En visite à Rennes, D. Bertinotti a reçu des représentants d’associations de soutien aux demandeurs d’asile

Photo Rennes Métropole

La ministre déléguée à la famille, Dominique Bertinotti, était en visite à Rennes, jeudi 15 novembre. Elle a reçu une délégation de représentants des associations qui soutiennes les demandeurs d’asile qui lui ont fait part des difficultés et des inquiétudes. Par ailleurs, des habitants de Pacé, commune où 250 migrants occupent un squat et sont menacés d’expulsions, se sont constitués en collectif, et viennent de mettre en ligne une pétition de soutien aux demandeurs d’asile (à lire en fin d’article, pétition à signer ici).

En Ille-et-Vilaine, 5 familles avec enfants scolarisés sont actuellement assignées à résidence. Après les avoir expulsés de leur logement en Centres d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA), la préfecture d’Ille et Vilaine a décidé de placer ces familles sous ce régime de contrainte pendant 45 jours, le temps d’effectuer les démarches auprès des consulats, pour les expulser vers leur pays d’origine. Les familles doivent se présenter 2 fois par semaine à la Police Aux Frontières pour signer, sinon elles risquent un placement en rétention. En voici la liste :
  • Famille B. (Géorgie) : couple avec 2 enfants, E., 20 ans, et Elina, 3,5 ans, scolarisée à l’école maternelle du Clos-Joury au Rheu.
  • Famille S. (Kosovo/Serbie) : couple avec 2 enfants, M., 7 ans, et A., 4 ans, scolarisés à l’école Joseph-Lotte.
  • Famille M. (Arménie) : couple avec 2 enfants, R. et L., 3,5 ans, scolarisée à l’école maternelle de Bain-de-Bretagne.
  • Famille M. (Daghestan) : femme seule avec  2 fils, A., 21 ans et N., 20 ans scolarisé au lycée Jean-Macé de Rennes.
  • Famille B. (Mongolie) : femme seule avec 3 enfants, S., 3 mois, A., 2 ans, et B., 8 ans, scolarisé à l’école de l’Ille.
Un rassemblement de soutien à ces familles est prévu mercredi 21 novembre à partir de 12h à la préfecture de Beauregard.
Par ailleurs une délégation de représentants des associations qui soutiennent les familles a pu rencontrer Dominique Bertinotti, ministre de la famille, qui été en visite à l’école maternelle Chalais-Prévert de Rennes. Voici le récit qu’en fait une des participantes :
« Nous étions 8 à aller à la rencontre cet après-midi de Dominique Bertinotti, Ministre de la famille, en visite à l’école Chalais-Prévert. 
Après une courte négociation avec les fonctionnaires de la Direction centrale du renseignement intérieur (ex renseignements généraux), nous avons obtenu qu’elle nous accorde quelques minutes à l’issue de sa visite. Nous avons accepté de ranger nos banderoles et d’être polis et gentils avec Madame la Ministre…
Bonus !  Dominique Bertinotti était entourée notamment du Préfet, Michel Cadot, de Daniel Delaveau, maire de Rennes, Marie-Anne Chapdelaine, députée, Gwénaëlle Hamon, adjointe au maire de Rennes à l’éducation, et Yannick Nadesan, conseiller municipal, et de l’Inspecteur d’académie d’Ille-et-Vilaine.
Nous lui avons remis un tract (ci-dessous) rédigé dans l’urgence, et lui avons fait part de nos inquiétudes face à l’expulsion imminente des migrants de Pacé.  
C’est le préfet qui nous a répondu. Il s’exprimera demain sur les solutions de relogement suite à une réunion avec les associations. Nous avons demandé à y participer : « Non, les associations qui pratiquent des actions illégales ne sont pas conviées et vous avez déjà été reçus plusieurs fois par M.Fleutiaux », a répondu le préfet. ».

Le tract

Bienvenue à Rennes, Madame la Ministre !
Les sourires satisfaits des édiles locaux vous accueillent. Ils ont, n’en doutons pas, de belles réalisations à vous présenter. Pour la touche réaliste du discours, ils vont signaleront, de-ci de-là, quelques difficultés non encore surmontées.
Bonne visite Madame la Ministre !
Ce que vous ne verrez pas :
  • Les familles du Squat de Pacé qui vivent dans l’angoisse de cette expulsion programmée aujourd’hui : 64 enfants , scolarisés pour ceux qui sont en âge de l’être.
  • Les enfants Rroms (scolarisés eux-aussi)  et leurs familles  qui occupaient des maisons vides,  jetés à la rue avec une brutalité dont les élus locaux ne peuvent tirer fierté : matelas, jouets, vélos jetés à la benne et voués à la destruction.
Ministre déléguée à la famille, il ne convient pas que vous ignoriez cette partie sombre de la réalité.
Ici rien n’est résolu,  « le 115 » est saturé, et chaque jour des dizaines de personnes, malades, familles, dorment à la rue.
Sans l’action des militants associatifs, principalement le DAL35 avec le soutien du MRAP et de RESF, aidés par des organisations  caritatives,  des drames humains n’auraient pu être évités.
Les Autorités, que nous sollicitons sans cesse, paraissent se satisfaire de la situation. Nous mettons en garde une fois encore. Si les  militants et les bénévoles associatifs cessent de compenser les carences de l’État, personne ne pourra contrôler la situation.
Vous le savez, Madame la Ministre, la misère engendre la colère.
Enfin, des habitants de Pacé, commune où 250 migrants occupent un squat et sont menacés d’expulsion, viennent de se constituer en collectif et ont mis en ligne une pétition de soutien aux migrants. Vous pouvez la signer ici. En voici le texte :

