Rroms : le changement, c’est pour quand ?

Des militants et sympathisant du parti socialiste de Marseille et sa région réagissent aux événements dramatiques qui se sont déroulés dans cette ville : l’expulsion de Rroms d’un camp suivie de l’incendie volontaire de ce qui restait sur le camp. Et ils interpellent le président de la République, le gouvernement, et le parti socialiste, en rappelant que la politique menée dans ce domaine par le ministre de l’Intérieur n’a rien à voir avec les idéaux qu’ils défendent et que le parti socialiste doit défendre. Cet appel est destiné à être communiqué aux élus : élus locaux, ainsi qu’aux sénateurs et aux députés.

Vous pouvez télécharger cet appel, et vous rendre sur le site de l’appel pour le signer.

Appel de militants et sympathisants socialistes pour une autre politique envers les migrants précaires

L’épisode du 27 septembre, lorsque des habitant-e-s ont citasse des Roms de leur quartier puis mis le feu à leur campement à Marseille, est la goutte d’eau qui fait déborder le vase.

La réaction de certains élu-e-s de la République, notamment dans notre propre famille politique, est pour nous insupportable : des citoyenne-s qui ont recours a la violence pour se faire justice eux-mêmes, ce n’est en aucun cas « compréhensible » dans un État de droit.

Cela fait maintenant plus de deux ans que nous assistons au feuilleton du « problème » des Roms et à l’incapacité des pouvoirs publics a trouver des solutions, en particulier a Marseille et dans les Bouches-du-Rhône.

En tant que militant-e-s et sympathisantes socialistes, nous savons les difficultés que rencontrent parfois les élu·es pour répondre aux attentes immédiates de leurs administré-e·s tout en gardant a l’esprit les principes politiques qui nous animent et l’efficacité à long terme des mesures publiques. Mais nous ne saurions accepter que celles et ceux que nous avons investi·e·s, pour qui nous avons fait campagne et vote se réfugient derrière la soi-disant complexité d’une question pour ne pas la traiter de manière pérenne. Et ce d’autant moins que l’enjeu n’est rien de moins que la vie — ou plutôt la survie — de familles entières et de leurs enfants.

L’élection de François Hollande et d’une majorité de gauche a l’Assemblée nationale a été une immense bouffée d’espoir. Malheureusement, cinq mois plus tard, il semble que le changement promis ne concernait pas les migrant·e·s précaires. Nous assistons la à une triste continuité avec le régime de Nicolas Sarkozy: sur le terrain, le discours de « fermeté » tenu par le nouveau ministre de l’Intérieur se traduit encore et toujours par des expulsions, des destructions et des familles jetées a la rue.

Pourtant, ce n’est pas tant que la politique suivie soit la même que celle de la droite qui nous choque, mais qu’elle soit tout simplement ruineuse, absurde, inefficace et hypocrite.

Ruineuse elle l’est car la politique d’expulsion (aide au retour, gestion administrative et policière,…) coûte chaque année près de 100 millions d’euros. Absurde également, car la quasi-totalité des Roms présents en France sont des citoven-nes europeen·ne·s dont l’entrée sur le territoire est parfaitement légale.

Inefficace, car la politique de démantèlement des camps sans solution de relogement ne sert strictement à rien: elle ne règle pas les problèmes sanitaires ou de scolarisation. Bien au contraire, elle les aggrave en poussant des familles entières a vivre cachées.

Et enfin, l’interdiction faite aux Roumain·e·s ou Bulgares de travailler dans les mêmes conditions que les autres citoven·ne·s europeéen·ne·s (les « mesures transitoires ») est hypocrite : non seulement ces mesures seront automatiquement levées des fin 2013, mais en plus elles condamnent d’ici là les personnes concernées présentes en France à des activités de survie parfois illicites et à l’exploitation de leur misère par des réseaux mafieux, car elles n’ont tout simplement pas le droit de gagner leur vie légalement. Seulement 15.000 a 20.000 Roms vivent en France: que l’on ne nous fasse pas croire que la levée des mesures transitoires ferait augmenter le chômage.

