Pierre Tartakowsky : « droits, paix, justice, l’été de nos mobilisations »

L’éditorial de Pierre Tartakowsky, président de la Ligue des droits de l’Homme, paru dans le numéro de juillet de « LDH Info », le bulletin mensuel de la LDH.

Gaza, bien sûr ! Gaza, avec son cortège d’images de destructions de ruines et de désespoir. Gaza, ses femmes, ses enfants et ses maisons éventrées. L’offensive israélienne, qui se soldait, après deux semaines, a plus de six cents morts, dont 70 % parmi les civils, a déclenché dans le monde une vague de protestation, de colère, de mobilisations. En France, plus de deux cent cinquante de ces manifestations se sont déroulées sur un mode calme et résolu. Deux d’entre elles, interdites par le ministre de l’intérieur, ont donné lieu à des débordements dont la forme et le contenu ne pouvaient que nuire à la cause même du peuple palestinien, à la cause de la paix dans la région.

Face à ces événements tendus, la Ligue des droits de l’Homme et ses sections ont joué leur rôle, et elles l’ont joué pleinement. D’abord en étant, partout, partie prenante des manifestations de solidarité pour la paix et la justice. Ensuite, en dénonçant comme contre-productives les interdictions de manifester prononcées par le ministre de l’Intérieur, et en condamnant tous les propos et actes antisémites et racistes. Née d’un même engagement pour la justice et contre l’antisémitisme, la LDH est restée fidèle à son histoire et à elle-même. Enfin, en prenant la responsabilité d’appeler, avec d`autres acteurs de la société civile ou partis et responsables politiques, a une manifestation dans les rues de la capitale. Il s’agissait tout à la fois de faire respecter le droit de manifester, de faire entendre l’inquiétude créée par une attitude gouvernementale par trop partisane du seul État d’Israël, et de réaffirmer que le règlement de ce conflit, fondamentalement de type territorial, appelle des mises en œuvre politiques et non des prêches aux responsables religieux.

La LDH a joué, parallèlement, un rôle important dans la mise en place d’une logique d‘intervention humanitaire pour venir en aide à la population de Gaza. Il n’y a certes pas de quoi se pousser du col, partout cela est bien peu au regard des drames en cours et de ce qu’ils appellent. Mais les ligueuses et ligueurs, qui y ont tous contribué, peuvent légitimement en être fiers et puiser dans cette séquence le beau sentiment d’avoir été utiles.

Sur un tout autre front, celui des idées d’extrême-droite, la LDH a, là encore, fait bonne besogne. On pense évidemment aux arrêtés municipaux portant sur les couvre-feux de mineurs et la mendicité, qu‘elle a contribué à faire retoquer par le juge administratif ; à Béziers, Hénin-Beaumont, et quelques autres lieux sous menace d’éteignoirs démocratiques. En refusant toute limitation extraordinaire du droit de circulation, toute mesure de stigmatisation vis-à-vis de certains jeunes, la LDH a bien évidemment été fidèle a sa dimension de gardienne des libertés, comme elle l‘a été en condamnant les interdictions de manifester. Au-delà de cette attitude, que d‘aucuns lui reprochent comme excessive ou de principe, en un mot « droitdelhommiste », c’est contre la tentation croissante d’exclusion autoritaire et ségrégative que la LDH exerce un rôle de vigie. Car dans tous les cas, la logique de l’interdiction vise implicitement, sinon explicitement, des populations bien précises et assignées à résidence au travers d’éléments de langage qui ne trompent personne, singulièrement l’expression jeunes des quartiers.

Dans un contexte où les problèmes tendent à se cumuler, ou les inégalités s’exacerbent, ou la logique du tous contre tous semble l’emporter et ou les démagogues s’en donnent à cœur joie pour souffler sur tous les brasiers possibles et imaginables, il est salutaire que nous soyons en mesure de rappeler, encore et toujours, non pas à la lettre de la loi mais bien à l’esprit des droits. Cela ne suffit certes pas pour avoir réponse à tout, pour dégager les portes d’un avenir solidaire, pour penser un progrès au service de l’intérêt général.

Mais cela constitue, et c’est la grandeur de notre association, un point de repères solides, permettant tout à la fois de refuser l‘horreur, de résister aux sollicitations des entrepreneurs en peurs collectives, enfin, de rappeler que l’avenir a besoin, aujourd’hui et chaque jour, d’être pensé comme solidaire et élaboré sur l’égalité des droits.

Ouest-France refuse l’avis de décès, mais publie la lettre posthume de la vice présidente de l’ADMD

Bizarre.

Les jours derniers, le journal Ouest-France a refusé de publier l’avis de décès de Nicole Boucheton, vice-présidente de l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité, survenu le 7 août dernier dans la Manche, au prétexte que l’avis mentionnait le fait qu’elle s’était rendue en Suisse pour bénéficier d’une assistance au suicide.