Avec le Collectif de Citoyens Pacéens, contre les expulsions sans relogement

Nous sommes des citoyens de Pacé, commune d’Ille-Et-Vilaine. Environ 250 personnes occupent depuis début mai 2012 sans trouble à l’ordre public la Résidence du Parc, une ancienne maison de retraite, présentée depuis par la presse comme « le plus grand squat de France ».

Une décision de justice a autorisé leur expulsion à compter du 15 novembre 2012. Désormais, les forces de police peuvent intervenir à tout moment alors qu’aucune solution de relogement durable n’a été proposée par la Préfecture.

Notre Collectif de Citoyens Pacéens ne veut pas que sa commune soit le théâtre d’une expulsion massive, car nous n’acceptons pas que des femmes, des hommes mais aussi des enfants puissent se retrouver à la rue, de surcroît en début de période hivernale.

Devant l’urgence et la gravité de la situation, nous demandons instamment à M. Le Président de la République, à M. Le Premier Ministre, à Monsieur le Ministre de l’Intérieur, à Madame la Ministre du Logement, à Madame la Ministre de la Justice, à Monsieur le Préfet d’Ille-Et-Vilaine d’intervenir pour que soit proposées à toutes les personnes de la Résidence du Parc des conditions de vie décente, à commencer par un logement durable. Dans l’attente que des solutions pérennes soient trouvées, nous refusons qu’ait lieu leur expulsion.

Situation inquiétante pour les migrants en Ille-et-Vilaine

Mardi 13 novembre, une trentaine de Roumains ont été expulsés de maisons appartenant à la ville de Rennes (Photo Ouest-France).

La situation des demandeurs d’asile est catastrophique en Ile-et-Vilaine, et elle risque de s’aggraver rapidement, avec la menace d’expulsion qui vise les quelque 240 personnes qui logent dans la maison de retraite de Pacé, que la justice leur demande d’évacuer aujourd’hui. Il y aurait en ce moment 400 personnes dans les locaux réquisitionnés par Droit au logement dans le département d’Ile-et-Vilaine. L’association rappelle que « Les réquisitions du DAL 35 ont débuté en 2009 face au désengagement de l’État qui ne respecte plus ses obligations légales vis à vis des demandeurs d’asile. Ce sont les pouvoirs publics qui ont eux-mêmes créé cette pénurie en concentrant les migrants dans les villes où se trouvent les préfectures de région, comme à Rennes, sans adapter les conditions d’accueil. »

Aujourd’hui, le 115 (numéro d’appel pour les personnes sans abri) est déjà saturé, alors que nous sommes encore à un mois de l’hiver. Pour le DAL, « Derrière cette pénurie organisée se cache la volonté de l’État ne pas voir s’installer durablement ces migrants en France. Comme partout en France, la Préfecture d’Ille et Vilaine préfère favoriser l’hébergement précaire en enrichissant des marchands de sommeil, plutôt que de trouver des solutions pérennes moins onéreuses ».

Hier, mercredi 14 novembre, les associations de défense des migrants (Droit au logement, Réseau éducation sans frontière notamment) ont occupé symboliquement cinq lieux publics à Rennes : la Préfecture, d’où ils ont été refoulés, le Conseil régional, le Service départemental d’action sociale Kléber, l’Hôtel de Rennes Métropole, et la Mairie du Blosne. « Au lendemain de la triple expulsion laissant des mineurs roumains à la rue, et à la veille de la date décidée par la justice pour l’expulsion du « plus grand squat de France », notre colère et notre inquiétude montent ! Nous ne voulons pas attendre un drame humain dans la rue cet hiver pour que les élus expriment poliment leur indignation. Nous avons donc décidé d’occuper simultanément plusieurs lieux publics, afin de mettre l’État et les élus face à leurs responsabilités, pour faire face à l’urgence sociale sur leur territoire. Nous leur demandons de sortir de leur silence coupable afin de trouver des solutions de relogement humainement acceptables pour tous. »

De son côté, le préfet, Michel Cadot, qui est aussi préfet de région, annonce qu’il tiendra une conférence de presse vendredi 16. Il précise qu’une rencontre est prévue « à l’issue de la réunion avec les différentes associations du dispositif d’accueil d’hébergement et d’insertion, ainsi que l’Office français de l’immigration et de l’intégration, le Conseil général et la mairie de Rennes. L’objectif de cette rencontre sera de faire un point sur l’ensemble des différents dispositifs d’hébergement d’urgence mis en place dans le département et les capacités supplémentaires pendant la période hivernale. »