Mais au-delà de la situation dramatique de ces familles, c’est notre société toute entière que cette carence politique interroge. Nous vivons une crise économique et sociale d’une ampleur inégalée depuis les années 1930. L’histoire nous en a appris les conséquences: le repli sur soi, le rejet de l’autre, l’ethnicisassion des rapports sociaux. Le score de l’extrême-droite aux dernières élections en est le plus visible des symptômes.

En tant que militant-e·s et sympathisant-e-s socialistes, nous attendons autre chose de nos élu-es qu’un suivisme « compréhensif » des pires comportements. Nous attendons des élu-es de la République — des conseils municipaux jusqu’aux ministères — qu’ils fassent ce pourquoi nous les avons élu-e-s : trouver des solutions.

Premiers signataires :

Yassin Amehdi – Marseille 5ème, Martine Cuccaroni – La Ciotat, Annie Duranton – Aix-en-Provence, Lucie Fernandez – Aix-en-Provence, Jacques Hatem – Plan-de-Cuques, Jean-Paul Kopp – Marseille, Ben Léopoldi – Marseille, Sylvie Lyons-Noguier – Marseille 11e, Lennie Nicollet- Aix-en-Provence, Camille Patthey – Aix-en-Provence, Charlie Poussel – Marseille 6e, Mady Poussel-Ghio – Marseille 9ème, Jean-Christian Sinsoilliez – Marseille 10e, Stella Sinsoilliez – Marseille, André Paul Sivrissarian – Marseille Be, Nicolas Souveton De La Maza – Aix-en-Provence, Benjamin Tubiana – Marseille 3ème.

Signataires depuis le 1er octobre :

