Mlle Le Pen n’a aucune pudeur

Marine Le Pen posant avec deux membres de la scène néo-nazie lyonnaise, en 2006. Elle a prétendu que c'était un "montage"...

Dernière trouvaille de la candidate de l’extrême droite : elle s’est rendue, mercredi 22 février, devant le centre de rétention administrative du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne), pour y vomir ses « idées » (c’est beaucoup dire) sur l’immigration.

Peu importe son discours, on le connaît. Beaucoup plus intéressant, le communiqué publié aujourd’hui par l’Observation Citoyen de la Rétention 77, composé de membres du Réseau Education Sans Frontières, de la Ligue des Droits de l’Homme, de l’association Turbulences et des Cercles de silence, tient à réagir aux propos de Marine Le Pen du 22 février 2012 :

Pourquoi a-t-elle tenu à s’exprimer devant le Centre de Rétention Administrative (CRA) du Mesnil-Amelot, cette véritable prison pour étrangers?

Elle a choisi ce lieu parce que pour elle, la répression et la stigmatisation des étrangers sont la base de sa politique. Une recette classique : Comme Sarkozy et Guéant, Marine Le Pen a besoin de bouc émissaires. Heureusement, de nombreux citoyens s’opposent à cette vision du monde et veillent à faire respecter les droits élémentaires des personnes vivant sur notre territoire.

Marine Le Pen a choisi ce lieu pour exprimer sa haine de l’étranger et ses contre-vérités en matière d’immigration, recettes principales du Front National.

Les propos de Marine le Pen, effets d’annonce, politiciens et démagogiques, nient la réalité historique de la nécessité et de l’apport positif de l’immigration. Chômage, insécurité les immigrés ne sont pas responsables de tous les maux.

La quasi totalité des personnes enfermées, parfois avec leurs enfants, dans les centres de rétention ne sont aucunement des délinquants. Ils vivent ici, certains depuis longtemps, ils travaillent ici, leurs enfants se forment dans nos écoles et comme depuis des décennies viendront renforcer la richesse et la diversité de notre pays.

Pour vivre ensemble, ils ont besoin de nous et nous avons besoin d’eux, en toute liberté, égalité et fraternité.

Le texte de la question de Serge Letchimy au 1er ministre

On en a beaucoup entendu parler, mais en fait, sait-on exactement ce qu’a dit Serge Letchimy, député de la Martinique, dans la question qu’il a posée au premier ministre, à l’Assemblée nationale ? On peut trouver ce texte sur le site du député.

Laurent Binet, journaliste, en fait une analyse très intéressante sur son blog. Pourquoi en effet reproche-t-on à Serge Letchimy de rappeler simplement que les propos de Guéant sur les civilisations qui ne se valeraient pas toutes, en rappellent d’autres, qui ont contribué abouti à l’apparition du nazisme ? Personne ne s’offusque qu’on le fasse quand il s’agit du front national !

Une pétitition de soutien à Serge Letchimy est en ligne : signez là !

Voici donc le texte de l’intervention de Serge Letchimy.

Monsieur le Premier ministre,

Nous savions que pour M. Guéant, la distance entre « immigration » et « invasion » est totalement inexistante, et qu’il peut savamment entretenir la confusion entre civilisation et régime politique.

Ce n’est pas un dérapage !

C’est une constante parfaitement volontaire !

En clair : c’est un état d’esprit et c’est presque une croisade!

Mr guéant, vous déclarez, du fond de votre abîme, sans remords ni regrets, que «toutes les civilisations ne se valent pas ». Que certaines seraient plus « avancées » ou « supérieures » à d’autres.

Non, monsieur Guéant, ce n est pas du bon sens» !

C’est simplement une injure faite à l’homme !

C’est une négation de la richesse des aventures humaines !

Et c’est un attentat contre le concert des peuples, des cultures et des civilisations !

Aucune civilisation ne détient l’apanage des ténèbres ou de l’auguste éclat !

Aucun peuple n’a le monopole de la beauté, de la science, du progrès, et de l’intelligence !