 

Manifestation de haine contre les Rroms à Hellemmes (Nord)

Photo Nord-Eclair

Frédéric Marchand, maire socialiste de la commune de Hellemmes (commune associée à Lille, Nord) a le projet d’installer un village d’insertion destiné à recevoir cinq familles Rroms. Ce projet déchaîne la haine d’un groupe d’habitants, qui ont manifesté samedi 27 octobre contre ce projet. Les quelque 150 à 200 manifestants ont réussi à trouver le maire dans une salle communale, et l’ont obligé à sortir. Et là, la haine s’est déchaînée, avec des invectives, des cris, des insultes, des menaces, et finalement des coups. Quelque temps avant, le maire avait dissuadé quelques pères des familles Rroms de venir tenter de discuter avec les opposants au projet : il sentait déjà que la discussion était devenue impossible.

La vidéo de cette manifestation a été mise en ligne par le journal Nord-Eclair, et elle est édifiante. Ce déchaînement de haine contre les Rroms et contre lui-même n’a pas dissuadé Frédéric Marchand, qui reste plus déterminé que jamais à mener son projet à bien.

Ce genre de manifestation est évidemment la conséquence directe de l’attitude de certains élus et responsables politiques, qui instillent à longueur de journées cette haine en stigmatisant inlassablement les Rroms. Jusqu’au jour où cela se terminera par un drame…

 

Gardanne ne chasse pas les Rroms, elle les accueille

Roger Meïl est de Gardanne, dans les Bouches-du-Rhône, depuis 1977. Et alors que ses collèges des environs ont pour souci essentiel d’empêcher des familles Rroms de s’installer dans leur commune, lui les accueille. Et, le croirez-vous ? Ça se passe plutôt pas mal.

Au départ, il y a un contrat : « je vous aménage un espace, à condition que vos enfants soient scolarisés ». Les écoles et les collèges de la ville jouent le jeu, et une quinzaine d’enfants, filles et garçons, y sont scolarisés. « La mobilisation de l’Éducation nationale a été exemplaire, a souligné Angèle Planidis-Dumont, responsable du secteur éducation municipal. Nous avons fait en sorte que les familles fassent elles-mêmes la démarche de venir inscrire leurs enfants, dont certains mangent aussi à la cantine, comme les autres Gardannais. » (source : La Provence).

Les problèmes ? Ils ne viennent pas des onze familles accueillies, soit 62 personnes : la police elle-même reconnaît que, depuis leur arrivée, il y a un mois, on n’a pas constaté d’augmentation du nombre de vols ou autres délits. Ils viennent de certains habitants, qui n’admettent pas la présence de ces familles. Alors Roger Meïl, inquiet « de la montée  de la haine et de l’incompréhension à l’égard des Rroms, explique, inlassablement. Il met les associations dans le coup, et elles aussi jouent le jeu, il coordonne leurs actions.

La seule réelle difficulté, c’est la santé. Et la difficulté ne vient pas des familles : elle vient du mode de vie qu’on leur impose : l’absence de carnet de santé, par exemple, est un casse-tête pour les vaccinations.

« On envisage de mettre des mobile home ou des tentes de l’armée, pour l’hiver« , indique le maire, communiste, Roger Meïl, qui a débloqué 30000€ pour cela (source : l’Humanité).

Roger Meïl n’est toutefois pas un naïf : il reconnaît qu’il ne peut s’agir là que d’une « solution d’attente » et qu’il revient à l’État et à l’Europe de régler la question de l’accueil des Roms sur le long terme (Le Point).

Rroms : le changement, c’est pour quand ?

Des militants et sympathisant du parti socialiste de Marseille et sa région réagissent aux événements dramatiques qui se sont déroulés dans cette ville : l’expulsion de Rroms d’un camp suivie de l’incendie volontaire de ce qui restait sur le camp. Et ils interpellent le président de la République, le gouvernement, et le parti socialiste, en rappelant que la politique menée dans ce domaine par le ministre de l’Intérieur n’a rien à voir avec les idéaux qu’ils défendent et que le parti socialiste doit défendre. Cet appel est destiné à être communiqué aux élus : élus locaux, ainsi qu’aux sénateurs et aux députés.

Vous pouvez télécharger cet appel, et vous rendre sur le site de l’appel pour le signer.

Appel de militants et sympathisants socialistes pour une autre politique envers les migrants précaires

L’épisode du 27 septembre, lorsque des habitant-e-s ont citasse des Roms de leur quartier puis mis le feu à leur campement à Marseille, est la goutte d’eau qui fait déborder le vase.

La réaction de certains élu-e-s de la République, notamment dans notre propre famille politique, est pour nous insupportable : des citoyenne-s qui ont recours a la violence pour se faire justice eux-mêmes, ce n’est en aucun cas « compréhensible » dans un État de droit.

Cela fait maintenant plus de deux ans que nous assistons au feuilleton du « problème » des Roms et à l’incapacité des pouvoirs publics a trouver des solutions, en particulier a Marseille et dans les Bouches-du-Rhône.

