problème de la scolarisation des enfants de familles tsiganes en voie de sédentarisation. Son grand intérêt est qu’il donne la parole aux professionnels, aux parents, et aux enfants.
La table ronde qui suivra la projection réunira trois experts.
Jean-Yves Varin, réalisateur de la roulotte perdue, a une longue expérience de la fréquentation des gens du voyage, avec qui il a tissé des liens très forts. Il connaît bien leurs problèmes, leurs soucis, leurs habitudes.
Jean-Pierre Dacheux est un universitaire, spécialiste des Rroms, et auteur d’une thèse de doctorat en philisophie intitulée « les interpellations tsiganes de la philosophie de Lumières ». Il s’intéressera plus particulièrement aux conséquences des problèmes liés à la scolarisation des enfants.
Enfin, Marie-Claude Garcia – Le Quéau, directrice d’Itinérance 22, intervient régulièrement sur les aires d’accueil du département avec les salariés de l’association. Elle sera là avec le camion – roulotte de l’association, qui sert tour à tour de salle de classe, et de local d’animation, ce qui sera le cas pendant les Droits en fête !
La table ronde s’achèvera dans une ambiance tout à fait appropriée, puisque le groupe de jazz Manouche Amari Famili donnera un concert gratuit à partir de 17h30 (environ 90mn de musique !).