Ce matin, samedi 16 août, en page France, le journal publie un extrait de la lettre posthume de Nicole Boucheton, dans lequel elle explique clairement sa démarche. En revanche, il semble que l’avis de décès n’est toujours pas paru.

S’agit-il d’une amende honorable ? Dans ce cas, pourquoi n’avoir toujours pas publié l’avis de décès ?

Ou s’agit-il d’une sorte « d’auto censure » de Precom, l’agence de publicité d’Ouest-France, qui gère la page obsèques du journal, de leur réception à leur publication ?

D’autant plus bizarre que la parution de cet article ce matin en page France lui donne une visibilité bien plus grande qu’un simple avis de décès.

 

Le quotidien régional Ouest-France censure un avis de décès

 

 

Alain Siouville, son époux,
Françoise Boucheton, sa sœur,
vous font part du décès de
Nicole Boucheton
Vice présidente de l’ADMD
à l’âge de 64 ans,
contrainte de s’exiler en Suisse, pays humaniste,
pour y mourir selon sa volonté le 7 août 2014.

Voilà l’avis de décès que le quotidien Ouest-France a refusé de publier dans ses colonnes, si la référence au fait que Mme Boucheton a été contrainte d’aller en Suisse pour mourir selon sa volonté n’était pas supprimée.

Mme Boucheton était vice présidente de l’AMD, Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité.

L’ADMD est présidée par Jean-Luc Romero, conseiller régional d’Ile de France. Elle milite pour l’adoption d’une loi permettant d’exercer cette ultime liberté, qui consiste, lorsque tout espoir est perdu et que la vie devient insupportable, à choisir le moment de son décès.

Dans une lettre posthume que Jean-Luc Romero publie sur son blog, Nicole Boucheton rappelle l’engagement n°21 pris par François Hollande lors de sa campagne électorale en 2012, et qu’on peut toujours lire sur le site du parti socialiste :

Engagement 21

Je proposerai que toute personne majeure en phase avancée ou terminale d’une maladie incurable, provoquant une souffrance physique ou psychique insupportable, et qui ne peut être apaisée, puisse demander, dans des conditions précises et strictes, à bénéficier d’une assis- tance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité.

Nicole Boucheton conclut ainsi sa lettre : « L’engagement 21 du président Hollande, non tenu, qui s’enlise dans sa mise en place de missions et rapports successifs verra-t-il le jour ? J’aurais aimé en profiter et ne pas avoir à m’exiler en Suisse. J’en veux à ce président en qui j’avais fait confiance en lui donnant ma voix. Mais je sais que mes amis militants et les 92% de français favorables à une loi de liberté qui permet à chacun de choisir sa fin de vie ne baisseront pas les bras et que la victoire est proche ».

La route sera sans doute très longue : les lobbies conservateurs vont tout faire pour l’empêcher, comme ils l’ont fait par exemple pour le mariage ouvert aux couples de même sexe et le programme « ABCD de l’égalité » (égalité femme – hommes) dans l’éducation nationale (ils ont réussi à le faire abandonner sous sa forme originale). On peut compter sur eux pour imposer à tout le monde leurs convictions religieuses…

Le site de l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD).

M. Le Helloco menacé d’une forte amende dans l’affaire Aussibal

Les syndicalistes venus soutenir Natacha Aussibal et son collègue n'ont pas eu besoin d'être rappelés à l'ordre par le tribunal : il ne se sont manifestés qu'à l'extérieur.

Ils sont arrivés au tribunal avec l’arrogance de ceux qui se pensent supérieurs aux lois : il a fallu que la greffière leur demande d’ôter leurs écharpes tricolores, leur rappelant que le tribunal n’est pas un cirque. Les élus de la Cidéral, en service commandé, et les salariés qui les accompagnaient ont dû être à nouveau rappelés à l’ordre par la présidente qui a menacé de faire évacuer la salle d’audience si ce « cirque » continuait. Des élus que l’on doit rappeler au civisme…

Le procès de Guy Le Helloco a eu lieu mardi, devant le tribunal correctionnel de Saint-Brieuc. Déjà lourdement condamné par le tribunal administratif, le président de la Cidéral comparaissait là au pénal, toujours pour les mêmes motifs : harcèlement et discrimination syndicale. Une affaire qui a déjà coûté une petite fortune à la communauté de commune (lire ici). Ce qui ne semble pas gêner son président qui a même osé affirmer en conseil communautaire, sans rire, que ces dépenses étaient en fait un « investissement »…

L’avocat de Natacha Aussibal et de son collègue (victime lui aussi) a rappelé les péripéties de cette affaire qui a débuté en 2008, et au cours de laquelle M. Le Helloco a été systématique désavoué, rappelé à l’ordre et condamné par la justice administrative, ainsi que par le conseil de discipline du Centre de gestion qui avait refusé la révocation de Natacha.