En tant que militant-e-s et sympathisantes socialistes, nous savons les difficultés que rencontrent parfois les élu·es pour répondre aux attentes immédiates de leurs administré-e·s tout en gardant a l’esprit les principes politiques qui nous animent et l’efficacité à long terme des mesures publiques. Mais nous ne saurions accepter que celles et ceux que nous avons investi·e·s, pour qui nous avons fait campagne et vote se réfugient derrière la soi-disant complexité d’une question pour ne pas la traiter de manière pérenne. Et ce d’autant moins que l’enjeu n’est rien de moins que la vie — ou plutôt la survie — de familles entières et de leurs enfants.

L’élection de François Hollande et d’une majorité de gauche a l’Assemblée nationale a été une immense bouffée d’espoir. Malheureusement, cinq mois plus tard, il semble que le changement promis ne concernait pas les migrant·e·s précaires. Nous assistons la à une triste continuité avec le régime de Nicolas Sarkozy: sur le terrain, le discours de « fermeté » tenu par le nouveau ministre de l’Intérieur se traduit encore et toujours par des expulsions, des destructions et des familles jetées a la rue.

Pourtant, ce n’est pas tant que la politique suivie soit la même que celle de la droite qui nous choque, mais qu’elle soit tout simplement ruineuse, absurde, inefficace et hypocrite.

Ruineuse elle l’est car la politique d’expulsion (aide au retour, gestion administrative et policière,…) coûte chaque année près de 100 millions d’euros. Absurde également, car la quasi-totalité des Roms présents en France sont des citoven-nes europeen·ne·s dont l’entrée sur le territoire est parfaitement légale.

Inefficace, car la politique de démantèlement des camps sans solution de relogement ne sert strictement à rien: elle ne règle pas les problèmes sanitaires ou de scolarisation. Bien au contraire, elle les aggrave en poussant des familles entières a vivre cachées.

Et enfin, l’interdiction faite aux Roumain·e·s ou Bulgares de travailler dans les mêmes conditions que les autres citoven·ne·s europeéen·ne·s (les « mesures transitoires ») est hypocrite : non seulement ces mesures seront automatiquement levées des fin 2013, mais en plus elles condamnent d’ici là les personnes concernées présentes en France à des activités de survie parfois illicites et à l’exploitation de leur misère par des réseaux mafieux, car elles n’ont tout simplement pas le droit de gagner leur vie légalement. Seulement 15.000 a 20.000 Roms vivent en France: que l’on ne nous fasse pas croire que la levée des mesures transitoires ferait augmenter le chômage.

Mais au-delà de la situation dramatique de ces familles, c’est notre société toute entière que cette carence politique interroge. Nous vivons une crise économique et sociale d’une ampleur inégalée depuis les années 1930. L’histoire nous en a appris les conséquences: le repli sur soi, le rejet de l’autre, l’ethnicisassion des rapports sociaux. Le score de l’extrême-droite aux dernières élections en est le plus visible des symptômes.

En tant que militant-e·s et sympathisant-e-s socialistes, nous attendons autre chose de nos élu-es qu’un suivisme « compréhensif » des pires comportements. Nous attendons des élu-es de la République — des conseils municipaux jusqu’aux ministères — qu’ils fassent ce pourquoi nous les avons élu-e-s : trouver des solutions.

Premiers signataires :

Yassin Amehdi – Marseille 5ème, Martine Cuccaroni – La Ciotat, Annie Duranton – Aix-en-Provence, Lucie Fernandez – Aix-en-Provence, Jacques Hatem – Plan-de-Cuques, Jean-Paul Kopp – Marseille, Ben Léopoldi – Marseille, Sylvie Lyons-Noguier – Marseille 11e, Lennie Nicollet- Aix-en-Provence, Camille Patthey – Aix-en-Provence, Charlie Poussel – Marseille 6e, Mady Poussel-Ghio – Marseille 9ème, Jean-Christian Sinsoilliez – Marseille 10e, Stella Sinsoilliez – Marseille, André Paul Sivrissarian – Marseille Be, Nicolas Souveton De La Maza – Aix-en-Provence, Benjamin Tubiana – Marseille 3ème.

Signataires depuis le 1er octobre :