Montaigne disait que « Chaque homme porte la forme entière de l’humaine condition ».

J’y souscris.

Mais vous Mr Guéant, vous privilégiez l’ombre !

Vous nous ramenez, jour après jour, à ces idéologies européennes qui ont donné naissance aux camps de concentration, au bout du long chapelet esclavagiste et colonial.

Monsieur Guéant le régime nazi, si soucieux de purification, si hostile à toutes les différences, était-ce une civilisation ? La barbarie de l’esclavage et de la colonisation, était-ce une mission civilisatrice ?

Il existe, M. le Premier Ministre, une France obscure qui cultive la nostalgie de cette époque que vous tentez de récupérer sur les terrains du front national.

C’est un jeu dangereux et une démagogie inacceptable.

Mais, il en existe une autre vision : celle de Montaigne, de Montesquieu, de Condorcet, de Voltaire, de Schœlcher, de Hugo, de Césaire, de Fanon, et de bien d’autres encore !

Une France qui nous invite à la reconnaissance que chaque homme, dans son identité et dans sa différence, porte l’humaine condition, et que c’est dans la différence que nous devons chercher le grand moteur de nos alliances !

Alors monsieur le premier ministre : Quand, mais quand donc votre ministre de l’intérieur cessera t-il de porter outrageusement atteinte à l’image de votre gouvernement et à l’honneur de la France ?

Serge LETCHIMY, Député de la Martinique.

Parrainages républicains à Ploufragan : une belle cérémonie

Samedi 28 janvier, la mairie de Ploufragan a procédé au parrainage de quatre enfants de demandeurs d’asile originaires du Daghestan. Un puissant comité de soutien s’était créé, intulé « Comité de soutien à Maria », et son action a débouché sur cette cérémonie, qui a été présidée par Marie-Françoise Duplenne, adjointe au maire, assistée de Christine Orain, adjointe au maire et vice présidente du conseil général, qui représentait Claudy Lebreton, président. La salle de la mairie était comble, et la cérémonie a été suivie d’un goûter.

Des photos, en attendant la vidéo qui sera mise en ligne dans la journée.

Une famille kosovare avec un enfant malade expulsée

Photo Sébastien Laporte, L'Union presse

Les parents et leurs deux enfants, des jumeaux, ont été arrêtés mercredi matin 18 janvier à leur domicile, et expulsés le lendemain vers Pristina. Les deux enfants, de dix ans, étaient scolarisés dans une école de Châlons-en-Champagne, et l’un d’eux devaient subir, au mois de mars, une intervention chirurgicale, à la suite d’un accident vasculaire cérébral qui l’a rendu paralysé. Cette opération, qui devait être pratiquée au CHU de Reims, était destinée à améliorer sa mobilité.

Dès que la nouvelle a été connue, le Réseau éducation sans frontière, les enseignants et les parents d’élèves de l’école Branly, où les deux jeunes garçons étaient scolarisés, se sont fortement mobilisés, et ont organisé une opération « école morte ». Une centaine de personnes se sont rassemblées dès jeudi devant l’école, tandis que «l’équipe d’enseignants (…), particulièrement choquée par cette expulsion soudaine a décidé de ne pas assurer les cours tout en accueillant les élèves», a indiqué le directeur, Luc Neuhauser.

Rien ne semble plus arrêter le zèle du ministre de l’intérieur, qui, entre tournées électorales et annonces de chiffres truqués, consacre le plus clair de son temps à harceler les étrangers, par tous les moyens.

Source : Libération, le Nouvel Observateur, l’Union.

Guéant en tournée électorale dans le département : le collectif contre le racisme et pour la solidarité réagit

Le ministre de l’intérieur sera cet après-midi dans la région : à Merdrignac pour la pose de la première pierre de la future gendarmerie, à Loudéac où il rencontrera des élus, et à Saint-Thélo où il s’est invité à la cérémonie des vœux de la municipalité.