La défense du président de la Cidéral s’est résumée à peu de chose. Il refuse de porter seul le chapeau, car, comme chacun le sait, la Cidéral est un modèle de démocratie, et les décisions sont prises collectivement.

Une défense qui n’a manifestement pas convaincu la vice-procureure : « quand on voit qu’on paie pendant un an une salariée à rester chez elle, on se dit qu’elle a dû commettre une faute grave. Mais ce n’est pas le cas » a-t-elle déclaré, avant de demander une amende de 12000€ dont 7000€ avec sursis.

Le jugement a été mis en délibéré et sera rendu le jeudi 10 juillet.

Réforme pénale : « Parlementaires, ne cédez pas au chant des sirènes ! »

Le débat sur la réforme pénale s’est ouvert mardi 3 juin devant l’Assemblée nationale et le Collectif Liberté, Egalité, Justice insiste pour que les parlementaires aillent plus loin que le texte gouvernemental.

Vous trouverez ci-dessous la tribune du Collectif « Ne cédez pas au chant des sirènes ! », cosignée par Pierre Tartakowsky, président de la LDH, et publiée sur le blog de Franck Johannes, journaliste au Monde.

http://libertes.blog.lemonde.fr/2014/06/03/le-debat-sur-la-reforme-penale-quatorze-associations-pour-aller-plus-loin/

Et téléchargez également le livret du Collectif : CLEJ – Livret idées reçues Réforme pénale – 02-06-14.

Ne cédez pas au chant des sirènes !

Parlementaires, ne cédez pas aux sirènes sécuritaires. Ne craignez pas d’être politiquement ambitieux, novateurs dans les débats qui s’ouvrent sur la réforme pénale. Sortir de l’hégémonie de l’enfermement, de la répression à tous crins, désocialisante et inefficace, repenser une peine juste, individualisée, exécutée dans l’intérêt de la société, c’est être fidèle aux valeurs humanistes et de progrès qui nous animent.

Ne tombez pas dans le piège qui consiste, pour vos adversaires politiques, à vous taxer de laxistes pour extorquer publiquement votre consentement aux dispositifs qui vous choquaient hier. Oui, il faut abroger les peines planchers auxquelles vous vous opposiez fermement en 2007. Oui, il faut abolir la rétention de sûreté que Robert Badinter, et la gauche unie derrière lui, dénonçait avec force en 2008, « période sombre » pour la justice. Oui, il faut supprimer le tribunal correctionnel pour mineurs, qui juge depuis 2011 en adultes ceux dont on ne doit pas oublier qu’ils sont nos enfants et réaffirmer la spécificité de cette justice par une réforme courageuse de l’ordonnance de 1945.

N’acceptez pas que les termes de ce débat soient confisqués par ceux qui voudraient le réduire à une opposition tout autant factice que stérile entre fermeté et laxisme, cet épouvantail politique agité pour paralyser votre action. Il est de ces notions repoussoirs qu’il est déraisonnable et illusoire de vouloir combattre par la surenchère : non, la gauche ne convaincra pas en disant que cette réforme est celle de la fermeté à l’égard des délinquants pour la bonne raison que ce n’est pas le propos. L’ambition de cette réforme est de repenser la sanction pénale, autour d’une finalité : la réinsertion des condamnés dans notre société dans des conditions qui assurent la sérénité de tous. Voilà l’enjeu !

Rien ne sert d’étendre la notion de récidive

Libérez-vous de cet autre épouvantail qu’est la figure du dangereux récidiviste qu’il faudrait inéluctablement évincer de la société. N’oubliez pas que la récidive est un concept juridique « mathématique », aveugle à la réelle gravité des faits commis, au contexte et à la temporalité de leur commission. Il faut cesser de rechercher l’éradication de la récidive, cet objet politiquement rentable, pour enfin et mieux réfléchir à l’infléchissement de parcours délinquants et aux moyens permettant de parvenir à sortir de la délinquance. Ne vous leurrez pas : les décisions des juges sont déjà très fortement déterminées par la lecture des casiers judiciaires, rien ne sert donc d’étendre encore la notion de récidive. Ce n’est pas en créant un tel gadget, par ailleurs lourd de conséquences sur les statistiques de la délinquance, que l’on avancera. La solution est au contraire dans la suppression des obstacles à l’individualisation des peines des condamnés en récidive, ceux-là même qui ont le plus besoin, dans l’intérêt de la société et des victimes, d’un suivi cadrant et adapté à leurs problématiques.