Victor Vidilles – Antony, Pierre Soleilhavoup – Aix-en-Provence, Marie-Laure Arnoux – Chalon-sur-Saône, Patrick Edouard Bernardeaud – Charente, Daniela Ivanova – Metz, Michael Zemmour – Paris 13ème Ouest, Sophia Ammad – Paris, Isabelle Moulin – Libourne, Jacqueline Pioch – Marseille, Thalia Breton – Paris 11ème, Belinda Molembe – Paris, Catherine Lederle – Rennes St-Jacques-de-la-Lande, Georges Sali – Saint-Denis, Pascale Martinetto – Aix-en-Provence, Philippe Decoret- Saint-Denis, Lisa Leclerc- Vaujours, Soumia Zahir- Aubervilliers, Jacques Brunie – Maillane, Salah Benhemani – Marseille 9ème, Sadia Mazni – Colombes, Patrick Chasserio – Verneuil-sur-Seine, Annie Carbonnier – Aix-en-Provence, Germain Filoche – Paris, Dominique Michel – Aix-en-Provence, Timothee Donay – Paris, Yves Le Morvan – Cherisy, Aouatef Rbiai – Paris 10ème, Nadine Masson-Boukhobza – Marseille, Ancelin Moulherat – Saint-Cyr-l’Ecole, Evelyne Matti – Troyes, Melinda Goussot – Saint-Cyr, Yvette Allouche – Saint-Denis, Véronique Coqueret – Arbois, Clément Deligne – Guyancourt, Bernard Bragard – Paris, Anna Sinsoilliez – Marseille, Anne Beaufils – Paris 8ème, Jean-Pierre Urbain – Plan-de-Cuques, Denis Moron – Avignon, Jacques Hamard – Aix-en-Provence, Michel Bezzina – Saint-Denis, Simon Marois – Paris, Simon Labouyrie – Bordeaux, Christopher-Thorir Davidsson – Paris, Basile Rabouille – Tourlaville, Nicolas Trezeguet – Bruges, Claude Nicolau – Marseille, Ken Ivvasaki – Paris, Marie Becquet – Aix-en-Provence, Alice Bouyssou – La Ciotat, Bruno Coqueret – Reims, Yvette Ferrand – Tours Centre, Jean Luck Ouret Seilliere – Marseille, Alain Honnorat – Montpellier 1, Annabelle Janodet – Paris 19e, Somia Brya-Bertrand – Marseille 6ème, Chloe Allary – Paris, Xavier Pascal – Charenton-le-Pont, Marie-Josette Bégu – Marseille, Fatima Amaghnouj – Aix-en-Provence, Marc Hann – Aix-en-Provence, Elodie Jauneau – Yerres, Gaëlle Herve – Crosne, Marie Usseglio – Orchies, Emmanuelle Tavan – Marseille, Laurence Missud – Marseille 6ème, François Coste – Marseille, Olivier Viles – Marseille 6ème, Abdelkader Osman – Meyreuil, Kristell Jeannot – Marseille, Julie Noin – Villars, Annie Le Bras – Plan-de-Cuques, Valentin Pierre – Marseille, Pierre Arias – Marseille 6e, Marc Hann – Aix-en-Provence, Dominique Chaumard -Avignon, Marie Motto-Ros – Saint-Chamond, Gerard Roqueblan – Saint-Chamond, Marc Enjalbert – Orchies, Hacen Boukhelifa – Marseille 6ème, Léon Quentin – Brest-Guilers, Isaac Ayalon – Marseille, Mireille Bourbon-Perez – Carrières-Sous-Poissy, Dominique Pigiere – Tours, Gilles Bovon – Saint-Mandé, Farida Tahiri – Montélimar, Guillaume Loeuilleux – Coulogne, Marc Mederbel – Roubaix, Colette Giacomi – Marseille, Francois Queval – Marseille 6e, Jean-Claude Orru – Cannes, Françoise Pasquis-Dumont – Sahurs, Henri Poussel – Aix-en-Provence, Odette Poli – Marseille 6e, Elsa Montbel – Marseille, Chantal Lamouroux – Avignon, Remi Sedan – La Ciotat, Pierre Huguet – Marseille 4e, Gerard Brally – Saint-Chamond, Malika Lamhene – Saint-Jean-Bonnefonds, Monique Maitte – Strasbourg – Neudori Brigitte Honnorat – Marseille, Yves Scanu – Saint-Etienne, Danielle Theoleyre – Saint-Etienne, Pierre Cordelier – Chevry Cossigny, Bernard Motto Ros – Saint-Chamond, Laure Bertrand – Bussiere-Dunoise, Christine Bartolomei – Marseille, Catherine Lederle – Rennes-Saint-Jacques-de-la-Lande, Beatrice Ferenczi Gomes – Arcueil, Odile jacquinod – Saint-Etienne, Roger Millet- Saint-Etienne, Anna Pannone – Saint-Chamond, Agnes Mounier – Saint-Etienne, Bernard Sabot – Saint-Etienne, Annie Biancarelli – Cuttoli-Corticchiato, Anne-Lise David – Dijon, Ludovic Goubier – Montreuil, Marie Poizat – Saint- Etienne, Martine Abtel-B. – Gif Claudia Chiaramonti – Villeurbanne, Pierre Rachet – Jonzieux, Bastien Scanu – Grenoble, Alain Theoleyre – Saint-Jean-Bonnefonds, Alain Lamouroux – Avignon, Lisa Scanu – Saint-Etienne, Sylvie Rouquet – Saint-Maur-des-Fossés, Michele Urrutiaguer – Itxassou, Monique Le Guen – Belfort, Guy Bihel – La Talaudiere Sorbiers, Francoise Lafragette – Bourgneuf-en-Retz, Mireille Brouillet – Saint-André-les-Vergers, Pierre Busolini – Madrid, Jocelyne Vaudenay – Paris, Élisabeth Heurtier – Grenoble, Virginie Goubier – Saint-Heand, Raymond Page – Aix-en-Provence, Josiane Chaboud – Châteauneuf, Amélie Leduc – Rougemont, Jeanine Sarkissian – Saint-Etienne, Olivier Peyron – Saint-Etienne, Pierre Cordelier – Chevry Cossigny, Helene Delecourt – Le Kremlin-Bicêtre, Mariana Charron – Marseille 6e, Ana Verissimo – Paris, Patrick Butin – Paris, Yves Juigner – Reims, Jacques Paul- La Chèze, Jacqueline Morel – Rillieux-la-babe, Daniel Rivel – 71, Chantal Grimal – Limoges, Dominique Thibaud – Maincy, Sara Poncet – Saint-Chamond, Martine Valla – Saint-Etienne, Genevieve Berthet – Grenoble, Émile Lefevre – Metz, Jean-Luc Tissier – Melun, Nathalie Fessol – Bruxelles, Fabienne Bony – Unieux, Francoise Haas – Paris, Martial Camerlynck – Gannat, Fabien Etay – Saint-Genest Lerbt, Michele Ginon – Venissieux, Hafida Benyettou – Marseille, Danielle Jouaire – Fontainebleau, Vivette Le Hellaye – Aubusson, Isabelle Vayssier – Gannat, Christelle Kovvalczyk- 78, Anthony Jahn – Paris, Sylvain Lantheaume – Bordeaux, Jacqueline Diaz – Saint-Etienne, Monique Tissier – Fussy, Jean-Michel Radigois – Château-Thébaud, Mathieu Parent – Nantes, Dominique Moget – Yutz, Dominique De Lapbarent – Paris, Marie-Anne Colombain – Mende, Jo Briant – Grenoble, Jean-Louis Barrieu – Surs, Gabriel Picq – Marseille 8e, Gabrielle Saumet – Unieux, Marie-Noelle Bourcier – Arbois, Christine Borzellino – Paris 13e, Yves Mollet – Noisiel, Claire Le Monnier- Marseille, Marc Fayard – Saint-Etienne, Audrey Caillat – Paris, Sheila Germain – Gannat, Pauline Messana – Saint-Etienne, Bernard Tissier – Teloche, Daniel Quetin – La Fouillouse, Rachel Nef- Paris, Isabelle Mire – Metz, Michele Ledran – Dornot, Philibbe Poulain – Uckange.