Victor Vidilles – Antony, Pierre Soleilhavoup – Aix-en-Provence, Marie-Laure Arnoux – Chalon-sur-Saône, Patrick Edouard Bernardeaud – Charente, Daniela Ivanova – Metz, Michael Zemmour – Paris 13ème Ouest, Sophia Ammad – Paris, Isabelle Moulin – Libourne, Jacqueline Pioch – Marseille, Thalia Breton – Paris 11ème, Belinda Molembe – Paris, Catherine Lederle – Rennes St-Jacques-de-la-Lande, Georges Sali – Saint-Denis, Pascale Martinetto – Aix-en-Provence, Philippe Decoret- Saint-Denis, Lisa Leclerc- Vaujours, Soumia Zahir- Aubervilliers, Jacques Brunie – Maillane, Salah Benhemani – Marseille 9ème, Sadia Mazni – Colombes, Patrick Chasserio – Verneuil-sur-Seine, Annie Carbonnier – Aix-en-Provence, Germain Filoche – Paris, Dominique Michel – Aix-en-Provence, Timothee Donay – Paris, Yves Le Morvan – Cherisy, Aouatef Rbiai – Paris 10ème, Nadine Masson-Boukhobza – Marseille, Ancelin Moulherat – Saint-Cyr-l’Ecole, Evelyne Matti – Troyes, Melinda Goussot – Saint-Cyr, Yvette Allouche – Saint-Denis, Véronique Coqueret – Arbois, Clément Deligne – Guyancourt, Bernard Bragard – Paris, Anna Sinsoilliez – Marseille, Anne Beaufils – Paris 8ème, Jean-Pierre Urbain – Plan-de-Cuques, Denis Moron – Avignon, Jacques Hamard – Aix-en-Provence, Michel Bezzina – Saint-Denis, Simon Marois – Paris, Simon Labouyrie – Bordeaux, Christopher-Thorir Davidsson – Paris, Basile Rabouille – Tourlaville, Nicolas Trezeguet – Bruges, Claude Nicolau – Marseille, Ken Ivvasaki – Paris, Marie Becquet – Aix-en-Provence, Alice Bouyssou – La Ciotat, Bruno Coqueret – Reims, Yvette Ferrand – Tours Centre, Jean Luck Ouret Seilliere – Marseille, Alain Honnorat – Montpellier 1, Annabelle Janodet – Paris 19e, Somia Brya-Bertrand – Marseille 6ème, Chloe Allary – Paris, Xavier Pascal – Charenton-le-Pont, Marie-Josette Bégu – Marseille, Fatima Amaghnouj – Aix-en-Provence, Marc Hann – Aix-en-Provence, Elodie Jauneau – Yerres, Gaëlle Herve – Crosne, Marie Usseglio – Orchies, Emmanuelle Tavan – Marseille, Laurence Missud – Marseille 6ème, François Coste – Marseille, Olivier Viles – Marseille 6ème, Abdelkader Osman – Meyreuil, Kristell Jeannot – Marseille, Julie Noin – Villars, Annie Le Bras – Plan-de-Cuques, Valentin Pierre – Marseille, Pierre Arias – Marseille 6e, Marc Hann – Aix-en-Provence, Dominique Chaumard -Avignon, Marie Motto-Ros – Saint-Chamond, Gerard Roqueblan – Saint-Chamond, Marc Enjalbert – Orchies, Hacen Boukhelifa – Marseille 6ème, Léon Quentin – Brest-Guilers, Isaac Ayalon – Marseille, Mireille Bourbon-Perez – Carrières-Sous-Poissy, Dominique Pigiere – Tours, Gilles Bovon – Saint-Mandé, Farida Tahiri – Montélimar, Guillaume Loeuilleux – Coulogne, Marc Mederbel – Roubaix, Colette Giacomi – Marseille, Francois Queval – Marseille 6e, Jean-Claude Orru – Cannes, Françoise Pasquis-Dumont – Sahurs, Henri Poussel – Aix-en-Provence, Odette Poli – Marseille 6e, Elsa Montbel – Marseille, Chantal Lamouroux – Avignon, Remi Sedan – La Ciotat, Pierre Huguet – Marseille 4e, Gerard Brally – Saint-Chamond, Malika Lamhene – Saint-Jean-Bonnefonds, Monique Maitte – Strasbourg – Neudori Brigitte Honnorat – Marseille, Yves Scanu – Saint-Etienne, Danielle Theoleyre – Saint-Etienne, Pierre Cordelier – Chevry Cossigny, Bernard Motto Ros – Saint-Chamond, Laure Bertrand – Bussiere-Dunoise, Christine Bartolomei – Marseille, Catherine Lederle – Rennes-Saint-Jacques-de-la-Lande, Beatrice Ferenczi Gomes – Arcueil, Odile jacquinod – Saint-Etienne, Roger Millet- Saint-Etienne, Anna Pannone – Saint-Chamond, Agnes Mounier – Saint-Etienne, Bernard Sabot – Saint-Etienne, Annie Biancarelli – Cuttoli-Corticchiato, Anne-Lise David – Dijon, Ludovic Goubier – Montreuil, Marie Poizat – Saint- Etienne, Martine Abtel-B. – Gif Claudia Chiaramonti – Villeurbanne, Pierre Rachet – Jonzieux, Bastien Scanu – Grenoble, Alain Theoleyre – Saint-Jean-Bonnefonds, Alain Lamouroux – Avignon, Lisa Scanu – Saint-Etienne, Sylvie Rouquet – Saint-Maur-des-Fossés, Michele Urrutiaguer – Itxassou, Monique Le Guen – Belfort, Guy Bihel – La Talaudiere Sorbiers, Francoise Lafragette – Bourgneuf-en-Retz, Mireille Brouillet – Saint-André-les-Vergers, Pierre Busolini – Madrid, Jocelyne Vaudenay – Paris, Élisabeth Heurtier – Grenoble, Virginie Goubier – Saint-Heand, Raymond Page – Aix-en-Provence, Josiane Chaboud – Châteauneuf, Amélie Leduc – Rougemont, Jeanine Sarkissian – Saint-Etienne, Olivier Peyron – Saint-Etienne, Pierre Cordelier – Chevry Cossigny, Helene Delecourt – Le Kremlin-Bicêtre, Mariana Charron – Marseille 6e, Ana Verissimo – Paris, Patrick Butin – Paris, Yves Juigner – Reims, Jacques Paul- La Chèze, Jacqueline Morel – Rillieux-la-babe, Daniel Rivel – 71, Chantal Grimal – Limoges, Dominique Thibaud – Maincy, Sara Poncet – Saint-Chamond, Martine Valla – Saint-Etienne, Genevieve Berthet – Grenoble, Émile Lefevre – Metz, Jean-Luc Tissier – Melun, Nathalie Fessol – Bruxelles, Fabienne Bony – Unieux, Francoise Haas – Paris, Martial Camerlynck – Gannat, Fabien Etay – Saint-Genest Lerbt, Michele Ginon – Venissieux, Hafida Benyettou – Marseille, Danielle Jouaire – Fontainebleau, Vivette Le Hellaye – Aubusson, Isabelle Vayssier – Gannat, Christelle Kovvalczyk- 78, Anthony Jahn – Paris, Sylvain Lantheaume – Bordeaux, Jacqueline Diaz – Saint-Etienne, Monique Tissier – Fussy, Jean-Michel Radigois – Château-Thébaud, Mathieu Parent – Nantes, Dominique Moget – Yutz, Dominique De Lapbarent – Paris, Marie-Anne Colombain – Mende, Jo Briant – Grenoble, Jean-Louis Barrieu – Surs, Gabriel Picq – Marseille 8e, Gabrielle Saumet – Unieux, Marie-Noelle Bourcier – Arbois, Christine Borzellino – Paris 13e, Yves Mollet – Noisiel, Claire Le Monnier- Marseille, Marc Fayard – Saint-Etienne, Audrey Caillat – Paris, Sheila Germain – Gannat, Pauline Messana – Saint-Etienne, Bernard Tissier – Teloche, Daniel Quetin – La Fouillouse, Rachel Nef- Paris, Isabelle Mire – Metz, Michele Ledran – Dornot, Philibbe Poulain – Uckange.