Le collectif briochin contre le racisme et pour la solidarité (qui regroupe des associations telles que la Cimade, RESF, la Ligue des droits de l’Homme, des syndicats et des partis politiques), a lutté pendant des mois pour que la préfecture applique simplement la loi, c’est à dire loge les demandeurs d’asile en errance à Saint-Brieuc et dans le département, réagit à cette visite par un communiqué qu’il a adressé aux journaux. (Télécharger le communiqué).

Monsieur le Ministre de l’Intérieur et de l’Immigration peut s’enorgueillir de battre des records : davantage d’expulsions (32.922 en 2011) et moins d’entrées sur le territoire (182.595) – voir les journaux du 11 janvier – la seule question qui vaille est la suivante : est-ce que ces résultats sont bons pour la France ?

Assurément NON. L’image de « patrie des Droits de l’Homme » de notre pays en souffre beaucoup ; on se souvient de l’épisode récent des étudiants étrangers diplômés ne pouvant travailler chez nous ! Dans son histoire, la France a eu besoin des Étrangers (pendant la 2e guerre notamment) ; elle en aura besoin dans un avenir proche, c’est ce que disent tous les démographes. Nous ne pouvons pas continuer à considérer, par principe, que tous les Étrangers sont des tricheurs qui viennent chez nous bénéficier des avantages sociaux. Il y a aussi d’authentiques Réfugiés qui demandent protection. Ils ne peuvent être monnaie d’échange politicienne avec les voix du Front National.

Derrière vos chiffres, Monsieur le Ministre, il y a des détresses humaines réelles et graves. Pour s’en tenir aux Côtes d’Armor en 2011, l’État, c’est à dire vous en première ligne, a mis plus de six mois à respecter les lois de l’asile pour une bonne vingtaine de personnes (dont un 1/3 d’enfants). Les associations du Collectif ont dû vous harceler, forcer un peu la main au SDIS (syndicat départemental d’incendie et de secours) et au Conseil Général pour mettre à l’abri ces personnes pourtant en règle.

Peut-on admettre que c’est « justice » de mettre en rétention une mère sino-mongole et son bébé de 3 mois, comme à Rennes la semaine dernière ? Il n’y a pas de quoi être fier de vos chiffres, c’était la 12e famille placée au centre de rétention de Rennes depuis juillet dernier (soit 23 enfants de 3 mois à 17 ans). Et que dire de cette citation d’un policier du commissariat de Tours à propos de la traque des Sans Papiers, «  on se croirait revenu à l’époque de la seconde guerre mondiale, ça me révulse… » (Voir la Nouvelle République du 30/12/2011).

Voilà l’envers de vos chiffres, M. le Ministre, pour nous, vous trahissez l’humanité et la France que nous voulons et que nous aimons.

Une bonne naturalisation est une naturalisation empêchée

La Ligue des droits de l’Homme vient de publier ce communiqué, à la suite des déclarations du ministre de l’intérieur Guéant, qui se félicite de « l’efficacité » de sa politique d’exclusion et de xénophobie.

Le ministre de l’Intérieur plastronne en annonçant  avoir « largement atteint ses objectifs »  pour faire baisser tant l’immigration illégale que légale en France. Claude Guéant a profité de l’occasion pour faire à nouveau état de chiffres liant immigration et délinquance, chiffres une fois encore sortis dont ne sait quel chapeau. Il faut inscrire au chapitre de ce bilan la chute de trente pour cent du nombre de naturalisations. Une situation largement due au durcissement des procédures et conditions d’octroi de la nationalité, parmi lesquelles la maîtrise de la langue et le transfert de compétences aux préfectures… Rappelons que dans les débats qui se sont déroulés dans la dernière période sur le droit de vote des résidents non européens aux élections locales, la droite s’est répandue dans les médias pour opposer à cette mesure une « véritable citoyenneté », passant par… la naturalisation. Une orientation que Claude Guéant s’emploie à réduire comme une peau de chagrin. A moins évidemment qu’à ses yeux, les « bonnes naturalisations » soient justement celles qu’on empêche. Ces affichages martiaux, d’avantage destinés à l’électorat du Front national qu’à toute autre chose, ne font que souligner une double urgence démocratique. D’une part accorder, enfin et comme l’a récemment voté le Sénat, le droit de vote des résidents non européens aux élections municipales ; d’autre part, rompre avec la stratégie de stigmatisation mensongère des populations migrantes ou assimilées.