 

 

Rroms : la section de Quimper écrit au député Jean-Jacques Urvoas

section de Quimper de la Ligue des droits de l’Homme a adressé une lettre ouverte à Jean-Jacques Urvoas, député, et président de la commission des lois de l’Assemblée nationale, au sujet de la politique menée par le ministre de l’intérieur à l’encontre de la population Rroms. La lettre peut être lue également sur le site de la section de Quimper.

Monsieur le Député, Monsieur le Président de la Commission des lois,
La Ligue des Droits de l’Homme de Quimper se tourne vers vous pour évoquer la question des Roms, dont les expulsions ont été soutenues tout au long de l’été, notamment en France.

Les démantèlements de campement, parfois assortis de reconduites à la frontière, vont à l’encontre aussi bien des engagements internationaux de la France en matière de Droits de l’Homme, que des promesses de campagne du Président de la République indiquant qu’il ne pourrait y avoir de démantèlement sans résolution de la problématique du logement et plus largement de la question de la problématique des Roms (27/03/2012 dans un courrier à l’association Romeurope). Une expulsion n’est censée être menée qu’en dernier recours, après qu’une décision de justice l’ait autorisée, et si une solution de relogement des personnes a été trouvée. Ainsi La circulaire du 26 août 2012 relative à « l’anticipation et l’accompagnement des opérations d’évacuation de campements illicites » se présente comme un texte préventif faisant intervenir plusieurs acteurs sociaux en amont d’une éventuelle évacuation. Celle-ci rompt ainsi avec la politique de stigmatisation du précédent gouvernement mais, depuis, quelques exemples ont montré que dans les faits la situation n’avait pas toujours évolué positivement : plusieurs camps ont été évacués dans la plus grande improvisation dans des conditions très éloignées de l’esprit et des intentions de la circulaire. Les mesures envisagées par la circulaire supposent une installation dans la durée sur un territoire qu’il s’agisse de l’obligation scolaire ou du droit à l’emploi, ainsi l’évacuation d’un camp sans solution de relogement est contradictoire avec la volonté de travailler sur le fond, ces populations étant renvoyées à une forme de nomadisme. Au surplus, on ne peut que regretter que les fonds européens destinés à l’amélioration de l’intégration des Roms ne soient guère utilisés par les gouvernements nationaux. La LDH et l’AEDH déplore également le manque de concertation et d’entraide des gouvernements nationaux pour faire face à cette situation. La demande du gouvernement français aux autorités roumaines et bulgares l’illustre bien.