Ne vous sentez pas liés par les « arbitrages » qui ont dénaturé la réforme. La justice pénale n’est pas soluble dans le « donnant-donnant » : il est incohérent, inefficace et dangereux de réduire les possibilités d’aménagement des peines des personnes libres à la sortie de l’audience alors que la philosophie du texte est celle d’une exécution des peines dans la cité moins désocialisante, moins infantilisante, plus responsabilisante et, au final, plus sécurisante.

N’amputez pas la réforme de ce qui fait sa force

Ne vous arrêtez pas au milieu du gué, soyez innovants en rendant véritablement opérationnel cet outil de suivi et de prévention qu’est la contrainte pénale. Il faut pour cela donner aux juges la possibilité de la prononcer pour tous les délits et l’enrichir dans son contenu afin que les juges, libérés du carcan carcéral, puissent enfin, avec l’expertise des professionnels de la probation, adapter la peine et le suivi des personnes aux véritables déterminants de leur acte de délinquance.

Soyez sans tabou, passez les portes des établissements pénitentiaires et n’amputez pas la réforme de ce qui fait sa force. Au contraire, enrichissez-la des expériences étrangères. Remettez le suivi et la réinsertion dans la cité au cœur de la peine en éradiquant les « sorties sèches », ces drames humains. Pour cela, il faut rompre avec l’idée que seuls les détenus méritants doivent sortir avant la fin de peine pour renverser la réflexion : c’est pour protéger la société, les intérêts des victimes que la réinsertion de tous doit être recherchée bien avant la fin de leur peine.

C’est au courage politique et à la fidélité à vos convictions que nous en appelons, pour que la justice pénale soit enfin au service de tous.

  • Olivier Caquineau, secrétaire général du SNEPAP-FSU
  • Alain Dru, secrétaire général dela CGT-PJJ
  • Jean Jacques Gandini, président du SAF (Syndicat des avocats de France)
  • Maria Ines, co-secrétaire nationale du SNPES/PJJ/FSU
  • Jean-Etienne de Linares, délégué général de l’ACAT (Action des chrétiens pour l’abolition de la torture)
  • Antoine Lazarus, président de l’OIP (Observatoire international des prisons)
  • Françoise Martres, présidente du Syndicat de la magistrature
  • Sarah Silva-Descas et Delphine Colin, référentes nationales des travailleurs sociaux dela CGT Pénitentiaire
  • Thierry Sidaine, président de l’ANJAP (Association nationale des juges de l’application des peines)
  • Pierre Tartakowsky, président dela LDH (Ligue des droits de l’Homme)
  • Odile Verschoot, présidente de l’ARTAAS (Association pour la recherche et le traitement des auteurs d’agressions sexuelles)
  • Sylvain Robin, président du GENEPI
  • Philippe Gasser, président de l’Union syndicale de la psychiatrie (USP)
  • Florent Gueguen, directeur général dela FNARS
  • Stéphane Bouchet, co-secrétaire national du syndicat Solidaires-Jusice

Ménard, du ridicule à l’odieux

Vu à Béziers...

Après Saint-Gratien, ou Jacqueline Eustache-Brinio, maire, avait, en 2011, réfusé d’inscrire des enfants thétchènes et kosovars à la cantine municipale (décision annulée par le tribunal administratif), après Thonon-les-Bains, où le maire Jean Denais entendait réserver la cantine aux enfants dont les deux parents travaillent (c’est bien connu, les autres n’ont pas faim), après la proposition de l’ex-ministre Laurent Wauquiez d’interdire les logements sociaux aux chômeurs, c’est l’inanérable Ménard, maire de Béziers qui s’y colle. Après le ridicule (le linge aux fenêtres), il change de registre et passe à l’odieux.

C’est un conseiller municipal de l’opposition, Aimé Couquet (PCF), qui dénonce la délibération votée par le conseil municipal du 27 mai : la délibération n°32 « réserve l’accès du service [les activités périscolaires] aux seuls enfants dont les deux parents travaillent ». Une décision évidemment illégale, et il est très probable que le sous-préfet, interpellé par l’élu, soumettra cette délibération au tribunal administratif qui l’annulera. Mais les fachos sont comme ça: la loi, c’est eux, point.

Aimé Couquet dénonce une seconde délibération, qui réduit la subvention au centre communal d’action sociale qui avait été votée au budget primitif.

De jour en jour, on constate les effets de l’arrivée au pouvoir du front national et de ses alliés (Ménard n’a pas sa carte au fn). Les premières victimes, comme on pouvait le supposer, sont les associations, humanitaires d’abord, culturelles ensuite, et les pauvres.

Le FN ne fait là que poursuivre une politique inaugurée par certains éléments de la droite « républicaine », bien représentée à l’UMP : dès 2010 on a commencé à voir de telles décisions prises par des conseils municipaux ; la plupart du temps annulées rapidement par les tribunaux administratifs. Mais ça permet de banaliser ces mesures infâmes, de telle sorte qu’aujourd’hui ça n’étonne plus personne. Ça ne va pas tarder à ne choquer personne.