 

 

Campement Rroms de Marseille : la réaction de Romeurope

A  la suite des événements du jeudi 27 septembre à Marseille (expulsion de Rroms puis incendie du campement par des riverains), le collectif Romeurope réagit, dans un communiqué :

Le Collectif national des droits de l’Homme Romeurope (CNDHR), indigné par les terribles évènements survenus à Marseille, demande l’ouverture d’une enquête.

Le CNDH Romeurope exprime sa plus vive inquiétude suite aux évènements dramatiques qui se sont produits hier soir à Marseille. Des riverains ont évacué des personnes de leur lieu de vie, avant d’incendier le terrain et les effets personnels de ses occupants.

Un tel comportement est intolérable dans un État de droit et doit être fermement condamné.

Dans un climat de violence et de stigmatisation envers une population, climat aggravé par une politique qui ne met en œuvre que la fermeté, tout laisse à craindre que cette initiative ne restera pas à un acte isolé.

Nous demandons que le Gouvernement condamne fermement ces agissements et qu’une enquête soit ouverte pour faire la lumière sur ces événements inadmissibles et l’attitude des forces de l’ordre.

Il est de la responsabilité du Gouvernement d’assurer la sécurité de chacun et de cesser de stigmatiser dangereusement des familles en situation de grande précarité.

Marseille : la Ligue saisit le Parquet après l’incendie du campement Rroms

Nous avons relaté l’expulsion par un groupe de riverains, des Rroms qui avaient installé un campement à la cité des Créneaux, à Marseille, puis l’incendie du campement, par les mêmes personnes : http://www.ldh-france.org/section/loudeac/2012/09/28/marseille-des-riverains-incendient-un-campement-de-rroms/

Ce vendredi matin 28 septembre, la Fédération des Bouches du Rhône de la Ligue des droits de l’Homme a saisi le Parquet de Marseille pour que les incendiaires soient recherchés. Monsieur Jean-Jacques Fagni Procureur de la République Adjoint  a  répondu qu’une enquête judiciaire est ouverte en vue d’identifier les auteurs de ce délit.