Selon le gouvernement français, c’est à la Roumanie et à la Bulgarie de trouver des solutions pour améliorer la situation des Roms sur leurs territoires afin d’éviter que ceux-ci ne migrent en France, et non à la France de traiter dignement ces populations une fois sur son territoire. Si la France n’est pas la seule responsable, elle doit assumer la part qui lui incombe, en s’appuyant sur les valeurs qu’elle porte, notamment en matière de Droits de l’Homme. Enfin, nous sommes particulièrement inquiets des derniers développements de l’actualité sur cette thématique des Roms, avec ce qui s’est déroulé à Marseille. Sur fond de xénophobie latente et de stigmatisation répétée d’une population, des individus sont entrés dans une logique de milice qui rappelle les pires moments de l’histoire de France et de l’Europe. Puissent ces dérives être fermement condamnées et qu’elles restent un acte isolé ! Nous sommes certains que vous saurez transmettre ce message, notamment au ministre de l’intérieur, pour que les valeurs de justice, d’équité et de solidarité priment, parce que le changement c’est maintenant, et la rupture doit être marquée avec la politique développée par les précédents gouvernements. Nous vous prions de recevoir, Monsieur le Député, Monsieur le Président, l’expression de nos salutations distinguées.

Stéphane Lenoel Président de la section LDH Quimper

 

Ploufragan(22) : une famille Rroms de 8 personnes expulsée d’un hôtel

Une famille de Rroms, un couple et six enfants, est arrivée à Saint-Brieuc cette semaine. Les huit personnes ont été logées à l’hôtel Beaucemaine, à Ploufragan pendant trois jours. Ils ont alors été expulsés, vendredi soir, par les services de l’Etat, semble-t-il, sans qu’on en soit certains. La ville de Ploufragan les a pris en charge : « la famille est complètement à l’abandon », a déclaré Marie-Françoise Duplenne, adjointe au maire, au quotidien Ouest-France. Elle poursuit : « Nous n’allons pas résoudre les choses, mais nous les prenons en charge pour les trois prochaines nuits. Nous allons leur fournir de la nourriture dans l’urgence ». Les services sociaux de la ville vont chercher une solution à cette situation dramatique avec les associations.

La ville de Ploufragan est toujours très attentive au sort des demandeurs d’asile. Elle avait ainsi organisé, au début de l’année, au parrainnage civil de quatre enfants originaires du Daghastan et de Géorgie.

Campement Rroms de Marseille : la réaction de Romeurope

A  la suite des événements du jeudi 27 septembre à Marseille (expulsion de Rroms puis incendie du campement par des riverains), le collectif Romeurope réagit, dans un communiqué :

Le Collectif national des droits de l’Homme Romeurope (CNDHR), indigné par les terribles évènements survenus à Marseille, demande l’ouverture d’une enquête.

Le CNDH Romeurope exprime sa plus vive inquiétude suite aux évènements dramatiques qui se sont produits hier soir à Marseille. Des riverains ont évacué des personnes de leur lieu de vie, avant d’incendier le terrain et les effets personnels de ses occupants.

Un tel comportement est intolérable dans un État de droit et doit être fermement condamné.

Dans un climat de violence et de stigmatisation envers une population, climat aggravé par une politique qui ne met en œuvre que la fermeté, tout laisse à craindre que cette initiative ne restera pas à un acte isolé.

Nous demandons que le Gouvernement condamne fermement ces agissements et qu’une enquête soit ouverte pour faire la lumière sur ces événements inadmissibles et l’attitude des forces de l’ordre.

Il est de la responsabilité du Gouvernement d’assurer la sécurité de chacun et de cesser de stigmatiser dangereusement des familles en situation de grande précarité.

Marseille : la Ligue saisit le Parquet après l’incendie du campement Rroms

Nous avons relaté l’expulsion par un groupe de riverains, des Rroms qui avaient installé un campement à la cité des Créneaux, à Marseille, puis l’incendie du campement, par les mêmes personnes : http://www.ldh-france.org/section/loudeac/2012/09/28/marseille-des-riverains-incendient-un-campement-de-rroms/

Ce vendredi matin 28 septembre, la Fédération des Bouches du Rhône de la Ligue des droits de l’Homme a saisi le Parquet de Marseille pour que les incendiaires soient recherchés. Monsieur Jean-Jacques Fagni Procureur de la République Adjoint  a  répondu qu’une enquête judiciaire est ouverte en vue d’identifier les auteurs de ce délit.

Pour la Ligue des droits de l’Homme, cet événement est d’une extrême gravité, notamment par la portée symbolique que représente le feu, surtout pour cette population. La LDH interpelle une nouvelle fois le préfet M. Parant qui pourrait mettre en œuvre l’un des points de la circulaire interministérielle du 26 août 2012 qui rend possible « l’aménagement d’un site d’accueil provisoire ».

Dans la matinée, la Ligue des Droits de l’Homme avait publié le communiqué suivant :

 

 

Paris, le 28 septembre 2012

Roms de Marseille : faut-il choisir entre la police et la milice ?