Et on reproche aux associations antiracistes d’avoir contribué au succès de l’extrême droite aux européennes :  «  30 ans après la création de ce machin, le Front National est arrivé en tête.  Il faut le reconnaître : c’est un constat d’échec que nous devons faire », écrit un blogueur de gauche, en parlant de SOS Racisme. Et si SOS Racisme n’avait pas existé, peut-on sérieusement penser que le FN n’en serait pas là ? Avec ce raisonnement, il ne fallait pas abolir la peine de mort, ni autoriser la contraception, puis l’avortement… On sait parfaitement que ces sujets sont clivants. Faut-il pour autant les laisser sous le tapis ? ça vaut peut-être le coup de faire un peu de pédagogie, non ?

La LDH solidaire de Stéphane Rouxel et Laurent Guillou, salariés empoisonnés par des pesticides chez Triskalia

Stéphane Rouxel et Laurent Guillou, victimes d'un empoisonnement par les pesticides dans l'entreprise Triskalia

Ils ont été empoisonnés au travail par des pesticides

Justice pour eux !

Manifestation de soutien

aux ex-salariés de Nutréa-Triskalia

 le jeudi 5 juin 2014  à 14h

devant le Tribunal des Affaires de Sécurité Sociale  (TASS )

 Bd Sévigné Centre ville de à Saint Brieuc

 Gravement intoxiqués par des pesticides interdits, Stéphane Rouxel et Laurent Guillou ex-salariés de l’entreprise Nutréa-Triskalia de Plouisy dans les Côtes d’Armor mènent depuis maintenant quatre années un combat sans relâche pour faire reconnaître leur maladie, exiger réparation et dénoncer le scandale sanitaire et environnemental que représente aujourd’hui l’utilisation irresponsable des pesticides dans l’industrie agroalimentaire (lire aussi ici, et , ainsi que dans Ouest-France et Le Télégramme).

 Le 5 juin le TASS de Saint Brieuc statuera sur la faute inexcusable de l’employeur.

 Accidentés du travail et empoisonnés, Stéphane et Laurent ont finalement été licenciés par leurs employeurs, qui n’ont fait aucun effort pour les reclasser et encore moins pour les indemniser. Atteints tous les deux d’une maladie très invalidante, l’hypersensibilité aux produits chimiques multiples (MCS en anglais), ils n’ont pas retrouvé d’emplois, ont épuisés leurs droits au chômage et n’ont plus aujourd’hui comme ressource que l’Allocation de Solidarité Spécifique (ASS) pour vivre avec leur famille.

Ils sont défendus par Maître François Lafforgue, l’avocat de nombreuses victimes de l’amiante ou des pesticides  et soutenus par un large Comité de soutien composé de seize organisations. (Phyto-Victimes, Générations Futures, SOS-MCS, l’Union syndicale Solidaires, la Confédération Paysanne, Attac, la Ligue des droits de l’Homme, Eaux et Rivières de Bretagne, Bretagne Vivante, EELV, UDB, Ensemble, le P.G, le NPA, Sauvegarde du Trégor et Sauvegarde du Penthièvre.)

Le 5 juin prochain à 14h devant le Tribunal des Affaires de Sécurité Sociale, Boulevard, à Saint-Brieuc, manifestons  une nouvelle fois nombreux pour soutenir les salariés de Nutréa-Triskalia qui demandent que justice leur soit rendue et que la faute inexcusable de leur employeur soit enfin reconnue.

Manifeste pour un titre de séjour unique

Manifeste pour un titre de séjour unique, valable 10 ans, délivré de plein droit

À force de réformes du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (Ceseda), de plus en plus d’étrangers et d’étrangères sont placés dans une situation insupportable : précarité des titres de séjour délivrés, délais interminables pour en obtenir le renouvellement même dans les cas où il est de plein droit, arbitraire d’une administration qui interprète les textes le plus restrictivement possible, conditions d’accueil déplorables dans les préfectures…

La situation s’est dégradée à un point tel que les soutiens habituels ou les personnes qui sont en relation avec des immigré-e-s ne sont plus les seules à s’en émouvoir : en haut lieu aussi on commence à se préoccuper des retombées néfastes de la réglementation actuelle et de ses conditions d’application, comme en témoigne le rapport Fekl remis au gouvernement en mai 2013 [1].