Pour la Ligue des droits de l’Homme, cet événement est d’une extrême gravité, notamment par la portée symbolique que représente le feu, surtout pour cette population. La LDH interpelle une nouvelle fois le préfet M. Parant qui pourrait mettre en œuvre l’un des points de la circulaire interministérielle du 26 août 2012 qui rend possible « l’aménagement d’un site d’accueil provisoire ».

Dans la matinée, la Ligue des Droits de l’Homme avait publié le communiqué suivant :

 

 

Paris, le 28 septembre 2012

Roms de Marseille : faut-il choisir entre la police et la milice ?

Au lendemain de la réhabilitation par un leader de l’UMP de la notion détestable de « racisme anti-blanc », dans la foulée d’expulsions spectaculaires de camps de Roms menées à l’initiative du gouvernement, des habitants du nord de Marseille ont cru devoir accélérer les procédures et passer aux travaux pratiques directs, en organisant une descente sur l’un de ces camps, molestant ses habitants et incendiant leurs habitations de fortune. La raison avancée – une série de cambriolages – quelle qu’en soit la réalité, ne peut en aucune façon justifier ces actes de violence : ils sont insupportables autant qu’illégaux. Leur gravité est extrême et c’est bien tout un groupe de population – vieillards, femmes, enfants – qui se retrouve victime dans une sorte de punition collective totalement hors du droit.

La LDH affirme qu’il serait extrêmement regrettable que les responsables politiques ne prennent pas la mesure de l’événement. La passivité des pouvoirs publics en amont de ce drame, l’absence de  solution positive pérenne, les propos, pour le moins très ambigus, d’élus locaux ne peuvent qu’inquiéter toutes celles et tous ceux qui ont à cœur le respect de la loi et des droits attachés aux personnes.

La LDH affirme que la politique de destruction des camps et d’expulsion des personnes est dangereuse et inefficace.

Dangereuse, parce qu’en attisant le rejet, on semble légitimer la violence.

Inefficace, parce que sans la mise en sécurité des personnes, les mêmes causes produisant les mêmes effets, d’autres camps avec les mêmes misérables errants s’organiseront.

La LDH attend des élus et des représentants de l’Etat qu’elles et ils veillent à ce que, dans un Etat de droit, l’exercice de la justice ne puisse appartenir à des personnes privées. La justice, le droit, la loi, les droits, tout le monde y a droit, les Roms aussi.

 

La nomination d’Harlem Désir à la tête du PS met l’extrême droite en rage

Ça va peut-être permettre à Christiane Taubira d’avoir la paix : la nomination d’Harlem Désir à la tête du parti socialiste met en fureur les l’extrême droite.

Le front national, tout d’abord. Il a réagi très vite, par la bouche de sa députée Marion Maréchal – Le Pen : « Symbole des années Mitterrand, où les trotskystes avaient reçu pour mission d’infiltrer les mouvements issus de la marche des beurs pour en faire un satellite du PS, Harlem Désir fut un des grands ordonnateurs de SOS Racisme, officine qui a tant contribué à culpabiliser les Français en assimilant toute politique de préférence nationale à du racisme et en poursuivant devant les tribunaux tous ceux qui doutent des bienfaits de l’immigration massive. »

On peut noter un fait étrange à propos de l’étudiante Le Pen : elle n’a pas pu siéger à l’assemblée nationale, mercredi 12 septembre. Elle avait examen. Ben oui, ceux qu’elle a loupés en juin, ou en 2011, on ne sait plus très bien. Mais elle a quand même eu le temps de rédiger ce communiqué. A moins qu’elle ait eu le temps de faire rédiger ce communiqué. A moins qu’on ait eu le temps de lui faire signer ce communiqué.