Le crachat et le rêve français

Amine El Khatmi est un étudiant en master de droit. Il a 23 ans, et milite au parti socialiste. Chose qui lui est régulièrement reprochée, comme si cela enlevait une quelconque légitimité à la lettre qu’il a adressée au ministre de la chasse aux étrangers, Guéant. Sa légitimité à écrire cette lettre, (qui a été publiée le 2 décembre dernier par le quotidien Libération, et reprise depuis par de nombreux sites), il la tire du fait qu’il sait de quoi il parle, puisque c’est la situation de sa mère dont il évoque dans ce courrier. Et c’est édifiant.

En quelques années, la politique xénophobe et raciste mise en place par le pouvoir a rabaissé sérieusement l’image de la France : le pays des droits de l’Homme ne sera plus bientôt qu’un lointain souvenir…

Voici donc la lettre d’Amine El Katmi.

Lettre à monsieur le ministre de l’Intérieur, de l’Outre-Mer, des Collectivités territoriales et de l’Immigration

Monsieur le ministre,

La sous-direction de l’accès à la nationalité française du ministère que vous dirigez vient de signifier à madame S. Boujrada, ma mère, le classement de son dossier et un refus d’attribution de nationalité. «Vous ne répondez pas aux critères», est-il écrit dans un courrier sans âme que l’on croirait tout droit sorti de l’étude d’un huissier ou d’un notaire.

Ma mère est arrivée en France en 1984. Il y a donc vingt-huit ans, monsieur le ministre, vingt-huit ans ! Arrivée de Casablanca, elle maîtrisait parfaitement le français depuis son plus jeune âge, son père ayant fait le choix de scolariser ses enfants dans des établissements français de la capitale économique marocaine.

Elle connaissait la France et son histoire, avait lu Sartre et Molière, fredonnait Piaf et Jacques Brel, situait Verdun, Valmy et les plages de Normandie, et faisait, elle, la différence entre Zadig et Voltaire ! Son attachement à notre pays n’a cessé de croître. Elle criait aux buts de Zidane le 12 juillet 1998, pleurait la mort de l’abbé Pierre.

Tout en elle vibrait la France. Tout en elle sentait la France, sans que jamais la flamme de son pays d’origine ne s’éteigne vraiment. Vous ne trouverez trace d’elle dans aucun commissariat, pas plus que dans un tribunal. La seule administration qui pourra vous parler d’elle est le Trésor public qui vous confirmera qu’elle s’acquitte de ses impôts chaque année. Je sais, nous savons, qu’il n’en est pas de même pour les nombreux fraudeurs et autres exilés fiscaux qui, effrayés à l’idée de participer à la solidarité nationale, ont contribué à installer en 2007 le pouvoir que vous incarnez.

La France de ma mère est une France tolérante, quand la vôtre se construit jour après jour sur le rejet de l’autre. Sa France à elle est celle de ces banlieues, dont je suis issu et que votre héros sans allure ni carrure, promettait de passer au Kärcher, puis de redresser grâce à un plan Marshall qui n’aura vu le jour que dans vos intentions. Sa France à elle est celle de l’article 4 de la Constitution du 24 juin 1793 qui précise que «tout homme – j’y ajoute toute femme – né(e) et domicilié(e) en France, âgé(e) de 21 ans accomplis,tout(e) étranger(e) âgé(e) de 21 ans accomplis, qui, domicilié(e) en France depuis une année, y vit de son travail, ou acquiert une propriété, ou épouse un(e) Français(e), ou adopte un enfant, ou nourrit un vieillard, tout(e) étranger(e) enfin, qui sera jugé(e) par le corps législatif avoir bien mérité de l’humanité, est admis(e) à l’exercice des droits de citoyen français». La vôtre est celle de ces étudiants étrangers et de ces femmes et hommes que l’on balance dans des avions à destination de pays parfois en guerre.