Pour sortir de cette situation, ce rapport préconise, comme s’il s’agissait d’une grande avancée, la création d’une carte « pluriannuelle », intermédiaire entre la carte temporaire d’un an et la carte de résident de dix ans. Mais pourquoi se contenter de cette demi-mesure ? Il y a trente ans, l’Assemblée nationale votait, à l’unanimité, la création de la carte de résident, valable dix ans et renouvelable de plein droit. Ce « titre unique de séjour et de travail » avait vocation à devenir le titre de séjour de droit commun pour l’ensemble de ceux et celles qui étaient installés durablement en France ou qui avaient vocation à s’y établir en raison de leurs attaches familiales ou personnelles. Les réformes successives ont détricoté ce dispositif, alors considéré, à droite comme à gauche, comme le meilleur garant de l’insertion – selon la terminologie de l’époque – des personnes concernées : c’est la carte de séjour temporaire qui fait aujourd’hui figure de titre de droit commun, tandis que l’accès à la carte de résident n’est plus qu’une perspective lointaine et aléatoire, soumise au bon vouloir de l’administration qui vérifie préalablement l’« intégration républicaine » des postulant-e-s.

* * *

N’ayons pas la mémoire courte : la loi du 17 juillet 1984 a été adoptée dans un contexte qui avait beaucoup de points communs avec celui d’aujourd’hui : le chômage de masse sévissait déjà, le Front national était une force politique montante et l’inquiétude quant à l’avenir n’était pas moindre. Pour des raisons essentiellement électoralistes, les gouvernements successifs ont mené des politiques systématiques de précarisation dont nous constatons chaque jour les effets dévastateurs.

Revenir à la carte de résident telle qu’elle avait été initialement instituée est une revendication nécessaire et réaliste. Les raisons mises en avant en 1984 pour réclamer et obtenir l’instauration de la carte de résident demeurent toujours valables aujourd’hui : simplification des démarches administratives, amélioration des conditions d’accueil dans les préfectures – et accessoirement des conditions de travail des fonctionnaires, mais surtout garantie de sécurité juridique indispensable pour pouvoir construire sa vie dans la société française.

Nous, organisations signataires, refusons qu’en 2014 les personnes étrangères qui ont construit leur vie en France soient maintenues dans l’insécurité d’un droit au séjour précaire.

Nous voulons qu’il soit mis fin aux effets désastreux de cette précarité dans les domaines de l’activité professionnelle, de la vie familiale, de l’accès aux droits sociaux, à un logement, à un prêt bancaire…

Nous demandons que leur soit remis un titre de séjour pérenne, le même pour tous.

Ce titre de séjour, créé il y a trente ans, existe encore dans la réglementation, même si les conditions de sa délivrance ont été progressivement dénaturées : nous réclamons le retour à la philosophie qui avait inspiré sa création et la rupture avec une politique aux conséquences injustes et inhumaines. La carte de résident, valable dix ans, doit à nouveau être délivrée et renouvelée de plein droit aux personnes établies en France, garantissant leur droit à y demeurer sans crainte de l’avenir.

www.cartederesident.org.

Le « Manifeste pour un titre de séjour unique, valable 10 ans, délivré de plein droit » est à l’initiative des organisations suivantes :

>> Associations nationales :

  • Acort (Assemblée Citoyenne des Originaires de Turquie)
  • Act Up-Paris
  • AFVS (Association des familles victimes du saturnisme)
  • AMF (Association des Marocains en France)
  • Amoureux au ban public
  • Ardhis (Association pour la reconnaissance des droits des personnes homosexuelles et transsexuelles à l’immigration et au séjour)
  • Ašav (Association pour l’Accueil des Voyageurs)
  • Assfam (Association Service Social FAmilial Migrants)
  • Association Henri Pézerat Santé Travail Environnement
  • Association Intermèdes
  • ATF (Association des Tunisiens de France)
  • ATMF (Association des Travailleurs Maghrébins de France)
  • Catred (Collectif des accidentés du travail, handicapés et retraités pour l’égalité des droits)
  • CCFD – Terre Solidaire
  • Centre Osiris
  • Centre Primo Levi
  • La Cimade (service œcuménique d’entraide)
  • Cnafal (Conseil national des associations familiales laïques)
  • Comede (Comité médical pour les exilés)
  • Comité pour le développement et le patrimoine (CDP)
  • Copaf (Collectif pour l’avenir des foyers)
  • Droits Devant !!
  • Emmaüs France
  • Enfants d’Afghanistan et d’ailleurs
  • Fasti (Fédération des Associations de Solidarité avec les Travailleur-euse-s Immigré-e-s)
  • Fédération Entraide Protestante
  • Fédération initiatives des Femmes Africaines de France et d’Europe
  • Femmes de la terre
  • Femmes plurielles
  • Fnars (Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale)
  • Fondation Frantz Fanon
  • FTCR (Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux rives)
  • Gisti (Groupe d’information et de soutien des immigré·e·s)
  • Immigration Développement Démocratie (IDD)
  • JRS France
  • Ligue des droits de l’Homme
  • MCTF (Mouvement Citoyen des Tunisiens en France)
  • Médecins du Monde (MdM)
  • Mouvement de la paix
  • Mrap
  • Rajfire
  • RCI (Réseau chrétien-Immigrés)
  • RESF (Réseau Éducation sans frontières)
  • REMCC (Réseau Euro-Maghrébin citoyenneté et culture)
  • Romeurope
  • Secours catholique

www.cartederesident.org.