Le bloc identitaire ne pouvait être en reste : « Toujours en pointe dans la détestation de la France et de ses traditions, Martine Aubry ne surprend personne par le choix d’un pur produit de « l’antiracisme » à la tête du Parti qui contrôle tous les organes décisionnels du pays ». Et ces racistes (ils le revendiquent) d’annoncer : « Au nom de tous les résistants et les esprits libres, le Bloc Identitaire prend acte de cette inquiétante nomination et profite de l’avènement d’Harlem Désir pour annoncer sa  campagne de rentrée sur le thème de l’escroquerie antiraciste ». Le communiqué se termine par cet appel à la haine raciale : « Avec le Bloc Identitaire, au-delà des attaches partisanes, faites chuter l’antiracisme comme le communisme jadis ».

On a encore du boulot !

Le Collectif national droits de l’Homme Romeurope écrit au premier ministre

A lire sur le même sujet, un article passionnant signé par Patrick Doutreligne, de la Fondation Abbé-Pierre, sur le site du journal Le Monde.

Paris, le 14 août 2012,
Monsieur Jean-Marc Ayrault
Premier Ministre
Hôtel de Matignon
57 rue de Varenne
75 700 Paris

Monsieur le Premier ministre,

Le Collectif National Droit de l’Homme Romeurope tient à vous exprimer sa grande déception et sa totale incompréhension de la politique de démantèlement de campements menée actuellement par le Ministre de l’Intérieur, qui ne semble pas marquer de rupture avec celles conduites depuis plus de 10 ans par les gouvernements précédents, ce qui amène la Commission européenne à alerter à nouveau les autorités françaises.

Début août, à Lyon, à Paris, à Lille, à Marseille, des évacuations de lieux de vie se sont encore déroulées sans proposition d’accompagnement des personnes expulsées, en termes d’hébergement ou de relogement, et de prise en charge des familles avec enfants, les abandonnant à la rue dans une précarité encore plus grande. Des renvois par charters vers la Roumanie ont été organisés sous couvert de « retours humanitaires » alors qu’ils sont de fait encore effectués sous la contrainte, en l’absence de possibilité immédiate de relogement. En affirmant par voie de presse la nécessité de fermeté dans l’application de décisions de justice, le Ministre de l’Intérieur stigmatise à nouveau les populations roms. Et malgré l’annonce d’une concertation avec les associations pour trouver des solutions, il n’en a rien été sur le terrain lors de ces dernières opérations.

Comme il l’a déjà fait par son courrier du 28 juin dernier, le CNDH Romeurope vous demande l’arrêt immédiat de ces pratiques dont l’inefficacité est reconnue et qui contribuent à rendre plus difficile la recherche de solutions durables.

Ces initiatives ne sont pas conformes aux engagements du Président de la République qui s’est exprimé sur le sujet en faveur d’une politique plus respectueuse des droits de l’Homme et de la dignité. Devant ces situations complexes qui combinent des questions d’habitat insalubre, de précarité, de scolarité, d’accès aux soins, d’emploi,… nous renouvelons notre proposition que se tiennent au plus vite, à l’initiative des préfets, des réunions de travail avec tous les acteurs concernés, Communes, Conseils généraux, Conseils régionaux et associations impliquées auprès de ces familles afin d’examiner chaque situation individuelle et de trouver des solutions pérennes, s’inscrivant dans le droit commun.

Des solutions sont possibles, elles n’attendent que le soutien de l’Etat. C’est particulièrement le cas avec la levée des mesures transitoires qui limitent l’accès au marché du travail français des ressortissants roumains et bulgares et qui sont un véritable frein à l’insertion de ces citoyens européens.