Au lendemain de la réhabilitation par un leader de l’UMP de la notion détestable de « racisme anti-blanc », dans la foulée d’expulsions spectaculaires de camps de Roms menées à l’initiative du gouvernement, des habitants du nord de Marseille ont cru devoir accélérer les procédures et passer aux travaux pratiques directs, en organisant une descente sur l’un de ces camps, molestant ses habitants et incendiant leurs habitations de fortune. La raison avancée – une série de cambriolages – quelle qu’en soit la réalité, ne peut en aucune façon justifier ces actes de violence : ils sont insupportables autant qu’illégaux. Leur gravité est extrême et c’est bien tout un groupe de population – vieillards, femmes, enfants – qui se retrouve victime dans une sorte de punition collective totalement hors du droit.

La LDH affirme qu’il serait extrêmement regrettable que les responsables politiques ne prennent pas la mesure de l’événement. La passivité des pouvoirs publics en amont de ce drame, l’absence de  solution positive pérenne, les propos, pour le moins très ambigus, d’élus locaux ne peuvent qu’inquiéter toutes celles et tous ceux qui ont à cœur le respect de la loi et des droits attachés aux personnes.

La LDH affirme que la politique de destruction des camps et d’expulsion des personnes est dangereuse et inefficace.

Dangereuse, parce qu’en attisant le rejet, on semble légitimer la violence.

Inefficace, parce que sans la mise en sécurité des personnes, les mêmes causes produisant les mêmes effets, d’autres camps avec les mêmes misérables errants s’organiseront.

La LDH attend des élus et des représentants de l’Etat qu’elles et ils veillent à ce que, dans un Etat de droit, l’exercice de la justice ne puisse appartenir à des personnes privées. La justice, le droit, la loi, les droits, tout le monde y a droit, les Roms aussi.

 

Marseille : des riverains incendient un campement de Rroms

Photo Thierry Garo, La Provence

Troublant. C’est le moins qu’on puisse dire.

Jeudi 27 septembre, vers 19h, une cinquantaine d’habitants de la cité des Créneaux, à Saint-Louis, dans le XVème arrondissement de Marseille, se dirigent vers un campement de Rroms, installé là depuis trois ou quatre jours. Ils en chassent les occupants, une quarantaine, qui préfèrent partir sans réagir, avec voitures et caravanes, laissant derrière eux quelques affaires. Le groupe d’habitants du quartier met alors le feu au campement.

La police était là. Elle n’a pas eu besoin d’intervenir : « en l’absence d’agression physique, aucune interpellation (n’a) été effectuée », nous dit Le Monde. Le journal La Provence confirme : « Les forces de l’ordre, intervenues sur place, n’ont même retenu aucune infraction et n’ont pas procédé à des interpellations ».

En clair, cela signifie qu’en France, État de droit, on a le droit d’incendier un campement de Rroms sans être inquiété. On aurait tort de se priver.

Ce coup de force, toujours d’après La Provence, était prémédité, et il semble invraisemblable que les autorités (préfecture, police) n’étaient pas au courant de ce qui allait se passer.

Comme le dit Daniel Schneidermann, « Manuel Valls aussi peut parfois être laxiste » !

Lire aussi dans Rue 89, sur le blog de Yann Savidan, et sur le blog Amaro Drom.

En fin de matinée, la Ligue des droits de l’Homme a publié le communiqué suivant :

Communiqué LDH

Paris, le 28 septembre 2012

Roms de Marseille : faut-il choisir entre la police et la milice ?

Au lendemain de la réhabilitation par un leader de l’UMP de la notion détestable de « racisme anti-blanc », dans la foulée d’expulsions spectaculaires de camps de Roms menées à l’initiative du gouvernement, des habitants du nord de Marseille ont cru devoir accélérer les procédures et passer aux travaux pratiques directs, en organisant une descente sur l’un de ces camps, molestant ses habitants et incendiant leurs habitations de fortune. La raison avancée – une série de cambriolages – quelle qu’en soit la réalité, ne peut en aucune façon justifier ces actes de violence : ils sont insupportables autant qu’illégaux. Leur gravité est extrême et c’est bien tout un groupe de population – vieillards, femmes, enfants – qui se retrouve victime dans une sorte de punition collective totalement hors du droit.

La LDH affirme qu’il serait extrêmement regrettable que les responsables politiques ne prennent pas la mesure de l’événement. La passivité des pouvoirs publics en amont de ce drame, l’absence de  solution positive pérenne, les propos, pour le moins très ambigus, d’élus locaux ne peuvent qu’inquiéter toutes celles et tous ceux qui ont à cœur le respect de la loi et des droits attachés aux personnes.

La LDH affirme que la politique de destruction des camps et d’expulsion des personnes est dangereuse et inefficace.

Dangereuse, parce qu’en attisant le rejet, on semble légitimer la violence.

Inefficace, parce que sans la mise en sécurité des personnes, les mêmes causes produisant les mêmes effets, d’autres camps avec les mêmes misérables errants s’organiseront.

La LDH attend des élus et des représentants de l’Etat qu’elles et ils veillent à ce que, dans un Etat de droit, l’exercice de la justice ne puisse appartenir à des personnes privées. La justice, le droit, la loi, les droits, tout le monde y a droit, les Roms aussi.