Vous comprendrez, monsieur le ministre, que nous ayons du mal à accepter cette décision. Sa brutalité est insupportable. Sa légitimité évidemment contestable. Son fondement, de fait, introuvable. Elle n’est pas seulement un crachat envoyé à la figure de ma mère. Elle est une insulte pour des millions d’individus qui, guidés par un sentiment que vous ne pouvez comprendre, ont traversé mers et océans, parfois au péril de leur vie, pour rejoindre notre pays. Ce sentiment se nomme le rêve français. Vous l’avez transformé en cauchemar.

Malgré tout, monsieur le ministre, nous ne formulerons aucun recours contre la décision de votre administration. Nous vous laissons la responsabilité de l’assumer. Nous vous laissons à vos critères, à votre haine et au déshonneur dans lequel vous plongez toute une nation depuis cinq ans. Nous vous laissons face à votre conscience.

Quand le souffle de la gifle électorale qui se prépare aura balayé vos certitudes, votre arrogance et le système que vous dirigez, ma mère déposera un nouveau dossier.

Je ne vous salue pas, monsieur le ministre.

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« Il est dans la nature de l’homme d’opprimer ceux qui cèdent

et de respecter ceux qui résistent. »

Thucydide

Les amoureux au ban public, le film

Le film réalisé par Nicolas Ferran, « Les amoureux au ban public, le film », vient d’être édité en DVD. Un film militant, certes,mais pas seulement : c’est un vrai film, qui communique au spectateur l’émotion des 13 couples qui témoignent de leurs vies souvent dramatiques. Un film indispensable, qui peut en outre servir de base à des débats publics, ou en section.

En voici la présentation, faite par l’association « les amoureux au ban public », dont Nicolas Ferran, réaluisateur du film, est un des créateurs.

Au nom de la lutte contre les « mariages blancs » et de la « maîtrise » de l’immigration familiale, les couples franco-étrangers subissent depuis plusieurs années le durcissement continu des politiques d’immigration. Avec intensité et émotion, treize couples décrivent dans ce film un parcours du combattant pour se marier en France, faire reconnaître un mariage célébré à l’étranger, obtenir un visa pour la France ou bénéficier d’un titre de séjour. Ils racontent leur peur ou leur vécu de l’expulsion, leur révolte de devoir vivre cachés ou séparés, le traumatisme des arrestations à domicile, l’opacité et l’arbitraire de certaines administrations, le contrôle répétitif de leurs sentiments et le dévoilement de leur intimité, la difficulté d’obtenir le respect de leurs droits. Leurs témoignages ne relatent pas des dysfonctionnements exceptionnels. Ils mettent à jour une politique répressive qui a décrété la mise au ban des couples franco-étrangers dans notre pays.

Le mouvement des Amoureux au ban public
Nés en 2009 sous l’impulsion de la Cimade, le mouvement des Amoureux au ban public regroupe des couples franco-étrangers engagés dans la défense de le droit de vivre en famille mis à mal par les lois sur l’immigration et des pratiques administratives toujours plus restrictives. Offrant appui et conseils juridiques aux couples en difficultés, les Amoureux au ban public mènent également diverses actions de mobilisation et de sensibilisation.

Pour en savoir plus : hppp://www.amoureuxauban.net

Le site du film : http://amoureuxauban.net/film

Entièrement auto-produit, le film n’a pas de distributeur. Aidez l’association Les amoureux aux ban public à assurer sa diffusion en organisant une projection publique dans votre ville. Pour cela, écrire à amoureuxlefilm@gmail.com

Les cadeaux de Noël de Monsieur Guéant

On savait bien qu’on pourrait compter sur Guéant pour qu’il s’occupe du Noël des demandeurs d’asile et des sans-papiers. Et puis on savait bien également que c’est un homme consciencieux : il a des objectifs à tenir. On avait raison d’avoir confiance : le ministre de l’intérieur termine l’année en beauté. Le dernier communiqué du Réseau éducation sans frontière est édifiant. N’hésitez pas à signer les pétitions, et à écrire aux adresses indiquées.