La problématique de ces familles roms dépasse le cadre du seul ministère de l’Intérieur, elle relève d’abord de la question du logement des personnes précaires et sans ressources, mais aussi de celles des affaires sociales, de l’Éducation nationale et de l’emploi, c’est pourquoi le CNDH Romeurope réaffirme le besoin d’une concertation interministérielle, sous votre autorité, permettant un pilotage et une plus grande cohérence des politiques publiques respectueuses à l’égard de ces ressortissants européens.

Afin de vous présenter plus en détail nos propositions, nous sollicitons un entretien dans les meilleurs délais.

Face à cette actualité préoccupante, vous comprendrez que nous rendions publique notre démarche auprès de vous.

Dans l’attente, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Premier ministre, l’expression de notre très haute considération.

Pour le CNDH Romeurope,

Malik Salemkour, vice-président de la Ligue des Droits de l’Homme.

 

La Ligue des droits de l’Homme inquiète au sujet des Roms

La Ligue des droits de l’Homme vient de publier un communiqué à la suite de la multiplication des démantèlements des campements « illicites » de Roms, dont le dernier dans la communauté urbaine de Lille.

Communiqué LDH
La Ligue des droits de l’Homme proteste contre les expulsions des camps de Roms qui ont eu lieu en France. Elle s’inquiète face à une continuité de l’action des pouvoirs publics qui s’inscrit en faux avec les engagements du candidat François Hollande.

Dans un courrier adressé à la Ligue des droits de l’Homme, celui- ci s’engageait dans les termes suivants : « Je souhaite que lorsque des campements insalubres sont démantelés, des solutions alternatives soient proposées. On ne peut pas continuer à accepter que des familles soient chassées d’un endroit sans solution. Cela les conduit à aller s’installer ailleurs dans des conditions qui ne sont pas meilleures. » De fait, aujourd’hui comme hier, les expulsions sèches, loin de régler les problèmes posés, ne font que les exacerber et leur exploitation médiatique renforce une stigmatisation nauséabonde. En inscrivant ses pas dans les traces du funeste discours de Grenoble, le ministre de l’Intérieur alimente une dangereuse mécanique des propos et des actes. Non, il n’y a pas de « problème Roms » en France, mais quelques dizaines de milliers de personnes qui sont visibles parce que victimes de stigmatisation par la précédente majorité. La Ligue de droits de l’Homme s’inquiète du peu d’empressement du ministre Manuel Valls à recevoir les associations qui œuvrent sur le terrain aux cotés des populations résidentes et Roms ; elle réaffirme qu’il y a urgence à réunir les préfets, les collectivités locales (région, département, commune) avec les associations pour trouver des solutions sur chaque terrain, pour envisager des réponses qui s’inscrivent certes dans les décisions de justice mais respectent le droit au logement, à l’accompagnement social, notamment des mineurs, et protègent les personnes en précarité.

Paris, le 10 août 2012.

 

Rubelles la vie !

Ça n’est pas si souvent qu’on a de bonnes nouvelles : ne boudons pas notre plaisir !

Vous vous souvenez sans doute de cette lamentable affaire : le maire de Rubelles (Seine et Marne), Jacques Baumann, refusait depuis la rentrée de scolariser 18 enfants d’origine tchétchène, sri-lankaise, ingouche, au motif qu’il n’y avait pas de place dans les écoles de la commune. Ce que démentait l’inspection académique : deux classes d’initiation, destinées aux enfants non francophones, avaient été ouvertes.

Finalement, le 7 mai, le préfet est intervenu pour contraindre le maire à respecter la loi.

Cependant, tous ceux qui avaient soutenu ces familles, notamment RESF, Amnesty International  et la Ligue des droits de l’Homme, au sein du collectif « les enfants de Rubelles », ne sont pas entièrement satisfaits : « il n’y a pas encore à ce jour d’enquête administrative pour déterminer les responsabilités de ceux qui savaient et ont pourtant laissé la situation perdurer presque toute une année scolaire : mairie, préfecture, inspection académique », regrettent-ils.