 

La famille Lungolo a besoin de vous, participez à la souscription !

Dany et Dieu, demandeursd'asile

La famille Lungolo, demandeuse d’asile originaire de la République démocratique de Congo, a besoin de vous : partie du Congo où elle était menacée de mort, la famille est désormais réfugiée à Saiant-Brieuc, sans ressource. Le comité de soutien à la famille organise une soucription. Vous trouverez ici des informations sur ce que vit cette famille, et le témoignage vidéo poignant des deux garçons, Dany et Dieu.

Vous pouvez télécharger ici les coupons de participation.

SOUSCRIPTION POUR SOUTENIR LA FAMILLE LUNGOLO

Le comité de soutien à la famille Lungolo organise une souscription pour aider à subvenir aux besoins matériels de la famille.

Monsieur et Madame Lungolo et leurs deux enfants, Dieu 11 ans et Dany 10 ans, ont quitté le Nord-Kivu (RDC) en 2011, au plus fort des émeutes. Cerif, 40 ans, ancien agent du ministère de l’intérieur congolais, y a dénoncé des viols. Menacé de mort, il choisit de mettre sa famille à l’abri en lui faisant quitter le pays.

Les parents et les enfants gagnent la Belgique, l’ancienne puissance coloniale. La Belgique leur ayant refusé l’asile, ils fuient vers la France pour éviter le retour au Congo et donc la mort … Ils arrivent à Saint-Brieuc à l’été 2013.

Ils vivent dans la rue mais scolarisent leurs enfants. Dany suit des cours de dessin à l’école des Beaux-Arts et fait du foot avec son frère dans un club briochin. Deux assignations en référé à l’issue favorable contraignent la préfecture des Côtes d’Armor à loger la famille qui arrive dans un hôtel de Loudéac le 18 novembre 2013. Les enfants sont scolarisés sur place et ont d’excellents résultats. Mais le 15 janvier 2014 la famille doit partir pour un hôtel à Dinan, après avoir été accusée mensongèrement de « dégradations » dans l’hôtel de Loudéac. Le 17 janvier, des gendarmes signifient à M. et Mme Lungolo qu’ils sont assignés à résidence. Les enfants prennent le chemin d’une troisième école.

Mais le mercredi 22 janvier, à 5h30, 8 gendarmes arrivent à l’hôtel. La famille, affolée, est conduite à l’aéroport de Rennes Saint-Jacques, d’où un avion privé de location (coût du « voyage » : au moins 20.000€, aux frais du contribuable !) la conduit en Belgique, accompagnée de 6 policiers. Arrivée en Belgique elle passe sa première nuit dans un Samu social. Puis, prise en charge par des militants de RESF bruxellois, elle revient à Saint-Brieuc.

Depuis janvier la famille est à Saint-Brieuc, les enfants ont retrouvé leur école et un comité de soutien s’est créé.

Le comité de soutien composé d’associations (Ligue des droits de l’Homme, Cimade, RESF, ASTI, association des Parents d’élèves…) et de citoyens est très actif, a organisé diverses actions pour récolter de l’argent (vide-grenier, concert) mais cela n’est pas suffisant : il s’agit de permettre à une famille avec deux jeunes garçons, Dany et Dieu, de vivre dans des conditions décentes.

Il y a deux façons de les aider :

  • une aide ponctuelle, y compris de quelques euros.
  • une aide régulière, sous la forme d’un engagement à verser une somme, dont vous décidez du montant et de la durée.

Les fonds seront versés sur le compte de la section de Saint-Brieuc de la Ligue des Droits de l’Homme qui en assurera la gestion avec le comité de soutien.

Merci de votre engagement.

A Saint-Brieuc, le 25/05/2014

Le comité de soutien

Merci de compléter un des coupons et de le renvoyer avec votre engagement à cette adresse :

Jacques Boutbien

Trésorier de la ligue des droits de l’homme Section de saint-Brieuc

5 rue des Camélias

22950 Trégueux

Option 1 : le don ponctuel

Je soussigné(e) ………………………………………………. demeurant à …………………………………………………………

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………..

verse la somme de ……………………………………… € en chèque.

Adresse mail :

N° de téléphone :

Signature :

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Option 2 : engagement sur la durée

Je soussigné(e) ………………………………………………. demeurant à …………………………………………………………

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………..

m’engage à verser la somme de …………………………………. € , pendant ………………mois (entre 2 et 6 mois).

Pour votre paiement , merci d’envoyer tous vos chèques (un par mois d’engagement) en même temps, vous

préciserez alors au dos la date de l’encaissement.