Il ne reste plus que quelques jours au ministre de l’intérieur pour remplir ses objectifs, et aux préfets pour afficher leurs chiffres. Une prime de fin d’année, ça ne tombe pas tout seul, (même si officiellement cela n’a rien à voir avec le rendement en matière d’expulsion), il faut se retrousser les manches, enfermer et expulser, enfants, parents, Roms, malades, et tout étranger qui comme chacun le voit bien, menace l’ordre public et le rétablissement de l’équilibre financier de notre pays.

Des enfants arrachés à leur école et placés derrière des grillages, un enfant séparé de son père et qui ne sait pas s’il le reverra demain, voilà quelques-unes des violences que ce gouvernement revendique dans son bilan.

1/ 4 enfants Roms toujours en rétention à Oissel, 4 enfants expulsés

8 enfants de 4 familles Roms de Roumanie (7 adultes), ont été cueillis le 15 décembre à 6 heures du matin par la Police de l’Air et des Frontières, arrachés à leurs camarades d’école et à leurs enseignants et internés au Centre de Rétention Administrative d’Oissel (76), loin de leur foyer du Centre d’hébergement le Forum de Besançon. L’un d’eux est parti sans son père, seule sa mère faisait partie du voyage. Oissel, il connaît, puisqu’en septembre il y avait déjà suivi sa mère lors d’une précédente tentative d’éloignement. Les 7 autres accompagnent maman et papa – on ne sépare pas les familles, on est humain ! -dans cette galère de l’éloignement que nous préférons appeler EXPULSION, ce mot cinglant parlant mieux à nos oreilles.

Ces 4 familles faisaient partie des Roms de Roumanie pris en charge depuis un an par les services sociaux de Besançon, enfants scolarisés, parents suivis dans le cadre d’une politique d’insertion menée par les travailleurs sociaux, pour trouver du travail et, pour certains d’entre eux, se soigner des maux de l’errance et de la galère. Mais le préfet en a décidé autrement. Il fait fi de tout ce travail, de la santé de ces familles, de la scolarité de leurs enfants ! Le référé déposé pour obtenir la libération des enfants a été refusé. Et le 20 décembre, deux des 4 familles (4 adultes et 4 enfants) ont été expulsées vers la Roumanie, là où ils ne retrouveront ni école, ni logement décent.

Quatre enfants et leurs parents ont vu leur rétention prolongée de 20 jours. Ils pleurent, ils ont faim, ils ont froid. Ils ont peur de rester encore 20 jours de plus dans cette galère. C’est ce que disent les enfants à celles et ceux qui leur téléphonent. Et aussi qu’ils sont isolés dans les bâtiments du CRA, pas mêlés aux autres retenus. Larissa (11 ans), Mirabella (9 ans) et Franco (6 ans) étaient scolarisés depuis septembre 2010 à l’école Champagne, et Adrian (13 ans) au collège Diderot. Ils étaient heureux d’aller à l’école, eux qui, pour les plus grands, n’avaient pas eu accès à une scolarité normale en Roumanie. Il faut les libérer de leur prison, qu’Adrian puisse retrouver son père, et que, début janvier, ils puissent retourner dans leurs classes.

2/ Tu pars avec ton père ou ta mère ? Aujourd’hui la préfecture cherche une solution d’expulsion familiale pour Élisée, Ronaldo et Adam, 9, 11 et 13 ans, et leurs parents.

