Hank Skinner et son épouse Sandrine Ageorges.
En bas de page, le communiqué que la Ligue des droits de l’Homme a publié cet après-midi sur Hank Skinner.
Un peu plus d’un mois après l’exécution de Troy Davis en Géorgie (USA), c’est au tour d’un autre condamné à mort d’attendre son exécution, programmée mercredi 9 novembre prochain, dans l’état du Texas. Un état dont le gouverneur, Rick Perry, candidat à l’investiture républicaine pour l’élection présidentielle américaine, est un fervent défenseur de la peine de mort.
Le cas de Hank Skinner est particulièrement éloquent. Le condamné, qui clame depuis toujours son innocance, ne demande qu’une chose : que des tests ADN soient effectués sur les pièces à convictions retrouvées sur les lieux du triple meurtre dont il est accusé (celui de sa compagne et des deux fils de celle-ci, en 1993). Et étrangement, on le lui a refusé, à trois reprises.
Le premier refus, en 2003, était fondé sur le fait qu’il n’avait pas réussi à prouver que de nouveaux tests ADN l’innocenteraient. Le tribunal avait justifié son deuxième refus parce que c’était, selon lui, de la responsabilité de Hank Skinner si celles-ci n’avaient pas été réalisées au moment du procès en 1995. Le dernier refus, qui date de jeudi 3 novembre, est ainsi justifié : « Skinner s’appuie sur les mêmes ‘nouvelles’ preuves que cette Cour a rejetées », ont estimé les procureurs dans leur demande de rejet. Selon eux, « Skinner n’a pas su démontrer qu’existe la probabilité que de nouveaux tests l’innocenteraient ».
Outre l’étrangeté de l’argumentation (ça n’est pas sûr que cela vous innocente, donc on ne le fait pas), il y a aussi un paradoxe. Ce pays si friand en fichages de tous ordres, en analyses scientifiques, refuse d’utiliser une de ses techniques favorites pour faire éclater la vérité.
L’épouse de Hank Skinner, Sandrine Ageorges, a rencontré son mari en prison, lorsqu’elle était visiteuse de prison. Outre le combat qu’elle mène pour sauver son mari, elle est aussi un militante pour l’abolition de la peine de mort.
Lire la dépêche AFP, l’article du journal Le Monde.
Communiqué de la Ligue des droits de l’Homme
Au Texas, on achève les condamnés !
Ignorant la décision de la Cour suprême des Etats-Unis, qui a accordé à Hank Skinner le droit d’intenter des poursuites pour l’accès aux tests ADN, le gouverneur du Texas vient de rappeler que l’Etat du Texas a signé le mandat d’exécution pour le 9 novembre 2011.
Si l’acharnement se poursuit, Hank Skinner sera exécuté à cette date. La Ligue des droits de l’Homme, une fois de plus, et comme toujours, constate que la peine de mort ne sert pas à rendre la justice.
Pourtant, à la demande de Hank Skinner, il eut été facile à Lynn Switzer, District Attorney du comté de Gray, d’accorder les tests ADN. Sans donner de motivation, elle s’y est opposée. Il n’existe pourtant aucune raison valable de refuser d’effectuer des analyses scientifiques dont les résultats peuvent enfin établir la vérité. La responsabilité de Madame Switzer était de respecter la loi, de chercher la vérité et de rendre justice à toutes les parties concernées. Cela inclut non seulement M. Skinner, dont la vie est en jeu, mais aussi la famille de la victime, qui a droit à la vérité.
Avec la Coalition mondiale pour l’abolition de la peine de mort, avec le collectif Ensemble contre la peine de mort, la LDH appelle à participer au rassemblement mercredi 9 novembre à 18h30, place de la Concorde à Paris.
Pour en savoir plus : http://www.abolition.fr