Adresse mail :

N° de téléphone :

Signature :

Coupon à joindre au don ponctuel et à envoyer à :

Jacques Boutbien

Trésorier de la ligue des droits de l’homme

Section de Saint-Brieuc

5 rue des Camélias
22950 Trégueux

 

 

Fête des mères : attention aux roses !

Pollution du lac Naïvacha par les fermes de rose (http://www.desdemonadespair.net/2010/03/drought-agriculture-and-pollution-are.html)

Fête des mères… avec la Saint-Valentin, c’est sans doute la date à laquelle le commerce de fleurs est le plus actif. Le problème, c’est que ni février ni mai ne sont les meilleures dates pour récolter des roses, une des fleurs les plus vendues à ces deux occasions. Les horticulteurs industriels ont trouvé la parade : ils partent en Afrique, et notamment au Kenya. C’est ainsi qu’un ancien président du syndicat français des horticulteurs a créé, sur les rives du lac Naïvacha, une « ferme de rose ».

Le lac Naïvacha, à 1800m d’altitude, est infesté par ces fermes où les roses, profitant d’un climat particulièrement adapté, peuvent être produites toute l’année. Cultivées sous serres, elles partent de l’aéroport de Naïrobi pour la Hollande, avant d’être acheminées vers les grands marchés européens, dont évidemment Rungis. Un voyage dont la durée, qui n’excède pas plus de que quelques heures permet aux fleurs d’arrivée en « bon état ».

Ce n’est pas le cas des ouvrières (les femmes représentent l’immense majorité de la main d’œuvre) qui cultivent ces fleurs. Leurs salaires, scandaleusement bas (à peine quelques euros par semaine) permettent aux propiétaires de fermes, exclusivement européens (essentiellement des Hollandais) de réaliser des profits insensés. Leurs conditions de travail les exposent à des problèmes sanitaires majeurs : bien qu’ils prétendent le contraire, les propriétaires continuent d’utiliser des substances toxiques (engrais, pesticides…) et les conséquences sont catastrophiques pour la santé des ouvrières. Elles sont d’ailleurs doublement exposées : directement par leur travail bien entendu, mais aussi indirectement, par les conséquences de cette pollution sur l’eau du lac Naïvacha, qui a été pratiquement privatisé : ses rives sont devenues inaccessibles pour la population locale (occupées par les « ranches » et autres parcs animaliers). La faune subit directement les conséquences de cette population, et les rapports des organismes internationaux sont sans appel : l’avenir du lac et de sa faune sont directement menacés, et à cours terme.

Deux articles très intéressants traitent de ce problème : le premier est paru le 13 février 2011 dans Politis, le second, le 14 février de la même année, dans Le Monde (à l’occasion de la Saint-Valentin).

L’article d’Audrey Garric, dans Le Monde, explique : « L’usage massif de pesticides et autres engrais par les cultivateurs empoisonne par ailleurs son eau et par conséquent la faune, la flore ainsi que les habitants. « Si les choses continuent de la sorte, si aucune régulation n’est mise en place, dans moins de dix ans, le lac ne sera plus qu’un étang boueux malodorant, avec des communautés humaines appauvries vivant difficilement sur ses rives dénudées. Au fur et à mesure que sa surface et sa profondeur se réduiront, il se réchauffera, entraînant la prolifération de micro-algues. Ce n’est plus qu’une question de temps pour que ce lac devienne toxique », déplore le biologiste, qui mène depuis trente ans des études sur l’hydrologie de la région ».

Dans son article paru dans Politis, Claude-Marie Vadrot explique pour sa part que « D’après des écologistes locaux et des organisations non gouvermentales, le lac pourrait ne plus être qu’un cloaque boueux dans une quinzaine d’années. Il est pourtant théoriquement protégé depuis 1995 par la Convention internationale Ramsar qui veille sur les plus belles zones humides du monde. Mais cela ne préoccupe guère les autorités et les industriels de l’horticulture ».

Autre article, qui donne évidemment un tout autre point de vue : il est paru dans l’Epansion

Un anecdote, révélatrice. En octobre 2013, nous avons fait un voyage au Kenya avec un couple d’amis. Avant de partir, nous avions lu un ouvrage écrit par l’ancien président du syndicat français des horticulteurs (voir plus haut), dont le fils possède une de ces fermes, de 57ha, près du lac Naïvacha. Nous avons souhaité la visiter, en expliquant que nous avions lu ce livre. Nous nous apprêtions à démarrer la visite avec le chef de production (un scientifique indien spécialiste des roses). Au dernier moment, il a appris que nous étions tous les quatre membres de la Ligue française des droits de l’Homme. Visite instantanément annulée : « j’ai une réunion »… Commentaire de notre guide, un Kenyan : « Vous leur faites vraiment peur ! »