Depuis le 6 décembre, la famille Ajredinovski / Todorova et leurs enfants Élisée, Ronaldo et Adam, enfermés au Centre de Rétention Administrative de Lyon, a subi deux tentatives de dislocation. Le 19 décembre, les policiers sont venus chercher le père et les trois enfants pour les expulser vers le Danemark, bien qu’ils soient macédoniens. Dublin II vous dit-on. L’avion n’est pas parti, problèmes techniques ou grève à l’aéroport. Le 22 décembre, la police est venue chercher la compagne du père, Madame Todorova, déboutée de sa demande d’asile faite en rétention, pour l’expulser vers la Bulgarie. Tentative arrêtée en plein cours. Il semble que la préfecture, saisie d’humanité soudaine, cherche maintenant une solution d’expulsion familiale. Ceux qui visitent la famille constatent de jour en jour les effets de l’angoisse que créent l’enfermement et les deux tentatives d’expulsion sur chacun d’eux. Aujourd’hui, le père n’a n’a pu que difficilement parler un peu  avec l’interprète et les enfants, heureux d’avoir reçu quelques livres, réclament leur école.

La famille Ajredinovski / Todorova doit être libérée au plus vite.

Elle doit être régularisée pour que cesse enfin son errance, et que les enfants puissent retrouver leur école à la rentrée dans un cadre apaisé auquel ils ont droit.

la pétition : http://resf.info/P2077

3/ M. ZHANG, en rétention à Toulouse depuis plus de 26 jours

Xiwu travaille en France dans le bâtiment depuis 5 ans comme carreleur, peintre et plombier; sa femme est couturière et leur fils ZHANG Zhouhao est élève au collège Marx Dormoy en classe de 6e dans le 18e arrondissement de Paris. Zhouhao est arrivé en France en décembre 2005 à l’âge de 8 ans, quelques mois après ses parents, arrivés eux à la fin de 2004. Sa mère suit intensivement des cours de français; elle a obtenu le DILF (diplôme d’initiation à la langue française) et prépare le DELF qu’elle passera en août 2012. Leur fils a reçu le plein soutien de ses professeurs et des parents du collège Marx Dormoy. La famille ZHANG habite le 19ème arrondissement depuis quelques semaines.

26 novembre 2011. M. ZHANG Xiwu revenait d’un chantier, lorsqu’il a été arrêté dans la gare de Narbonne et placé en rétention au centre de Toulouse Cornebarrieu. « Contrôle au faciès »?  M. ZHANG n’ayant commis aucun délit ni suscité aucun « trouble à l’ordre public » et étant muni d’un billet de train en règle. M. Zhang est le seul chinois du CRA. Ses soutiens lancent une campagne de signature de la pétition et de campagne de cartes postales : « Envoyons des centaines de cartes postales et de lettres à M. ZHANG Xiwu »!!

http://www.educationsansfrontieres.org/article40248.html

M. Zhang doit être libéré et rendu à sa famille

Le mal est fait : l’image de la France est ternie à l’étranger

18 décembre : journée mondiale des migrants. L’occasion pour toutes ces personnes qui ont dû, pour des raisons multiples, quitter leur pays, leur famille, leurs amis, de manifester, avec toutes celles qui les soutiennent, à manifester. A Paris, elles étaient entre 3000 et 5000. Et toutes ont constaté l’incurie de la politique française de chasse à l’étranger menée par le chef de l’Etat et ses sbires, le ministre de l’intérieur en tête. Cette année, la manifestation a stigmatisé la politique de chasse aux étudiants étrangers.Le bilan est grave : Hajer Godji, porte parole du « collectif du 31 mai« , créé pour s’occuper des étudiants étrangers menacés d’expulsion après l’obtention de leur diplôme, explique : « Le mal est fait : l’image de la France est ternie dans de nombreux pays ». Un constat déjà fait par de nombreuses ambassades, qui s’époumonent à signaler au Quay d’Orsay l’image désastreuse que la France commence à avoir dans ces pays. Il se trouve que tous ces étudiants étrangers ne prennent pas la place de chômeurs français : leurs expériences, leurs connaissances, leur expertise est irremplaçable, et le chasser comme le fait le gouvernement consiste à nous priver de talents que nous ne trouvons pas chez nous. Avec bien sûr un alibi imparable : on ne veut pas priver ces pays de ces talents. Quand il s’agit d’employer à bas prix des médecins pour pallier la désertification médical du pays, on ne s’embarrasse pas de cet argument… Quand la mauvaise foi le dispute au cynisme…