Parents et élèves, et le collectif des enfants de Rubelles -RESF, LDH77 -Amnesty International Melun- remercient toutes les personnes et associations qui les ont soutenus et proposent une  petite vidéo, où voit que la vraie vie reprend ses droits, intitulée  « Rubelles la vie – les enfants font la fête ».

httpv://www.youtube.com/watch?v=r70IquAZbrg

 

 

 

En Hongrie : un test « de pureté génétique »

Un député du parti d’extrême droite hongrois, le Jobbik, publie dans la presse les résultats d’un test « génétique » qu’il a demandé à un laboratoire : « aucune trace génétique d’ancêtres juifs ou Roms« …

L’article du Monde qui révèle cette information explique que le laboratoire qui a prêté son concours à cette supercherie se défend maladroitement en évoquant des problèmes d’éthique, de mauvaise interprétation de son travail…

Ce qui est grave dans cette affaire, et l’article du Monde le démontre bien, c’est qu’on essaye finalement de donner une assise scientifique au racisme.

C’est à lire ici.

Inquiétude au sujet de 2000 Roms en Roumanie

 

Communiqué.

 

(L’association Européenne pour la Défense des Droits de l’Homme (AEDH) regroupe des ligues et associations de défense des droits de l’Homme des pays de l’Union Européenne. Elle est membre associé de la Fédération internationale pour la défense des droits de l’Homme (FIDH). Pour en savoir plus, consultez le site www.aedh.eu).

L’AEDH condamne fermement le relogement forcé de 2 000 Roms roumains dans une ancienne usine de produits chimiques hautement toxiques.

Les Roms des quartiers de Craica et Pirita à Baia Mare, au Nord-Ouest de la Roumanie, sous la menace de la démolition de leurs habitations depuis avril 2012, ont été expulsés de force de leurs logements début juin. Ils ont été relogés par les autorités municipales dans une ancienne usine CUPROM (une entreprise roumaine de traitement de métaux ferreux), où des déchets chimiques jonchent encore le sol des anciens laboratoires.

 

Le relogement des Roms dans ces locaux est une violation grave du droit au logement, une ancienne usine de produits chimiques ne disposant pas des installations domestiques nécessaires à des personnes pour y vivre, et étant hautement dangereuse pour leur santé.

 

De plus, l’AEDH dénonce l’absence de consultation de la population rom dans cette procédure de relogement. Des « représentants roms » auto-désignés ont négocié cette expulsion avec les autorités, usant de menaces et d’intimidations pour forcer certaines familles à signer un accord de relogement. Mais à aucun moment les familles roms n’ont été informées de leurs conditions de relogement.

 

L’AEDH appelle les autorités roumaines à cesser les expulsions forcées des Roms et à proposer une solution de relogement décentes aux familles expulsées.

 

L’AEDH appelle également la  Commission européenne, le Parlement européen et les citoyens à intervenir auprès du gouvernement Roumain pour que ces personnes roms soient rétablies dans leurs droits et leur dignité. L’AEDH sera très attentive aux suites qui seront donnés à cet appel.

 

 

 

 

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Roms des quartiers de Craica et Pirita à Baia Mare

La Ligue des droits de l’Homme condamne l’agression antisémite à Villeurbanne

Communiqué de la Ligue des droits de l’Homme publié lundi 4 juin :

L'école à proximité de laquelle l'agression a été commise (photo Ouest-France)

La Ligue des droits de l’Homme (LDH) condamne avec la plus grande fermeté les violences antisémites commises par une dizaine d’individus armés de marteaux et de barres de fer, qui se sont attaqué à trois jeunes portant kippa, le samedi 2 juin au soir, à Villeurbanne.

Elle exprime sa solidarité aux victimes et souligne que toute agression de cette nature porte un coup au vivre ensemble et au pacte républicain. Aucune d’entre elles ne saurait être prise à la légère. La Ligue des droits de l’Homme se félicite donc de la réaction du ministère de l’Intérieur, et demande que tous les moyens soient mobilisés pour que les auteurs de cette agression soient identifiés et interpellés.